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Rivière

Variantes Singulier Pluriel
Féminin rivière rivières

Définitions de « rivière »

Trésor de la Langue Française informatisé

RIVIÈRE, subst. fém.

I.
A. −
1. Cours d'eau moyennement abondant qui se jette dans un fleuve, dans la mer ou parfois dans un lac. Une rivière, un maigre cours d'eau, surgi du sable juste à temps pour refléter un peu de ciel avant de rallier la mer (Gide, Si le grain, 1924, p. 560).V. aspect ex. 7:
1. Là-bas, suivant les ondulations de la petite rivière, une grande ligne de peupliers serpentait. Une buée fine (...) restait suspendue autour et au-dessus des berges, enveloppait tout le cours tortueux de l'eau d'une sorte de ouate légère... Maupass., Contes et nouv., t. 2, Clair de lune, 1882, p. 32.
Rem. 1. Rivière est parfois considéré comme synon. de fleuve: Leurs yeux (...) cherchèrent la rivière. On eût dit que le fleuve complice voulait fêter quelque convive rare: entre deux coteaux sablonneux, il dressait une grande nappe d'eau claire (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 211). 2. En gén., rivière désigne un cours d'eau moins important et moins large que le fleuve et plus important que le ruisseau et le torrent: Fleuve qui n'est, à la fin de l'été, qu'une étroite rivière dans un immense lit de galets (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 183). V. fleuve ex. 1.
SYNT. et EXPR. Rivière débordée, gelée, glacée, large, navigable, noire; belle, grande, jolie rivière; berge, bord, coude, courant, cours, débit, embouchure, passage de la rivière; bras, cailloux, eau, lit de (la) rivière; descendre, franchir, longer, passer, remonter, traverser la rivière; se jeter à/dans la rivière; monter de la rivière; la rivière charrie, déborde; de l'autre côté/au fond/le long/ au milieu de la rivière.
Locutions
Rivière flottable. V. flottable B ex. du Code civil.Rivière marchande. Rivière qui permet le transport des marchandises. (Dict. xixeet xxes.).
Rivière souterraine. ,,Masse d'eau courante qui passe par une très grande cavité − grotte ou caverne − ou par un ensemble de grandes cavités`` (Eau 1981). Des rivières souterraines alimentent de leur courant silencieux des profondeurs liquides, (...) et qui dorment à notre insu, noires et lourdes de menace, dans quelque caverne de la montagne (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 47).
Rivière sportive (canoë-kayak). ,,Le Canoë Club de France a divisé les rivières et affluents des bassins français en trois classes: rivières faciles; rivières de difficultés moyennes; rivières sportives`` (Petiot 1982). La rivière sportive (...) la plus jeune des trois grandes disciplines du canoë-kayak (...) est aussi la plus complète: toujours pratiquée en descendant le courant, elle alterne la vitesse de la course en ligne (...) et la difficulté des obstacles naturels (Jeux et sports, 1967, p. 1538).
Fausse rivière. ,,Partie d'un cours d'eau isolée du cours principal et résultant de la rupture d'un méandre`` (Nouv. Lar. ill.). Osier (...) coupé des bords de la Loire, des fausses rivières, (...) des retours d'eau. Des mortes rivières (Péguy, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 673).
Rivière de première catégorie (pêche). Rivière où dominent les Salmonidés. Rivière de deuxième catégorie (pêche). Rivière où dominent les Cyprinidés. L'ablette est très commune dans toutes les rivières, canaux et étangs de 2ecatégorie (Cyprinidés communs) (J. Nadaud, La Pêche, 1955, p. 185).
Oiseau de rivière. Oiseau qui vit au bord des rivières, des eaux courantes. Des oiseaux de rivière et des poissons fournirent abondamment à notre table (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 293).
