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Réaction

Variantes Singulier Pluriel
Féminin réaction réactions

Définitions de « réaction »

Trésor de la Langue Française informatisé

RÉACTION, subst. fém.

A. − Lang. sc. et techn.
1. CHIM. Action d'un corps agissant sur un autre corps et pouvant entraîner une ou des transformations chimiques. Réaction acide-base, thermique; réaction d'électrode, d'induit; réaction réversible, irréversible, totale. Les ions hydrogène, à charge positive, sont entraînés vers la cathode, et (...) la saveur acide est perçue au niveau de l'électrode positive, ce qui implique une réaction secondaire (Piéron,Sensation, 1945, p. 198).
Réaction en chaîne. ,,Réaction chimique dans laquelle les premiers atomes ou noyaux ayant pris part à la réaction libèrent des particules douées d'une énergie suffisante pour déclencher la réaction parmi les atomes voisins`` (Lar. encyclop.).
Réactions photochimiques. Réactions chimiques déclenchées ou accélérées par la lumière (d'apr. Uv.-Chapman 1956).
2. CYBERN. Action en retour. Réaction d'asservissement, d'antipompage (Lar. encyclop.).
3. ÉLECTRON. ,,Retour sur un circuit précédent d'une partie de l'énergie plus ou moins en phase`` (Électron. 1963-64). Réaction positive; contre-réaction. Lorsque l'on ramène une partie du signal de sortie vers l'entrée en opposition de phase, elle se retranche au contraire du signal injecté: cette « réaction négative » diminue le gain de l'amplificateur (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 271).
4. MÉCANIQUE
a) Action qu'un corps exerce en retour sur un autre corps. Barre de réaction. La réaction est égale et contraire à l'action (Littré).Le travail des réactions de l'axe est nul, enfin le centre de gravité du système gardant la même hauteur, le travail de la pesanteur est nul (Painlevé,Résist. fluides non visqueux, 1930, p. 45).
Réaction d'appui. ,,Force développée par l'appui, égale et opposée à la résultante des charges verticales ou inclinées transmises par une pièce d'ossature à cet appui`` (Constr. métall. 1975).
b) Propulsion à/par réaction. Mode de propulsion d'un mobile qui utilise l'émission vers l'arrière d'un fluide sous pression et provoque un mouvement vers l'avant de celui-ci (d'apr. Lar. encyclop.). Avion, moteur à réaction. Avion, moteur utilisant ce mode de propulsion. Parfaitement mis au point [le Fouga CM170 « Magister »] fut reconnu par l'OTAN comme « le mieux adapté pour l'entraînement des pilotes d'avions à réaction » (Industr. aéron. fr., 1962, p. 8).
5. MÉD., PATHOL.
a) Modification de l'organisme sous l'effet d'un agent étranger. Faire une/sa réaction; réactions neurovégétatives, organiques, inflammatoires, thermiques. L'agenda, pour tout ce qui est santé, température, traitements, effets thérapeutiques, réactions secondaires, processus de l'intoxication (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 922).Le résultat positif se traduit par une réaction fébrile survenant quelques heures après l'injection et se prolongeant pendant un jour ou deux (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 28).
b) Résultat de toute méthode visant à un diagnostic; la méthode elle-même. Réaction anaphylactique, immunitaire; réaction d'immunofluorescence.
Réaction de ralentissement; réaction de dégénérescence (vieilli). ,,Ensemble des observations qui caractérisent la dégénérescence d'un nerf moteur`` (Kamen. 1972).
Réaction de Bordet-Wassermann. Méthode de sérodiagnostic de la syphilis. Dans le sang, les réactions de Bordet-Wassermann, de Hecht, de Kahn, de Meinicke, sont positives. Elles peuvent parfois se négativer de façon transitoire (Quillet Méd.1965, p. 356).
Réactions tuberculiniques. ,,Procédés permettant de mettre en évidence l'allergie tuberculinique par la recherche de la sensibilité cutanée à la tuberculine`` (Lar. Méd. t. 3 1972). Cuti-réaction; intradermo-réaction; réaction négative, positive.
6. PHYSIOL., PSYCHOL.
a) PHYSIOL. Réponse à un stimulus. Réaction motrice. En physiologie la réaction, dit-on, n'est pas égale et dépasse de beaucoup l'action ou l'excitation (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 183).Qu'est-ce qu'un réflexe? C'est une réaction involontaire causée directement par une excitation externe. Sur la patte d'une grenouille décérébrée, on place une goutte d'acide; la patte se retire, voilà un réflexe moteur (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 88).
