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Fusil

Variantes Singulier Pluriel
Masculin fusil fusils

Définitions de « fusil »

Trésor de la Langue Française informatisé

FUSIL, subst. masc.

A.− Vieux
1. Petite pièce d'acier dont le choc avec un silex sert à produire des étincelles. Battre le fusil; pierre à fusil. Mèche à fusil (Ac.1835, 1878).Mousquet à fusil (Ac.1932).Vous savez (...) que l'école (...) est bâtie de bois et qu'il suffirait d'un fusil et d'un copeau pour la faire flamber comme un vrai feu de la Saint-Jean (France, Opinions J. Coignard,1893, p. 131):
1. M. de Galart battit le briquet pour rallumer le tabac et sa main ne tremblait pas en maniant le « fusil », la plaque d'acier qui frappait le silex d'un coup sec et déchirant. La Varende, Cœur pensif,1957, p. 126.
2. Synon. de batterie (v. ce mot B 1).Fusil d'arquebuse. Fusil de pistolet. Arquebuse à fusil. Pistolet à fusil (Ac.).
B.− Arme à feu individuelle constituée d'un canon long fixé sur une monture généralement en bois et comportant des dispositifs de visée et de mise à feu. Vous avez là un beau fusil; il doit porter loin. (...) Quel calibre! On peut tuer avec cela mieux que des sangliers (Mérimée, Colomba,1840, p. 64).Il dresse son fusil. Il a vite fait un petit tâton autour de la culasse, puis il s'est souvenu que ça n'est pas un fusil de guerre et il a mis le doigt à la gâchette (Giono, Gd troupeau,1931, p. 185).Cf. canon1ex. 1 :
2. Oh, je sais. Aujourd'hui, la fleur au fusil, La Marseillaise, la Wacht am Rhein... Oui. Mais demain (...) cet homme-là, qui est parti en chantant, il ne sera plus qu'un pauvre type (...) face à face avec la guerre! Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 681.
SYNT. Fusil antichar, automatique, brontique, chassepot, rayé; fusil Gras, Lebel; fusil de chasse; fusil à aiguille, à deux coups, à percussion centrale, à pierre, à piston, à répétition; amorce, baguette, bassinet, bourre, canon, chien, crosse, fût d'un fusil; armer, charger, épauler son fusil; tirer des coups de fusil; porter son fusil à la main, sur l'épaule, en bandoulière; mettre la baïonnette au fusil.
Fusil de munition. Synon. vieilli de fusil de guerre.L'homme de salon et de bonne compagnie qui n'a jamais remué un hoyau ou un fusil de munition (Delécluze, Journal,1825, p. 213).Tous les fusils de munition devaient être délivrés aux réquisitionnaires. La garde nationale de la section serait armée de fusils de chasse et de piques (France, Dieux ont soif,1912, p. 7).
Fusil de rempart. Fusil de gros calibre qui équipait jusqu'au dix-neuvième siècle les soldats postés sur les remparts, dans les retranchements. Cf. balle2ex. 6.
1. Locutions
Changer* son fusil d'épaule.
En chien* de fusil.
Coup de fusil (fam.). Addition très élevée. Le menu était tapé à la machine à écrire et les prix oscillaient, flairaient le vent du coup de fusil (Arnoux, Paris,1939, p. 270).
En coup de fusil (vieilli). [En parlant d'une chambre, d'un appartement] Long et étroit. Un logement en coup de fusil qui semblait bâti pour une anguille (Zola, Assommoir,1877, p. 522).C'est une petite loge au troisième étage, un cabinet en coup de fusil dont l'unique fenêtre donne sur une ruelle (Colette, Music-hall,1913, p. 37).
2. P. ext.
a) Vieilli. Fusil à vent. Arme portative dont le projectile est expulsé du canon par de l'air comprimé. Des royalistes, enfermés pour avoir voulu tuer le Premier Consul, à l'aide de fusils à vent (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 228).Les fusils à vent, (...) permis dans le Tyrol allemand, sont défendus, sous des peines graves, dans le Tyrol italien (Michelet, Journal,1838, p. 279).
