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Gifle

Variantes Singulier Pluriel
Féminin gifle gifles

Définitions de « gifle »

Trésor de la Langue Française informatisé

GIFLE, subst. fém.

A. − Coup donné avec le plat ou le dos de la main sur la joue de quelqu'un. Synon. fam. ou pop. baffe, beigne, calotte, claque, mornifle, taloche, tarte; littér. soufflet.Donner, recevoir une gifle. Il abattit sa main, en une gifle retentissante, sur la joue du journaliste (Proust, Guermantes 1,1920, p. 180).
Paire de gifles. Gifle donnée sur chaque joue, du plat et du revers de la main. C'est du chantage. Une bonne paire de gifles, voilà ce qu'elle mériterait! (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 355).
Tête à gifles (fam.). Visage déplaisant et exaspérant de bêtise, de fatuité, à tel point qu'on voudrait le gifler. Synon. fam. tête à claques.Elle avait une tête à gifles. − Vous venez? lui dis-je en descendant de voiture (...). Dépêchez-vous, je suis pressé (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 154).
P. anal. Ce qui fouette brusquement le visage. Le vent tiède de la semaine sainte, lui soufflait quelques gifles de pluie (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 364).
B. − Au fig. Blessure d'amour-propre infligée à quelqu'un. Synon. affront, avanie, humiliation, insulte, offense, outrage, vexation.Trop de tempêtes internes, de souffrances, de crises de doute, de révoltes matées à la force du poignet, de gifles du sort, m'ont chiffonné le front, creusé entre les sourcils une ride profonde, tordu ces sourcils (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 29).
Prononc. et Orth. : [ʒifl̥]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1223 giffe « joue » (G. de Coinci, Ste Leocade, éd. E. Vilamo-Pentti, 1094); b) 1531 gifle « id. » (Est.); 2. 1808 gifle « soufflet » (Hautel). Mot d'orig. dial. (picard, wallon, v. FEW t. 16, p. 321a et b), de l'a. b. frq. *kifel « mâchoire » (cf. m. h. all. kifel, all. Kiefer, de même sens). La forme secondaire gifle est due à l'infl. de mots tels que souffler, gonfler, joufflu, moufle. Le sens 2 est dû à la valeur péj. qu'avait le mot dès l'a. fr. (cf. aussi giffles « oreillons » ds Trév. 1743 et le nom propre Gifflart, proprement « hommes aux grosses joues », 1649, L. Richer, L'Ovide bouffon, I, 39-40 ds Quem. DDL t. 7). Fréq. abs. littér. : 415. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 24, b) 254; xxes. : a) 1 420, b) 753. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 594. - Redard (G.). Vox rom. 1955, t. 14, pp. 364-367. - Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 398; t. 3 1972 [1930], p. 288.

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

gifle \Prononciation ?\ féminin

  1. Variante de gife.

Nom commun - français

gifle \ʒifl\ féminin

  1. (Archaïsme) Joue.
    • Les vents Eure, Note et Zéphire, s'ébouffent, mais non pas de rire, oui bien à force de souffler, ce qui fait leurs gifles enfler. — (Paul Scarron, Virg. II.)
    • Ses joues [d'un gardien de la Bastille] plissées comme des bourses à jetons, ressemblent aux gifles d’un singe, — (Mémoires d’un prisonnier de la Bastille réfugié en Hollande, fin du XVIIe siècle, dans le National, 15 décembre 1850)
  2. (Courant) Coup donné avec la paume ou le dos de la main sur la joue.
    • Je donnerais beaucoup pour recevoir une gifle ; ma mère est contente quand elle me donne une gifle, — cela l’émoustille, c’est le frétillement du hoche-queue, le plongeon du canard, — elle s’étire et rencontre la joue de son fils ; quelle joie pour une mère de le sentir là à sa portée et de se dire : c’est lui, c’est mon enfant, mon fruit, cette joue est à moi, — clac ! — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Pif ! paf ! les gifles commencèrent à pleuvoir et la vaisselle à danser : […]. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Parpoil lança à Gaspard une telle gifle que le garçon chancela. — (André Dhôtel, Le Pays où l'on n'arrive jamais, 1955)
    • Le sorcier imposait les mains sur les malades ; les malades donnaient une gifle au sorcier, et ils s’en retournaient guéris. Cela coûtait deux sous. — (Octave Mirbeau, Rabalan)
    • L’éventualité de la gifle dissuade l'enfant de déchirer les livres de la bibliothèque paternelle, comme l’éventualité de la contravention dissuade l'automobiliste de stationner, dans la zone bleue, au delà de l'heure marquée au cadran. — (Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations, éd. Calmann-Lévy, 1962, page 400)
    • Un adage revenait dans leur bouche : « Il faut qu’un paysan ait toujours une gifle près de la nuque » ; voulant dire qu’on doit constamment le faire vivre dans la crainte, l’épaule basse. Souvent, d’ailleurs, « gifle n’était qu’un raccourci pour dire « fers », « fouet », « corvées »… — (Amin Maalouf, Le rocher de Tanios, Grasset, 1993, collection Le Livre de Poche, page 21)
    • Pour moi, la seule chose assez évidente c'est qu'il a reçu une belle rafale de gifles, pas longtemps avant de canner, lui dit le médecin. — (Jacques Barbancey, Mort au con!: Polar humoroïde, Mon Petit Éditeur, 2015)
    • Ma mère découvrit immédiatement mon forfait : je reçus une gifle et, en même temps qu'elle le mot « gifle », qui me parut ressembler à sa réalité. Le mot exprimait parfaitement, avec son f sifflé, cette fente où le vent de toutes les violences parvenait à s'immiscer pour s'abattre sur la joue. Le i, par sa stridence, préfigurait l'aspect cinglant de l'opération. Et le l final, mouillé, comme si la main surgissait de l'océan, transportait de l'écume et portait des ailes. La gifle, comme son avatar lexical, était maritime et aérienne; il y entrait un je ne sais quoi de voltige salée. — (Yann Moix, Reims, Grasset, « Le livre de poche », 2019, p. 24)
  3. Coup reçu au visage et rappelant une gifle infligée par une personne.
    • Eux goûtaient simplement cette fraîcheur qui leur redonnait de l'énergie, exposant leurs visages aux gifles de l'eau et du vent. — (Madeleine Mansiet-Berthaud, Wanda, Presses de la Cité, 2017, page 31)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

