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Chapelle

Variantes Singulier Pluriel
Féminin chapelle chapelles

Définitions de « chapelle »

Trésor de la Langue Française informatisé

CHAPELLE1, subst. fém.

A.− Anc. Lieu consacré dans lequel on conservait les reliques des saints ou les trésors des églises. La sainte Chapelle.
P. compar. :
1. ... la merveille, c'est l'espèce de chapelle que la ville a bâtie pour ses archives, sombre, boisée de chêne noir avec barreaux de fer, portes de fer, coffres de fer; je dis chapelle, car elle contient de véritables reliques. Michelet, Journal,1838, p. 256.
Spéc., usuel. Chapelle ardente* :
2. On n'avait pas eu besoin de transformer un des salons en chapelle ardente car le vestibule était assez vaste. On ne voyait plus l'escalier, ni les portes, rien que du noir où des cierges brûlaient autour d'un riche cercueil, avec une profusion de fleurs blanches. Simenon, Les Vacances de Maigret,1948, p. 100.
B.− P. ext.
1. Petite église secondaire dépendant d'une paroisse. Chapelle catholique, protestante; se rendre à la chapelle du village. Delacroix avait d'abord dressé dans la plaine la chapelle avec son clocher (Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 232).
Par personnification :
3. ... la chapelle nous dit : − Visiteurs de la prairie, apportez-moi vos rêves pour que je les épure, vos élans pour que je les oriente. C'est moi que vous cherchez, que vous voulez à votre insu. Barrès, La Colline inspirée,1913, p. 342.
Vieilli. [Le suj. désigne un enfant] Jouer à la chapelle. Imiter par jeu les cérémonies de l'église :
4. Dans sa jeunesse il [M. Bouchard] avait servi et regardait les officiers de l'âge de Lucien comme des enfants qui jouent à la chapelle. Stendhal, Lucien Leuwen,t. 1, 1836, p. 63.
Au fig. S'occuper avec sérieux de choses futiles. Notre école, dissidente de celle d'Enfantin qui joue à la chapelle et tombe dans le ridicule (Vigny, Le Journal d'un poète,1830, p. 904).
[P. anal. de forme; p. réf. à la voûte d'une chapelle] TECHNOL.
a) BOULANGERIE. Voûte du four.
b) CHIM. Couvercle d'un alambic.
2. Lieu consacré au culte dans un domaine hors-paroisse, public ou privé (château, hôpital, collège, etc.). Entendre la messe à la chapelle de la prison.
a) Tenir chapelle. [En parlant du pape] Assister à l'office divin dans sa chapelle.
b) Être en chapelle. [En Espagne, en parlant d'un condamné à mort] Assister à une dernière messe avant l'exécution (cf. A. Daudet, Les Rois en exil, 1879, p. 406).
3. Partie généralement adjacente d'une église dédiée à la Vierge ou à un saint, et où se trouve un autel secondaire. Chapelle Saint-Laurent. Il y eut une messe à Saint-Sulpice. Elle fut célébrée dans une chapelle latérale (Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 302).
Au fig. Faire petite chapelle. Se mettre à part. Rester en chapelle :
5. ... elle [Paloma] trouva plus sage de rester « en chapelle » à la maison et de se remémorer les circonstances dans lesquelles elle avait connu Stéphanion. L. Daudet, Médée,1935, p. 241.
Lieu de nature identique où sont conservées les hosties consacrées. Chapelle du Saint-Sacrement.
C.− P. méton.
1. [Ensemble de choses] Ensemble des objets (calice, bassin, burettes, etc.) nécessaires à la célébration du culte. Ce prélat a une belle et riche chapelle (Ac.), chapelle portative.
2. [Ensemble de pers.]
a) Ensemble des ecclésiastiques qui desservent une chapelle. La chapelle de ce prince [Charles le Téméraire] était composée de vingt quatre chantres, chapelains, clercs et demi-chapelains (L. Grillet, Les Ancêtres du violon, t. 1, 1901, p. 253).
Au fig., péj. Synon. de coterie*.Esprit de chapelle :
6. ... il n'y avait pas moins doctrinaire que ce libre groupement d'amis, très spécieusement qualifié de « chapelle » par ceux qui les jugeaient du dehors. R. Martin du Gard, Souvenirs autobiographiques,1955, p. LXII.
Faire, former chapelle. Ce sont des milieux, me dit-il, où on fait tribu, où on fait congrégation et chapelle (Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 1022):