Poisson de rivière. Poisson d'eau douce. La tanche, l'anguille, le brochet, la lotte, la truite et les autres poissons de rivière s'accommodent de même (Gdes heures cuis. fr., Grimod de La Reynière, 1838, p. 158).
Sable de rivière. Sable extrait du lit des rivières. Une maison bâtie en granit, cimentée avec du sable de rivière (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 283).
2.
a) MYTH. [La rivière considérée comme une divinité, une puissance bénéfique] Les hommes (...) s'imaginèrent que leurs rivières et leurs fleuves étaient des divinités qui versaient leurs eaux par des urnes; qu'elles habitaient les sommets des montagnes (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 199).Sources et rivières étaient divinisées et on venait leur demander des guérisons (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 689).
b) Par personnification, littér. [La rivière considérée comme un être animé] La rivière est amoureuse (...). Chaque soir, ses bras humides Attirent quelque imprudent Qui, sous ses perles liquides, vient plonger son cœur ardent: (...) l'onde efface (...) le plongeur! (Desb.-Valm., Élégies, 1833, p. 254):
2. Une rivière aux yeux gris, à la robe vert pâle, (...) une rivière de grâce, aux souples mouvements, s'étirant avec une spirituelle nonchalance dans la parure (...) de sa ville, les bracelets de ses ponts, les colliers de ses monuments, (...) comme une belle flâneuse... Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 818.
B. − P. anal.
1. Littéraire
a) Ce qui se déroule, se glisse le long de quelque chose ou entre deux bordures plus ou moins parallèles. La rivière de feu qui tombait du Vésuve (...) frappa (...) Oswald. Corinne (...) se hâta de l'entraîner avec elle sur le rivage de cendres de la lave enflammée (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 299).La chaussée entre ses deux trottoirs formait une rivière d'ombre (Estaunié, Tels qu'ils furent, 1927, p. 103).V. charcuterie ex. 2.
b) Ce qui évoque une rivière par son épanchement fluide, souple, abondant. Rivière de lave, de sang. Mais ta chevelure est une rivière tiède, Où noyer sans frissons l'âme qui nous obsède (Mallarmé, Poés., 1898, p. 37).Pendant qu'il [le général] essayait de rompre la masse en fuite (...), toute la débâcle, deux rivières d'hommes glissèrent contre ses bottes, tumultueuses (D'Esparbès, Tumulte, 1905, p. 217).
2. Spécialement
a) BIJOUT. Bijou, collier composé d'une longue chaîne sur laquelle sont enchâssées des pierres précieuses. Voyez donc cette rivière! Quel admirable collier! (Dumas père, Jeunesse Mousquet., 1849, iii, 9, p. 145).Ses cuisses que bat une gigantesque pendeloque où coule une rivière d'escarboucles et d'émeraudes (Huysmans, À rebours, 1884, p. 77).V. diamant ex. 2.
P. anal. Quelques gouttes de rosée sur une toile d'araignée, et voilà une rivière de diamants (Renard, Journal, 1898, p. 498).
b) BROD., COUT. ,,Genre de broderie qui peut être utilisé en guise d'entre-deux ou bien intercalé entre des bandes brodées ou tissées`` (Guérin Suppl. 1895). Entre-deux avec rivières à jours et étoiles brodées (...). Dans les ouvrages sur toile on distingue deux sortes de jours: l'un est produit par l'enlèvement de fils (...); on l'appelle généralement rivière (Th. de Dillmont, Encyclop. des ouvrages de dames, Bibliothèque D.M.C., 1901 [1886], p. 559).
c) HÉRALD. Figure ondée évoquant une rivière. Les rivières sont figurées par des bandes, des fasces ou des pals ondés (D.-L. Galbreath, Manuel du blason, nouv. éd. par L. Jéquier, 1977, p. 155).
d) SPORTS (athl., hipp.). Pièce d'eau précédée d'une haie que doit franchir le coureur ou le cheval. Nous nous étendons dans le fossé qui devient rivière les jours de steeple (...) la haie nous protège (Montherl., Olymp., 1924, p. 269).À Auteuil, saut de la rivière des Tribunes. Elle a plus de cinq mètres de large. (...) un animal doit faire un bond de huit mètres pour la franchir (Zitrone, Mon tiercé, 1966, p. 221).
