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Pencher
Sommaire
- Définitions de « pencher »
- Étymologie de « pencher »
- Phonétique de « pencher »
- Fréquence d'apparition du mot « pencher » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « pencher »
- Citations contenant le mot « pencher »
- Images d'illustration du mot « pencher »
- Traductions du mot « pencher »
- Synonymes de « pencher »
- Antonymes de « pencher »
- Combien de points fait le mot pencher au Scrabble ?
Définitions de « pencher »
Trésor de la Langue Française informatisé
PENCHER, verbe
Wiktionnaire
Verbe - français
pencher \pɑ̃.ʃe\ transitif, intransitif, ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se pencher)
-
Incliner ; baisser quelque chose de quelque côté ; mettre quelque chose hors d’aplomb.
- Abrité par des roseaux, le chasseur guette les canards du fond de sa barque, que dépassent seulement la visière d’une casquette, le canon du fusil et la tête du chien flairant le vent, happant les moustiques, ou bien de ses grosses pattes étendues penchant tout le bateau d’un côté et le remplissant d'eau. — (Alphonse Daudet, En Camargue, in Lettres de mon moulin, Gallimard Folio 1999, page 301)
- Pencher la tête, le corps.
- Pencher un vase.
- Plier les branches d’un arbre et les pencher.
- Il fit oui-oui, de la tête, revint au lit, se pencha : le cadavre refroidissait. — (Michel del Castillo, Le Vent de la nuit, éditions René Julliard, 1972, quatrième livre, dix-neuvième chapitre)
- Penchez-vous que je rajuste votre coiffure.
- Airs penchés : Mouvements affectés de la tête ou du corps, que l’on fait pour se donner un air tendre ou mélancolique. Elle a des airs penchés.
- Il prend des airs penchés.
-
(Intransitif) Se dit de tout ce qui est hors de son aplomb, hors de la ligne perpendiculaire ; de tout ce qui n’est pas de niveau, qui va en descendant.
- Un arbre qui penche.
- Le mur penche un peu de ce côté-là.
- Il penche vers le nord.
- Le terrain va en penchant.
- Cette balance penche sensiblement.
- Aucune raison ne le faisait pencher d’un côté plutôt que d’un autre.
-
(Intransitif) (Figuré) Être porté à quelque chose ; être enclin à.
- Varlin avait dit, le 29 avril 70, salle de la Marseillaise : « […]. Nous savons à quoi nous en tenir sur la Providence qui a toujours penché du côté des millions. Le bon Dieu a fait son temps, en voilà assez ; […] ». — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, p.21)
- Hier, en France, il fallait être humanitaire, kantien, philosémite. Actuellement, la mode, chez nous, penche vers un christianisme édulcoré. — (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, p.43)
- Fait curieux, la belle-mère ne renchérit pas. Dans la querelle familiale, elle pencherait au contraire pour la gendresse. — (Michel Jeury, Les beaux jours du Docteur Nicolas, Robert Laffont, 2010, chap.7)
-
Le commissaire me prenait pour une bille ou bien il avait des trous de mémoire, je penchais plutôt pour la première solution, alors je répétai sans m'énerver, que ça soit naturel :
– Non, il était en costard, je crois vous l'avoir déjà dit, non ? — (Pascal Dessaint, Les Hommes sont courageux, Éditions Rivages, 2013) - Cet état penche vers sa chute, vers sa ruine : Il est en danger d’être ruiné, détruit.
- Faire pencher la balance : Faire qu’une personne, qu’une chose, qu’un avis, qu’une considération l’emporte sur l’autre.
- (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, ne pas courir droit, avoir une trajectoire inclinée vers un côté, généralement sous le coup de la fatigue.
-
(Pronominal) S’incliner vers le bas ou de côté, se baisser.
- Julien se pencha dans la salle en s’appuyant assez impoliment sur le devant de la loge. — (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, page 423)
- Vous étiez seul avec lui, alors vous prîtes un pistolet dans vos fontes, et, tandis qu’il se penchait, vous lui brisâtes les reins. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Presque aussitôt, en un décolletage inélégant, Bert se penchait au-dessus de la table, sur laquelle il étalait une liasse de plans. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 397 de l’édition de 1921)
-
(Pronominal) (En parlant de choses) Être mis, se mettre dans une position oblique, inclinée, vers le bas.
