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Supplice

Variantes Singulier Pluriel
Masculin supplice supplices

Définitions de « supplice »

Trésor de la Langue Française informatisé

SUPPLICE, subst. masc.

A. − Peine corporelle, torture extrêmement douloureuse, entraînant généralement la mort. La croix jadis, c'était le supplice des esclaves (Claudel, Guerre 30 ans, 1945, p. 587).Jean Desbordes (...) a préféré quitter cette vie dans d'épouvantables supplices plutôt que de livrer un seul de ses amis résistants (Green, Journal, 1949, p. 237).V. balancier1ex. 13.
SYNT. Supplice abominable, affreux, atroce, cruel, effroyable, horrible, infamant, raffiné; supplice du carcan, du chevalet, de l'estrapade, du feu, du fouet, du garrot, du gibet, de la marque, de la roue; instruments de supplice; infliger un supplice à qqn; condamner qqn à un supplice.
Rem. Le mot peut désigner une peine, une condamnation: Ce qu'on regardoit comme le plus grand malheur chez les Anciens, ce qui étoit le dernier supplice dont on punissoit les scélérats (nous entendons la dispersion des cendres) (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 342).
Supplice chinois. Tourment physique ou moral particulièrement cruel, particulièrement raffiné. Tarkington, pour qui ses pieds douloureux, gonflés, faisaient maintenant de la moindre marche un supplice chinois, dut reconnaître qu'il lui fallait demander son évacuation (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 102).
Les supplices éternels. Les souffrances de l'enfer. La dévotion d'une mère qui, dans la consécration de son fils à Dieu, voyait le seul moyen d'éviter les supplices éternels (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 490).
Le (dernier) supplice, le supplice (suprême) . L'exécution capitale. Heure, lieu du supplice; conduire, envoyer, mener, traîner un condamné au (dernier) supplice/au supplice (suprême); aller, marcher au supplice; assister au supplice de qqn; condamner qqn au dernier supplice, au supplice suprême. Rien n'étoit plus rare que les exécutions: dans l'espace de 27 ans, un seul homme a été conduit au supplice dans l'état de Massachussets (Crèvecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 312):
Les anciens hagiologues nous ont (...) conservé les détails de son supplice [de saint Bénigne], il aurait été écartelé à l'aide de poulies, on lui aurait enfoncé des alènes sous les ongles, on lui aurait scellé les pieds, avec du plomb fondu... Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 280.
MYTH. GR. ET ROMAINE Souffrances infligées par les dieux en punition des fautes de personnages légendaires.
Supplice des Danaïdes. Châtiment infligé aux Danaïdes, les condamnant à remplir éternellement un tonneau percé; au fig., souffrance de quelqu'un qui fait continuellement quelque chose d'inutile. L'espérance est la connaissance que le mal qu'on porte en soi est fini et que la moindre orientation de l'âme vers le bien (...) en abolit un peu, et que (...) tout bien, infailli-blement, produit du bien. Ceux qui ne savent pas cela sont voués au supplice des Danaïdes. Infailliblement, le bien produit du bien et le mal produit du mal dans le domaine du spirituel pur (S. Weil, Pesanteur, 1943, p. 128).
Supplice de Prométhée. Châtiment infligé à Prométhée, consistant à être éternellement enchaîné sur le mont Caucase en ayant le foie dévoré par un vautour; au fig., souffrance continuelle. Si une intelligence s'avisait de rester en province, passé vingt ans, elle était enchaînée, et pendant toute sa vie des vautours en lunettes lui faisaient subir le supplice de Prométhée (Champl., Avent. MlleMariette, 1853, p. 110).
Supplice de Tantale. Châtiment infligé à Tantale, consistant à souffrir éternellement de la faim et de la soif auprès d'arbres chargés de fruits et d'un cours d'eau qui se dérobent dès qu'il s'en approche; au fig., souffrance de quelqu'un qui a à sa portée de main ce qu'il désire et qui ne peut l'atteindre. Il fallait conformément aux dispositions légales attendre trente ans cet argent qui nous demeurait destiné. Supplice de Tantale (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 89).
B. − Souffrance très vive, difficilement supportable. Synon. calvaire, martyre.
1. [Souffrance physique] Elle se débattait contre les morsures d'une péritonite: un des plus effroyables, un des plus ingénieux supplices inventés pour débarrasser l'homme de son existence (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 33).Mâcher du blé cru, par une journée torride, quand on a son bidon sec, quel supplice nouveau! Leur faim n'en fut que plus énervée. La soif les dévora, les enfiévra, les égara (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 62).
2. [Souffrance morale] Supplice du doute, de la jalousie, du remords. Après ne pas vivre avec ceux qu'on aime, le plus grand supplice est de vivre avec ceux que l'on n'aime pas (Flaub., Corresp., 1847, p. 50).Ils ne savent pas ce qu'est la vieillesse. Vous ne pouvez imaginer ce supplice: ne rien avoir eu de la vie et ne rien attendre de la mort (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 85).
Loc. adj. et adv. Au supplice. Dans une situation très pénible. Mettre qqn au supplice; se sentir au supplice. Elle tordit les bras, et d'une âme au supplice, Cria: « Pitié, Seigneur! » et se mit à genoux (Samain, Chariot, 1900, p. 197).Tous les regards fixés sur moi, et sentant mes joues s'enflammer, j'étais au supplice (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 104).
REM.
Suppliciale, adj. fém.,hapax. Les arbousiers sur ma route se penchaient, étrangements chargés de leurs fruits de pourpre qu'ils répandaient dans le chemin. Ils avaient l'air d'arbres martyrs d'où coulait une sueur sanglante, car au bout de chaque branchette pendait une graine rouge comme une goutte de sang. Le sol, autour d'eux, était couvert de cette pluie suppliciale, et le pied écrasant les arbouses laissait par terre des traces de meurtre (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Allouma, 1889, p. 1306).
Prononc. et Orth.: [syplis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1475 derrain suplice « peine de mort infligée par décision de justice » (Arch. Nord, B 1698, fo6 vods IGLF: Le dit Collart [...] fut prins et constitué prisonnier et depuis mis au derrain suplice); 1480 eternelz supplices « peines de l'enfer » (Baratre infernal, B. N. 450, fo219 vods Gdf. Compl.); 1552 « châtiment corporel atroce » (E. Jodelle, L'Eugene, III, 2 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, pp. 60-61: Mais nous donnerons tel supplice À toy, à ton Abbé Eugene, Et à sa pute sœur Helene [...] Que la memoire pourra estre Jusqu'à la bouche des neveux); 2. 1606 désigne toute espèce de tourment, physique ou moral, ici, tourment amoureux (J. Bertaut, Recueil de quelques vers amoureux, éd. L. Terreaux, p. 63); 1661 loc. être au supplice (Molière, L'École des maris, I, 1, éd. R. Bray, p. 91: Je veux [...] Des souliers où mes pieds ne soient point au suplice). Empr. au lat.supplicium « action de ployer les genoux; punition, peine, châtiment, supplice », dér. de supplex, -icis « qui plie les genoux, suppliant ». Fréq. abs. littér.: 2 121. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 739, b) 3 270; xxes.: a) 2 544, b) 1 693. Bbg. Dumonceaux (P.) Lang. et sensibilité au XVIIes. Genève, 1975, pp. 29-35. − Mat. 16e1988, p. 134, 153, 236.