C. − Au fig.
1. Ce qui a un cours régulier, un mouvement continu, ce qui change sans cesse, etc. Boileau était une petite rivière, étroite, peu profonde, mais admirablement limpide et bien encaissée. C'est pourquoi cette onde ne se tarit pas (Flaub., Corresp., 1853, p. 336).La triste rivière des souvenirs, des images et des idées, suit son cours tourbillonnant et irisé (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 246).
2. Locutions
(Jeter/rejeter, etc.) à la rivière. (Vouer) à l'échec, à la ruine, au mépris, etc. Synon. à l'eau, dans l'eau (v. eau I A 2 d loc. verb.).Voilà encore un mariage à la rivière, (...) c'est ennuyeux (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 24).Elle se contentait (...) de remercier en disant: « C'est gentil d'être venu » (...); puis aussitôt le rejetant [l'invité] à la rivière, elle ajoutait: « Vous trouverez M. de Guermantes à l'entrée des jardins » (Proust, Sodome, 1922, p. 636).
Porter de l'eau à la rivière. V. eau I A 2 d loc. verb.Son cœur se serrait à l'idée que le bien va toujours aux moins pauvres. Jamais ça ne ratait, ces gens de la Piolaine auraient porté de l'eau à la rivière (Zola, Germinal, 1885, p. 1360).
Ne pas trouver de l'eau à la rivière. V. eau I A 2 d loc. verb. (Dict. xixeet xxes.).
L'eau va (toujours) à la rivière. C'est aux plus favorisés qu'arrive toujours un surcroît de fortune, de chance. Un malheur ne va jamais seul; l'eau va à la rivière. Ces proverbes rappellent (...) la gravitation des semblables vers les semblables, des écus vers les écus, des joies vers les joyeux (Amiel, Journal, 1866, p. 207).
Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petites quantités (d'argent notamment) finissent par constituer une masse importante. Les petits ruisseaux font les grandes rivières, les petites syllabes font des alexandrins, et les montagnes sont faites de grains de sable; c'est dans la Sagesse des nations (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 130).
II. − P. méton.
A. −
1. Vx. Plaine, terrain à proximité de la rivière. (Dict. xixeet xxes.).
Veau de rivière (vx). Veau élevé dans les prairies bordant la Seine en Normandie (Dict. xixeet xxes.). Vin de rivière (vx). Vin de champagne produit sur les bords de la Marne (Dict. xixeet xxes.).
2. Région. (Nord-Est et Sud-Ouest de la France notamment). Fond de vallée occupé par des prairies, des champs, etc. Tout est concentré dans la vallée (appelée ici la rivière), routes, villages, champs (...): c'est le site (...) de Verdun (...). Au-dessus, (...) la forêt règne (...); seule végétation (...) de ces roches calcaires. Pour l'habitant de la rivière, c'est la montagne (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 218).
B. − Vx. Bord de mer. Synon. côte, littoral, rivage (v. ce mot A 1), rive (v. ce mot I B 1).De cette rencontre de conditions, verger et marine, est née une combinaison propre à la vie de la Méditerranée, qui concentre la population et la vie sur certaines parties du littoral (...). Ce type de rivière se répète ailleurs [qu'en Syrie] (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 86).
Rivière (de Gênes). ,,Côte qui borde le golfe de Gênes depuis la frontière franco-italienne jusqu'à Porto Venere`` (Quillet 1965). L'armée française (...) repassa l'Apennin et revit la mer; mais maîtresse de la côte, de ce qu'on appelle dans le pays la rive, ou rivière du ponant, elle (...) fit peur aux nobles de Gênes (Stendhal, Napoléon, t. 2, 1842, p. 72).[L'Autriche] veut étendre son empire jusqu'à Savone, sur la rivière de Gênes, pour donner un débouché au Milanais (Foch, Princ. guerre, 1911, p. 65).
REM. 1.
