La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « souffler »

Souffler

Définitions de « souffler »

Trésor de la Langue Française informatisé

SOUFFLER, verbe

I. − Empl. intrans. et trans. indir.
A. − [Corresp. à souffle I A et II A] Diriger son souffle ou un souffle d'air sur/vers ou dans quelque chose/quelqu'un.
1. [Corresp. à souffle I A; le suj. désigne un être animé]
a) Qqn souffle sur/vers qqc./qqn.Diriger son souffle sur/vers quelque chose/quelqu'un.
[Pour déplacer, enlever, faire voler qqc.] Souffler sur une table pour en ôter la poussière (Ac.). Il n'y avait pas à dire, on pouvait souffler partout, pas un grain de poussière ne s'envolait (Zola,Assommoir, 1877, p. 226).
Souffle-moi dans l'œil, loc. fig., fam., vieilli. [Pour exprimer l'étonnement, l'incrédulité] Paul. Folle! (La porte du fond s'ouvre). Oh! Saint-Réault et Madame de Céran! Souffle-moi dans l'œil! (Pailleron,Monde où l'on s'ennuie, 1869, i, 4, p. 15).
[Pour activer la combustion] Celle-ci [une étincelle] tombe sur un fragment d'écorce sèche faisant office d'amadou et, en soufflant, on obtient une flamme (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 71).
Souffler sur le feu, loc. fig. V. feu1I A 1.Le King n'a pas manqué de souffler sur le feu, en sorte qu'aujourd'hui la combinaison du centre gauche pur paraît devenir impossible (Mérimée,Lettres ctessede Montijo, t. 1, 1839, p. 3).Le banquier Perregaux distribua de l'argent, pour son compte [de Pitt], à ceux qui se chargeaient de « souffler sur le feu »; à la fin de juillet, on trouva à Lille le portefeuille d'un espion anglais qui avait mission de pousser au désordre (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 362).
Au fig. Activer, augmenter. Synon. exciter.Il s'agit d'activer la haine, et l'on souffle sur les passions pour les amener à incandescence (Gide,Journal, 1943, p. 190).
[Pour atténuer la chaleur ou éteindre la combustion] Souffler sur une bougie, une calebombe, un chandelier; souffler sur sa soupe. Rocambole, qui avait refermé la porte, souffla sur l'allumette, qui s'éteignit (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 5, 1859, p. 292).
Au fig., vieilli. Qqc./qqn souffle sur qqc.Détruire, faire disparaître. Souffler sur des projets. Cette espèce de veine amère qui s'était rompue alors dans sa poitrine, ce froid subit et glacé qui avait soufflé sur son bonheur (Sainte-Beuve,Volupté, t. 1, 1834, p. 147).Ne me forcez pas à souffler sur vos rêves (L. Ménard,Rêv. païen, 1876, p. 197).
Souffler chaud, souffler froid, loc. fig. V. infra souffler le chaud et le froid.Si d'autres, au même moment, soufflaient chaud, à tort et à travers, on peut dire de lui [Saint-Marc Girardin] qu'il a soufflé froid sur la jeunesse (Sainte-Beuve,Corresp., t. 5, 1843, p. 311).
CHASSE. [Le suj. désigne un chien de chasse] Souffler au poil. Suivre de très près un animal chassé, en particulier un lièvre. Quand un chien est sur le point d'atteindre un lièvre, on dit qu'il lui souffle au poil. (...) Pour le gibier à plume, on dit « souffler dans les plumes » (Duchartre1973).
[P. allus. aux Écritures]
[Le suj. désigne l'Esprit, Dieu] Seul l'esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'homme (Saint-Exup.,Terre hommes, 1939, p. 261).V. esprit 1reSection I B 1 ex. 3.
[Le suj. désigne Jésus-Christ] Jésus-Christ a institué le sacrement de pénitence principalement quand, après sa résurrection, il souffla sur ses apôtres, leur disant: Recevez le Saint-Esprit, etc. (Théol. cath.t. 14,1 1939, p. 558).
[Le souffle de Dieu étant à l'origine de l'imagination, de l'inspiration] L'Esprit souffle. V. esprit 1reSection I B 1 ex. 4.
L'Esprit souffle où il veut. V. esprit 1reSection I B 1 rem.Des lieux où souffle l'Esprit. L'esprit souffle où il veut (...) Il incombe au spiritualisme et aux amateurs d'inspiration de nous expliquer pourquoi cet esprit ne souffle pas dans les bêtes et souffle si mal dans les sots (Valéry,Tel quel I, 1941, p. 30).
COUTUMES, MAGIE, SORCELLERIE. Enchanter, ensorceler, envoyer ou conjurer un sort en soufflant sur quelque chose/quelqu'un. Que la manufacture brûle, que la récolte brûle! Que les villes brûlent avec les banques et les églises, et les magasins (...). Et que l'entrepôt mammouth pète comme une pipe de rhum! (...) Elle lui souffle à la figure (Claudel,Échange, 1954, iii, p. 792).V. souffle ex. 1.
Expr. fig., fam. Les fées ont soufflé sur lui (vieilli). ,,Il tient de sa naissance, de la fortune toute sorte d'avantages`` (Ac. 1835). Tu peux souffler dessus. ,,Se dit pour signifier à quelqu'un qu'il n'obtiendra pas ce qu'il désire`` (Lar. Lang. fr.). Il n'y a qu'à souffler dessus. C'est une chose très facile, qui se fait ou s'obtient comme par enchantement. (Dict. xxes.).
b) En partic.
α) Qqn souffle dans qqc.Diriger son souffle dans quelque chose; insuffler de l'air dans quelque chose.
MUS. [Le compl. désigne un instrument à vent] Souffler pour émettre un son; jouer. Souffler dans un cor de chasse, dans une trompette. Depuis que le premier homme a voulu souffler dans une flûte ou lancer son premier chant (Samuel,Art mus. contemp., 1962, p. 604).
Empl. abs. Jouer, sonner. Le bon Josué, soufflant à perdre haleine, ébranlait Jéricho de sa trompe d'airain (Bouilhet,Dern. chans., 1869, p. 115).Les spécialistes du cor de chasse ne disent ni jouer ni sonner, mais souffler, absolument. « Est-ce que vous soufflez, ce soir? » (Esnault,[Comment. (IGLF 1949) de Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg. 1896]).
P. méton. [Le suj. désigne un instrument à vent] Émettre un son, jouer, sonner. On entendait au fond un grand bruit de pas, dominé par le son aigu des trompettes qui soufflaient avec furie (Flaub.,Salammbô, t. 1, 1863, p. 166).
VERRERIE. Façonner le verre en soufflant. Souffler dans le verre. J'avais visité en 1914 une verrerie à bouteilles, une foule d'ouvriers s'agitait autour d'un four (...). Les uns promenaient les paraisons, les autres soufflaient dans des moules qu'ouvraient et fermaient des aides accroupis (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 123).
Empl. abs. Pencroff avait demandé la faveur de « souffler » à son tour, et c'était un plaisir pour lui, mais il soufflait si fort que ses produits affectaient les formes les plus réjouissantes, qui faisaient son admiration (Verne,Île myst., 1874, p. 295).
β) TECHNOL. Actionner un soufflet, manœuvrer une soufflerie. Souffler à l'orgue, à la forge. Un gamin (...) entretenait le feu du réchaud en manœuvrant un énorme soufflet, dont chaque haleine faisait envoler un pétillement d'étincelles. (...) L'aide enfonça les fers à souder du milieu de la braise (...) puis, il se remit à souffler (Zola,Assommoir, 1877, p. 479).
ALCHIM. Chercher la pierre philosophale à l'aide de creusets et de fourneaux. Il a dépensé tout son bien à souffler (Ac.).Vous vous tromperiez étrangement, si vous vous imaginiez [en Vinci] une sorte de pédant rogue, ou d'alchimiste hermétique soufflant dans un atelier changé en laboratoire (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 202).
γ) Rejeter quelque chose.
[Le suj. désigne une pers.] Souffler dans son nez (fam.). Expirer par le nez. Louis Ganderaix (...) soufflait tout le temps dans son nez, comme s'il avait eu l'os ethmoïde partiellement bouché (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p. 138).Faire un léger bruit en expirant par le nez en signe de dédain, de mécontentement. Le syndicat dreyfusard, peu riche encore en hommes publics, ne dispose toujours que de Clemenceau. À ce nom, Déroulède souffle dans son nez de polichinelle, avec sa suffisance ordinaire (Bernanos,Gde peur, 1931, p. 331).
[Le suj. désigne un animal]
[Un cétacé] Rejeter l'air par les évents. Le dauphin souffle. MAR. Elle souffle! [Cri traditionnel par lequel la vigie d'un navire baleinier signalait la présence d'un cétacé venu respirer à la surface]:
