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Pourpre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin pourpre pourpres

Définitions de « pourpre »

Trésor de la Langue Française informatisé

POURPRE1, subst. fém.

A.− Substance colorante d'un rouge vif et soutenu, à l'origine tirée d'un coquillage, le murex. C'est sur-tout parmi les animaux sans vertèbres qu'on en observe [des excrétions colorantes]; on doit principalement ranger dans ce nombre, l'encre des Seiches, et la pourpre de beaucoup de Gastéropodes (Cuvier, Anat. comp.,t. 5, 1805, p. 262).Elle avait dans les cheveux une grande plume d'autruche teinte de pourpre et sur les épaules une écharpe de tulle du même rouge (Proust, Guermantes 2,1921, p. 583):
On a perfectionné les moyens de produire, on a obtenu sans plus de frais des produits supérieurs, et par conséquent une plus grande dose d'utilité, lorsqu'on a remplacé la teinture du pastel par l'indigo, le miel par le sucre, la pourpre par la cochenille. Say, Écon. pol.,1832, p. 325.
B.− P. méton.
1. Étoffe, vêtement teint avec de la pourpre; p. ext., étoffe, vêtement de couleur rouge éclatant. Le grand dais de pourpre s'enfonça entre les deux pylônes. Il reparut au premier étage. Salammbô marchait dessous (Flaub., Salammbô,t. 2, 1863, p. 159).Des bœufs caparaçonnés de pourpre (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 110).
2. Vêtement de souverain; p. méton., dignité souveraine symbolisée par ce vêtement. C'était votre aïeul, Celui qui vient de choir de la pourpre au linceul (Hugo, Hernani,1830, i, 3, p. 25).Élever les haillons de l'indigent au-dessus de la pourpre impériale (Lamennaisds L'Avenir,1831, p. 344).Allons! Qu'on me passe ma couronne! Qu'on relève ma pourpre qui traîne! (...) qu'on porte devant moi cette coupe, pour voir comme un roi court après (Gide, Saül,1903, i, 1, p. 248).
En partic.
a) ANTIQ. ROMAINE. Pourpre consulaire. Vêtement et dignité de consul; p. méton., vêtement aux couleurs du consul. Quand je vis Délia pour la première fois, Elle avait sur le Tibre un cortège de rois (...), Et ses rameurs portaient la pourpre consulaire! (Banville, Cariat.,1842, p. 88).Sans doute, Clovis reçut la pourpre consulaire; en fut-il moins roi des Francs? (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 124).
b) RELIG. CATH. Pourpre romaine ou, absol., pourpre. Vêtement et dignité de cardinal. Le clergé séculier vient après ces solitaires; quelquefois des prélats revêtus de la pourpre romaine, prolongent encore la chaîne religieuse (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 308).Il briguerait la mitre, la pourpre et la tiare; il accomplirait l'œuvre même de Moïse imposant la loi divine par les sciences de l'initiation (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 391).
c) Au fig., littér. Pouvoir, puissance, richesse. Ceux qui sont nés dans un berceau de pourpre et qui n'ont jamais rien désiré, dit Emmanuel, ne savent pas ce que c'est que le bonheur de vivre (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 729).Ce pays qu'on nommait l'Ifrikiya (...) était alors gouverné, au nom de l'Empereur de Byzance, par Patrice Grégoire; mais le Patrice s'était rendu à peu près indépendant; il avait pris la pourpre et battait lui-même monnaie (Tharaud, Mille et un jours Islam,i, 1935, p. 140).
3. Littéraire
a) Rouge éclatant. Son rêve de quelque machine colossale, avec ses roues, ses leviers, ses balanciers, entrevue dans la pourpre sombre du charbon flambant sous la chaudière (Zola, Ventre Paris,1873, p. 730).Au fond d'un verger, quelques cerisiers, touchés par les gelées précoces, semblaient revêtus d'un rouge éclatant, pourpre somptueuse qui détonnait dans la nudité des campagnes (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 19).
En partic. Rougeur du visage à la suite d'une vive émotion. Son soulier lascif agaçant le désir Mêle avec le refus ou l'offre du plaisir La pourpre de la honte au sourire crédule (Dierx, Lèvres closes,1867, p. 135).Je n'aurais jamais cru qu'une pourpre aussi subite et aussi intense pût monter au visage d'un homme (Frapié, Maternelle,1904, p. 183).
Rem. Dans cette accept., pourpre est fém. ou masc. (v. pourpre2B).
b) Rare, p. méton. Sang. Le vase où les anges recueillirent la pourpre et l'eau jaillissant de la plaie du Sauveur (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 97).
Prononc. et Orth. : [puʀpʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du xes. purpure « riche vêtement d'un rouge foncé » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 245); b) α) ca 1150 pourpre « étoffe d'un rouge foncé » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4220); β) 1647 la pourpre des Roys, la pourpre des Cardinaux (Vaug., p. 58); 2. 1538 « matière colorante d'un rouge foncé extraite du murex » (Est., s.v. murex); 3. 1756 « couleur rouge vif » (Voltaire, Zadig, éd. G. Ascoli, J. Fabre, t. 1, p. 62, 48 : ses joues animées de la plus belle pourpre). Du lat. purpura « pourprier; couleur, vêtement d'un rouge foncé; ornement de pourpre, insigne des hautes magistratures ou de la royauté », du gr., v. porphyre.
DÉR. 1.
Pourprer, verbe trans.,rare, littér. Colorer de rouge. Avec son hardi carmin, Quelle main A pourpré pour les féeries Tes lèvres, ces fruits brûlants, Plus sanglants Que des grenades fleuries? (Banville, Stalact.,1846, p. 293).Vous aviez fui, vive et charmée, par les taillis, en plein soleil; un flot de sang jeune et vermeil pourprait votre joue animée (Leconte de Lisle, Poèmes ant.,1874, p. 303).Empl. pronom. Se teindre de rouge. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975). [puʀpʀe], (il) pourpre [puʀpʀ ̭]. 1resattest. a) xves. [ms.] trans. « teindre en pourpre » (Consolacion de Boece, Ars. 2670, fol. 23 rods Gdf. Compl.), b) av. 1872 pronom. « devenir pourpre » (Th. Gautier d'apr. Lar. Lang. fr.); de pourpre1, dés. -er.
2.
Pourprin, -ine, adj. et subst. masc.a) Adj. Synon. vieilli de purpurin. (Ds Littré, Rob., Hachette 1980).b) Subst. masc. ,,Couleur pourpre de certaines fleurs`` (Littré). Le pourprin de la grande sauge (Guérin1892). [puʀpʀ ε ̃], fém. [-in]. 1resattest. a) adj. 1121-34 « de couleur pourpre » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 2224 ds T.-L.), b) subst. masc. fin du xiie-déb. du xiiies. « couleur pourpre » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, 404, p. 170); de pourpre1, suff. -in*.
BBG. − Kristol (A. M.). Color. Berne, 1978, pp. 156-158.

