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Théâtre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin théâtre théâtres

Définitions de « théâtre »

Trésor de la Langue Française informatisé

THÉÂTRE, subst. masc.

I. − Édifice conçu pour la présentation de certains spectacles.
A. − [Dans l'Antiq.] Construction à ciel ouvert, à l'origine en bois, puis en pierre, comprenant une scène, des gradins en forme d'hémicycle généralement adossés à une colline, et ouvrant sur un paysage de mer ou de montagnes. Théâtre grec; théâtre d'Épidaure, de Delphes, d'Orange, de Pompéi, de Syracuse; théâtre de Dionysos. Une ville qui (...) a pu s'épanouir en un foyer de civilisation, en une œuvre d'art, avec ses temples, ses portiques, ses théâtres taillés dans le roc (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 158).Le théâtre romain comprenait quatre parties: la cauea, c'est-à-dire l'ensemble des gradins semi-circulaires (...). Au pied des gradins s'étendait l'orchestra, semi-circulaire aussi (...). En avant de l'orchestra (...) s'étendait la scène, composée du proscaenium où jouaient les acteurs et du mur du fond de scène, fons scaenae (Pell.1972).
P. anal. (d'aspect). [De nos jours] En 1885, M. Maurice Pottecher créa, à Bussang, un « Théâtre du Peuple »: théâtre en plein air, comportant de vastes tréteaux adossés à la montagne et entourés de gradins (Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 225).
B. − [Dep. le xvies.]
1. Bâtiment où se donnent des représentations (œuvres dramatiques, lyriques, chorégraphiques, etc.), comportant des installations destinées au spectacle (scène, coulisses, fosse, plateau, etc.) et d'autres réservées aux spectateurs (salle, balcons, galeries, loges, foyer, vestiaire, etc.). Grand, petit théâtre; architecture, aménagement(s) d'un théâtre; façade, entrée, salle, scène d'un théâtre; baignoire, loges, orchestre, parterre, vestibule d'un théâtre; rideau de théâtre. Le spectacle, ainsi composé, ainsi construit, s'étendra, par suppression de la scène, à la salle entière du théâtre (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 150):
L'exagération de la dimension verticale combinée au rétrécissement de la dimension horizontale aboutit à ces théâtres bonbonnières où le spectateur des dernières galeries n'a droit qu'à une vision ratatinée de l'univers scénique: acteurs nabots évoluant sur une scène dont l'angle de vision fait une soupente. Serrière, T.N.P., 1959, p. 58.
a) Loc. [désignant différents types de théâtres, en fonction de leur origine, de leurs caractéristiques]
Théâtre élisabéthain. ,,Bâtiment circulaire ou polygonal entourant un espace vide à ciel ouvert`` (Dubuc Théâtre 1979). Quant au théâtre élisabéthain, son édifice circulaire ou polygonal enserre de ses étages de galeries l'arène centrale où s'encastre l'éperon de la scène (Serrière, T.N.P., 1959, p. 56).
Théâtre à l'italienne. Espace caractérisé par une séparation entre la scène et la salle, celle-ci s'étendant en surélévation dans l'axe de la première afin de faciliter l'illusion. Les deux cellules mères du « théâtre à l'italienne », la scène en perspective et la salle en étages de loges (...), ont accompli leur évolution non pas simultanément, comme on serait tenté de le croire, mais avec un certain décalage historique (Hist. spect., 1965, p. 583).
Théâtre de poche. Théâtre de dimensions très restreintes. Voir Serrière, op. cit., p. 123.
Théâtre en rond. ,,Espace limité par un plan circulaire à l'intérieur duquel le théâtre se joue et jouent les acteurs encerclés par les spectateurs-auditeurs`` (Thinès-Lemp. 1975). La forme particulière du cirque dont le théâtre en rond est un des rares autres exemplescrée une sorte de communion entre les artistes et le public qui les entoure et resserre autour d'eux sa sympathie (Hist. spect., 1965, p. 1521).
Cabaret-théâtre, café-théâtre. Petite salle (située à l'origine dans un cabaret, un café) où l'on peut assister à des spectacles généralement non conventionnels et à moyens limités; p. méton., cette forme de spectacle. Troupe de café-théâtre. À l'enseigne des Blancs-Manteaux, dans le Marais, les lois du cabaret-théâtre sont inversées (L'Express, 19 avr. 1976, p. 42, col. 1).Bertrand, un auteur feu follet, ignoré du public mais non des professionnels du spectacle, qui saute de la chanson au roman, du café-théâtre à la télévision (Fr. Dorin, Les Jupes-culottes, 1984, p. 11).
b) P. métaph. [La route des eaux] traverse des déserts dont elle partage l'empire avec un soleil qui dresse entre les cyprès les tréteaux d'un théâtre de mirage (Giono, Eau vive, 1943, p. 155).
c) P. anal. (d'aspect). Quel que fût l'auteur, j'adorais les ouvrages de la collection Hetzel, petits théâtres dont la couverture rouge à glands d'or figurait le rideau: la poussière de soleil, sur les tranches, c'était la rampe (Sartre, Mots, 1964, p. 58).
2. En partic., vieilli
a) Emplacement où se produisent les acteurs. Synon. scène, planches (fam.).Voilà à peu près comment les principaux personnages étaient disposés sur le théâtre (Delécluze, Journal, 1827, p. 455).Je ne pouvais faire attention à ce qui se passait ni sur le théâtre ni dans la salle (Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 291).
b) Ensemble des décors destinés à évoquer le lieu où se déroule l'action dramatique. Le théâtre change. Le théâtre représente une forêt épaisse, dans le fond; d'un côté une plaine, des chaumières dans l'éloignement (La Martelière, Robert, 1793, ii, 1, p. 13).
P. anal. ou au fig. [Suivi d'un déterm.] Cadre particulier et généralement bien en vue, dans lequel se déroulent certains événements, certaines manifestations de l'activité humaine. Synon. scène.Être le théâtre d'un accident, d'un combat; le théâtre politique, social. Les lices d'un tournois [sic], un champ de bataille, le fossé d'un château, la brèche d'une tour, étoient souvent le théâtre honorable où se conféroit l'ordre des vaillans et des preux (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 487).Quelques semaines plus tard, la classe de cinquième A I fut le théâtre d'un événement singulier (Sartre, Mots, 1964, p. 189).
DÉFENSE Théâtre d'opérations. Zone où se déroulent des combats; zone où peut s'accomplir une mission stratégique placée sous un commandement militaire unique. À la suite du départ du général de Castelnau (...) vers un nouveau théâtre d'opérations, j'avais dû procéder à une nouvelle répartition des forces (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 431).En raison du développement des événements militaires en Tripolitaine et de leurs conséquences possibles en Afrique du Nord française, mon intention est qu'elles [les troupes] soient engagées sur ce théâtre d'opérations plutôt qu'en Russie (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 649).Théâtre d'opérations extérieur. Théâtre d'opérations situé hors de l'Europe (abrév. T.O.E.). (Dict. xxes.).
Armes de théâtre. ,,Armes nucléaires affectées à un théâtre d'opérations, particulièrement au théâtre européen`` (GDEL). On a vu avec quel sarcasme Helmut Schmidt a parlé du terme « armes de théâtre » utilisé par les Américains pour désigner leurs bombes atomiques et leurs fusées nucléaires en Europe (Le Nouvel Observateur, 21 nov. 1981, p. 64, col. 3).