Article lié : Le supplice de Tantale : définition et origine de l’expression

Wiktionnaire

Nom commun - français

supplice \sy.plis\ masculin

  1. Peine corporelle ordonnée par un tribunal.
    • Dans les premiers âges historiques, on ne voit pas seulement les maîtres frapper et fouetter leurs esclaves ; les rois eux-mêmes administrent le supplice de la bastonnade. — (La bastonnade et la flagellation légales, dans Le Magasin pittoresque, 1854, vol.8, page 54)
    • Une autre voiture à deux roues, […], était là aussi un peu à l’écart. Cette voiture était destinée, […], à recevoir le corps après le supplice et à le porter au cimetière. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
  2. Souffrances cruelles infligées aux vaincus, à des prisonniers de guerre, à des opposants.
    • Les juifs refusèrent d’abjurer leur Dieu. On les soumit à la flagellation et à maints autres supplices. Mais aucun ne céda. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • La guerre qui différait des violences animales développa une cruauté dont les animaux sont incapables. En particulier le combat, souvent suivi du massacre des adversaires, préludait banalement au supplice des prisonniers. Cette cruauté est l’aspect spécifiquement humain de la guerre. — (Georges Bataille, L’Érotisme, 1957)
    • Je le trouvai vivement ému par la nouvelle d'une interpellation à la Chambre des Communes au sujet des tortures qu'il aurait fait infliger à un ancien pacha de Meknès, El-Hadj Ben Aïssa et à sa femme Lalla Batoul, qui auraient succombé à leur supplice. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 238)
  3. (Par extension) Douleur physique ou souffrance morale prolongée.
    • Quoi qu’il en fût, ma naissance fut pénible. Je déchirai ma mère si cruellement que le contact de son mari lui devint un supplice. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 24)
    • La goutte est un supplice, un supplice cruel.
    • (Par hyperbole)J’ai une migraine violente, je suis au supplice.
    • Ne vous voyant pas revenir, j’étais au supplice.
    • Témoin de son embarras, j’étais au supplice.
    • Je suis au supplice quand il faut que je l’écoute.
    • Avec ses discours fastidieux, il me met au supplice.
  4. (Figuré) Peine, affliction ou inquiétude qui persiste.
    • Ensuite, ne me restera plus qu’à subir le supplice des enfers. — (Denis Guelpa, L’âne de Malte, Éditions l’Âge d’Homme, 1993)
    • Les jours qui suivirent furent pour la malheureuse fillette, qui découvrait à la fois l’amour et la souffrance, un supplice de tous les instants. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SUPPLICE. n. m.
Peine corporelle ordonnée par la justice. Le supplice de la roue, du fouet, de la marque, du carcan, du gibet. Le supplice des parricides. Des instruments de supplice. L'instrument du supplice. Condamner quelqu'un au dernier supplice, Le condamner à mort. Mener quelqu'un au supplice, Le mener à l'endroit où il doit être exécuté. Les supplices éternels, Les peines de l'enfer.

