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Coudre

Variantes Singulier Pluriel
Masculin coudre coudres

Définitions de « coudre »

Trésor de la Langue Française informatisé

COUDRE1, verbe trans.

A.− Attacher ou assembler par des points faits avec un fil passé dans une aiguille.
1. [Avec la seule idée d'un assemblage de parties libres]
a) Coudre qqc. à (parfois sur, au milieu de).Coudre un ruban à un corsage, une semelle à une chaussure, des paillettes sur un habit. La vieille tira solennellement un pan de culotte, une pièce qu'elle voulait y coudre, des aiguilles, un dé (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 186):
1. Leur grand labeur était accompli. Maison payée. Pour finir les traites plus vite, les dernières, elle s'était même mise à coudre des boutons sur des gilets, pour le compte d'un grand magasin. « Ce qu'il faut en coudre pour cent sous, c'est pas croyable! » Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 312.
Loc. proverbiale, vx. Coudre la peau du renard à celle du lion. Joindre la ruse à la force. Flaminius (...) qui savait, comme l'autre, coudre la peau du renard à celle du lion (Michelet, Hist. romaine,t. 2, 1831, p. 55).
[P. ell. du compl. prép.] Coudre des agrafes, de la dentelle. Le petit Belin coud les boutons de sa capote avec du fil téléphonique (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 76).
b) [Le compl. d'obj. désigne les parties à assembler] Elle coud les pièces d'un couvre-lit multicolore (Green, Journal,1941, p. 128):
2. Il ne restait plus que quelques mauvais fragments [d'étoffe] usés et fatigués; cependant, en les cousant les uns au bout des autres, le tailleur parvint à dresser un petit collet qui arrivait au milieu du dos de Robert. Champfleury, Les Souffrances du professeur Delteil,1855, p. 228.
RELIURE. Passer un fil à l'intérieur de chaque cahier d'un livre pour les assembler en volume. Finir un livre, c'est coudre les feuilles et leur mettre une couverture (Renard, Journal,1901, p. 682).
P. méton. de l'obj., [le compl., qui peut être précédé de l'art. partitif, désigne la matière dont est fait l'obj.] Des femmes assises cousaient de la toile pour faire des tentes (Flaub., Bouvard,t. 1, 1880, p. 121).Ceux qui cousent, accroupis, le cuir ou la laine (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 172).
c) [Le compl. d'obj. désigne l'obj. complexe résultant de l'assemblage de parties libres] Fabriquer en assemblant les morceaux. Coudre une chemise, un jupon, des guêtres, un sac, des souliers. Que le cordonnier se remette à coudre des bottes (Flaub., 1reÉduc. sentim.,1845, p. 250).Les drapeaux que les femmes cousaient avec des morceaux de soie taillés dans leurs robes (Green, Journal,1933, p. 177):
3. À quelques jours de là, maman revint d'une course en ville avec un énorme ballot qu'elle ouvrit, le soir, sur la table. C'étaient des pantalons d'homme, tout coupés; il ne restait plus qu'à les coudre. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 187.
RELIURE. Jean fut un petit enfant chétif que sa mère nourrissait tout en cousant les livres, feuille à feuille, avec l'aiguille courbe (A. France, Servien,1882, p. 1).
d) [Avec un compl. d'obj. interne] En train de coudre de petits points blancs, rapides et méticuleux (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 122).
e) Emploi abs. Coudre habilement, maladroitement; coudre serré; aimer coudre; aiguille à coudre. Elle cousait à points réguliers, avec une application d'ouvrière (Zola, Page amour,1878, p. 1008).On cousait sans relâche (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 16):
4. ... elle qui disait toujours qu'elle ne pouvait pas coudre si elle n'avait pas le numéro de fil et les boutons qu'il fallait. Proust, Le Temps retrouvé,1922, p. 1033.
Dé à coudre. Le dé à coudre de maman frappant rêveusement la table (Duhamel, Terre promise,1934, p. 75).
Machine à coudre. J'ai vu à l'Exposition de l'Industrie une machine à coudre, qui fait le travail de 25 ouvrières par jour (Goncourt, Journal,1855, p. 207).
Rem. Coudre est souvent associé aux verbes suiv. couper, tailler, faufiler, piquer, surfiler, broder.
2. [Avec une idée ou une visée de fermeture]
a) [L'action implique la fermeture de qqc. qui est, primitivement ou normalement, ouvert] Il ne peut s'empêcher de mettre ses mains dans ses poches (...). Elle finit par coudre un jour les poches, avec les mains (Renard, Poil Carotte,1894, p. 298).
CHIR. Synon. de suturer.Coudre une plaie, les bords, les lèvres d'une plaie (Ac.1798-1932).