b) PSYCHOL. Comportement qui répond à une excitation. Synon. réflexe.On présente les planches au sujet dans un ordre donné en l'invitant à dire tout ce qu'il voit dans la tache. Ses réactions et ses réponses sont notées par l'examinateur (Delay,Psychol. méd., 1953, p. 129).
Temps de réaction. Intervalle de temps qui sépare la réponse du stimulus. Le temps de réaction est noté au 1 sur 5ede seconde. La longueur plus grande du temps de réaction, l'absence de réaction, les perturbations diverses de la réponse déterminent un « indice de complexe » (Mounier,Traité caract., 1946, p. 575).
PSYCHANAL. Réaction thérapeutique négative. Forme de résistance à l'analyse qui se traduit par une aggravation, là où on attendrait une amélioration, et qui semble liée à un sentiment de culpabilité insconscient du sujet (d'apr. March. 1970).
7. PHYS. NUCL. Phénomène provoquant la modification d'un ou de plusieurs noyaux.
Réaction en chaîne. ,,Succession de ruptures de noyaux atomiques obtenue dans un réacteur nucléaire`` (Neyron 1970).
Réaction nucléaire. Processus qui entraîne la modification d'atome. Les objections se multipliaient contre ces modèles à particules indépendantes (ou à états individuels). La plus importante vint de l'étude des réactions nucléaires par neutrons « thermiques » (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 357).
Réaction thermo-nucléaire. Type de réaction nucléaire dans lequel la fusion de deux noyaux est provoquée par des températures de l'ordre de celles qui règnent au sein des étoiles (d'apr. Pir. Atom. 1959). [L'astrophysique] joue pour les physiciens le rôle de guide dans un laboratoire spatial sans rival: ce fut le cas dans le domaine des réactions thermonucléaires (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 579).
B. −
1. Acte, comportement d'une personne en réponse à une action extérieure, et qui, en général, tend à annuler celle-ci. Réaction lente, vive, soudaine, violente; réaction de peur, de colère; provoquer une/des réaction(s); être sans réaction. La jeune femme se jeta à son cou en pleurant. C'était une réaction nerveuse. Une honte la prenait; elle aurait voulu se défendre, dire pourquoi on l'avait trouvée chez cet homme (Zola,Page amour, 1878, p. 1019):
1. Deux grosses larmes roulèrent sur ses joues, non qu'il éprouvât nulle peine qu'il pût définir, mais c'était la fin de la crise, la réaction inévitable, horriblement douloureuse à voir dans ce corps de géant. Mille,Barnavaux, 1908, p. 75.
Loc. adv. En réaction contre. Le « merveilleux » est une conception qui jaillit en réaction violente contre le rationalisme. Elle prend ses origines dans la littérature (Arts et litt., 1936, p. 10-7).
ÉCON. Les réactions du marché résulteraient d'un jeu de « mémoires », de relais, d'amplificateurs ou de « feed-backs » (Univers écon. et soc., 1960, p. 30-3).
2. POLITIQUE
a) Courant d'idées hostiles aux principes libéraux issus de la Révolution française de 1789; mouvement politique ayant pour but de rétablir l'état politique et social existant avant 1789. Soyez le journal acceptant pleinement la Révolution, l'acceptant dans 1789, formule de ses principes, et dans 1830, formule de ses idées; combattant la réaction littéraire comme la réaction politique (Hugo,Corresp., 1868, p. 101):
2. Les partis de réaction ont de trop puissantes racines dans ce que l'ancien régime nous a laissé d'oligarchies cléricales et militaires, pour s'accommoder sans de vives résistances au triomphe de l'impartiale justice sur la violence et sur l'arbitraire. Clemenceau,Vers réparation, 1899, p. 208.
b) Action, mouvement d'opinion qui tend à rétablir ou maintenir une situation jugée rétrograde (d'apr. Debb.-Daudet Pol. 1981). Forces, menées, parti de (la) réaction:
3. ... la société bourgeoise et la propriété individuelle trouveront le moyen de vivre, de se défendre, de rallier peu à peu, dans le désordre même et le désarroi de la vie économique bouleversée, les forces de conservation et de réaction. Jaurès,Ét. soc., 1901, p. 114.
P. méton. La réaction. Les partisans de cette action ou de ce mouvement d'opinion. Vincent lui coupa la parole: « Lachaume dit que le S. R. L. sert la réaction et Dubreuilh que le P. C. trahit le prolétariat: va donc t'y reconnaître » (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 150).
REM. 1.
Réactionner, verbe,hapax. Agir sur quelqu'un/ quelque chose. Germe de renaissance, germe d'intelligence, germe d'amour, germe de sanctification; quatre pouvoirs vous ont semés en nous par un seul acte. Que par un seul acte ces quatre pouvoirs vous réactionnent et vous fassent fructifier! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p. 193).