SUPPLICE se dit d'une façon générale des Souffrances corporelles infligées aux vaincus, aux prisonniers, à toute sorte de victimes. Malheur à celui qui tombe aux mains de ces peuples barbares : ils le feront périr dans d'atroces supplices. Il se dit, par extension, de Tout ce qui cause une vive douleur de corps et qui dure quelque temps. La goutte est un supplice, un supplice cruel. Fig. et fam., Être au supplice, Souffrir beaucoup de quelque mal, de quelque incommodité, de quelque douleur physique ou morale. J'ai une migraine violente, je suis au supplice. Ne vous voyant pas revenir, j'étais au supplice. Témoin de son embarras, j'étais au supplice. Je suis au supplice quand il faut que je l'écoute. On dit de même, par exagération : Avec ses discours fastidieux, il me met au supplice.

SUPPLICE se dit figurément de Tout ce qui cause une peine, une affliction, une inquiétude violente et de quelque durée. C'est un supplice pour moi que d'entendre cet homme-là. Depuis la dernière lettre de mon fils, le manque de nouvelles me met au supplice. Le supplice de l'absence. Le supplice de l'attente. Fig., Supplice de Tantale, État d'une personne obligée de se priver d'une chose qui s'offre à sa vue et qui la tente.

Littré (1872-1877)

SUPPLICE (su-pli-s') s. m.
  • 1Punition corporelle ordonnée par arrêt de la justice. Je vais, comme au supplice, à cet illustre emploi, Corneille, Hor. II, 5. [Qu'il] De sa rébellion reçoive le supplice, Rotrou, Antig. IV, 1. Que peut-on imaginer de plus malheureux, que de ne pouvoir conserver la foi sans s'exposer au supplice ? Bossuet, Reine d'Angl. Comme on traînait au supplice ces deux fidèles témoins de Jésus-Christ ressuscité…, Bossuet, Hist. II, 9. Un père, en punissant, madame, est toujours père ; Un supplice léger suffit à sa colère, Racine, Phèdre, III, 3. À remonter du supplice injuste de Montecuculli [sous François Ier] jusqu'à celui des templiers, c'est une suite de supplices atroces, fondés sur les présomptions les plus frivoles, Voltaire, Dict. phil. Supplice, II. Il suffirait de réfléchir sur le supplice de la reine Anne de Boulen, de la reine Catherine Howard, de la reine Jeane Gray, de la reine Marie Stuart, du roi Charles Ier, pour justifier celui qui a dit que c'était au bourreau d'écrire l'histoire d'Angleterre, Voltaire, ib. Il [Patkul] reçut seize coups, et souffrit le supplice le plus long et le plus affreux qu'on puisse imaginer, Voltaire, Charles XII, 3. Les supplices sont malheureusement nécessaires ; il faut effrayer le crime ; mais rendez les supplices utiles ; que ceux qui ont fait tort aux hommes servent les hommes, Voltaire, Pol. et lég. Fragm. des instr. 4. Les supplices recherchés dans lesquels on voit que l'esprit humain s'est épuisé à rendre la mort affreuse, semblent plutôt inventés par la tyrannie que par la justice, Voltaire, ib. Comm. Espr. lois, Supplices. On a toujours remarqué que les pays où les supplices sont le plus terribles, sont aussi ceux où ils sont le plus fréquents, Rousseau, Écon. polit.

    Par extension. Les tyrans… vous mettent quelquefois un homme entre quatre murailles sans livres ; ce supplice est pire que la question, qui ne dure qu'une heure, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 11 déc. 1769.

    Condamner au dernier supplice, condamner à mort. Quoi donc ! les Romains ont-ils pu penser à honorer comme Dieu celui que leurs magistrats avaient condamné au dernier supplice ? Bossuet, Hist. II, 12.

    Mener quelqu'un au supplice, le mener à un supplice qui est suivi de la mort.

    Les supplices éternels, les peines des damnés. Qui vous dira qu'une justice infinie ne s'exerce pas à la fin par un supplice infini et éternel ? Bossuet, Anne de Gonz.