GIFLE. n. f.
Coup donné avec la main sur la joue. Donner, recevoir une gifle. Il est familier.

Littré (1872-1877)

GIFLE (ji-fl') s. f.
  • 1Anciennement, joue. Les vents Eure, Note et Zéphire, S'ébouffent, mais non pas de rire, Oui bien à force de souffler, Ce qui fait leurs gifles enfler, Scarron, Virg. II. Ses joues [d'un gardien de la Bastille] plissées comme des bourses à jetons, ressemblent aux gifles d'un singe, Mémoires d'un prisonnier de la Bastille réfugié en Hollande, fin du XVIIe siècle, dans le National, 15 déc. 1850.
  • 2Aujourd'hui, populairement, coup avec la main, tape sur la joue. Donner, recevoir une gifle.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GIFLE. Ajoutez : - HIST. XIIIe s. Craissins qui dort sur les roisoles, Qui borse a dure et giffes [joues] moles, Gautier de Coinsy, Sainte Léocadie, V. 1093.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « gifle »

Bourguign. giffle, joue ; génev. gifflard, jouflu ; wallon, chife, joue ; Hainaut, guife, visage ; nam. gife, gifle. Grandgagnage propose comme étymologie l'allemand Kiefer, mâchoire.

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : M. Bugge, Romania, n° 10, p. 150, fortifie la dérivation par Kiefer, mâchoire, proposée par M. Grandgagnage ; des formes avec l se trouvant aussi en allemand : kiefel, kifel, kiffel, joue, mâchoire. Les formes des patois français sans l dans la désinence tiennent à la forme haut-allem. mod. kiefe, mâchoire, bas-allem. kiffe.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(1531) Giffle « joue », de giffe (XIIIe siècle), de l'ancien picard, du wallon tchife, du vieux-francique *kifel « joue, mâchoire » (cf. néerlandais kevel « gencive », flamand kavel), apparenté à l'allemand Kiefer « mâchoire ».
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « gifle »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
gifle ʒifl

Évolution historique de l’usage du mot « gifle »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « gifle »