1. Je me perdais dans des spéculations quelque peu stériles, quand j'entendis la fameuse clameur des baleiniers: « Elles soufflent! » Un troupeau de baleines globicéphales cernait l'Elie-Monnier (...) Quand un globicéphale remonte à la surface, il souffle un jet de vapeur dans un halètement rauque. J.-Y. Cousteau, F. Dumas, Le Monde du silence, 1959, p. 305 ds Rob. 1985.
[Une taupe] Creuser des galeries en rejetant la terre à l'extérieur. Les taupes commencent à souffler (Ac. Compl.1842).
2. [Corresp. à souffle II A; le suj. désigne un inanimé] Produire un souffle, un mouvement d'air.
a) [Corresp. à souffle II A 1 a; le suj. désigne le vent] Se manifester avec plus ou moins de force; se déplacer dans telle ou telle direction. Synon. bouffer, venter.Souffler avec force, furie, en tempête, par rafales; la bourrasque, la bise, l'ouragan, la rafale souffle. L'horrible mistral qui ne cesse de souffler depuis huit jours (Lamart.,Corresp., 1832, p. 287).Le vent sonore qui soufflait faisait claquer les manteaux et les draperies (Faure,Hist. art, 1921, p. 26).
Empl. impers. Il soufflait une brise de sud, et tous les navires, couverts de voiles, s'étaient dispersés comme des mouettes (Loti,Pêch. Isl., 1886, p. 132).
[En contexte métaph.] Il soufflait un vent séditieux qui leur enflait le cœur et dessillait leurs yeux (Lamart.,Chute, 1838, p. 939).Souffler un vent de qqc. Il soufflait un vent de franchise et de liberté, un désir de construire en commun qui faisaient de ce haut lieu un endroit privélégié (Cacérès,Hist. éduc. pop., 1964, p. 132).
Empl. abs., fam. Ça va souffler. Il va faire beaucoup de vent. (Ds Merrien).
Regarder/voir d'où/de quel côté souffle le vent*.
P. métaph. ou au fig. [Le suj. désigne un inanimé abstr.] Se répandre comme un souffle, se manifester violemment. Au travers de cette campagne éclatante sous le grand soleil d'août, la panique soufflait plus affolée à chaque heure (Zola,Débâcle, 1892, p. 38).L'esprit d'irrespect et de révolte qui soufflait partout (Faure,Hist. art, 1921, p. 135).
b) [Corresp. à souffle II A 2; le suj. désigne une machine ou une cause phys.] Produire artificiellement un mouvement d'air. Ce soufflet est percé, il ne souffle plus (Ac.).
B. − [Corresp. à souffle I C; le suj. désigne un être animé]
1. [Corresp. à souffle I C 1] Respirer. [Angélique] soufflait à peine, pas un des cils de ses paupières closes ne remuait (Zola,Rêve, 1888, p. 189).
Loc. vieillies
Ne pas, ne plus souffler (fam.). Ne plus respirer; être mort. Ce n'était pas gai, cette cuisine sombre et nue de paysan pauvre, avec le râle d'agonie de ce corps tassé près de la table. (...) une demi-heure après le départ de Jean (...) Il ne soufflait plus, il était mort (Zola,Terre, 1887, p. 112).
Souffler mal (arg., au fig.). Avoir une allure inquiétante; ,,avoir de mauvaises intentions`` (Rigaud ds Larch. Suppl. 1880). Synon. avoir mauvais air*.La donne souffle mal. Lorsqu'un voleur s'aperçoit qu'il a éveillé l'attention d'un agent, il dit: La donne souffle mal (Rigaud,Dict. jargon paris., 1878, p. 316).
2. [Corresp. à souffle I C 2]
a) [Corresp. à souffle I C 2 a; le suj. désigne un animal] Expirer en faisant du bruit en signe de peur, de colère ou pour effrayer l'ennemi. Tigre qui souffle. Les chevaux, effrayés, soufflaient fortement et se cabraient (Mérimée,Double mépr., 1833, p. 32).[Le chat] ne répondit que par un long grondement bas, en soufflant, par intervalles, d'une gueule empourprée (Colette,Mais. Cl., 1922, p. 242).
b) [Corresp. à souffle I C 2 b; gén. dans des tournures nég.] Vieilli. (Ne pas oser) ouvrir la bouche pour parler, protester, répliquer. Il est si fier, si impérieux, qu'on n'oserait souffler devant lui (Ac.1798-1835).Les hommes de 93 étaient des géants, dit Marius avec sévérité. Le vieillard se tut et ne souffla point du reste de la journée (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 600).
En partic. [Le suj. désigne un animal] Pousser son cri. Un arbre en haut duquel soufflait quelque chouette (A. Daudet,Fromont jeune, 1874, p. 129).
3. [Corresp. à souffle I C 2 c et II B] En partic. Qqn souffle
a) [L'idée est celle d'une mauvaise capacité respiratoire; le plus souvent souffler fait l'objet d'une compar.] Respirer avec peine, bruyamment; être essoufflé. Souffler comme un taureau. Nos pauvres chiens soufflaient comme des forges dans nos jambes (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Père, 1887, p. 745).[Testevel] marchait à mes côtés et soufflait comme un asthmatique (Duhamel,Maîtres, 1937, p. 165).Souffler comme un cachalot. V. cachalot ex. de Flaubert.Souffler comme un phoque. V. phoque ex. de Flaubert.
P. anal., littér. [Le suj. désigne un mécanisme] Faire un bruit désagréable, haleter. Patissot se mit à fatiguer à tour de bras une espèce de pompe qui sifflait, soufflait, râlait comme une poitrinaire (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 296).
b) [L'idée est celle de reprendre sa respiration] Reprendre haleine après un effort en marquant un temps d'arrêt; prendre un peu de relâche, se reposer. Quand elle fut au cinquième, Gervaise dut souffler, elle n'avait pas l'habitude de monter (Zola,Assommoir, 1877, p. 423).Joseph s'arrête pour souffler. Je lui dis comme à un enfant: − Nous approchons, nous approchons (Barbusse,Feu, 1916, p. 303).
Au fig. Marquer un temps d'arrêt (dans une action, une tâche). Le marché [des valeurs] a paru éprouver le besoin de souffler un peu en cette première séance de la semaine (L'Œuvre, 11 mars 1941).Vite à la besogne, historiens. Assez de discussions. Le temps passe, le temps presse. Vous voudriez peut-être qu'on vous laisse souffler? Le temps de balayer chacun devant sa porte? (L. Febvre,Face au vent, [1946] ds Combats, 1953, p. 185).
MAN. Faire souffler, laisser souffler son cheval. Lui laisser reprendre souffle. Faire souffler son cheval après une course. Quand nous les laissions souffler [nos chevaux] un moment, ils mordillaient du bout des dents les petits arbres rabougris qui apparaissaient sous la neige (Flaub.,Corresp., 1850, p. 277).
II. − Empl. trans. Souffler qqc./qqn
A. − [Corresp. à souffle I A et II A]
1. [Corresp. à souffle I A; le suj. désigne un être animé]
a) Diriger son souffle sur/vers quelque chose.
[Pour déplacer, enlever, faire voler qqc.] Souffler du duvet. Souffler la poussière (Ac.).
[Pour activer la combustion] Souffler la braise. Il vaut mieux philosopher et poétiser, souffler la flamme dans le fourneau ou la recevoir du ciel, que de porter des chats sur le pavois (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p. 294).Il faut revenir souffler le feu qui ne veut pas prendre (Pourrat,Gaspard, 1931, p. 147).
Souffler le feu, l'incendie, loc. fig., vieilli. V. feu1I A 1.
P. métaph. ou au fig., vieilli. [Le compl. désigne un inanimé abstr.] Répandre comme par un souffle. Synon. allumer, attiser, exalter, propager, semer.Souffler la colère, l'envie, la haine, la rébellion. La faim, soufflant la révolte, promenait au travers de la plaine rase le peuple hurlant des misérables qui voulait du pain (Zola,Dr Pascal, 1893, p. 113).
[Pour éteindre la combustion] Souffler une chandelle, une lanterne. Elle souffla la bougie; et tout le monde bientôt dormit aux deux étages de la maison (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 356).Cette lueur s'éteignit: Ricarda venait de souffler la lampe (Abellio,Pacifiques, 1946, p. 348).
Souffler le chaud et le froid, loc. fig. V. chaud III A 1.[Monval] fut colonel, ruina d'une vilaine façon une grande dame de Naples; à Grenoble voulut souffler le froid et le chaud vers 1830, fut découvert et généralement méprisé (Stendhal,H. Brulard, t. 1, 1836, p. 261):
2. En attendant, des deux côtés, on souffle le chaud et le froid. Anouar El Sadate déclare un jour que si aucun accord n'est intervenu avant le 5 février prochain, il ne renouvellerait pas le cessez-le-feu, mais il précise le lendemain que cela ne signifie pas qu'il reprendrait la guerre. Réalités, févr. 1971, p. 79, col. 2.
CHASSE. [Le suj. désigne un chien de chasse] Souffler le poil. Synon. souffler au poil (supra I A 1 a).On dit qu'un chien a soufflé le poil à un lièvre, pour dire qu'il a presque appuyé le museau dessus et qu'il l'a manqué (Baudr.Chasses1834).