POURPRE2, subst. masc.

A.− ZOOL. Mollusque marin de la famille des Gastéropodes, très carnassier, dont le manteau sécrète un liquide devenant rouge à l'air. Les coquilles n'étaient pas moins rares : nous ne trouvâmes sur le sable, que des détrimens de moules (...), de limaçons et de pourpres (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 22).Pourpre (...) La coquille de cette espèce très commune est courte, ovale, aiguë, striée verticalement (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 422).
B.− Couleur rouge foncé intense, tirant sur le violet, proche du cramoisi. Il s'étranglait, râlait, passait au pourpre, ses yeux qui restaient ouverts devenaient sombres et éclatants à la fois (Vialar, Morts viv.,1947, p. 377).Un lierre d'été, presque noir, et une vigne-vierge qui tourne au pourpre se disputent la façade de la maison de Tiercé (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 99):
L'insecte ailé [le papillon] brilloit des plus vives couleurs; L'azur, le pourpre et l'or éclatoient sur ses ailes; Jeune, beau, petit-maître, il court de fleurs en fleurs Prenant et quittant les plus belles. Florian, Fables,1792, p. 93.
En partic. Rougeur du visage à la suite d'une vive émotion. Le pourpre de la colère. Le pourpre monta au visage de la baronne, et la pâleur envahit celui de Villefort (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 120).Un pourpre d'orgueil incendia la face monstrueusement inepte du légionnaire (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 6etabl., 2, p. 240).V. pourpre1B 3 a.
C.−
1. ANAT. Pourpre rétinien. Pigment rougeâtre des bâtonnets de la rétine qui intervient dans le mécanisme photochimique de la vision. Synon. rhodopsine (s.v. rhodo-).La décomposition du pourpre rétinien des bâtonnets par la lumière ainsi que sa reconstitution à l'obscurité a pu être démontrée expérimentalement (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 248).
2. CHIMIE
a) Pourpre de Cassius. Mélange d'acide stannique et d'or colloïdal, utilisé pour la décoration de la porcelaine et la teinture du verre. Il est bon de prévenir ici que ce précipité est tout-à-fait différent du pourpre de Cassius, puisqu'il n'est que de l'or métallique (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 505).Le chlorure stanneux donne un produit (...) connu sous le nom de pourpre de Cassius (Lebeau, Courtois, Pharm. chim.,t. 1, 1929, p. 383).
b) Pourpre d'indigo. Indigo sulfoné. Ainsi, des équivalents égaux d'acide et d'indigo s'appellent pourpre d'indigo (Manuel du fabricant de couleurs,t. 2, 1884, p. 320).
3. HÉRALD. Couleur rouge foncé du blason. Pourpre. Un des émaux du blason, de couleur tirant sur le violet, mélange de gueules et d'azur, représenté par des diagonales dans le sens de la barre (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 764).
4. PATHOL., vieilli. Toute maladie caractérisée par une éruption de boutons, de plaques rouges sur la peau (rubéole, rougeole, scarlatine, variole, etc.). Synon. purpura.Une langue qu'ils croyaient celle d'Hippocrate et qui n'est qu'un jargon d'officine. Les vieux noms des maladies, tels que pourpre, grenouillette (...), écrouelles (...), clou (...) furent chassés (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 36).
Prononc. et Orth. V. pourpre1. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1265 genre indéterminé « couleur rouge foncé qui tire sur le violet » (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 93, 14 : ciel de coulor de porpre); 1530 pourpre masc. (Palsgr., p. 259b); b) 1606 hérald. (Nicot); c) 1881 pourpre rétinien (H. Beaunis, Nouv. élém. de physiol. hum., Paris, J.-B. Baillière, t. 2, p. 1144); 2. 1563 zool. (Palissy, Recepte veritable ds Œuvres complètes, éd. A. France, p. 149). Même mot que pourpre1*.

