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Farine
Sommaire
- Définitions de « farine »
- Étymologie de « farine »
- Phonétique de « farine »
- Fréquence d'apparition du mot « farine » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « farine »
- Citations contenant le mot « farine »
- Images d'illustration du mot « farine »
- Traductions du mot « farine »
- Synonymes de « farine »
- Combien de points fait le mot farine au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | farine | farines |
Définitions de « farine »
Trésor de la Langue Française informatisé
FARINE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
farine \fa.ʁin\ féminin
-
Poudre blanche obtenue par la mouture de grains céréaliers et utilisée dans la fabrication du pain et de pâtisseries.
- La farine constitue, comme le lait, un aliment complet, car elle renferme toutes les substances nécessaires à la nourriture de l'homme. On y trouve en effet une matière azotée, appelée gluten, comparable au caséum, une matière grasse analogue au beurre, une matière amylacée qui correspond au sucre de lait, et enfin des sels minéraux. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 116)
- Les bancs d’essai automatiques de dosage des protéines dans les céréales seront vérifiés globalement à l'aide de farines de référence. — (L’audit de la métrologie dans le cadre des certifications de systèmes de management, Collège Français de Métrologie & Lexitis Éditions, 2014, page 10)
- Retirez bien l’excédent de farine qui pourrait se former lorsque vous tourez la pâte. S'il y a trop de farine, les couches de détrempe ne se colleront pas entre elles et vous aurez du mal à réaliser le feuilletage. — (Noémie Strouk, Gâteaux waouh !, Éditions Larousse, 2015, p. 268)
-
Préparation alimentaire d’origine protéique destinée aux animaux d’élevage.
- (Par analogie) — Parmi les graines, on peut manger des gesses et des vesces en farine, assaisonnées sans huile et avec du cumin écrasé. — (Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du roi et autres bibliothèques, tome 11, Imprimerie royale, 1827, page 193)
- Farines de poissons.
- Les 300 000 poules seront transformées en farine pour l'alimentation animale. Les vaches vont se régaler. — (Les poules n'étaient pas folles, Le Canard enchaîné, 1er juin 2016)
-
(Absolument) Farine de blé.
- Si vous pouvez nous envoyer une sache de farine propre à faire du bon pain de ménage, faites-nous la passer. — (Aurélien Vivie, Histoire de la terreur à Bordeaux, vol.1, page 180, Feret & fils, 1877)
- Le pain à mie compacte et bise, à la croûte épaisse couleur de couque, sent la farine honnête. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Grain moulu, réduit en poudre. Farine de froment, de seigle, d'orge, de maïs, de fèves. Un cataplasme de farine de graine de lin. Il se dit absolument de la Farine de blé. Acheter de la farine. Vous êtes tout blanc de farine. Farine blutée. Fleur de farine. Grosse farine. Fig. et fam., Gens de même farine, se dit, avec une nuance de mépris, de Gens qui sont de même catégorie.
Littré (1872-1877)
-
1Poudre blanche que l'on obtient par la trituration des graines des céréales.
Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille, S'écria-t-il de loin au général des chats ; Je soupçonne dessous encor quelque machine ; Rien ne te sert d'être farine ; Car, quand tu serais sac, je n'approcherais pas
, La Fontaine, Fabl. III, 18.L'exemple qui a été donné par la mort d'un meunier qui avait fourni de méchante farine et qui a été pendu depuis dix jours à Rochefort, empêchera que pareil désordre n'arrive à l'avenir
, Lettres de COLBERT, t. III, II, p. 381.Fleur de farine, la plus belle farine de froment.
Farine de première marque, voy. MARQUE.
Folle farine, celle qui est si fine, que, l'air l'enlevant, elle s'attache aux murs des moulins.
Reprocher à quelqu'un la farine, lui reprocher qu'il est de famille de meunier, de basse extraction.
On ne la verrait point, vantant son origine, à son triste mari reprocher la farine
, Boileau, Sat. x.Journée des farines, tentative faite par Henri IV pour surprendre Paris (en 1591).
Terme de peinture. Donner dans la farine, peindre avec des couleurs claires et fades.
Couleur blanc de farine.