- Les garde-fous plantés d’herbes vivaces et de mousses veloutées se penchent sur la rivière et ne tombent point. — (Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836, page 31)
- La grande flamme se pencha dans toute sa hauteur vers le mur du fond. — (Charles Ferdinand Ramuz, La Grande Peur dans la montagne, 1926, page 112)
-
(Pronominal) Se pencher sur : Manifester attention et intérêt pour quelque chose, se consacrer à l’étude de quelque chose.
- Se pencher sur un problème, sur un cas.
- Des hommes qui ont d’autres chats à fouetter que de se pencher sur leurs frémissements intimes. — (Nathalie Sarraute, Ère soupçon, 1956, page 86)
- On peut […] se livrer à un examen critique du système. Cet examen a d’ailleurs été entrepris par de nombreux auteurs. En général, ils se sont penchés à la fois sur la légalité et sur la légitimité du gouvernement de Vichy. — (Vedel, Droit constitutionnel, 1949, page 276)
-
(Pronominal) Avoir, manifester une attitude bienveillante envers quelqu'un, parfois avec une idée de condescendance.
- Moi, pour aider le peuple à résoudre un problème, Je me penche vers lui. Commencement : je l’aime. — (Hugo, L’Année terrible, 1872, page 325)
- Après le vote sur le relèvement d’indemnité, l’abbé Lemire me dit : −J’ai voté pour… il faut toujours se pencher sur le plus humble. −Ici, monsieur l’abbé, c’est pour lui prendre son porte-monnaie. — (Maurice Barrès, Cahiers, t. 6, 1907, page 66)
- Elle était si heureuse, si égoïstement heureuse, qu’elle ne se pencha pas une minute vers les sublimes détresses qui l’entouraient. — (Alphonse Daudet, Rois en exil, 1879, page 416)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Incliner, baisser quelque chose de quelque côté, mettre quelque chose hors d'aplomb. Pencher la tête, le corps. Pencher un vase. Plier les branches d'un arbre et les pencher. Dans ce sens, il se dit en parlant des Personnes. Se pencher sur le bord d'une fontaine. Penchez-vous que je rajuste votre coiffure. Fam., Airs penchés, Mouvements affectés de la tête ou du corps, que l'on fait pour se donner un air tendre ou mélancolique. Elle a des airs penchés. Il prend des airs penchés.
PENCHER est aussi intransitif et se dit de Tout ce qui est hors de son aplomb, hors de la ligne perpendiculaire; de Tout ce qui n'est pas de niveau, qui va en descendant. Un arbre qui penche. Le mur penche un peu de ce côté-là. Il penche vers le nord. Le terrain va en penchant. Cette balance penche sensiblement. Fig., Aucune raison ne le faisait pencher d'un côté plutôt que d'un autre. Fig., Cet État penche vers sa chute, vers sa ruine, Il est en danger d'être ruiné, détruit. Fig., Faire pencher la balance, Faire qu'une personne, qu'une chose, qu'un avis, qu'une considération l'emporte sur l'autre.
PENCHER, intransitif, signifie au figuré Être porté à quelque chose. La plupart des juges penchaient à le renvoyer absous. Il penche plus volontiers vers la clémence que vers la rigueur. Voilà deux avis, deux partis différents; vers lequel penchez-vous? De quel côté penchez-vous?
Littré (1872-1877)
-
1Faire que quelque chose ne soit pas droit, perpendiculaire.
Si Alexandre penche la tête, ses courtisans penchent la tête
, Malebranche, Rech. vér. II, III, 2.Les arbres fruitiers, en penchant leurs rameaux vers la terre, semblent offrir leurs fruits à l'homme
, Fénelon, Exist. I, 12.Fig.