b) Fusil sous-marin, lance-harpon. Arme lançant un harpon, utilisée pour la chasse sous-marine. Tiens, Georges, voilà le type de maniaque. Perfectionner le fusil sous-marin! (Cocteau, Par. terr.,1938, I, 2, p. 190).La chasse sous-marine n'est pas caractérisée par l'usage d'un fusil lance-harpon, mais par la capture des poissons à la nage ou en plongée (Boyer, Pêches mar.,1967, p. 22).
c) Jouet imitant un fusil. Fusil à air comprimé, à bouchon, à fléchettes. Ils jouent à Chilpéric, à Clodomir, (...) et se battent avec des fusils en planche, de vrais fusils carolingiens (Giraudoux, Simon,1926, p. 241).Pour mes étrennes, mon père mit dans mes sabots cirés un fusil de bois et une orange (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 86).
3. P. méton. Personne armée d'un fusil. Un rezzou de trois cents fusils (...) aurait surgi à l'est et massacré une caravane (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 77).
Tireur au fusil. Un bon fusil, un grand fusil (Ac.1932).Nous avions mis rôtir un porc sauvage tué par le marquis, le premier fusil de l'île après Tartarin (A. Daudet, Port-Tarascon,1890, p. 150).
4. P. anal.
a) Vieilli, arg. [P. réf. au fait que les fusils se chargeaient par la gueule] Gosier, estomac. C'est qu'on ne s'est pas collé grand'chose dans le fusil depuis deux jours (Vallès, J. Vingtras,Insurgé, 1885, p. 204).Cf. coller ex. 10.
b) [P. anal. de forme et de matière avec le canon d'un fusil] Tige d'acier servant à aiguiser; pierre à aiguiser. Un solide gaillard (...) portant au côté, ainsi qu'un glaive le « fusil » d'acier reluisant, embelli d'un manche d'ivoire (Arène, Paris ingénu,1881, p. 122).Un fusil de boucher (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 297).
REM.
Fusillot, subst. masc.,,Chasseur à tir digne de mépris`` (Duchartre 1973). Madame Olmer avait fui le grand déjeuner de chasse. En mettant la maison à la disposition des fusillots, elle estimait avoir assez fait pour le noble art (La Varende, Indulg. plén.,1951, p. 96).
Prononc. et Orth. : [fyzi]. D'apr. Littré, au plur. l's se lie : des fusils en acier [defyzizɑ ̃nasje]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. foisil « pièce d'acier avec laquelle on bat un silex pour en faire jaillir des étincelles » (Gl. de Raschi, 494, p. 69 ds T.-L.); 1174-78 focil (E. de Fougères, Manières, éd. J. Kremer, 1108); 2. xiiies. foisil « baguette d'acier servant à aiguiser les lames » (Oustillement au Vilain, éd. U. Nyström, p. 60, 163; v. p. 301); 3. « petite arme à feu » [cf. Encyclop. méthod. Art milit., t. 2, 2 : arme inventée en France en 1630, substituée en 1671 au mousquet] 1671 (Pomey ds FEW t. 3, p. 650 b). Du lat. vulg. *focilis [s.-ent. prob. petra] proprement « qui produit le feu » (dér. du class. focus « foyer, feu du foyer », cf. focaris petra « pierre à feu », Isodore), d'où l'a. fr. foisil; fuisil, d'où fusil, est dû à une évolution irrégulière. Fréq. abs. littér. : 3 217. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 034, b) 7 255; xxes. : a) 4 551, b) 4 467.
COMP. Fusil-mitrailleur, subst. masc. Arme à feu collective ressemblant à un fusil et pouvant tirer par rafales. Les gardes d'assaut tiraient. Sans doute possédaient-ils un fusil-mitrailleur, car un bruit de tir mécanique montait au-dessus des coups de fusil, vers celui des mitrailleuses fascistes, immobile (Malraux, Espoir, 1937, p. 487). Nous fabriquons désormais des fusils, des fusils-mitrailleurs, des mortiers (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 451). [fyzimitʀajœ:ʀ]. Au plur. des fusils-mitrailleurs. 1reattest. 1919 (Dorgelès, Croix de bois, p. 303); composé de fusil* et de mitrailleur* Fréq. abs. littér. : 36.
BBG. − Quem. DDL t. 1, 8.

