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Hymen

Variantes Singulier Pluriel
Masculin hymen hymens

Définitions de « hymen »

Trésor de la Langue Française informatisé

HYMEN1, HYMÉNÉE, subst. masc.

Poét. ou littér.
A. −
1. Union, mariage. Allumer les flambeaux de l'hymen. Si le destin jaloux Avait permis qu'un fruit de ton doux hyménée, Qu'un rejeton d'amour (...) Consolât de Gilfort la vie infortunée (Baour-Lormian, Veillées,1827, p. 316) :
L'ennui est un dissolvant de l'hymen, dissolvant redoutablement actif. Jusqu'ici l'idée de passer mon existence entière avec une même femme, m'a toujours fait plus peur qu'envie... Amiel, Journal,1866, p. 439.
P. anal. Chez la plupart des insectes, l'hymen c'est la mort du père; la maternité, pour la mère, c'est la mort prochaine (Michelet, Insecte,1857, p. 368).
2. Au fig. Association, communion. De leur vrai sens je détourne les mots Et leur fais contracter les hymens les plus faux (Barbier, Satires,1865, p. 50).Dans l'action volontaire, il s'opère un secret hymen de la volonté humaine et de la volonté divine (Blondel, Action,1893, p. 371).
B. − ANTIQ. Chant nuptial accompagnant la fiancée à la demeure de son époux; p. méton. fête accompagnant le mariage. Synon. épithalame.On chante autour d'elle un hymne religieux, qui a pour refrain ô umen, ô umenaie. On appelait cet hymne l'hyménée et l'importance de ce chant sacré était si grande que l'on donnait son nom à la cérémonie tout entière (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 48).
REM.
Hyménéen, -éenne, adj.,rare. Relatif au mariage. La maison retentissait de l'hymne hyménéen (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 190).
Prononc. et Orth. : [imεn], [imene]. Hymen : [imε ̃] prononc. anc. réservée à la poésie à côté de [imεn] ds Littré (,,Les deux prononc. sont usitées; les poètes le font rimer avec des rimes en in ou en ain``), DG, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 et Warn. 1968 (,,parfois [-mε ̃] en poésie``). La prononc. [-mε ̃] disparaît parce que le mot sort de l'usage au sens I et qu'il n'est plus usité que comme terme techn. (v. hymen2) qui se prononce comme pollen ou abdomen [-mεn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1548 Hymen « dieu du Mariage » (Ronsard, Premières poésies ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 10, 10); av. 1560 « mariage » (Du Bellay, L'Enéide ds Œuvres, éd. H. Chamard, VI, 279); 2. 1548 Hymenée « dieu du Mariage » (Ronsard, loc. cit.); 1580 « mariage » (R. Garnier, Antigone, t. III, p. 81 ds IGLF). 1 empr. au lat. class. Hymen « dieu du mariage », gr. Υ μ η ́ ν « id. »; 2 empr. au lat. class. hymenaeus « chant d'hyménée », « mariage », gr. υ ̔ μ ε ́ ν α ι ο ς « chant nuptial, mariage », Υ μ ε ́ ν α ι ο ς « dieu du mariage invoqué dans le chant nuptial ». Fréq. abs. littér. Hymen1, voir hymen2. Hyménée : 136. Bbg. Darm. 1877, p. 193 (s.v. hyménéenne). - Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-1918, t. 30, pp. 48-49. - Migl. 1968 [1927], p. 144.

HYMEN2, subst. masc.

A. − ANAT. Mince membrane de forme variable, qui obstrue partiellement le vagin des vierges. L'hymen, repli membraneux, plus ou moins large (...) qui forme une cloison incomplète entre le vagin et la vulve, et rétrécit plus ou moins l'entrée du premier (Cuvier, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 122).
B. − BOT. ,,Pellicule de la corolle qui se déchire lors de l'épanouissement`` (Ac. 1935).
REM.
Hymén(é)al, -ale, -aux,(Hyménal, Hyménéal) adj.Relatif à l'hymen (au sens A). L'hymen se rompt (...) en formant de petites excroissances à l'entrée du vagin appelées lobules hyménéaux (Lar. Méd.t. 21972).
Prononc. et Orth. : [imεn]. Att. ds Ac. dep. 1718. V. hymen1. Étymol. et Hist. 1520 anat. (Falcon, Le Guidon de Guy de Chauliac, P. méd., 56, 647 ds Quem. DDL t. 3). Empr. au b. lat.hymen « membrane », gr. υ ́ μ η ́ ν « id. ». Bbg. Quem. DDL t. 3.
STAT. − Hymen1 et 2. Fréq. abs. littér. : 361. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 116, b) 635; xxes. : a) 275, b) 76.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

