Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « gouailler »
Gouailler
Sommaire
Définitions de « gouailler »
Trésor de la Langue Française informatisé
GOUAILLER, verbe
A. − Emploi trans., vieilli. Gouailler qqn. Railler quelqu'un, se moquer plus ou moins vulgairement de lui. Faites-moi le plaisir de ne plus me gouailler (Ac.1878, 1932).Ils [les pompiers] n'ont pas une minute de repos par jour, et les passants s'amusent à les gouailler (Sand, Corresp.,1831, p. 190).Il gouaillait la fille et prenait plaisir à l'exciter (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 542).
− Emploi pronom. réciproque. Ils [les figurants] se poussent du coude, se gouaillent dans les coulisses. Le ballet est ignoble (Taine, Notes Paris,1867, p. 11).
B. − Emploi intrans. Plaisanter, railler avec des inflexions plus ou moins vulgaires dans la voix. Il dit cela pour gouailler; il a répondu en gouaillant (Ac. 1932). [P. méton. du sujet] :
− Nous disons donc que vous n'êtes pas malade. C'est très bien. Et que vous venez me voir quand même. À huit heures du soir. Sans aucune raison. C'est pour quelqu'un d'autre, peut-être?
Sa voix gouaillait, vulgaire.
Daniel-Rops, Mort,1934, p. 216.
− En incise. Dire en gouaillant. Mais au seuil de la maison, un poing sur la hanche, se tenait Germaine. − Eh bien! mon petit, gouailla-t-elle. On ne s'en fait pas, hein? (Arland, Ordre,1929, p. 240).
Prononc. et Orth. : [gwaje] ou [gwɑje] (demi-longueur de la voyelle de syll. non finale ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930). Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1747 « se moquer grossièrement » (Vadé, S'ti là cité par G. Esnault ds Fr. mod. t. 16, p. 298). Dér., avec suff. péj. -ailler* du même rad. que engouer*. Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. Bourciez (E.). L'Âge des mots en fr. R. Philol. fr. 1928, t. 40, p. 138 - Quem. DDL t. 15.
gouailler , verbe[même racine que engouer, d'apr. un sens fig. de gorge (ibid.)]« railler sans délicatesse, dire des railleries »; « se moquer grossièrement » (DG)
Wiktionnaire
Verbe - français
gouailler \ɡwɑ.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
-
Railler, plaisanter sans délicatesse.
- Les jeunes gens, à toutes les époques, ont accoutumé de gouailler les opinions de leurs parents surtout quand ils relèvent un pessimisme maussade qui leur est intolérable. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- (Absolument) — Oh ! gouailla-t-il, pour ce qui est d’écouter, je ne discute pas. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le roi, qui n'était jamais embarrassé lorsqu'il s'agissait de gouailler – servons-nous de ce vieux mot gaulois, fort en usage à cette époque [de Henri IV] et que nous regrettons de voir à peu près expulsé de la langue –, le roi le tire à part, lui parle de cent choses et, tout en causant, lui déboutonne sa soutane. — (Alexandre Dumas, Le comte de Moret (Le sphinx rouge), 1865, II, 2)
- Eh quoi, eh quoi, gouaille le bonhomme, ces demoiselles auraient peut-être voulu, par-dessus le marché, une salle à manger en chêne massif ? — (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, page 170.)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
GOUAILLER. v. tr.
Railler, plaisanter sans délicatesse. Faites-moi le plaisir de ne plus me gouailler. Il se dit aussi intransitivement. Il dit cela pour gouailler. Il a répondu en gouaillant.
Railler, plaisanter sans délicatesse. Faites-moi le plaisir de ne plus me gouailler. Il se dit aussi intransitivement. Il dit cela pour gouailler. Il a répondu en gouaillant.
Littré (1872-1877)
GOUAILLER (gou-â-llé, ll mouillées) v. a.
- Terme populaire. Railler, plaisanter.
Tu veux toujours gouailler les autres
, Vadé, Pipe cassée, II.C'est que vous me fassiez le plaisir de ne plus me gouailler
, E. Augier Et J. Sandeau, le Gendre de M. Poirier, III, 2.V. n. Il s'entend à gouailler. Il ne fait que gouailler.
V. réfl. Se gouailler, se moquer les uns des autres. Ils passent des heures entières à se gouailler.
Étymologie de « gouailler »
Origine inconnue. Wallon, güaiî.
- (Date à préciser) De même radical (avec le suffixe -ailler) que en-gou-er.
Phonétique du mot « gouailler »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
gouailler | gwaje |
Citations contenant le mot « gouailler »
-
« Aujourd’hui donc, sortie des Arabes dans la rue. Il s’agit des gens de « chez moi », c’est à dire du Clos. Ils ont investi Mahçoul et Saada (Diar-el-Mahçoul et Diar-el-Saada, deux cités « nouvelles » au dessus de Belcourt). Ceux de Belcourt, du Ruisseau aussi. Il y avail les bidonvilles Nador, Scala, El Amal, Bodez, Abulker, tous. Il y avait Kouba. La kasbah, Bal el Oued ont voulu sortir aussi. Que s’est il produit en fin de compte ? C’était facile à prévoir, les Européens se sont affolés, l’armée s’est affolée ou a fait semblant de l’être. Il s’agissait ne de gouailler, ni de s’amuser, ni de jeter des bonbons. Il fallait mitrailler. La D.Q annonce à 22h cinquante et un morts dont quarante cinq musulmans. L’armée a tiré dessus. Ou les civils. Club de Mediapart, Algérie: quand l'Histoire percute l'actualité | Le Club de Mediapart
Images d'illustration du mot « gouailler »
⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.-
Photo de Steven Lasry via Unsplash
Traductions du mot « gouailler »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | banter |
Espagnol | broma |
Italien | beffa |
Allemand | geplänkel |
Chinois | 嘲笑 |
Arabe | مزاح |
Portugais | brincadeira |
Russe | подшучивать |
Japonais | 冗談 |
Basque | banter |
Corse | banter |
Synonymes de « gouailler »
- goguenarder
- ironiser
- railler
- plaisanter
- gausser
- dauber
- persifler
- ridiculiser
- godiller
- goualeur
- se
- se moquer