POURPRE3, adj.

De couleur rouge foncé intense. Après l'enfant bleu des années précédentes, voici, cette fois, l'enfant rouge, un enfant prétentieusement posé dans un vêtement écarlate, sur un fond pourpre. − Rouge sur rouge, tel est l'exercice (Huysmans, Art mod.,1883, p. 159).On voit deux fleurs à la boutonnière du mécanicien, des œillets ou des boutons de roses pourpres, qui se penchent l'une vers l'autre comme des lèvres (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 66).En mélangeant du violet et du rouge, j'obtiens un ton pourpre, sans équivalent dans le spectre, qui fait la transition entre les deux (H. Dumas, Phys. coul.,1930, p. 5).
Hêtre* pourpre.
[P. méton., à propos du visage d'une pers.] César baissait la tête, n'écoutait point la fin de ce discours, il était pourpre. Le mot cruel : Auriez-vous le courage? avait réveillé en lui le chevalier français (Stendhal, Lamiel,1842, p. 153).Je te dis que ma mère n'a pas d'amoureux! cria Pierre, pourpre de colère et de honte (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 262).
Prononc. et Orth. : [puʀpʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. Ca 1170 purpre « de couleur rouge foncé » (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, p. 87, 475). Empl. adj. de pourpre1*.
STAT. − Pourpre1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 1 616. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 372, b) 3 437; xxes. : a) 2 551, b) 1 471.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

pourpre \puʁpʁ\ masculin

  1. Couleur pourpre. → voir l’adjectif
    • Le rousset doré. Ch. D'abord d'un beau jonquille mêlé de pourpre; ensuite brouillé d'un rouge indécis entre le pourpre et l’écarlate et d'un jaune jonquille plus ou moins foncé; […]. — (Louis Secrétan, Mycographie suisse, ou, Description des champignons qui croissent en Suisse, particulièrement dans le canton de Vaud, aux environs de Lausanne, tome 1, Genève, 1833, page 479)
    • […] là vous vous couchez au sein d’un tranquille bonheur, comme chaque soir le soleil se couche dans ses langes de pourpre et d’azur. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • E, candeur des vapeurs et des tentes,
      Lance des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles
      I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
      Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
      — (Arthur Rimbaud, Voyelles, 1883)
  2. (Zoologie) Mollusque marin de la famille des gastéropodes.
  3. (Vieilli) Maladie qui se manifeste par de petites taches pourprées sur la peau. On dit aujourd’hui, suivant les cas, fièvre scarlatine ou petite vérole.
    • Il a une grosse fièvre et l’on craint le pourpre.

Nom commun 1 - français

pourpre \puʁpʁ\ féminin

  1. Colorant de couleur rouge violacée issu du murex.
    • La même ombre chaude emplissait encore la grande salle maintenant bruyante ; mais la lumière basse du soleil couchant y soufflait des nuages de pourpre transparente et de longs rayons de cuivre où montaient des poussières. — (Pierre Louÿs, Les Aventures du roi Pausole, 1901)
    • […] ce bras exigu du transept était muni d’un autel estampé d’une croix grecque en relief sur une sphère de pourpre. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale/IV, Plon-Nourrit, 1915)
  2. Vêtement, ou étoffe, teint avec de la pourpre (1), en usage chez les anciens.
    • Les guenilles castillanes se produisent là dans toute leur splendeur. Le moindre mendiant est drapé noblement dans son manteau comme un empereur romain dans sa pourpre. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    1. Vêtement des consuls à Rome.
      • Sans doute, Clovis reçut la pourpre consulaire ; en fut-il moins roi des Francs ? Il est vrai que l'Église restait, puissante et respectée, comme si l'Empire, à force d'être divin, s'était confondu avec elle. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 141)
    2. (Par métonymie) Dignité des consuls à Rome et autres magistrats souverains.
      • Malgré tout, je suis convaincu qu’en d’autres temps, le maréchal Pétain n’aurait pas consenti à revêtir la pourpre dans l’abandon national. — (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, L’Appel, 1940-1942, Plon, 1954)
      • Chez Suétone, Scribonianus est candidat à la pourpre. — (Barbara Levick, trad. Isabelle Cogitore, Claude (Claudius), Infolio, coll. « Memoria », 2002, page 85)
    3. Vêtement des cardinaux.
      • Dubois se veut le successeur de Richelieu et de Mazarin ; il rêve de la pourpre cardinalice, mais sa vie privée milite peu en faveur d’une telle promotion. Il n’a jamais caché son goût pour les femmes. — (Évelyne Lever, La Diplomatie secrète du mystérieux abbé Dubois, dans Marianne (magazine) n° 765, 17 décembre 2011)
    4. (Par métonymie) Dignité des cardinaux.
      • Le maréchal d’Estrées obtiendra en arrivant ce qui traîne depuis deux ans, que nous t’avons nommé au cardinalat ; je commence aussi à trouver que la pourpre t’irait bien, car les taches de sang ne s’y voient pas. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
    5. (Figuré) Pouvoir, luxe.