  • 2Il signifie quelquefois simplement la mise à mort, sans idée de jugement. Le fils d'Agamemnon vient hâter son supplice [du fils d'Hector], Racine, Andr. I, 4.
  • 3 Par extension, tout ce qui cause une vive douleur de corps, et qui dure quelque temps. La goutte est un supplice. Si messieurs vos maris vous aimaient tant, mesdames, voudraient-ils vous faire souffrir tous les ans un plus grand supplice que ne sont ceux des roués ? Sévigné, 2 déc. 1671.

    Familièrement. Être au supplice, souffrir beaucoup de quelque mal, de quelque incommodité. Je veux… Des souliers où mes pieds ne soient point au supplice, Molière, Éc. des mar. I, 1. Tartufe : Vous toussez fort, madame. - Elmire : Oui, je suis au supplice, Molière, Tart. IV, 6.

    Fig. Être au supplice, avoir quelque inquiétude, ou être impatienté. J'étais au supplice, quand, pour m'achever, le maître de la maison me rappela…, Duclos, Œuv. t. VIII, p. 173.

    On dit de même : mettre au supplice. Vous voulez que toujours je l'aie à mon service Pour mettre incessamment mon oreille au supplice, Molière, Femmes sav. II, 7.

  • 4 Fig. Grande peine d'esprit, grande souffrance morale. L'ambition a ses supplices. … tu veux donc vivre en d'éternels supplices ? Corneille, Clit. II, 4. Je vois bien que ma vue est pour elle un supplice, Molière, Tart. II, 4. Je tiens que, dans tous les beaux-arts, c'est un supplice assez fâcheux que de se produire à des sots, Molière, Bourg. gent. I, 1. Dieu punit l'âme infidèle par son propre déréglement, et, pour s'être cherchée elle-même, elle devient par là son supplice, Bossuet, la Vallière. Il te manquait encor ces perfides amours Pour être le supplice et l'horreur de mes jours, Racine, Mithr. III, 1. La vue de son propre cœur… devient son supplice, Fénelon, Tél. XVIII. Les chrétiens… sont-ils faits pour se fuir, se faire un supplice de se voir, et ne pouvoir se souffrir les uns les autres ? Massillon, Carême, Pardon. Le supplice de la honte, Montesquieu, Esp. VI, 13. C'est un supplice pour les artistes que les préceptes donnés par ceux qui ne sont point de l'art, Marmontel, Œuv. t. x, p. 520. Quiconque aima jamais porte une cicatrice ; Chacun l'a dans le sein, toujours prête à s'ouvrir ; Chacun la garde en soi, cher et secret supplice, Et mieux il est frappé, moins il en veut guérir, Musset, Poésies nouv. Lett. à Lamartine.

    Porter le supplice, porter la peine. Sage en tout, il ne fit jamais qu'un mauvais choix [Richelieu], Dont longtemps nous et lui portâmes le supplice, Corneille, Sonnet sur la mort de Louis XII.

  • 5 Fig. et poétiquement. Personne qui cause le supplice, le tourment. Ceux-là partout à charge et les vivants supplices De qui se condamne à les voir, Mais plus encore à charge à leurs propres caprices, Se donnent plus de mal qu'ils n'en font recevoir, Corneille, Imit. II, 3.

HISTORIQUE

XVIe s. Nule vie sans son suplice, Cotgrave Tel vie, tel supplice, Cotgrave

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

SUPPLICE, s. m. (Gouvernem.) peine corporelle, plus ou moins douloureuse, plus ou moins atroce.

Un dictionnaire des divers supplices, pratiqués chez tous les peuples du monde, feroit frémir la nature ; c’est un phénomene inexplicable que l’étendue de l’imagination des hommes en fait de barbarie & de cruauté.

Gouverner par la force des supplices, c’est vouloir faire faire aux supplices ce qui n’est pas en leur pouvoir, je veux dire, de donner des mœurs. Les supplices retranchent bien de la société un citoyen qui ayant perdu ses mœurs, viole les lois ; mais si le monde, ou si la plus grande partie d’un état a perdu ses mœurs, les supplices les retablissent-ils ? Ils arrêteront, je l’accorde, plusieurs conséquences du mal général, mais ils ne corrigeront pas ce mal.

La vue des Perses dans leurs sages établissemens, au rapport de Xénophon, étoit d’aller au-devant du mal, persuadés qu’il vaut bien mieux s’appliquer à prévenir les fautes qu’à les punir ; & au lieu que dans les autres états on se contente d’établir des punitions contre les méchans, ils tâchoient de faire ensorte que parmi eux il n’y eût point de méchans. (D. J.)

