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Interdit

Définitions de « interdit »

Trésor de la Langue Française informatisé

INTERDIT, -ITE, part. passé et adj.

I. − Part. passé de interdire*.
II. − Adjectif
A. − [Appliqué à une chose]
1. Qui est interdit, défendu par la morale ou par la loi; non autorisé, illégal, illicite. Accès, stationnement interdit; pêche, chasse interdite; reproduction interdite; amour interdit. En arrivant en vue du bois, nous rencontrâmes un sentier gardé par un écriteau sur lequel ou pouvait lire : « Passage interdit » (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 68):
1. Tout se passe comme si la vie psychique se sentait entravée par certaines obsessions, pénibles ou interdites, ou même simplement paralysantes du fait de leur importance excessive, et qu'elle ne puisse se soulager de leur poids qu'en les « réalisant », qu'en les faisant passer par un véritable transfert, dans un objet qui, en même temps, les figure et les fixe. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 377.
P. méton. Dont l'accès, l'usage, la publication est interdite. Lieu, sens interdit; journal interdit; film interdit aux moins de dix-huit ans. Sans hésiter une seconde, cet homme nous conduisit à un compartiment interdit aux fumeurs où trois suceurs de pipes envoyés par saint Christophe nous gardaient nos places (Bloy, Journal,1902, p. 110).Il est fâché que le ciel cesse d'être un lieu réservé, une zone interdite, où les rêves de l'homme pouvaient errer précisément parce que l'homme n'y entrait pas (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 160).
2. PHYSIQUE
a) Bande interdite. Bande ne comportant aucun niveau d'énergie pouvant être occupé par l'électron. La théorie des bandes donna la clé de la distinction entre isolants et conducteurs, entre électrons liés et électrons semi-libres (...). L'idée fondamentale est qu'une bande complètement remplie ne participe pas à la conduction : les niveaux voisins de ceux d'un électron sont tous occupés et le champ électrique ne peut pas lui communiquer une énergie suffisante pour franchir la bande interdite (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 304).
b) Raie interdite. Raie ne correspondant à aucune transition entre niveaux d'énergie possibles pour l'électron. [Le] coronium dont B. Edlén identifia les raies avec les raies interdites d'atomes métalliques fortement ionisés (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964p. 541).
B. − [Appliqué à une pers.]
1. DR. À qui l'exercice de ses fonctions ou de ses droits est interdit.
a) Prêtre interdit ou, subst. masc., un interdit. (Prêtre) qui a été frappé d'interdit (v. interdit, subst. A 1). Un curieux personnage de prêtre, l'abbé Migne, un brasseur de livres catholiques. Il a monté à Vaugirard une imprimerie, toute pleine de prêtres interdits comme lui, de sacripants défroqués, de trompe-la-mort en rupture d'état de grâce (Goncourt, Journal,1864, p. 74).Je vois que vous êtes amateur, mais vous ne savez pas ce que savent tous les prêtres, même les interdits, même les déroutés (Audiberti, Ampélour,1937, p. 94).
b) Qui a été frappé d'interdiction (v. ce mot B) par jugement. Jasmine interdite de séjour dans la capitale par décision des autorités (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 223).Certains individus, bien qu'inscrits sur les listes électorales, ne sont pas admis au vote. La loi, qui leur reconnaît la jouissance du droit de vote puisqu'elle leur permet l'inscription sur les listes les frappe d'une incapacité d'exercice. Tel est le cas des aliénés non interdits mais internés dans un établissement psychiatrique public (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 350).
Emploi subst. masc. Il sera pourvu à la nomination d'un tuteur et d'un subrogé tuteur à l'interdit, suivant les règles prescrites au titre de la minorité, de la tutelle et de l'émancipation (Code civil,1804, art. 505, p. 93).Le préfet a la surveillance des interdits de séjour dans les localités interdites à titre général, et dans celles interdites à titre particulier (Baradat, Organ. préfect.,1907, p. 281).
2. Littér. Fortement troublé, paralysé par la stupeur. Synon. stupéfait, déconcerté, interloqué.Demeurer, rester interdit; être tout interdit; être interdit de qqc. Je touchais à ma conclusion quand le mot eut le malheur de me manquer, l'absence atteignit bientôt jusqu'à l'idée, et me voilà muet, interdit, sans plus savoir ni ce que je voulais, ni même où j'étais (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 808).Marie-Louise et Firmin étaient interdits comme moi. Nous restions sans mot dire. Elle sentit notre gêne et s'arrêta (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 232):
2. Quand l'homme s'en ira dans la nuit solennelle, Encor tout étourdi d'être ainsi revenu, Encor tout interdit d'être ainsi pauvre et nu, Encor tout engoncé dans sa gaine charnelle; Encor tout ahuri que ce jour soit venu, Mal réaccoutumé de se servir de soi, Déjà tout envahi du regret revenu, De ne plus être un homme et ne plus être un roi... Péguy, Ève,1913, p. 753.
[P. méton., appliqué à ce qui appartient à la pers.] Regard interdit; vue interdite. Il avait les bégaiements, la sueur pâle, les mains interdites et tremblantes [d'un voleur] (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 224).
Prononc. et Orth. : [ε ̃tε ʀdi], fém. [-it]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 1 654. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 122, b) 1 738; xxes. : a) 2 000, b) 3 084.

