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User

Définitions de « user »

Trésor de la Langue Française informatisé

USER, verbe

I. − Empl. trans. indir.
A. − User de qqc.
1.
a) [Le compl. désigne qqc. de concr.] Utiliser quelque chose de façon à obtenir un effet déterminé, la satisfaction d'un besoin. Synon. employer, avoir recours à, se servir de.User de remèdes, de stimulants, de somnifères, d'un véhicule, d'un vêtement. Ce ne fut pas pour la recherche d'une volupté coupable et paresseuse qu'il commença à user de l'opium, mais simplement pour adoucir les tortures d'estomac nées d'une habitude cruelle de la faim (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 391).
Vx. User de son reste. Tirer parti, profiter d'une situation avantageuse qui touche à son terme. Synon. jouir* de son reste.Une fois marié (...) je souffrirai les maux de la condition, et quelle condition plus commune? (...) en attendant, j'use de mon reste, comme on dit, pour vous conter les caprices rarement piquants mais toujours douloureux de mon imagination (M. de Guérin, Corresp., 1838, p. 362).
Absol. User et abuser. En vérité, s'écria le gouverneur resté seul, Ordener use et abuse (...) Me faire passer une nuit d'insomnie et d'impatience! (Hugo, Han d'Isl., 1823, p. 127).
b) [Le compl. désigne qqc. d'abstr.]
α) Faire preuve de. User d'autorité, de dissimulation, d'indulgence, de tolérance. J'ai été touché plus d'une fois en le voyant auprès de cet enfant user d'une patience qui prouve toute sa tendresse pour le père (Cottin, Cl. d'Albe, 1799, p. 179).Il avait l'accueil ouvert, le geste large. Il usait envers les paysans d'une familiarité protectrice (Arland, Ordre, 1929, p. 36).
β) Se servir de, employer, avoir recours à. J'ai vu (...) des petites filles, à qui leurs treize ans font déjà du mollet et de la hanche, user indignement de ce qu'on appelle les privilèges de l'enfance (Colette, Cl. s'en va, 1903, p. 123).
SYNT. User d'artifices, de la colère, d'un droit, de son bon droit, du droit de réponse, de la force, de faux-fuyants, de son influence, de menaces, de ruses, de séduction, d'un stratagème, de subterfuges, de violence.
2. Employer certains éléments du langage, certaines caractéristiques langagières. User de patois; user de circonlocutions, de formules; user de mots bêtes, crus; user de paroles apaisantes. L'argot vit sur la langue. Il en use à sa fantaisie, il y puise au hasard, et il se borne souvent, quand le besoin surgit, à la dénaturer sommairement et grossièrement (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 198).Tu ne m'en voudras pas de rappeler que sa conversation était plate, qu'elle habitait un univers si borné et usait d'un vocabulaire si réduit qu'au bout de trois minutes je désespérais de soutenir la conversation (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 44).
3. Faire usage de quelque chose avec modération. Nous devons reconnaître, pour maîtres des mots, ceux qui savent en abuser, et ceux qui savent en user; mais ceux-ci sont les rois des langues, et ceux-là en sont les tyrans (Joubert, Pensées, t. 2, 1824, p. 50).À l'en croire, à Paris, tout le monde était libre; et comme tout le monde, à Paris, était intelligent, chacun usait de sa liberté, personne n'en abusait (Rolland, J. Chr., Révolte, 1907, p. 476).
B. −
1. Vx ou littér. User de qqn.Se conduire d'une certaine façon avec quelqu'un. Attendez, dit MmeLigneul, usant de lui sans façon. D'abord, vous allez me dire pourquoi vous étiez venu. Pour nous demander de l'argent, naturellement? (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p. 235).
2. Se servir de quelqu'un pour arriver à ses fins, dans un but bien déterminé. L'Académie française usa beaucoup de M. Daru pendant les années de la Restauration (Sainte-Beuve, Caus. lundis, t. 9, 1854, p. 468).
3. En user.Se conduire, se comporter d'une certaine manière. En user avec qqn; en user bien/mal à l'égard, envers qqn. Il en usait galamment avec toutes les femmes, même avec celles dont une longue habitude avait émoussé pour lui l'attrait (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 141).Je ne comprends rien à la conduite de mon mari ! (...) Il en use vis-à-vis de moi avec désinvolture! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, iii, 1, p. 56).
II. − Empl. trans. dir.
A. −
1. [Le compl. désigne un produit alimentaire, une source d'énergie, un objet d'utilisation courante]