C. − P. méton.
1. Endroit où les acteurs donnent une représentation; spectacle, divertissement présenté au public dans cet endroit. Aller, se rendre au théâtre; partir, sortir du théâtre; affiches de théâtre; recettes du théâtre; acheter, louer, prendre des billets/des places pour le théâtre. Dullin (...) n'a jamais oublié qu'une des premières formes du théâtre, c'est les tréteaux, et sa technique a toujours gardé quelque chose de direct, de brut et d'improvisé qui en fait la vie et la saveur (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 387):
2. Que dirait le public de nos théâtres, s'il ne trouvait pas, à la fin du cinquième acte, la catastrophe voulue par la justice, qui rétablit l'équilibre normal, ou plutôt utopique, entre toutes les parties, − cette catastrophe équitable attendue impatiemment pendant quatre longs actes? Baudel., Paradis artif., 1860, p. 436.
Théâtre aux armées. Ensemble des représentations destinées aux soldats se trouvant dans les zones de combat. Pour comble de mon infortune survint le Théâtre aux Armées. Elle se créa instantanément, Musyne, cent relations militaires au Ministère et de plus en plus fréquemment elle partit alors distraire au front nos petits soldats et cela durant des semaines entières (Céline, Voyage, 1932, p. 99).
2. Ensemble des spectateurs d'une représentation théâtrale. Synon. salle.Tout le théâtre applaudissait debout (Rob.1985).
3. Ensemble du personnel (artistes, techniciens, administrateur(s), directeur, etc.) généralement attaché à une salle de spectacle et qui en assure l'administration, le fonctionnement. Synon. troupe (théâtrale).L'Illustre Théâtre de Molière; théâtre du Châtelet, du Marais, de l'Atelier, de l'Odéon, de l'Opéra; le théâtre fait relâche, monte une nouvelle pièce, part en tournée; répertoire d'un théâtre. Le théâtre d'amateurs opère avec les moyens les plus simples et (...) à part peut-être ceux qui le dirigent, il ne suppose aucune connaissance ou talent spéciaux, il suffit de se consacrer avec ferveur à l'œuvre ou à l'idée à réaliser (Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 55).
Théâtre municipal. Théâtre dont la gestion est contrôlée par la municipalité de la ville où il est situé. (Dict. xxes.).
Théâtre national, théâtre d'État. Théâtre dont la gestion est contrôlée par l'État et qui a pour objectif de représenter des œuvres de qualité. Non seulement les théâtres d'État, mais les scènes indépendantes (...) n'ont cessé de se chercher, dans l'immense production picturale du temps, des compagnons d'étude et de travail (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 382).Il y a cinquante ans le Conseil d'État ne reconnaissait pas le caractère de service public aux théâtres nationaux (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 68).
Théâtre national populaire (abrév. T.N.P.). Aujourd'hui le théâtre est entré dans les mœurs du public populaire. L'action du Théâtre national populaire qui, avec Jean Vilar et Gérard Philipe, n'hésitait pas à planter son chapiteau à Suresnes et autres quartiers ouvriers de la région parisienne y est pour beaucoup (Cacérès, Hist. éduc. pop., 1964, p. 102).
Théâtre-Français. V. français III A.
Théâtre privé. Théâtre géré par des commanditaires privés et qui produit notamment des spectacles légers, faciles. Dans les théâtres privés, nulle contrainte, nulle censure n'intervient (Théâtres nat. Fr., 1954, p. 35).
Théâtre subventionné. V. subventionner B 1.
D. − P. anal. (de fonction). Construction, emplacement aménagé pour offrir des spectacles de nature diverse, avec ou sans acteurs. Théâtre de marionnettes, d'ombres. Les petits théâtres forains sont les seuls endroits où la haine du joug tudesque puisse se montrer avec quelque liberté (Quinet, All. et Ital., 1836, p. 154).Quels jolis tableaux pour les théâtres mécaniques de la foire au pain d'épice! (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 310).
Théâtre d'eau. Aménagement, dans un parc, d'un endroit destiné à un spectacle de jets d'eau, fontaines, cascades, etc. À l'exposition coloniale de Vincennes, l'un des « clous » les plus remarqués portait le nom significatif de « théâtre d'eau » (Arts et litt., 1935, p. 76-13).
Théâtre de verdure. Cadre de végétation artistiquement aménagé et permettant d'assister en plein air à certains spectacles (comédie, danse, musique, etc.). (Dict. xxes.).
II.
A. − Art dont le but est de produire des représentations (régies par certaines conventions) devant un public, de donner à voir, à entendre une suite d'événements, d'actions, par le biais d'acteurs qui se déplacent sur la scène et qui utilisent ou peuvent utiliser le discours, l'expression corporelle, la musique. Synon. art* dramatique.Succès du théâtre; art, force, illusion du théâtre; théâtre et cinéma; théâtre dansé, mimé; théâtre lyrique, musical; roman adapté pour le théâtre. La conception du théâtre, telle qu'elle s'est enracinée en Occident depuis la Renaissanceà partir de lointains schémas antiquesest fondée sur un dispositif scénique axial, statique, perspectiviste, rigoureusement individualiste et contraignant (Thinès-Lemp.1975):
3. On peut (...) reprocher au théâtre tel qu'il se pratique un terrible manque d'imagination. Le théâtre doit s'égaler à la vie, non pas à la vie individuelle, à cet aspect individuel de la vie où triomphent les caractères, mais à une sorte de vie libérée, qui balaye l'individualité humaine et où l'homme n'est plus qu'un reflet. Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 139.
Théâtre de chambre. [P. anal. avec musique de chambre] ,,Pièces avec peu d'acteurs, destinées à être jouées dans des salles intimes`` (GDEL).
Théâtre dans un fauteuil. ,,Pièce de théâtre destinée plutôt à être lue qu'à être vue`` (GDEL).
Théâtre total. Représentation utilisant toutes les ressources artistiques (danse, chant, lumière, etc.) (d'apr. Thinès-Lemp. 1975).
P. métaph. Souvent des êtres, surpris par un accident subit (...) et en danger de mort, ont vu s'allumer dans leur cerveau tout le théâtre de leur vie passée (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 451).
P. ext. Représentation enregistrée, filmée, puis rediffusée par le biais de la radio, de la télévision. En France comme ailleurs et peut-être un peu plus, le théâtre filmé règne, et souvent le mauvais théâtre (Arts et litt., 1936, p. 34-3).Le disque (...) a surtout été employé pour le théâtre radiophonique qu'il a, peut-on dire, renouvelé, facilitant la mise en onde et apportant des moyens techniques originaux (Matras, Radiodiff. et télév., 1958, p. 43).
B. − [Dans des loc.] Subst. + de théâtre
1. [En parlant de pers.]
a) [En parlant des professions, des emplois liés à l'art dramatique] Acteur, comédien, vedette de théâtre; accessoiriste, metteur en scène de théâtre; critique de théâtre; femme de théâtre. D'abord décorateur de théâtre, il vint à Rome, y rencontra Panini (...) et se consacra dès lors au paysage urbain (P. Lavedan, Urban., 1926, p. 225).Vidame n'était pas un comédien du premier rang; c'était pourtant un véritable homme de théâtre, riche de l'imagination particulière à ce métier. Il savait, d'un mouvement du rein ou de l'épaule, faire paraître des intentions demeurées, dans le texte des poètes, au stade embryonnaire (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 21).