Riviera, subst. fém.a) [P. réf. à la Rivière de Gênes (supra), région caractérisée par le contact brutal de la mer et de la montagne] La côte d'azur, remarquable par la douceur du climat et la végétation méditerranéenne naturelle ou cultivée. b) P. anal. Région de côte présentant ces caractères. Sur la Riviera vaudoise, en plein soleil vente d'appartements et studios (Journal de Genève, 3 sept. 1979, p. 14, col. 1).
2.
Riviérette, subst. fém.Petite rivière. Il crut distinguer (...) au bord de l'eau, quelqu'un (...). (...) en côtoyant la riviérette, ourlée de glaïeuls (...), il s'avançait (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 128).
Prononc. et Orth.: [ʀivjε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: riviere; dep. 1740: -vière. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xies. judéo-fr. riviere « cours d'eau, ruisseau » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n o902); ca 1140 gued sur la riviere (Geffrei Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 2962); 2. p. anal. a) 1705-11 rivières [de sang] (Boileau, Satires, XII ds Œuvres, éd. F. Escal, p. 96); b) 1746 rivière [de diamants] ([La Morlière], Angola, I, 121 ds Brunot t. 6, p. 1107); c) 1872 cost. « bande ornant un châle » (J.O., 11 mars, p. 1743, 1recol.). B. 1. a) Déb. xiies. « terrain en bordure d'une rivière; vallée » (Benedeit, St Brendan, 1737 ds T.-L.); 1671 Veau de Rivière (Molière, Le Bourgeois gentilhomme, IV, 1, éd. R. Bray, p. 260); 1694 Vins de rivière (Ac.); b) ca 1175 spéc. « terrain de chasse » (Benoît de Ste-Maure, Chron. ducs de Normandie, 4155 ds T.-L.: beles rivieres, D'oisieaus garnïes et plenieres); ca 1285 oisel de riviere (Adam de La Halle, Robin et Marion, 384, ibid.); c) ca 1135 « chasse au gibier d'eau » aler en riviere (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 2199); 2. a) ca 1265 « rivage maritime » la riviere de la mer Rouge (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 122, § 6); b) fin xives. spéc. désigne une partie de la côte méditerranéenne le rivière de Gennes (Jean Froissart, Chron., éd. S. Luce, I, § 55, t. 1, 2, p. 118, 18). Du lat. riparia, fém. subst. de l'adj. riparius « de la rive, qui se tient sur les rives » (Pline, en parlant d'oiseaux); la subst., par omission d'un subst. fém. tel que ora, terra..., riparia, est att. par de multiples topon. dep. le viiies.: 721 Ribarias, Yonne; xes. Riparia, Indre-et-Loire (Dauzat-Rost. Lieux 2eéd. 1978); ainsi que dans les doc.: 863 au sens de « littoral »; 951 « bord d'un fleuve », Nierm. A est issu d'un rapprochement de rivière au sens B, avec l'a. fr. riu « ruisseau » (ca 1165, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1765), du lat. rivus « petit cours d'eau, ruisseau », FEW t. 10, p. 416b; d'apr. l'ancienneté du b. lat. ripa relevé au sens de « rivière » (ca 640, Vit. Arnulfi Mettensis ds Blaise Lat. chrét.), il n'est cependant pas impossible de penser à un croisement plus anc., au niveau du lat.; cf. aussi l'a. fr. rive « ruisseau » (1remoit. xiies., Psautier d'Oxford, 61, 11 ds T.-L.). L'ital. riviera « cours d'eau » (déb. xives., Dante, Par., XXX, 61-62), « rive » (1remoit. xives., G. Villani) est empr. au fr. (DEI; Devoto; Hope, p. 118); celui-ci a, à une époque récente, repris le mot ital. comme terme géogr. (Riviera) pour désigner la côte de Gênes entre La Spezia et Nice (supra B 2 b). Fréq. abs. littér.: 3 796. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 6 607, b) 6 652; xxes.: a) 5 265, b) 3 773. Bbg. Foulet (L.). Fleuve et rivière. Rom. Philol. 1948/49, t. 2, pp. 285-297. − Hasselrot (B.). Pt. suppl. de dim. fr. St. neophilol. 1959, t. 31, p. 39 (s.v. riviérette). − Quem. DDL t. 16. − Schmidt (H.-J.), Muller (Ch.). Fleuve/rivière. Praxis. 1975, t. 22, pp. 103-104.