7. Ils [une bande d'amis] avaient si grand-peur de former « chapelle », que, préventivement, ils s'appliquaient à se railler, et composaient ainsi une chapelle de blague admirative, plus « chapelle » qu'aucune autre. R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 27.
Spéc., TYPOGR., au XIXes. Association entre les ouvriers pour secourir ceux d'entre eux qui, pour des raisons de santé, étaient dans l'impossibilité de travailler. Caisse de chapelle.
Exemplaire de chapelle. Exemplaires que les typographes, en vertu d'un ancien privilège, prélevaient sur tous les ouvrages imprimés et dont la vente permettait d'alimenter la caisse de chapelle.
b) Ensemble des musiciens et des chanteurs affectés à un lieu de culte. Maître de chapelle. Celui qui les dirige. Le maître de chapelle se révélait obsédé par l'amour d'une musique ignoble. (...) mais cette église était (...) un concert payant où la foi n'avait que faire (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 224).
Prononc. et Orth. : [ʃapεl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Ca 1100 chapele « sanctuaire du Palais d'un souverain » ici du Palais de Charlemagne à Aix (Roland, éd. J. Bédier, 2917); 1671 tenir chapelle « tenir des assemblées solennelles dans les églises » (Pomey), syntagme repris et qualifié de ,,vieilli`` par DG; 1680 tenir chapele « (du pape) assister solennellement à la messe » (Rich.). B. 1. Début xiies. « lieu de culte dans une demeure particulière, église non pourvue des pleins droits paroissiaux » (Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, 1, § 1); 2. ca 1461 « bénéfice attaché à une chapelle » (Villon, Testament, éd. L. Thuasne, 1837); 3. 1753 droit de chapelle « rétribution payée par les magistrats lors de leur réception pour l'entretien de la chapelle » (Encyclop. t. 3); 4. p. anal. av. 1558 chapelle ardente (Mell. de S. Gel., Œuv. poét., p. 172 ds Gdf. Compl.); 5. fig. a) 1803 (Wailly Vocab. : Jouer à la chapelle, s'occuper sérieusement de choses frivoles); b) 1803 imprim. (ibid. : chapelle concours des ouvriers à participer aux bénéfices accessoires [ce groupe, cette association d'ouvriers, formant comme une chapelle]); c) 1870 « coterie » (Th. Gautier, Journ. offic. feuilleton ds Littré). C. 1405 « autel secondaire dans une église » (Exéc. testam. de Richard Davesnes, A. Tournai ds Gdf. Compl.). D. a) 1328 « série d'ornements liturgiques ou de parements d'autel » (Cpte de l'hôtel Mahaut. Arch. du Pas-de-Calais, A 474, Extr. J. M. Richard ds Gay); 1566 « vases sacrés » (Inv. du duc de Nevers, p. 32, ibid.); b) 1687 mar. « coffre contenant les objets de culte » (Desroches, Dict. ds Jal). E. 1527 « musique de la chapelle du roi » ici fig. « grand bruit » (Cretin, Debat sur le passetemps des chiens et oyseaux, p. 90 ds Hug.); 1549 maistre de la chapelle (Est.); 1690 (Fur. : La Chapelle du Roy, est le corps de tous les Officiers qui servent à sa chapelle, et particulierement ceux de la Musique). F. P. anal. de forme avec la voûte de la chapelle 1. 1332 « voûte d'un four de boulanger » chappelle dou four (Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3a, fo175 vods Gdf.); 2. 1392-94 chim. « alambic » ou « son couvercle » (Ménagier, II, 252 ds T.-L.). Du lat. vulg. capella (dimin. de capa « manteau à capuchon »), attesté en lat. médiév. en 679 pour désigner le manteau de St Martin, relique conservée à la cour des rois francs (D. Merov. no49 ds Nierm. : In oraturio nostro super cappella domni Martine), v. Naz, s.v. cape de St Martin, le mot ayant p. ext. désigné le trésor des reliques royales, puis l'oratoire du Palais royal où était conservée la relique (788 ds Nierm.; v. aussi Naz, s.v. chapelle); d'où p. ext. d'une part, « oratoire rattaché à un domaine privé, église non pourvue des pleins droits paroissiaux » (801-810 ds Nierm.) d'où « bénéfice attaché à une chapelle » (av. 842 Dipl. Karoli M. ds Mittellat. W. s.v., 202, 62); d'autre part « chancellerie » (794 ds Du Cange t. 2, p. 117c); enfin « objets de culte, vases, livres liturgiques » (811 ds Nierm.); « clercs chargés du culte au Palais royal » (972, ibid.). Bbg. Goug. Mots t. 1, 1962, p. 21; t. 2, 1966, p. 20. − Schiley (P.). A Chappelle in the Miracles de Nostre Dame. Mod. Lang. Notes 1943, t. 58, pp. 493-497 (s.v. chappelle).