a) Utiliser, consommer. User de l'eau, de l'électricité, de l'essence, du gaz, du savon.
b) Utiliser un bien de consommation en le réduisant à néant; utiliser jusqu'au bout. J'ai usé le peu d'argent disponible (...) pour offrir du rôti à des gens qui n'aiment que le bouilli (Stendhal, Corresp., t. 2, 1816, p. 18).Pour ne pas même user un bout de chandelle, elle venait passer chez son frère l'heure de nuit, avant d'aller se coucher à tâtons (Zola, Terre, 1887, p. 211).
2. [Le compl. désigne qqc. de concr.]
a) [Le suj. désigne qqn] Détériorer progressivement (quelque chose) par l'usage qui en est fait et le rendre impropre à sa destination, en altérer l'aspect. User ses habits, ses vêtements; user la semelle de ses chaussures. [Madeleine] usait encore, au moment dont je vous parle, une série de robes tristes, étroites (Fromentin, Dominique, 1863, p. 70).Elle (...) marchait dans la vaste pièce (...) en s'attardant devant (...) la table qu'elle avait usée de ses coudes (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 1039).
User un vêtement à la corde (vieilli ou région.); user jusqu'à la corde. Porter un vêtement jusqu'à ce qu'il soit inutilisable, jusqu'à ce qu'il faille en changer. Vigilante et économe, elle usait son linge à la corde et n'employait jamais un sou à des frivolités (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 27).
User ses (fonds) de culottes sur les bancs. Aller à l'école. Nous étions trois amis, trois galopins qui usaient encore leurs culottes sur les bancs du collège (Zola, Doc. littér., Musset, 1881, p. 73).
Arg. User le soleil avec une pierre ponce. Être condamné à perpétuité. Quelques-uns (...) condamnés pour assassinat et graciés de la peine de mort, usent le soleil avec une pierre ponce (A. Humbert, Mon bagne, 1880, p. 25).
Absol. Comme on dit que j'use beaucoup, on m'a acheté, dans la campagne, une étoffe jaune et velue, dont je suis enveloppé (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 42).Avec des boulots semblables, on lui a vite vu la trame à mon beau veston. « Tu vas user plus que tu ne gagnes! » que s'inquiétait déjà maman (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 164).
b) [Le suj. désigne un agent naturel] Fréq. au passif. Altérer, détériorer quelque chose en entamant sa substance par frottement, par érosion. Les fenêtres vermoulues étaient usées par la pluie, creusées par le temps (Balzac, Adieu, 1830, p. 9).[Le charbon de saule] a la propriété d'user uniformément le métal (M. Lalanne, Grav. eau forte, 1866, p. 51).
P. métaph. L'amour (...) passe: la mort le brise ou le temps l'use (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 1, 1830, p. 324).
3. Passer, épuiser une durée, une période de temps. Rien n'use le temps comme les niaiseries (Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1834, p. 202).C'est vraiment singulier, cette solitude où nous sommes laissés par tout le monde (...) − si abandonnés de tous que pour tuer le temps en société, nous avons été réduits aujourd'hui à aller user deux heures dans la boutique du libraire France, avec lui et sa femme (Goncourt, Journal, 1865, p. 124).
B. −
1. Affaiblir, diminuer les forces de quelqu'un. Synon. miner.Il n'y a rien à mon avis qui dessèche une femme plus vite. Rien qui use une femme plus vite que le mépris (Gracq, Beau tén., 1945, p. 27):
... ils lui demandaient des petits plats, elle devait saler et ne pas saler, dire blanc et dire noir, les dorloter (...) Au bout de la semaine, elle avait la tête et les membres cassés, elle restait hébétée, avec des yeux de folle. Ça use une femme, un métier pareil. Oui, Coupeau et Lantier l'usaient, c'était le mot; ils la brûlaient par les deux bouts, comme on dit de la chandelle. Zola, Assommoir, 1877, p. 648.
Absol. La colère use. Les temps sont difficiles, les femmes souvent sottes (...) Tout cela use et fatigue (Jammes, Corresp., [avec Gide] 1895, p. 55).Si l'on n'y prenait garde, les mufles nous tueraient vite (Renard, Journal ,1907, p. 1146).
2. P. anal. ou au fig. [Le compl. désigne une qualité morale, un affect] Affaiblir, diminuer progressivement par une action lente et répétée ou continue. Synon. miner.User l'énergie, la patience, la résistance, la volonté de qqn; user ses forces, sa santé. Le monde qu'il rêvait, le trouva-t-il? J'en doute. En cherchant il avait usé les passions, levé le coin du voile et regardé derrière (Gautier, Albertus, 1833, p. 158).La vie à deux use le cœur d'un homme. Pierre ne lui parlait plus jamais d'amour (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 67).