-
2 Par extension, poudre que l'on obtient par la trituration de diverses semences.
Terme de pharmacie. Farines émollientes, celles de lin, de seigle et d'orge, mêlées en parties égales. Farines résolutives, celles de semences de fenugrec, de fève, d'orobe et de lupin, mêlées à parties égales en poids.
Fig. De même farine, se dit, avec un sens de dénigrement, de choses qui sont de même nature, qui ne valent pas mieux l'une que l'autre.
Les prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine
, Molière, Mal. im. II, 6.Il se dit aussi des personnes. Des gens de même farine (locution qui se trouve dans le Dictionnaire de l'Académie de 1694 et qui par conséquent n'est pas, comme le prétend Mme de Genlis, Mém. t. V, p. 91, née pendant la Révolution).
Fig. Farine et plâtre, c'est-à-dire faux ornement, fard ; parce que c'était avec la farine et le plâtre que les bouffons, dans les farces, se blanchissaient le visage.
Ses bons mots ont besoin de farine et de plâtre
, Boileau, Épît. IX. - 3Farine animale, poudre de poissons secs mêlée avec de l'écorce de pin, qui sert de nourriture à certains peuples.
-
4
Farine fossile, un des noms sous lesquels on a désigné le carbonate de chaux pulvérulent, appelé aussi calcaire farineux et fleur de chaux naturelle ; il est commun dans les carrières aux environs de Nanterre,
Legoarant †Farine empoisonnée, arsenic en fleur, attaché aux voûtes des mines.
PROVERBES
D'un sac à charbon il ne peut sortir de blanche farine, c'est-à-dire on ne peut attendre d'un sot que des sottises, d'un grossier que des grossièretés, etc.
Elle a donné sa farine et elle vend le son, c'est-à-dire elle a été légère dans sa jeunesse et fait la prude dans un âge avancé.
HISTORIQUE
XIIe s. Kar ço dist nostre sires : la farine ne defaldra, ne l'olie [l'huile]
, Rois, p. 311.
XVIe s. Par ce moyen ils attirent la farine au moulin, et vendent leur saincteté bien cherement
, Calvin, Instit. 1017. Des escripts de leur farine
, Montaigne, I, 221. Un cataplasme fait de farine folle de moulin
, De Serres, 982.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
FARINE. Ajoutez :Encyclopédie, 1re édition (1751)
FARINE, s. f. terme de Boulanger, est du grain moulu & réduit en poudre, dont on a séparé le son avec des bluteaux.
Les farines propres à faire du pain, sont celles de froment ou de blé, de seigle, de méteil, de sarrasin & de maïs.
Ces farines sont de différentes sortes, selon les bluteaux différens par où elles ont été passées. On les divise ordinairement en fleur de farine, farine blanche, en gruaux fins & gros, & en recoupettes. Voyez chacun de ces termes à son article.
La plûpart des farines qui s’employent à Paris, & qui ne sont point moulues dans cette ville ou aux environs, viennent de Picardie, de Meulan, de Pontoise, de Mantes, de Saint-Germain en Laie, & de Poissy. Les meilleures sont celles de Pontoise & de Meulan, les moindres sont celles de Picardie : celles de Saint-Germain & de Poissy tiennent le milieu.
On reconnoît qu’une farine est bonne, lorsqu’elle est seche, qu’elle se conserve long-tems, qu’elle rend beaucoup en un pain, qui boive bien l’eau, & auquel il faut le four bien chaud.
Farine blanche, en terme de Boulanger, est une farine tirée au bluteau, d’après la fleur de farine.
Farine-folle, en terme de Boulanger, est ce qu’il y a de plus fin & de plus leger dans la farine, ce que le vent emporte, & qui s’attache aux parois du moulin.
Farine, (Jardinage.) est une matiere blanche contenue dans la graine, qui sert à la nourrir jusqu’à ce qu’elle tire sa substance des sels de la terre par l’accroissement de ses racines.
Farine & Farineux, (Chimie, Diete, & Mat. medic.) Le nom de farine pris dans son acception la plus commune, désigne une poudre subtile, douce, & pour ainsi dire moëlleuse, mollis.
Le chimiste, qui définit les corps par leurs propriétés intérieures, appelle farine, farineux, corps farineux, substance farineuse, une matiere végétale seche, capable d’être réduite en poudre, miscible à l’eau, alimenteuse, & susceptible de la fermentation panaire & vinaire. Voyez Pain & Vin.