b) En partic.
α) Diriger son souffle dans quelque chose, insuffler de l'air dans quelque chose.
[Pour gonfler, façonner, former qqc.] Souffler un ballon, une vessie. [Un garçonnet] s'amuse à souffler des bulles de savon à l'aide d'un morceau de sureau évidé (D'Allemagne,Récr. et passe-temps, 1904, p. 249).
P. anal. Souffler qqn.Engraisser, faire grossir quelqu'un. Elle prenait plaisir à l'engraisser, celui-là, à le faire monstrueux et drôle (...) à le souffler, à lui donner l'apparence d'une santé surhumaine (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Toine, 1885, p. 179).[Le suj. désigne un inanimé abstr.] Elle était vraiment menue, jadis, avec de petits os, des charnières fragiles. Le bonheur l'a, si j'ose dire, soufflée (Duhamel,Maîtres, 1937, p. 14).
VERRERIE. Le jeune monté sur sun escabeau, soufflant un abat-jour, les joues gonflées (Goncourt,Journal, 1874, p. 1011).En Lorraine, le privilège de souffler le verre fut accordé à 4 nobles, qui juraient de n'enseigner leur art qu'à leurs descendants (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 7).
[Pour envoyer qqc.] Au moyen d'une canne creuse, il m'a soufflé par la fenêtre une lettre artistement enroulée autour d'un gros grain de plomb (Balzac,Mém. jeunes mariées, 1842, p. 227).
[Pour jouer d'un instrument de musique] Synon. sonner.[Les soldats] le mènent au calvaire, en soufflant de la trompe et battant du tambour (Flaub.,Champs et grèves, 1848, p. 332).
Souffler qqc. dans qqc.Faire pénétrer quelque chose dans quelque chose en soufflant; insuffler. Je me servis d'une pipette en verre dans laquelle je soufflais de l'éther dans la sonde de gomme élastique (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 236).
Au fig. Souffler qqc. à qqn.[Le compl. désigne une chose abstr.] Donner, insuffler quelque chose à quelqu'un. Il est des natures qui se découragent; d'autres, au contraire, se sentent heureuses de consacrer leurs loisirs à souffler un peu de courage aux indécis (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 119).
β) TECHNOLOGIE
Diriger un souffle d'air, de gaz dans ou sur quelque chose en actionnant un soufflet, une soufflerie ou par l'opération du soufflage. C'est de la volupté comme de la fournaise du forgeron, tant plus elle est soufflée, tant plus elle est ardente (Péladan,Vice supr., 1884, p. 236):
3. Il peut arriver que la canalisation se bouche peu à peu par suite des condensations; la pression diminue aux appareils. Pour y remédier il suffit de « souffler » la conduite. On ferme le robinet du compteur, on relie la canalisation à une petite pompe à air, on dévisse tous les appareils en laissant les robinets ouverts, on souffle l'air dans toutes les parties de la canalisation... Quéret,Industr. gaz, 1923, p. 241.
BOUCH. [Le compl. désigne un animal abattu] Insuffler de l'air entre la chair et la peau pour faciliter le dépouillement. Souffler un veau, un mouton (Ac.).
CH. DE FER. Souffler une voie de chemin de fer. ,,La niveler par la méthode du soufflage mesuré`` (Lar. Lang. fr.).
MUS. Souffler l'harmonium, l'orgue. Jouer de cet instrument en actionnant son soufflet. (Dict. xixeet xxes.).
MÉTALL. Souffler un alliage, un métal. ,,Le soumettre à l'opération du soufflage dans un four d'élaboration métallurgique`` (Lar. Lang. fr.).
MAR. Souffler un canon. Souffler les canons à la sortie du port, c'est brûler un peu de poudre au fond de l'ame pour ensuite les bien nettoyer avec l'écouvillon (Will.1831).
γ) En partic. Chasser plus ou moins vivement quelque chose par la bouche ou par les narines. Souffler du feu par la bouche. Un yankee qui (...) vous dit dogmatiquement en vous soufflant au nez la fumée de son cigare: « Un misérable vieux monde, votre Europe! (...) » (Taine,Notes Paris, 1867, p. 281).Comme des Orientaux (...) pétuner et souffler de la fumée (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 252).
Souffler sa chandelle, loc. fam. ,,Se moucher`` (France 1907).
Souffler des pois, loc. pop. V. pois B 2 b.Le baron ne ronflait pas, mais, selon l'expression vulgaire (...) il soufflait des pois (A. Theuriet,La Revanche du marids Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 352).Au fig. ,,Faire l'important`` (Delvau 1866, p. 362).
2. [Corresp. à souffle II A] Qqc. souffle qqc./qqn.Produire un mouvement d'air en vue d'un résultat concret.
a) [Le suj. désigne le vent] Éteindre quelque chose. Souffler une chandelle. De brusques coups de vent soufflaient les becs de gaz (Zola,Page amour, 1878, p. 877).
b) [Corresp. à souffle II A 2; le suj. désigne une machine ou un agent phys.] Envoyer, déplacer, pousser un fluide et ce qui s'y trouve. La chaleur est intolérable (...) Et l'air qui s'engouffre par la portière semble soufflé par la gueule d'un four (Maupass.,Au soleil, La province d'Oran, 1884ds Rob. 1985).
c) En partic. [Le suj. désigne un vent très violent, un gaz, une explosion] Projeter à distance; anéantir, détruire, faire disparaître par la force du souffle. L'ouragan, le vent a soufflé les toitures, les vitres. En ouvrant la porte, elle laissait en effet, le passage aux gaz chauds qui s'étaient accumulés. Ces gaz, dont la température peut s'élever jusqu'à 100 degrés, ont littéralement soufflé la victime et sa fille (Le Monde, 11 juin 1966, p. 24, col. 6).L'explosion a soufflé la maison (HanseNouv.1983).
Au passif. Henri Blanchet, « soufflé » par une grenade, tombera du mur sur lequel il était monté et mourra d'une fracture du crâne (Le Nouvel Observateur, 19 juin 1968, p. 24, col. 4).
B. − [Corresp. à souffle I B] Qqc./qqn souffle qqc.Exhaler (une odeur), sentir quelque chose. Dans les champs, les chevaux morts d'inanition se décomposaient, soufflaient si violemment la peste, que les Prussiens (...) avaient apporté des pioches et des pelles, en forçant les prisonniers à enterrer les corps (Zola,Débâcle, 1892, p. 463).La cave soufflait comme une odeur de pourriture et de mort (Chardonne,Varais, 1929, p. 218).
Littér. [Le suj. désigne l'air, le vent] Exhaler, répandre (une odeur, un parfum) par son souffle. Vents qui soufflez une si douce haleine Dans les vallons du pays paternel (Leconte de Lisle,Poèmes ant., 1852, p. 66).L'air frais du matin, imprégné de rosée encore, soufflait ses dernières bouffées (Pesquidoux,Livre raison, 1932, p. 64).
C. − [Corresp. à souffle I C]
1. [Corresp. à souffle I C 1; le suj. désigne une pers., un aspect de son comportement] Pop., fam.
a) Causer une surprise qui coupe le souffle; remplir d'étonnement, surprendre. Synon. ahurir, couper le souffle*, estomaquer, méduser, renverser, sidérer, stupéfier.Attitude, culot, insolence qui souffle. Salut, les mômes, j'ai dit (...). Ça les soufflait de me voir surgir (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p. 40).Les deux jeunes gens qui en avaient vu de toutes sortes, furent soufflés quelques secondes (La Varende,Saint-Simon, 1955, p. 417).
b) En imposer par son aspect, son allure. Synon. pop., fam. épater, époustoufler.Je la souffle avec ces riclots-là [chaussures], j'ai du chic (Scout, 1901ds Esn. 1966).
2. [Corresp. à souffle I C 2 b]
a) Vieilli. Dire, prononcer (quelque chose); en partic., dire à voix basse (quelque chose à quelqu'un). Synon. chuchoter, murmurer, susurrer.Dutertre se penchant à son oreille lui souffle: « Faut l'embrasser, voyons! » (Colette,Cl. école, 1900, p. 293).Sabine, toujours retenue par le poignet, regardait la grosse figure qui lui soufflait ces paroles avec une lippe de contrition (Lacretelle,Hts ponts, t. 1, 1932, p. 171).
Ne pas souffler mot, loc. fig. V. mot II A 2.
Souffler qqc. à/dans l'oreille de qqn, loc. verb. Dire discrètement, en confidence quelque chose. Synon. glisser* à l'oreille.Les grands mots qui gouvernent tout: la gloire, l'honneur, est-ce la raison qui les souffle à notre oreille? (Curel,Nouv. idole, 1899, ii, 5, p. 219).« Je boirais bien un petit verre de ton corps », lui souffle l'Andalou dans l'oreille (Montherl.,Bestiaires, 1926, p. 439).
b) En partic.