b) [En parlant des rôles susceptibles d'être tenus par les acteurs] Bouffon, coquette, ingénue, valet de théâtre. Le Duc barbu et immobile, tous les doigts, jusqu'au pouce même, scintillant de mille feux, et des colliers plein la poitrine, semblait comme un roi de théâtre sur son estrade (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 156).Un personnage de théâtre ou de roman doit, pour être vivant, avoir quelque chose de particulier qui n'appartienne qu'à lui (Lemaitre, Contemp., 1885, p. 235).
En partic. [Pour qualifier le jeu de l'acteur, ses gestes, sa diction, etc., partic. étudiés pour la scène] Vous savez bien, monseigneur, que les baisers de théâtre n'engagent pas une seule fibre de la chair (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 38).Le rire léger éclata de nouveau, insolite soudain dans cette pièce aux échos profonds, comme un rire de théâtre derrière une rampe éteinte (Gracq, Syrtes, 1951, p. 84).
P. anal. Artificiel, exagéré. Synon. théâtral.Attitude de théâtre. Prullière et Fontan (...) s'oubliaient devant la table desservie, se racontaient leurs succès jusqu'à deux heures du matin, avec leurs gestes et leur voix de théâtre (Zola, Nana, 1880, p. 1308).Coquelin passait en discourant au milieu d'amis qui l'écoutaient et faisait avec la main à des personnes en voiture, un large bonjour de théâtre (Proust, Swann, 1913, p. 420).
2. [En parlant de choses]
a) [En parlant des accessoires, des éléments matériels, techniques nécessaires à la représentation] Décors, éclairages de théâtre; fards, maquillages de théâtre; effets de théâtre; masques du théâtre italien. Des costumes de théâtre étoilés d'or étaient jetés çà et là, sur des chaises (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 48).Il imagina, il créa (...) des horizons factices, obtenus au moyen d'artifices de théâtre, des changements à vue, des forêts peintes, des empires de contes où les feuilles des arbres étaient des pierres précieuses (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Cas de div., 1886, p. 1067).
Coup* de théâtre.
b) [En parlant des différents supports de l'art dram. (litt., mus., danse)] Argument, ballet de théâtre. Une musique de théâtre, une musique de pantomime (...) accompagne et commente les gestes et les actions des personnages que l'on voit en scène (P. Lalo, Mus., 1899, p. 338).Le dialogue de théâtre, qui se passe de tuteurs, où l'auteur ne fait pas à tout moment sentir qu'il est là, prêt à donner un coup de main, ce dialogue qui doit se suffire à lui-même et sur lequel tout repose, est plus ramassé, plus dense, plus tendu et survolté que le dialogue romanesque (Sarraute, Ère soupçon, 1956, p. 112).
Pièce* de théâtre.
C. − Activité, art du comédien. Cours, école de théâtre; se destiner, renoncer au théâtre. Il avait l'intention de faire du théâtre (...) c'était irrévocable, une force invincible l'y poussait (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 239).
P. anal. Attitude, comportement artificiel, emphatique. Faire du/son théâtre. Esther reçoit un coup si imprévu qu'elle se trouve comme sous l'effet du choc opératoire (...) Ses répliques de la première scène avec Liane ne sont explicables que si elle s'exprime dans une sorte de stupeur lucide (...) Elle se souvient de ses rôles. Sa sincérité se teinte donc d'un peu de théâtre (Cocteau, Monstres sacrés, 1940, p. 11).Pauvre cher Horace! Il est la proie de cette femme et de ses superstitions (...) Elle va faire venir un prêtre. Passe encore, mais il viendra ensuite, tu entends, des religieuses (...) Le prêtre, oui. Les religieuses, c'est du théâtre (Green, Chaque homme, 1960, p. 52).
D. − Activité, art de l'auteur dramatique; genre littéraire regroupant toutes les œuvres qui, obéissant à certaines conventions, sont destinées à être jouées en public.
1. [Théâtre est empl. sans déterm.] Le dialoguechose écrite et parléen'appartient pas spécifiquement à la scène, il appartient au livre; et la preuve, c'est que l'on réserve dans les manuels d'histoire littéraire une place au théâtre considéré comme une branche accessoire de l'histoire du langage articulé (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 45).
2. [Théâtre est suivi d'un déterm. (subst. ou adj.) destiné à en préciser l'origine, l'époque, les traits dominants]
a) [Le déterm. précise l'aut. des œuvres dram.] Théâtre d'Aristophane, d'Eschyle, de Molière, de Musset, de Giraudoux, de Pirandello; théâtre claudélien, cornélien. Rome sauvée est dans le théâtre de Voltaire ce que Britannicus est dans celui de Racine (Chênedollé, Journal, 1820, p. 103). Dans le théâtre shakespearien les emplois étaient fort différents, car les rôles de femmes étaient tenus par des hommes (Arts et litt., 1936, p. 64-11).
b) [Le déterm. précise l'époque de création des œuvres dram.] Théâtre du Moyen Âge; théâtre élisabéthain. Quand on essaie de voir quelle chance a le théâtre contemporain de retrouver sa gloire naïve et son éclat, on ne peut se délivrer de cette idée insistante et d'autant plus pénible que le théâtre est un art inconnu à notre époque (Vilar, Tradition théâtr., 1963, p. 94).Ce mode d'expression de soi qu'était le théâtre antique permettait, comme le psychodrame moderne, d'opérer une catharsis, une purification de l'âme, une liquidation des complexes (Divin.1964, p. 248).
c) [Le déterm. précise le pays, plus largement le continent d'orig. comme sources d'infl. sur les œuvres dram.] Théâtre allemand, espagnol, français, italien; théâtre balinais, japonais. La parole dans le théâtre occidental ne sert jamais qu'à exprimer des conflits psychologiques particuliers à l'homme et à sa situation dans l'actualité quotidienne de la vie (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p. 85).Un des personnages traditionnels du théâtre oriental: l'homme noir du Kabuli ou l'« ombre » du théâtre chinois (Serrière, T.N.P., 1959, p. 154).V. expansif A ex. de Artaud.
d) [Le déterm. précise le genre, la tendance littér., philos.] Théâtre profane, religieux; théâtre classique, moderne; théâtre humaniste, romantique, réaliste; théâtre burlesque, épique; théâtre expressionniste, psychologique; théâtre de caractères, de mœurs. Plein d'horreur et de dégoût pour le temps présent, [il] jeta l'anathème sur la poésie, le roman et le théâtre bourgeois (A. France, Vie fleur, 1922, p. 392).Il y eut désaccord et presque bagarre entre tenants des concerts symphoniques et tenants du jazz, comme il y eut une querelle du théâtre de boulevard et du théâtre « d'avant-garde » (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 309).
En partic. [Le déterm. désigne le lieu où se passent les représentations et, p. ext., un genre spécifique]
Théâtre de boulevard*.
Théâtre de la foire. V. foire1.