Supplice de la cendre, (Littér. sacrée & profane.) supplice particulier à la Perse, & dont on ne se servoit que pour de grands criminels ; on les faisoit périr en les étouffant dans la cendre. Voici la description qu’en donne le XI. liv. des Macch. On remplissoit de cendres jusqu’à une certaine élévation, une grande tour. Du haut de cette tour on jettoit le criminel dans la cendre la tête la premiere, & ensuite avec une roue on remuoit cette cendre autour de lui, jusqu’à ce qu’elle l’étouffât. Vous trouverez dans Valere Maxime l’origine de ce supplice, l. I. 9. 2. extern. § 6. C’est de ce supplice qu’Ochus plus connu sous le nom de Darius Nothus, fit périr Sogdien son frere qui s’étoit emparé du trône par des meurtres. Il traita de même Arsites son autre frere, par le conseil de sa femme Parysatis. On ne voit dans l’histoire que des crimes punis par d’autres crimes. (D. J.)

Supplices des Hébreux, on remarque plusieurs sortes de supplices usités chez les Hébreux & mentionnés dans l’Ecriture. On peut les réduire à ceux-ci 1°. le crucifiement ou le supplice de la croix dont nous avons parlé sous les mots Crucifiement & Croix, 2°. la suspension ou la corde, 3°. la lapidation, 4°. le feu, 5°. le tympanum ou le fouet, 6°. la prison, 7°. l’épée ou la décollation, 8°. la scie, 9°. précipiter les coupables du haut d’un rocher, 10°. les précipiter dans une tour remplie de cendres, 11°. les écraser sous des épines ou sous les piés des animaux, 12°. leur faire perdre les yeux, 13°. les étendre sur le chevalet, 14°. leur couper les cheveux pour marque d’infamie. On en trouve encore un grand nombre d’autres marqués dans le livre des Macchabées, comme celui de la poële ardente, d’arracher la peau avec les cheveux de la tête, de brûler les côtés & les entrailles avec des torches ardentes, de les déchirer avec des peignes de fer, d’étendre sur la roue, de couper les extrémités des piés & des mains, &c. mais comme ces derniers étoient moins usités, & plutôt suggérés par la barbarie que prescrits par les lois, nous nous attacherons principalement à donner au lecteur une idée des premiers que nous avons indiqués d’après la dissertation que le p. Calmet a donnée sur cette matiere ; avant que d’entrer dans le détail de chacun, il sera bon d’observer les formalités qui précédoient tous les supplices.

Les rabbins en racontent plusieurs qui accompagnoient & qui suivoient la décision des juges en matiere criminelle. Quand il étoit question de décider de la vie ou de la mort d’un homme, on y procédoit avec beaucoup de maturité. Lorsque les témoins avoient été ouis, on renvoyoit l’affaire au lendemain ; les juges se retiroient chez eux, mangeoient peu, & ne buvoient point de vin ; le lendemain ils se rassembloient deux à deux pour examiner de nouveau plus à loisir les circonstances du procès. Après cet examen on pouvoit encore réformer le jugement de maniere que celui qui avoit été pour la condamnation, pouvoit changer de sentiment & absoudre, au lieu que celui qui avoit absous, ne pouvoit varier ni condamner.

La sentence étant confirmée & prononcée, on conduisoit le criminel au supplice. Un homme placé à la porte de la cour tenoit un mouchoir à sa main ; un peu plus loin étoit posté un cavalier ou un héraut à cheval. S’il se présentoit quelqu’un pour parler en faveur du condamné, la premiere sentinelle faisoit signe avec son mouchoir, & le cavalier couroit & faisoit ramener le coupable. Deux juges marchoient à ses côtés pour entendre s’il avoit lui-même quelque chose à dire pour sa justification. On pouvoit le ramener jusqu’à cinq fois pour entendre ceux qui vouloient parler pour sa défense. S’il n’y avoit rien qui arrêtât l’exécution, on crioit à haute voix : un tel est abandonné pour un tel crime : tels & tels ont déposé contre lui : si quelqu’un a des preuves de son innocence, qu’il les produise.

On donnoit aux suppliciés à boire du vin mêlé d’encens, de myrrhe ou d’autres drogues fortes capables d’engourdir les sens, & de leur faire perdre le sentiment de la douleur. Salomon conseille de donner du vin à ceux qui sont accablés de douleur, & nous voyons la pratique de cette œuvre d’humanité envers J. C. dans sa passion ; on lui offrit du vin de myrrhe avant qu’il fût crucifié, & du vinaigre lorsqu’il étoit à la croix, Matth. xxvij. 34. 48. Ces choses étoient générales, & regardoient tous les suppliciés.

1°. La suspension ou la corde étoit en usage chez les Juifs ; mais il n’est pas sûr qu’on y pendît les coupables vivans. Les Juifs disent qu’il n’y avoit que les blasphémateurs & les idolâtres qu’on pendoit ainsi ; pour les autres, on leur ôtoit apparemment la vie d’une autre maniere, & l’on suspendoit ensuite leurs corps à un poteau ou une croix. Les exemples du pannetier de Pharaon dans la genese ; du roi d’Haï, dans Josué ; de cinq autres rois chananéens que ce général fit encore pendre ; d’Aman & de plusieurs autres, prouvent que le supplice du gibet étoit connu des Juifs, & que quelquefois on pendoit les hommes vivans, mais que plus souvent on pendoit les cadavres des coupables après les a voir mis à mort.