hymen \i.mɛn\ masculin

  1. (Poétique) Mariage, union conjugale.
    • L’hymen qui nous attache en une autre famille. — (Pierre Corneille, Horace, acte III, scène 4)
    • J’ai vu beaucoup d’hymens, aucuns d’eux ne me tentent. — (Jean de la Fontaine, Fables VII, 2)
    • Jamais hymen formé sous le plus noir auspice
      De l’hymen que je crains n’égala le supplice.
      — (Jean Racine, Mithr. I, 2)
    • Non, d’un si grand hymen mon coeur n’est point flatté ;
      tant d’éclat convient mal à tant d’obscurité.
      — (Voltaire, Le Fanatisme, ou Mahomet le Prophète, I, 2)
    • Très tempéramenteuse, madame Flanchard avait depuis longtemps contracté l’habitude d’alléger les lourdes chaînes de l’hymen avec les bouées roses de l’adultère. (Je suppose bien entendu que la vie est un océan.) — (Alphonse Allais, Cruelle Énigme, dans Le Parapluie de l’escouade, Paris : chez Paul Ollendorff, 1893)

Nom commun 1 - français

hymen \i.mɛn\ masculin

  1. (Anatomie) Membrane qui obstrue partiellement le vagin des nouveau-nés de sexe féminin.
    • Pline et Guillemeau, son traducteur, ne croyaient à l’existence de l’hymen que dans des cas très-rares, et même Pline le regardait comme de mauvais présage pour celle qui le portait. — (Célestin Gaullier, De l'hymen, thèse soutenue à la faculté de Médecine de Paris, le 27 juin 1827, Paris : Imprimerie de Didot le jeune, 1827, page 7)
    • Mais si ce signe de virginité est enlevé depuis longtemps , et qu’il n’ait pas laissé de traces de son existence, on a à peser les circonstances suivantes : l’hymen manque quelquefois naturellement, et alors les autres signes physiques et moraux de la virginité n’en subsistent pas moins, et sont assez caractéristiques pour qu’on puisse s’en aider. — (Joseph Sédillot, « Défloration », dans le Dictionaire des sciences médicales, vol. 8 (Dac-Des), Paris : chez C.L.F. Panckoucke, 1814, page 197)
    • La déchirure de l’hymen peut varier pour le siège et pour la forme ; elle résulte à peu près constamment d’un effort brusque dirigé dans le sens de l’axe du vagin et qui porte principalement sur le centre et sur le bord libre de la membrane hymen, c’est-à-dire dans les points où elle offre le moins de résistance. — (Auguste Ambroise Tardieu, Les attentats aux mœurs, Paris : chez J.B. Baillière, 1857, rééd. (sur l’éd. 1859) Éditions Jérôme Millon, 1995, page 65)
    • Après que je l’eus examinée, il s’avéra que la mariée possédait un hymen intact mais qui comptait parmi ceux qu’on appelle en médecine le genre « élastique », qui s’élargit et se rétrécit sans se déchirer et sans qu’une seule goutte de sang ne se verse. — (Nawal El Saadawi, La femme et le sexe ou Les souffrances d'une malheureuse opprimée, traduction Abdelhamid Drissi Messouad, Éditions L’Harmattan, Paris, 2017, page 22)
  2. (Botanique) Pellicule de la corolle d’une fleur.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Littré (1872-1877)