α) Dire discrètement quelque chose à quelqu'un dont la mémoire est défaillante pour l'aider. Souffler une leçon, une réplique, un rôle à quelqu'un. Un des figurants s'est amusé à souffler à l'acteur timide, à la place du vrai texte celui-ci: le « confortable » renvoie son cheval (Freud,Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 41).Empl. abs. Parfois le mot ne venait pas, − pénible spectacle! − l'orateur cherchait, se crispait en vain (...). La femme, devinant le mot, soufflait doucement, maternellement (A. Daudet,Trente ans Paris, 1888, p. 106).
[P. méton.;] [le compl. désigne une pers.] Vx. Souffler qqn.Aider quelqu'un en lui rappelant ce dont il ne se souvient plus. Souffler un acteur, un comédien, un élève. Camille et Pierre, un peu embarrassés de leurs grandeurs, s'embrouillèrent en disant le Credo; le curé fut obligé de les souffler (Ségur,Mém. âne, 1860, p. 166).[Noémi] parfaitement soufflée de la coulisse par Denoisel, un peu grisée par tout ce public, joua très-passablement son petit rôle attendrissant de femme négligée (Goncourt,R. Mauperin, 1864, p. 150).
β) Au fig. Suggérer, inspirer à quelqu'un ce à quoi il ne pense pas. Synon. conseiller, dicter, insinuer.Souffler une conduite, un plan à qqn. Il leur souffla l'idée (...) de mettre la maison à bas prix (Zola,Pot-Bouille, 1882, p. 222).Cette héroïque armée (...) commence d'écouter des voies inquiétantes. (...) On lui souffle l'abandon du devoir, et même la rébellion déclarée (Valéry,Variété IV, 1938, p. 82).
D. − [L'idée est celle de rapidité de l'action]
1. Pop., vx. Avaler d'un trait. Synon. fam. siffler.Souffler un verre d'eau de vie. Il aime à souffler sa goutte (Hautel1808).
2. P. anal.
a) Pop., fam. Souffler qqc./qqn à qqn.Enlever subrepticement, ravir à quelqu'un (une chose sur laquelle il compte, une personne à laquelle il tient). Synon. chiper (fam.), dérober, piquer (fam.), prendre, rafler (fam.), ravir.Souffler un emploi à qqn; souffler une cliente, son petit copain à qqn. C'est vous, finaud, qui avez soufflé l'affaire à mon propriétaire (Balzac,Initié, 1848, p. 453).Le beau Léon était un peu jaloux de moi parce qu'il croyait que je lui avais soufflé une danseuse (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 188).
JEUX DE DAMES. Souffler une dame, loc. Prendre une dame, un pion à son adversaire parce qu'il ne s'en est pas servi pour prendre lorsqu'il le devait. P. iron. Je dépenserais bien cinquante mille francs pour enlever à ce grand bel homme sa maîtresse et lui prouver qu'un gros père à ventre de chef de bataillon (...) ne se laisse pas souffler sa dame sans damer le pion (Balzac,Cous. Bette, 1846, p. 112).
Au fig. Souffler le pion à qqn. ,,Le supplanter dans un emploi ou lui ravir un avantage sur lequel il comptait`` (Hautel 1808).
[P. méton.] Souffler un joueur. ,,Lui ôter une dame, un pion`` (Lar. Lang. fr.).
Empl. abs. Souffler n'est pas jouer. Souffler un pion ne constitue pas un coup. « Jeux de mains, jeux de vilains », « souffler n'est pas jouer », aurait-elle pu me dire sur ce ton de petite fille modèle (M. Leiris inLa Règle du jeu, t. 2, 1955, p. 218 ds Rey-Chantr. Expr. 1979).
b) Arg., vx. Souffler qqn.Arrêter, attraper, saisir. Soufflée par les agents de police et mise à l'ombre (E. de Goncourt,La Fille Élisa, 1877ds Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 352).
c) DR., vx. Souffler un exploit. Ne pas remettre la copie d'un exploit, tout en déclarant sur l'original que copie a été remise. Le fripon d'huissier lui a soufflé un exploit (Ac.1835, 1878).
REM.
Soufflot(t)er,(Souffloter, Soufflotter) verbe intrans.,rare. a) [Le suj. désigne un être animé; le plus souvent au part. prés. à valeur d'adj.] Respirer avec peine, en expirant fort. Il marche [ce vieillard] à petits pas, (...) un tantinet soufflotant (D'Esparbès,Yeux clairs, 1894, p. 29).On grimpait quand même toujours... On se dépêchait de plus en plus!... Vannés, soufflotants (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 543).b) [Le suj. désigne le vent] Produire un léger mouvement de l'air; bouffer, venter légèrement. Dans la futaie et sur l'eau le vent soufflotte (Moréas,Cantil., 1886, p. 224).
Prononc. et Orth.: [sufle] (il) souffle [sufl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. 1121-34 « expulser de l'air par la bouche ou par le nez » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 729 ds T.-L.: sufler); 2. a) α) ca 1160 « respirer avec peine, en expirant fort, bruyamment » (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, C.F.M.A., 1231: sofler); β) 1694 « prendre un peu de repos » (La Bruyère, Caractères ds Œuvres, éd. G. Servois, t. 3, 1repartie, p. 223); b) 1668 « ouvrir la bouche pour répliquer, protester, se plaindre » (Molière, George Dandin, II, 7 ds Œuvres, éd. E. Despois et P. Mesnard, t. 6, p. 559: sans que j'ose souffler); 3. 1269-78 « faire fonctionner un soufflet, une soufflerie » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 21009: Orgues i ra [...] Ou il meïsme soufle et touche); 4. ca 1328 « se déplacer (du vent) » (Propriétés des choses, II, 6, 16 ds T.-L.: le vent [...] souffle souvent). B. Trans. 1. a) α) ca 1175 « envoyer un courant d'air (de gaz) sur quelque chose » (Benoît, Ducs Normandie, 17539 ds T.-L.); β) 1636 « souffler sur quelque chose pour l'enlever » (Monet); b) α) 1560 souffler la chataigne à qqn « enlever quelque chose à quelqu'un » (Aneau, Alector, f o53 ds La Curne); β) 1655 souffler qqc. à qqn « id. » (Molière, L'Étourdi, III, 5 ds Œuvres,t . 1, p. 183); c) α) 1671 souffler un pion jeu de dames (Pomey, s.v. dame); β) 1690 fig. un homme a soufflé le pion à un autre (Fur.); γ) 1757 souffler n'est pas jouer (Vadé, Il était tems ds Rec. d'opéras comiques de differens auteurs, Paris, t. 7, 1773, p. 38); d) 1942 « détruire par l'effet du souffle » (Gide, Journal, p. 155); 2. a) xiiies. [mss] ne mot sofler (Enéas, var. du v. 2698); 1835 ne pas souffler mot (Ac., s.v. mot); b) α) 1538 souffler qqc. en l'oreille de qqn « dire tout bas » (Est. d'apr. FEW t. 12, p. 408a; déjà 1erquart du xiiies. sofler en l'oreille a aucun « inspirer quelqu'un, le faire agir » Reclus de Molliens, Miserere, 121, 9 ds T.-L.); β) 1636 souffler à l'oreille (Monet); c) 1549 souffler a aucun par derrière ce qu'il doibt dire (Est.); 3. a) 1393 « insuffler de l'air sous la peau pour détacher » (Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 247: souffler ung poucin; déjà car soufflee, en 1342 dans un doc. de la ville de Tournai, v. Gdf. Compl.); b) 1694 souffler l'orgue (Ac.); c) 1723 souffler le verre (Savary ds FEW t. 12, p. 407b); 4. 1940 « causer une surprise qui coupe le souffle » (d'apr. Esn. 1966). Du lat. sufflare « souffler sur, gonfler », comp. de sub-, v. sub- et de flare « souffler, exhaler ». Fréq. abs. littér.: 3 866. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 119, b) 6 573; xxes.: a) 7 711, b) 5 624.
DÉR.
Soufflard, adj. et subst. masc.a) Géol., adj. et subst. masc. (Trou) soufflard. Orifice existant dans certaines fractures du sol d'une région volcanique, d'où jaillit, à une température variant entre 100 et 175 o, un jet naturel de vapeur d'eau et de gaz; ce jet de vapeur et de gaz. On trouve des soufflards dans l'ouest des États-Unis et en Toscane (Lar. Lang. fr.).b) Mines, subst. masc. Orifice par lequel un gaz naturel (le plus souvent le grisou) se dégage brusquement; ce jet de gaz. Le grisou apparaît en un point précis de la mine, il jaillit sous pression (...). Cette émission de gaz s'accompagne d'un bruit qui lui a valu son nom de soufflard (Y. Muller,Mines, Paris, Dunod, t. 2, 1964, p. 36).[sufla:ʀ]. 1resattest. a) 1464-1506 « bouche à feu » (J. Molinet, Faicts et Dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 580, 327: souflars; aussi au fém. plur. souflardes « id. » Id., ibid.), b) 1875 « jet de grisou » (Lar. 19e), c) 1904 géol. (Nouv. Lar. ill.); de souffler, suff. -ard*.
BBG.Glaser (K.). Le Sens péjoratif du suff. -ard en fr. Rom. Forsch. 1910, t. 27, p. 935 (s.v. soufflard). − Quem. DDL t. 34. − Sain. Arg. 1972 [1907] p. 79 (s.v. soufflard).