INTERDIT, subst. masc.

A. − DROIT
1. DR. CANON. Censure prononcée par une autorité ecclésiastique (le pape ou l'évêque) contre une personne, un groupe de personnes, une localité. Encourir l'interdit; frapper d'interdit; fulminer un interdit; lancer l'interdit sur qqn, sur une ville; lever l'interdit. Il fallait faire cesser le culte, fermer les portes des temples, mettre les églises en interdit, ordonner aux prêtres de ne plus administrer les sacrements (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 394).Le roi de Prusse, l'empereur d'Autriche et mon maître le tsar Alexandre, tous trois illuminés comme nous, ont obtenu que la sentence d'interdit frappe celui dont l'ambition monstrueuse opprime l'Allemagne depuis huit années (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 144).V. censure II B 2 a ex. de Barrès :
1. L'an 1197, le pape Célestin III, dont la décision fut reprise par le pape Innocent III en l'an 1200, jeta l'interdit sur le royaume de France. Le texte de la condamnation nous a été conservé. Il suffit de le lire et d'y relever la mention de chacun des actes de la vie religieuse qui s'y trouvent suspendus pour avoir une idée de ce qui représentait aux yeux des fidèles l'essentiel de la fonction ecclésiastique... Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 41.
Interdit personnel. Censure qui défend à un prêtre l'exercice de son ministère ou prive un fidèle de certains biens spirituels (sacrements, sépulture religieuse) (d'apr. Foi t. 1 1968).
Interdit local. Censure qui défend la célébration du culte, l'administration de certains sacrements dans une localité donnée (d'apr. Foi t. 1 1968).
Au fig. (dans certaines expr.). Mettre en interdit, jeter l'interdit sur qqn, qqc. Exclure quelqu'un d'une société, rejeter quelque chose de l'usage. Synon. mettre en quarantaine, mettre à l'index, prononcer l'exclusive contre.[Des] oripeaux poétiques à la mode dont il [Racine] ne répudie pas l'étalage, en le rajeunissant à peine, sans se douter de l'interdit déjà prononcé par Pascal et que va faire exécuter Boileau (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 448).Dans ces domaines qui semblaient pour lui frappés d'interdit, l'homme s'est avancé; mais pas partout du même pas. La force d'impulsion qui a poussé l'humanité hors de ses limites naturelles, s'est exercée inégalement suivant les régions (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 22):
2. Comme le prince de Guermantes avait pendant de longues années empêché sa femme de recevoir Mmed'Orvillers, celle-ci, quand l'interdit fut levé, se contenta de répondre aux invitations, pour ne pas avoir l'air d'en avoir soif, par de simples cartes déposées. Proust, Sodome,1922, p. 721.
2. DR. CIVIL. Synon. de interdiction (v. ce mot B).Le conseil judiciaire se passe à peu près comme l'interdit (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 183).
B. − [Dans les sc. hum. et dans la lang. cour.] Contrainte imposée par une autorité, un groupe social, ou que l'individu s'impose à lui-même, et qui interdit la pratique de certains actes, l'usage de certaines choses. Synon. tabou.Interdits sociaux, moraux; interdits alimentaires, sexuels; interdits linguistiques. Il faut laisser à Musset ce qui lui appartient : il contente le vague de la souffrance et du désir chez un enfant, pareil à celui que je revois derrière les barreaux des scrupules, des interdits de la famille, des maîtres aux yeux crevés, qui ne comprennent pas, prisonniers d'une terre aride, brûlante et triste (Mauriac, Mém. intér.,1959, p. 58).Les interdits religieux islamique et israélite excluent pratiquement l'élevage du porc des rives asiatique et africaine de la Méditerranée comme des autres états du Proche-Orient (Wolkowitsch, Élev.,1966, p. 38):
3. Le droit [d'après Durkheim], primitivement rattaché aux interdits religieux dont la violation s'accompagne de réprobation publique, s'assouplit et laisse une place aux initiatives individuelles lorsque les interdits magiques, dont la violation n'a que des conséquences causales directes, commencent à faire concurrence aux tabous religieux et à les limiter. Traité sociol.,1968, pp. 178-179.
PSYCHANAL. ,,Facteur d'inhibition libidinale, conscient et inconscient`` (Lar. Méd. t. 2 1972). Le sens profond de la cure n'est pas une explication de la conscience par l'inconscient, mais un triomphe de la conscience sur ses propres interdits par le détour d'une autre conscience déchiffreuse. L'analyste est l'accoucheur de la liberté, en aidant le malade à former la pensée qui convient à son mal (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 376).Le comportement est tenu pour normal et correct, quand le moi réussit à concilier les exigences du ça, les interdits du surmoi et le donné du principe de réalité (Choisy, Psychanal.,1950, p. 133).
Prononc. et Orth. : [ε ̃tε ʀdi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1366 « sentence ecclésiastique défendant la célébration des offices » (doc. ap. H. Caffiaux, Nicole de Dury, p. 96, cf. Littré : un intredit que li eveskes de Cambrai envoya au prouvost et as jurés); xves. interdit (Jean de Stavelot, Chron., p. 138 ds Gdf. Compl.); 2. 1478-80 jur. « interdiction » (G. Coquillart, Plaidoyé, 586 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 39); 3. 1840 « condamnation absolue qui met une personne à l'écart d'un groupe » (Sand, Compagn. Tour de Fr., p. 49); 4. 1946 « interdiction émanant du groupe social » (Mounier, Traité caract., p. 602). Empr., au sens 1, au lat. médiév. de l'Égliseinterdictum (dep. le xies. ds Nierm.; Blaise Latin. Med. Aev.; Latham). Interdictum avait déjà le sens d'« interdiction (en général) » en lat. class. et était employé comme terme de dr. romain. On trouve également, en a. fr., la forme francisée entredit au sens 1 (xiiies. d'apr. FEW t. 4, p. 751b). Fréq. abs. littér. : 68.