Adjectif - français

pourpre \puʁpʁ\ masculin et féminin identiques

  1. D'un rouge soutenu, proche du cramoisi ou du violet. #965578
    • Je n’aurais jamais cru qu’une pourpre aussi subite et aussi intense pût monter au visage d’un homme. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
    • À l’entrée de sa loge, le Marseillais s’exhibait dans un smoking lavande fleuri d’un œillet pourpre. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Reine étrennait pour la circonstance une robe antipathique, d'un violet tirant trop sur le pourpre, comme d'un évêque qui veut se faire passer pour un cardinal. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
    • La salle des fêtes était habillée pour une grande cérémonie, de somptueux rideaux blancs et pourpres qui tombaient du haut plafond jusqu'au bas des portes et des fenêtres. — (Maboa Bebe, Ewande Amours, peurs, espoir, L'Harmattan Cameroun, 2014, page 7)
    • Ces restes de tissus teints en pourpre ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques dans la vallée de Timna, un ancien site de production de cuivre dans le sud d'Israël, a indiqué l'Autorité israélienne des antiquités (AIA) dans un communiqué commun avec les Universités de Tel-Aviv et de Bar Ilan. — (AFP, Israël : première découverte de tissus pourpres vieux de 3000 ans, radio-canada.ca, 30 janvier 2021)
  2. (En particulier) (Œnologie) Couleur de la robe d’un vin rouge, indiquant une meilleure maturité que la couleur grenat ; mais une maturité moindre qu’une robe de couleur rubis.
    • La robe pourpre de ce vin indique qu’il est encore jeune.
  3. (Héraldique) Voir de pourpre.
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Littré (1872-1877)

POURPRE (pour-pr') s. f.
  • 1Matière colorante d'un rouge foncé et éclatant fournie autrefois par un mollusque gastéropode, le murex brandaris, et remplacée aujourd'hui par la cochenille. Les étoffes teintes en pourpre faisaient une des parties les plus considérables du commerce ancien, surtout de celui de Tyr, dont l'industrie et l'extrême habileté avaient porté cette précieuse teinture au plus haut degré de perfection où elle pût être conduite, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. x, p. 547, dans POUGENS. La teinture en pourpre, qui n'a point été, comme on le croit, absolument perdue, ou du moins qui a été retrouvée il y a environ cinquante ans par la Société Royale de l'Angleterre, Rollin, ib. t. x. p. 553. On y trouva [à Babylone] cinq mille quintaux de pourpre d'Hermione, qui était la plus précieuse, qu'on y avait amassés pendant l'espace de 190 ans, et qui conservait encore toute sa fleur et tout son lustre, Rollin, ib. t. VI, p. 370. La pourpre illustre davantage cette belle contrée [la Syrie] ; celle de Tyr a été la première du monde ; elle était vendue à Rome, dans le VIIe siècle, mille deniers au moins la livre, Pastoret, Instit. Mém. inscr. et belles-lett. t. V, p. 128.
  • 2 Par extension, couleur rouge. Ses joues animées de la plus belle pourpre mêlée au blanc de lait le plus pur, Voltaire, Zadig, 13. Les fruits du figuier des Açores paraissaient d'une pourpre éclatante sur les rameaux ombragés, Chateaubriand, Génie, I, V, 8.
  • 3Étoffe teinte en pourpre, en usage chez les anciens. Ce n'est qu'or et que pourpre dans votre armée, Vaugelas, Q. C. III, 2. On y voit de tous côtés le fin lin d'Égypte, et la pourpre tyrienne deux fois teinte d'un éclat merveilleux, Fénelon, Tél. III. Une grande voile de pourpre flottait dans l'air au-dessus du char, Fénelon, ib. IV.
  • 4Dignité des consuls à Rome et autres magistrats souverains. Mais il peut faire aussi des consuls à son choix De qui la pourpre esclave agira sous ses lois, Corneille, Sertor. IV, 3.
  • 5 Fig. Dignité souveraine. Respectez, leur disait-il [aux princes], votre pourpre, respectez votre puissance qui vient de Dieu, et ne l'employez que pour le bien, Bossuet, Marie-Thér. Vous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous la pourpre ? Bossuet, ib. L'armée força Théodose III à prendre la pourpre, Bossuet, Hist. I, 11. Esther, disais-je, Esther dans la pourpre est assise ; La moitié de la terre à son sceptre est soumise, Racine, Esth. I, 1. Qui naquit dans la pourpre en est rarement digne, Voltaire, Brutus, II, 4.
  • 6 Fig. Dignité des cardinaux. Il [le cardinal de Retz] garde son équipage en faveur de sa pourpre ; je suis persuadée avec joie que sa vie n'est point finie, Sévigné, 197. Il [Mazarin] avait fait prendre un cours si heureux aux conseils du cardinal de Richelieu, que ce ministre se crut obligé de l'élever à la pourpre, Bossuet, le Tellier. Il [Albéroni] fut prêt d'être dégradé, et ne l'évita que par l'intérêt qu'ont tous les cardinaux de rendre la pourpre invulnérable dans ceux mêmes qui la déshonorent, Duclos, Œuv. t. V, p. 313.