b) Coudre qqc./qqn dans qqc.Enfermer dans un contenant cousu. Coudre qqn dans un linceul, coudre de l'or dans le revers d'une veste. Elle cousit dans un sachet, divers brimborions magiques (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 256):
5. Pendant la traversée, la petite Francine fut si mal qu'on la crut morte. On allait la coudre dans un pavillon et la jeter par-dessus bord. A. France, Le Génie latin,1909, p. 55.
Rem. On rencontre except. l'expr. fig. coudre dans un même sac, équivalent à mettre dans le même sac, au sens de « considérer de la même façon (souvent avec réprobation) ». Il coud dans le même sac les réactionnaires, les modérés, les radicaux socialistes (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 24).
B.− Au fig.
1. Attacher, joindre, lier.
a) [En parlant de pers.] Tenir lié, attaché. MmeShermier (...) qui cousit sa fille à ses jupes (Colette, Naiss. jour,1928, p. 21).
b) [En parlant de réalités abstr., de créations de l'esprit, d'entités soc.] Assembler, attacher, joindre. Coudre deux idées; coudre des phrases les unes aux autres; coudre une métaphore dans un style. Ces terribles scènes sont cousues dans la trame du livre (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1850, p. 384).Il me reste deux rallonges à coudre au bout de ce discours (Cocteau, Poésie critique 2,1960, p. 169):
6. Ce sont ceux [des radicaux] qui, après avoir, avec l'appui des socialistes, réalisé leur programme, s'étaient dit : Il faut y coudre un programme social. Jaurès, Le Guêpier marocain,1914, p. 140.
Emploi pronom. La pauvre vieille commençait à balbutier des lambeaux de phrases qui se cousaient mal les uns aux autres (Zola, Th. Raquin,1867, p. 163).
2. [Avec une idée de fermeture] (Se) coudre la bouche. (Se) forcer à se taire, à rester muet. Elle avait toujours eu plus de propension à se coudre la bouche qu'à se dépendre la langue (Feuillet, Bellah,1850, p. 171).Pour les aimer [ces dames], il faudrait d'abord leur coudre la bouche (Renard, Journal,1898, p. 485).
Rem. 1. La docum. atteste le subst. masc. cousage. Action de coudre ensemble les cahiers d'un livre en vue de sa reliure (d'apr. Bél. 1957); Nouv. Lar. ill. Suppl. 1907 atteste, dans le même sens, le subst. fém. cousure. 2. Lar. 20eatteste le verbe intrans. cousailler, rare, pop. Coudre, raccommoder, en y mettant peu de soin, sens également illustré par cousillonner que l'on trouve chez Balzac (Corresp., 1819, p. 53) : Carrick Tourangeau que le céleste Grogniard de boustiquante mémoire a cousillonné.
Prononc. et Orth. : [ku:dʀ ̥], (je) couds [ku]; cousu, ue [kuzy]. Ds Ac. depuis 1694. Conjug. Présente un d (apico-alvéodentale) dans la graph. là où l'anc. s (prédorso-alvéolaire) et l'r (apico-alvéolaire) de co(n)s(ue)re = cosre se sont trouvés en contact développant une consonne de transition : cosdre. L's devenu implosif devant d a ensuite disparu, cette disparition n'étant pas marquée par l'accent circonflexe. Le d s'est étendu p. anal. à d'autres formes. L'on a donc d : à l'inf. coudre; à l'ind. prés., aux 1re, 2e, 3epers. du sing. je, tu couds, il coud; au fut. de l'ind. et au cond. prés., à toutes les pers. je coudrai, tu coudras, il coudra, nous coudrons, vous coudrez, ils coudront, je coudrais, tu coudrais, il coudrait, nous coudrions, vous coudriez, ils coudraient; à l'impér. couds. Ailleurs, d ne paraît pas : imp. je cousais, etc.; passé simple je cousis, etc.; part. passé cousu; part. prés. cousant; subj. prés. que je couse, etc.; subj. imp. que je cousisse, etc. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 coldre « assembler au moyen d'un fil passé par une aiguille » (Eneas, éd. Salverda de Grave, 7085); d'où expr. fin xves. [requérir] bouche cousue (Farce du Pont-aux-Asgnes ds Anc. théâtre fr., éd. Viollet-le-Duc, t. 2, p. 44); 1677 cousu de fil blanc (Miège); 1857 machine à coudre (Chesn.); b) 1661 fig. « assembler, joindre sans art (ici les divers éléments d'une pièce de théâtre) » (Molière, Les Fâcheux, Avertissement); c) 1835 « enfermer dans une enveloppe cousue » coudre qqn dans un linceul (Balzac, Goriot, p. 306); 2. 1160-70 « ficher, enferrer » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, 3epart., vers 8745), d'où emploi techn. p. ex. 1845 coudre un treillage (Besch.). D'un lat. vulg. *cosere, réfection du class. cōnsuere (dér. de suere « coudre »). Fréq. abs. littér. : 667 (Cousant : 46). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 423, b) 809; xxes. : a) 1 314, b) 1 255. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 36, 108. − Quem. 2es. t. 3 1972 (s.v. cousillonner). − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 226.

