La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « foyer »

Foyer

Variantes Singulier Pluriel
Masculin foyer foyers

Définitions de « foyer »

Trésor de la Langue Française informatisé

FOYER, subst. masc.

I.− Lieu où l'on fait du feu.
A.−
1. Espace spécialement aménagé pour y faire du feu; en partic., partie de la cheminée où brûle le feu. Foyer de la cheminée, de la cuisine; foyer sans feu; foyer de pierre. Synon. âtre.J'entrai dans une de ces huttes : c'était un taudis sans fenêtre, avec un foyer de pierres brutes placé au centre (Gautier, Tra los montes,1843, p. 58).Les lourds landiers, qui allèrent remplacer dans le foyer les pierres glissées sous les bûches (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 160).Une bûche s'effondra, des braises roulèrent hors du foyer. L'Allemand se pencha, ramassa les braises avec des pincettes (Vercors, Silence mer,1942, p. 37):
1. ... M. de Coëtquidan s'était approché de sa cheminée, où le feu se mourait. Délicatement, avec ses ciseaux, il s'était coupé deux poils de la barbe, et il les avait posés sur la pelle du foyer, qu'il tenait maintenant au-dessus de la braise. Bientôt les poils commencèrent de grésiller. Alors une expression d'amusement, de jubilation enfantine apparut sur le masque barbu du vieillard... Montherl., Célibataires,1934, p. 749.
SYNT. Foyer étroit, grand, large; braises, bûches, cendres du foyer;, feu, flamme du foyer; tirage du foyer; pierre du foyer; coin du foyer; s'asseoir devant le/près du foyer.
Marbre du foyer ou, p. ell., foyer. Dalle (de marbre, de pierre, etc.) scellée devant le foyer afin de l'isoler du parquet. La Toutouque [une chienne] cuisait (...) sur le marbre brûlant du foyer (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 152).D'un pincement de lèvres, il repoussa la cigarette, la laissa tomber à ses pieds, sur le marbre du foyer (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 967).
Rem. La plupart des dict. gén. mentionnent a) Le sens de « cadre de bois entourant le marbre du foyer ». b) Tapis de foyer ou, p. ell., foyer. Petit tapis placé devant le foyer.
2. Spéc. Foyer d'incendie. Endroit où le feu se déclare, où il est le plus ardent et d'où il se propage. Une caisse d'acide, ou d'autres liqueurs chimiques (...) avait pris feu d'elle-même, et répandu une fumée si épaisse sous les ponts, qu'il avait été très-difficile de découvrir le foyer de l'incendie (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 261).Dans le fond du foyer de l'incendie, des charpentes semblables à des ifs de feu, tournant, se tordant avec des vibrations ignées (Goncourt, Journal,1864, p. 109).
Au fig., gén. dans le domaine des relations internat.Lieu où se concentrent des tensions, des troubles qui peuvent s'étendre et dégénérer en conflits plus graves. Dans le cas d'une expédition en Turquie ou d'une irruption dans les principautés, il était d'une mauvaise politique de laisser un foyer d'incendie aux portes de la Pologne (Balzac, Œuvres div.,t. 3, 1836, p. 63).
3. TECHNOL. Partie d'un appareil de cuisson ou de chauffage, domestique ou industriel, où brûle le combustible. Foyer d'un poêle, d'un fourneau; foyer à grille, à chargement automatique; grille du foyer. On a cherché (...) [à] faire le chargement d'une manière continue, de façon à maintenir le foyer toujours dans le même état. Les foyers dits à alimentation continue sont basés sur ce principe (Ser, Phys. industr.,1888, p. 431).Dans la chaufferie à six foyers, des ouvriers (...) piquaient le mâchefer des grilles avec de longs ringards qu'ils retiraient rouges (Hamp, Champagne,1909, p. 97).La mère tisonna le foyer de la cuisinière (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 150):
2. ... il ne s'arrêta dehors que devant le bâtiment des générateurs. La porte, grande ouverte, laissait voir sept chaudières à deux foyers. Au milieu de la buée blanche, dans le sifflement des fuites, un chauffeur était occupé à charger un des foyers, dont l'ardente fournaise se faisait sentir jusque sur le seuil... Zola, Germinal,1885, p. 1154.
Rem. La docum. atteste a) Un emploi de foyer (en parlant d'une pipe) au sens de « fourneau ». Tous les visiteurs [d'Omer-Pacha, dans un dessin de Guys] sont rangés sur des divans, ajustant à leurs lèvres des pipes, longues comme des sarbacanes, dont le foyer repose à leurs pieds (Baudel., Curios. esthét., 1867, p. 342). b) Qq. très rares emplois au fig. ou p. métaph. Il n'y eut plus dans Gwynplaine que le cœur, foyer, et l'amour, flamme (Hugo, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 149).
B.− P. méton.
1. Feu (qui brûle dans le foyer). Foyer allumé, ardent, éteint. L'horizon était en feu; mais, par endroits, on distinguait des foyers plus intenses, des gerbes d'un pourpre vif (Zola, Débâcle,1892, p. 605).De distance en distance, des foyers s'allument (Maran, Batouala,1921, p. 50):
3. Explosions et incendies de tous côtés aux pourtours de la ville. J'ai compté plus de vingt foyers. Ils ne sont pas le fait de l'aviation anglo-américaine : les Allemands, traqués, devant que d'évacuer la ville, font sauter leurs dépôts. Gide, Journal,1943, p. 235.
SYNT. Foyer brûlant, flamboyant, incandescent; foyer qui éclaire, qui s'éteint; ardeur, clarté, lueur, pétillement du foyer.