2.
Réactogène, adj. et subst. masc.,pathol. [En parlant d'un aliment ou d'un médicament] Qui déclenche un état d'hypersensibilité. Synon. allergène. (Ds Duval 1959, Verch.-Bud. 1981).Empl. subst. Les étapes pathologiques d'un être humain apparaissent comme des crises de transformation successives de sa fonction, étapes de modifications physiologiques qui sont autant de témoignages des réponses d'adaptation de l'organisme, aux atteintes des réactogènes les plus divers, extérieurs ou intérieurs, inhérentes au déroulement même de la vie (P. Vannier,L'Homéopathie, 1955, p. 85).
Prononc. et Orth.: [ʀeaksjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. I. 1. 1616 phys. « action opposée à une autre et engendrée par elle » (P. Coton, Sermons, 614 ds R. Philol. fr. t. 44, p. 77: Le combat et réaction du chaud avec le froid); 1748 fig. (Montesquieu, Esprit des lois, V, 1, éd. J. Brethe de la Gressaye, t. I, p. 95); 2. 1835 équit. (Lamart., Voy. Orient, t. 2, p. 65); 3. 1932 propulsion par réaction (Lar. 20e); 1948 avion à réaction (Cendrars, Bourlinguer, p. 238); 4. 1887 ch. de fer (Herdner, Constr. et conduite locomot., t. 1, p. 51); 5. 1960 électron. « retour sur un circuit précédent d'une partie de l'énergie plus ou moins en phase » (Électron.); 6. 1964 cybern. (Lar. encyclop.); 7. 1964 barre de réaction (ibid.). II. 1. a) 1734 « réponse à une action par une action contraire tendant à l'annuler » (Montesquieu, Rom., IX ds Littré); b) 1790 « attitude, comportement d'une personne qui répond à une action extérieure » une réaction de cupidité (Saint-Martin, Homme désir, p. 161); cf. 1859 éprouver une réaction violente (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, p. 368); c) 1913 psychol. psychologie de réaction (Bull. de la Société fr. de philos., numéro 6, juin, p. 241 ds Quem. DDL t. 21); 2. a) 1790 « mouvement d'opinion qui agit dans le sens opposé au mouvement d'opinion qui a précédé » (Mirabeau, 27 nov. ds Brunot t. 9, p. 843 et 844, note 8); en partic. b) 1792 pol. la réaction « mouvement d'idées, action qui s'oppose au progrès social issu des principes de la Révolution et vise à rétablir des institutions antérieures » (Marat, Pamphlets, Aux Fr. patriotes, p. 299). III. 1. 1801 chim. (Fourcroy, Conn. chim., t. I, p. CX ds Littré); 2. 1803 « réponse de la matière vivante à un stimulus » (Maine de Biran, Influence habit., p. 82); cf. 1805 la réaction du système nerveux (Cuvier, Anat. comp., t. 2, p. 26); d'où 1931 temps de réaction ici fig. (J.-R. Bloch, Dest. du S., p. 253); 1946 au propre (Mounier, Traité caract., p. 22); 3. 1857 méd. « modification de l'organisme produite par une cause morbide » (About, Roi mont., p. 268: les phénomènes de réaction se produisirent ensuite; la peau devint brûlante, le pouls accéléra sa marche); cf. 1874 réaction inflammatoire (Verne, Île myst., p. 49); d'où a) 1904 réaction de dégénérescence (Nouv. Lar. ill.); b) 1913 réaction de [Bordet] Wassermann (Leredde, Ét. sur le sérodiagnostic, p. 299); c) 1937 réaction de défense (Duhamel, Maîtres, p. 196) [1907 réactions défensives (Bergson, Évol. créatr., p. 167)]; 4. 1878 faire sa réaction (Feuillet, Journal femme, p. 43) [1808 (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, p. 27: un exercice vigoureux peut soutenir longtemps la réaction vitale, même au sein du froid le plus vif)]; 5. a) 1923 Réactions irréversibles - Réactions réversibles (Guillet, Métall. gén., p. 40); 1924 bobines de réaction (Coustet, T.S.F., p. 164); b) 1946 réaction nucléaire (L. Mallet in La Presse nucléaire, 12 janv., in Pages fr., n o10, p. 75 ds Quem. DDL t. 12); 1946 réaction en chaîne (ibid.); 6. 1964 réaction orthographique (Lar. encyclop.). Empr. au lat. scol.reactio « réaction »; ca 1345 dans le domaine angl. (Latham) et recommandé par Vossius (xvie-xviies.) ds Du Cange, formé à l'aide du préf. re- sur le lat. class. actio, v. action. Fréq. abs. littér.: 2 321. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 649, b) 2 286; xxes.: a) 2 424, b) 5 781. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 398. − Gohin 1903, p. 356. − Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 193-195. − Quem. DDL t. 11, 12, 21, 29. − Slater (C.). Defeatists and their enemies. Oxford, 1981, pp. 114-119, 185-187. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 298.

