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Croquant

Variantes Singulier Pluriel
Masculin croquant croquants
Féminin croquante croquantes

Définitions de « croquant »

Trésor de la Langue Française informatisé

CROQUANT1, ANTE, part. prés., adj. et subst.

I.− Part. prés. de croquer*.
II.− Adj. Qui croque sous la dent. Les gros biscuits, carrés, servaient à tremper la soupe; mais les petits, ronds, croquants et légers, étaient une vraie friandise (Zola, Débâcle,1892, p. 79).Dans le misérable potager où ils [le lièvre et sa femelle] pénétrèrent, les choux étaient croquants (Jammes, Rom. du lièvre,1903, p. 13).
Rem. La docum. atteste un emploi fig. de croquant, s'appliquant à une œuvre d'art. Synon. croustillant, savoureux. La libre et croquante eau-forte [de Cochin] de ce beau marquis contourné, lorgnant avec un verre grossissant les femmes sculptées de Goujon (E. de Goncourt, Mais. artiste, 1881, p. 115).
III.− Substantif
A.− PÂTISSERIE
1. Subst. masc. Petit four sec, fait de pâte d'amandes pilées mêlée à du blanc d'œuf et roulé dans la cassonade (d'apr. Mont. 1967).
2. Subst. fém. Gros gâteau à base de pâte d'amandes (d'apr. Mont. 1967).
Rem. La docum. atteste aussi le subst. fém. dans le même sens que le subst. masc. Mon père adore tout ce qui est beignets, friteaux et croquantes (H. Bazin, Huile sur feu, 1954, p. 306, 307).
B.− Le croquant de l'oreille. La partie cartilagineuse du pavillon de l'oreille. L'auteur dramatique (...) la baisa [l'actrice] sur le croquant de l'oreille, par égard pour le maquillage (Coppée, Contes rap.,1889, p. 97).
Prononc. et Orth. : [kʀ ɔkɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1718-1932. Fréq. abs. littér. : 41.

CROQUANT2, subst. masc.

A.− HIST. Paysan révolté en Limousin, en Périgord et en Quercy, à la fin du xvieet au commencement du xviiesiècle. Les croquants, malheureux paysans français à qui les soldats du roi Henri faisaient la guerre pour n'avoir pu payer la taille (Nerval, Nouv. et fantais.,1855, p. 206).
B.− P. ext., avec connotation méprisante
1. Un croquant, un cul terreux (Benjamin, Gaspard,1915, p. 23):
[Le marquis à Mouchette] − Procédons par ordre : que me reproches-tu? T'ai-je jamais caché que, dans ma vieille bicoque à poivrières, je n'étais pas moins gueux qu'un croquant? Bernanos, Sous le soleil de Satan,Prol., 1926, p. 82.
2. Homme grossier, pauvre, méprisable. Synon. rustre, (fam.) péquenot.Son monstre de mari, espèce de croquant (Barb. d'Aurev., Memor. 2,1838, p. 255).Y a des croquants qui n'aiment pas squi est raffiné (Queneau, Zazie,1959, p. 94).
Terme d'injure. Bande, tas de croquants! Croquant! Assassin! (Aymé, Vouivre,1943, p. 35).
Rem. Dub. et Lar. Lang. fr. mentionnent la forme croquante, subst. féminin.
Prononc. et Orth. : [kʀ ɔkɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1603 péj. « paysan » (Discours sur l'entreprise de Genève, tiré au vray par un croquan savoyar, à Chambéry ds Ritter, Bulletin de l'institut genevois, t. 36, p. 389); 2. 1608 « paysans révoltés du sud-ouest sous Henri IV » (Cayet, Chron. nov., p. 574 ds Gdf. Compl.). Orig. obsc.; peut-être à rattacher au prov. *croucant « paysan » (1remoitié xviies., G. Zerbin ds Mistral), de crouca « arracher », dér. de croc « croc » (les paysans pillaient, rançonnaient); d'apr. de Thou et Cayet (v. Gdf. Compl.), serait à rattacher à croquer* : pour le premier parce que ces paysans faisaient de nombreuses destructions, pour le second parce que ayant appelé ainsi les seigneurs, qui « croquaient » le peuple, ceux-ci, par dérision, leur retournèrent l'appellation. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. Bourguignon (J.). Qq. arch. ds Les Fables de La Fontaine. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 89.

Wiktionnaire

Adjectif 2 - français

croquant \kʁɔ.kɑ̃\

  1. Relatif à Colombier, commune française située dans le département de la Loire.
  2. Relatif à Crocq, commune française située dans le département de la Creuse.