COUDRIER, COUDRE2, subst. masc.

A.− Noisetier. Bois de coudriers; plan, rameau, rejet de coudrier. Coudre franc; bois de coudre (Ac.1878).Des pousses de coudrier l'étayaient, qui se couvraient en cette saison de chatons jaunâtres (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 79):
Il m'accompagnait dans les bois, mais sans cacher qu'il ne goûtait pas la campagne. J'étais ravi quand une branche de coudre, au passage, faisait sauter son pince-nez. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 417.
B.− P. méton. Bois de cet arbre. Cerceaux de coudre (Ac.1878).Ses sabots de coudrier [de Spiagudry] avaient fait place aux bottes fortes d'un postillon (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 145).Quant à Quirin, une baguette de coudrier dans les mains, il cherchait une source (Barrès, Colline insp.,1913, p. 166).
Rem. Le subst. coudre est attesté comme ,,vx`` par DG, Rob., Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. : [kudʀije]; [ku:dʀ ̥]. Ds Ac. depuis 1762 et de 1762 à 1878 respectivement. Étymol. et Hist. A. xies. judéo-fr. coldre (Glose de Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, no227); 1160-70 codre (M. de France, Lais, éd. J. Rychner, Chevrefoil, 51); ca 1179 noiz de coudre (Renart, éd. M. Roques, branche I, 119); qualifié de ,,v. lang.`` par Ac. Compl. 1842. B. 1503 couldrier (J. Le Maire, Illustr. [éd. 1512], I, 215, Stecher ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 497); 1555 coudrier (Ronsard, Les Meslanges, Le Houx, éd. P. Laumonier, t. VI, p. 138). A empr. au lat. pop. *cŏlŭrus, réfection du lat. corylus (graphie hellenisante pour corulus, le mot étant considéré comme empr. au gr., v. TLL s.v.) sous l'infl. du celt. *collo < *coslo (v. Dottin, p. 248), cf. le dér. colurnus « de coudrier ». B. dér. de A, suff. -ier*. Fréq. abs. littér. Coudrier : 67. Coudre2: 3.
DÉR.
Coudraie, coudrette, subst. fém.Lieu planté de coudriers. Il prenait l'air sous sa coudrette (Pourrat, Gaspard,1930, p. 189).Les 2 mots sont attestés ds Ac. 1798-1932. Rem. La docum. atteste aussi, dans le même sens, le subst. fém.coudrière. La petite Solange (...) les suivit [les bessons] à petits pas jusque dans la coudrière (Sand, Pte Fad.,1849, p. 40).[kudʀ ε]; [kudʀ εt]. Aucune transcr. de coudrière. 1resattest. a) 1186 coldraie anthroponyme (Cart. dunense, Mabille, p. 185 ds Gdf. Compl.); mil. xiiies. [ms.] « buisson de coudriers » (ds Bartsch Chrestomathie, 64a18); b) xiiies. coudrete « (petit) coudrier, buisson, ensemble de coudriers » (J. Moniot de Paris ds Romans et Pastourelles, éd. K. Bartsch, III, 45, 12). Du rad. de coudre2; a) suff. -aie*; b) suff. -ette*. Fréq. abs. littér. Coudrette : 4.
BBG. − Monnot (R.). Le Noisetier. Vie Lang. 1963, p. 444.