HIST. ANC. Foyer sacré ou, p. ell., foyer (Ε σ τ ι ́ α ou Vesta). Foyer domestique devant toujours être alimenté, centre religieux de la demeure; foyer commun auprès duquel sont placés les dieux tutélaires de la ville (cf. feu sacré, feu I B 1 b). Les Romaines Restaient près du foyer sacré Et chantaient en filant la laine Des hymnes aux dieux ignorés (Maurois, Silences Bramble,1918, p. 168).Les plus anciens sanctuaires et les plus essentiels, notamment celui de Vesta, foyer commun auprès duquel étaient conservés les Pénates du peuple romain, mystérieux fétiches liés au salut de la Ville (P. Grimal, La Civilisation romaine,Paris, Arthaud, 1960, p. 29):
4. Au milieu de chaque demeure s'élève la pierre sacrée du foyer, l'autel domestique. Elle est le centre de la famille, image de ce centre immobile du monde que nos pères ont appelé Histiè. Ménard, Rêv. païen mystique,1876, p. 65.
2. P. métaph. Foyer de l'amour, de la passion. Cet homme, en apparence froid et compassé, semblait contenir en lui-même un foyer secret dont la flamme agissait sur nous (Balzac, Deux rêves,1830, p. 351).Ce qu'une morale de restriction hypocrite a nommé les plus bas instincts de l'homme devenait ainsi l'ardent foyer où la vie puisait son inextinguible flamme (Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 216):
5. « O Hoffnung! Hoffnung!... » Le cri éternel de notre Beethoven... De toutes les formes du Divin, qu'il chercha et qu'il épousa, celle qui fut la plus persistante... Car elle était le foyer même de son énergie, le noyau brûlant de sa création, et l'imbrisable élan de sa vaillance... Rolland, Beeth.,t. 1, 1937, p. 64.
Rem. La docum. atteste qq. emplois p. ext. et métaph. Quelques-uns [au marché des Innocents] se chauffaient autour de feux comme ceux que font les soldats qui campent, − d'autres s'allumaient des foyers intérieurs dans les cabarets voisins (Nerval, Bohême gal., 1855, p. 149). Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac mêlé à l'opium et au sucre (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 185). Toujours ces quarante de fièvre, ce petit corps qui brûle, ce foyer intérieur qui dévore une petite âme (Renard, Journal, 1901, p. 632).
II.− P. ext. Lieu servant d'abri à des personnes.
A.−
1. Lieu où habite, où vit une famille. Foyer des ancêtres, de la famille; quitter, regagner son foyer. Heureux celui qui retrouve le soir le foyer domestique, et s'y assied au milieu des siens (Lamennais, Paroles croyant,1834, p. 270).Nous habitions autrefois les uns, notre petite cité, les autres, la campagne, à deux kilomètres et demi de foyer à foyer (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 78).Elle sourit et s'esquiva, le laissant seul. Seul, avec cette sensation d'un foyer retrouvé, ce rêve d'une douceur féminine à son chevet (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 782):
6. ... l'image de ma première nuit de vol en Argentine, une nuit sombre où scintillaient seules, comme des étoiles, les rares lumières éparses dans la plaine. Chacune signalait, dans cet océan de ténèbres, le miracle d'une conscience. Dans ce foyer, on lisait, on réfléchissait, on poursuivait des confidences. Dans cet autre, peut-être, on cherchait à sonder l'espace, on s'usait en calculs sur la nébuleuse d'Andromède. Là, on aimait. Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 139.
SYNT. Foyer domestique, maternel, paternel; humble, pauvre foyer; la douceur, les joies du foyer; le gardien du foyer; femme, mère au foyer (cf. femme 2esection II B 2); le retour au foyer; retourner au foyer; retrouver son foyer.
2. En partic.
a) Foyer conjugal, familial. Domicile conjugal, familial. Et c'est pour des femmes comme ça que les maris délaissent le foyer conjugal! (Feydeau, Dame Maxim's,1914, III, 17, p. 71).Le jeune Bernard a brusquement quitté le foyer familial, où il n'aurait jamais dû entrer (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1118).
b) Gén. au plur. Pays natal, domicile habituel. Réintégrer ses foyers; rentrer dans ses foyers. Des familles entières se déplaçant d'une contrée à une autre. Une famine, une épidémie, ou simplement la difficulté de vivre les a forcées à abandonner leurs foyers (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 44).
Renvoyer un soldat dans ses foyers. Le démobiliser. Ils [des prisonniers de guerre] se trouvaient sur le point d'être renvoyés dans leurs foyers (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 359).
3. P. méton. Ensemble des personnes qui composent la famille (vivant sous le même toit); la vie familiale. Toute l'instruction que peut et doit acquérir une femme, la fillette et la jeune personne [la] reçoivent, et la mêlent, revenues dans leur famille, à l'éducation du foyer (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 759).Sabine, gâtée par la promiscuité de cette fille, poussée à tout, devenait l'effondrement final, la moisissure même du foyer (Zola, Nana,1880, p. 1465).La vie française est dominée par la femme; c'est elle qui règne, est maîtresse du foyer (Barrès, Cahiers, t. 11, 1917-18, p. 370):
7. Non seulement l'individu n'existe pas, mais son existence serait contraire à la conception même du foyer qui est peut-être le noyau, peut-être la contraction de la cité, en tout cas fait avec elle un organisme indissoluble dont rien, sans ruiner l'une ou l'autre, ne saurait être retranché. La liberté de l'être humain n'est ni conçue, ni concevable hors le groupement familial qui ne conçoit pas non plus la sienne hors de son enclos et de ses dieux, le groupement familial voisin la limitant de toute part. Faure, Espr., formes,1927, p. 20.