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

fusil \Prononciation ?\ masculin

  1. Variante de foisil.

Nom commun - français

fusil \fy.zi\ masculin

  1. (Vieilli) Petite pièce d’acier avec laquelle on battait un silex pour en tirer du feu.
    • Vous savez (…) que l'école (…) est bâtie de bois et qu'il suffirait d'un fusil et d'un copeau pour la faire flamber comme un vrai feu de la Saint-Jean. — (France, Opinions J. Coignard, 1893)
  2. (Par extension) (Vieilli) Pièce d’acier qui couvrait le bassinet de certaines armes à feu, et contre laquelle donnait le silex qui était au chien.
    • Fusil d’arquebuse. — Fusil de pistolet.
    • Arquebuse à fusil. — Pistolet à fusil.
  3. (Par extension) Arme à feu portative qu’on tire en l’épaulant, et munie d’un mécanisme dont le mouvement de percussion enflamme la poudre renfermée dans le canon.
    • Le feu des fusils Mauser commença ; ce fut un vacarme épouvantable dans lequel on percevait le ronflement des obus à la lydite, le crépitement des fusils Metford, les éclats des mitrailleuses boers et les sifflements des Mauser. — (Le Mémorial d’Aix, du 25 janvier 1900, page 1)
    • Notre arsenal se compose du Winchester et du sabre d’ordonnance de notre cavalier d’escorte, d’un fusil de chasse à deux coups, un « idéal » de la manufacture de St-Étienne, […] et d’un bon revolver tirant des balles cal. 450 que je porte à la ceinture. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 45)
    • Jusqu’ici, il s’était promené avec son fusil sous le bras, plein d’un sentiment d’altière sécurité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 356 de l’édition de 1921)
    • Notre chien de chasse suit mes promenades quand je prends un fusil et m’abandonne quand je me contente d’un revolver. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Les chasseurs s’étaient précipités sur leurs fusils, mais je donnai l’ordre de les remettre au râtelier. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
  4. (Par extension) Habile tireur.
    • Comme ils étaient, en ce temps-là, les deux seuls fusils de la commune, dès qu’un paysan avait repéré les lieux et heures de sortie d’un lièvre, […], il s’en venait annoncer la chose à l’un ou l’autre des deux compères. — (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Le Glaoui avait amené cinq cents cavaliers, les Rehamma autant et le Goundafi deux cents. Ces douze cents fusils formèrent le noyau le l’armée hafidiste. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 162)
    • Ce duc était, d’après eux, le premier fusil de France, et ce titre de « premier fusil de France », qu’ils énonçaient d’un ton respectueux, me causa, à moi, un haut-le-cœur. — (Patrick Modiano, Livret de famille, Gallimard, collection Folio, 1977, page 67)
  5. (Cuisine) Aiguisoir à couteaux constitué d'une tige d'acier finement striée dans le sens de la longueur et emmanchée.
  6. (Héraldique) (Rare) Meuble représentant l’arme du même nom dans les armoiries. Il est généralement représenté en fasce, la bouche du canon à dextre. C’est un meuble entré récemment (XVIIIème siècle) dans les armoiries européennes. C’est souvent une référence à la chasse.
    • Écartelé, au premier d’or à quatre pals de gueules, au second d’azur à un Saint-Sauveur bénissant de sa dextre et tenant un globe dans sa senestre, le tout d’or, au troisième d’azur à une boussole d’argent, l’aiguille partie de même et de gueules, le gueules pointant vers le Sud indiqué par la capitale de sable S, au quatrième d’or à une entrée de mine au naturel ouverte de sable surmontée d’un fusil contourné aussi au naturel, qui est de la commune de Lamanère des Pyrénées-Orientales → voir illustration « armoiries avec un fusil »
  7. (Argot) Estomac.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FUSIL. (On ne prononce point l'L.) n. m.
Petite pièce d'acier avec laquelle on bat un silex pour en tirer du feu. Battre le fusil. Mousquet à fusil se disait autrefois par opposition à Mousquet à mèche. En ce sens il a vieilli, mais il reste usité dans cette locution, Pierre à fusil. Il se dit également de la Pièce d'acier qui couvrait le bassinet de certaines armes à feu, et contre laquelle donnait le silex qui était au chien. Fusil d'arquebuse. Fusil de pistolet. Arquebuse à fusil. Pistolet à fusil. On dit aujourd'hui Batterie. Il se dit, par extension, d'une Arme à feu portative qu'on tire en l'épaulant, et munie d'un mécanisme dont le mouvement de percussion enflamme la poudre renfermée dans le canon. Il le tua d'un coup de fusil. Tirer des coups de fusil. Le calibre d'un fusil. Fusil rayé. Fusil se chargeant par la culasse. Fusil à deux coups. Fusil de chasse. Charger un fusil. La crosse, le canon, la baguette d'un fusil. Fusil mitrailleur. Mettre la baïonnette au fusil. Fig. et fam., Être couché en chien de fusil, Être couché sur le côté, les jambes fortement repliées. Fusil à vent, Espèce de fusil dans lequel la balle est chassée par de l'air comprimé. Par extension, Un bon fusil, un grand fusil, Un habile tireur. Il se dit encore d'un Morceau de fer ou d'acier qui sert à aiguiser les couteaux.

Littré (1872-1877)

FUSIL (fu-zi ; l'l ne se prononce jamais ; au pluriel, l's se lie : des fu-zi-z en acier) s. m.
  • 1Petite pièce d'acier avec laquelle on bat la pierre à feu pour allumer l'amadou. Boirude …Les arrête, et, tirant un fusil de sa poche, Des veines d'un caillou qu'il frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui pétille en sortant, Boileau, Lutr. III. Il s'en fut à tâtons chercher le fusil qu'il fit semblant de battre, Rousseau, Ém. II.

    Boîte dans laquelle on met le morceau d'acier, la pierre, l'amadou et les allumettes.

  • 2Pièce d'acier qui recouvre le bassinet d'une arme à feu et contre laquelle frappe la pierre de la batterie. Arquebuse à fusil.

    Il sert aussi à désigner toute la platine du fusil.

  • 3 Par extension, arme à feu longue de plusieurs pieds et portative. Fusil de chasse. Fusil à un coup, à deux coups. Se promener le fusil sur l'épaule.

    Fusil de munition, fusil de gros calibre qui est arme ordinaire de l'infanterie, et auquel s'adapte une baïonnette. Les doigts de beaucoup d'autres [soldats] gelèrent sur le fusil qu'ils tenaient encore, et qui leur ôtait le mouvement nécessaire pour y entretenir un reste de chaleur et de vie, Ségur, Hist. de Nap. IX, 11.