Wiktionnaire

Nom commun - français

rivière \ʁi.vjɛʁ\ féminin

  1. (Hydrologie) Cours d’eau naturel qui se jette dans une autre rivière, dans un fleuve, dans un lac, dans la mer, ou se perd dans les sables. Son débit est en principe moins abondant que celui d’un fleuve mais plus que celui d’un ruisseau.
    • La dérivation de la rivière de l’Ourcq , ordonnée par le Gouvernement , promet à notre capitale des avantages multipliés dont on ne peut se faire une juste idée que par l’usage. — (Louis-Charles François Petit-Radel, Notice historique comparée sur les aqueducs des anciens et la dérivation de la rivière d’Ourcq, Paris : chez Langlois, an XI, page 1)
    • Mais nous sommes déjà dans les faubourgs. Les maisons s’espacent, se reculent, s’adossent à la rivière ou à la montagne. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Parallèlement à la rivière, afin de régulariser le cours de l'eau, les paysans ont d'abord creusé puis cimenté un canal de dérivation équipé de batardeaux, ouvrages permettant de régler le débit de l'eau. — (Michelle Jeanguyot & ‎Nour Ahmadi, Grain de riz, grain de vie, CIRAD/Magellan & Cie, 2002, page 55)
    • Quand la rivière déborde, elle inonde toute la plaine.
    • Les bords, les berges, les rives, le lit, le cours, la source, l’embouchure de la rivière.
    • Cette rivière passe par tel et tel endroit, s'écoule de tel à tel endroit.
    • Cette rivière se jette dans une autre rivière en tel endroit.
    • Cette rivière arrose tel pays.
    • Abreuver des chevaux à la rivière.
    • Se baigner dans la rivière.
    • De l’eau de rivière.
    • Carpe, poisson de rivière.
    • Cette ville est sur telle rivière: elle est située sur les bords de telle rivière.
    • Oiseaux de rivière: oiseaux qui fréquentent les rivières et qui se nourrissent de poissons et d’insectes aquatiques.
  2. (Géographie) Se dit spécialement d’un cours d’eau qui se jette dans un autre.
    • La Seine est un fleuve, la Marne est une rivière.
  3. (Sports hippiques) Un des types d'obstacle figurant dans les courses de steeple-chase.
  4. (Vieilli) Rivage dans certaines expressions consacrées.
    • La rivière de Gênes, du Ponant, du Levant.
    • Veaux de rivière : veaux élevés en Normandie, dans les prairies voisines de la Seine.
    • Vins de rivière : vins de Champagne qu’on récolte sur les bords de la Marne.
  5. (Poker) Tirage de la dernière carte du tableau.
    • River : cinquième et dernière carte commune distribuée au tableau. Parfois appelée « la rivière » en français. — (Phil Garnier, Poker Texas Hold’em : Les secrets des pros pour gagner, Éditions Asap, 2008, ISBN 978-2-35355-137-8)
  6. (Bijouterie) Collier fait d'une chaîne avec un grand nombre des pierres précieuses.
    • Une rivière de diamants.