    Les pourpres, les cardinaux eux-mêmes. Il a sa place dans l'œuvre [à l'église] après les pourpres et les fourrures, La Bruyère, XIV.

  • 7 S. m. Couleur d'un beau rouge foncé qui tire sur le violet. Il couvrit l'horizon d'un or brillant et pur, Pour y répandre ensuite et le pourpre et l'azur, Perrault, Poésies, dans RICHELET. C'était d'un coquillage marin du genre des buccins ou trompettes que les anciens tiraient leur beau pourpre ; et c'est encore d'un coquillage du même genre, qu'on trouva sur les côtes du Poitou, que l'illustre Réaumur avait tiré le pourpre dont je parle ici, Bonnet, Contempl. nat. V, 11. Le pourpre éblouissant, le tendre azur des cieux, Le blanc pur et le vert, sont le charme des yeux, Delille, Imag. III.
  • 8Quelques-uns admettent le pourpre dans le blason pour cinquième couleur, quoiqu'il ne soit proprement qu'un mélange des quatre couleurs reçues ; ils s'en servent pour les raisins, les mûres, etc. et le représentent par des lignes diagonales de gauche à droite.
  • 9 Terme de chimie. Le pourpre de Cassius, considéré par quelques chimistes comme un deutostannate d'or, obtenu en précipitant le chlorure d'or par le protochlorhydrate d'étain, et par d'autres chimistes comme de l'or métallique, qui ne devrait qu'à sa grande division la couleur pourpre qu'il présente ; il s'emploie dans la peinture sur porcelaine.

    Pourpre d'indigo, nom donné à l'acide sulfo-purpurique, qui est un dérivé de l'indigo.

  • 10 Adjectivement. Qui est de la couleur de la pourpre. La couleur pourpre. Un manteau pourpre. Il devint pourpre de colère. Denys le tyran voulut que chacun s'habillât d'une longue robe pourpre, Fénelon, Aristippe.

    Vaugelas, Chapelain, Ménage, Th. Corneille ne voulaient pas que pourpre fût pris adjectivement ; l'usage a décidé contre eux ; pourpre est adjectif dès le XIIIe siècle.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et vingt pailes [manteaux] et vingt samis, Cent porpres et cent osterins, Fl. et Bl. 3260. Richece ot une porpre robe, la Rose, 1059. [Le riche] Qui vestoit la porpre nobile, Ainsi com nous dist l'Evangile, Au ladre ne vout [voulut] faire bien, Mahomet, v. 306.

XVe s. De toutes ces six choses et couleurs [or, argent, gueulles, azur, sable, sinople], on en faict une quant on les mesle ensemble autant de l'ung comme de l'autre, et c'est la septieme qui, en armoirie, de son propre nom se dit pourpre, Secille, le Blason des couleurs, édit. COCHERIS, p. 47.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. POURPRE. Ajoutez :

Pourpre romaine, sorte de couleur rouge employée en teinture. La couleur connue sous le nom de pourpre romaine s'extrait du guano, Rev. Britann. avril 1874, p. 338.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

POURPRE, s. m. (Hist. nat.) coquillage operculé & univalve dont on tire cette liqueur colorante, si vantée par les anciens, & auquel les auteurs ont donné différens noms ; les uns l’ont nommé buccinum, d’autres l’ont appellé murex. On le trouve dans différentes mers, il y en a plusieurs especes ; la plus grande que l’on pêche sur nos côtes a 12 à 13 lignes de longueur, sur 7 à 8 lignes de diametre pris à l’endroit le plus gros ; ces coquillages ressemblent assez par leur forme aux limaçons des jardins ; les uns sont blancs ou bruns, d’autres ont des raies longitudinales ou transversales. Le mouvement progressif de l’animal qui habite la coquille des pourpres est le même que celui des limaçons, il se fait par le moyen d’une partie musculeuse à laquelle on peut donner le nom de pié, l’opercule tient à la face supérieure de cette partie musculeuse ; de sorte que quand l’animal s’enfonce dans sa coquille, il ferme nécessairement l’entrée, parce qu’il entraîne l’opercule.

Le réservoir de la liqueur colorante est petit, & situé sur le collier de cet animal, c’est-à-dire sur la masse de chair qui entoure le cou, comme dans le limaçon ; il est aisé d’observer ce réservoir en place, en cassant la coquille un peu au-dessous de son ouverture ; il paroît d’une autre couleur que la chair, la liqueur qui y est renfermé est d’un blanc jaunâtre, elle ressemble parfaitement au pus qui sort des ulceres ; elle a aussi quelquefois une couleur verte.