e) [Le déterm. précise le type de public auquel s'adressent les œuvres] Théâtre prolétarien de Piscator. Le théâtre populaireun théâtre digne du public qui ne préjuge pasne serait-il pas un théâtre de cet ordre et l'échec des œuvres incapables de vivre sans subterfuges décoratifs (Cocteau, Parents, 1938, p. 182).Au même moment naissent des projets et des tentatives de théâtre populaire, de théâtre du peuple, de théâtre pour le peuple (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 386).
Théâtre de/pour l'enfance, la jeunesse; théâtre scolaire. Ensemble d'œuvres présentant des caractères pédagogiques et récréatifs, destinées plus particulièrement aux enfants; spectacle créé et animé par les enfants eux-mêmes. Les autorités officielles, à nouveau favorables au théâtre scolaire, lui reconnaissent un certain nombre d'avantages: éducation de la mémoire, de la diction et de la lecture, éveil du sens artistique, développement d'un esprit d'émulation et de collaboration (Demn.-Four.Enseign.1981).
P. anal. Recueil, traité dont le thème est choisi dans un but éducatif. Théâtre d'éducation (Littré). Théâtre d'agriculture (Rob.).
REM. 1.
Théâtricule, subst. masc.,p. plaisant. Théâtre de très petites dimensions. Les Folies Modernes (...) une façon de théâtricule où triomphait le vaudeville à couplets et la revue de fin d'année (Courteline, Ah! Jeunesse!1894, p. 12).La salle du Maurice's Club est minuscule. C'est un théâtricule qu'on a transformé (...) en salle de danse (Sem, Ronde de nuit, 1923, p. 123).
2.
Théâtrier, subst. masc.,péj. Auteur d'ouvrages dramatiques. Que sont, en comparaison de ce drame vraiment divin qui se joue entre l'âme et Dieu, les pauvres machines inventées par les théâtriers anciens ou modernes? (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 28).
3.
Théâtrophone, subst. masc.,vieilli. Appareil installé sur la scène d'un théâtre et relié au réseau téléphonique, qui permet l'audition à domicile et en direct de pièces de théâtre, d'opéras, de concerts. Ailleurs, on synchronise les bruits d'un phonographe et les images mouvantes. Les journaux publient la photographie de la famille Rostand intime, écoutant l'Aiglon dans le premier théâtrophone (Morand, Rococo, 1933, p. 89).
4.
Théâtrothérapie, théâtro-thérapie, subst. fém.,psychol. Psychothérapie fondée sur l'improvision théâtrale. La théâtro-thérapie est (...) souvent une grande source de satisfaction: elle permet en partie à chacun de réaliser la personne qu'il désirerait être (G. Palmade, La Psychothérapie, 1969, p. 107).
Prononc. et Orth.: [teɑ:tʀ ̭], [tea:tʀ ̭]. Martinet-Walter 1973 [-ɑ-], [-a-] (13, 4). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. a) 1213 antiq. « bâtiment où se donnaient les spectacles publics » (Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 734, ligne 9); b) 1381-89 « édifice, lieu où l'on représente des ouvrages dramatiques, où l'on donne des spectacles » qui vont ... aux festes, aux champs, au theatre (Eustache Deschamps, Le Miroir de mariage, 3111 ds Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 9, p. 104); c) 1671 hortic. théatre [d'eau] (Comptes des Bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV, éd. J. Guiffrey, t. 1, p. 515: qui ont porté du sable au théatre et des recoupes à l'allée d'eau); 1715 theatre d'eau (La Theorie et la pratique du jardinage..., p. 60 ds Rommel 1954, p. 62); d) 1949 (Cocteau, Théâtre de poche [titre]); 2. a) 1381-89 « le spectacle, la distraction même qu'offrent les acteurs sur scène » (Eustache Deschamps, op. cit., 5505, ibid., p. 180); b) 1542 « scène, estrade où jouent les acteurs » ici fig. (Deroziers, tr. Dion Cassius, l. LII, ch. 86 [195 vo] ds Hug.); 1581 au propre (F. d'Amboise, Dialogues, I, fol. 21-22, ibid.); 3. a) 1561 « ensemble des œuvres dramatiques d'un auteur, d'une époque, d'un pays... » (Jacques Grévin, Brief discours pour l'intelligence de ce théâtre ds Théâtre compl., éd. L. Pinvert, p. 5); b) 1922 c'est de la convention pour théâtre des boulevards (Proust, Prisonn., p. 297); 1946 théâtre de boulevard et [...] théâtre « d'avant garde » (Ambrière, loc. cit.); c) 1657 « art du dramaturge » (D'Aubignac, La Pratique du théâtre, Paris, A. de Sommaville, livre I, IV, p. 26: peu à peu le Théâtre a changé de face, et s'est perfectionné); 4. a) 1657 « art, profession du comédien, du metteur en scène » un beau Jeu de Théâtre (Id., ibid., livre III, IX, p. 333); b) 1690 « ensemble du personnel artistique, technique et administratif nécessaire au fonctionnement d'un théâtre » (le) théâtre de l'Opéra (Fur.); 1926 théâtre municipal (Jouhandeau, M. Godeau, p. 104); 5. fin xviies. de théâtre « digne de théâtre, théâtral » un personnage de théâtre (Boss., Sermons, Haine pour la vérité, 2 ds Littré); 6. 1743 coup de théâtre « événement imprévu quoique préparé qui survient dans une pièce de théâtre » (Trév.); d'où 1743 fig. l'exil de ce Ministre fut un coup de théâtre (ibid.). II. A. [xvies. « lieu où se produit un événement important ou dramatique pour la personne en question » (Mem. S. du G., ch. 29 ds Littré, n'a pu être vérifié)] cf. av. 1680 la France ... se trouve ... le théatre où l'on voit paroître (La Rochefoucauld, Réflexions diverses, XVII, Des événements de ce siècle ds Œuvres, éd. M. D. L. Gilbert, t. 1, p. 343). B. 1662 le théatre de la guerre (Id., Mémoires ds Rich. 1680); 1913 le théâtre des opérations (Romains, Copains, p. 207). Empr. au lat. class.theatrum « théâtre, lieu de représentations; les spectateurs, le public » et au fig. « lieu où se produit quelque chose d'important », empr. au gr. θ ε ́ α τ ρ ο ν « id. », dér. de θ ε ́ α ο μ α ι, -ε ω ̃ μ α ι « regarder, contempler ». Fréq. abs. littér.: 8 691. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10 649, b) 14 344; xxes.: a) 14 524, b) 11 452.
DÉR.
Théâtreux, -euse, subst.,péj. Celui, celle qui exerce une activité théâtrale (auteur, acteur, metteur en scène). C'est un joli talent, et une nature assez médiocre. Il y a du gazetier, en lui, et du théâtreux (...). Échoué là, un peu court et assez puissant, petit roi de théâtre, homme à succès, qu'a-t-il besoin de se forcer à aimer Racine! (Renard, Journal, 1901, p. 713).En partic., au fém. Comédienne sans talent et généralement de mœurs légères. En ce temps-là, Catulle avait pour camarade de lit une petite théâtreuse d'une vingtaine d'années, nommée Jacotte (Courteline, Boubouroche, Pt hist. Boubouroche, 1926, p. 10). [teɑtʀø], [tea-], fém. [-ø:z]. 1resattest. a) av. 1896 subst. fém. « demi mondaine qui s'exhibe sur les planches d'un théâtre, d'un casino, d'un café-concert » (H. Bauer, Écho de Paris ds R. encyclop., p. 228); b) 1901 subst. masc. « homme de théâtre » (Renard, loc. cit.); de théâtre, suff. -eux*.
BBG. − Archit. 1972, p. 152. − Blois (J.). Les Néol. dans l'hebdomadaire L'Express... Néol. Marche. 1980, no18, p. 138 (s.v. théâtre-crêperie). − Born. 1967, p. II, 67. − Boudon (P.). Rech. sémiot. sur le lieu. Semiotica. 1973, t. 7, no3, pp. 190-225. − Hassel-rot 20es. 1972, p. 85 (s.v. théâtricule). − Quem. DDL t. 15 (et s.v. théâtre-théâtre; théâtre-spectacle), 16, 17 (s.v. théâtreuse), 20 (s.v. film-théâtre), 21 (s.v. théâtre d'opérations), 22 (s.v. bête de théâtre), 28 (s.v. théâtre à maillots).