Wiktionnaire

Verbe - français

coudre \kudʁ\ transitif direct 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Couture) Assembler deux ou plusieurs objets avec un fil passé dans une aiguille ou un autre instrument semblable.
    • Enfin, derrière un haillon mal tiré, des ouvrières en chambre cousent à la machine, tandis qu’à un autre étage, un vieillard rafistole avec des ficelles une capote de soldat. — (Francis Carco, L’Amour vénal, chapitre I, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 9)
    • Plus d’une fois, je suis resté attendri, songeant à de délicieux moments : soit que je revisse cette délicieuse fille assise près de ma table, occupée à coudre, paisible, silencieuse, recueillie et faiblement éclairée par le jour qui, descendant de ma lucarne, dessinait de légers reflets argentés sur sa belle chevelure noire; soit que j’entendisse son rire jeune, ou sa voix au timbre riche chanter les gracieuses cantilènes qu’elle composait sans efforts. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
    • Coudre une plaie, les bords, les lèvres d’une plaie, pour qu’elle se ferme plus promptement.
  2. (Figuré) Surtout en parlant des ouvrages de l’esprit.
    • Cette étude n’est fuite que de citations cousues ensemble, d’emprunts mal cousus.
  3. (Figuré) (Familier)
    • Ce film est cousu de fil blanc : L’intrigue est incohérente ou grossièrement inégale.
    • Des finesses cousues de fil blanc : → voir finesse
  4. (Figuré) (Familier)
    • Bouche cousue : Gardez le secret, ne parlez point de cela, n’en dites mot.
    • Faites ce qu’il vous plaîra, mais surtout bouche cousue : On dit plus ordinairement et mieux Bouche close.
  5. (Figuré) (Familier)
    • Être tout cousu d’or : Avoir beaucoup d’argent comptant, être fort riche.
  6. (Figuré) (Familier)
    • Avoir le visage cousu, tout cousu de petite vérole : Avoir le visage fort marqué de petite vérole.