Nous fondons la qualité de miscible à l’eau, que nous venons de donner à la farine proprement dite, sur l’espece de combinaison vraiment chimique qu’elle contracte avec l’eau, lorsqu’après l’avoir délayée dans ce liquide, on l’a réduite par une cuite convenable, en une consistence de gelée, en cette matiere connue de tout le monde sous le nom de colle de farine ou d’empois. Le corps entier de la farine ne subit point d’autre union avec l’eau ; ce menstrue ne le dissout point pleinement ; il en opere seulement, lorsqu’il est appliqué en grande masse, une dissolution partiale, une extraction. On peut voir à l’article Bierre, un exemple de cette derniere action de l’eau sur la farine.
Le corps farineux est formé par la combinaison du corps muqueux végétal, & d’une terre qui a été peu examinée jusqu’à présent, & qu’on peut regarder cependant comme analogue à la fécule qu’on retire de certaines racines, de la bryone, par exemple. Voyez Fécule. On peut concevoir encore le corps farineux comme une espece de corps muqueux dans la composition duquel le principe terreux surabonde. Voyez Surabondant, (Chimie). La substance farineuse possede en effet toutes les propriétés communes au corps muqueux, & ses propriétés spécifiques se déduisent toutes de cette terre étrangere ou surabondante. La distillation par le feu seul, qui est l’unique voie par laquelle on a procédé jusqu’à présent à l’examen de cette substance, concourt aussi à démontrer sa nature. Les farineux fournissent dans cette distillation, tous les produits communs des corps muqueux. Plusieurs de ces substances, savoir quelques semences des plantes céréales, donnent de plus une petite quantité de matiere phosphorique sur la fin de la distillation ; mais ce produit est dû à un principe étranger à leur composition, savoir à un sel marin qui se trouve dans ces semences. Voyez Phosphore, Sel marin, & Analyse végétale, au mot Végétal.
La substance farineuse est abondamment répandue dans le regne végétal, la nature nous la présente dans un grand nombre de plantes. Les semences de toutes les graminées & de toutes les légumineuses, sont farineuses : les fruits du maronnier, du châtaignier, le gland ou fruit de toutes les especes de chêne, la faine ou fruit du hêtre, sont farineux. Les racines de plusieurs plantes de diverses classes, fournissent de la farine. Nous connoissons une moëlle qui contient cette substance ; celle du sagoutier, sagu arbor, seu palma farinaria herbarii amboïnensis, qu’on nous apporte des Moluques sous le nom de sagou. On retire une substance vraissemblablement farineuse de l’écorce tendre d’une espece de pin, puisqu’on prépare du pain avec cette écorce, selon ce qui est rapporté dans le Flora laponica.
Les farines des semences céréales possedent au plus haut degré toutes les qualités rapportées dans la définition générale du corps farineux : les semences légumineuses ne possedent les mêmes qualités qu’en un degré inférieur. Voyez Légumes. Les racines farineuses & les fruits farineux sont plus éloignés encore de cette espece d’état de perfection. Toutes ces différences, & celles qui distinguent entr’elles les diverses especes de chacune de ces classes, dépendent premierement de la différente proportion de la terre surabondante : secondement, d’une variété dans la nature du corps muqueux, qui est très-indéfinie jusqu’à présent, ou qu’on n’a déterminé que d’une maniere fort vague, en disant avec l’auteur de l’Essai sur les alimens, que sa substance est plus ou moins grossiere ; que ses parties ont plus ou moins cette égalité qui caractérise une substance mucilagineuse, une atténuation plus ou moins grande ; qu’elles s’approchent ou s’éloignent de l’état de mucilage le plus parfait, le plus atténué, le plus condensé, &c. &, troisiemement enfin, dans quelques corps farineux, du mélange d’un principe étranger, tel que celui qui constitue l’acerbité du gland ou du marron d’inde, le suc venéneux du manioc, &c.