CHAPELLE2, subst. fém.

MAR. [En parlant d'un navire à voiles] Faire chapelle. ,,On dit que le navire « fait chapelle » quand ses voiles sont masquées par suite d'une erreur du barreur ou d'une saute de vent`` (Le Clère 1960).
P. métaph., vieilli, pop. [En parlant d'une femme] Faire chapelle, faire la petite chapelle. Relever ses jupes devant le feu pour se chauffer :
Il y avait là sans cesse des femmes bavardes qui prenaient un air de feu devant la mécanique, leurs jupes troussées jusqu'aux genoux, faisant la petite chapelle. Zola, L'Assommoir,1877, p. 552.
Prononc. et Orth. : [ʃapεl]. Ds Ac. 1835 et 1878 s.v. Chapelle1. Étymol. et Hist. 1643 mar. faire chapelle (G. Fournier, Hydrographie, Paris d'apr. FEW, t. 2, 1, s.v. cappella); 1678 faire chappelle (G. Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 3epart.); 1866 faire chappelle (d'une femme) (Lar. 19e). Plus prob. p. ext. de sens de chappelle1* (FEW, t. 2, 1, s.v. cappella) en raison de la forme voûtée que présentent les voiles sous l'action du vent, qu'interprétation plaisante de faire capot (EWFS2).
STAT. − Chapelle1 et 2. Fréq. abs. littér. : 2 879. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 375, b) 3 810; xxes. : a) 5 322, b) 3 267.
BBG. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 250, 251, 280.