  • Dans un avion moderne, vous savez que vous volez plus vite que le son lorsque l’hôtesse vous lance une gifle avant que vous n’ayez ouvert la bouche pour lui débiter quelques gauloiseries. De Anonyme , 
  • Je m'émerveille toujours des pouvoirs de la gifle et du coup de pied au cul. Ces moyens d'expression permettent à ceux qui manquent de vocabulaire d'aller jusqu'au bout de leur pensée, et leur tiennent souvent lieu de raisonnement. De Jacques Languirand / Tout compte fait , 
  • Si une femme est sincère, la chaleur du creux de sa main se communique à toi, même quand elle te gifle, mais si elle est hypocrite, elle a beau te prendre dans ses bras et te dire des mots doux, tu perçois sa froideur. De Zhang Xianliang / Mimosa , 
  • Entre une gifle et une indélicatesse, on supporte toujours mieux la gifle. De Emil Michel Cioran / Ecartèlement , 
  • La gifle épouse toujours la forme de la joue. De Roger Stéphane / Toutes choses ont leur saison , 
  • Une gifle, cela ne blesse que l'orgueil. De Marie-Claire Blais / L'ange de solitude , 
  • Je trouve cela normal. Quand on vous donne une gifle, vous réagissez. De Michael Haneke , 
  • Tout ce qui touche à la guerre est une gifle au bon sens. De Herman Melville / La vareuse blanche , 
  • Une gifle ? C'est souvent le prologue d'un grand roman d'amour ! De Pierre Dagenais / Le Feu sacré , 
  • L'artiste est un arbre : que le vent le gifle, il chantera bien, et en mesure. De Carlo Emilio Gadda / Choses et ombres de quelqu'un , 
  • Un homme civilisé, c'est celui qui aime mieux recevoir un coup de poing qu'une gifle. De Jules Renard / Journal 1893 - 1898 , 
  • Il ne faut jamais gifler un sourd. Il perd la moitié du plaisir. Il sent la gifle mais il ne l'entend pas. De Georges Courteline , 
  • L'âge de raison est l'âge à partir duquel on peut avoir raison sans recevoir une gifle de ses parents. De Noctuel , 
  • Ne pas croire au hasard et s'administrer une gifle matin et soir, en se rappelant qu'on n'est jamais trop prudent et qu'abondance de biens peut nuire. De Jaroslav Hasek / Le Brave Soldat Chveik , 
  • Les applaudissements sont des simulacres et des gifles. La dernière punition de la soirée. De Yves Reynaud , 
  • Aux cris d’"Un violeur à l’intérieur, un complice à la justice", elles témoignent de l’indignation et de la colère face à la nomination de Gérald Darmanin sous le coup de l’ouverture d’une information judiciaire pour viol. "C’est une gifle au combat féministe, estime l’une des manifestantes. Comment peut-on lancer un tel message alors que l’on se bat contre les violences sexuelles et pour que les plaintes sur ce type de violence soient bien enregistrées". ladepeche.fr, Albi. "Une gifle au combat féministe" - ladepeche.fr
  • Brian Rochefort explique dans le film que sa façon de travailler "est une sorte de gifle à ceux le font traditionnellement" et le fait que les gens sont réceptifs à ces oeuvres "sauvages" en dit long sur l'époque. ladepeche.fr, Mode à Paris: la "gifle joyeuse" de Berluti - ladepeche.fr
  • Dans la banlieue de Melbourne, en Australie, des amis sont réunis autour d’un barbecue. Les enfants jouent au cricket. Ils se disputent, l’insupportable Hugo est éliminé mais ne veut pas lâcher la batte. Les enfants s’énervent. Harry, l’un des pères, s’en mêle. Il finit par mettre une gifle au petit Hugo. Les parents de ce dernier, Rosie et Gary, veulent appeler la police pour dénoncer le coup porté à leur progéniture. Les hôtes de la maison, Hector et Aisha, ont du mal à régir. Ce geste – loin d’être anodin – va entraîner des bouleversements dans la vie de huit protagonistes. Reforme.net, Lecture : La gifle, une "claque" littéraire - Reforme.net
  • Les experts entendus ce jeudi 9 juillet écornent toutefois la version de la simple gifle. Des lésions, abrasions, ecchymoses et hématomes sont relevés sur le corps de la quadragénaire. Des lésions qui, selon les médecins légistes, sont concomitantes au décès de Candice Monin. Ces multiples lésions traumatiques n'expliquent pourtant pas le décès et des analyses scientifiques plus poussées révèlent que Candice Monin est morte à la suite d'une asphyxie. "Son état de santé peut expliquer une moindre tolérance au manque d'oxygène. Le décès survient plus rapidement que chez quelqu'un en bonne santé", note l'une des expertes. lindependant.fr, Assises de l'Aude : "Je lui ai mis une gifle et elle est tombée de suite" - lindependant.fr
  • Dans un avion moderne, vous savez que vous volez plus vite que le son lorsque l’hôtesse vous lance une gifle avant que vous n’ayez ouvert la bouche pour lui débiter quelques gauloiseries. De Anonyme , 
  • Je m'émerveille toujours des pouvoirs de la gifle et du coup de pied au cul. De Jacques Languirand / Tout compte fait , 
  • Si une femme est sincère, la chaleur du creux de sa main se communique à toi, même quand elle te gifle, mais si elle est hypocrite, elle a beau te prendre dans ses bras et te dire des mots doux, tu perçois sa froideur. De Zhang Xianliang / Mimosa , 
  • Entre une gifle et une indélicatesse, on supporte toujours mieux la gifle. De Emil Michel Cioran / Ecartèlement , 
  • La gifle épouse toujours la forme de la joue. De Roger Stéphane / Toutes choses ont leur saison , 

Images d'illustration du mot « gifle »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « gifle »

Langue Traduction
Anglais slap
Espagnol bofetada
Italien schiaffo
Allemand schlagen
Chinois 拍击
Arabe صفعة
Portugais tapa
Russe пощечина
Japonais 平手打ち
Basque slap
Corse soffia
Source : Google Translate API

Synonymes de « gifle »

Source : synonymes de gifle sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot gifle au Scrabble ?

Nombre de points du mot gifle au scrabble : 9 points

Gifle

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