2°. La lapidation consistoit, comme le nom le porte, à écraser un homme à coups de pierres, que tout le peuple ou la multitude des assistans lançoit contre lui. Cette exécution se faisoit ordinairement hors des villes, comme il paroit par les exemples du blasphémateur, du violateur du sabbat, d’Achan & de saint Etienne. Les Rabbins prétendent que parmi les Hébreux lapider n’étoit point la même chose que chez tous les autres peuples ; selon eux, celui qui étoit condamné à ce supplice, étoit conduit sur une éminence de la hauteur de deux hommes ; les deux témoins le précipitoient de-là sur des cailloux, & s’il n’étoit point mort de sa chute, le peuple l’accabloit à coups de pierres. Mais cette idée est une vision des docteurs juifs, qui n’a pas le moindre fondement dans l’Ecriture.

3°. La peine du feu. Elle étoit en usage parmi les Hébreux, même avant la loi. Juda ayant appris que Thamar sa belle-fille étoit enceinte, voulut la faire brûler comme adultere. La loi de Moïse impose la peine du feu aux filles des prêtres qui tombent dans l’impureté, Levit. xxj. 9. Moïse veut qu’on brûle vif celui qui aura épousé la mere & la fille, & il condamne ces femmes au même genre de mort : ce qui suppose un feu appliqué à l’extérieur. Cependant les auteurs juifs prétendent qu’on ne brûloit point dans les flammes celui qui étoit condamné au feu ; on l’enterroit, selon eux, jusqu’aux genoux dans du fumier, on lui enveloppoit la gorge d’un grand linge qui étoit tiré à deux, tant que le patient étoit obligé d’ouvrir la bouche, ou s’il faisoit résistance, on la lui tenoit ouverte de force par deux tenailles, puis on lui faisoit couler du plomb fondu qui consumoit ses entrailles. Il y a grande apparence que cette idée est de l’invention des rabbins.

4°. Le tympanum ou le fouet. Les critiques ont été fort partagés sur la signification du mot tympanum ; quelques-uns ont cru qu’il vouloit dire écorcher vif, d’autres, trancher la tête, d’autres, tourmenter sur le chevalet. Dom Calmet croit, d’après le scholiaste d’Aristophane, qu’il signifie la bastonade ou le supplice des verges, dans lequel on faisoit étendre le criminel par terre, & on le frappoit à coups de bâtons, quelquefois jusqu’à lui ôter la vie. A l’égard du fouet, lorsqu’un homme y étoit condamné les exécuteurs de la justice le saisissoient, le dépouilloient depuis les épaules jusqu’à la ceinture, & déchiroient même sa tunique depuis le col jusqu’aux reins. Ils frappoient sur son dos avec un fouet de cuir de boeuf composé de quatre lanieres & assez long pour atteindre jusqu’à sa poitrine ; il y en a même qui veulent qu’on ait frappé six coups sur le dos, puis trois coups sur la poitrine, à l’alternatif. Le patient étoit attaché fortement par les bras à une colonne assez basse, afin qu’il fût panché, & celui qui frappoit, étoit derriere lui monté sur une pierre. Pendant l’exécution les trois juges étoient présens, & l’un d’eux crioit : si vous n’observez point les paroles de cette loi, Dieu vous frappera de plaies extraordinaires, vous & vos enfans. Le second comptoit les coups, & le troisieme exhortoit le licteur à faire son devoir. Le nombre des coups n’étoit, selon quelques-uns, que de trente-neuf, ni plus ni moins ; mais Skikard prétend qu’on le diminuoit pour les moindres fautes, & qu’on le réitéroit pour les grandes.

5°. La prison. C’étoit en général moins un supplice qu’une punition ; mais quelquefois elle étoit regardée comme supplice. Ainsi les Philistins après avoir crevé les yeux à Samson, le garderent dans un cachot où il étoit obligé de tourner la meule. Les liens, les menotes, les entraves, les chaines qui accompagnoient pour l’ordinaire la prison, en aggravoient la peine. Mais les anciens hébreux avoient une espece de joug composée de deux pieces de bois longues & larges, dans lesquelles on faisoit une entaille pour passer le cou du criminel. Ils se servoient aussi de ceps ou d’entraves, qui étoient des bois ouverts de distance en distance dans lesquelles on faisoit passer les jambes des prisonniers à une plus ou moins grande distance, selon qu’on vouloit les tourmenter. Prudence a exprimé ce supplice dans ces deux vers de son hymne 4e.

Lignoque plantas inferit
Divaricatis cruribus.