    Fusil à percussion, fusil dont le chien, fait en forme de marteau, frappe sur un grain de poudre fulminante qui enflamme la charge. Dans le principe, on le nomma fusil à piston, parce que le marteau frappait sur un piston qui comprimait la matière fulminante et l'enflammait contre la paroi de l'arme, Legoarant

    Fusil de rempart, sorte de fusil plus long que le fusil ordinaire et portant beaucoup plus loin.

    Fusil à vent, autrefois canne à vent, instrument fait en forme d'un fusil ordinaire, mais où la balle est chassée par l'action de l'air fortement comprimé dans un réservoir en fonte ou en cuivre contenu dans la crosse.

    Terme de physique. Fusil électrique, le pistolet de Volta.

  • 4Morceau de fer ou d'acier pour aiguiser des couteaux. Les bouchers portent ordinairement le fusil pendu à la ceinture.

    Pierre à aiguiser les outils de menuisier, fabriquée sur les bords du Rhône.

HISTORIQUE

XIIIe s. Le fusil à aiguiser l'ostil, De Laborde, Émaux, p. 320.

XIVe s. Si tu veulx faire bonne esche [amadou] pour alumer du feu au fusil, Ménagier, II, 5.

XVe s. Quatre grans estendars sur chascuns desquels avait un grand fusil et la pierre qui y appartient, avec plusieurs flambes et estincelles selon la divise de Monseigneur, De Laborde, Émaux, p. 320. Mais ainçois que ils [les Écossais] pussent venir au feu, ils eurent trop de peine ; et toutefois de fusils [charbon tendre] et de secs bois ils en firent tant que ils en eurent assez en plusieurs lieux, Froissart, II, II, 17.

XVIe s. Injuste amour fusil [brandon] de toute rage, Que peut un cœur soumis à ton pouvoir ? Ronsard, 16. …Prit un fuzil et frayant à maints coups Le dos du fer encontre les caillous, Ronsard, 642.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FUSIL.
3Ajoutez :

Fusil se chargeant par la culasse, fusil dans lequel la culasse présente une partie mobile dont le jeu permet de mettre immédiatement la cartouche en place, sans avoir à l'introduire par la bouche. Il y en a un très grand nombre de systèmes : le fusil ou l'amusette du maréchal de Saxe, le fusil de Chaumette, le fusil de Montalembert, etc.

Fusil à aiguille, voy. AIGUILLE au Supplément.

Fusil de rempart, arme portative de gros calibre, destinée à être tirée en prenant appui sur la plongée des ouvrages de fortification ; elle se charge par la culasse. Le fusil de rempart rayé a reçu aussi le nom de grosse carabine.

Fusil double, fusil portant deux canons brasés ensemble.

Fusil brisé, fusil composé de deux parties qui se réunissent au tonnerre en se vissant l'une dans l'autre ; on les dévisse pour charger.

Fusil tournant, voy. TOURNANT.

Fusil revolver, fusil présentant une disposition analogue à celle des revolvers.

Fusil à magasin, voy. MAGASIN.

Fusil à percussion, voy. PERCUSSION.

Fusil à silex, fusil qui parut pour la première fois dans l'armée française en 1670 ; on y met le feu à l'aide d'une platine dite à la miquelet (voy. MIQUELET).

Fusil-pendule, voy. PENDULE.

Pierre à fusil, voy. PIERRE, n° 4.

5 Par plaisanterie et fig. Fusil de toile, un filet pour la chasse, et aussi tout ce qui sert à prendre, à recevoir, besace. Il ne fallait pas embellir sa triste chaumière pour ne pas se voir réduit quelque jour à aller à la chasse au pain avec un fusil de toile, Lett. du P. Duchêne, 151e lettre, p. 3.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

FUSIL, s. m. c’est dans l’Art militaire, une arme à feu, qui a succédé à l’arquebuse & au mousquet, montée ainsi que ces deux armes sur un fust de bois qui est ordinairement de noyer.

Outre la monture du fusil dans laquelle on comprend la baguette, on distingue dans cette arme la platine & l’équipage.

La platine est une plaque de fer d’environ cinq pouces de longueur, placée à l’extrémité du canon vers sa culasse, à laquelle sont attachées les différentes pieces qui servent à tirer le fusil.

Ces pieces sont un grand ressort en-dedans de la platine, une noix & bride sur le chien avec sa mâchoire ; une vis au-dessus, le bassinet, une batterie qui couvre ce même bassinet, & un petit ressort qui le fait découvrir & recouvrir.

Le chien tient à la platine par le moyen d’une vis. Son extrémité en-dehors forme une espece de gueule dans laquelle est retenue fixement une pierre à fusil, par le moyen d’une grande vis. La partie supérieure de cette gueule est appellée la mâchoire du chien. Le bassinet est un petit bassin posé en saillie sur la platine, vis-à-vis la lumiere ou la petite ouverture faite au canon pour mettre le feu à la poudre dont il est chargé. La batterie est disposée en espece d’équerre, dont une branche couvre le bassinet, & l’autre se présente à-peu-près parallelement au chien.