HYMEN (i-mèn', d'après l'Académie et Chifflet au XVIIe siècle qui veulent qu'on prononce l'n ; d'autres prononcent i-min ; les deux prononciations sont usitées ; les poëtes le font rimer avec des rimes en in ou en ain) s. m.
  • 1Nom de la divinité païenne qui présidait aux noces.
  • 2 Par extension et dans le langage poétique ou élevé, mariage, union conjugale. L'hymen qui nous attache en une autre famille, Corneille, Hor. III, 4. Les flambeaux de l'hymen viennent de s'allumer, Corneille, Poly. I, 1. Je ne demande plus d'où partait ce dédain, Quand j'ai voulu vous faire un hymen de ma main, Corneille, D. Sanche, IV, 5. L'hymen sur un époux donne quelque puissance, Corneille, Othon, III, 1. J'ai vu beaucoup d'hymens, aucuns d'eux ne me tentent, La Fontaine, Fabl. VII, 2. Comme il a volonté… De me déterminer à l'hymen d'Hippolyte, Molière, l'Ét. II, 9. Chercher dans l'hymen d'une douce et sage personne la consolation de quelque nouvelle famille, Molière, l'Av. V, 6. Ainsi que ses chagrins, l'hymen a ses plaisirs, Boileau, Sat. x. Jamais hymen formé sous le plus noir auspice De l'hymen que je crains n'égala le supplice, Racine, Mithr. I, 2. L'hymen n'est pas toujours entouré de flambeaux, Racine, Phèdre V, 1. Enfin l'hymen est fait, je suis dans l'esclavage, Voltaire, Scythes, III, 4. Et l'hymen le plus doux est toujours une chaîne, Collin D'Harleville, Chât. en Espagne, II, 3. Plus loin on voit un cirque et le peuple romain, Des Sabines en pleurs l'involontaire hymen, Delille, Én. VIII.

    Les fruits de l'hymen, les enfants.

    Fig. Toute l'année n'est qu'un heureux hymen du printemps et de l'automne, qui semblent se donner la main, Fénelon, Tél. VIII. Et la rose et le lis, qu'un doux hymen assemble, Animent son beau teint, y confondent ensemble Leur coloris vermeil et leur vive blancheur, Baour-Lorm. Jér. déliv. VI. La terre, après tant de désastres, Forme avec le ciel un hymen, Et la loi qui régit les astres Donne la paix au genre humain, Béranger, Fous.

  • 3Jeu de l'hymen, jeu analogue au jeu de l'oie.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

HYMEN, s. m. (Anatom.) C’est sous ce nom que les anciens ont déïfié une membrane charnue, placée à l’origine du vagin, dont elle retrécit l’entrée.

Le mot grec ὑμὴν, signifie proprement un pellicule, une membrane, & répond aux mots de la même langue χιτὼν & μῆνιξ, desquels mots on fait usage suivant les parties du corps où ces membranes se trouvent placées.

Mundinus a le premier parlé de l’hymen comme d’un voile mis constamment par la nature au-devant du vagin ; il l’appelle velamen subtile quod in violatis rumpitur, cum effusione sanguinis, le voile de la pudeur, qui se rompt dans la défloration avec effusion de sang. Picolhomini a pareillement nommé ce voile, le cloître de la virginité, claustrum virginitatis. Les Italiens l’appellent en conséquence dans leur langue, la telletta valvola, sede della virginita. Les Latins, flos virginitatis, zona virginea ; & les matrones françoises, la dame du milieu. Tous ces noms indiquent assez le cas qu’on en a fait & l’idée qu’on s’en est formée.

Aussi est-il arrivé que cette membrane délicate, de figure indéterminée, qui se trouve ou ne se trouve pas dans le conduit de la pudeur, qui est visible ou invisible, a causé plus de maux dans le monde que la fatale pomme jettée par la Discorde sur la table des dieux aux nôces de Thétis & de Pelée.

Cependant on peut voir dans Riolan, Bartholin, de Graaf & autres, combien les anciens Anatomistes disputoient pour & contre l’existance de cette membrane, ainsi que sur sa situation & sa figure. Les modernes ont continué la même dispute, sans pouvoir mieux s’accorder que leurs prédécesseurs.

Falloppe, Vésale, Riolan, Carpi, Platerus, Techmeyer, Morgagni, Diemerbrock, Drake, Heister, Ruysch, Winslow & autres, regardent la membrane de l’hymen comme une partie non-seulement réelle, mais qu’on doit mettre constamment au nombre de celles de la génération des femmes. Ils assurent que cette membrane est charnue ; qu’elle est fort mince dans les jeunes vierges, & plus épaisses dans les filles adultes ; qu’elle est située au-dessous de l’orifice de l’uretre ; qu’elle ferme en partie l’entrée du vagin ; qu’elle est percée d’une ouverture ronde, oblongue, ovalaire, si petite néanmoins, qu’on pourroit à peine y faire passer un pois dans l’enfance, & une grosse feve dans l’âge de puberté.