User la vue, les yeux; s'user les yeux. (S')affaiblir la vue par un travail prolongé. Il a fait à côté de ses poèmes un dictionnaire où il a failli s'user les yeux, compromettre sa fortune (Barrès, Cahiers, t. 2, 1899, p. 135).Quelques forts en thèmes méprisés qui usaient leurs yeux en scandant des vers grecs à la chandelle (Maurois, Byron, t. 1, 1930, p. 108).
Fam. User ses dents, s'user les dents sur/contre qqc. S'épuiser en lutte inutile. En Russie, il semble que l'Allemagne use ses dents sur l'armée des Soviets qu'elle avait si souvent portée en terre dans ses communiqués (Green, Journal, 1942, p. 188).
Fam. User sa salive. Parler en pure perte, sans réussir à convaincre. Lorsque la loi sera à peu près sur pied, nous la culbuterons à un tournant. Use ta salive, mon bonhomme! (Vogüé, Morts, 1899, p. 126).Les boniments, moi, t'uses ta salive pour de rien (Carco, Équipe, 1919, p. 49).
S'user le tempérament. Pardonner quoi? (...) Pardonner l'enfant que la garce s'est fait faire. La garce aurait le plaisir, tandis que, moi, ici, je m'userais le tempérament! (Zola, Travail, t. 2, 1901, p. 33).
3. P. anal. Affaiblir, réduire, amoindrir la popularité de quelqu'un. Napoléon avait employé ce grand citoyen [Carnot] pour l'user, id est: rendre impopulaire et ridicule, s'il se pouvait (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 469).Deux ministres avaient été usés en deux ans (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 19).
III. − Empl. pronom.
A. −
1. Se détériorer, s'abîmer; perdre de son efficacité, de son utilité. Instrument, machine, tapis, tissu, vêtement qui s'use. Il le vit (...) avec une redingote dont les manches s'étaient usées sur les tables des cafés (Zola, Argent, 1891, p. 124).
En partic. Devenir improductif, stérile à force d'utilisation. Terre qui s'use. (Dict. xixeet xxes.).
2. Devenir lisse, être altéré sous l'effet du frottement, d'une action physique. Le temps passe. Tout meurt. Le marbre même s'use (Heredia, Trophées, 1893, p. 133).Elle aimait surtout les pierres, ces pierres dont la matière s'use et se polit si doucement avec le temps (Lacretelle, Hts ponts, t. 4, 1935, p. 43).
B. − Au fig. [Le suj. désigne qqc. d'abstr.] S'affaiblir, disparaître petit à petit. L'amour s'use par la jouissance comme les forces par un repos prolongé; il n'y a que la lutte pour les entretenir (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 122).L'amoureux tout le temps anxieux, sans cesse à l'affût d'une lettre, d'un regard, a cessé de penser à la possession physique dont le désir l'avait tourmenté d'abord, mais qui s'est usé dans l'attente et a fait place à des besoins d'un autre ordre (Proust, Temps retr., 1922, p. 819).
C. − Empl. pronom. réfl. [Le suj. désigne qqn] Perdre ses forces, sa santé; s'épuiser moralement et physiquement. Tu fais le bonheur d'une famille composée d'un grand-père qui trotte, d'une mère qui s'use à travailler (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 324).La ménagère s'use à piétiner sur place; elle ne fait rien, elle perpétue seulement le présent (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 235).
Au fig. Perdre son autorité, sa crédibilité, son influence. Ministre, homme politique qui s'use. Gouvernement (...) qui achevait de se décomposer et de s'user, de pourrir (c'est le mot) (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 15, 1861, p. 177).Cet obstacle algérien contre lequel il s'use [le général de Gaulle] n'est visiblement pas à la mesure de son génie politique (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1960, p. 326).
REM.
User, subst. masc.a) Vx ou littér. Action de se servir, d'utiliser quelque chose; p. ext., usage prolongé. Ces trois presses te feront un bon user, l'ouvrage sera proprement tirée (Balzac, Illus. perdues, 1837, p. 14).Nous compterons en diminution de la somme primitive le terme que j'ai payé et qui ira pour l'user des meubles (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 571).b) À l'user. Après usage. Au fig. [En parlant de qqn] Par la fréquentation habituelle, les relations courantes. Les femmes mariées, c'est amusant de loin; mais à l'user, c'est la scie des scies (Labiche, Prix Martin, 1876, I, 1, p. 8).[Les juifs] avaient beaucoup d'esprit, de cœur et étaient, à l'user, des gens qu'on pouvait profondément aimer (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 408).