Lorsque le chien est tendu, ou ce qui est la même chose, lorsque le fusil est bandé, & qu’on veut le tirer, on lâche la détente qui est sous la platine, ce qui fait tomber avec force sur la batterie le chien armé de sa pierre. Cet effort fait mouvoir la batterie, & lever sa branche qui couvre le bassinet ; & comme la pierre fait feu en même tems sur la partie de la batterie qui lui est opposée, elle allume la poudre du bassinet, laquelle communique le feu à la charge du fusil, & fait ainsi partir le coup.

Les platines du mousqueton, du pistolet, &c. sont composées des mêmes pieces que celles du fusil.

L’équipage du fusil est composé du talon, qui est une espece de plaque de fer qui couvre le bout de la crosse ; de l’écusson, qui est une piece de fer qui embrasse la clé des portes-baguette ; de la soûgarde avec sa détente, qui sert à lâcher le ressort du chien, &c.

Les fusils ont commencé à être généralement établis dans les troupes vers l’année 1704. Avant cette époque il n’y avoit que les grenadiers des bataillons qui en fussent armés, à l’exception néanmoins du régiment des fusiliers, créé en l’an 1671, qui fut dès lors attaché au service de l’artillerie. Tous les soldats eurent des fusils à la place des mousquets, qui étoient alors en usage dans tous les corps d’infanterie. Les fusiliers outre l’épée, furent aussi armés d’une bayonnette ; c’est le premier corps dont les soldats ayent été ainsi armés. Ce régiment est aujourd’hui royal artillerie. Quant aux raisons qui firent quitter les mousquets pour prendre les fusils, voyez Mousquet. (Q)

De la portée du fusil. Pour connoître ce qu’on doit appeller la portée d’une arme à feu, il faut considérer 1°. la ligne droite par laquelle on voit l’objet vers lequel on veut porter la balle ou boulet, laquelle s’appelle ligne de mire ; 2°. une autre ligne droite, qui représente l’axe qu’on peut supposer au calibre ou cylindre de l’arme, & que j’appellerai ligne de tire ; 3°. la ligne que décrit le globe qui est lancé par la poudre hors le calibre de l’arme, vers le but qu’on se propose de frapper.

Fusil à portée de but en blanc. Si la ligne de tire se trouvoit parallele avec la ligne de mire, jamais la balle ou boulet ne pourroit arriver qu’au-dessous du but ; car à chaque instant après sa sortie, la balle ou boulet s’éloigne de la ligne de tire, & tend à se rapprocher vers la terre ; aussi la ligne de mire & la ligne de tire, sont-elles sécantes entre elles dans toutes les armes à feu, & la ligne courbe que décrit le boulet coupe d’abord la ligne de mire, s’éleve au-dessus, & redescend ensuite la recouper : le point où la ligne courbe que décrit le boulet, recoupe la ligne de mire, est la portée de l’arme à feu, le but en blanc. Ce point est plus ou moins éloigné, à proportion de l’amplitude de l’angle que forment entre elles la ligne de mire & la ligne de tire & en raison de la force qui chasse le boulet, de sa masse, de son volume, de sa densité, & de celle du milieu qu’il traverse, & de la longueur du calibre.

Soit supposé le canon d’un fusil épais de quatre lignes à sa culasse, d’une ligne à sa bouche, qu’il ait quatre piés de long, que le calibre soit de six lignes, la ligne de tire & celle de mire se couperont à quatre piés au-delà de la bouche du fusil, & l’angle que les lignes de mire & de tire fermeront en se rencontrant, sera de 0d, 10 ou 15′ ; la balle montera au-dessus de la ligne de mire, formant à bien peu de chose près, le même angle ; donc à douze piés au-delà de la bouche du canon, elle sera sept lignes environ au-dessus de la ligne de mire. Pour calculer à quel endroit on doit trouver le point du but en blanc, il faut d’abord faire abstraction de la force d’inertie, centripete, ou pesanteur de la balle ou boulet, & calculer l’élévation que prend la ligne de tire au-dessus du point vers lequel on vise, eu égard au plus ou moins d’éloignement de ce but, estimer la vîtesse à parcourir l’étendue supposée, & diminuer sur l’élévation reconnue l’attrait occasionné par sa masse, & ce par les calculs des masses & des vîtesses, &c.

