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Personnage

[pɛrsɔnaʒ]
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Définitions de « personnage »

Personnage - Nom commun

  • Individu marqué par une certaine prestance, autorité ou statut social élevé.

    Le marquis, en voyant le zèle de Pierre, s’était finement abrité derrière lui. À quoi bon se mettre en vue, quand un homme à fortes épaules veut bien endosser toutes les sottises d’un parti. Il laissa Pierre trôner, se gonfler d’importance, parler en maître, se contentant de le retenir ou de le jeter en avant, selon les nécessités de la cause.. Aussi l’ancien marchand d’huile fut-il bientôt un personnage.
    — Émile Zola, La Fortune des Rougon
  • (Péjoratif) Individu qualifié négativement pour ses traits caractériels ou comportements.

    Il discernait qu’il avait affaire à un personnage exceptionnellement distrait, mais il n’était pas responsable d’une pareille balourdise chez cet hurluberlu qui visait à l’élégance.
    — Francis Carco, L’Homme de minuit
  • (Littérature/Dramaturgie) Entité fictive agissant dans une œuvre littéraire ou dramatique.

    Alors que le romancier, riche de son don d’ubiquité, peut se dédoubler en autant de personnages que son humeur daigne susciter au fil des pages...
  • (Arts scéniques) Personne fictive incarnée par un comédien dans une pièce théâtrale

    Il joue le premier personnage...

Expressions liées

  • Jouer un vilain personnage
  • Personnage allégorique (abstraction représentée sous les traits d'une personne dans une oeuvre littéraire ou artistique.)
  • Personnage de marque, de premier plan
  • Personnage fantastique
  • Personnage historique (personne qui a pris rang dans l'histoire en raison de son action et de sa notoriété.)
    Jamais un historien n'a pu attribuer à un personnage historique une telle candeur de sottise
    — Goncourt, Journal
  • Rester conforme à son personnage
  • Être son personnage (incarner son rôle avec conviction, au point de s'y assimiler.)
    L'acteur doit s'imposer un «silence intérieur» et obtenir concurremment, une déconcentration physique. Il ne pourra vraiment être son personnage que s'il est détendu

Étymologie de « personnage »

Du provençal personatge, de l'espagnol personage, de l'italien personaggio, tous provenant du bas-latin personatioum, dérivé de persona, signifiant « personne ». Le premier sens en français est celui de « personne ecclésiastique ».

Usage du mot « personnage »

Évolution historique de l’usage du mot « personnage » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « personnage » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « personnage »

Citations contenant le mot « personnage »

  • Un confrère est un personnage sans aucun talent qui fait, inexplicablement le même métier que vous.
    Pierre Daninos
  • Quel est votre personnage historique préféré ? Dieu.
    Jacques Audiberti
  • C’est un personnage blâmable qui use mal de ses moments.
    Ptahhotep
  • Se croire un personnage est fort commun en France.
    Jean de La Fontaine — Fables
  • Le personnage est d'abord un texte.
    Louis Jouvet
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • On place souvent dans les tableaux quelque personnage difforme pour faire ressortir la beauté des autres.
    François René de Chateaubriand — Aventures du dernier Abencérage
  • Le parasite est un personnage à gratter.
    José Artur

Traductions du mot « personnage »

Langue Traduction
Anglais character
Espagnol personaje
Italien carattere
Allemand charakter
Chinois 字符
Arabe شخصية
Portugais personagem
Russe персонаж
Japonais キャラクター
Basque pertsonaia
Corse caratteru
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.