Wiktionnaire

Nom commun - français

théâtre \te.ɑtʁ\ masculin

  1. (Vieilli) Édifice destiné à la représentation.
    • En effet, le matin même, le cardinal de Bourbon avait uni les deux époux avec le cérémonial usité pour les noces des filles de France, sur un théâtre dressé à la porte de Notre-Dame. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
  2. Lieu où l’on représente des ouvrages dramatiques, où l’on donne des spectacles.
    • Les anciens construisaient de magnifiques théâtres.
    • Le théâtre de Bacchus.
    • Le théâtre de l’Opéra.
    • Le Théâtre-Français.
    • Théâtre de marionnettes.
    • Théâtre en plein air.
    • Ouvrir un théâtre.
    • L’administration d’un théâtre.
    • Le directeur d’un théâtre.
    • La salle, la scène, les coulisses, le foyer d’un théâtre.
    • Aller au théâtre.
    • Pièce de théâtre se dit, en général, d’une tragédie, d’une comédie, d’un drame, d’un opéra, etc.
    • Costumes de théâtre, vêtements servant dans les représentations théâtrales.
    • Personnages de théâtre, personnages d’une pièce de théâtre.
    • Gens de théâtre, acteurs et actrices de profession.
    • C’est une femme de théâtre.
    • Écrire, travailler pour le théâtre, Composer des tragédies ou des comédies.
    • Mettre un sujet au théâtre, En faire une comédie, un drame, une tragédie.
    • Mettre une pièce au théâtre, La donner aux acteurs, la faire représenter.
    • Monter sur le théâtre, Choisir la profession d’acteur.
    • Cet acteur a l’habitude, l’usage, l’expérience du théâtre, Il connaît son art, il en a la pratique.
    • Fermer un théâtre, Cesser les représentations pendant quelque temps.
    • Rouvrir un théâtre, Recommencer à jouer.
  3. Scène, partie élevée où les acteurs, vus de tous les points de la salle, exécutent les représentations dramatiques.
    • Les décors du théâtre.
    • Le devant du théâtre.
    • Le fond du théâtre. Il vieillit en ce sens ; on dit plutôt aujourd’hui « scène ».
  4. (Figuré) Profession d’acteur.
    • Se destiner au théâtre.
    • Renoncer au théâtre.
    • Quitter le théâtre.
  5. (Par extension) Art dramatique, de l’œuvre dramatique.
    • Cet auteur est sans doute un poète, mais il n’entend rien au théâtre.
    • Corneille et Molière ont fondé le théâtre en France.
    • La pratique du théâtre.
    • L’influence du théâtre sur les mœurs.
  6. Ensemble des pièces d’un auteur, d’un peuple.
    • Euripide a laissé entendre dans son théâtre qu’il ne faut pas croire aux mensonges de la fable et trahit parfois dans ses vers un agnosticisme complet. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
    • Le théâtre de Corneille.
    • Le théâtre de Molière.
    • Le théâtre de Shakespeare.
    • Le théâtre grec.
    • Le théâtre français, italien, espagnol.
  7. (Figuré) Lieu où se passent des actions remarquables, où des hommes figurent et sont, pour ainsi dire, en spectacle.
    • Tous les ambitieux qui ont paru jusqu’ici sur le théâtre de la Révolution ont eu cela de commun, qu’ils ont défendu les droits du peuple, aussi long-temps qu’ils ont cru en avoir besoin. — (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
    • Ces deux anges faisaient pâlir par les vives couleurs de leurs yeux humides, […], les fleurs du tapis moelleux, ce théâtre de leurs ébats, …. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Quelques minutes lui suffirent à franchir la distance qui la séparait du théâtre du combat. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Si […] je me suis décidé à ajouter ces pages à la vaste littérature marocaine, c’est que je crois sincèrement qu’elles pourront contribuer à mieux faire connaître le Maroc et à faciliter l’appréciation des événements dont ce pays est en ce moment le théâtre. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 8)
    • Dans les semaines qui suivent, la place de la ­République à Paris et d’autres places dans d’autres villes de France deviennent le théâtre d’une occupation citoyenne. — (Catherine Vincent, Un an après, Nuit (toujours) debout ? sur LeMonde.fr. Mis en ligne le 30 mars 2017, consulté le 2 avril 2017)
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Littré (1872-1877)