Wiktionnaire

Adjectif - français

interdit \ɛ̃.tɛʁ.di\

  1. Défendu par la loi, ou par la morale.
    • L’addition d’eau à la vendange ou au vin est une opération — appelée mouillage — formellement interdite par la loi. Il n'en fut pourtant pas toujours ainsi. — (Paul Jaulmes, Analyse des vins, Montélimar : Librairie Poulain, 1951, page 481)
    • Dans le sud de cette dernière, se trouve environ deux hectares appartenant à cette dernière mais entourés par des « mas » privés avec chasse interdite. Aussi très peu de chasseurs vont s'aventurer dans le secteur. — (Michel Gimié D'Arnaud, Souvenirs de chasse, Éditions Edilivre, 2013)
    • Ainsi, chaque saison, les grimpeurs les plus actifs se vantaient d’avoir réalisé plus d’une demi-douzaine d’ascensions illégales du côté interdit. — (Bernadette McDonald, Libres comme l’air: Du rideau de fer aux neiges de l’Himalaya, traduit par Eric Vola & Laure Roussel, Éditions Nevicata, 2014, chapitre 3)
  2. (Littéraire) Fortement troublé, paralysé par la stupeur.
    • En le voyant, Fourbel demeura interdit. — (Camille Régnault, Un cadavre de trop, in Nouvelles policières, éditions Balthazar, avril 2003)
    • La cagole est à la mode. Pourtant jusqu'à quelques années en arrière, si vous prononciez ce mot au-delà des strictes limites de l'agglomération marseillaise, on vous regardait interdit. Cagole ? Késaco ? — (Gilles Ascaride, De la cagole , dans La Malédiction de l'Estrasse dorée (et autres histoires), Le Fioupélan, 2009)
    • Le tout allait fort bien jusque-là ; je me félicitais intérieurement, je touchais à ma conclusion, quand le mot eut le malheur de me manquer ; l’absence atteignit bientôt jusqu’à l’idée, et me voilà muet, interdit, sans plus savoir ni ce que je voulais, ni même où j’étais. — (Emmanuel de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, Ernest Bourdin, Paris, 1842, page 719)
    • Done Elvire : Voilà comme il faut vous défendre, et non pas être interdit comme vous êtes. — (Molière, Don Juan, acte I scène III)