Wiktionnaire

Nom commun - français

réaction \ʁe.ak.sjɔ̃\ féminin

  1. (Physique) Action d’un corps sur un autre qui agit ou vient d’agir sur lui.
    • La réaction est toujours égale à l’action.
  2. (Chimie) Modifications d’ordre chimique résultant de l’action d’un corps sur un autre.
    • Les hydrocarbures ainsi que les glucosines déterminent indirectement cette réaction, car ils donnent naissance à des sucres lorsqu’on les traite à l’acide sulfurique. — (D. de Prat, Nouveau Manuel complet de filature ; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Un tel milieu est susceptible de protoner tout substrat organique et de favoriser des réactions improbables en chimie classique. — (Michel Marty, Michel Boiron, Eurocancer 2003, compte-rendu du XVIe congrès, 8-9-10 juillet 2003, 2003)
    • C'est le cas par exemple de la réaction d'un diacide sur un dialcool qui donne naissance à un polyester et à de l'eau qui doit être éliminée si on souhaite que la réaction conduise effectivement à des grandes molécules. — (Claude Duval, Matières plastiques et environnement, Dunod, 2e éd, 2009, p.11)
    • Le diiode permettant d’étalonner la solution de thiosulfate peut être aussi préparé extemporanément par oxydation des iodures par le dichromate de potassium en milieu acide selon la réaction : Cr2O72- + 6 I- + 14 H+ → 2 Cr3+ + 3 I2 + 7 H2O. — (Jean-Louis Burgot, Chimie analytique et équilibres ioniques, Lavoisier, 2011, page 332)
  3. (Physiologie) Action de l’organisme en réponse à une excitation quelconque.
    • Avec l’utilisation d’antigènes de tréponèmes pâles tués, les réactions sérologiques ont vu leur sensibilité et leur spécificité nettement améliorées. — (François Pebret, Maladies infectieuses : toutes les pathologies des programmes officiels des études médicales ou paramédicales, Heures de France, 2003, page 497)
  4. Émotion que provoque un reproche, une menace, une nouvelle heureuse ou fâcheuse, etc.
    • Plus que l’opinion cancanière, l’instituteur redoute l’intime réaction d’Héloïse. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • J'eus envie de demander où était mon erreur, mais il était clair que mon chef ne tolérait pas les questions, comme l'avait prouvé sa réaction à mon investigation au sujet du destinataire. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, p. 11)
    • Il manque de sang-froid, ses réactions sont violentes. Je croyais l’affliger en lui apprenant cette nouvelle : sa réaction a été faible, a été nulle.
  5. (Politique) Mouvement d’opinion qui agit dans un sens contraire au mouvement qui a précédé.
    • Sous Auguste, toutefois, une profonde réaction se produisit. En 27, on décida le rétablissement de la vieille république, c’est-à-dire, de l’aristocratie […] — (Alfred Naquet, Vers l’union libre, E. Juven, Paris, 1908)
    • Plusieurs fois, des écrivains éloquents crurent qu’ils pourraient déterminer un courant de réaction contre ces doctrines […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. III, Les Préjugés contre la violence, 1908, p. 125)
    • Toutefois la pacification des villes ne va pas sans réactions parfois violentes et soudaines de fanatiques irréductibles. — (Michel Droit, De Lattre, maréchal de France, Pierre Horay, éditions de Flore, 1952, p.21)
  6. (En particulier) Action d’un parti politique qui s’efforce de rétablir l’état de choses antérieur.
    • La réaction thermidorienne.
  7. (En particulier) (Par ellipse) Ce parti lui-même.
    • Combattre la réaction, les menées de la réaction.
    • L’opposition accusait les conservateurs de favoriser la réaction.
    • Ce fut donc le clergé qui, à Plassans, mena la réaction. La noblesse devint son prête-nom, rien de plus ; il se cacha derrière elle, il la gourmanda, la dirigea, parvint même à lui rendre une vie factice. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 88)
  8. (Équitation) Chacun des mouvements plus ou moins vifs et brutaux d’un cheval, et chacune des secousses que ces mouvements font éprouver au cavalier.
    • Ce cheval a les réactions dures.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RÉACTION. n. f.
T. de Physique. Action d'un corps sur un autre qui agit ou vient d'agir sur lui. La réaction est toujours égale à l'action. En termes de Chimie, il désigne des Modifications d'ordre chimique résultant de l'action d'un corps sur un autre. En termes de Physiologie, il désigne une Action de l'organisme en réponse à une excitation quelconque.