THÉÂTRE (té-â-tr') s. m.
  • 1Édifice, lieu où l'on représente des ouvrages dramatiques, où l'on donne des spectacles. Le théâtre de Bordeaux passe pour le plus beau théâtre de France. Ils [les Romains] bâtissaient quelquefois des théâtres qui contenaient jusqu'à quatre-vingt mille spectateurs : ils les bâtissaient pour quelques jours avec la même solidité que s'ils avaient dû subsister, Condillac, Hist. anc. XI, 1. Comme le théâtre [à Athènes] n'est pas couvert, il arrive quelquefois qu'une pluie soudaine force les spectateurs de se réfugier sous des portiques et dans des édifices publics qui sont au voisinage, Barthélemy, Anach. ch. 70. Chez les anciens, ce mot théâtre ne signifiait pas seulement le lieu élevé où l'acteur paraissait et où se passait l'action, mais aussi toute l'enceinte du lieu commun aux acteurs et aux spectateurs, Bouchaud, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. v, p. 115. Un édile, Marcus Scaurus, fit transporter à Rome et ériger trois cent soixante colonnes de marbre pour un théâtre qui ne devait pas durer plus d'un mois, et que décorèrent en même temps trois mille statues, Pastoret, Instit. Mém. inscrip. et bell.lett. t. v, p. 102.
  • 2Établissement pour les représentations dramatiques. L'administration d'un théâtre. N'assistez point aux théâtres ; car tout y est, comme dans le monde dont ils sont l'image, ou concupiscence des yeux ou orgueil de la vie ; on y rend les passions délectables, et tout le plaisir consiste à les réveiller, Bossuet, Concupisc. 31. On est accoutumé en Italie à regarder le théâtre comme une grande salle de réunion où l'on n'écoute que les airs, Staël, Corinne, VII, 2. On assure que le ministère… vient de nommer un inspecteur général des théâtres de province, Delavigne, Comédiens, I, 1. Mais quoi ! déjà midi ! je plains fort la personne Exacte au rendez-vous qu'au théâtre on lui donne, Delavigne, ib. I, 4. Il y a théâtre ce soir, on joue ce soir la comédie, locution de la cour, De Caillières, 1690.

    Fermer le théâtre, cesser les représentations pendant quelque temps.

    Rouvrir le théâtre, recommencer à jouer.

    Mettre une pièce au théâtre, la donner aux comédiens, la faire représenter.

    Mettre un sujet au théâtre, en faire une comédie ou une tragédie. Le théâtre s'ouvre [la toile se lève], Rotrou, St Genest, II, 1.

  • 3Théâtre, par rapport à ce qu'on joue, c'est-à-dire au répertoire. Théâtre de l'opéra, de l'opéra-comique, du vaudeville.

    Le Théâtre-Français (avec deux majuscules), théâtre de Paris, particulièrement affecté à la représentation des pièces des auteurs classiques.

    Second Théâtre-Français, nom donné à l'Odéon, à Paris. Second Théâtre-Français : Aujourd'hui la première représentation des Comédiens, comédie en cinq actes, en vers…, Delavigne, Comédiens, prologue.

    À Paris, les théâtres des boulevards, ceux où l'on jouait le mélodrame.

  • 4Théâtre, par rapport à la langue dans laquelle les pièces sont écrites.

    Il y a un théâtre français à Saint-Pétersbourg, un théâtre italien à Londres, il y a à Saint-Pétersbourg un théâtre où l'on joue des pièces françaises, à Londres un théâtre où l'on joue des pièces italiennes.

  • 5Théâtre en plein vent, les parades, les marionnettes, les théâtres des foires, les pièces militaires ou pièces nationales.

    Théâtre forain (voy. FORAIN).

  • 6 Particulièrement. La partie élevée où les acteurs donnent la représentation ; la scène. La décoration du théâtre. Le devant, le fond du théâtre. Représenter sur le théâtre. Il excelle à conduire un char dans la carrière… à venir prodiguer sa voix sur un théâtre, Racine, Brit. IV, 4.

    Fig. Venir sur le théâtre, comparaître, rendre raison. Ne voulez-vous pas bien me permettre présentement de passer derrière le rideau, et de vous faire venir sur le théâtre ? Sévigné, novembre 1680.

    Fig Se retirer derrière le théâtre, disparaître, se refuser à. Il est assez extraordinaire de rompre avec un homme parce qu'il écrit trop bien ; mais je vous dis le fait, elle s'est retirée derrière le théâtre [la jeune marquise de Sévigné refusant plaisamment d'entretenir correspondance avec M. de Grignan, parce que, disait-elle, il écrivait trop bien], Sévigné, 23 avr. 1690.

    Changements de théâtre, les changements de décoration dans la même pièce ; on dit aujourd'hui plus ordinairement : changements de décoration, changements de scène.

    Fig. La belle madame [de Montespan] commence un peu à se lasser de cette exposition publique… si ce changement de théâtre finit, c'est qu'il était trop agréable pour être de longue durée, Sévigné, 14 août 1676.

    Monter sur le théâtre, exercer la profession de comédien.

    Habits de théâtre, habits servant dans les représentations dramatiques.

    Masques de théâtre, masques dont les anciens se servaient pour représenter les divers personnages.

    Fig. Ce qui n'a qu'une vaine apparence. Les grands pour la plupart sont masques de théâtre, La Fontaine, Fabl. IV, 14.

    Les personnes de théâtre, les acteurs et les actrices de profession. C'est une femme de théâtre. Elle rentre ce soir : soubrette du théâtre, Elle aspire aux bravos du parterre idolâtre, Delavigne, Comédiens, I, 5.

    Pièce de théâtre, tout ouvrage de littérature fait pour être représenté sur le théâtre.

    Mot de théâtre, phrase ou membre de phrase que l'auteur a écrit dans l'intention de produire un certain effet sur le public.

    Fig. Roi de théâtre, prince qui laisse gouverner son État par ses ministres, et qui n'a que la représentation d'un roi, et aussi prince incapable qui affecte sans cesse les priviléges de la royauté

    Fig. Héros de théâtre, héros qui font parade de leur héroïsme. Elle [la sagesse païenne] formait des héros de théâtre dont les grands sentiments n'étaient que pour les spectateurs, Massillon, Pet. carême, Triomphe.

