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Carmin

Variantes Singulier Pluriel
Masculin carmin carmins

Définitions de « carmin »

Trésor de la Langue Française informatisé

CARMIN, subst. masc.

A.− Matière colorante de la gamme des rouges, tirée à l'origine de la cochenille. Carmin de cochenille. On emploie le carmin pour peindre en miniature (Ac.1798-1932).Le carmin est un rouge vif mais très peu solide et souvent falsifié (Ch. Coffignier, Manuel du peintre,1925, p. 130).
SYNT. Carmin fin, ordinaire. [Céram.] Carmin tendre, dur, cramoisi (couleurs allant du rose au pourpre, empl. par les peintres en porcelaine). [Teinturerie] Carmin de carthame, de garance, d'indigo ou carmin bleu, de naphtaline, d'orseille, de pourpre.
B.− P. méton. Couleur rouge vif du carmin. Lèvres de carmin (Ac. 1835-1932). Les ongles teintés de carmin (G. Roy, Bonheur d'occasion,1945, p. 313).En appos. Une étoffe de couleur carmin, des couleurs rouge-carmin :
C'est sur la nature et la surprenante vertu du rouge que l'œil hésitait tout d'abord. Ce n'était pas le carmin et non certes le vermillon. Ce n'était pas, ce ne pouvait être la garance ni la cochenille. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 7.
Emploi adj. inv. Qui a la couleur du carmin. Des lèvres carmin, une robe carmin.
Rem. 1. Eau carminative. Eau donnant un beau teint carminé. Il [Birotteau] appliqua le procédé de la pâte pour les mains à une eau pour le teint qu'il nomma l'eau carminative (Balzac, César Birotteau, 1837, p. 45). 2. Chim. Carmine, subst. fém. Principe colorant de la cochenille (cf. J.-B. Kapeler, J.-B. Caventou, Manuel des pharmaciens et des droguistes, t. 1, 1821, p. 208). Synon. carméine. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. et repris par Quillet 1965.
Prononc. et Orth. : [kaʀmε ̃]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 subst. charmin (B. de Sainte-Maure, Troie, vers 7878 ds T.-L., s.v. charmin); 2. 1779 adj. (Buffon, Hist. naturelle des oiseaux, t. 6, p. 57 : le colibri à gorge carmin). Peut-être issu du croisement de l'ar. qirmiz « cochenille » (alkermès*) et du lat. minium « minium, vermillon » bien qu'un lat. médiév. carminium ne semble nulle part attesté (cf. lat. médiév. carmin, ca 1100 Theophilus ds Mittellat. W. s.v. *carminium, 291, 19-20); aussi Cor., s.v. carmín et carmesí propose-t-il l'hyp. suiv. : le fr. carmin serait un dér. en -in de l'a. fr. *carme et celui-ci un empr. à l'esp. carmez (Léon, xes.), de l'hispano-ar. qármaz (ar. class. qirmiz) « cochenille ». Fréq. abs. littér. : 127. Bbg. Lammens 1890, p. XIX (s.v. alkermès). − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 447. − Walter (R.). Einige Bemerkungen zum romanischen Wortschatz gelehrtlateinischer Herkunft. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, p. 136.

Wiktionnaire

Nom commun - français

carmin \kaʁ.mɛ̃\ masculin

  1. Colorant d’un rouge profond tiré en général de la cochenille du chêne kermès.
    • Ce mélange est coloré avec 1 centimètre cube de teinture d’éosine ou de carmin et on le parfume avec 3 grammes par kilo de mélange de parfum artificiel, comme la muguettine principe. — (Marcel Hégelbacher; La Parfumerie et la Savonnerie., 1924, page 149)
    • D'après MM. Pelletier et Caventou, le carmin est un composé de la matière colorante de la cochenille, d'une matière animale qui y est également renfermée, et des éléments du sel qu'on y ajoute pour en déterminer la précipitation. — (Dictionnaire des arts et manufactures, tome A-F, Paris, L. Mathias, 1845, page 617)
    • Seize jours après l'injection, les ganglions prépectoraux sont encore les seuls où le carmin soit visible à l'œil nu, mais on le retrouve, au microscope, dans les ganglions œsophagiens et bronchiques. — (Comptes rendus hebdomadaires des séances et mémoires de la Société de biologie, G. Masson, 1907, vol.62, page 349)
  2. Couleur rouge vif profond.
    • Les joues flambaient d'un joyeux carmin. — (Alphonse Allais, À se tordre, 1891)
    • La porte du pullman de queue, fermée à clef, s'ouvrit : superbement, admirablement vide, la voiture offrait à ses visiteurs impromptus le plus admirable décor de marqueterie en bois de rose — jaune citron et carmin pâle — qui se pût imaginer. — (Pierre-Jean Remy, Orient-Express, vol.2, Albin Michel, 1984)
  3. (Entomologie) Goutte-de-sang.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)