Nom commun - français

interdit \ɛ̃.tɛʁ.di\ masculin

  1. Quelque chose qui est interdit par la loi, la morale.
    • Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chapitre 8)
    • L’interdit sur l’avortement, qui résultait du populationnisme français de la loi de 1920, ou plus souvent d'une prescription religieuse chrétienne, aggravait l’insécurité sexuelle et les risques d'accidents mortels résultant d’interventions clandestines. — (Emmanuel Todd, Où en sont-elles , Une esquisse de l'histoire des femmes, Éditions du Seuil, 2022, p. 193)
  2. (Religion) Ensemble de règles auxquelles sont soumises les ouailles.
    • Depuis Michelet, on a aussi, bien souvent, incriminé l’influence exercée par le prêtre sur le comportement des épouses; […]. En multipliant les interdits, il gênait l’épanouissement du plaisir des couples, quelle qu’ait pu être la valeur érotique de la transgression. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
  3. (Droit civil) (Désuet) Personne majeure dont l’exercice des droits est interdit et exercé par un tuteur ou une tutrice.
    • L’interdit est assimilé au mineur, pour sa personne et pour ses biens : les lois sur la tutelle des mineurs s’appliqueront à la tutelle des interdits. — (Article 509 du code civil français : chapitre II : De l’interdiction, version en vigueur au 31 mars 1804)
    • Note : la notion d’interdit a été supprimée en France en 1968, au Luxembourg en 1982, en Belgique en 2013.
  4. (Religion) (Discipline ecclésiastique) Peine canonique prononcée par une autorité ecclésiastique (le pape ou l’évêque)
    1. Qui défend à un ecclésiastique en particulier l’exercice des ordres sacrés.
    2. Ou qui, porté contre une localité, défend à tout ecclésiastique la célébration des sacrements et du service divin dans les lieux marqués par la sentence.
    • Prononcer l’interdit.
    • Encourir l’interdit ; frapper d’interdit ; fulminer un interdit ; lancer l’interdit sur quelqu’un, sur une ville ; lever l’interdit.
    • Il fallait faire cesser le culte, fermer les portes des temples, mettre les églises en interdit, ordonner aux prêtres de ne plus administrer les sacrements.
    • Le précédent recteur, M. K…, était vicaire général quelque part dans le Nord. Aussitôt arrivé ici, il a été mis en interdit ; pas un ecclésiastique ne lui rendait ses visites, pas même le plus petit abbé. L’Université étant l’ennemie, un prêtre qui devient son chef passe à l’ennemi. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
    • (Par analogie)Au nom de la bien-pensance, des groupes et des partis politiques instillent des interdits qui chamboulent notre démocratie alors que la voix des minorités devient plus tonitruante que celle de la majorité. — (Réjean Parent, « L'envahissement pernicieux », dans Le journal de Montréal, 1er novembre 2020)
  5. (Religion) (Par analogie) (Plus rare) Sentence proclamée par un groupe religieux contre un autre groupe soupçonné d’hérésie.
    • Les partisans de Maïmonide répliquèrent à l’interdit prononcé par les « littéralistes » en lançant, à leur tour, l’excommunication contre les auteurs de l’interdit. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
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Littré (1872-1877)

INTERDIT (in-tèr-di, di-t') part. passé d'interdire
  • 1Dont il est défendu d'user. Les Grecs prenaient d'autres libertés qui nous sont rigoureusement interdites ; par exemple, de répéter souvent dans la même page des épithètes, des moitiés de vers, des vers même tout entiers, Voltaire, Dict. phil. Langues.
  • 2À qui il est défendu d'exercer ses fonctions soit ecclésiastiques, soit civiles. On croit M. de Paris interdit ; il ne dit plus la messe, Sévigné, 443.
  • 3Qui est privé, par autorité de justice, de la libre disposition de ses biens et même de sa personne. Un fou interdit.