Ce sont des substances farineuses qui fournissent l’aliment principal, le fond de la nourriture de tous les peuples de la terre, & d’un grand nombre d’animaux tant domestiques que sauvages. Les hommes ont multiplié, & vraissemblablement amélioré par la culture, celles des plantes graminées qui portent les plus grosses semences, & dont on peut par conséquent retirer la farine plus abondamment & plus facilement. Le froment, le seigle, l’orge, l’avoine, le ris, sont les principales de ces semences ; nous les appellons céréales ou fromentacées : le maïs ou blé de Turquie leur a été substitué avec avantage, dans les pays stériles où les fromens croissoient difficilement. Les peuples de plusieurs contrées de l’Europe, une grande partie de ceux de l’Amérique & de l’Afrique, font leur nourriture ordinaire de la farine de maïs : celle de petit millet est mangée dans plusieurs contrées, mais beaucoup moins généralement. On prépare de la bouillie dans divers pays, avec celle du panis, panicum vulgare germanicum ; celle du gros mil ou sorpho ; celle du petit mil, panicum spicâ obtusâ cæruleâ ; la larme de Job ; les grains d’un chénopodium, appellé quinva ou quinoa, du P. Feuillée, &c. Les paysans de certains cantons très-pauvres, font du pain avec la semence du blé sarrasin : on en fait dans plusieurs pays avec les châtaignes : on en fit il y a quelques années en Allemagne, avec la racine de la petite scrophulaire. On envoya à Paris de Savoie, à-peu-près dans le même tems, du pain préparé avec la truffe rouge ou pomme de terre. Il est rapporté dans le Flora laponica, qu’on en fait en Laponie avec la farine de l’arum palustre arundinaceâ radice. La racine d’asphodele est encore propre à cet usage. On voit assez communément ici des gâteaux ou galettes préparés en Amérique avec la racine du manioc, ou avec celle du camanioc. On fait un aliment de la même espece au Brésil & au Pérou, avec la farine de la vraie cassave, farina de palo, qui est la racine d’un yuca. Voyez tous ces articles.
La poudre alimenteuse proposée par M. Boueb, chirurgien major du régiment de Salis, qui nourrit un adulte, & le met en état de soûtenir des travaux pénibles, à la dose de six onces par jour, selon les épreuves authentiques qui en ont été faites à l’hôtel royal des Invalides, dans le mois d’Octobre 1754 ; cette poudre, dis-je, n’est ou ne doit être qu’un farineux pur & simple, sans autre préparation que d’être réduit en poudre plus ou moins grossiere. Je dis doit être ; car s’il est roti, comme le soupçonne l’auteur de la lettre insérée à ce sujet dans le journal économique, Oct. 1754, c’est tant pis, la qualité nourrissante est détruite en partie par cette opération. Au reste, six onces d’une farine quelconque, j’entends de celles dont on fait communément usage, nourrissent très-bien un manœuvre, un paysan, un voyageur pendant vingt-quatre heures. Il ne faut pas six onces de ris ou de farine de maïs, pour vivre pendant une journée entiere, & être en état de faire un certain exercice. Voyez Ris, Maïs, & Nourrissant.
On a tenté sans succès de faire du pain avec la racine de fougere ; elle n’est pas farineuse. L’idée de réduire en poudre les os humains, & de les convertir en aliment à titre de corps farineux, qui fut conçûe en effet & exécutée, selon nos historiens, pendant le siége de Paris, au tems de la ligue, ne peut être tombée que dans une tête essentiellement ignorante, & bouleversée par la faim & par le desespoir. Les os ne sont pas farineux ; & lorsqu’ils sont épuisés par un long séjour dans une terre humide, ils ne contiennent aucune matiere alimenteuse.
Propriétés médicinales des farineux. Les farineux se mangent après avoir été altérés par la fermentation, ou sans avoir éprouvé ce changement. Les farineux levés ou fermentés, fournissent par une cuite convenable, cet aliment journalier qui est connu de tout le monde sous le nom de pain. Voyez Pain.
Les farineux non fermentés dont nous faisons usage le plus ordinairement pour notre nourriture, sont, 1°. les semences légumineuses en substance, & cuites dans l’eau, le bouillon, ou le jus des viandes. Voyez Semence légumineuse. 2°. Des graines des plantes graminées diversement préparées, telles que le ris, le gruau, l’orge mondé ; la farine de froment, celle de maïs ; les pâtes d’Italie, comme sémoule, vermicelli, macarons, &c. dont on fait des cremes, des bouillies, des potages. Nous employons le sagou de la même maniere. Quelques medecins ont proposé un chocolat de châtaignes, en titre d’aliment médicamenteux. Voy. Ris, Gruau, Orge, Froment, Maïs, Pate d’Italie, Sagou, Chataigne .