Adjectif - français

carmin \kaʁ.mɛ̃\ invariable

  1. Rouge profond, très légèrement violacé. #960018
    • Le colibri à gorge carmin.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CARMIN. n. m.
Matière colorante, d'un rouge éclatant, qu'on obtient principalement de la cochenille. On emploie le carmin pour peindre en miniature. Fig., Des lèvres de carmin, Des lèvres d'un rouge très vif.

Littré (1872-1877)

CARMIN (kar-min) s. m.
  • Rouge éclatant qu'on tire principalement de la cochenille. Vos traits… le soir embellis de tout l'art du matin, N'avaient de rose, hélas ! qu'un peu trop de carmin, Chénier, 162.

    Fig. Des lèvres de carmin. L'occident amincit sa frange de carmin, Hugo, F. d'aut, 37.

    Adjectif invariable désignant la couleur du carmin. Le colibri à gorge carmin. Des draps carmin. Des robes carmin.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CARMIN. Ajoutez :
2Carmin de safranum, voy. SAFRANUM au Dictionnaire et au Suppl.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

CARMIN, s. m. (Peinture & Chimie.) c’est une espece de laque très-fine & fort belle, de couleur rouge fort éclatante & précieuse, dont on ne fait guere d’usage que dans la mignature & peinture en détrempe. Comme elle n’a pas beaucoup de corps, non plus que toutes les laques, on ne peut la glacer sur le blanc.

Pour faire le carmin, prenez cinq gros de cochenille, trente-six grains de graine de choüan, dix-huit grains d’écorce de raucour, & dix-huit grains d’alun de roche ; pulvérisez chacune de ces matieres à part dans un mortier bien net ; faites bouillir deux pintes & demie d’eau de riviere ou de pluie bien claire dans un vaisseau bien net, & pendant qu’elle bout versez-y le choüan, & le laissez bouillir trois bouillons, en remuant toûjours avec une spatule de bois, & passez promptement par un linge blanc : remettez cette eau passée dans un vaisseau bien lavé, & la faites bouillir ; quand elle commencera à bouillir, mettez-y la cochenille, & la laissez bouillir trois bouillons ; puis vous y ajouterez le raucour, & lui laisserez faire un bouillon : enfin vous y verserez l’alun, & vous ôterez en même tems le vaisseau de dessus le feu ; vous passerez promptement la liqueur dans un plat de fayence ou de porcelaine bien net, & sans presser le linge : vous laisserez ensuite reposer la liqueur rouge pendant sept à huit jours, puis vous verserez doucement le clair qui surnage, & laisserez sécher le fond ou les feces au soleil ou dans une étuve ; vous les ôterez ensuite avec une brosse ou plume, & ce sera du carmin en poudre très-fine & très-belle en couleur.

Remarquez que dans un tems froid on ne peut pas faire le carmin, attendu qu’il ne se précipite pas au fond de la liqueur, mais fait une espece de gelée & se corrompt.

La cochenille qui reste dans le linge après avoir passé la liqueur, peut être remise au feu dans de nouvelle eau bouillante, pour en avoir un second carmin ; mais il ne sera ni si beau, ni en si grande quantité que le premier.

Enfin la cochenille qui reste dans le linge, & la liqueur rouge qui surnage au carmin, peut se mêler avec la teinture de bourre d’écarlate, pour en faire la laque fine. Voyez l’article Laque, & la suite de celui-ci.