Wiktionnaire

Verbe - français

souffler \su.fle\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Pousser l’air hors de la bouche.
    • La messe finie, on rentrait vite à la maison sous les étoiles, on s’embarrait soigneusement, on soufflait sur la braise pour rallumer le feu et, à la lueur du calel, on mangeait les « bougnettes » arrosées de vin chaud, parfumé à la cannelle, au laurier et aux clous de girofle. — (Raoul Stéphan, Bécagrun, Paris : chez Albin Michel, 1935, 1re partie)
    • C’est comme pour appeauter un tétras, rien de plus simple. Tu tends une feuille de chiendent entre tes deux pouces et tu souffles dans l’intervalle. Tu vois arriver le coq, la crête droite, écarlate et le collet ébouriffé. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • En arrivant à Normée le berger souffle dans sa corne pour annoncer son retour. Les chiens aboient. — (Mariel J.- Brunhes Delamarre, Le berger dans la France des villages, Éditions du CNRS, 1970, page 164)
  2. Reprendre son haleine ; respirer avec effort.
    • Laissez-moi souffler.
    • Prendre le temps de souffler un peu.
  3. Arrêter pour reprendre haleine.
    • Parfois les rênes s'échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d'avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
    • Dieu consent enfin à interrompre la tâche pénitente de ses maux ; Il lui accorde de souffler et le Démon profite de cette accalmie pour entrer en scène. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  4. (Figuré) (Familier) Parler, par ellipse de « souffler mot ».
    • N’oser souffler, ne pas souffler : Ne pas oser ouvrir la bouche pour faire des plaintes, des remontrances.
  5. Pousser, agiter l’air.
    • Toute la journée, un vent aigre a soufflé de l’Ouest ; le ciel est resté bas et triste, et j’ai vu passer des vols de corbeaux… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
    • Il ventait dur, sans que l’atmosphère en fût rafraichie, car le vent soufflait du sud. — (Charles Le Goffic, ’'Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 112)
    • Le très expérimenté explorateur revint dans avoir atteint son but ; il nous raconta qu’un terrible « blizzard » soufflait dans le Sund et que les glaces étaient dangereusement en mouvement. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • […] et dans la mer des Antilles je faisais une bonne moyenne de marche poussé par les alizés qui soufflaient frais et réguliers du Nord-Est. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Ce soufflet est percé, il ne souffle plus.
    • L’esprit souffle où il veut : (Figuré) (Théologie) Dieu communique ses grâces à qui il lui plaît. Cette phrase signifie, par extension, dans le langage courant : L’inspiration vient sans qu’on sache d’où, ni comment ; le génie a ses voies qui n’appartiennent qu’à lui.
  6. Grossir, enfler quelque chose en soufflant.
  7. Envoyer de l’air sur quelque chose, dans quelque chose.
    • Lors des vents de tempête, le reg graveleux est soufflé par le vent qui édifie ainsi ces rides de quelques centimètres de hauteur ; […]. — (Nicole Petit-Maire, Jean Riser et L. Blanc-Vernet, Sahara ou Sahel?: quaternaire récent du bassin de Taoudenni (Mali), Centre national de la recherche scientifique, 1983, page 99)
    • Ils vont changer l’huile et souffler mes pneus. (Québec)
    • Souffler le feu : Y envoyer de l’air pour l’activer.
    • Souffler une bougie : Souffler sur la flamme d’une bougie pour l’éteindre.
    • Souffler l’orgue : Envoyer de l’air dans les tuyaux d’un orgue par le moyen de la soufflerie.
    • Souffler le verre, l’émail : Façonner quelque ouvrage de verre, d’émail, en soufflant dans un tube de fer à l’extrémité duquel est la matière que l’on travaille.
  8. (Figuré) Faire naître, exciter.
    • Mais le diable a soufflé là-dessus, de son haleine fiévreuse et empestée, et les pires billevesées ont pris leur vol. L’homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
    • Souffler la discorde, le feu de la discorde.
    • Souffler la haine, la division, la révolte.
  9. (Figuré) Dire à quelqu’un sa leçon, son rôle, à voix basse, de façon à n’être entendu que de lui, les endroits de sa leçon, de son rôle dont il ne se souvient plus.
    • Souffler un acteur.
    • Camille et Pierre, un peu embarrassés de leurs grandeurs, s’embrouillèrent en disant le Credo ; le curé fut obligé de les souffler. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
    • Il a été puni pour avoir soufflé la leçon à son camarade.
  10. (Figuré) Dire quelque chose à quelqu’un à voix basse.
    • Un certain pressentiment me soufflait tout bas que c’était une imprudence de m’en aller après la scène qui venait d’avoir lieu. — (François Auguste Biard (1799-1882), Deux années au Brésil, 1862)
  11. (Jeu de dames) Ôter un pion à celui contre qui l’on joue, parce qu’il ne s’en est pas servi pour prendre un autre pion qui était en prise. Note : Règle abolie au début du XXe siècle.
    • Je vous souffle, souffler n’est pas jouer
    • — Honneur aux blanches ! C’est à vous de jouer.
      — Est-ce que vous soufflez ? Telle est la réponse de sa partenaire...
      — Un peu... quand je marche trop vite...
      Pauvre M. Hyacinthe ! sa compréhension est toujours pénible. Un autre le trouverait ridicule. Marie, qui croit ses erreurs conscientes, le trouve spirituel.
      — Quel enfant vous êtes ! il n’y a pas moyen de parler cinq minutes sérieusement avec vous !
      — Comment ?
      — Oui, oui, faites l’innocent... Vous aviez très bien entendu ce que je voulais dire... Lorsqu’on néglige de prendre, est-ce que vous « soufflez » le pion ?
      — J’agirai selon votre convenance.
      — Alors soufflons, soufflons….
      — A la pensée de « souffler », Marie s’esclaffe. Les vieilles demoiselles s’amusent aussi facilement que les petits enfants !
      — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, pages 281-282)
    • Nous disposons des autres comme s’ils étaient des pions, afin de ne laisser aucune case vide ; mais eux aussi jouent leur jeu secret, nous poussent du doigt, nous écartent ; nous pouvons être soufflés, mis de côté. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 182)
  12. (Figuré) Enlever, prendre, voler.
    • Souffler une maîtresse à son ami, c’est une rouerie trop commune pour moi. — (Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne, acte II, scène 17, 1833)
    • Éditorialiste au « Point », cet ex-directeur de cabinet adjoint de Gilles de Robien avait ses entrées chez Sarkozy, est un intime de Baroin, avec lequel il traînait sur les bancs du très chic Collège Stanislas, était apprécié chez Juppé et Fillon pendant la primaire, dialoguait fort civilement avec Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI, tout en entretenant les meilleures relations avec Macron, auquel il a soufflé une bonne partie de son programme. — (Anne-Sophie Mercier, Le score enseignant, Le Canard enchaîné, 17 mai 2017, page 7)
  13. (Figuré) Dire, et spécialement dire dans un souffle.
    • Oui, souffla-t-il. — (Blandine {Boisset, Vincent Herrouin, Amélie Tupenot, Le Doigt sanglant, in Nouvelles policières, éditions Balthazar, avril 2003)
    • Il n’en soufflera rien, je vous le garantis.
  14. (Familier) Causer une grande surprise, provoquer l'étonnement.
    • En compétition hier à Cannes, "The Last face" a été sifflé et a soufflé tous les journalistes présents à la projection pour la presse. — (Rires et sifflets pour Sean Penn, Vosges Matin, 21 mai 2016)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SOUFFLER. v. intr.
Pousser l'air hors de la bouche. Souffler dans ses doigts. Souffler sur une bougie pour l'éteindre. Souffler dans un instrument à vent pour en tirer un son. Fig. et en termes de l'Écriture, Dieu a soufflé sur cette race impie et en a fait sécher la racine, Il a détruit, exterminé cette race. On dit encore, dans le même langage : Le Seigneur a soufflé sur l'amas de leurs richesses et l'a dissipé comme de la poussière.

SOUFFLER signifie aussi Reprendre haleine, respirer avec effort. Laissez-moi souffler. Prendre le temps de souffler un peu. Il souffle en montant les étages. Laisser souffler des chevaux, Les faire arrêter pour reprendre haleine. Fig. et fam., N'oser souffler, ne pas souffler, Ne pas oser ouvrir la bouche pour faire des plaintes, des remontrances.

SOUFFLER se dit aussi de Tout ce qui pousse, agite l'air. La bise souffle durement. Il souffle un vent frais. Ce soufflet est percé, il ne souffle plus. Fig. et en termes de l'Écriture, L'esprit souffle où il veut, Dieu communique ses grâces à qui il lui plaît. Cette phrase signifie, par extension, dans le langage courant : L'inspiration vient sans qu'on sache d'où, ni comment; le génie a ses voies qui n'appartiennent qu'à lui.