Fonder* un foyer.
Rem. Foyer désigne souvent simultanément le lieu où vit la famille et la famille elle-même (cf. les ex. supra).
B.− P. ext. Lieu de réunion, d'asile pour certaines personnes. Foyer populaire, rural; foyer de jeunes travailleurs, du soldat; foyer d'accueil et d'hébergement. Une serviette de livres à offrir, si pesante qu'elle rappelait les légendaires serviettes des temps héroïques du Foyer et de la Bibliothèque Américaine (Du Bos, Journal,1927, p. 188).Cinq familles ensevelies sous les décombres du « Foyer du Combattant », grand immeuble de ciment armé, qui s'est écroulé tout entier (Gide, Journal,1943, p. 164).À Paris, l'Assistance Publique a organisé des foyers du vieillard où les vieux du quartier peuvent venir passer la journée dans un endroit confortable avec diverses possibilités de distraction (Travail social,1953, 3etrimestre, p. 29).
En partic., domaine du spectacle
Foyer des acteurs, des artistes ou, p. ell., foyer. Salle commune où se réunissent les comédiens. Une pièce d'Augier : événement au foyer des acteurs non moins qu'au foyer du public, attentifs l'un et l'autre à la reprise de Philiberte (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 767).Comme il passait devant le foyer des artistes, il avait aperçu, par les portes ouvertes, le délabrement de la vaste pièce, honteuse de taches et d'usure au grand jour (Zola, Nana,1880, p. 1332).Répétition. Antoine est là et fait travailler, d'abord en scène, puis au foyer (Renard, Journal,1900, p. 571).
Foyer de la danse (cf. danse I B 3 b).
Foyer du public ou, p. ell., foyer. Salle où les spectateurs peuvent circuler, prendre des consommations pendant les entractes. Il [Du Tillet] se maintint dans la sphère élevée des gens qui mêlent les plaisirs aux affaires, en faisant du foyer de l'Opéra la succursale de la Bourse (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 63).Au foyer, ils retrouvent la salle bruyante, émue et défaite, qui se remet, renoue ses histoires de la vie à cette minute de l'art dramatique (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 216).
III.− P. anal.
A.− Source d'un rayonnement.
1. Point, centre d'où rayonne de la lumière, de la chaleur. Une table d'architecte, sur laquelle une lampe à réflecteur était le seul foyer lumineux du hall (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 132):
8. ... nous concevons, par exemple, que les planètes continueraient de graviter vers le soleil et de tourner régulièrement autour de cet astre, quand il cesserait d'être pour elles un foyer de lumière et de chaleur, absolument comme elles le font dans l'ordre actuel des choses, où la régularité de leurs mouvements paraît si bien adaptée au mode d'influence des rayons solaires. Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 205.
2. Au fig. Centre d'où provient quelque chose, lieu à partir duquel se développe, se répand quelque chose. Foyer de corruption, d'intrigues; foyer de rébellion; foyer de civilisation, de culture. Si un coup de minorité abolissait un moment la propriété capitaliste, partout s'allumeraient des foyers de résistance imprévus (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. 90).Ne reste-t-elle pas [l'Italie] le foyer d'émission d'où les métiers de la pierre et du marbre se répandirent dans toute l'Europe? (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 157).La volonté est là, déjà, qui dirige notre attention et la concentre sur tel ou tel foyer émetteur de sensations (Larbaud, Journal,1934, p. 320):
9. Le pays [la Grèce] est si pauvre et si désert, qu'à peine avons-nous pu nous procurer pour notre ordinaire quelques figues et de l'eau potable. C'est pourtant ici, me dis-je souvent, qu'est le berceau d'une civilisation, mère de la nôtre, le premier foyer d'où les arts et les sciences rayonnèrent sur le monde. Reybaud, J. Paturot,1842, p. 289.
Spéc., MÉD.
a) Lieu où apparaissent des cas d'une maladie quarantenaire résultant de cas importés ou non (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). Foyer d'épidémie. Des foyers multiples d'une peste qui avait toutes les caractéristiques de la peste orientale, [ont] pu éclater soudainement dans l'Europe du Moyen Âge en des endroits sans aucun contact avec l'Orient (Artaud, Théâtre et double,1938, p. 28).Les foyers d'infection sont en extension croissante. À l'allure où la maladie se répand, si elle n'est pas stoppée, elle risque de tuer la moitié de la ville avant deux mois (Camus, Peste,1947, p. 1255).
b) Partie du corps où se trouve le siège principal d'une maladie, d'une lésion. Foyer tuberculeux. Dans le foyer de fracture et autour de lui, tous les processus structuraux et fonctionnels s'ordonnent en vue de la réparation (Carrel, L'Homme,1935, p. 240).Un praticien averti, qui sait où est le foyer d'infection, et qui vide l'abcès avant de commencer son pansement (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 1001).
Foyer pulmonaire. ,,Zone du poumon atteinte d'un processus pathologique`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Un [sujet] dont les ganglions trachéo-bronchiques étaient caséifiés, bien qu'on ne pût découvrir aucun foyer pulmonaire (Calmette, Infection bacill. et tubercul.,1920, p. 160).