M. Winslow entre dans les détails les plus propres à nous-persuader de l’existance de l’hymen, comme d’une chose constante. C’est, dit-il, un cercle membraneux qui borde l’extrémité antérieure du vagin dans les vierges, sur-tout dans la jeunesse & avant les regles. Ce repli membraneux, plus ou moins large, plus ou moins égal, quelquefois semi-lunaire, laisse une très-petite ouverture dans les unes, plus grande dans les autres, mais rendant pour l’ordinaire l’orifice externe du vagin généralement plus étroit que le diametre de sa cavité. Ce repli, continue-t-il, est formé par la rencontre de la membrane interne du vagin, avec la membrane ou la peau de la face interne des grandes aîles. Il peut s’effacer par des regles abondantes, par des accidens particuliers, par imprudence, par légereté, par tempérament & par d’autres causes. Il se rompt presque toûjours par la consommation du mariage, mais il se détruit inmanquablement par l’accouchement ; & pour lors il n’en reste plus rien, ou seulement des lambeaux irréguliers, qu’on nomme caroncules myrtiformes, à cause de quelque ressemblance avec des feuilles de myrthe. On ne trouve point, ajoûte-t-il, ces caroncules dans les jeunes filles véritablement pucelles ; on ne les trouve que dans les adultes, parce qu’elles sont formées par le déchirement du cercle membraneux.

Enfin, Spigelius, Panarolus, Swammerdam, Garengeot, Santorini, ainsi qu’Heister dans les éphémérides des curieux de la nature, cent. VII. & VIII. fig. 4, ont donné des figures de ce cercle membraneux, tel qu’ils l’ont trouvé en différens sujets.

Mais d’un autre côté, de très-grands maîtres de l’art, aussi fameux qu’accrédités, Ambroise Paré, Nicolas Massa, Dulaurent, Ulmus, Pineau, Bartholin, Mauriceau, Graaf, Palfyn, Dionis & plusieurs autres, soutiennent nettement & fermement que la membrane de l’hymen n’est point une chose constante ni naturelle au sexe, & qu’ils se sont assurés, par une multitude d’expériences, de recherches & de dissections, que cette membrane n’existe jamais ordinairement. Ils avouent seulement qu’ils ont vû quelquefois une membrane qui unissoit les protubérances charnues, nommées caroncules myrtiformes, mais ils sont convaincus que cette membrane étoit contre l’état naturel.

Cette contrariété d’opinions de maîtres de l’art dans un fait qui ne paroît dépendre que de l’inspection, répand la plus grande incertitude sur l’existance ordinaire de la membrane de l’hymen, & nous permet au moins de regarder les signes de virginité qu’on tire de cette membrane, non-seulement comme incertains, mais comme imaginaires & frivoles.

Cependant, si le partage des Anatomistes nous empêche de prononcer en faveur de l’existance constante de la membrane hymen, il est toûjours vrai que ceux qui prennent cette membrane pour un vice de conformation, pour un accident, pour un jeu de la nature, doivent avouer que ce jeu n’est pas extrêmement rare. Aussi Paré, Bartholin, Wierus, Mauriceau, qui n’estimoient l’hymen que comme un vice de conformation, reconnoissent tous l’avoir vû quelquefois. Colombus dit en particulier l’avoir observé dans trois filles. Kulm. en faisant une dissection publique, trouva ce cercle membraneux dans une fille de 17 ans. Mercusio, Spigelius, Plazzonus, Blasius, Rolfincius, attestent même avoir vû plusieurs fois cette membrane au-devant du conduit de la pudeur.

En un mot, nous avons des nuées de témoignages d’Anatomistes, qui certifient que l’orifice du vagin est quelquefois si fort retréci par une membrane qui le bouche presque totalement, qu’il n’y reste qu’un petit trou, par lequel les menstrues s’écoulent ; & qu’il résulte de ce jeu de la nature un obstacle à la consommation du mariage, & quelquefois à l’écoulement des regles.

Le lecteur en trouvera des exemples dans Roonhuysen, lib. I. de clausura uteri, observ. 1. Benivenius, de abditis morborum causis, cap. xxviij. Cabrolius, observ. xxiij. Fabricius ab Aquapendente, obser. chir. de hymene imperforato. Hildanus, Cent III. observ. lx. Schenckius, lib. IV. de partibus genitalibus. Solingen, observ. v. Meeckren, observ. chirurg. lv. Mauriceau dans ses observations sur les maladies des femmes grosses. Cowper dans son anatomie. Ruysch, obser. chirurg. xxxij, Saviard, observ. chirurg. iv. &c.