Wiktionnaire

Nom commun - français

chapelle \ʃa.pɛl\ féminin

  1. Petit édifice religieux.
    • Une chapelle qui est au milieu des champs. Les chapelles sépulcrales d’un cimetière.
  2. (Christianisme) Chacune des enceintes ménagées dans une église pour y enfermer un autel sous l’invocation particulière d’un saint.
    • Cette église se compose d’une nef […], et d’un transept avec abside et chapelles, datant du commencement du XIVe siècle. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • La chapelle des fonts ou baptistère, […], est une des parties les plus remarquables de la basilique ; ce fut là, pendant des siècles, le vrai sanctuaire lorrain. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
    • Les colonnes qui supportent les voûtes de la chapelle de la Vierge sont d'une légèreté telle que pour un peu on crierait au miracle. — (Jean Bertot, Août 1893: la France en bicyclette de Paris à Grenoble et Marseille, Ancienne maison Quantin, 1894, page 42)
  3. (Par extension) Église dépendant d’une paroisse.
  4. (Religion) Lieu où l’on célèbre l’office religieux, dans un domaine privé, dans un hospice, dans un collège, etc.
    • La chapelle du roi, lieu où le roi entendait ordinairement la messe.
    • Plusieurs services traditionnels ont été construits comme la chapelle et le bar, même si malheureusement, en 2021, on ne pourra pas se marier ici ni commander un verre. — (TVA Nouvelles, L'Hôtel de glace ouvre ses portes, Le Journal de Québec, 5 janvier 2021)
  5. (Par extension) Corps des ecclésiastiques attachés à la chapelle du roi.
  6. Ensemble des musiciens d’une église.
    • La chapelle pontificale. Il faisait partie de la chapelle.
  7. (Par extension) Toute l’argenterie dont on se sert, trésor d’une église privée, royale ou princière.
    • Ce prélat a une belle et riche chapelle.
  8. (Figuré) Coterie littéraire ou autre groupe d’intérêt.
    • Elle a été conduite ainsi à rompre avec les anciennes chapelles officielles, utopistes et politiciennes, qui ont horreur de la grève générale, et à entrer, au contraire, dans le mouvement propre du prolétariat révolutionnaire. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.IV, La grève prolétarienne, 1908, page 157)
    • Le rejet du radical permet à Bourdieu de poser la question du photographiable et du non-photographiable au sein de valeurs établies, de normes en vigueur, de chapelles artistiques. — (Steven Bernas, La photographie et le sensible, 2009, page 16)
    • À rebrousse-poil des sentiers battus, Onfray s’attire naturellement la haine des béni-oui-oui de toutes les chapelles. — (Basile de Koch, Histoire universelle de la Pensée de cro-Magnon à Steevy, 2005)
    • Les médias, comme les politiques, souffrent d’une crise de légitimité, on le sait, mais aussi d’une crise du statut de la vérité. Les intellectuels ont explosé en chapelles concurrentes, incapables de rassembler. — (Brice Teinturier, Antoine Reverchon, Brice Teinturier : « Les Français sont pessimistes, pas dépressifs », Le Monde. Mis en ligne le 22 janvier 2019)
  9. (Agriculture) Serre rattachée par un groupe de serre.
  10. (Charpenterie, Menuiserie) Cavité ménagée dans une pièce à boulonner perpendiculairement à une autre, pour pouvoir placer le boulon ou visser son écrou.
  11. (Héraldique) Meuble représentant l’édifice du même nom dans les armoiries. Elle se distingue de l’église par ses dimensions plus modestes. Quand l’orientation (front, profil…) n’est pas définie, on la représente de front. À rapprocher de église et temple.
    • De gueules à une chapelle d’argent ouverte et ajourée de sable, posée sur une terrasse ployée d’or, chargée d’un sentier de sable ; accompagnée en chef de deux écussons : à dextre d’argent à la croix de gueules, à senestre de sable à une bordure d’or, qui est de la commune de La Chapelle-Iger de Seine-et-Marne → voir illustration « armoiries avec une chapelle »
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CHAPELLE. n. f.
Petit édifice religieux. Une chapelle qui est au milieu des champs. Les chapelles sépulcrales d'un cimetière. Il se dit aussi de Chacune des enceintes ménagées dans une église pour y enfermer un autel sous l'invocation particulière d'un saint. Il y a beaucoup de chapelles dans cette église. La chapelle de la Vierge. La chapelle de Saint-Joseph. Il désigne aussi une Église dépendant d'une paroisse. Il se dit également du Lieu où l'on célèbre l'office divin, dans un domaine privé, dans un hospice, dans un collège, etc. La chapelle du roi, ou simplement La chapelle, Le lieu où le roi entendait ordinairement la messe. Il se disait également du Corps des ecclésiastiques attachés à la chapelle du roi. Il désigne aussi l'Ensemble des musiciens d'une église. La chapelle pontificale. Il faisait partie de la chapelle. Maître de chapelle, Celui qui est chargé de diriger le chant dans une église. Il se dit, par extension, de Toute l'argenterie dont on se sert dans une chapelle, comme le calice, le bassin, les burettes, les chandeliers, la croix. Ce prélat a une belle et riche chapelle. Chapelle ardente. Voyez ARDENT. Figurément, il se dit d'une Coterie littéraire ou autre. Petites chapelles.

Littré (1872-1877)

CHAPELLE (cha-pè-l') s. f.
  • 1Lieu consacré au culte dans les palais, dans certaines maisons particulières, hospices, colléges, etc. Nous entendons la messe à la chapelle du château, de la prison.

    Absolument, la chapelle, le corps d'ecclésiastiques qui desservent la chapelle du roi.

  • 2Petite église qui n'est ni paroisse, ni prieuré, qui subsiste d'elle-même et que les canonistes disent en plein air. On éleva sur la place même une chapelle en commémoration de cet événement. Ils auront le crédit de faire bâtir une chapelle, Pascal, P. jés. 35.

    Sainte chapelle, église collégiale nommée ainsi à cause qu'on y garde des reliques déposées par le prince qui la fonda. La Sainte Chapelle de Paris. Parmi les doux loisirs d'une paix fraternelle, Paris voyait fleurir son antique chapelle, Boileau, Lutrin, I.

  • 3Se dit aussi des diverses parties d'une église où sont des autels. Le mariage fut célébré à la chapelle de la Vierge.

    Mettre en chapelle, se dit, en Espagne, des condamnés à la peine capitale qui sont préparés à la mort dans une chapelle.