SOUFFLER s'emploie aussi comme verbe transitif et signifie Envoyer de l'air sur quelque chose, dans quelque chose. Souffler le feu, Y envoyer de l'air pour l'activer. Souffler une bougie, Souffler sur la flamme d'une bougie pour l'éteindre. Souffler la poussière, Souffler sur de la poussière pour l'enlever du lieu où elle est. Souffler l'orgue, Envoyer de l'air dans les tuyaux d'un orgue par le moyen de la soufflerie. Souffler le verre, l'émail, Façonner quelque ouvrage de verre, d'émail, en soufflant dans un tube de fer à l'extrémité duquel est la matière que l'on travaille. Fig., Souffler la discorde, le feu de la discorde, et quelquefois simplement Souffler le feu, Exciter à la discorde. On dit de même Souffler la haine, la division, la révolte. Fig., Souffler le chaud et le froid, Louer et blâmer une même chose, parler pour et contre une personne, être tour à tour d'avis contraires. Fig., Souffler quelqu'un, souffler à quelqu'un sa leçon son rôle, Lire bas à quelqu'un, de façon à n'être entendu que de lui, les endroits de sa leçon, de son rôle où la mémoire lui manque. Il a été puni pour avoir soufflé la leçon à son camarade. Absolument, Il souffle trop haut. Au jeu de Dames, Souffler un pion, L'ôter à celui contre qui l'on joue, parce qu'il ne s'en est pas servi pour prendre un autre pion qui était en prise. Un joueur dit dans le même sens à son adversaire : Je vous souffle. Absolument, Souffler n'est pas jouer. Fig. et fam., Souffler à quelqu'un un emploi, une affaire, Lui enlever un emploi auquel il prétendait, une affaire sur laquelle il comptait. Fig., Ne pas souffler mot, ne pas souffler un mot, Ne rien dire. Il ne souffla mot de ce qu'il avait vu. En termes de Chasse, Ce chien a soufflé le poil au lièvre, Il a presque appuyé le museau dessus, et il l'a manqué. On dit aussi Il lui soufflait au poil, Il le suivait de très près.

SOUFFLER signifie aussi Grossir, enfler quelque chose en soufflant. Le participe passé

SOUFFLÉ s'emploie adjectivement. Un discours soufflé, Un discours emphatique. Une réputation soufflée, Une réputation exagérée. Un succès soufflé, Un succès grossi artificiellement. En termes de Cuisine, Omelette soufflée, Omelette faite avec des blancs d'œufs, de la crème et du sucre, mêlés et battus ensemble. Beignet soufflé, Sorte de beignet dont la pâte se gonfle beaucoup.

SOUFFLÉ s'emploie aussi comme nom masculin, en termes de Cuisine, pour désigner une Crème, une purée, etc., qui se gonfle à la cuisson. Un soufflé au fromage, au chocolat. Un soufflé de pommes de terre.

Littré (1872-1877)

SOUFFLER (sou-flé) v. n.

Résumé

  • 1° Pousser l'air d'une façon quelconque.
  • 2° Faire du vent en poussant de l'air par la bouche.
  • 3° Souffler sur, éteindre en soufflant.
  • 4° Souffler sur, se dit aussi des sorciers.
  • 5° Respirer avec peine, avec effort.
  • 6° Souffler aux oreilles de quelqu'un.
  • 7° Se dit des taupes dans la saison où elles travaillent.
  • 8° Dans les moulins à poudre, le mortier ou la matière souffle.
  • 9° Chercher la pierre philosophale.
  • 10° V. a. Faire du vent sur une chose.
  • 11° Souffler les canons, y brûler de la poudre.
  • 12° Souffler le verre, l'émail.
  • 13° Souffler l'orgue.
  • 14° Souffler un veau, un mouton.
  • 15° Appliquer un soufflage à un navire.
  • 16° En termes de chasse, souffler le poil au lièvre.
  • 17° Envoyer par le souffle.
  • 18° Souffler quelque chose à l'oreille de quelqu'un.
  • 19° Suggérer, inspirer.
  • 20° Dire tout bas à celui à qui la mémoire manque.
  • 21° Souffler une dame, au jeu de dames.
  • 22° Boire d'un trait.
  • 23° V. Réfl. Se souffler, être soufflé.
  • 1Pousser l'air d'une façon quelconque. Ce soufflet est percé, il ne souffle plus. Annibal [à Cannes]… avait rangé ses troupes de sorte que le vent Vulturne, qui se lève dans un certain temps réglé, devait souffler directement contre le visage des Romains pendant le combat, et les inonder de poussière, Rollin, Traité des Ét. 3e part. I, Cannes.

    Impersonnellement. Par un hasard assez singulier, il soufflait des vents opposés en Savoie et en Piémont, Saussure, Voy. Alpes, t. V, p. 142.

    Fig. Regarder de quel côté le vent souffle, observer les conjonctures. Je ne sais de quel côté le vent va souffler pour la philosophie, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 9 juill. 1764.

    Terme de l'Écriture. L'esprit souffle où il veut, Dieu communique ses grâces à qui il lui plaît.

  • 2 Particulièrement. Faire du vent en poussant de l'air par la bouche. Souffler dans un instrument à vent. Trois fois en vain elle souffla Pour rendre vie à sa chandelle, Scarron, Poésies div. Œuvr. t. VII, p. 290, dans POUGENS. D'abord avec son haleine Il se réchauffe les doigts ; Puis sur le mets qu'on lui donne, Délicat, il souffle aussi, La Fontaine, Fabl. V, 7. Le même soir où il [le chasseur] a juré, en soufflant dans ses doigts, de ne plus retourner à son poste glacé [chasse aux canards sauvages], il fait des projets pour le lendemain, Buffon, Ois. t. XIII, p. 182. Qu'il lui faille en décembre Souffler, faute de bois, Dans ses doigts, Béranger, Pet. h. gris. Ouvrir, comme disait un ancien, une grande bouche pour souffler dans une petite flûte, Rousseau, Dict. de mus. Effet.

    Fig. Ne pas souffler, ne dire mot. On lui arrache [à Jésus] les cheveux et la barbe ; il ne dit mot, il ne souffle pas, Bossuet, 1er sermon, sur la Passion, 2. Arrive-t-il vers lui [l'hypocrite] un homme de bien et d'autorité, qui le verra et qui peut l'entendre, non-seulement il prie, mais il médite, il pousse des élans et des soupirs ; si l'homme de bien se retire, celui-ci, qui le voit partir, s'apaise et ne souffle pas, La Bruyère, XIII. Nous savons tout, et nous ne soufflons pas, Rousseau, Ém. III.

    N'oser souffler, ne pas souffler, ne pas oser ouvrir la bouche pour se plaindre ou pour s'excuser. Je voudrais bien qu'elle eût soufflé devant moi, et qu'elle s'avisât de traverser ce que j'aurais résolu, Hauteroche, Crisp. médec. I, 2. Quoi ! parce qu'elle est demoiselle, il faut qu'elle ait la liberté de me faire ce qui lui plaît, sans que j'ose souffler ? Molière, G. Dand. II, 9. M. d'Épinay n'oserait souffler devant moi, Mme D'Épinay, Mém. t. I, p. 323, dans POUGENS.

    Ne pas souffler d'une chose, n'en rien dire. Elle me conta qu'en Danemark il y avait un prince allemand qui s'enfonça une épingle dans le côté, mais c'était dans une étrange occasion qu'il avait rencontré cette épingle : il n'en souffla pas, et deux mois après la gangrène s'y mit, Sévigné, 21 août 1680. La pauvre Warmestré vient d'accoucher tranquillement au milieu de la cour, sans que vous en ayez soufflé, Hamilton, Gramm. 7.

    Fig. Il croit qu'il n'y a qu'à souffler et à remuer les doigts, se dit d'un homme qui s'imagine qu'une chose est aisée, bien qu'elle soit difficile.

  • 3Souffler sur, éteindre en soufflant. Souffle sur ton amour, ami, si tu me crois, Ainsi que pour m'éteindre elle a soufflé sur moi [c'est une lampe qui parle], Chénier, Élégies, XXXVII.

    Fig. Souffler sur, détruire, faire disparaître. Qu'ils aient le courage de s'élever au-dessus de l'instant où ils vivent, ils verront de loin la postérité souffler sur ces nuages, et condamner à un mépris éternel ceux qui ont eu la honte de les rassembler, D'Alembert, Él. Bossuet, note 11. Les revers ont soufflé sur la fleur de son âge, Masson, Helvét. VI. L'âge a soufflé sur mes croyances, Béranger, F. follets.

    Terme de l'Écriture. Dieu a soufflé sur cette race impie et en a fait sécher la racine, il a détruit, exterminé cette race. Vous souhaiteriez que l'orgueil des impies fût humilié, et que le Seigneur soufflât sur ce colosse de grandeur et de puissance qui les élève, Massillon, Carême, Mélanges. Le Seigneur a toujours soufflé sur les races orgueilleuses, Massillon, Pet. carême, Respect que les gr. doivent à la relig.

    Dans le même langage : Le Seigneur a soufflé sur l'amas de leurs richesses, et l'a dissipé comme de la poussière. Le Seigneur a soufflé sur ces superbes édifices et sur notre fortune, et l'a dissipée comme de la poussière, Massillon, Carême, Aumône.