Rem. Certains dict. gén. mentionnent foyer purulent. Endroit où se forme le pus d'un abcès.
B.− Point de convergence, de concentration.
1. Emplois techn.
a) OPT. Point constitué par le sommet du faisceau conique formé par la réflexion ou la réfraction de rayons lumineux initialement parallèles. Foyer d'une lunette, d'un objectif, d'un télescope; foyer réel; foyer par réflexion, par réfraction. Des miroirs ou des lentilles à foyer (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 138).
Foyer virtuel (p. oppos. à -foyer réel, point où a réellement lieu la concentration des rayons lumineux). Point où convergeraient les rayons lumineux s'ils étaient prolongés. Dans la diffusion lumineuse il se forme en certains cas des foyers virtuels (Blondel, Action,1893, p. 245).
Rem. Pir. 1964 mentionne un emploi de foyer dans le domaine de l'acoustique au sens de « point de convergence des ondes acoustiques frappant un réflecteur parabolique ou sphérique ».
b) P. anal., GÉOM. Point remarquable associé à certaines courbes (coniques, ellipses, hyperboles, paraboles). Kepler [a] trouvé qu'on pouvait représenter le mouvement des planètes, en admettant qu'elles décrivent des ellipses dont le soleil occupe un des foyers (Cournot, Fond. connaiss.,1851p. 59).On nomme ellipse, la courbe lieu des points M d'un plan tels que la somme de leurs distances à deux points fixes F, F' de ce plan, appelés foyers, soit égale à une longueur donnée (Hadamard, Géom. ds espace,1921, p. 190).L'ellipse tend à rejoindre en un ses deux foyers pour réintégrer le cercle primitif (Béguin, Âme romant.,1939, p. 69).
2. Au fig. Lieu, point où se concentre quelque chose.
a) [En parlant d'une chose concrète] Je me mis alors à fréquenter les foyers du haut enseignement et des lumières supérieures, le Collège de France, la Sorbonne, l'Institut (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 277).La famille, solide encore, est devenue le foyer d'une autre lutte, plus sourde (Faure, Espr. formes,1927, p. 24):
10. ... il y a une nécessité de rapprochement entre tous les membres du high life, qu'ils appartiennent au foyer même de toutes les élégances, Paris, ou qu'ils soient répandus dans les différents centres de la vie fashionable. Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 765.
b) [En parlant d'une chose abstr., d'un affect] Les yeux du paralytique, foyer de sa vie nerveuse, étincelaient de fureur (A. Daudet, Pte paroisse,1895, p. 297).Il est impossible que l'une et l'autre de ces œuvres ne sortent pas d'un foyer commun d'idées et de sentiments (Faure, Espr. formes,1927p. 138).Le centre neuro-médical du professeur Bestombes devenait le véritable lieu de l'intense ferveur patriotique, le foyer pour ainsi dire (Céline, Voyage,1932, p. 123):
11. Tout mon être, en somme, est le lieu où se rencontrent le passé et l'avenir. Mes forces s'emploient à situer au centre même du moi le point de rencontre, à faire de ce point de rencontre le foyer de ma conscience morale. J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 106.
c) En partic., domaine de l'écon.Groupement géographique d'industries, centre de commerce, etc. Les principaux bassins houillers où l'emploi de la force mécanique de la vapeur a localisé les principaux foyers industriels du monde (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 142).La grande firme qui est le foyer d'une agglomération d'affaires (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 186).
Rem. Dans les emplois fig., foyer a) Désigne souvent à la fois un point de convergence et de rayonnement (cf. les ex. cités). L'espace économique est constitué par des centres (ou pôles ou foyers) d'où émanent des forces centrifuges et où vont des forces centripètes. Chaque centre qui est centre d'attraction et de répulsion... (Id., ibid., p. 131). b) Connote souvent, parfois explicitement, le feu, l'ardeur. Amour! Ô principe du monde! Flamme précieuse que la nature entière, comme une vestale inquiète, surveille incessamment dans le temple de Dieu! Foyer de tout, par qui tout existe! (Musset, Confess. enf. s., 1836, p. 215). Orléans est un foyer ardent de nouvelles vraies, fausses, absurdes, de bruits de toute sorte (Dupanloup, Journal, 1869, p. 313).
REM.
Foyère, subst. fém.Dalle ou plaque scellée devant le foyer. Synon. marbre du foyer.Les bûches sifflaient. Un tison tomba des chenets, roula jusque sur la foyère (Pourrat, Gaspard,1931, p. 79).Emploi adj. ou en appos. Plaque foyère (Clé Mots).
Prononc. et Orth. : [fwaje]. Pour la prononc. de Littré : [fɔje] cf. aboyer. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 foier « âtre de la cheminée » (Couronnement Louis, 542 ds T.-L.); 2. 1572 « lieu où vit une famille » (Ronsard, Franciade, III, 86, éd. Laumonier, t. 16, p. 176); 3. a) 1575 méd. « centre de quelque chose » (A. Paré, Œuvres, livre 20, chapitre 18, éd. J. F. Malgaigne, t. 3, p. 118); b) 1680 (Rich. : Foïer. C'est le point où se concentrent les raions du soleil). Du lat. vulg. *focarium substantivation de l'adj. b. lat. des gloses focarius « qui concerne le foyer » (TLL s.v., 986, 34), dér. du class. focus (v. feu). Fréq. abs. littér. : 3 569. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 960, b) 7 359; xxes. : a) 3 767, b) 3 884. Bbg. Archit. 1972, p. 120, 211. − Boudon (P.). Rech. sémiotiques sur le lieu. Semiotica. 1973, t. 7, pp. 190-225. − Gohin 1903, p. 358. − Quem. DDL t. 1, 8.