Prononc. et Orth.: [yze], (il) use [y:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 trans. (Roland, éd. J. Bédier, 523: Il est mult vielz, si ad sun tens uset); 2. ca 1135 « se servir de » (Couronnement Louis, éd. Y. Lepage, C, 2128: Nule viande que frans hom doit user); 3. ca 1155 fig. (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14600: L'un fel vers l'autre ust sa malice); 4. ca 1165 estorie usee « histoire rebattue » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 129); 5. 1160-74 « exercer, pratiquer (ici, un métier) » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 3225); 6. 1remoit. xiiies. (Lancelot, éd. A. Micha, t. 8, p. 71: je vous donrai chevax tant com vous en porés huimais user); 7. 1260 inf. subst. « usage, besoin » (Étienne Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 54). B. 1. 1160-74 empl. abs. « se détériorer » (Wace, Rou, III, 135: huem moert, fer use); 2. 1remoit. xiiies. trans. « détériorer (quelque chose) » (Lancelot, p. 22: comme l'iaue use la roe du molin); 3. 1530 pronom. (Palsgr., p. 780); 4. 1583 au fig. (Garnier, Les Juifves, 666 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 3, p. 122: mes tremblotantes mains et mon visage usé); 5. 1601 (Charron, De la sagesse, p. 172: en vieillissant [...] avec le corps l'esprit s'use et s'empire). C. 1. 1260 « agir d'une certaine façon, selon l'habitude, la coutume » (Étienne Boileau, op. cit., p. 143 et p. 230); 2. fin xives. (Froissart, Chron., éd. G. Raynaud, t. 8, p. 201: comment a leur honneur il en useroient; t. 9, p. 167: demandèrent conseil de ceste cose et comment on en pooit user). D. 1. a) Ca 1220 user de (Gautier de Coinci, Mir., éd. V.-F. Kœnig, II Mir 18, 216: Cielz qui volra de son savoir D'or en avant a droit user); b) fin xives. user de poissance, user de rebellion (Froissart, op. cit., t. 9, p. 144 et t. 10, p. 244); 2. 1464 user de beau langaige (Pathelin, éd. R. T. Holbzook, p. 24, 457); 3. 1480 user de menaces, user de grant rhetorique (G. Coquillart, Droits nouveaux ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 192, 212); 4. ca 1485 (Mystère Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 5, p. 74: c'est tres mal usé de justice). Du lat. pop. usare (att. au viiies., v. Nierm.), dér. de ūsus, part. passé de ūter, uti « faire usage de, se servir, employer », « être en relations (avec des personnes), fréquenter, traiter (d'une certaine manière, des personnes) », « pratiquer (quelque chose), s'exercer (à quelque chose) » et « profiter de, jouir de ». Fréq. abs. littér.: 3 234. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 529, b) 3 818; xxes.: a) 3 972, b) 5 454.
DÉR. 1.
Usable, adj.Qui s'use, qui peut s'user. C'est le malheur des êtres de n'être pour nous que des planches de collections fort usables dans notre pensée (Proust, Fugit., 1922, p. 558).Empl. subst. masc. De l'usable. (Dict. xxes.). [yzabl̥]. 1resattest. a) 1254 « qu'on peut utiliser » (Chartes et doc. poitevins, 188, 9 ds Z. fr. Spr. Lit. t. 84, p. 346) − 1507 (Gace de La Buigne, Roman des deduis, var. de l'éd. A. Vérard, 1710, cf. éd. A. Blo̊mqvist, p. 151), encore att. une fois dans un doc. poit. au xviiies. (v. Z. fr. Spr. Lit., loc. cit.), b) 1858 « qui peut se détériorer » (Legoar.); de user, suff. -able*.
2.
Useur, -euse, subst.a) Personne qui use en frottant. (Dict. xxes.). En partic. Ouvrier qui fait disparaître les grains de la porcelaine; ouvrier qui use le verre à l'émeri. Useur sur porcelaine, sur verre. Le batteur de pâte, l'useur de grain, l'émailleur, le manœuvre, tous (...) participaient à une grande aventure (Chardonne, Dest. sent., I, 1934, p. 131).b) Littér. Personne qui épuise, use les forces, la vitalité de quelqu'un. Elle était la dévorante, la ravageuse, la tempête, l'useuse d'hommes et la mangeuse de pucelages (Aymé, Vouivre, 1943, p. 95). [yzœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. av. 1757 useurs de parquets (D'Argenson, Mém., t. 1, p. 113 ds Littré); de user, suff. -eur2*. Cf. ant. 2 attest. isolées du sens de « celui qui use, qui se sert d'une chose » (xiiieet xvies., v. Gdf.) et une attest. en 1489 avec un sens peu clair ds Gay (Oribolum. Useuse glosé « chaufferette en terre? »).