RÉACTION se dit, dans le langage courant, d'une Émotion que provoque un reproche, une menace, une nouvelle heureuse ou fâcheuse, etc. Il manque de sang-froid, ses réactions sont violentes. Je croyais l'affliger en lui apprenant cette nouvelle : sa réaction a été faible, a été nulle. Il se dit encore d'un Mouvement d'opinion qui agit dans un sens contraire au mouvement qui a précédé. Réaction politique, religieuse, philosophique, littéraire. La réaction contre le naturalisme, contre le positivisme. Il se dit particulièrement de l'Action d'un parti politique qui s'efforce de rétablir l'état de choses antérieur. La réaction thermidorienne. Il se dit plus particulièrement encore, et par ellipse, de ce Parti lui-même. Combattre la réaction, les menées de la réaction. L'opposition accusait les conservateurs de favoriser la réaction. Il se dit spécialement d'une Réaction dans le sens conservateur. En termes d'Équitation, il désigne Chacun des mouvements plus ou moins vifs et brutaux d'un cheval, et chacune des secousses que ces mouvements font éprouver au cavalier. Ce cheval a les réactions dures.

Littré (1872-1877)

RÉACTION (ré-a-ksion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1 Terme de physique. Action opposée à une autre ; résistance active à un effort quelconque. C'est par réaction que le corps élastique comprimé rebondit à la hauteur d'où il est tombé, et qu'un corps choqué frappe un autre corps avec le même intensité qu'il a été frappé lui-même. Il faut faire attention à ce principe certain, que la réaction est égale à la résistance que trouve l'action, ou qu'un corps qui en choque un autre, souffre dans ses parties la même compression qu'il produit dans l'autre, Malebranche, Rech. Lois des mouv. part. 2. C'est une loi générale de la nature, que la réaction est égale et contraire à l'action, Laplace, Expos. IV, 1.
  • 2Effort qui est suscité, en retour, par une action. Dans les mouvements physiques, l'action est toujours suivie d'une réaction, Montesquieu, Espr. V, 1. L'action de ce feu [le feu central] est si grande, la force de l'explosion est si violente, qu'elle produit, par sa réaction, des secousses assez fortes pour ébranler et faire trembler la terre, Buffon, Hist. nat. Preuv. théor. Œuv. t. II, p. 292.