Dans les cas de l’existance de cette membrane, qui porte obstacle, soit aux devoirs du mariage, soit au cours des regles, il faut nécessairement, avec un bistouri, faire au cercle membraneux quatre petites incisions, en forme de la lettre X, & la guérison est immanquable.

Une chose bien plus étrange, c’est qu’il est arrivé que cette membrane bouchoit le vagin, sans avoir empêché la conception. J’en ai lu deux exemples trop curieux pour les passer sous silence, & dans deux auteurs trop celebres pour que leur témoignage ne soit de grand poids.

Ambroise Paré sera mon premier garant. Un orfévre, dit-il, qui demeuroit à Paris sur le Pont-au-Change, épousa une jeune fille qu’il aimoit beaucoup ; & parce que l’amour est d’ordinaire violent dans les premieres approches, ils s’y livrerent si fort l’un & l’autre, qu’ils vinrent tous les deux à se plaindre, l’un de ce que sa femme n’étoit point ouverte, & l’autre, de ce que dans les caresses de son mari, elle souffroit une douleur incroyable. Ils communiquerent leurs plaintes à leurs parens, qui se conduisant avec prudence, firent appeller dans la chambre des mariés, Jérôme de la Noue & le savant Simon Pietre, docteurs en Medecine, avec Louis Hubert & François de la Laurie, chirurgiens. Tous, d’une commune voix, tomberent d’accord qu’il y avoit une membrane au centre du conduit de la pudeur : ils la trouverent dure & calleuse, avec un petit trou au milieu, par lequel les regles avoient accoutumé de couler, & par lequel aussi la femme étoit devenue grosse ; car six mois après qu’on eut coupé cette membrane, cette femme fit un bel enfant à son mari, qui ne manqua pas de se réconcilier avec elle.

Ruysch me fournira le second exemple que j’ai promis. Il fut un jour appellé pour secourir une femme en travail d’enfant, qui depuis long-tems souffroit beaucoup, & jettoit de grands cris sans pouvoir accoucher. Après avoir examiné le fait, il découvrit que c’étoit l’hymen de la mere qui s’opposoit à la sortie de l’enfant. Cette membrane étoit dans son entier, fort épaisse, & poussée par la tête de l’enfant. Ruysch y fit faire promptement une incision par un chirurgien. Cependant cette incision ne put suffire, parce qu’il se trouva derriere une seconde membrane, contre nature, dans l’intérieur du vagin, qui la premiere fermoit le passage à l’enfant : il fallut donc l’inciser de la même façon. L’opération faite, l’enfant vint au monde fort heureusement, & la mere, qui auparavant étoit à l’extrémité, fut délivrée de tous ses maux ; seulement à cause de la grande & longue tension que sa vulve & le sphincter de la vessie avoient soufferts, il lui survint une incontinence d’urine, dont elle guérit au bout de quelques semaines.

L’on trouve dans cette derniere observation quatre choses singulieres réunies. 1°. Que cette femme avoit une hymen à l’orifice du vagin, qui en bouchoit l’entrée. 2°. Que cette hymen ne l’avoit point empêché de concevoir. 3°. Qu’il s’étoit formé dans son vagin, depuis la conception, une seconde membrane, qui fermoit le passage à la sortie de son enfant. 4°. Que cette seconde membrane, contre nature, provenoit vraisemblablement d’une excoriation des parois du vagin, occasionnée par quelque ulcération, humeur âcre, ou autre cause semblable.

Je pourrois ajoûter quelques autres remarques de Morgagny sur l’hymen, mais cet excellent auteur est entre les mains de tous les Anatomistes. Quant au gros ouvrage de Schurigius sur cette matiere, intitulé Parthenologia, c’est une compilation sans choix & sans goût. (D. J.)

Hymen, s. m. (Mythol.) ou Hymenée, dieu qui préside aux mariages : Horace le nomme ingénieusement le gardien de la vie. On l’invoquoit toujours dans les épithalames, par l’acclamation répétée, hymen, ô hymenée, qui lui étoit consacrée. Voyez Epithalame & Hymenée. (D. J.)