Nom commun 2 - français

croquant \kʁɔ.kɑ̃\ masculin (pour une femme, on dit : croquante)

  1. (Histoire) (Vieilli) Paysan révolté en Limousin, en Périgord et en Quercy, à la fin du XVIe et au commencement du XVIIe siècle.
    • La jacquerie des croquants.
    • J’aimerais mieux que vous fussiez faux monnayeur comme le marquis de Coucy, ou à la tête des Croquants, que de faire ce que vous avez fait. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, 1826)
    • Les croquants, malheureux paysans français à qui les soldats du roi Henri faisaient la guerre pour n’avoir pu payer la taille. — (Gérard de Nerval, Nouv. et fantais., 1855)
  2. (Par extension) Paysan, gueux, manant, misérable.
    • — Et si le charretier se fâche ?
      — Faudrait pas avec moi. »
      Il se mit en posture d’invectiver un adversaire, les poings sur les hanches, la tête renversée.
      « Ohé, croquant ! »
      — (Hector Malot, En famille, 1893)
    • Un croquant, un cul terreux. — (Benjamin, Gaspard, 1915)
    • [Le marquis à Mouchette] − Procédons par ordre : que me reproches-tu ? T’ai-je jamais caché que, dans ma vieille bicoque à poivrières, je n’étais pas moins gueux qu’un croquant ? — (Georges Bernanos, Sous le soleil de Satan, 1926)
    • Une douzaine de jeunes gens entouraient une sorte de croquant endimanché, coiffé d’un chapeau melon qui roulait des yeux ahuris et s'efforçait d'éviter la bousculade systématique dont il se voyait l’objet. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 94)
    • Elle est à toi cette chanson
      Toi l’étranger qui sans façon
      D’un air malheureux m’as souri
      Lorsque les gendarmes m’ont pris
      Toi qui n’as pas applaudi quand
      Les croquantes et les croquants
      Tous les gens bien intentionnés
      Riaient de me voir emmené
      — (Georges Brassens, L’Auvergnat)

Nom commun 1 - français

croquant \kʁɔ.kɑ̃\ masculin

  1. (Pâtisserie) Biscuit sec croquant, souvent aux amandes.
    • Un croquant aux amandes.
    • Elle était maintenant rassurée, d'autant que son cher Joseph venait tous les samedis, sur la bicyclette du boulanger. Il apportait des croquants aux amandes, des tartes à la frangipane, et un sachet de farine blanche pour faire des crêpes ou des beignets. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 35.)
  2. (Anatomie) Partie cartilagineuse du pavillon de l'oreille.
    • L'auteur dramatique […] la baisa [l'actrice] sur le croquant de l'oreille, par égard pour le maquillage (Coppée, Contes rap.,1889

Adjectif 1 - français

croquant \kʁɔ.kɑ̃\

  1. Qui croque sous la dent.
    • Biscuit croquant.
    • Tourte croquante.
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Littré (1872-1877)

CROQUANT (kro-kan) s. m.
  • 1Terme méprisant. Un homme de rien, sans consistance, sans valeur. Passe un certain croquant qui marchait les pieds nus ; Ce croquant par hasard portait une arbalète, La Fontaine, Fabl. II, 12. Quoi ! après la figure que nous avons faite, à la barbe des grands et des étrangers de l'armée, quitter la partie comme des sots, plier bagage comme des croquants au premier épuisement des finances, Hamilton, Gramm. 2. Quoi ! Dorante, cet homme à maintien débonnaire, Ce croquant qu'à l'instant je viens de voir sortir, Regnard, le Joueur, IV, 9. Ces croquants-là vous disent plus de sottises dans une brochure de deux pages que la meilleure compagnie de Paris ne peut dire de choses agréables et instructives dans un souper de quatre heures, Voltaire, L'homme aux 40 écus, un bon souper. Bien qu'après coup tous ces croquants Osent me traiter d'antiquaille, Béranger, Prétint.
  • 2 S. m. plur. Paysans qui se révoltèrent en Guienne sous Henri IV. La révolte des croquants.

HISTORIQUE

XVIe s. La petite guerre des croquans, ainsi nommez, pour ce que la premiere bande qui prit les armes fut d'une paroisse nommée Croc de Limousin, D'Aubigné, Hist. III, 382. Discourir sur un ordre nouveau, menacer de se faire croquan, et sur la monnoye de sa reputation mandier quelque pauvre repas, D'Aubigné, Conf. I, 5. La deroute des croquans en Limousin au nombre de quinze mille, Sully, Mém. t. III, p. 159, dans LACURNE.

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Étymologie de « croquant »

D'après d'Aubigné croquant vient du nom du village de Croc ; d'après de Thou, de ce que les paysans révoltés criaient : aux croquants, c'est-à-dire à ceux qui croquaient, mangeaient les pauvres gens ; ce qui, sans venir en confirmation de cette dernière étymologie, contredirait celle de d'Aubigné, c'est croquart qui se trouve dans Froissart, I, I, 325 : Ce croquart chevauchoit une fois un jeune coursier.