Il en est aussi parlé dans le livre de Job, c. xiij. v. 27, & dans les proverb. c. vij. v. 22.

6°. Le supplice de l’épée ou la décollation. On en a plusieurs exemples dans l’Ecriture. Le pannetier de Pharaon eut la tête tranchée, & après cela son cadavre fut pendu à un poteau, Genes. xl. v. 19. Abimelech, fils de Gédeon, fit décapiter 70 fils de Gédeon ses freres sur une seule pierre, Indic. ix. v. 2. Ceux de Samarie firent couper les têtes aux 70 fils d’Achab, & les envoyerent à Jehu dans des paniers. S. Jean fut décapité dans sa prison par le commandement d’Hérode. Matth. xij.

7°. Le supplice de la scie. On n’en trouve d’exemple que dans la personne d’Isaïe qui fut, dit-on, scié par le milieu du corps depuis la tête jusqu’au cuisses par ordre de Manassé, & l’on ajoute que ce fut avec une scie de bois. Mais le p. Calmet remarque que S. Jérôme & les septante appellent quelquefois du nom de scie certains gros rouleaux de bois armés de pointes de fer qu’on faisoit passer sur les gerbes pour les battre & en tirer le grain, & que ce fut sous une semblable machine que le prophete Isaïe fut déchiré & mis en pieces. Que si l’on veut entendre le passage de S. Paul où il en est parlé, d’une scie proprement dite, il faut reconnoitre que c’étoit une scie de fer à scier du bois, supplice qui n’étoit pas inconnu aux anciens, qui est en usage à Siam, & qu’on prétend aussi usité parmi les Suisses.

8°. Précipiter les coupables du haut d’un rocher. On en a quelques exemples parmi les Hébreux. Amasias, roi de Juda, fit sauter à bas d’un rocher dix mille iduméens qu’il avoit pris à la guerre, II. Paralip. xxv. 12. Les juifs de Nazareth voulurent précipiter Jesus-Christ du haut de leur montagne. S. Jacques le juste fut jetté en bas de l’endroit le plus élevé du temple dans la vallée qui étoit au pié.

9°. Le précipiter dans une tour remplie de cendre ou de poussiere pour les étouffer. C’étoit un supplice plus en usage chez les Perses & les autres peuples voisins des Hébreux, que chez les Hébreux mêmes, où l’on n’en cite aucun exemple particulier à la nation.

10°. Ecraser sous les épines, sous des traineaux ou sous les piés des éléphans sont des supplices inconnus aux peuples d’occident, mais dont on trouve quelques exemples dans l’Ecriture. Il est dit dans les Juges, c. viij. v. 16, que Gédeon étant de retour de la poursuite des Madianites, écrasa sous les épines & les ronces du désert les principaux de la ville de Socoth qui lui avoient insulté. Il mit apparemment du gros bois ou de grosses pierres sur les épines qui couvroient ces malheureux, afin de les écraser & de les faire mourir. C’est ainsi à-peu-près qu’en usoient les Romains envers ceux qu’ils faisoient mourir sous la claie : sub crate necare ; on mettoit le patient sous une claie qu’on chargeoit de grosses pierres. David fit encore souffrir un supplice plus cruel aux Ammonites pris en guerre ; car il les coupa avec des scies ; il fit passer sur eux des chariots armés de fer, les fit couper en pieces avec des couteaux, & les fit jetter dans les fourneaux où l’on cuit les briques, ainsi qu’il est rapporté dans le II. liv. des Rois, c. xij. v. 31. mais par les scies il faut entendre les rouleaux de bois armés de pointes de fer dont nous avons parlé ci-dessus. Les chariots étoient des machines propres à briser les gerbes, & à en faire sortir le grain, il y en avoit de plusieurs sortes, mais tous étoient armés de pierre ou de fer. Enfin il les fit passer par des couteaux de fer & par un lieu où l’on cuit la brique, soit qu’on entende ces derniers mots d’un four à brique ou du lieu où l’on broie la terre des tuiliers où on écrasa ces malheureux ; supplices horribles, mais tolérés parmi ces peuples qui se permettoient de mettre à mort tout ce qui étoit pris en guerre.

Lex nulla capto parcit, aut pœnam impedit. Senec.

Ptolomée Philopator voulut faire écraser les Juifs sous les piés de ses éléphans ; on dit que c’étoit chez les Carthaginois la peine qu’on infligeoit quelquefois aux deserteurs.

11°. Arracher les yeux & faire perdre la vue, c’étoit des supplices peu communs, & dont l’on n’a des exemples que dans la personne de Samson & de Nabuchodonosor.

12°. Le supplice du chevalet consistoit à étendre violemment le coupable sur une espece de banc avec des cordes & des poulies, & là on le tourmentoit de diverses manieres. Voyez Chevalet.