  • 4Souffler sur, se dit aussi des sorciers qui se servaient de leur souffle comme d'un moyen d'enchantement. Tous les prétendus sorciers soufflaient et soufflent encore sur ceux qu'ils imaginent ensorceler, Voltaire, Philos. Déf. Bolingbr. 38. Camille : Si le curé de votre paroisse soufflait sur un verre d'eau, et vous disait que c'est un verre de vin, le boiriez-vous comme tel ? - Perdican : Non. - Camille : Si le curé de votre paroisse soufflait sur vous, et me disait que vous m'aimerez toute votre vie, aurais-je raison de le croire ? Musset, On ne badine pas avec l'amour, II, 5.

    Les fées ont soufflé sur lui, il a reçu de la fortune toute sorte d'avantages. J'embrasse le laborieux Grignan, le seigneur Corbeau, le présomptueux Adhémar et le fortuné Louis-Provence, sur qui tous les astrologues disent que les fées ont soufflé, Sévigné, 106. Que dites-vous de ce mariage de la princesse de Conti, sur qui toutes les fées avaient soufflé ? Sévigné, 7 juill. 1680.

  • 5Respirer avec peine, avec effort. Il souffle après avoir chanté. L'attelage suait, soufflait, était rendu, La Fontaine, Fabl. VII, 9.

    On dit qu'un cheval souffle, quand il a de l'essoufflement.

    Reprendre haleine. J'ai besoin de souffler un peu. Laissez souffler les chevaux. Je leur demanderais volontiers qu'au lieu de leur course impétueuse ils voulussent plusieurs fois reprendre haleine, souffler un peu, et laisser souffler leurs auditeurs, La Bruyère, XV.

  • 6Souffler aux oreilles de quelqu'un, lui parler souvent pour le gagner, pour le séduire. Les flatteurs lui soufflent sans cesse aux oreilles.
  • 7 Terme rural. Se dit des taupes dans la saison où elles travaillent.
  • 8Dans les moulins à poudre, lorsque les matières ne sont pas assez humectées dans les mortiers, elles en sortent en poussière sous les coups du pilon ; on dit alors que le mortier ou la matière souffle, Aide-mémoire d'artillerie du général de Gassendi.
  • 9Chercher la pierre philosophale ; locution qui vient des fourneaux que les alchimistes entretenaient en soufflant. Bréanté se maria médiocrement, et se ruina en plein ; on prétendit que ce fut à souffler, Saint-Simon, 212, 111.
  • 10 V. a. Faire du vent sur une chose. Souffler le feu. En le faisant détoner [le salpêtre], on le voit souffler son propre feu, comme le ferait un soufflet étranger, Buffon, Introd. à l'hist, des min. 1re part.

    Fig. Souffler le feu, l'incendie, exciter la dissension. Les jésuites et maints autres ambitieux et brouillons soufflaient sans cesse le feu, Saint-Simon, 423, 124. Les jésuites soufflant secrètement l'incendie, les jansénistes criant avec fureur, le schisme paraissant près d'éclater, Voltaire, Hist. Parl. 66.

    Fig. et populairement. Il souffle des pois, il ronfle d'une manière très bruyante. Il soufflait des pois, ou faisait d'autres grimaces mortelles pour le statuaire, Grimm, Corresp. t. I, p. 223.

    Souffler une chandelle, souffler sur la flamme d'une chandelle pour l'éteindre.

    En un sens analogue. Et mon corps est encore si faible, qu'il ne faudrait que le souffler pour l'abattre, Guez de Balzac, liv. I, lett. 13.

    Souffler quelque chose, l'enlever en soufflant. La marge de l'in-quarto où je gratte un point jaune, je souffle un poil, je détache une paille, Töpffer, Nouv. génev. Bibl. de mon oncle, 2.

  • 11 Terme d'artillerie. Souffler les canons, y brûler une petite quantité de poudre pour en faciliter le nettoyage.
  • 12Souffler le verre, souffler l'émail, former du verre ou de l'émail, en soufflant avec la bouche dans un tuyau de fer pour la verrerie, et de verre pour l'émail, tuyau dont on trempe le bout dans la matière liquide. Je pensai que les anciens… ignoraient l'art de le couler [le verre] pour en faire de grandes glaces, qu'ils n'avaient tout au plus que celui de le souffler et d'en faire des bouteilles et des vases, Buffon, Hist. min. Introd. Part. exp. Œuv. t. VII, p. 152.
  • 13Souffler l'orgue, donner du vent aux tuyaux d'orgue par le moyen des soufflets.

    Jouer en soufflant. Un marouffle, Mis à neuf, Joue et souffle, Comme un bœuf, Une marche De Luzarche, Hugo, Ball. 12.

  • 14Souffler un veau, un mouton, faire pénétrer de l'air entre la chair et la peau, afin d'en séparer celle-ci plus aisément.

    Fig. Ce n'est pas tout d'agencer des paroles, Et de souffler de froides hyperboles, Rousseau J.-B. Épît. I, 6. Note, style lapidaire n'est bon qu'à souffler des nains, Rousseau, Ém. II.

  • 15 Terme de marine. Appliquer un soufflage à un navire (ce qui est en quelque sorte le souffler). …Que le côté du vaisseau où on a employé du bois vert est beaucoup plus léger que l'autre, qu'ainsi il ne peut pas bien porter la voile, et qu'on est obligé de le souffler ou de lui faire de grands radoubs, Corresp. de Colbert, III, 2, p. 306. J'armai à Rochefort l'Ambitieux ; et, comme c'était un vaisseau neuf qui ne portait point du tout la voile, je me trouvai dans la nécessité de le faire souffler, Mém. de Villette, 1692, dans JAL.
  • 16 Terme de chasse. Ce chien a soufflé le poil au lièvre, il a presque appuyé le museau dessus et il l'a manqué.

    On dit aussi : Il lui soufflait au poil, il le suivait de très près.

    Fig. et familièrement. Souffler au poil de quelqu'un, le poursuivre de très près. Il faillit être pris, les gendarmes lui soufflaient au poil.

    Terme de maréchalerie. La matière souffle aux poils, du pus apparaît sur la couronne, cela indique un décollement du sabot du cheval.

  • 17Envoyer par le souffle. Vous savez tout ce que la fortune a soufflé sur la duchesse de Fontanges ; voici ce qu'elle lui garde…, Sévigné, 1er mai 1680. Il y a certaines choses… sur quoi on se trouve disposé à souffler du bonheur, comme du temps des fées, Sévigné, 29 déc. 1679. La discorde souffle dans tous les cœurs un venin mortel, Fénelon, Tél. v. C'est moi qui souffle de la malice à l'un, de la présomption à l'autre, Dancourt, Diable boit. Prol. Je te communique pour toute la soirée mes facultés et mes talents, et je te souffle une partie de mon esprit. - Marton : L'esprit du diable, Dancourt, les Fêtes du cours, sc. 3. Esprits contagieux, tyrans de cet empire, Qui soufflez dans nos murs la mort qu'on y respire, Voltaire, Œdipe, I, 2.

    Souffler le froid et le chaud, diriger son souffle de manière qu'à volonté il rafraîchisse ou réchauffe. Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid, La Fontaine, Fabl. V, 7.

    Fig. Souffler le froid et le chaud, parler pour et contre une chose ou une personne, être tour à tour d'avis contraires. Le président Talon alla en l'autre monde voir s'il est permis de souffler le froid et le chaud comme M. de Luxembourg le lui avait fait faire, Saint-Simon, 55, 157. Elle fait comme les traîtres, elle souffle le chaud et le froid en même temps, Th. Leclercq, Prov. t. IV, p. 12, dans POUGENS.

  • 18Souffler quelque chose à l'oreille de quelqu'un, lui dire quelque chose tout bas.

    Ne pas souffler mot, ne pas souffler un mot, ne rien dire. Je leur enjoindrai bien de ne vous pas souffler un mot de moi, ni à moi un mot de vous, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 28 août 1768. André, si j'entends souffler un mot de cette aventure, je te chasse, Picard, Collatéral, I, 15. Chevasse est un bon homme que je mène par le nez, et qui, la chose faite, ne soufflera mot, Ch. de Bernard, Un homme sérieux, XX.

  • 19 Fig. Suggérer, inspirer. Ce n'est pas seulement prédire, c'est souffler la rébellion, que de parler de la sorte, Bossuet, 5e avert. 11. Qui vous a pu souffler une si folle audace ? Boileau, Sat. IX. Dans le fond de la Thrace un barbare enfanté Est venu dans ces lieux souffler la cruauté, Racine, Esth. III, 4. Si un amour outré de la gloire les enivre [les princes], tout leur souffle la désolation et la guerre, Massillon, Pet. carême, Exemples. Astarté entre dans la grotte d'Eudore, et commence à lui souffler les pensées d'un amour purement humain, Chateaubriand, Mart. XI.
  • 20Souffler quelqu'un, lui dire tout bas, quand la mémoire lui manque, ce qu'ils doit répéter tout haut. Il récita six fois le même vers, sans pouvoir trouver en sa mémoire celui qui devait suivre ; pensant que je m'en souviendrais mieux que lui à cause que je l'avais ouï répéter, il me disait : comment est-ce qu'il y a après ? Francion, souffle-moi, Francion, IV, p. 141. Mais je ne sais pas lire. - Hé, l'on te soufflera, Racine, Plaid. II, 14.