    On dit dans un sens analogue : personnage de théâtre. Faisant de l'Évangile un assemblage monstrueux de vrai et de faux, et de nous-mêmes un personnage de théâtre qui n'a que des actions empruntées, et à qui rien ne convient que ce qu'il paraît, Bossuet, Sermons, Haine pour la vérité, 2.

  • 7Autrefois, les bancs disposés des deux côtés de la scène pour des gens privilégiés, et qui y furent maintenus jusqu'en 1759. J'étais sur le théâtre, en humeur d'écouter La pièce, Molière, Fâch. I, 1. À faire aux nouveautés dont je suis idolâtre, Figure de savant sur les bancs du théâtre, Molière, Mis. III, 1.
  • 8En parlant des anciens, se dit particulièrement de l'hémicycle où étaient rangés les spectateurs, et qui était opposé à la scène.
  • 9L'art et la profession du comédien. Le théâtre instruit mieux que ne fait un gros livre, Voltaire, Trois man. Il est certain que chez eux [les anciens] la profession du théâtre était si peu déshonnête, que la Grèce fournit des exemples d'acteurs chargés de certaines fonctions publiques, soit dans l'État, soit en ambassades, Rousseau, Lett. à d'Alemb. Pour le théâtre ayant quitté l'aiguille, Béranger, Bonne fille.

    Cet acteur est né pour le théâtre, il a des dispositions naturelles pour bien représenter.

    Il n'est pas encore assez accoutumé au théâtre, il n'a pas encore acquis l'habitude nécessaire pour bien jouer.

    Cet acteur a l'habitude, l'usage, l'expérience du théâtre, il connaît son art, il en a la pratique. Je connais mon théâtre, et veux en amateur Jouer à mon profit le rôle d'inspecteur, Delavigne, Coméd. I, 1.

    Quitter le théâtre, renoncer au théâtre, se dit d'un comédien qui renonce à sa profession, et d'un auteur qui ne veut plus faire de pièces de théâtre.

  • 10La poésie, la littérature dramatique, les règles qui y président. Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré Fut longtemps dans la France un plaisir ignoré, Boileau, Art p. III. Le théâtre, fertile en censeurs pointilleux, Chez nous pour se produire est un champ périlleux, Boileau, ib. Le théâtre [à Athènes] perdit son antique fureur, Boileau, ib. Le seul Molière peignait les mœurs des Français du siècle dernier à leurs propres yeux ; le tableau a changé, mais il n'est plus revenu de peintre, Rousseau, Hél. II, 17. Non, le théâtre ne corrige pas ; il peut amuser, faire réfléchir, instruire même ; mais convertir, jamais, Mazères, les Trois quartiers, Préface.

    Écrire, travailler pour le théâtre, composer des tragédies ou des comédies. Tentez la gloire, et, dans un grand ouvrage, Pour le théâtre abdiquez les pipeaux, Béranger, Censeur.

    Accommoder un sujet au théâtre, disposer un sujet de telle sorte, qu'il soit propre à être représenté sur le théâtre.

    Coup de théâtre, événement imprévu pour les spectateurs qui arrive dans une pièce.

    Fig. L'exil de ce ministre fut un coup de théâtre.

  • 11Recueil de toutes les pièces dramatiques d'un auteur. Le théâtre de Corneille.

    Le théâtre grec ou des Grecs, le théâtre latin, les tragédies et comédies composées par les auteurs grecs, par les auteurs latins. Cela seul [l'exposition des pièces] fait peut-être voir que le théâtre des anciens, d'ailleurs à jamais respectable, est, par rapport au nôtre, ce que l'enfance est à l'âge mûr, Voltaire, Vie de Molière, Amphitryon.

    On dit de même : le théâtre français, le théâtre anglais, etc. Les Anglais avaient déjà un théâtre, aussi bien que les Espagnols, quand les Français n'avaient encore que des tréteaux, Voltaire, Mél. litt. trag. angl. Le théâtre français, avec les défauts qui lui restent, est cependant à peu près aussi parfait qu'il peut l'être, soit pour l'agrément, soit pour l'utilité, Rousseau, Lett. à d'Alemb.

  • 12Ensemble de pièces composées pour un but spécial. Un théâtre d'éducation. J'ai fait un théâtre à l'usage des enfants et des jeunes personnes, Genlis, Ad. et Th. t. I, p. 273, dans POUGENS.
  • 13 Fig. Lieu où se passe quelque événement. Une mère passionnée [Anne d'Autriche] montera sur le théâtre de la royauté avec le roi son fils [Louis XIV déclaré majeur], de l'esprit et de l'autorité duquel elle tâchera de se servir pour appuyer ses créatures, Patin, Lett. t. II, p. 589. Je passerai par Paris, qui est le théâtre des nations, Sévigné, 11 déc. 1689. Mandez-moi la suite de tout ce qui se passe à Grignan ; c'est le théâtre où j'ai le plus d'attention, quoiqu'il ne soit pas le plus important de l'Europe, Sévigné, 6 juill. 1689. Que deviendront les États, si on établit de telles maximes [le droit de défendre sa religion par la guerre civile] ? que deviendront-ils, encore un coup, si ce n'est une boucherie et un théâtre perpétuel et toujours sanglant de guerres civiles ? Bossuet, 5e avert. 31. Je ne suis rien ; un si petit intervalle [de vie] n'est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m'a envoyé que pour faire nombre ; encore n'avait-on que faire de moi ; et la pièce n'en aurait pas été moins jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre, Bossuet, Serm. Mort, 1. Quel peuple ennemi de la France n'a pas ressenti les effets de sa valeur, et quel endroit de nos frontières n'a pas servi de théâtre à sa gloire ? Fléchier, Tur. Flandre, théâtre sanglant où se passent tant de scènes tragiques, triste et fatale contrée, trop étroite pour contenir tant d'armées qui te dévorent, Fléchier, ib. [Les maladies] Sur le duvet d'un lit, théâtre de ses gênes, Lui font scier des rocs, lui font fendre des chênes, Boileau, Ép. X. Ami Santillane, me dit-elle, quand je l'eus achevé [mon récit], vous jouez, à ce que je vois, un assez beau rôle sur le théâtre du monde, Lesage, Gil Bl. XII, 1. Naples, depuis Charles d'Anjou, était devenu le théâtre des attentats contre les têtes couronnées, Voltaire, Ann. Emp. Venceslas, 1379. Ces rocs tout calcinés, cette terre noirâtre, Tout d'un grand incendie annonce le théâtre, Delille, Hom. des ch. III.
  • 14Position où l'on est en vue des hommes. Je suis sur le théâtre ; il faut bien qu'on me siffle ou qu'on m'applaudisse, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, 18 janv. 1683. Je ne prends point pour juge une cour idolâtre, Paulin, je me propose un plus ample théâtre, Racine, Bérén. II, 2.