Wiktionnaire

Nom commun - français

foyer \fwa.je\ masculin

  1. (selon certains auteurs) Partie d'une cheminée se trouvant au devant de l'âtre (on brûle le bois), Il se trouve donc en dehors des jambages de la cheminée. Il est souvent constitué de pierres ou de briques si le sol de la pièce est en parquet.
    • Foyer : C'est la partie de l'âtre qui est au devant des jambages d'une cheminée & qu'on pave ordinairement de grand carreau de terre cuite. — (Augustin-Charles d'Aviler, Dictionnaire d'architecture civile et hydraulique, Éd. Jombert, Paris 1755)
  2. (selon d'autres auteurs) Synonyme d'âtre.
    • Le foyer ou âtre : Le feu de bois est au niveau du sol , contre le mur , une grande cheminée recueillant les fumées. — (Eliana Thibaut i Comelade , La table médiévale des Catalans, Éd. Presses du Languedoc, 1995)
  3. Partie d'un poêle, d'un fourneau où se fait le feu.
    • Le foyer d’un fourneau : La partie d’un fourneau où se place le feu et dont le fond est garni d’une petite grille à travers laquelle la cendre tombe.
    • Pierre de foyer, marbre de foyer, et par abréviation foyer : Dalle de pierre ou de marbre que l’on met au-devant d’une cheminée pour éloigner du feu le plancher et les parquets.
    1. (Propulsion spatiale) À l’intérieur de la chambre de combustion, zone où les ergols entrent en réaction.
  4. (Par métonymie) Feu qui brûle dans le foyer.
    • Il se réchauffa au foyer qu’on venait d’allumer.
  5. (Construction) Salle commune d’un théâtre, d’une salle de spectacle où se rassemblent les acteurs et celle où les spectateurs peuvent se rendre pour passer le temps des entractes, pour converser et où ils se rendaient autrefois pour se chauffer.
    • Le foyer des artistes, de la danse, du public.
  6. (Figuré) Maison, demeure familiale, pays natal.
    • Cheikh Gaafar avait déjà deux épouses, et cinq filles. […] L’idée de convoler une troisième fois en noces lui plut : certes l’entente serait malaisée à son foyer. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
    • Entre le travail en usine, le ramendage des filets, l’entretien des vêtements de pêche, la tenue du foyer et les maternités, les femmes de Douarnenez sont des battantes avant la lettre ! — (Anne-Denes Martin, Les Ouvrières de la mer : Histoire des sardinières du littoral breton, 1994, page 50)
    • Homme de foyer : Homme qui aime son foyer, sa famille, la vie domestique.
    • Fonder un foyer : Se dit de celui qui, en se mariant, crée une famille nouvelle.
  7. (Physique) Centre, source.
    • Foyer de lumière ou de chaleur : Se dit d’un corps émettant de la lumière ou de la chaleur.
  8. (Géométrie) Point possédant des propriétés particulières pour l’étude de certaines courbes.
    • La somme des distances d’un point d’une parabole au foyer de celle-ci et à une droite quelconque perpendiculaire à l’axe de la parabole est constante.
    • Une ellipse a deux foyers, et la somme des distances de tout point de cette courbe à ses deux foyers est constante.
    • Une hyperbole a deux foyers, et la différence des distances entre les points de l’hyperbole et les foyers est constante.
    • Le souvenir que je garde de cette traversée est celui de ces jours de plénitude où la flamme chaude de joie qui brûle en nous dévore et résume en elle paisiblement toutes choses, semble s’allumer, comme au foyer d’une immense lentille, à la seule transparence du ciel et de la mer. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
    • Les planètes décrivent des ellipses dont le soleil occupe un des foyers.
  9. (Optique) Point commun à tous les rayons sortant d’un système optique lorsque tous les rayons entrants sont parallèles à l’axe optique du système.
    • Dans un miroir sphérique de petite dimension, un foyer est un point par lequel passent après réflexion les rayons lumineux ou calorifiques entrés parallèlement à l’axe de ce miroir.
    • Les lentilles simples anastigmatiques qui forment les éléments des anastigmats symétriques offrent le grand avantage de pouvoir s'associer pour constituer des objectifs à foyers multiples : […]. — (Agenda Lumière 1930, Paris : Société Lumière & librairie Gauthier-Villars, page 90)
    • Le souvenir que je garde de cette traversée est celui de ces jours de plénitude où la flamme chaude de joie qui brûle en nous dévore et résume en elle paisiblement toutes choses, semble s’allumer, comme au foyer d’une immense lentille, à la seule transparence du ciel et de la mer. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
  10. (Médecine) Siège principal d’une maladie.