M. Duhamel qui a observé ce coquillage, attribue la cause de ce changement de couleur à quelque maladie de l’animal ; le réservoir est plus ou moins grand, il a ordinairement une ligne de largeur & 2 ou 3 de longueur ; si on répand de cette liqueur sur un linge ou sur une étoffe de soie ou de laine, elle lui donne une couleur jaunâtre semblable à celle du pus des ulceres ; si on expose ce linge à la chaleur modérée du soleil du matin, la couleur jaunâtre paroît bien-tôt verdâtre ; elle devient ensuite de couleur de citron qui se change en verd, d’abord clair & ensuite foncé ; le violet succede à cette couleur, enfin la partie imbibée du linge prend une belle couleur de pourpre. Les changemens successifs de couleurs se font plus ou moins rapidement, selon les degrés de chaleur du soleil ; on les distingue à peine quand on expose le linge aux rayons brûlans que le soleil darde en été. La chaleur du feu produit les mêmes effets, mais plus lentement ; pour avoir les changemens de couleur aussi prompts, il faut que le degré de chaleur du feu soit beaucoup plus fort que celui du soleil. La chaleur n’est cependant pas nécessaire pour faire succéder toutes ces couleurs les unes aux autres ; le grand air ou le vent suffisent. Si on n’expose au soleil qu’une partie du linge imbibée de la liqueur contenue dans le reservoir de la pourpre, la partie qui est à l’ombre reste verte, tandis que l’autre partie prend une belle couleur de pourpre.

M. de Réaumur a observé sur les côtes du Poitou, de petits grains qu’il soupçonne être des œufs de poissons, & qui teignent en couleur de pourpre les linges qui en sont imprégnés, comme la liqueur des vraies pourpres ; ces grains ont la forme d’une boule alongée dont le petit diametre a un peu plus d’une ligne, & le plus grand deux lignes ou deux lignes & demie, on trouve une très-grande quantité de ces grains collés sur certaines pierres. M. de Réaumur a observé que les pourpres s’assembloient en grand nombre autour de ces pierres, ce qui lui a fait soupçonner que ces grains pourroient être les œufs des pourpres mêmes, mais il n’a jamais pu confirmer ces conjectures. La liqueur que contiennent ces grains est blanche ; elle rend d’abord un peu jaune le linge sur lequel on en laisse tomber, & au bout de deux ou trois minutes le linge prend une belle couleur de pourpre pourvû qu’il soit exposé en plein air, car M. de Réaumur a éprouvé qu’il ne se coloroit aucunement dans une chambre, quoique les fenêtres fussent ouvertes. Mém. de l’acad. royale des Sciences, ann. 1711. & 1736.

Pourpre, (Littéral.) les anciens ont tous connu les étoffes de laine, teintes en pourpre ; j’ai déja dit que cette couleur étoit employée chez les Hébreux, dans les ornemens du grand prêtre, elle entroit aussi dans plusieurs ouvrages du tabernacle. On la tiroit des deux petits coquillages de mer nommés le murex & le purpura ; tous les deux sont univalves, alongés en voûte, terminés en pointe, & hérissés de piquans ; ils contiennent un petit poisson, dont le suc servoit à la teinture pourpre. La pêche de ces deux coquillages se faisoit sur les côtes de Phénicie, d’Afrique, de Grece, & autour de quelques îles de la Méditerranée.

Les Grecs nommoient ἁλουργίδες, les habits teints dans cette pourpre marine, & cette couleur étoit affectée particulierement au vêtement du roi de Perse ; les autres grands seigneurs de l’état portoient à la vérité des robes pourpres, mais d’une teinture différente.

Les Tyriens excelloient dans l’art de teindre la pourpre, soit par quelques secrets particuliers, soit qu’ils donnassent à leur pourpre plus de teint qu’aux pourpres ordinaires ; de-là vient qu’on lit dans les poëtes Tyrioque ardebat murice lana. Horace appelle la pourpre par excellence lana tyria ; Virgile, sarranum ostreum ; Juvenal, sarrana purpura. La beauté & la rareté de cette couleur l’avoient rendu propre aux rois de l’Asie, aux empereurs romains & aux premiers magistrats de Rome. Les dames même n’osoient l’employer dans leurs habits ; elle étoit reservée pour les robes prétextes de la premiere magistrature. De-là viennent ces expressions vestis purpurea, pour signifier une robe éclatante, & au figuré un sénateur, un consul.

Il y avoit des pêcheurs pour le coquillage qu’on nommoit purpurarii piscatores, des teinturiers en pourpre, tinctores purpurarii, des magasins de pourpre, officina purpuraria.

Alexandre s’étant rendu maître de Suze, trouva dans le château cinquante millions d’argent monnoyé : outre une si grande quantité de meubles, & d’autres richesses, qu’on ne pouvoit les nombrer, dit Plutarque ; entr’autres effets des plus précieux, on y trouva cinq mille quintaux de la riche pourpre d’Hermion, qu’on y avoit rassemblée pendant plus d’un siecle, & qui conservoit encore tout son lustre. On concevra quelle immense richesse c’étoit, quand on saura que cette pourpre se vendoit jusqu’à cent écus la livre, ce qui feroit sur ce pié cent cinquante millions de notre monnoie. Ainsi les trésors immenses que plusieurs rois avoient formés pendant des siecles, passerent dans une heure de tems entre les mains d’un seul prince étranger.