Soit supposé, que pour parcourir cent toises le globe soit 0′ x″ x‴, &c. que la ligne de mire (suivant l’angle que nous avons supposé 0d, 10 ou 15′), soit à ce but éloigné de 600 lignes, égales à 50 pouces ou 4 piés 2 pouces. Si l’épreuve d’accord avec le calcul, fait voir que le globe frappe le but visé à cesdites 100 toises, il faudra en conclure qu’à 60 toises environ, par exemple, la balle étoit élevée au-dessus de la ligne de mire d’environ 2 piés, ce qui a été sa plus grande élévation : qu’il s’ensuit donc que s’il s’étoit trouvé à ces 60 toises un corps élevé à deux piés, ou quelque chose de moins, au-dessus de la ligne de mire, ce corps eût été frappé par la balle, quoique le coup ait été bien visé au but : on auroit dit à cela sans réfléchir : c’est que le coup releve ; mots vuides de sens. J’avoue qu’il y a beaucoup d’expériences à faire, pour établir théoriquement la portée des armes à feu ; j’en proposerai ci-après quelques-unes pour la pratique ; on ne fait jusqu’à présent que l’estimer à-peu-près, & l’on tombe quelquefois dans des défauts que l’on n’imagine pas, faute de connoître non-seulement le point de perfection, mais même ce que peut indiquer la théorie connue : par exemple on recommande souvent aux troupes de viser vers le milieu du corps de l’ennemi ; on leur prescrit même de tirer bas, & plûtôt plus que moins. Certainement rien n’est moins une loi générale que ce prétendu axiome, si (suivant la supposition faite ci-dessus) à 100 toises l’on frappe un but à l’endroit visé, quatre piés au-dessus de l’horison, à 60 toises on passera 6 piés au-dessus de l’horison, & l’on ne frapperoit pas un but M, N, qui seroit à cette distance, quand il auroit 5 piés 10 pouces de hauteur depuis le niveau de l’horison ; si à 100 toises l’on a visé précisément au pié du but H, B, l’on n’arrivera qu’à ce point ; & si le but eût été de quelques pas plus éloigné, on ne l’auroit pas frappé.

Si à 60 pas, l’on a visé deux piés plus bas que le pié du but OK, c’est-à-dire deux piés plus bas que la ligne horisontale sur laquelle le but seroit planté, on n’atteindra pas encore ce but. Il s’ensuit donc qu’on ne peut jamais avec un fusil atteindre au but quelconque, quand on vise deux piés plus bas que l’extrémité inférieure du but, à quelque éloignement qu’il soit ; que si l’on vise au pié du but, on ne peut le frapper que depuis ledit pié ou base, jusqu’à une élévation de deux piés ; si dans cette distance de 100 toises un but a d’élévation trois fois deux piés, on le frappera dans la dimension du milieu, si l’on vise à deux piés au-dessus de sa base ; & s’il est à 60 toises, on le frappera dans la dimension supérieure ; mais si le but est plus éloigné de 100 toises, il faut viser plus haut que lui, pour le frapper dans la dimension du milieu, & de plus en plus s’élever, suivant que le but seroit plus éloigné.

Je viens d’expliquer que ce qui faisoit qu’une balle ou boulet arrive au but que l’on veut attraper, c’est certainement à cause qu’on l’a dirigé vers un autre endroit ; car sans s’en appercevoir, on tire avec un fusil ou canon vers un but, comme les Archers ou Arbalêtriers tirent vers celui où ils veulent faire arriver leurs fleches. Il est démontré que la ligne par laquelle un coup peut être lancé le plus loin possible, est la parabole qui formeroit à ses extrémités un angle de 45 degrés avec l’horison, abstraction faite de l’effet de la pesanteur du coup lancé. C’est parce qu’ils approchoient davantage de cette projection, que les Perses de Xenophon lançoient leurs fleches, qui portoient plus loin que celles de tous les Grecs, excepté des Archers de Candie. Voyez Retraite des dix mille. Les carabines pourroient bien n’avoir une plus longue portée que par la même raison (leurs balles trouvant peut-être plus de difficulté à vaincre le milieu qu’elles traversent par la perte qu’elles font de leur forme sphérique) ; & les gispes du maréchal de Puisegur (voyez page 30 in-4°.), dont il souhaiteroit que plusieurs soldats par compagnies fussent armés, ne sont encore autre chose que des armes renforcées par la culasse, & dont par conséquent les lignes de mire & de tire formantes un angle plus ouvert, donnent une portée plus longue que les armes ordinaires. Ce n’est point pour donner aucun blâme à ce grand maître que j’ose le citer ici, mais pour faire remarquer aux Militaires l’avantage considérable que peuvent leur procurer les premieres notions des Mathématiques, dans les moindres comme dans les plus grandes parties de leur art. J’observerai encore que les plus habiles tireurs au blanc ne peuvent le plus souvent tuer une piece de gibier à la chasse, & les chasseurs qui tuent à tout coup, ne tirent jamais, en ayant parfaitement le gibier sur la ligne de mire de leurs fusils ; non-seulement ils tirent à l’endroit où sera la piece de gibier lorsque leur coup y arrivera, mais ils visent plus au-dessous ou au-dessus, suivant l’éloignement du but qu’ils veulent frapper.

Fusil. Sa portée possible. Pour reconnoître la plus grande portée possible d’une balle ou boulet, il faut déterminer ses différentes portées, suivant l’élévation que l’on peut donner à la ligne de tire ; il faut connoître les lois de la projection des corps ; la plus longue est par l’angle de 45 degrés, & l’angle de 15 degrés donne une projection de moitié moins d’étendue. Voyez Projection.

Il doit y avoir une compensation en progression, depuis la plus grande portée jusqu’à la plus courte, relativement à la longueur du calibre qui dirige la balle ou boulet dans l’une ou l’autre projection. Les expériences bien faites ne l’ont été qu’avec des bombes ou des jets d’eau, ou l’équivalent ; & le calibre plus ou moins long dans ces deux cas, n’a pas dû faire une différence sensible, ni des frottemens à beaucoup près aussi grands que ceux qui se rencontrent par l’effet du calibre du fusil.