    • Les autorités dénombrent vingt-trois foyers sur treize communes et cinquante bêtes mortes, (bovins, ovins et équins). — (Le Monde, Anthrax dans les Hautes-Alpes : un syndicat agricole porte plainte contre X, Le Monde. Mis en ligne le 24 août 2018)
    • Suspectant un foyer de grippe aviaire dans un élevage de canards, la préfecture des Landes a mis en place un périmètre de contrôle temporaire autour de cette exploitation qui est en cours de dépeuplement à titre préventif. — (« Virus : Suspicion de grippe aviaire dans un élevage de canards », le 7 décembre 2020, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr))
    • Dès l'arrivée de la pandémie du coronavirus, le Québec a été de loin le foyer le plus important au Canada en termes de transmission de la maladie. — (Peter Black, 3-minutes avec Peter Black, Pointe-Claire Journal, 21 octobre 2020)
  11. (Par extension) (Figuré) Se dit d’un lieu d’où rayonne, un problème ou un danger.
    • Le foyer de la rébellion, de la sédition.
    • foyer d’un incendie : point central ou point le plus actif du feu.
  12. (Figuré) Centre ; lieu principal.
    • La création d’une chaire des dialectes et patois comparés rendrait les plus grands services aux romanistes en leur fournissant le foyer central qui leur manque encore dans notre pays. — (E. de Chambure, Glossaire du Morvan, Paris, H. Champion & Autun, Dejussieu père & fils, 1878, page XIX)
    • Il y a encore une autre région frontière orificielle qui est un foyer sexuel tactile de haute importance : le bout des seins. — (Havelock Ellis, La Sélection Sexuelle chez l'Homme : Toucher, odorat, ouïe, vision, traduit par A. Van Gennep, Paris : Mercure de France, 1922, page 45)
    • Tandis que le Midi, qui a, de tout temps, été un foyer de vie intellectuelle très intense et où les juifs cultivaient toutes les sciences, a été le point de départ d’une agitation antiphilosophique et antiscientifique […] — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  13. Salle, dans un lycée, où les élèves peuvent se détendre ; un même type de salle pour les enseignants.
    • Tu viens, on va faire un baby-foot au foyer !
  14. (Grammaire) Focus.
  15. (Québec) Résidence pour personnes âgées.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FOYER. n. m.
Âtre, lieu où se fait le feu. Ôter la cendre du foyer. Le foyer d'un fourneau, La partie d'un fourneau où se place le feu et dont le fond est garni d'une petite grille à travers laquelle la cendre tombe. Pierre de foyer, Marbre de foyer, et par abréviation Foyer, se dit aussi de la Dalle de pierre ou de marbre que l'on met au-devant d'une cheminée pour éloigner du feu le plancher et les parquets. Il se dit quelquefois, par extension, du Feu qui brûle dans le foyer. Il se réchauffa au foyer qu'on venait d'allumer. Il signifie, en termes de Théâtre, la Salle commune où se rassemblent les acteurs et Celle où les spectateurs peuvent se rendre pour passer le temps des entractes, pour converser et où ils se rendaient autrefois pour se chauffer. Le foyer des artistes. Le foyer de la danse. Le foyer du public. Il se dit aussi figurément, surtout au pluriel, pour Maison, demeure familiale, pays natal. Le foyer domestique. Combattre pour ses foyers. Rentrer dans ses foyers. Fig. et fam., Homme de foyer, Homme qui aime son foyer, sa famille, la vie domestique. Fonder un foyer se dit de Celui qui, en se mariant, crée une famille nouvelle. En termes de Physique, Foyer de lumière ou de chaleur se dit d'un Corps émettant de la lumière ou de la chaleur. Dans un miroir sphérique de petite dimension, un foyer est un point par lequel passent après réflexion les rayons lumineux ou calorifiques parallèles à l'axe de ce miroir. Une définition analogue est applicable aux instruments réfractant la lumière, comme les lentilles employées en Optique. L'image de l'étoile est bonne au foyer de cette lentille. On a brûlé ce corps en le plaçant au foyer d'un miroir exposé au soleil. En termes de Géométrie, Foyer d'une section conique se dit d'un Point auquel on peut associer une droite telle que le rapport des distances d'un point quelconque de la courbe à ce point et à la droite soit constant. Une ellipse a deux foyers, et la somme des distances de tout point de cette courbe à ses deux foyers est constante. Les planètes décrivent des ellipses dont le soleil occupe un des foyers. En termes de Médecine, Foyer d'une maladie, Siège principal du mal. Un foyer purulent est un foyer où se forme du pus. Cet abcès est un foyer purulent. Par extension, il se dit d'un Lieu d'où rayonne une maladie. L'Inde est un des foyers de la peste. Fig., Le foyer de la rébellion, de la sédition, etc. Fig., Cette ville est le foyer des lumières, un foyer de lumières, Les arts et les sciences y brillent plus que partout ailleurs.