13°. Couper les cheveux des coupables, paroit être un supplice plus ignominieux que douloureux ; cependant on croit que l’on joignoit la douleur à la honte, qu’on ne se contentoit pas de couper & de raser les cheveux, mais qu’on les arrachoit avec violence, comme on plume un oiseau vivant : c’est la propre signification de l’hébreu & du grec qui se lit dans Néhémie, qui dit qu’il reprit les juifs qui avoient épousé des femmes étrangeres, qu’il en battit quelques-uns & leur arracha les cheveux, decalvavit eos, en grec, μαδαρουσα αυτους. Quelquefois on jettoit de la cendre chaude sur la peau dont on avoit arraché le poil, afin de rendre la douleur plus aiguë & plus vive. C’est ainsi qu’on en usoit à Athènes envers les adulteres, comme le remarque le scholiaste d’Aristophane, & c’est encore ainsi qu’en usent les sauvages d’Amérique qui, lorsqu’ils brûlent leurs prisonniers, leur arrachent la peau de la tête, & leur répandent ensuite de la cendre chaude sur le crâne sanglant & dépouillé.

Ce supplice étoit commun en Perse. Artaxerxès y apporta quelques changemens ; il ordonna qu’au lieu d’arracher les cheveux à ceux de ses satrapes ou généraux qui avoient commis quelque faute, on les obligeroit à quitter la tiare. L’empereur Domitien fit raser les cheveux & la barbe au philosophe Apollonius. En France on coupe les cheveux aux sorciers. On a souvent fait souffrir cette peine aux martyrs de la religion chrétienne. Les Juifs, dans le livre impie qu’ils ont composé de la vie de Jesus-Christ sous le nom de Toledos Jesu, disent que leurs ancêtres lui firent couper les cheveux, & lui firent ensuite frotter la tête d’une liqueur qui empêcha les cheveux de croître, & qui le rendit chauve pour toute sa vie. Mais il y a bien d’autres calomnies & d’autres impertinences dans cet ouvrage. Calmet, Dictionn. de la Bibl. tom. III. pag. 599. & suiv. & dissert. sur les supplices des Hébreux.

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Étymologie de « supplice »

Lat. supplicium, supplice, proprement offrande, prière, de supplicare (voy. SUPPLIER), ainsi dit parce que, quand on allait exécuter à mort un citoyen romain, le rex sacrorum dévouait le coupable aux dieux au moyen d'une prière et d'un sacrifice, afin de laver le peuple romain des suites du sang versé.

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(1480)[1] Du latin supplicium (« agenouillement forcé et coups qui s’ensuivent »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « supplice »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
supplice syplis

Fréquence d'apparition du mot « supplice » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « supplice »

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Citations contenant le mot « supplice »

  • Etre privé de quoi que ce soit - quel supplice ! Etre privé de tout - quel débarras !
    Sacha Guitry
  • Mais quoi ? toujours du sang, et toujours des supplices !
    Pierre Corneille — Cinna, IV, 2, Auguste
  • La douleur sous sa forme radicale et dépouillée - celle qui fait l'essence du supplice - est la pierre d'achoppement et le tombeau de toutes les philosophies.
    Raymond Queneau — Les Enfants du limon, Gallimard
  • L'impossibilité d'outrager la nature est, selon moi, le plus grand supplice de l'homme.
    Donatien Alphonse François, comte de Sade, dit le marquis de Sade — La Nouvelle Justine
  • Les archives décrivent une chapelle édifiée vers 1155, placée sous le vocable de Saint-Étienne représenté avec la palme du martyr et une pierre instrument de son supplice, vêtu d’une dalmatique permettant de l’identifier comme diacre.
    www.lejdc.fr — La chapelle de la Grande-Brosse, place forte du village de Donzy - Donzy (58220)
  • Il y a du supplice dans la passion, le mot l'indique.
    Alain — Les arts et les dieux
  • Un hypocrite est un patient dans la double acceptation du mot ; il calcule un triomphe et endure un supplice.
    Victor Hugo — Les Travailleurs de la Mer
  • Pour moi, le plus grand supplice serait d'être seul en paradis.
    Johann Wolfgang von Goethe — Maximes et Pensées
  • C'est un supplice pour l'homme qu'on lui résiste. C'en est un bien plus grand pour la femme que de résister.
    Etienne Rey
  • Le rêve du méchant est son premier supplice.
    Jacques Delille — L'imagination
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Vidéos relatives au mot « supplice »

Traductions du mot « supplice »

Langue Traduction
Anglais torment
Espagnol suplicio
Italien tortura
Allemand folter
Chinois 折磨
Arabe تعذيب
Portugais tortura
Russe пытки
Japonais 拷問
Basque tortura
Corse tortura
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Synonymes de « supplice »

Source : synonymes de supplice sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « supplice »

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Nombre de points du mot supplice au scrabble : 14 points

Supplice

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