On avoit extrèmement perfectionné chez les anciens les teintures en pourpre, dont on faisoit diverses nuances, depuis le violet mêlé de rouge, jusqu’au rouge clair le plus brillant. Les Romains vouloient que la pourpre frappât doucement & agréablement la vûe d’une maniere moins vive, que ne fait le rubis, & c’est aussi le goût moderne pour l’écarlate. La pourpre & le murex servent encore aujourd’hui en Sicile à la teinture ; on tire également cette couleur du buccin. A Panama dans le Pérou sur la mer du Sud, on tire une couleur pourpre de la coque persique que l’on appelle pourpre de Panama, & dont on teint les étoffes de coton, faites de fils de plantes. Mais toute l’Europe fait la couleur pourpre beaucoup mieux, & dans toutes sortes de nuances, avec la cochenille ou la graine d’écarlate, & un pié de pastel ; il est vraissemblable que la pourpre ancienne n’étoit pas plus belle que la nôtre, & qu’on n’a cessé de s’en servir, que parce que la pourpre moderne se fait à moins de frais, & est plus éclatante.

On trouve dans les mers des Indes occidentales espagnoles, une espece de poisson à coquille, de la gueule duquel on tire une teinture de pourpre, qui ne cede point à celle des anciens. Les îles Antilles françoises ont aussi leur pourpre marine ; le poisson dont on la tire s’appelle burgau de teinture, il est de la grosseur du bout du doigt, & ressemble aux limaçons qu’on nomme des vignaux. Sa chair est blanche ; ses intestins sont d’un rouge très-vif, dont la couleur paroît au travers de son corps, & c’est ce qui teint l’écume qu’il jette quand il est pris ; cette écume étant reçue sur un linge, se change en un rouge de pourpre en se séchant, mais elle s’affoiblit peu-à-peu, & se dissipe entierement à mesure qu’on lave le linge qui en a été teint.

Le pere Labatte dit qu’on trouve encore aux Antilles une plante qui donne une teinture pourpre, & qu’il appelle par cette raison lianne à sang. Cette plante, quand on la coupe sur pié, jette une liqueur rouge comme du sang de bœuf, & teint les toiles qu’on y trempe d’un rouge vif ; mais cette teinture a le même défaut que celle qui vient de l’écume du coquillage dont nous venons de parler, c’est-à-dire qu’elle n’est pas durable, qu’elle se décharge & se dissipe finalement, en lavant l’étoffe de laine, de coton, ou de fil qui en est teint. (D. J.)

Pourpre, (Critiq. sacrée.) l’étoffe, l’ouvrage teint en pourpre est mis dans l’Ecriture, comme dans les auteurs profanes, pour le coquillage qui donne cette couleur. Vous recevrez d’eux de la pourpre, dit Moise. Exod. xxv. 4, c’est-à-dire les étoffes de cette couleur pour les ornemens du grand prêtre. Pourpre signifioit aussi la robe dont se servoient par distinction les rois, & ceux à qui ils accordoient cet honneur, d’où vient qu’on les appelloit purpurati ; dans la suite, toutes les personnes opulentes porterent des robes teintes en pourpre. Le mauvais riche de l’Ecriture étoit vêtu de pourpre & de fin lin. Luc, xvj. 19. les payens en revêtoient aussi leurs idoles, comme on le voit dans Jérémie, x. 9. (D. J.)

Pourpre minéral, (Chimie.) c’est ainsi qu’on nomme une couleur d’un beau rouge pourpre, qui se fait par le moyen d’une dissolution d’or précipitée par le moyen d’une dissolution d’étain. On a fait jusqu’ici un très-grand mystère de la préparation de cette couleur ; mais M. de Montamy, premier maître d’hôtel de M. le duc d’Orléans à qui les arts sont redevables de la découverte des plus parfaites couleurs pour l’émail & la porcelaine, a trouvé plusieurs moyens de faire cette belle couleur. Voici son procédé.

On fait dissoudre de l’or dans de l’eau régale faite avec parties égales d’esprit de nitre & d’esprit de sel, on garde cette dissolution pour en faire usage, ensuite on fait dissoudre de l’étain de la meilleure qualité dans un acide quelconque bien affoibli avec de l’eau, afin que la dissolution se fasse lentement.

Lorsqu’on voudra faire du pourpre minéral, on prendra de l’eau pure distillée, on en remplira un matras ou une bouteille ; sur cette quantité d’eau on mettra quelques gouttes de la dissolution d’or, on remuera bien la bouteille pour que le mélange s’incorpore parfaitement, par ce moyen l’eau ne sera presque point colorée. Alors on trempera un tuyau de verre dans la dissolution d’étain, & on le remuera dans l’eau où l’on a mis de l’or dissout. On réïterera plusieurs fois cette opération jusqu’à ce qu’on voie des nuages pourpres se former dans cette eau ; ce sera un signe que la couleur sera faite. Alors on couvrira le matras pour le garantir des ordures, & l’on donnera le tems à la couleur de se précipiter, ce qui se fera quelquefois très-lentement. Lorsque la précipitation se sera faite, on trouvera au fond du matras une fécule ou un dépôt d’un très-beau rouge pourpre qui sera plus ou moins vif, selon la nature du dissolvant dans lequel on aura fait dissoudre l’étain, & selon que l’opération aura été faite avec soin ; il faut surtout que le dissolvant de l’étain soit bien affoibli, & que la dissolution d’or soit étendue dans beaucoup d’eau.