    • À propos, tu n’as pas vu la rivière et l’aigrette que ton père m’a achetées à cette vente ? — (Émile Zola, La Curée, 1871)
  7. (Héraldique) Meuble représentant le cours d’eau du même nom dans les armoiries. Bien qu’adoptant la forme des pièces (champagne, bande, pal, fasce…), ce meuble doit être blasonné comme courante en suivi du nom de la pièce dont elle adopte la disposition. Elle est généralement représentée ondée (il n’est pas nécessaire de le blasonner). De plus, pour bien la distinguée des autres pièces, on lui ajoute des traits pour représenter des vagues à se surface. Elle est dite agitée quand les vagues sont d'un émail particulier. Elle peut apparaître en nombre sur l’écu.
    • D'azur, à une rivière d'argent courante en fasce, accompagnée en chef de trois croisettes au pied fiché d'or et en pointe, de trois épis de blé, tigés et feuillés d'or, un posé en pal, celui à sénestre posé en barre et celui à dextre posé en bande, qui est de la commune de Belvèze du Tarn-et-Garonne → voir illustration « armoiries avec une rivière »
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RIVIÈRE. n. f.
Cours d'eau naturel et abondant qui se jette dans une autre rivière, dans un fleuve, dans la mer, dans un lac, ou se perd dans les sables. Rivière navigable. Rivière flottable. Rivière poissonneuse. Rivière profonde. Rivière guéable. Une rivière profondément encaissée. Le bras d'une rivière. Au confluent des deux rivières. La rivière est basse, haute, grosse, débordée. Quand la rivière déborde, elle inonde toute cette plaine. Les bords, le lit, le cours, la source, l'embouchure de la rivière. Cette rivière passe par tel et tel endroit. Cette rivière se jette dans une autre rivière en tel endroit. Cette rivière arrose tel pays. Descendre, remonter la rivière. Passer la rivière. Détourner une rivière. La rivière est prise, est gelée. La rivière charrie. Abreuver des chevaux à la rivière. Se baigner dans la rivière. De l'eau de rivière. Carpe, poisson de rivière. Cette ville est sur telle rivière, Elle est située sur les bords de telle rivière. Oiseaux de rivière, Les canards sauvages et autres oiseaux qui fréquentent les rivières et qui se nourrissent de poissons et d'insectes aquatiques. Fig. et fam., C'est porter de l'eau à la rivière se dit lorsqu'On porte en un lieu des choses qui s'y trouvent déjà en abondance. Fig. et fam., Il ne trouverait pas de l'eau à la rivière se dit d'une Personne malhabile qui ne trouve pas les choses les plus faciles à trouver. Prov. et fig., Les petits ruisseaux font les grandes rivières, Plusieurs petites sommes réunies en font une grande. Fig., en termes de Joaillerie, Une rivière de diamants, Un collier composé de plusieurs chatons enchaînés les uns aux autres et dans lesquels sont enchâssés des diamants.