Littré (1872-1877)

FOYER (fo-ié ; d'autres disent foi-ié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des fo-ié-z ardents) s. m.
  • 1Lieu dans les pièces d'une maison où l'on fait le feu. La cendre du foyer. On écoutait tous ces faits admirables Dans son château près d'un large foyer, Voltaire, Ce qui plaît aux dames. Que d'idées antiques et touchantes s'attachent à notre seul mot de foyer ! Chateaubriand, Génie, I, II, 2. [À Moscou] aucun Moscovite ne se présente ; aucune fumée du moindre foyer ne s'élève ; on n'entend pas le plus léger bruit sortir de cette immense et populeuse cité, Ségur, Hist. de Nap. VIII, 4.

    Fig et familièrement. Aimer à garder son foyer, aimer à mener une vie retirée et tranquille.

  • 2 Par extension, le feu même qui brûle dans le foyer. Un foyer bienfaisant par ses soins allumé Pénétrait dans mon cœur lentement ranimé, Chénier M. J. Fénelon, II, 3.

    Fig. Aimer, sentir, c'est là cette ivresse vantée Qu'aux célestes foyers déroba Prométhée, Chénier, Ép. I.

    Par extension, un feu allumé par la nature, un volcan. Nous ne pouvons douter que la nature n'opère les mêmes effets avec bien plus de puissance dans ces foyers immenses, allumés depuis nombre de siècles, Buffon, Min. t. III, p. 83, dans POUGENS.

  • 3La partie où se met le feu dans certains appareils. Le foyer d'un fourneau. Bas foyer, foyer où, dans l'affinage, la fonte est refondue avec du charbon.

    Grand foyer, partie du fourneau depuis le ventre jusqu'au foyer.

    Le vide qui est fait dans un poêle pour y déposer le combustible.

    Se dit du fourneau d'une pipe.

    Terme de maréchalerie. Feu allumé sur une forge.

    Terme de marine. Feu qu'on allume la nuit sur quelque hauteur pour servir de guide aux vaisseaux.

  • 4Par assimilation au feu qui brûle au foyer. Lieu, point d'où la lumière ou la chaleur rayonne. Foyer de lumière. L'on doit reconnaître deux sortes de chaleur, l'une lumineuse dont le soleil est le foyer immense, et l'autre obscure dont le grand réservoir est le globe terrestre, Buffon, Hist. min. Introd. 1re part. Œuv. t. VI, p. 44.

    Fig. La foi a son foyer hors de nous, Chateaubriand, Génie, I, II, 3.

  • 5 Fig. Le siége, le centre. Cette ville est le foyer des lumières. Tellier prit la voie la plus sûre, en représentant au roi cette maison comme le foyer du jansénisme et de l'esprit républicain, Duclos, Règne de Louis XIV, Œuv. t. v, p. 120, dans POUGENS.
  • 6 Terme de physiologie. Foyer perceptif, endroit du cerveau où se font les perceptions apportées par certains nerfs.

    Terme de pathologie. Foyer d'une maladie, le siége principal de cette maladie.

    Foyer de suppuration, partie dans laquelle une collection purulente se forme.

    Le foyer d'une maladie contagieuse, le lieu où elle sévit avec le plus d'intensité, et où elle rayonne et se communique.

  • 7 Fig. Maison (la partie étant prise pour le tout). Il a apporté le trouble, le déshonneur à mon foyer. Tout malheureux trouvait asile à leur foyer, Car où l'on vit sans luxe on est hospitalier, Chénier M. J. Gracques, II, 3. Apprécier la multitude des points de contact par lesquels les finances publiques atteignent chaque famille ; ce qui leur fait trouver des juges dans chaque foyer, Mollien, Mém. d'un ministre, t. I, p. 15.

    Au pluriel, demeure, pays. Qu'ils tremblent à leur tour pour leurs propres foyers, Racine, Mithr. III, 1. Rentrer dans ses foyers [retourner dans sa patrie], Lamotte, dans DESFONT. On dit qu'en ses foyers Il recueillit nos frères, Vaincus et prisonniers, Béranger, Exilé.

  • 8 Terme de théâtre. La salle commune où se rassemblent les acteurs ; on disait autrefois chauffoir. Le foyer des acteurs. M. Séguier a dit en plein foyer qu'ils avaient lu la pièce, et qu'ils n'y avaient rien trouvé de répréhensible, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 6 mai 1760.

    La salle commune où se promènent les spectateurs pendant les entr'actes.

  • 9 Terme de physique. Le point de l'axe d'un miroir concave ou d'une lentille biconvexe où se réunissent et s'entre-croisent les rayons lumineux ou caloriques après la réflexion et la réfraction. Verres lenticulaires, qui rassemblent tous les rayons à leur foyer, Voltaire, Newt. II, 8.

    D'un court foyer, se dit quand le foyer est placé près de la loupe. Tandis que je tenais la branche d'une main, je tenais de l'autre une loupe d'un assez court foyer, Bonnet, Observ. 37, Insect.

    De tant de pouces, de pieds de foyer, se dit pour exprimer la distance qui sépare du miroir, de la lentille, le foyer. Son maître avait des bassins de fer, dans lesquels il polissait assez bien des verres de six pieds de foyer, Fontenelle, Hartsoëker.