Wiktionnaire

Verbe - français

user \y.ze\ transitif direct 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’user)

  1. Détériorer par l’usage.
    • Si la chaleur cosmique diminue, c'est donc que le monde n'a pas toujours existé, sans quoi, […], il y a longtemps qu'elle serait complétement usée. — (Chanoine Kir, Le problème religieux à la portée de tout le monde, Paris : imp. des Orphelins d'Auteuil, 1923, rééd. 1950, page 43)
    • (Figuré) Il a usé sa vie au service de son pays.
    • (Figuré) User ses yeux à force de lire, s’affaiblir la vue à force de lire.
    • User ses fonds de culotte sur les bancs de l’école.
  2. Consommer, utiliser, se servir de quelque chose.
    • Il use tant de sacs de charbon dans un hiver.
  3. Diminuer par le frottement.
    • Les grands floes épais mis en liberté sont usés par la friction, rongés par les mouvements de la mer et par le dégel, ils constituent fréquemment des masses aux formes bizarres et élégantes d'une glace bleue-verdâtre très dure. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Il faut user sur la pierre la pointe de ces ciseaux.
  4. (Figuré) Amoindrir, affaiblir.
    • La jouissance use l’amour.
  5. (Médecine) Consumer.
    • Poudre pour user les chairs.
  6. (Transitif) Employer, faire usage de quelque chose, s’en servir.
    • Car, c'est en usant de la liberté, qu'on peut s'entendre, se consulter, se faire éclairer par les gens instruits, puis après se syndiquer pour faire valoir ses réclamations. — (Émile Thirion, La Politique au village, page 197, Fischbacher, 1896)
    • C’était un chaud lapin, disait-on au village, où il passait pour user envers les femmes d’arguments irrésistibles. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Le coffre-fort ne veut pas être brutalisé, violenté ; il faut user de douceur avec lui, le caresser longuement. Une pince-monseigneur, un chalumeau ? Allons donc. Un petit air de flûte. Le charme opère. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 187)
    • Pour la fausse oronge, elle est toxique ; elle tue les mouches, dit-on ; pourtant dans les pays du nord, les gens en usent pour donner de beaux rêves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Il use de ce droit pour enchaîner les factions qui prétendent subjuguer la représentation nationale, pour vous rendre la paix intérieure. — (Augustin Challamel, Histoire-Musée de la République française, 1842)
  7. (Transitif) (Louisiane) Utiliser un système, faire l’usage d’un système.
  8. (Pronominal) Se détériorer à l’usage.
    • Ses vêtements se sont usés.
    • Ces montagnes, en raison de leur constitution géologique, sont plus que n’importe quelles autres soumises à l’influence de l’érosion. Les Basses-Alpes s’usent, s’écroulent lentement, modifient leurs contours, tendent à s’aplanir. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • La liberté de la presse ne s’use que lorsqu’on ne s’en sert pas. — (Canard enchaîné, Son devise.)

Nom commun - français

user \y.ze\ masculin (pluriel à préciser)

  1. (Désuet) Usage, utilisation.
    • Il y a des étoffes qui deviennent plus belles à l’user.
  2. (Désuet) Fréquentation.
    • (Figuré) (Familier) Cet homme est bon à l’user, plus on le fréquente, plus on le trouve d’un commerce agréable et sûr.
    • On ne connaît bien les gens qu’à l’user.
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Littré (1872-1877)

USER (u-zé) v. a.
  • 1Faire usage de ; l'emploi actif en ce sens est ancien, et n'a été conservé qu'en termes d'eaux et forêts : User une vente, en faire l'exploitation.
  • 2 Par extension du sens de se servir, consommer les choses dont on se sert. J'use beaucoup de charbon, d'huile. Elles ont usé, depuis que nous sommes ici, le lard d'une douzaine de cochons [pour faire des pommades], Molière, Préc. 4.
  • 3Détériorer imperceptiblement les choses en les diminuant à force de s'en servir. User ses souliers. Je te promets cet habit-ci, quand je l'aurai un peu usé, Molière, Scapin, III, 2. Ce sont les chemises d'un certain marquis de Floribel, dont Champagne et moi usons le linge, tandis que les gens du marquis usent celui de notre maître, Legrand, Galant cour. sc. 13.
  • 4 Fig. Détruire peu à peu tout ce que l'on compare aux objets matériels que l'usage détériore. J'ai tout vu, tout fait, tout usé, Beaumarchais, Mar. de Fig. v, 3. Cependant jouissons ; l'âge nous y convie ; Avant de la quitter, il faut user la vie, Chénier, Élég. XX. J'userai jusqu'au bout la trame de ma vie ; Cet effort est plus grand que celui de mourir, Chénier M. J. Gracques, III, 12. Avec elle [l'étude], on traverse les mauvais jours sans en sentir le poids, on se fait à soi-même sa destinée, on use noblement sa vie, Aug. Thierry, Dix années d'études, préface. Enfin quand ce héros du suprême mystère [l'Antechrist] Aura de crime en crime usé ses noirs destins…, Hugo, Odes, IV, 13.

    User ses ressources, les prodiguer et les affaiblir. L'effort qu'il venait de faire pour atteindre Moscou avait usé tous ses moyens de guerre, Ségur, Hist. de Nap. VIII, 7.

    User sa jeunesse auprès de quelqu'un, passer sa jeunesse à servir quelqu'un.