Autre maniere. Prenez trois chopines d’eau bien pure, c’est-à-dire, trois livres pesant ; mettez-les dans un pot de terre vernissé ; placez ce pot devant un feu de charbon ; ajoûtez-y aussi-tôt un grain au plus de graine de choüan : quand ce mêlange bouillira fortement, passez-le par un tamis serré, & remettez cette premiere eau dans le même pot sur le feu, y ajoûtant aussi-tôt deux gros de cochenille mesteque, & remuant le tout une fois avec une spatule. Quand ce nouveau mêlange bouillira bien fort, ajoûtez-y un grain d’autour, & immédiatement ensuite huit grains de creme de tartre pilée, autant de talc blanc, & autant d’alun de Rome broyé ; laissez bouillir le tout pendant deux à trois minutes ; éloignez-le ensuite du feu, & le laissez refroidir sans y toucher, jusqu’à ce qu’il soit tiede, alors l’eau paroîtra plus rouge que l’écarlate : passez la tiede au-travers d’un linge net un peu fin, dans un plat de fayence ; laissez le marc au fond du pot pour le passer & presser à part dans un autre plat ; ce qui vous donnera le carmin commun : laissez reposer vos plats pendant trois jours ; décantez-en l’eau, le carmin restera au fond des plats : faites-le sécher à l’ombre & à l’abri de toute poussiere, & quand il sera sec, enlevez-le avec une petite brosse ; vous aurez dix-huit à dix-neuf grains de beau carmin, sans compter le commun.

Observez que le talc blanc doit être purifié de la maniere suivante pour l’opération qu’on vient de dire. Prenez du talc, calcinez-le dans un bon feu, jettez-les ensuite dans de l’eau, remuez & délayez avec les mains ; quand l’eau paroîtra blanche, enlevez-la avec une tasse, & la passez par un tamis dans un grand vaisseau, où vous la laisserez reposer pendant deux heures ; le talc se précipitera au fond du vaisseau : dont vous décanterez l’eau, faites sécher ce sédiment, ce sera le talc dont vous employerez huit grains au carmin.

Quoique les méthodes précédentes puissent être bonnes, nous conseillons au lecteur de donner la préférence à celle qui suit ; elle est de Kunckel. Voici comment cet auteur enseigne à faire le carmin.

« Prenez, dit-il, quatre onces de cochenille, une livre d’alun, de laine bien fine & bien nette une demi-livre, de tartre pulvérisé une demi-livre, de sort de froment huit bonnes poignées ; faites bouillir le son dans environ vingt-quatre pintes d’eau, ou plus ou moins à volonté ; laissez reposer cette eau pendant une nuit, pour qu’elle devienne bien claire ; & pour la rendre encore plus pure, filtrez-la : prenez un chaudron de cuivre assez grand pour que la laine y soit au large ; versez dessus la moitié de votre eau de son, & autant d’eau commune, à proportion de la quantité de laine que vous aurez à y faire bouillir ; mettez-y l’alun, le tartre, & la laine ; ensuite vous ferez bouillir le tout pendant deux heures, en observant de remuer la laine de bas en haut ou de haut en bas, afin qu’elle se nettoye parfaitement ; mettez la laine, après qu’elle aura bouilli le tems nécessaire, dans un filet, pour la laisser égoutter : prenez pour lors la moitié qui vous reste de votre eau de son, joignez-y vingt-quatre pintes d’eau commune, & faites-les bien bouillir ; dans le fort de la cuisson mettez-y la cochenille pulvérisée au plus fin, mêlée avec deux onces de tartre ; il faut remuer sans cesse ce mêlange pour l’empêcher de fuir : on y mettra la laine, on l’y fera bouillir pendant une heure & demie, en observant de la remuer, comme il a déjà été dit ; lorsqu’elle aura pris couleur, on la remettra dans un filet pour égoutter ; elle aura pour lors une belle couleur écarlate.