    Foyer photogénique ou chimique, lieu distinct du foyer optique et le plus propre à la production des épreuves photogéniques.

    Terme de géométrie. Le foyer d'une ellipse, d'une hyperbole, d'une parabole, le point ou les points où se réunissent et d'où partent les rayons vecteurs. L'ellipse a deux foyers dont la propriété est telle que la somme des rayons vecteurs réunis à un même point de la courbe forme une longueur constamment égale au grand axe. Le soleil étant au foyer des orbes planétaires, il est naturel de la supposer pareillement au foyer des orbes des comètes, Laplace, Exp. II, 5.

  • 10Dalle qu'on met au devant d'une cheminée pour séparer le plancher de l'âtre.

    Terme de menuiserie. Bâti qui entoure l'âtre, et dans lequel les feuilles de parquet viennent s'assembler.

  • 11Tapis dont on recouvre la dalle dite foyer. Foyers moquette.
  • 12Chef de l'atelier d'une forge catalane.

HISTORIQUE

XIIe s. Nes estuet [il ne faut pas les] par pechié de la terre esluignier ; Tute lur penitence ferunt lez lur fuier, Th. le mart. 68.

XIIIe s. Où fu prise la char que [je] voi sor cel fouier ? Ch. d'Ant. VII, 902.

XVIe s. Posons le cas, comme il peut advenir, que le mesentere soit le foyer de la fievre, Paré, XX, 18. Un homme sans fouyer vit tousjours en soucy, Ronsard, 676.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FOYER.
9 Terme de physique. Ajoutez :

Le foyer est dit foyer principal, lorsqu'il s'agit de rayons primitivement parallèles. Lorsque le foyer est déterminé par l'intersection des rayons qui viennent effectivement s'entre-croiser, il est dit foyer réel ; si les rayons sont devenus divergents et que le foyer soit déterminé par leurs prolongements géométriques, il est dit foyer virtuel.

13En langage d'archéologie préhistorique, nom donné à des traînées noirâtres qui tranchent nettement sur la couleur du terrain, et qui sont formées d'un mélange de charbon, de terre calcinée et de limon.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

France Terme

À l'intérieur de la chambre de combustion, zone où les ergols entrent en réaction.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « foyer »

De l’adjectif latin focarius (« de feu ») dérivé de focus et substantivé en latin vulgaire sous la forme focarium.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Berry, fouier, foujer ; provenç. foguier, fuguier ; anc. espag. foguero ; du bas-lat. focarium, dérivé du latin focus, foyer (voy. FEU).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « foyer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
foyer fwaje

Fréquence d'apparition du mot « foyer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « foyer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « foyer »

  • Adolescent, j’étais pyromane. On m’a placé dans un foyer.
    Robin Williams
  • Dans un large fauteuil, près du foyer béni, Comme on peut voyager, l’hiver, à l’infini !
    Hippolyte Laroche
  • Quand on a pris l'habitude de brûler au feu de la politique, si le foyer s'éteint, on reste infirme.
    Roger Vailland — Ecrits intimes
  • La femme n'est pas faite pour travailler. Elle doit s'occuper du foyer, être l'ancre de l'homme.
    Jacques Médecin — L'Evénement du jeudi - 20 Septembre 1990
  • C'est la femme qui fait un foyer.
    Jean Simard — Mon fils pourtant heureux
  • Le bonheur est à votre foyer, ne le cherchez pas dans le jardin des étrangers.
    Douglas Jerrold — Jerrold’s wit
  • La télévision a chassé l’âme du foyer.
    Jonathan Ives
  • Un foyer de Covid-19 a été détecté à Marseille, à bord d'un ferry de la Corsica Linéa : 19 marins ont été testés positifs.
    France Bleu — Marseille : un foyer de Covid-19 détecté à bord d'un ferry de la Corsica Linéa
  • "Appy, le village 100% véhicules électriques." C'est le slogan choisi par Renault après avoir désigné cette petite commune de l'Ariège pour être au cœur de sa nouvelle campagne marketing. Là-bas, chaque foyer va recevoir gratuitement une voiture Zoé de deuxième génération. Ils seront également équipés en wallbox et prises pour recharger leur véhicule à domicile, tandis qu'une borne publique sera installée dans la commune, rapporte Automobile Propre.
    BFMTV — Renault va prêter une Zoé à chaque foyer de ce village pendant trois ans
  • Un foyer de contamination de coronavirus de travailleurs détachés a été maîtrisé dans les champs de Provence. 292 malades avaient été identifiés.
    SudOuest.fr — Un foyer de Covid-19 maîtrisé chez des saisonniers agricoles en Provence
Voir toutes les citations du mot « foyer » →

Traductions du mot « foyer »

Langue Traduction
Anglais hearth
Espagnol casa
Italien focolare
Allemand feuerstelle
Chinois
Arabe الموقد
Portugais lareira
Russe топка
Japonais 囲炉裏
Basque sutondo
Corse focolare
Source : Google Translate API

Synonymes de « foyer »

Source : synonymes de foyer sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot foyer au Scrabble ?

Nombre de points du mot foyer au scrabble : 11 points

Foyer

Retour au sommaire ➦