  • 5 Fig. Détériorer les forces d'une personne. Ses campagnes l'ont usé. Rien n'use tant un homme que les excès. Ce prince [Ptolémée Philopator] avait usé par son intempérance et par ses débauches un corps vigoureux et robuste, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VIII, p. 194, dans POUGENS.

    User ses yeux à force de lire, s'affaiblir la vue à force de lire. Il [David] use ses yeux à la lire [la loi] nuit et jour, Bossuet, Élévat. sur myst. XVIII, 8.

  • 6Diminuer par le frottement. User une pierre. User une pointe de couteau.

    Ancien terme de chirurgie. Consumer, corroder. Cette poudre use les chairs.

  • 7 Fig. Amoindrir, affaiblir. Rien n'use tant l'ardeur de ce feu qui nous lie Que le fâcheux besoin des choses de la vie, Molière, Femm. sav. v, 5. C'est comme les longues maladies qui usent la douleur : les longues espérances usent toute la joie, Sévigné, 11 juill. 1672.
  • 8Substantivement, il se dit des choses qui durent longtemps. C'est une marchandise qu'on ne peut connaître qu'à l'user. Certaines étoffes deviennent plus belles à l'user.

    Fig. La violence et l'injustice ne sont pas d'un bon user journalier, Grimm, Corresp. t. I, p. 261.

    Fig. Cet homme est bon à l'user, plus on le connaît, plus on l'apprécie. Je doute qu'il [Pommereuil] soit aussi bon à l'user que votre intendant [de Provence], que vous aviez si bien apprivoisé, Sévigné, 11 déc. 1675.

    On dit aussi : On ne connaît bien les gens qu'à l'user.

  • 9 V. n. Faire emploi de, se servir de. Et, pour ne pas user vers vous d'un mot trop rude, Vous montrez pour Carthage un peu d'ingratitude, Corneille, Sophon. I, 4. Usez d'un peu de vin, à cause de votre estomac et de vos fréquentes maladies, Sacy, Bible, St Paul, 1re épît. à Timoth. v, 23. Vous me semblez tous deux fatigués du voyage ; Reposez-vous : usez du peu que nous avons, La Fontaine, Phil. et Bauc. L'homme, qui ne croit posséder que lorsqu'il peut user et abuser de ce qu'il possède, Buffon, Ois. t. IX, p. 143.

    Absolument. Usez, n'abusez point, Voltaire, Préc. de l'Eccl. User fait le bonheur, abuser le détruit, Delille, Imag. VI.

    En usez-vous ? se dit en présentant une tabatière ouverte, pour offrir du tabac. Le seul moyen dont il s'avisa pour cela, ce fut de tirer sa tabatière, et puis, me la présentant ouverte : Mademoiselle en use-t-elle ? me dit-il, Marivaux, Marianne, 6e part.

    En usez-vous ? pour prenez-vous du tabac ? blâmé par Mme de Genlis, Mém. t. v, p. 91. On ne voit pas pourquoi ; en tous cas la locution est déjà dans Marivaux.

    User de sa femme, avoir avec elle des rapports conjugaux. Il n'usait de sa femme que très modérément, et après des préparations relatives à la santé de l'enfant, Diderot, Opin. Des anc. phil. (pythagorisme).

  • 10 Fig. Il se dit de tout ce qui est comparé à un objet matériel dont on se sert. Avez-vous commandé, seigneur, qu'en ma présence Vos tribuns vers la reine usent de violence ? Corneille, Sophon. IV, 3. La colombe aussitôt usa de charité, La Fontaine, Fabl. II, 12. Il faut que ce que j'aime, usant de diligence, Fasse à ce que je hais perdre toute espérance, Molière, Éc. des maris, II, 14. Je l'ai vu, et ne croyez pas que j'use ici d'exagération, je l'ai vu vivement ému des périls de ses amis, Bossuet, Louis de Bourbon. La reine a usé chrétiennement de la bonne et de la mauvaise fortune, Bossuet, Reine d'Anglet. En donnant sa puissance aux princes, Dieu leur commande d'en user, comme il fait lui-même, pour le bien du monde, Bossuet, ib. Voyons comme tu sais user de la victoire, Racine, Alex. v, 3. Il faut, au lieu de force, user de finesse et de patience, attaquer l'erreur indirectement et sans paraître y penser, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 30 avr. 1770.

    User bien ou mal de quelque chose, en faire un bon, un mauvais usage. Ptolémée : L'occasion vous rit, et vous en userez. - Cléopâtre : Si je n'en use bien, vous m'en accuserez, Corneille, Pomp. II, 3. Vous avez mal usé de mon affection, Rotrou, Bélis. IV, 9.