RIVIÈRE se dit spécialement, en termes de Géographie, d'un Cours d'eau qui se jette dans un autre cours d'eau. La Seine est un fleuve, la Marne est une rivière. Il signifie aussi Rivage dans certaines expressions consacrées. La rivière de Gênes. La rivière du Ponant. La rivière du Levant. Veaux de rivière, Les veaux qui sont élevés en Normandie, dans les prairies voisines de la Seine. Vins de rivière, Les vins de Champagne qu'on récolte sur les bords de la Marne.

Littré (1872-1877)

RIVIÈRE (ri-viè-r') s. f.
  • 1 Cours d'eau, navigable ou non, formé primitivement soit d'une source unique, soit par la réunion de ruisseaux ou de torrents, alimenté par une ou plusieurs autres rivières moins considérables et qui se jette lui-même dans une rivière plus grande, dans un fleuve ou dans une mer, Legoarant Quelques rivières ont aussi leur embouchure dans un lac sans autre issue, ou se perdent dans les sables. De même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'océan avec les rivières les plus inconnues, Bossuet, Duch. d'Orl.

    La rivière est marchande, se dit d'une rivière sur laquelle peut se faire le transport des marchandises.

  • 2En général, tout cours d'eau, plus grand qu'un ruisseau, sans considérer s'il va ou ne va pas à la mer. Il rencontra sur son passage Une rivière dont le cours, Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille, Lui fit croire d'abord ce trajet fort facile, La Fontaine, Fabl. VIII, 23. Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l'on veut aller, Pascal, Pens. VIII, 37, édit. HAVET. Ce lieu couvert d'un bois et d'une rivière, c'est le poste où il rassurait ses troupes effrayées après une honorable retraite, Fléchier, Turenne. Tout n'irait que mieux, Quand de ces médisans l'engeance tout entière Irait la tête en bas rimer dans la rivière, Boileau, Sat. IX. Par ce calcul, on a reconnu que le tiers d'eau et de neige qui tombe sur la terre est plus que suffisant pour fournir aux fontaines et aux rivières, Rollin, Traité des Ét. V, art. 3 et 4. Cette rivière [des Amazones] la plus large de l'univers, Buffon, Hist. nat. preuv. th. terr. Œuv. t. II, p. 147. Quand on considère l'évaporation des eaux de la mer comme la source des rivières, Sennebier, Ess. art d'obs. t. II, p. 76, dans POUGENS. Longtemps avant de l'apercevoir [le Borysthène], nos regards le cherchèrent avec une ambitieuse impatience ; nous rencontrâmes une rivière étroite et encaissée entre des bords boisés et incultes ; c'était le Borysthène qui se présentait à nos yeux avec cette humble apparence, Ségur, Hist. de Nap. VI, 1.

    Par exagération. Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en ont fait des rivières, Boileau, Sat. VI.

    Cette ville est sur telle rivière, elle est située sur les bords de telle rivière.

    Fig. Porter de l'eau à la rivière, porter une chose en un lieu où elle abonde.

    Fig. Il ne trouverait pas de l'eau à la rivière, se dit de celui qui ne trouve pas les choses faciles à trouver.

  • 3Oiseaux de rivière, les canards sauvages et autres oiseaux qui fréquentent les rivières.

    Veaux de rivière, les veaux qui sont élevés en Normandie dans les prairies voisines de la Seine.

    Vins de rivière, les vins de Champagne récoltés sur les bords de la Marne.

  • 4Il se dit de ce qui coule comme une rivière. La rivière de feu qui tombait du Vésuve, rendue visible par la nuit, frappa vivement l'imagination troublée d'Oswald, Staël, Corinne, XIII, 1.

    Fig. Grande abondance. Et fit de sang chrétien couler tant de rivières, Boileau, Sat. XI. Un seul particulier, dans un après-midi, Perd des sommes d'argent qui forment des rivières, Et feraient subsister dix familles entières, Boissy, Deh. tromp. IV, 1.

  • 5Se dit quelquefois de vallées étroites et sinueuses où coulent seulement quelques faibles sources.
  • 6La rivière de Gênes, la côte de l'ancien État de Gênes. Frédéric leur donne en fief [aux Génois] ce qu'on appelle la rivière de Gênes, depuis Monaco jusqu'à Porto-Venere, Voltaire, Ann. Emp. Frédéric Ier, 1162.
  • 7 Terme de blason. Fasce ou pièce ondée du bas de l'écu.
  • 8 Terme de joaillier. Rivière de diamants, collier de diamants enchâssés dans des chatons.

    PROVERBE

    Les petits ruisseaux font les grandes rivières, en amassant peu à peu on devient riche.

HISTORIQUE

XIIe s. Li reis de Egypte se tint tut coi en sa terre ; car li reis de Babilonie out conquis desur lui tute la terre dès la riviere de Egypte jesque el flum de Eufraten, Rois, p. 432. Aspre mestier et dur a en chevalerie ; Plus soef ert assez riviere et venerie, Rou, ms, p. 121, dans LACURNE.

XIIIe s. [Un château qui] Entre deux grans rivieres siet moult très noblement, Berte, IX. Si comme se une riviere a corrumpu le cemin qui estoit sor les rives, Beaumanoir, XXIV, 32. Or veons donques de cix qui sunt trové noié en rivieres, ou en viviers, ou en fossés, Beaumanoir, LXIX, 13.

XIVe s. Ses buefs lesquels, passé le fleuve du Tybre, il faisoit paistre en la riviere qui estoit herbue, Bercheure, f° 9. Celles sont tenues rivieres royales qui sont chemin royal et portant gros navires, Boutillier, Somme rural, II, 1, p. 651, dans LACURNE. Doit avoir la moyenne riviere quatorze pieds de large, à prendre les sept pieds au milieu de la riviere, et la petite riviere sept pieds, à prendre les trois pieds et demy au milieu de celle riviere, ib. titre 93, p. 428.