Il faut observer que les différens calibres des armes ne sont pas ensemble en même raison de leur diametre à leur longueur : en général dans l’usage des armes à feu, plus le diametre est petit, plus le cylindre ou calibre est long en proportion ; plus le calibre ou cylindre est petit, plus les défauts en sont considérables proportionnellement ; plus le calibre a de longueur, plus il tend à donner une direction droite ; plus le calibre est petit, plus il y a de différence entre le diametre du boulet & le sien ; plus il y a de différence entre le boulet & son calibre, plus les ondulations du boulet dans ce calibre peuvent l’éloigner du but vers lequel il est dirigé.

Seroit-il vrai que tout globe d’une densité capable de résister à la force qui le chasse, dirigé par un calibre ou cylindre en proportion semblable relativement à son volume, poussé par une poudre d’une force proportionnelle à sa masse, lancé dans la même projection, parcourroit des distances égales, & peut-être même dans des tems égaux, & décrira la même courbe ? Les preuves pour ou contre ne peuvent être aisément éclaircies ; il est difficile de déterminer exactement une force proportionnelle à la masse du boulet dans l’usage de la poudre, non-seulement parce que sa force augmente à-proportion de la promptitude de sa dilatation, & que cette promptitude dépend de sa qualité, de son degré de siccité, de sa disposition dans le calibre, du plus ou moins de pression de ses parties, & de la résistance de la balle, mais encore par la difficulté dont il est de connoître la quantité de poudre qui s’enflamme assez tôt pour donner au boulet toute l’impulsion qu’il acquiert, avant de quitter tel calibre qu’il parcourt.

La théorie peut faire reconnoître que pour que la charge d’un fusil fît tout l’effet que sa dilatation peut produire, il faudroit que la longueur du canon d’un fusil fût de 90 piés ; mais l’expérience a prouvé que la balle chassée par la même charge dans un fusil de quatre piés de canon, peut aller à deux mille cent soixante toises : il s’ensuivroit donc, qu’avec cette longueur supposée de 90 piés, la balle seroit portée à 48600 toises ; ce qu’il n’est pas possible d’expérimenter, car on ne fera pas un canon de fusil de 90 piés.

Si d’un côté la théorie prouve que la meilleure longueur d’un fusil, pour chasser le plus loin possible la balle, est de 90 piés ; que de l’autre, l’expérience prouve que par une longueur de quatre piés de canon, on chasse la balle à 2160 toises : il doit donc s’ensuivre, que chaque pouce de longueur de plus ou de moins au canon, doit donner 45 toises de plus ou de moins de portée, & que le pistolet, qui est de 14 pouces de canon, auroit 630 toises de portée : mais des expériences faites avec des canons, des coulevrines, & autres armes à feu, ont prouvé que ces trois armes portent leurs globes à-peu-près à même distance entre 2000 & 2500 toises : donc on doit conclure qu’il n’y a pas une proportion en progression connue, entre la force qui chasse les balles ou boulets, & la longueur des calibres qui les dirigent. Il faut observer que la proportion entre la longueur du canon de 24, & son boulet, est à-peu-près la même que celle entre un petit pistolet de poche fort court, & sa balle, c’est-à-dire entre dix & douze fois le diametre respectif de leur calibre. Quand on a fait des expériences pour constater quelle étoit la longueur de calibre la plus avantageuse à un canon, on a été occupé principalement de voir la différence que ses différentes dimensions pourroient occasionner dans l’effet du boulet, lorsqu’il frappe le but : pour cela, on a tiré d’abord avec le calibre qu’on avoit fait le plus long possible ; ensuite on l’a racourci à plusieurs reprises, en sciant à chaque fois l’extrèmité. Le résultat pour la force a été établi, mais celui pour la portée ne l’a point été : vraissemblablement, pour la portée du but en blanc, il auroit dû être, à bien peu de chose près, le même : mais pour la plus longue portée possible, le résultat auroit dû être différent à chaque fois, & relatif à celui de la force du choc, & par les mêmes raisons, une certaine longueur donnant le tems à plus d’effet de la poudre, qu’une moindre ; & l’étendue de la portée de but en blanc, n’est pas comparable à la plus longue portée possible. D’ailleurs, les lignes de tire & de mire étoient toûjours les mêmes dans les canons d’épreuve ; au lieu que dans les canons de différentes longueurs, elles forment des angles plus ouverts, à-proportion que les calibres sont plus courts.