(Un juge) Penche la balance inégale, Et tire d'une urne vénale Des arrêts dictés par Cypris
, Gresset, Chartr. -
2 Fig. Produire dans l'âme un mouvement comparé à un penchement.
Non qu'une folle ardeur de son côté me penche
, Corneille, Cid, V, 5.Dieu répand dans l'âme quelque chose qui la penche vers la chose commandée
, Pascal, Prov. IV.Pour sentir évidemment notre liberté, il en faut faire l'épreuve dans les choses où il n'y a aucune raison qui nous penche d'un côté plutôt que d'un autre
, Bossuet, Lib. arb. 2. -
3 V. n. Être hors de son aplomb, de la ligne perpendiculaire.
Indépendamment des collines calcaires… il y en a grand nombre d'autres qui ont penché par différents accidents, et dont toutes les couches sont fort inclinées
, Buffon, Add. théor. terr. Œuv. t. XII, p. 460.Cette balance, chargée de cinquante livres de chaque côté, penchait assez sensiblement par l'addition de vingt-quatre grains, et chargée de vingt-cinq livres, elle penchait par l'addition de huit grains seulement
, Buffon, Hist. min. Introd. part. exp. Œuv. t. VI, p. 14.Ton front bientôt flétri penchera vers la terre
, Ducis, Abuf. IV, 7.Fig.
C'est de son côté [du P. Bouhours, dans une querelle avec Ménage] que le ridicule penche
, Sévigné, 16 sept. 1676.Faire pencher une balance, ajouter dans un des plateaux quelque chose qui le fait descendre.
Fig.
Vous vous êtes persuadés que celui qui peut jeter des masses d'or dans la balance de la justice, la fait pencher à son gré
, Raynal, Hist. phil. III, 41. -
4 Fig. S'incliner, s'affaisser comme fait ce qui penche.
Quoiqu'elle penche sur son déclin, il faut avouer qu'elle a encore des attraits
, Guez de Balzac, liv. V, lett. 3.Ils [certains favoris] aiguisent ce qui coupe, ils précipitent ce qui penche, ils encouragent les violents
, Guez de Balzac, De la cour, 7e disc.…La fragilité [du pécheur]… n'a jamais, de soi, que le néant pour terme ; Elle y penche, elle y glisse, elle y tombe aisément
, Corneille, Imit. III, 4.Elle [la synagogue] penchait visiblement à sa ruine
, Bossuet, Hist. II, 6.Cependant Claudius penchait vers son déclin
, Racine, Brit. IV, 2.La démocratie qui penche à l'anarchie
, Raynal, Hist. phil. XIX, 2. -
5 Fig. Être porté à.
Songez que dans ma main j'ai le pouvoir suprême, Qu'entre Othon et Pison mon suffrage incertain, Suivant qu'il penchera, va faire un souverain
, Corneille, Oth. II, 2.À l'exception d'un petit nombre de sénateurs qui… n'étaient pas vendus à l'injustice, tout le reste pencha du côté de Jugurtha
, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. I, p. 536, dans POUGENS.Ce bon naturel qui vous fait pencher du côté de la vertu
, Massillon, Carême, Impén.Quel est le poids qui fait encore pencher le cœur ?
Massillon, Avent, Disp.Pencher vers quelqu'un ou vers quelque chose.
Car enfin c'est vers toi que penche la nature
, Corneille, Héracl. V, 3.C'est toi dont l'ambassade, à tous les deux fatale, L'a fait pour son malheur pencher vers ma rivale
, Racine, Andr. V, 3.Et toujours tous les cœurs penchent vers Bajazet
, Racine, Bajaz. I, 2.Pencher pour.
Osmin a vu l'armée, elle penche pour vous
, Racine, Bajaz. II, 1.Vous penchiez pour quelqu'un ; j'en suis fâché pour vous ; Pourquoi tardiez-vous tant à me le venir dire ?
Piron, Métrom. V, 11.Pencher à, être porté vers quelque chose.
Le respect qui pourrait m'empêcher De combattre un avis où vous semblez pencher
, Corneille, Cinna, II, 1.Agis donc fortement, et fais-toi violence, Pour te soustraire au mal où tu te vois pencher
, Corneille, Imit. I, 25.Cette princesse penchait au judaïsme
, Bossuet, Hist. I, 10.Mon naturel penchait à la mollesse
, Fénelon, Dial. des morts mod. Dial. 15.Pencher a, avec un verbe à l'infinitif.