Nom commun - ancien français

coudre \Prononciation ?\ masculin

  1. Coudrier (arbre).

Nom commun - français

coudre \kudʁ\ masculin

  1. (Vieilli) (Botanique) Bois de coudrier, autre appellation du noisetier sauvage.
    • En effet, en ce temps-là sévissait une terrible épidémie de tourtes qui détruisit les récoltes. Le curé du temps fit une procession du Saint-Sacrement tout autour de l’île-aux-Coudres en vue de freiner la menace. Dès le lendemain, une averse épouvantable s’abattait sur toute l’île qui tua des centaines de tourtes. Suite à cet événement, les insulaires firent ériger des croix dans chaque canton de l’île en guise de remerciement. C’est pourquoi on trouve maintenant 17 croix de chemin sur l’île. — (Conseil de pastorale de Charlevoix, Québec ?)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COUDRE. (Je couds, il coud ; nous cousons. Je cousais. Je cousis. J'ai cousu. Je coudrai. Couds. Que je couse. Que je cousisse. Cousant. Cousu.) v. tr.
Assembler deux ou plusieurs objets avec un fil passé dans une aiguille ou un autre instrument semblable. Coudre du linge. Coudre des boutons à un gilet. Coudre une pièce à un vêtement, à des souliers. Coudre des cahiers ensemble pour en faire un volume. Cela doit être cousu avec de gros fil, avec de la soie, etc. Coudre une plaie, les bords, les lèvres d'une plaie, pour qu'elle se ferme plus promptement. Absolument, Coudre proprement. Coudre dans du linge. Coudre à grands points, à points rabattus. Il s'est piqué en cousant. Coudre à la main. Coudre à la machine. Machine à coudre. Il se dit quelquefois au figuré, surtout en parlant des Ouvrages de l'esprit. Cette étude n'est fuite que de citations cousues ensemble, d'emprunts mal cousus. Fig. et fam., Des finesses cousues de fil blanc. Voyez FINESSE. Fig. et fam., Bouche cousue, Gardez le secret, ne parlez point de cela, n'en dites mot. Faites ce qu'il vous plaira, mais surtout bouche cousue. On dit plus ordinairement et mieux Bouche close. Fig. et fam., Être tout cousu d'or, Avoir beaucoup d'argent comptant, être fort riche. Fig. et fam., Avoir le visage cousu, tout cousu de petite vérole, Avoir le visage fort marqué de petite vérole.

Littré (1872-1877)

COUDRE (kou-dr') s. m.
  • Coudrier, noisetier.

HISTORIQUE

XIIe s. Belles et droites vont les coudres croissant, Ronc. p. 156.

XIIIe s. Desor une coudre menue, Ren. 23912. Se l'execucion de mort a de quoi soldre, Lors en envoient l'ame en Dieu plus droit que coldre, J. de Meung, Test. 1096. Et remirer ces biaus moriers [mûriers], Ces pins, ces codres, ces loriers, la Rose, 1298.

XVIe s. Il avoit un coudre blanc en main avec un petit fusil, D'Aubigné, Faen. II, 10. Glands, fannes, cornouilles, cormes, couldres [noisettes], et semblables fruits bastards que les arbres sauvages produisent, De Serres, 336. Les barreaux sont de til [tilleul], et la perchette blanche Qui traverse la cage est d'une coudre franche, Ronsard, 736.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

* COUDRE, v. act. c’est assembler deux substances qui peuvent se percer, soit avec une aiguille, soit avec une alène ou un poinçon, par le moyen d’un fil ou de quelqu’autre chose d’analogue au fil dont l’aiguille est enfilée, & qui suit l’aiguille à-travers les trous qu’elle fait aux substances qu’on veut assembler, ou qu’on passe dans les trous faits avec le poinçon ou quelqu’instrument semblable. Les Tailleurs cousent à l’aiguille enfilée de fil ou de soie ; les Tapissiers, à l’aiguille enfilée de soie ou de laine ; les Boyaudiers, à l’aiguille enfilée de filamens de boyaux ; les Cordonniers-bottiers, &c. au poinçon, à l’alène & au ligneul. Le ligneul est armé à son extrémité d’une soie de sanglier ou de cochon, qu’on passe facilement à-travers les trous que la pointe de l’instrument a faits, & que le ligneul est obligé de suivre quand on tire cette soie. On peut coudre encore avec le fil-d’archal.

Coudre, (Géogr. mod.) petite ville d’Italie en Savoie, dans le Chablais, près du lac de Geneve.

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Étymologie de « coudre »

Bourg. queudre ; picard, keudre, caure ; Berry, coeudre ; normand, la coudre ; ital. córilo ; pays de Côme, cóler ; bas-lat. colrina, dans un texte du IXe siècle ; du latin corylus, noisetier.