C’est sous cette forme que les Medecins prescrivent les farineux dans le traitement de plusieurs maladies chroniques : le système de medecine dominant leur attribue une qualité adoucissante, incrassante ; corrigeant l’acrimonie alkaline ; émoussant ou embarrassant les sels exaltés, acres, corrosifs, & les huiles atténuées, dépouillées de leur terre, rendues acres, volatiles, fétides, &c. Le grand Boerhaave, qui a conçû sous cette idée le vice des humeurs, qu’il attribue à un alkali spontanée, propose les farineux contre les maladies qui dépendent de cette cause. Voyez Boerhaave, aphorism. chap. morbi ex alkalino spontaneo. Le même auteur met les farineux au nombre des causes qui produisent les constitutions des humeurs, qu’il appelle acide spontanée & glutineuse spontanée. Les farineux non fermentés sont regardés assez généralement comme souverains dans le marasme, l’hémophthysie, la phthysie pulmonaire, les ulceres des autres visceres, le scorbut de mer, &c. & leur usage est en effet assez salutaire dans ces cas ; ce qui ne prouve cependant rien en faveur des qualités adoucissantes, incrassantes, &c. dont nous venons de parler. Voyez Incrassant. Leur véritable utilité dans ces maladies, peut très-bien se borner à la maniere dont elles affectent les organes de la digestion, du moins cette action peut-elle se comprendre facilement ; au lieu que la nullité de leur prétendue opération sur le corps même des humeurs, est à-peu-près démontrable. Voyez Incrassant.
La pente à se convertir en acide, ou à engendrer dans les humeurs l’acide spontanée & le glutineux, glutinosum pingue, attribuée aux farineux, est une qualité vague, au moins trop peu définie ; qu’on pourroir même absolument nier, d’après les connoissances assez positives que nous avons, qu’un acide spontanée ne prédomine jamais dans les humeurs animales, & qu’elles ne sont jamais véritablement glutineuses. On avanceroit une chose plus vraie, si on se bornoit à dire que les farineux sont plus propres à produire des acides dans les premieres voies, que la plûpart des alimens tirés des animaux. En général, on ne sauroit admettre dans les farineux aucune qualité véritablement médicamenteuse, altérante, exerçant une action prompte sur les humeurs ou sur les solides ; nous ne leur connoissons que cette opération lente, manifestée par un usage long & continu qui est propre aux alimens.
On a reproché aux farineux non fermentés d’être pesans sur l’estomac, c’est-à-dire de résister à l’action des organes digestifs, & au mélange des humeurs digestives ; aux farineux non fermentés, dis-je, car on pense que la fermentation a détruit cette qualité dans les farineux réduits en pain. M. Roüelle, qui est dans cette opinion, propose dans ses leçons de Chimie, de substituer à la farine de froment ordinaire, dont on fait à Paris la bouillie pour les enfans, la farine du malt ou grain germé ; car la germination équivaut à la fermentation panaire. Voyez Pain. Cette vûe est d’un esprit plein de sagacité, & tourné aux recherches utiles. Cependant la bouillie de farine non fermentée, ne produit chez les enfans aucun mal bien constaté ; la panade qu’on leur donne dans plusieurs provinces du royaume, au lieu de la bouillie, qui y est absolument inconnue, n’a sur ce dernier aliment aucun avantage observé : or la panade est absolument analogue à la bouillie de grain germé ; & dans le cas où l’on viendroit à découvrir par des observations nouvelles, qu’elle est préférable à la bouillie ordinaire, il seroit beaucoup plus commode d’y avoir recours qu’à la bouillie de grain germé, qui est une matiere assûrément moins commune que le pain.
Voici ce que nous connoissons de plus positif sur l’usage des alimens farineux non fermentés. Les peuples qui en font leur principale nourriture, ont l’air sain, le teint frais & fleuri ; ils sont gras, lourds, paresseux, peu propres aux exercices & aux travaux pénibles ; sans vivacité, sans esprit, sans desirs & sans inquiétude. Les farineux ont donc la propriété d’engraisser ou d’empâter par un long usage ; les Medecins pourroient les employer à ce titre dans plusieurs cas. Ce corollaire pratique se peut déduire facilement des effets connus que nous venons de rapporter ; mais la vûe d’engraisser n’a pas encore été comptée parmi les indications médicinales : plusieurs substances farineuses sont employées extérieurement sous la forme de cataplasme. Voyez plus bas Farines résolutives. (b)
Farine de Brique, (Chimie.) on appelle ainsi la brique réduite en poudre subtile.