    Il se dit de la chose que l'on souffle. Il y avait un théâtre où l'on jouait souvent des pièces ; on me chargea d'un rôle que j'étudiai six mois sans relâche, et qu'il fallut me souffler d'un bout à l'autre à la représentation, Rousseau, Conf. VII. Dans nos études, je lui soufflais la leçon, quand il hésitait, Rousseau, ib. 1.

    Absolument. Il souffle bien. Oh ! prenez-le plus bas ; Si vous soufflez si haut, l'on ne m'entendra pas, Racine, Plaid. III, 3.

    Fig. Souffler quelqu'un, lui apprendre ce qu'il doit dire. Elle répète sa leçon ; mais, dans les circonstances où elle n'aura pas été soufflée, son génie n'y suppléera pas, Mme du Deffant, Lett. à H. Walpole, t. II, p. 32, dans POUGENS.

  • 21 Terme de jeu de dames. Souffler une dame, l'ôter à son adversaire, parce qu'il ne s'en est pas servi pour prendre une autre dame qui était en prise.

    On dit aussi : souffler le joueur même. Vous n'avez pas pris ; je vous souffle.

    Absolument. Souffler n'est pas jouer, après avoir soufflé, on a le droit de jouer.

    Fig. Il lui a soufflé le pion, il lui a enlevé une affaire qu'il croyait faire.

    Fig. et familièrement. Souffler quelque chose à quelqu'un, le lui enlever, le lui dérober. Je pourrai bien tantôt lui souffler cette proie, Molière, l'Ét. III, 6. Les affaires qui tenaient de l'important lui avaient été soufflées [à Pontchartrain] par d'Argenson, en qui le roi avait toute confiance, Saint-Simon, 242, 220. Au lieu de m'armer contre le Pâris qui m'avait soufflé mon Hélène, je lui sus bon gré de m'en avoir défait, Lesage, Gil Blas, I, 17. Le livre de Boulanger est très rare ici ; nous en avons fait venir par la poste deux ou trois exemplaires, qu'on nous a soufflés, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 25 juill. 1762. Souffler une maîtresse à son ami, c'est une rouerie trop commune pour moi, Musset, Capr. de Mar. II, 4.

    Souffler une dépêche, ne pas la communiquer à celui qui devrait en avoir communication. L'abbé d'Estrées commença à lui souffler quelques dépêches, Saint-Simon, 131, 199.

    Souffler un exploit, voy. EXPLOIT.

  • 22Boire d'un trait. Il y a un Tigillin qui souffle ou qui jette en sable un verre d'eau-de-vie, La Bruyère, XIII. Oh ! nous avons, ma foi, soufflé d'excellent jus, Dancourt, Métemps. III, 3.

    Souffler la rôtie, s'est dit pour avaler un verre de vin. C'est moi qui soufflais la rôtie Et qui buvais plus d'hippocras, les Aventures de M. d'Assoucy, IX.

  • 23Se souffler, v. réfl. Être soufflé. Le verre se souffle.

    PROVERBE

    On ne peut souffler et humer ensemble, on ne peut faire à la fois deux choses opposées.

HISTORIQUE

XIIe s. Sufflerad li espiriz de lui, e decurrunt les ewes, Liber psalm. p. 229. Fous est qui le feu esteint sofle, Benoit de Sainte-Maure, v. 15362.

XIIIe s. Li espirites de lui sofflera, et corront eves, Psautier, f° 177. Il soufloit les foux [feux] dudit fevre [forgeron] à alumer la forge, Miracles St Loys, p. 139.

XIVe s. Ainsi besongnai sans sejour, Jusqu'à tant que je vy le jour ; Lors ma chandelle alay soufler, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 38. Li hom qui souffle contre vent, à ensient [escient] sa paine pert, Jean de Condé, t. III, p. 134.

XVe s. Le pouete Virgilius, Es estoiles Tholomeus, Ypocras le phisicien, De la mort n'est eschappez nulz ; Souflez, nostre vie n'est rien, Deschamps, Poés. mss. f° 444. Chascun parle de divers jeux jouer, De cliner l'œil, de porter male honte, Et de la briche aux compaignons donner, Et de souffler le charbon…, Deschamps, ib. f° 215. Il ne vault rien aujourd'hui qui ne souffle [ne mente, ne se vante], Deschamps, ib. f° 222. Quelque haut bien qui fust en elle [une belle dame], Puisque une fois la mort l'a prise, Il en faut souffler la chandelle, Et en choisir une autre belle, Chastelain, l'Oultré d'amour, t. VI, p. 142, Œuvres, édit. de Bruxelles.

XVIe s. C'est souffler de mesme bouche le chauld et le froid, Montaigne, I, 249. Salomon n'a point escrit avoir en soufflant trouvé ce secret, Lanoue, 476. Ce pauvre aprentif estoit un que je conoissois, qui avoit soufflé en trois ans une belle maison sienne accompagnée de mille ou douze cens livres de rente, Lanoue, 480. Je pense qu'ils eussent soufflé en leurs doigts, car il faisoit grand froid, Lanoue, 625. Le vent commençant à souffler à bon esciant de devers les montaignes, Amyot, Cam. 58. Disans que Hannibal, tant comme il eust vescu, estoit un feu pour l'empire romain, qui n'avoit besoing que de quelqu'un qui le soufflast, Amyot, Flam. 44. Jamais on n'en veit un qui suast, ne qui soufflast, encore que le premier choc eust esté fait en courant, Amyot, Marius, 45. Il se leva un petit vent du costé d'une belle prairie, qui leur souffla grande quantité de fleurs, Amyot, Sylla, 58. Il leur estoit defendu qu'ilz n'eussent ès assemblées aucuns protecolles pour leur souffler aux oreilles les noms des particuliers citoyens, Amyot, Cat. d'Utiq. 14. Il luy souffloit tous les jours aux oreilles, que…, Amyot, Artax. 41. Mieux vault soufler que brusler, Génin, Récr. t. II, p. 244.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « souffler »

Bourguig. sofflai ; wallon, soflé ; provenç. sofflar, sufflar ; espagn. soplar ; portug. soprar ; ital. soffiare ; du lat. sufflare, de sub, sous, et flare, souffler, de même radical que l'anglais to blow, souffler, et l'all. blasen.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(XIIIe siècle) Du latin sufflare, de flare, « souffler ». (1120) sofler.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « souffler »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
souffler sufle

Fréquence d'apparition du mot « souffler » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « souffler »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « souffler »

  • Certains consomment une telle quantité d'ail pour souffler dans la trompette de la renommée qu'ils pompent tout l'air aux autres.
    Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles Pensées échevelées
  • Le coq a un bec trop petit pour souffler dans une trompette.
    Massa Makan Diabaté — Une Hyène à jeûn
  • Qui s’est brûlé la langue n’oublie plus de souffler sur sa soupe.
    Proverbe allemand
  • Fiez-vous à tout le monde, et vous aurez bientôt à la maison une bonne femme pour vous tromper, de bons amis pour vous la souffler et de bons valets pour les y aider.
    Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais — Le Barbier de Séville
  • Comment le vent sait-il dans quelle direction il doit souffler ?
    Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles pensées échevelées
  • Ce qui me console de souffler bientôt ma soixantième bougie, c’est que dans sexagénaire il y a sexe.
    Guy Bedos — Journal d’un mégalo
  • La vérité, que personne n'avoue, c'est qu'une fois les illusions enfuies, on passe sa vie à souffler sur le miroir aux regrets. Mais toujours la buée s'efface.
    Henri Béraud — La Martyre de l'obèse
  • Les gens vivent sans souffler mot de peur d'avoir à garder le silence !
    Louky Bersianik — Le pique-nique sur l'Acropole
  • Il faut souffler sur quelques lueurs pour faire de la bonne lumière.
    René Char
  • En clair : il suffira au patient de souffler dans un embout pour savoir s'il souffre du Covid-19 ou pas, en l'espace de quelques minutes seulement. Assurément moins désagréable qu'une sérologie ou qu'un test naso-pharyngé !
    Topsante.com — Covid-19 : il suffira (bientôt) de souffler pour être testé - Top Santé
Voir toutes les citations du mot « souffler » →

Traductions du mot « souffler »

Langue Traduction
Anglais blow
Espagnol soplo
Italien soffio
Allemand schlag
Chinois 打击
Arabe نفخ
Portugais golpe
Russe дуть
Japonais ブロー
Basque kolpe
Corse purtà
Source : Google Translate API

Synonymes de « souffler »

Source : synonymes de souffler sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « souffler »

Combien de points fait le mot souffler au Scrabble ?

Nombre de points du mot souffler au scrabble : 14 points

Souffler

Retour au sommaire ➦