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(Verbe) (1160) Du latin populaire *cōsĕre, altération du latin classique consŭĕre, de sŭĕre, « coudre ».
(Nom) Par altération du latin corylus (« noisetier »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « coudre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
coudre kudr

Fréquence d'apparition du mot « coudre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « coudre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « coudre »

  • Il faut se méfier des ingénieurs, ça commence par la machine à coudre, ça finit par la bombe atomique.
    Marcel Pagnol — Critique des critiques, Nagel
  • Les citadins ne diffèrent guère des villageois. Ils adorent tous les ragots, à cette différence près que les derniers en consomment des timbales pleines tandis que les premiers les sirotent dans des dés à coudre.
    Moses Isegawa — Chroniques abyssiniennes
  • A coudre du vieux, on perd son fil ; à aimer un vieux, on perd ses nuits.
    Proverbe serbe
  • La postérité n’a retenu que le nom d’Isaac Merritt Singer, un Américain né sur les rives de l’Ontario, mais c’est le Français Barthélemy Thimonnier qui inventa la machine à coudre. Ce tailleur de la région lyonnaise dépose en 1830 le brevet d’une « mécanique à coudre », une machine industrielle alors intransportable. Thimonnier ne parviendra pas à la faire fabriquer en série.
    Il était une fois : la Singer 
  • C’est une mercerie traditionnelle mais aussi un bar à couture, une boutique où l’on vend des machines à coudre, et où l’on trouve des nœuds papillons originaux et des lingettes pour enfants. On y organise divers ateliers aussi.
    La Voix du Nord — Lens : l’atelier MamZelle fil réinvente et étoffe la mercerie d’antan
  • Lorsque vous achetez du tissu puis, le préparez pour commencer à coudre, plusieurs termes peuvent vous servir ! 
    Marie Claire — Le vocabulaire de la couture - Marie Claire
  • Alain Lesage ne vend pas seulement des machines à coudre, il est aussi réparateur de machines toutes marques.
    Coutances : avec le coronavirus, sa petite entreprise de machines à coudre ne connaît pas la crise | Côté Manche
  • Maricia Dumas-Combe, 20 ans, de Saint-Pierre-Eynac, a présenté un dossier et a reçu une aide de 675 €. Elle termine un DMA (Diplôme des métiers d'art) costumier réalisateur à Cannes et disposait d'une machine à coudre héritée de sa mère et sa grand-mère. Mais la dernière panne était trop onéreuse et l'idée de financer un nouvel équipement semblait inéluctable. Ce qui a été fait grâce à Action J 43 qui aide des projets citoyens.Vingt adhérents en ont profité
    Saint-Julien-Chapteuil : elle a gratuitement transformé de vieux draps en sacs cabas - La Commère 43
  • Des machines à coudre, des tissus de basins et une somme de plus d’un million de FCFA, tel est le butin emporté par deux apprentis couturiers, à Cotonou. La victime n’est rien d’autre que leur patronne.
    BENIN WEB TV — Bénin: une professionnelle de mode dépouillée par deux de ses apprentis
  • Un retour "historique" pour la machine à coudre. A Bruxelles, un commerçant spécialisé dans les petites machines et accessoires de couture croule sous la demande des particuliers qui confectionnent des masques pour lutter contre le coronavirus.
    ladepeche.fr — La machine à coudre redevient tendance à la faveur du coronavirus - ladepeche.fr
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Images d'illustration du mot « coudre »

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Traductions du mot « coudre »

Langue Traduction
Anglais sew
Espagnol coser
Italien cucire
Allemand zu nähen
Chinois
Arabe لخياطة
Portugais costurar
Russe шить
Japonais 縫う
Basque josten
Corse à fà cusà
Source : Google Translate API

Synonymes de « coudre »

Source : synonymes de coudre sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « coudre »

Combien de points fait le mot coudre au Scrabble ?

Nombre de points du mot coudre au scrabble : 9 points

Coudre

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