    Sortir du théâtre, n'être plus en représentation. Le plaisir d'un roi qui mérite de l'être, est de l'être moins quelquefois, de sortir du théâtre, La Bruyère, X.

  • 15 Fig. Il se dit de ce qui se passe dans le corps, dans l'esprit. Le poumon est le théâtre des phénomènes de la respiration. Après avoir ri de toutes ces figures [apparences au clair de lune, dans un bois], et nous être persuadés que voilà ce qui s'appelle des esprits, et que notre imagination en est le théâtre, nous revenons, Sévigné, 12 juin 1680.
  • 16 Terme d'hydraulique. Théâtre d'eau, disposition de plusieurs allées d'eau avec jets, cascades, rocailles et figures.
  • 17Espèce de chantier pour faire égoutter les morues qu'on vient de laver.

    Sorte de séchoir pour la poudre à canon.

    Pile de bois à brûler dans un chantier.

  • 18 Terme de marine. Nom qu'au XVIIe siècle on donnait, sur la Méditerranée, au château d'avant.

REMARQUE

Théâtre Français est écrit par l'Académie sans trait d'union à relâche, avec trait d'union à théâtre et à figurant.

HISTORIQUE

XIVe s. Un theatre, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVe s. Elles [les femmes] desirent les citez, Les doulx mos à eulx [elles] recitez, Festes, marchiez et le theatre, Deschamps, Poésies mss. f° 528. Mais assez d'autres femmes voy, Qui vont par tout sans nul convoy, Aus festins, aux champs, au theatre, Pour soulacier et pour esbatre, Deschamps, ib. f° 510.

XVIe s. Toutte la France alloit devenir… un theatre de tragedies où l'on alloit porter le fer et le feu, Mém. s. du G. ch. 29.

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Étymologie de « théâtre »

Du latin theatrum, du grec ancien θέατρον, théatron (« théâtre », « lieu où on regarde »).
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Wallon, teyâtt, teyautt ; du lat. theatrum, qui vient de θέατρον, de θεάομαι, voir.

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Phonétique du mot « théâtre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
théâtre teatr

Fréquence d'apparition du mot « théâtre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « théâtre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « théâtre »

  • Je dois m’attendre à tout – ayant été l’homme le plus haï et le plus adoré du XVIIIe siècle !… Avec de la gaieté – et même de la bonhomie, j’ai eu des ennemis sans nombre – et n’ai pourtant croisé la route de personne. Or, j’ai trouvé la cause de tant d’inimitiés. Dès ma folle jeunesse, j’ai joué de tous les instruments, mais je n’appartenais à aucun corps de musiciens – les musiciens m’ont détesté. J’ai inventé quelques bonnes machines, mais je n’étais pas du corps des mécaniciens – et l’on a dit du mal de moi. Je faisais des vers et des chansons, mais qui m’eût reconnu pour poète ? – j’étais le fils d’un horloger ! N’aimant pas le jeu de loto, j’ai fait des pièces de théâtre, mais on disait : “De quoi se mêle-t-il ? Ce n’est pas un auteur, car il fait d’immenses affaires”. Faute de rencontrer qui voulût me défendre, j’ai imprimé de grands mémoires pour gagner des procès qu’on m’avait intentés. Les avocats se sont écriés : “Peut-on souffrir qu’un pareil homme prouve sans nous qu’il a raison !” J’ai traité avec les ministres de grands points de réformation dont nos finances avaient besoin, mais l’on disait encore : “De quoi se mêle-t-il, puisqu’il n’est point financier ?” Luttant contre tous les pouvoirs, j’ai relevé l’art de l’imprimerie française par les superbes éditions de Voltaire – mais je n’étais pas imprimeur et j’ai eu tous les marchands pour adversaires. J’ai fait le haut commerce dans les quatre parties du monde – mais je ne m’étais point déclaré négociant. J’ai eu quarante navires à la fois sur la mer – mais, n’étant pas un armateur, on m’a dénigré dans nos ports. Un vaisseau de guerre à moi de cinquante-deux canons a eu l’honneur de combattre en ligne avec ceux de Sa Majesté, mais regardé comme un intrus, j’y ai gagné de perdre ma flottille ! De tous les Français, quels qu’ils soient, je suis celui qui a fait le plus pour la liberté de l’Amérique – mais je n’étais point classé parmi les négociateurs…
    Sacha Guitry — Beaumarchais
  • J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre-Français, Ou presque seul ; l'auteur n'avait pas grand succès. Ce n'était que Molière […].
    Alfred de Musset — Poésies, Une soirée perdue
  • Théâtre. J'appelle plan le développement naturel des caractères.
    Jules Renard — Journal, 23 juin 1902 , Gallimard
  • Traduire le théâtre, c'est d'abord et avant tout savoir lire le théâtre, porter son regard sur un texte et s'en abreuver, se couler dans une matière linguistique et s'y fondre...
    Isabelle Famchon
  • Je persiste à penser que le poème n’est accompli que s’il se fait chant, parole et musique en même temps. La diction dite expressive à la mode, à la manière du théâtre ou de la rue, est l’anti-poème. Comme si le rythme n’était pas, sous sa variété, monotonie, qui traduit le mouvement substantiel des Forces cosmiques de l’Eternel !… Il est temps d’arrêter le processus de désagrégation du monde moderne, et d’abord de la poésie. Il faut restituer celle-ci à ses origines, au temps qu’elle était chantée – et dansée. Comme en Grèce, en Israël, surtout dans l’Egypte des Pharaons. Comme aujourd’hui en Afrique noire. « Toute maison divisée contre elle-même », tout art ne peut que périr. La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du Monde ?
    Léopold Sédar Senghor — Comment les lamantins vont boire à la source »
  • Le théâtre est une tribune. Le théâtre est une chaire. Le théâtre parle fort et parle haut
    Victor Hugo — La préface de Lucrèce Borgia
  • Nous avons porté le film de la fête foraine à la salle de théâtre, nous le porterons de la salle de théâtre à la salle à manger.
    Léon Gaumont
  • Seul le théâtre impopulaire a des chances de devenir populaire. Le populaire n'est pas le peuple.
    Eugène Ionesco — Notes et Contre-notes, Gallimard
  • Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin.
    Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière — La Critique de l'École des femmes, 6, Dorante
  • […] Un livre, dans notre main, s'il énonce quelque idée auguste, supplée à tous les théâtres, non par l'oubli qu'il en cause mais les rappelant impérieusement, au contraire.
    Stéphane Mallarmé — Crayonné au théâtre, Solennité
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Traductions du mot « théâtre »

Langue Traduction
Anglais theater
Espagnol teatro
Italien teatro
Allemand theater
Chinois 剧院
Arabe مسرح
Portugais teatro
Russe театр
Japonais 劇場
Basque antzerki
Corse teatru
Source : Google Translate API

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Théâtre

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