    Fig. C'est une des réactions de la justice universelle qui gouverne le monde, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.

  • 3 Terme d'équitation. La secousse plus ou moins forte que le cheval en action fait éprouver au cavalier qui le monte. Réactions douces. Réactions dures.
  • 4 Terme de chimie. La manifestation des caractères distinctifs d'un corps, provoquée par l'action d'un autre corps.

    Phénomènes entre des corps agissant les uns sur les autres. Les réactions générales qui ont lieu entre les métaux et les acides, Fourcroy, Conn. chim. t. I, p. CX.

  • 5En physiologie et en pathologie, l'action organique qui tend à contre-balancer l'influence de l'agent morbifique par lequel elle a été occasionnée.

    Quelquefois aussi l'action par laquelle un organe irrité détermine l'activité normale ou morbide d'un autre organe qu'on dit alors irrité sympathiquement.

  • 6En science sociale, action contraire suscitée par une action antécédente. Il en est [des parties d'un État] comme des parties de cet univers, éternellement liées par l'action des unes et la réaction des autres, Montesquieu, Rom. IX. Il y a entre les puissances européennes une action et une réaction qui, sans les déplacer tout à fait, les tient dans une agitation continuelle, Rousseau, Paix perp.
  • 7Il se dit de l'ensemble des actes d'un parti opprimé qui devient le plus fort.

    Plus particulièrement, le parti conservateur considéré comme s'opposant à l'action de la révolution. Après la chute de Robespierre, la réaction royaliste fut très violente dans le midi de la France.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « réaction »

Ré…, et action.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

 Composé de re-, action et réagir.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « réaction »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
réaction reaksjɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « réaction » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « réaction »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « réaction »

  • Lorsqu’un humoriste déclenche des rires imprévus, sa première réaction est de vérifier si sa braguette est ouverte.
    W.C. Fields
  • Le nationalisme moderne est une réaction de défense contre l'emprise brutale de la civilisation.
    Franz Kafka
  • Trop savamment utilisé, trop intelligemment cultivé, le réflexe de la peur engendre des réactions d'indifférence, de renoncement, de pessimisme et... de nihilisme !
    Roger Molinier — L'écologie à la croisée des chemins
  • Dans beaucoup de choix de la vie, il est difficile de savoir la part de la réaction contre et de l'inclination pour.
    Pierre Bourdieu — Les Inrockuptibles - Avril 1997
  • Si vous voulez vraiment connaître un homme, regardez ses réactions quand il perd de l’argent.
    Proverbe anglais
  • La modestie doit être la réaction naturelle de l'homme qui reçoit les acclamations que lui ont valu le sang versé par ses subordonnés et le sacrifice de ses amis.
    Dwight Eisenhower — Allocution au Guild-hall - Londres 1945
  • L'amour, c'est comme la chimie, il faut deux corps pour avoir une réaction.
    Anonyme
  • L'injustice peut avoir intérêt à passer les limites : elle suscite alors des réactions dont l'excès lui donnera beau jeu.
    Jean Rostand — Carnet d’un biologiste
  • L'agonie a ses ruades. En langue politique, cela s'appelle réaction.
    Victor Hugo — Tas de pierres, Éditions Milieu du monde
  • La vidéo qui a fait le buzz a été le passage de la réaction du petit Noa en voyant sa mère métamorphosée.
    Sarthe. La réaction de Noa, 9 ans, face à sa mère lors de l'émission "Incroyable transformation" fait le buzz ! | Les Nouvelles de Sablé
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Traductions du mot « réaction »

Langue Traduction
Anglais reaction
Espagnol reacción
Italien reazione
Allemand reaktion
Chinois 反应
Arabe رد فعل
Portugais reação
Russe реакция
Japonais 反応
Basque erreakzio
Corse reazione
Source : Google Translate API

Antonymes de « réaction »

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Nombre de points du mot réaction au scrabble : 9 points

Réaction

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