Hymen ou Hymenée, (Iconograph.) On représente ce dieu sous la figure d’un jeune homme blond, couronné de fleurs, tantôt de roses, & tantôt de marjolaine : c’est pourquoi Catulle lui dit, cinge tempora floribus suave olentis amaraci. Il tient de la main droite un flambeau, & de la gauche un voile de couleur jaune. Cette couleur étoit particulierement affecté aux noces ; car on lit dans Pline que le voile de l’épousée étoit jaune : les Poëtes même donnent au dieu Hymen une robe jaune & des souliers jaunes. (D. J.)

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Étymologie de « hymen »

Lat. Hymen, de Ὑμὴν, dieu du mariage (mot qui, en grec, ne se trouve que dans la locution ὑμὴν ὑμέναιος), et chant de mariage. Parmi les étymologistes, les uns le rattachent à ὑμὴν, membrane, ce qui est peu probable, les autres à ὕμνος, hymne.

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(Nom commun 1) Du latin hymen, emprunté au grec ancien ὑμήν, humến (« membrane »).
(Nom commun 2) Du latin Hymenaeus (« chant nuptial »), emprunté au grec ancien ὑμέναιος, huménaios (« chant d’Hymen »), du nom du dieu présidant aux noces.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « hymen »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
hymen imɛn

Fréquence d'apparition du mot « hymen » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « hymen »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « hymen »

  • L'hymen vient après l'amour, comme la fumée après la flamme.
    Chamfort — Maximes et pensées, caractères et anecdotes
  • Le flambeau de l'hymen est une lanterne sourde.
    Samuel Richardson — Pamela or Virtue Rewarded
  • L’hymen est une affaire où plus l’homme est prudent, plus il est empêché.
    Charles Perrault — Griselidis
  • Le saignement lors du premier rapport sexuel est lié à la rupture d’un vaisseau appelé hymen. L’hymen a différents types d’ouverture, et ils réagissent différemment lors des rapports sexuels. Certaines femmes ressentent de la douleur, d’autres non. Certaines saignent beaucoup, et d’autres ne saignent pas du tout.
    Virginité : « On peut ne pas saigner la première fois » - Bamada.net
  • L'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine.
    Jean Racine — Bérénice
  • Kanye West n’en a pas fini avec la controverse. Cette fois, le mari de Kim Kardashian a pris la défense de son confrère T.I. qui avait déclaré faire vérifier l’hymen de sa fille de 18 ans par un gynécologue pour s’assurer de sa virginité. Pour le rappeur de Chicago, c’est un acte « approuvé par Dieu ».
    VIDEO. Kanye West pense que vérifier l’hymen est « approuvé par Dieu »
  • Laura Berlingo met un point d'honneur à rappeler que non, l'hymen ne doit pas forcément saigner lors des premiers rapports sexuels. "Ça arrive dans environ 50 % des cas", précise-t-elle.
    Franceinfo — VIDEO. La défloration, la douleur… 4 idées reçues sur la virginité
  • Et l'hymen le plus doux est toujours une chaîne.
  • Cette membrane qui obstrue partiellement le vagin des femmes à la naissance ne dit rien de ton expérience sexuelle. Pour déconstruire ce mythe, un collectif fait changer la définition de l'hymen dans les dictionnaires !
    madmoiZelle.com — Hymen et virginité : pour changer la définition fausse du dictionnaire
  • L’hymen est une membrane située dans le vagin qui a longtemps été considérée comme garante de la virginité d’une femme. Beaucoup l'imaginent encore comme une membrane qui serait percée lors du premier rapport sexuel, provoquant un saignement. On sait pourtant, depuis longtemps, que c'est totalement faux. Les médecins ont établi qu’un hymen intact ne prouve pas qu’une femme est vierge et qu'un hymen peut saigner en-dehors de toute activité sexuelle, en montant à cheval par exemple.
    Marie Claire — Le rappeur T.I. fait "vérifier l'hymen" de sa fille pour s'assurer qu'elle est vierge - Marie Claire
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Traductions du mot « hymen »

Langue Traduction
Anglais hymen
Espagnol himen
Italien imene
Allemand hymen
Chinois 处女膜
Arabe غشاء البكارة
Portugais hímen
Russe девственная плева
Japonais 処女膜
Basque hymen
Corse hymen
Source : Google Translate API

Synonymes de « hymen »

Source : synonymes de hymen sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot hymen au Scrabble ?

Nombre de points du mot hymen au scrabble : 13 points

Hymen

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