Farine, (Matiere médicale & Diete.) On se sert en Medecine d’un grand nombre de farines : celles que l’on retire de l’orge, de l’avoine, du seigle, de la semence de lin, s’employent fort souvent en cataplasme. On leur attribue la vertu de ramollir & de résoudre. Voyez Emollient & Résolutif. La farine de ris, d’avoine, sont d’un fréquent usage parmi nous : on les fait prendre cuites avec de l’eau, ou du lait, & du sucre. Voyez Ris, Avoine.
La farine de froment est d’un usage trop connu dans l’économie ordinaire de la vie ; il suffit que l’on fasse attention que c’est avec elle que nous préparons la meilleure & la plus saine de toutes nos nourritures, le pain : mais nous ferons ici une remarque d’après M. Roüelle, célebre apoticaire & savant chimiste, qui dans ses excellentes leçons, dit que l’usage où l’on est de faire la bouillie (aliment ordinaire des enfans) avec la farine de froment, est pernicieux ; & il s’appuie sur une vérité reconnue de tout le monde. Personne, dit ce célebre académicien, ne voudroit manger de pain non levé ; l’expérience apprend qu’il est alors très-indigeste ; cependant, ajoûte-t-il, nous en faisons tous les jours prendre à nos enfans ; car qu’est-ce que de la bouillie, sinon du pain non levé, non fermenté ? Il voudroit donc qu’on préparât cet aliment des enfans avec du pain leger, que l’on feroit bouillir avec le lait, c’est-à-dire qu’on leur fît de la panade, ou bien que l’on fît fermenter le grain avant que de le moudre, comme il se pratique pour la bierre, c’est-à-dire que cette bouillie seroit préparée avec la farine du malt de froment : on auroit seulement la précaution de la faire moudre plus fine que pour la bierre ; cette farine étant tamisée, feroit, selon M. Roüelle, une excellente nourriture pour les enfans ; la viscosité ordinaire de la farine seroit rompue par la germination du grain ; le corps muqueux, qui est la partie nutritive, seroit développé par la fermentation que le pain à éprouvé dans la germination ; en un mot, les enfans prendroient un aliment de facile digestion. Nous croyons que l’on ne sauroit trop faire d’attention à la remarque judicieuse de M. Roüelle ; elle est digne d’un physicien, ami de la société, en un mot, d’un bon citoyen. (b)
Farines résolutives (les quatre), Pharmacie. On entend sous cette seule dénomination les farines d’orge, de lupins, d’orobe, & de féves ; non qu’elles soient les seules qui possedent la vertu résolutive, celles de lin, de fénugrec, & bien d’autres, le sont également : mais l’usage a prévalu ; & les quatre que nous avons nommées, ont été regardées comme possédant éminemment cette vertu. Voyez Résolutif.
Les quatre farines résolutives sont d’un fréquent usage : on les fait entrer dans presque tous les cataplasmes, même dans ceux dont on n’attend qu’un effet émollient ; on les mêle avec la pulpe des plantes émollientes ou résolutives. Voyez Cataplasme. (b)
Farine minérale, (Hist. nat. minéral.) Ce nom a été donné par quelques auteurs, à une espece de terre marneuse ou crétacée, en poudre fort legere, douce au toucher, très-friable, d’une couleur blanche, & par conséquent semblable à de la farine de froment.