  • 11En user, agir, se conduire de telle ou telle façon. Ne cherchez point cette déesse [la Fortune], Elle vous cherchera : son sexe en use ainsi, La Fontaine, Fabl. VII, 12. Je veux en user avec toi en père qui chérit sa fille, Molière, Princ. d'Él. II, 4. Et parce que j'en use avec honnêteté, Et ne le veux trahir, lui, ni la vérité, Molière, Mis. v. 1. Je ne sais point encore comme ces gens de guerre en usent à l'égard des pauvres bourgeois, Sévigné, 225. Mais mon injustice est extrême De me plaindre du goût que la cour a pour vous. Est-ce à moi d'en être jaloux, Lorsque, si j'étais roi, j'en userais de même ? Chaulieu, Madrigal pour Mme D. Quelques reproches qui lui étaient revenus de la manière dont il en avait usé à l'égard de l'Académie…, Fontenelle, Hartsoeker. Je vous sais très bon gré de passer votre hiver à la campagne ; on n'est bien que dans son château ; consultez le roi, c'est ainsi qu'il en use, Voltaire, Lett. Mme de Florian, 12 oct. 1767. La multitude des livres effraye ; mais, après tout, on en use avec eux comme avec les hommes, on choisit dans la foule, Voltaire, Lett. Thiriot, 12 juill. 1769.

    En user librement, familièrement avec quelqu'un, avoir avec quelqu'un une manière d'agir libre, familière. Je vous demande pardon si j'en use si librement, si familièrement avec vous.

    En user bien, en user mal avec quelqu'un, agir bien ou mal avec lui. Le maréchal de Saint-André est un jeune favori audacieux qui n'en use pas mieux avec moi que les autres, La Fayette, Princ. de Clèves, Œuv. t. II, p. 133, dans POUGENS.

  • 12S'user, v. réfl. Se détériorer par l'usage. Ma culotte s'use en deux ou trois endroits, Regnard, le Joueur, III, 7.

    Fig. Les royaumes du monde et toute leur gloire s'useront comme un vêtement, Massillon, Avent, Bonh. des justes.

  • 13Être diminué par frottement. Les marches d'un escalier s'usent à la longue.

    Fig. Hélas ! la vie ne se passe que trop ; elle s'use partout, Sévigné, 6 sept. 1675. Regarde autour de toi ; tout commence et tout s'use, Lamartine, Médit. I, 5.

  • 14Perdre ses forces par les fatigues, les excès, etc. Sachez [Idoménée] que les rois s'usent toujours plus que les autres hommes, Fénelon, Tél. IX. Par quels jeûnes cruels son corps s'est-il usé ? Delavigne, Paria, II, 2.
  • 15Cesser de faire impression. Les plaisirs s'usent, la jeunesse vous échappe, la vie s'enfuit, Massillon, Carême, Mot. de conv.
  • 16Devenir stérile en parlant des terres.
  • 17Perdre son crédit sur l'opinion. Bonaparte vacille, tergiverse, perd et s'use, Papiers saisis à Bareuth, p. 150.

REMARQUE

1. Dans le sens de se servir de, l'ancienne langue l'employait souvent activement ; et Régnier a encore cet emploi : Mille autres caresses Qu'usent à leurs amants les plus douces maîtresses, Élég. II.

2. En user pour agir est correct, parce qu'on dit user de quelque chose. Mais en agir, par lequel quelques-uns remplacent en user, ne se dit pas, vu qu'on ne dit pas agir de quelque chose.

HISTORIQUE

XIe s. Il est mult vielz, si ad sun tens uset, Ch. de Rol. XXXIX.

XIIe s. Dunc comença sun cors durement à grever, Et les grosses viandes, chous e nes à user, Th. le mart. 93. Del meillur vin usout [usait] que l'um trover poeit, ib. 102.

XIIIe s. Une estoire vielle et usée, Latini, Trésor, p. 483. Assises que il voudrent que fussent tenues et usées u royaume, Du Cange, usuare. Se j'avoie mon jouvent [jeunesse] tout usé, Si sui-je riche et de moult haut parage, Qu'on m'aimeroit à petit de beauté, Quesnes, Romancero, p. 109. En larmes et en plors [j'] userai ma jouvente, Audefroi le Bastard, Romanc. p. 12. Mais celui qui le gaste et use [son avoir], Et après sa folie encuse, Qu'il la despendu sans mesure, Lai de l'ombre. Si doit on savoir c'on doit uzer des cozes louées selonc ce que on convenencha au louer, Beaumanoir, XXXVIII, 2. Se je languis et au main et au soir, C'est qu'à li [elle] plait qu'ainsi j'use ma vie, Complainte douteuse, Jubinal, t. II, p. 255. Use de ton pain, tu seras frans, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 433.

XIVe s. Desirable chose, c'est user ou jouir de ce que l'on desire, Oresme, Éth. VI, 20. Coutume d'icelle ville [Tournay] usée et gardée de si lonc temps, qu'il n'est memoire du contraire, Du Cange, usuare.