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(Adjectif 1, nom 1) Participe présent adjectivé et substantivé de croquer.
(Nom 2) De l’occitan croucant[1][2] — la jacquerie des croquants est méridionale — d’origine discutée :
  1. Selon Théodore Agrippa d'Aubigné, du Crocq, dans le Limousin : « La petite guerre des croquans, ainsi nommée, pour ce que la premiere bande qui prit les armes fut d'une paroisse nommée Croc de Limousin » — (Histoire universelle depuis 1550 jusqu’en 1601, 1630) ; contre cette hypothèse, le fait que la variantes croquart[3] est attesté en ancien français dans la chronique de Jean Froissart (1337 - 1404) ;
  2. De crouca (« accrocher, croquer, accroupir ») car les paysans pillaient, rançonnaient[1] ou, d'après de Thou[4], parce que les paysans révoltés criaient : « aux croquants ! », c'est-à-dire à ceux qui croquaient, mangeaient les pauvres gens, c’est-à-dire la noblesse exploitatrice et les seigneurs, par dérision, leur retournèrent l'appellation[1].
  3. De l’occitan couroc[2] (« corvée »), lui-même apparenté à croc.
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Phonétique du mot « croquant »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
croquant krɔkɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « croquant » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « croquant »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « croquant »

  • C’est le plus nature des trois. Un assemblage dominé par le zweigelt complété par le blaufränkisch et le st-laurent, des cépages répandus dans le climat frais de l’Autriche et que l’on retrouve de plus en plus au... Québec ! C’est bien maîtrisé avec des flaveurs de cerises, de fraise et une touche herbacée. Bouche ramassée, fruité croquant, énormément de fraîcheur et léger en alcool. Capsule à vis, alors prenez soin de l’ouvrir à l’avance, voire de le carafer. Servir assez frais (autour de 14°C).
    Le Journal de Montréal — Trois rouges bio à essayer! | Le Journal de Montréal
  • La recette que nous vous proposons est originale : un cake salé au hareng fumé dosé juste comme il faut, et accompagné d’une salade élégante, pleine d’herbes aromatiques et de noix pour le croquant.
    leparisien.fr — Notre recette de cake aux harengs, et sa salade croquante - Le Parisien
  • ◆ Le beurre d’arachide, crémeux et croquant, ainsi que leur version biologique, de Nuts to You Nut Butter Inc. 
    Le Journal de Montréal — Les beurres d’arachide au banc d’essai | JDM
  • Le Croquant Chattois
    France Bleu — Le Croquant Chattois à Chatte
  • Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe,Quand sur l'eau se penchant une fourmi y tombe.Et dans cet océan l'on eût vu la fourmiS'efforcer, mais en vain, de regagner la rive.La colombe aussitôt usa de charité :Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté,Ce fut un promontoire où la fourmi arrive.Elle se sauve ; et là-dessusPasse un certain croquant qui marchait les pieds nus.Ce croquant, par hasard, avait une arbalète.Dès qu'il voit l'oiseau de VénusIl le croit en son pot, et déjà lui fait fête.Tandis qu'à le tuer mon villageois s'apprête,La fourmi le pique au talon.Le vilain retourne la tête :La colombe l'entend, part, et tire de long.Le soupé du croquant avec elle s'envole :Point de pigeon pour une obole.
    Jean de La Fontaine — La Colombe et la Fourmi
  • Un mal qui répand la terreur,Mal que le ciel en sa fureurInventa pour punir les crimes de la terre,La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,Faisait aux animaux la guerre.Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :On n’en voyait point d’occupésÀ chercher le soutien d’une mourante vie ;Nul mets n’excitait leur envie ;Ni loups ni renards n’épiaientLa douce et l’innocente proie ;Les tourterelles se fuyaient :Plus d’amour, partant plus de joie.Le lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,Je crois que le ciel a permisPour nos péchés cette infortune.Que le plus coupable de nousSe sacrifie aux traits du céleste courroux ;Peut-être il obtiendra la guérison commune.L’histoire nous apprend qu’en de tels accidentsOn fait de pareils dévouements.Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgenceL’état de notre conscience.Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,J’ai dévoré force moutons.Que m’avaient-ils fait ? nulle offense ;Même il m’est arrivé quelquefois de mangerLe berger.Je me dévouerai donc, s’il le faut : mais je penseQu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi ;Car on doit souhaiter, selon toute justice,Que le plus coupable périsse.Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi ;Vos scrupules font voir trop de délicatesse.Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce,Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes, seigneur,En les croquant, beaucoup d’honneur ;Et quant au berger, l’on peut direQu’il était digne de tous maux,Étant de ces gens-là qui sur les animauxSe font un chimérique empire.Ainsi dit le renard ; et flatteurs d’applaudir.On n’osa trop approfondirDu tigre, ni de l’ours, ni des autres puissances,Les moins pardonnables offenses :Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,Au dire de chacun, étaient de petits saints.L’âne vint à son tour, et dit : J’ai souvenanceQu’en un pré de moines passant,La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense,Quelque diable aussi me poussant,Je tondis de ce pré la largeur de ma langue ;Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.À ces mots, on cria haro sur le baudet.Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangueQu’il fallait dévouer ce maudit animal,Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.Sa peccadille fut jugée un cas pendable.Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !Rien que la mort n’était capableD’expier son forfait. On le lui fit bien voir.Selon que vous serez puissant ou misérable,Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
    Jean de La Fontaine — Les animaux malades de la peste

Synonymes de « croquant »

Source : synonymes de croquant sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « croquant »

Combien de points fait le mot croquant au Scrabble ?

Nombre de points du mot croquant au scrabble : 19 points

Croquant

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