Et [je] penche d'autant plus à lui vouloir du bien, Que, s'en voyant indigne, il ne demande rien
, Corneille, Héracl. I, 2.Ils penchent à aimer le vice
, Rousseau, Ém. II. -
6Se pencher, v. réfl. S'incliner.
Dès qu'il fut entré, Maxime, se levant de son trône, se pencha vers lui pour lui donner le baiser
, Fléchier, Hist. de Théod. III, 72.Les fleurs croissent à nos pieds, et il faut au moins se pencher pour les cueillir
, Diderot, Opin. des anc. philos. Épicurisme.
REMARQUE
1. L'Académie, dans ses Sentiments sur le Cid, remarque : De son côté me penche ; il fallait dire me fasse pencher. Ce verbe n'est point actif, mais neutre. L'Académie se trompait ; les meilleurs écrivains emploient pencher à l'actif, en parlant des actes moraux.
2. Pencher, v. n. se construit avec l'auxiliaire avoir : il avait penché pour un tel. Il se construit rarement avec l'auxiliaire être, et alors il se confond avec le passif de pencher, v. a.
HISTORIQUE
XIIIe s. Si que li cors ne penge de nule part
, Alebrand, f. 29. Li enquesteur, ne li auditeur, ne li juge, ne li arbitre ne sunt pas loial, qui se penchent plus d'une partie que d'autre
, Beaumanoir, XL, 22.
XVIe s. Vice vers lequel je penche evidemment de ma complexion
, Montaigne, II, 42. Cette aysée, doulce et penchante voye, n'est pas celle de la vraye vertu
, Montaigne, II, 117. Ils leur enseignent à ne se pancher pas en avant quand ils cheminent
, Amyot, Que la vertu se peut apprendre, 7.
Étymologie de « pencher »
Provenç. pengar, penjar ; catal. penjar ; d'une forme non latine pendicare, dérivée de pendēre, être suspendu.
- (1530) Du latin pendere (« pendre ») devenu *pendicare en latin populaire → voir pente dérivé du même verbe. (1256) pengier, « être hors de son aplomb ».
Phonétique du mot « pencher »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
pencher | pɑ̃ʃe |
Fréquence d'apparition du mot « pencher » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « pencher »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « pencher »
-
Scrupule. Poids léger qui suffit à faire pencher une balance.
Jules Renard — Journal -
Il n'existe pas de meilleur exercice pour le coeur que de se pencher pour aider quelqu'un à se relever.
John A. Holmes -
L'enfant qui sait se pencher sur l'animal souffrant saura un jour tendre la main à son frère.
Albert Schweitzer -
La poésie est comme la source. Pour y boire, il faut s'agenouiller et se pencher.
Cyprian Norwid -
Se pencher sur le sommeil a de quoi émerveiller. Se pencher sur les lits a de quoi vous faire peur.
Anthony Burgess — Sur le lit -
Pour changer d'idée, il suffit de pencher la tête, ça fait glisser tout le merdier. On entend presque le bruit des piles qui s'effondrent.
Roland Topor -
L'homme-individu est essentiellement famille, tribu, nation. Tandis que l'humanité, elle, n'a pas encore trouvé autour de soi d'autres Humanités pour se pencher sur elle et lui expliquer où elle va.
Pierre Teilhard de Chardin — L'Apparition de l'homme -
Pour combien d'esprits penser n'est pas peser le pour et le contre, mais pencher pour quelque chose !
Pierre Baillargeon — Commerce -
Se pencher sur son passé, c'est risquer de tomber dans l'oubli.
Coluche — L’Horreur est humaine -
C'est utile, une révolution. Ça met des freins au gouvernement, ça le force à agir, à pencher d'un certain côté. Mais pas plus. L'état demeure.
Jean-François Somcynsky — Encore faim
Traductions du mot « pencher »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | lean |
Espagnol | apoyarse |
Italien | magro |
Allemand | lehnen |
Chinois | 靠 |
Arabe | الخالية من |
Portugais | magro |
Russe | опираться |
Japonais | リーン |
Basque | lean |
Corse | magre |
Synonymes de « pencher »
Source : synonymes de pencher sur lebonsynonyme.frAntonymes de « pencher »
Combien de points fait le mot pencher au Scrabble ?
Nombre de points du mot pencher au scrabble : 14 points