Pour déterminer quelle est la courbe que décrit la balle d’un fusil de munition, de la dimension fixée par les ordonnances, & dont les troupes sont ou seroient armées ; il faudroit fixer un de ces fusils dans la position horisontale qu’on choisira ; placer ensuite sur la ligne de mire donnée plusieurs especes de grands tamis placés verticalement entre 300 toises à distance les uns des autres, & faire feu : la balle tirée perceroit les toiles, crins, taffetas, ou papiers dont ces tamis seroient faits ; & ces points-là reconnus détermineroient la courbe qu’auroit décrit cette balle. Si l’on ne vouloit que trouver seulement le point le plus haut de cette courbe, on pourroit faire tirer dessous une voûte dont le faîte seroit de niveau, en plaçant la ligne de mire parallelement au-dessous de cette voûte, à un pié, un pié & demi, ou deux piés ; & remarquant ensuite l’endroit où la balle ne feroit qu’effleurer le dessous de ladite voûte.

Les épreuves exactes de la plus longue portée possible, ne peuvent se faire sans risque que sur des canaux glacés de deux à trois mille toises de longueur environ, & assez larges pour espérer que la direction de la balle ne sera pas trop détournée par les diverses résistances qu’elle peut éprouver dans les cinq à six mille toises d’atmosphere qu’elle parcourroit. Des hommes placés à distance l’un de l’autre, sous des especes de guérites, le long des bords du canal, remarqueroient où la balle tomberoit.

Toutes ces épreuves pourroient se faire avec les différens calibres, & dans diverses dimensions de culasses. Il est à croire que les expériences, en fixant les idées sur les différentes portées des armes à feu, fourniroient les moyens d’en faire un usage à-peu-près semblable à celui que l’on fait des fleches. La pratique en seroit vraissemblablement beaucoup plus difficile à perfectionner ; parce qu’une balle n’étant point visible comme le peut être une fleche, & sa portée étant beaucoup plus étendue, celui qui auroit tiré ne pourroit pas reconnoître aisément quel effet auroit fait sa balle : mais la théorie pourroit faire tirer parti de cette connoissance, pour faire porter des balles à des éloignemens où l’on n’auroit pas lieu d’en craindre sans cela.

Les militaires instruits du résultat de ces expériences sur la partie du but en blanc & la plus longue portée possible, pourroient, suivant l’éloignement où ils se trouveroient de l’ennemi, ordonner à leurs soldats de tirer plus ou moins haut, suivant l’éloignement de leur ennemi. En visant, par exemple, à la hauteur de la pique ou fer des drapeaux, lorsqu’il seroit encore à 300 toises ; & s’il étoit à 200, à la hauteur de la pique ou fer des espontons ; à 150, au haut de la tête, aux chapeaux de cet ennemi ; à 100, à la ceinture ; à 60 toises, aux genoux, ou bien peu au-dessous ; mais jamais plus bas.

Fusil à vent, est la même chose que l’arquebuse à vent. Voyez Arquebuse à vent.

Fusil, petit cône de fer sur lequel on passe les couteaux & autres instrumens tranchans, pour leur rendre le fil & les faire couper.

Le fusil des Luthiers est la même chose, excepté qu’il est poli, & que celui des couteaux est rude ; il sert à affiler les gratoires.

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Étymologie de « fusil »

Ital. focile, fucile ; du lat. focus, feu, foyer (voy. FEU).

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Ancien français foisil, fuisil. Du latin populaire *focilis (petra), littéralement « (pierre) à feu », dérivé du latin focaris, focus, « de feu, feu ».
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « fusil »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
fusil fyzi

Fréquence d'apparition du mot « fusil » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « fusil »

  • Il n'y a pas de terreur dans un coup de fusil, seulement dans son anticipation.
    Alfred Hitchcock
  • Et gloire à ce soldat qui jeta son fusil Plutôt que d'achever l'otage à sa merci.
    Georges Brassens — Don Juan
  • La langue anglaise est un fusil à plombs : le tir est dispersé. La langue française est un fusil qui tire à balle, de façon précise.
    Otto von Habsburg
  • Un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil.
    Abraham Lincoln — Discours
  • Joli-corps, joli-fusil, joli-dollar : lequel de ces trois pêchés capitaux fait le plus de dégâts.
    Félix Leclerc
  • Ce n’est pas toujours la plume, mais souvent le fusil qui rédige la loi.
    Proverbe magyar
  • Seuls parlent au nom des hommes ceux qui pourraient pointer un fusil sur eux.
    Tony Duvert — Journal d'un innocent
  • L'honneur national est comme un fusil chargé.
    Alain — Mars ou la guerre jugée
  • Les paroles retentissent plus loin que le fusil.
    Proverbe malgache
  • Le Parti commande aux fusils, et il est inadmissible que les fusils commandent au Parti.
    Mao ZedongMao Tsö-tongMao Tsé-toung — Citations du président Mao Tsé-Toung, IX
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Images d'illustration du mot « fusil »

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Traductions du mot « fusil »

Langue Traduction
Anglais rifle
Espagnol mosquete
Italien moschetto
Allemand muskete
Chinois 滑膛枪
Arabe بندقية قديمة
Portugais mosquete
Russe мушкет
Japonais マスケット銃
Basque moskete
Corse muscola
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Synonymes de « fusil »

Source : synonymes de fusil sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot fusil au Scrabble ?

Nombre de points du mot fusil au scrabble : 8 points

Fusil

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