XVe s. Chers seigneurs, vous estes moult vaillans chevaliers et usés d'armes, Froissart, I, I, 320. Sire, vous estes notre capitaine et notre gardien, si devons tous obeir et user par vous, Froissart, I, I, 242. Si vous recommande Charles mon fils, et en usez ainsi comme bons oncles doivent user de leur neveu [Charles V à ses frères], Froissart, II, II, 70. Si se traïrent les plusieurs devers Jean Lyon, et lui demanderent conseil de celle chose, et comment on en pourroit user, Froissart, II, II, 52. Le duc d'Orliens et le duc de Bourbon userent la plus grant partie de leur vie en Engleterre, depuis ce temps, Fenin, 1415. Le povre homme use son cerveau, Et ne scet dont luy vient ce bien, Il songe, il pense ; est-il point mien ? Coquillart, Droits nouv. Usons les uns des autres librement ; Et que chascun sur ce boire excellent Lave son cœur de toute hypocrizie, Basselin, XL. Il usoit de ceste parolle au personnage propre [il disait cela à la personne même], Commines, I, 10.

XVIe s. Si vostre plaisir est de me envoyer quelque lettre de change, j'espere n'en user que à votre service, et n'en estre ingrat on reste, Rabelais, Épi. 12. Vous me feriez tort sy vous n'usiez envers moy comme envers vostre mere, Marguerite de Navarre, Lett. 126. Ce n'est à moy à qui l'on doibt user telles bourdes, Marguerite de Navarre, ib. 141. Je vous prie, mon nepveu, en user [de mon mari] comme de vostre propre frere, Marguerite de Navarre, ib. 165. Il n'affiert qu'aux grands poëtes d'user des licences de l'art, Montaigne, I, 166. Il y a plus de constance à user une chaisne qu'à la rompre, Montaigne, II, 26. Il les appeloit du nom de compaignons, que nous usons encores, Montaigne, III, 168. Ilz n'usent point de fondes en bataille, Amyot, Thés. 5. Tatius le remettoit de jour à autre, et lui usoit tousjours de quelque desfaicte, Amyot, Rom. 36. Publicola mourut ayant usé ses jours en tout ce que les hommes estiment vertueux et honorable, Amyot, Publ. 40. Vous le voyez aller par la ville avec une pauvre robbe toute rompue et usée, Amyot, Arist. 62. Nourrir les chevaulx usez et rompus de travail en nostre service, Amyot, Cat. 11.

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Étymologie de « user »

Provenç et espagn. usar ; ital. usare ; verbe dérivé du latin usus, usage (voy. US 1).

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Du latin populaire usare, dérivé du participe passé usus du latin classique uti (« se servir de »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « user »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
user yze

Fréquence d'apparition du mot « user » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « user »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « user »

  • Tu peux avec lui user de ruse, car l'ignorant toujours prend l'oblique pour droit.
    Abu Shakour — Les Premiers Poètes persans
  • Il est parfois moins admirable d'user de son pouvoir, que de se retenir d'en user.
    Henry de Montherlant — La reine morte
  • N'user du fouet qu'à contrecoeur rend les enfants rebelles.
    Justus van Effen — Le Spectateur hollandais
  • On croit user le temps, c'est le temps qui nous use.
    Proverbe français
  • Il faut user de l'infini comme de tout, avec mesure.
    Jean Sarment — Cavalcadour
  • Une habitude bien française consiste à confier un mandat aux gens et de leur contester le droit d’en user.
    Michel Audiard — Le Président
  • Certaines femmes aiment tellement leur mari que, pour ne pas l'user, elles prennent ceux de leurs amies.
    Alexandre Dumas
  • Elle va ensuite devant la chambre criminelle de la cour de cassation. Nouveau procès, elle contre la procédure. Et là, la cour de cassation lui donne raison, et on redescend devant la chambre de l’instruction. Et à nouveau une audience de l’instruction d’elle contre la procédure. Voilà où on en est. Après elle peut même aller devant la cour européenne. Elle peut user et abuser de toutes les voies de procédure !"
    RMC — « Elle peut user et abuser de toutes les procédures »: l'avocat de Gérald Darmanin dénonce sur RMC un acharnement de la plaignante
  • Il faut user un grand nombre de femmes bêtes pour oublier une femme intelligente !
    Michel Audiard — Les Lions sont lâchés
  • Quand on peut user de violence, il n'est nul besoin de procès.
    Thucydide — La guerre du Péloponèse
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Traductions du mot « user »

Langue Traduction
Anglais wear out
Espagnol desgastar
Italien logorare
Allemand abnutzen
Chinois 精疲力尽
Arabe تبلى
Portugais desgastar
Russe изнашиваться
Japonais すり減る
Basque higadura
Corse usciri
Source : Google Translate API

Synonymes de « user »

Source : synonymes de user sur lebonsynonyme.fr

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User

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