Plusieurs historiens allemands font mention de cette substance, & disent qu’en plusieurs endroits d’Allemagne, dans des tems de famine & de disette, causées par de grandes sécheresses, des pauvres gens, trompés par la ressemblance, ayant découvert par hasard cette espece de craie ou de marne, ont cru que la providence leur offroit un moyen de suppléer à la nourriture qui leur manquoit ; en conséquence, ils se sont servi de cette prétendue farine pour faire du pain, & la mêloient avec de la farine ordinaire : mais cette nourriture, peu analogue à l’homme, en fit périr un grand nombre, & causa des maladies très dangereuses à beaucoup d’autres. Cela n’est pas surprenant, attendu que cette substance pouvoit contenir une portion d’arsenic, ou de quelqu’autre matiere nuisible : d’ailleurs une semblable nourriture ne pouvoit être que très-incommode & fatigante pour l’estomac. La farine minérale ne doit être regardée que comme une espece de craie fort divisée, tout à-fait semblable à celle qu’on nomme lac lunæ, ou lait de lune. Voyez la minéralogie de Wallerius, tom. I. & Bruckmann, épistolæ itinerariæ centuria, I. épistol. xv. (—)
Farine empoisonnée, (Chimie métallurg.) expression par laquelle les Allemands designent l’arsenic sublimé dans les travaux en grand, sous la forme d’une poudre, que la fumée qui passe par le même canal, rend grise. Voyez Arsenic, & Sublimatoire en grand. Article de M. de Viliers.
Fariné, Farineux, en Peinture, se dit d’un ouvrage où l’artiste a employé des couleurs claires & fades, & dont les carnations sont trop blanches & les ombres trop grises ; les Peintres appellent ce coloris farineux.
Étymologie de « farine »
Picard, fraine ; provenç. espagn. et ital. farina ; du latin farina, farine, de far, blé. Far se rattache probablement au radical sanscrit bhar, porter, nourrir.
Phonétique du mot « farine »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
farine | farin |
Fréquence d'apparition du mot « farine » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « farine »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « farine »
-
Quand Dieu envoie la farine, le diable enlève le sac.
Proverbe français -
Avril et mai font la farine de toute l'année.
Proverbe espagnol -
Le monde est un moulin qui moud bien des farines.
Proverbe français -
Qui n’a pas envie de pétrir le pain tamise la farine pendant dix jours.
Proverbe grec moderne -
Battre une femme c'est comme battre un sac de farine. Le bon s'en va et le mauvais reste.
Anonyme -
Les meules du moulin à vent, restauré par les bénévoles des Ailes bénessoises, ont commencé à fabriquer des farines qu’Anne-Cécile Barbier utilise pour produire pains de maïs ou de sarrasin
SudOuest.fr — Bénesse-lès-Dax : de la farine et du bon pain au moulin -
Le rapport sur le marché de la farine de grains entiers aide également les clients à atteindre une croissance écologique dans les zones respectives. Il s’agirait d’une enquête approfondie et d’un aperçu détaillé de l’industrie mondiale de la farine de grains entiers qui représente également l’étendue du marché, les perspectives actuelles du marché et l’état prévisionnel jusqu’en 2026. De plus, les aspects cruciaux comme la croissance du marché de la farine de grains entiers , les menaces, l’analyse des principaux concurrents et les facteurs de risque sont brièvement mis en évidence dans ce rapport.
Instant Interview — Marché brut de farine de grains Marge brute 2020: Archer Daniels Midland, Bob’s Red Mill, King Arthur Flour – Instant Interview -
Le rapport de recherche sur le marché mondial de la farine de poisson dégraissé a prédit une puissante croissance futuriste du marché de la farine de poisson dégraissé et la fusion de plusieurs statistiques sur l’industrie respective. En plus de cela, le rapport sur le marché mondial de la farine de poisson dégraissé est considéré comme une découverte complète d’informations importantes liées au marché international.
Instant Interview — Marché de farine de poisson dégraissé Taille 2020-26:, Archer Daniels Midland, Bluestar Adisseo, Cargill – Instant Interview -
Allez de monde en monde, de richesse en richesse, vous ne trouverez pas votre bonheur. La terre entière ne peut pas plus contenter une âme immortelle qu'une pincée de farine, dans la bouche d'un affamé, ne peut le rassasier.
Le curé d'Ars -
Il n'est plus proche parents qu'une bourse pleine et un sac de farine.
Proverbe roumain
Images d'illustration du mot « farine »
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-
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-
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Traductions du mot « farine »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | flour |
Espagnol | harina |
Italien | farina |
Allemand | mehl |
Chinois | 面粉 |
Arabe | طحين |
Portugais | farinha |
Russe | порошок |
Japonais | 小麦粉 |
Basque | irina |
Corse | farina |
Synonymes de « farine »
Source : synonymes de farine sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot farine au Scrabble ?
Nombre de points du mot farine au scrabble : 9 points