XVe s. La riviere du bassinet [haume] abattue, attachée et arrestée, Froissart, II, II, 81. Et puis, une autre journée, Sera la chasse cornée ; Une autre, en rivière yray [j'irai chasser les oiseaux aquatiques sur le bord de l'eau], Deschamps, Poésies mss. f° 200. Echo parlant, quant bruyt on maine Dessus riviere ou sus estan, Villon, Ballade des dames du temps jadis.

XVIe s. En petite riviere ne se prend grand poisson, Cotgrave Les petites rivieres ne sont jamais grandes, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 83. Ceux [les protestants à la Saint-Barthélemy] qu'on trainoit, non sur le pavé, mais sur le sang qui cerchoit la riviere, D'Aubigné, Hist. II, 20.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

RIVIÈRE. Ajoutez :
9Il se dit aussi de bandes dans les châles. Cachemires des Indes : dessins très riches, avec rivières blanches et noires, Journ. offic. 11 mars 1872, p. 1743, 1re col.
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Étymologie de « rivière »

Berry, riviée ; bourg. riveire ; provenç. ribeira, ribayra, rivage, bord, plaine, et aussi rivière ; espagn. ribera ; ital. riviera ; le latin a ripariae, hirondelles de rivage, riparius, gardien des côtes (QUICHERAT, Addenda), de ripa, rive ; d'où l'on conclut un adjectif riparia, qui a donné rivière. Le sens propre est terre du bord, puis le cours d'eau lui-même ; cela exclut la dérivation par le latin rivus, ruisseau.

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(XIIe siècle) « Région proche d’un cours d’eau » et « le cours d’eau lui-même », du latin riparia, féminin substantivé de riparius, « qui se trouve sur la rive (en latin ripa) ». L’équivalent italien, riviera, a été repris en français par référence à la Rivièra de Gênes pour désigner la Côte d’Azur.
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Phonétique du mot « rivière »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
rivière rivjɛr

Fréquence d'apparition du mot « rivière » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « rivière »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « rivière »

  • Les rivières sont des chemins qui marchent et qui portent où l'on veut aller.
    Blaise Pascal — Pensées, 17 Pensées
  • La baie de Guanabara [...] C'est ainsi que les indigènes la nomment. Les Portuguais y sont entrés il y a cinquante ans, un jour de janvier. Ces ignorants croyaient qu'il s'agissait d'une rivière : ils l'ont nommée la « rivière de janvier », Rio de Janeiro.
    Jean-Christophe Rufin — Rouge Brésil (Gallimard, 2001)
  • La politique, c'est l'écume sale sur la surface de la rivière, alors qu'en fait la vie de la rivière s'accomplit à une bien plus grande profondeur.
    Milan Kundera — La valse aux adieux
  • La rivière ne grossit pas sans être trouble.
    Proverbe français
  • Une truite dans la marmite vaut plus que deux saumons dans la rivière.
    Proverbe irlandais
  • Ne changez pas de cheval au milieu de la rivière.
    Abraham Lincoln — Discours
  • Le grand nombre des bateaux ne gêne pas la rivière.
    Proverbe chinois
  • Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
    Ovide
  • Qui ose traverser les grands fleuves ne craint pas les petites rivières.
    Proverbe chinois
  • Dans le nord Franche-Comté, la sécheresse a mis à mal la rivière. Un tronçon de 400 mètres est à sec sur cette petite commune du Territoire de Belfort. Et la situation pourrait s'aggraver si les pluies ne reviennent pas rapidement. 
    France 3 Bourgogne-Franche-Comté — Sécheresse : la rivière la Savoureuse à sec sur la commune de Lepuix dans le Territoire de Belfort
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Traductions du mot « rivière »

Langue Traduction
Anglais river
Espagnol río
Italien fiume
Allemand fluss
Chinois
Arabe نهر
Portugais rio
Russe река
Japonais
Basque ibai
Corse fiume
Source : Google Translate API

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Nombre de points du mot rivière au scrabble : 9 points

Rivière

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