» Voici la maniere de tirer la laque ou le carmin de cette laine ainsi colorée. Prenez environ trente-deux pintes d’eau claire, faites-y fondre assez de potasse pour en faire une lessive fort acre ; purifiez cette lessive en la filtrant ; faites-y bouillir votre laine jusqu’à ce qu’elle ait perdu toute sa couleur, & soit devenue toute blanche, & que la lessive se soit chargée de toute sa teinture ; pressez bien votre laine, & passez la lessive par la chausse ; faites fondre deux livres d’alun dans de l’eau, versez cette solution dans la lessive colorée ; remuez bien le tout ; par cette addition la lessive se caillera & s’épaissira ; repassez-la à la chausse, elle sortira toute claire & pure : si elle étoit encore chargée de couleur, il faudroit la remettre bouillir, & y ajoûter encore de l’alun dissous ; elle achevera de se cailler, & le carmin ou la laque ne passera point, mais restera dans la chausse. On aura soin de verser à plusieurs reprises de l’eau fraîche par-dessus, pour achever d’en ôter l’alun ou les sels qui pourroient y être restés : on fait sécher ensuite la couleur, qu’on réserve pour l’usage, après l’avoir réduite en une poudre impalpable. Si dans l’opération on trouvoit que l’eau se fût trop diminuée par la cuisson, il faudra bien se garder d’y verser de l’eau froide ; mais il faut dans ce cas n’y mettre que de l’eau bouillante ».

Si on vouloit faire du carmin à moins de frais, & sans se donner la peine de commencer par teindre la laine, il n’y auroit qu’à faire bouillir dans la lessive susdite de la bourre tontisse de drap écarlate, & procéder en toutes choses de la maniere qu’on vient de décrire. Kunckel dit avoir souvent fait ces deux opérations & toûjours avec succès. Voyez ses remarques sur l’art de la Verrerie d’Antoine Néri, liv. VII.

On contrefait le carmin avec du bois de Brésil ou de Fernambouc ; on les pile pour cet effet dans un mortier, on les met tremper dans du vinaigre blanc ; on fait bouillir ces matieres, & l’écume qui en vient donne une espece de carmin : mais il n’approche nullement de la beauté de celui que nous venons d’indiquer. On tire aussi une couleur rouge des grains de kermès & de la garance. Voyez l’art. Rouge. (—)

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Étymologie de « carmin »

Bas-lat. carmesinus ; de même radical que cramoisi (voy. ce mot).

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(XIIe siècle)[1] Étymologie discutée :
  1. Peut-être[1] issu du croisement de l’arabe قِرْمِز, qirmiz (« kermès ») et du latin minium (« minium, vermillon ») mais le latin médiéval carminium ne semble nulle part attesté[1] ;
  2. Apparenté à cramoisi[2], forme contractée de l’ancien français carmesin[2], de l’espagnol carmesí[1].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « carmin »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
carmin karmɛ̃

Fréquence d'apparition du mot « carmin » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « carmin »

  • « Le marché Alternative carmin mondial croît à un TCAC élevé au cours de la période de prévision 2020-2026. L’intérêt croissant des particuliers pour cette industrie est la principale raison de l’expansion de ce marché. Selon le Rapport, le marché Alternative carmin devrait croître à un TCAC de xx % au cours de la période de prévision (2019-2027) et dépasser une valeur de XX USD d’ici la fin de 2027. »
    Thesneaklife — Marché alternatif mondial du carmin 2020 – Impact du COVID-19, analyse de la croissance future et défis | Chr. Hansen, Sensient Technologies, Kalsec, DDW The Color House, ADM – Thesneaklife
  • Selon le Rapport, le marché Alternative carmin devrait croître à un TCAC de xx % au cours de la période de prévision (2019-2027) et dépasser une valeur de XX USD d’ici la fin de 2027.
    Thesneaklife — Marché alternatif mondial du carmin 2020 – Impact du COVID-19, analyse de la croissance future et défis | Chr. Hansen, Sensient Technologies, Kalsec, DDW The Color House, ADM – Thesneaklife

Traductions du mot « carmin »

Langue Traduction
Anglais carmine
Espagnol carmín
Italien carminio
Allemand karmin
Portugais carmim
Source : Google Translate API

Synonymes de « carmin »

Source : synonymes de carmin sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot carmin au Scrabble ?

Nombre de points du mot carmin au scrabble : 10 points

Carmin

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