On édulcorera la fécule rouge qui se sera précipitée avec de l’eau chaude que l’on y versera à plusieurs reprises ; on la fera sécher & on la conservera pour en faire usage. Cette couleur est très-belle, on peut l’employer sur les émaux & la porcelaine en la mêlant avec des fondans convenables ; elle s’étend avec beaucoup de facilité, & l’action du feu ne lui fait souffrir aucune altération.

Poupre, s. m. terme de Blason, le pourpre est composé de l’azur, de gueule, du sable & du sinople, & il est en barre dans les armes de ceux qui en portent. On dit en parlant blason, parti de pourpre & d’hermine…… il porte de pourpre au chevron abaissé d’or.

Pourpre, le, (Médec.) éruption exanthémateuse qui se fait indistinctement sur tout le corps, & qui est souvent accompagnée d’une fievre aiguë & maligne, & est quelquefois sans fievre ; cette éruption pourpreuse est tantôt rouge, tantôt blanche, tantôt avec des petits boutons, comme ceux de la rougeole, & tantôt ce sont de petites vésicules contenant une sérosité âcre & rongeante : nous allons entrer dans tous les détails de cette maladie au mot Pourprée, fiévre, (Médec.)

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Étymologie de « pourpre »

Bourg. porpre ; provenç. porpra, polpra ; espagn. purpura ; ital. porpora ; du lat. purpura ; grec, πορφύρα.

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(Nom et adjectif) (XIIe siècle) Du latin purpura, lui-même issu du grec ancien πορφύρα, porphýra (« porphyre »).
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Phonétique du mot « pourpre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
pourpre purpr

Fréquence d'apparition du mot « pourpre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « pourpre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « pourpre »

  • L'automne a beau se parer, comme une vieille coquette, s'orner de feuillages pourpres ou mordorés, il n'est que leurre et trompe-l'oeil.
    Harry Bernard — Juana, mon aimée
  • Nike, l'équipementier du club romain, a décidé de concocter un maillot avec un col polo avec des boutons, relativement sobre mais sublimé par un choix de couleur astucieux : ivoire/pourpre. L'ivoire recouvre la majorité du maillot tandis que l'on retrouve des détails pourpres comme le col polo, le bout des manches et les bandes en éclair sur les côtes. À noter qu'une fine rayure orange est aussi présente sur le col polo.
    Foot Mercato : Info Transferts Football - Actu Foot Transfert — L'AS Rome dévoile un très joli maillot extérieur pour 2020/2021
  • Découvrez la nouvelle cinématique Fleur spirituelle 2020 (Spirit Blossom) intitulée « Frères de la Lame pourpre », une vidéo qui présente officiellement le nouveau champion de la Faille de l'inovateur, Yone, le frère de Yasuo.
    Team aAa — Frères de la Lame pourpre - Cinématique de la Fleur spirituelle 2020
  • Mohamed Ghassen Nouira, artisan tunisien, près d'une boîte remplie de fils et de tissus teints en pourpre, dans son atelier à Tunis, le 11 juillet 2020
    Courrier picard — En Tunisie, un passionné de la pourpre ressuscite ce pigment antique
  • Alors que le festival de la Fleur Spirituelle vient de débuter, Riot Games dévoile les "Frères de la Lame pourpre", une vidéo cinématique de 10 minutes qui explore les origines de Yasuo et de son frère, le 150ème champion de la franchise, Yone.
    JeuxOnLine — League of Legends - Les "Frères de la Lame pourpre", cinématique de la Fleur spirituelle 2020 de League of Legends - JeuxOnLine
  • La digitale pourpre ou digitalis purpurea de son nom scientifique est une plante appartenant à la famille des Scrofulariacées. Elle est aussi communément appelée queue de loup, gant de renard ou gant de Notre-Dame. Il s’agit d’une plante bisannuelle pouvant atteindre 1,6 m de hauteur. Originaire de l’Europe de l’Ouest, cette plante est surtout cultivée à des fins ornementales. Ses propriétés médicinales n’ont été découvertes que vers la fin du XVIe siècle. Cette plante contient des glucosides cardiotoniques comme la dioxine, la digitaline, et le latanoside. Elle renferme également des flavonoïdes et des saponines.
    Presse santé — Les effets de la digitale pourpre sur la santé générale, la santé cardiaque
  • Ceux qui volent des individus passent leurs vies au cachot, couverts de chaînes ; ceux qui volent l’Etat vont vêtus d’or et de pourpre.
    Caton l’Ancien
  • Le singe est toujours singe, fût-il vêtu de pourpre.
    Proverbe grec antique
  • L'automne a beau se parer, comme une vieille coquette, s'orner de feuillages pourpres ou mordorés, il n'est que leurre et trompe-l'oeil.
    Harry Bernard — Juana, mon aimée
  • Le singe est toujours singe, fût-il vêtu de pourpre.
    Proverbe grec antique
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Traductions du mot « pourpre »

Langue Traduction
Anglais purple
Espagnol púrpura
Italien viola
Allemand lila
Chinois 紫色
Arabe أرجواني
Portugais roxa
Russe пурпурный
Japonais 紫の
Basque morea
Corse purpura
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Synonymes de « pourpre »

Source : synonymes de pourpre sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot pourpre au scrabble : 11 points

Pourpre

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