    Substantivement. L'interdit est assimilé au mineur pour sa personne et pour ses biens, Code Nap. art. 509.

  • 4Étonné, troublé, qui ne peut répondre, ou qui ne sait ce qu'il fait. ce qu'il dit. Notre abord le rend tout interdit, Corneille, Sertor. IV, 3. Je ne m'étonne plus qu'interdit et distrait, Votre père ait paru nous revoir à regret, Racine, Iphig. II, 4. Ils jetèrent tous les yeux sur Pauline, qui parut assez interdite, Fontenelle, Jugem. de Pluton. Hamilton, plus interdit et plus confondu que lui, n'était pas trop en état de lui donner des conseils, Hamilton, Gramm. 8. Madame, j'ai autre chose à dire ; je suis si interdit, si tremblant que je ne saurais parler, Marivaux, Fausses confid. III, 12. Les ouvriers, d'abord interdits d'avoir un souverain [le czar Pierre] pour compagnon, s'y accoutumèrent familièrement, Voltaire, Russie, I, 9.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « interdit »

(Adjectif) Du latin interdictus, participe passé de interdicere qui a donné interdire.
(Nom) Du latin interdictum.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « interdit »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
interdit ɛ̃tɛrdi

Fréquence d'apparition du mot « interdit » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « interdit »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « interdit »

  • Nous avions acheté, en vue d’un pique-nique, des nourritures très coûteuses. Nous traversions de beaux jardins verdoyants où jouaient des enfants et nous pensions à nous installer sur une pelouse il est interdit de s’arrêter plus de cinq minutes, nous disait-on, et je me demandais vaguement « Sommes-nous en U.R.S.S. ? »
    Simone de Beauvoir — Tout compte fait
  • […] il se mit en condition avec la même concentration mentale qu'avant un combat, et lorsqu'ils descendirent du train, à Brick Church Station, ce dimanche-là, il alla jusqu'à mobiliser les formules qu'il se psalmodiait presque magiquement dans les secondes précédant le gong « La tâche à accomplir, rien que la tâche. Ne faire qu'un avec la tâche. Interdit de penser à autre chose. »
    Philip Roth — La tache
  • L'année suivante, Casanova se brouille avec toute la noblesse vénitienne. Dix ans plus tard, il commence à écrire, avec l'Histoire de sa vie, un des livres de tout temps le plus interdit.
    Philippe Sollers — Le Cœur Absolu
  • Sous les noirs acajous, les lianes en fleur,Dans l’air lourd, immobile et saturé de mouches,Pendent, et, s’enroulant en bas parmi les souches,Bercent le perroquet splendide et querelleur,L’araignée au dos jaune et les singes farouches.C’est là que le tueur de bœufs et de chevaux,Le long des vieux troncs morts à l’écorce moussue,Sinistre et fatigué, revient à pas égaux.Il va, frottant ses reins musculeux qu’il bossue ;Et, du mufle béant par la soif alourdi,Un souffle rauque et bref, d’une brusque secousse,Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi,Dont la fuite étincelle à travers l’herbe rousse.En un creux du bois sombre interdit au soleilIl s’affaisse, allongé sur quelque roche plate ;D’un large coup de langue il se lustre la patte ;Il cligne ses yeux d’or hébétés de sommeil ;Et, dans l’illusion de ses forces inertes,Faisant mouvoir sa queue et frissonner ses flancs,Il rêve qu’au milieu des plantations vertes,Il enfonce d’un bond ses ongles ruisselantsDans la chair des taureaux effarés et beuglants. 
    Leconte de Lisle — « Le rêve du jaguar »

Traductions du mot « interdit »

Langue Traduction
Corse pruibitu
Anglais forbidden
Espagnol prohibido
Italien vietato
Allemand verboten
Chinois 禁止的
Arabe مُحرَّم
Portugais proibido
Russe запрещенный
Japonais 禁断
Basque debekatuta
Source : Google Translate API

Antonymes de « interdit »

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Interdit

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