  • 4Les musiciens qui chantent dans une chapelle. La chapelle suivit le roi au camp. Il chante à la chapelle.

    Maître de chapelle, celui qui dirige la musique d'une chapelle, soit à la cour, soit dans une église. Desvignes a été longtemps maître de chapelle à Notre-Dame.

    Chapelle pontificale, réunion, à Rome, des trois ordres de chanteurs, les chapelains chanteurs, les chanteurs apostoliques et les chanteurs pontificaux.

  • 5 Par extension, le calice, les chandeliers et autres objets à l'usage d'une chapelle. Une chapelle de vermeil.

    À bord des vaisseaux, coffre dans lequel l'aumônier renferme les ornements propres au service divin.

    Tenir chapelle, se dit du pape, de l'empereur d'Autriche et du roi d'Espagne assistant en pompe à l'office divin.

    Chapelle ardente, luminaire dont on entoure un catafalque.

    Fig. et familièrement. Jouer à la chapelle, s'occuper sérieusement de choses frivoles ou inutiles comme les enfants qui imitent les cérémonies de l'église et construisent de petites chapelles avec une serviette et quelques figurines de plâtre, surtout à l'époque de la Fête-Dieu.

  • 6 Par plaisanterie, chapelle blanche, mot qui se dit pour signifier le lit. Voilà un enfant qui n'en peut plus, il faut le conduire à la chapelle blanche. Elle voulait aller à la messe de minuit ; elle l'a entendue dans la chapelle blanche.
  • 7Sorte de bénéfice qui consiste au revenu d'une chapelle et qui est fondé pour la desservir.
  • 8Couvercle d'un alambic.

    Voûte du four des boulangers.

    Bâti en bois qui supporte la châsse et le porte-lame du métier de tisserand.

    Cintre qui recouvre la roue d'une vielle.

    Terme de poterie. Enfourner en chapelle, enfourner à nu, sans étuis.

    Couvercle de cuivre qui est au-dessus de l'aiguille aimantée.

    Partie intérieure d'une machine où se trouve placé un mécanisme quelconque, et que l'on ferme avec une plaque mobile.

    Galerie d'aqueduc en forme de voûte.

  • 9 Terme de marine. Faire chapelle, virer subitement de bord vent devant, malgré soi et par la force des vents ou des courants. C'est une mauvaise orthographe qui a prévalu sur la bonne, qui est chapel ou chapeau, Jal

SYNONYME

CHAPELLE, CHAPELLENIE. La chapelle est l'édifice, et, par extension, le bénéfice. La chapellenie n'est jamais que le bénéfice.

HISTORIQUE

XIe s. Mere yglise de paroisse, vingt sols ; et de chapelle dix sols, Lois de Guill. 1. Charles sera ad Ais à sa capele, Ch. de Rol. IV.

XIIe s. Dedans une chapele [ils] troverent Helissant, Saxons, XI. Persones e baruns i feras assembler En sa chapele, cels qu'il voldra apeler, Th. le mart. 62.

XIIIe s. Et furent mis en une mout riche chapelle qui dedens le palais estoit, Villehardouin, CX. [Il y] avoit une chapele de grant ancesserie, Berte, CIX. À ceste chapelete que ci veez ester, ib. CXII. Iluec est la noire chapele Dunt l'en cunte, ki est si bele, Lai del desiré. Et si avoit une capiele où li rois tourna pour oïr messe, Chron. de Rains, 147. Je n'ai cure de ta favele ; Va-t'en, is fors de ma chapele, Rutebeuf, II, 101.

XIVe s. Pour faire eaue rose sans chappelle [alambic de plomb], Ménagier, II, 5.

XVIe s. La vapeur par refrigeration du sommet de la chapelle et alembic descend au receptoire, Paré, XXV, 24. Leurs fourneaux, allambics, chappelles, creusets…, Carloix, VI, 9.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CHAPELLE.
5Jouer à la chapelle. Ajoutez : Cette confédération où vous avez fait serment d'affermir votre liberté… a presque l'air maintenant d'une farce où vous êtes tous accourus pour jouer à la chapelle, L. du P. Duchêne, 86e lettre, p. 2.
10 Fig. Faire petite chapelle, se mettre à part. Le jeune peintre [Fortuny]… n'a pas voulu se hasarder dans ce grand tumulte de peintures [l'exposition], non par orgueil et, comme on dit, pour faire petite chapelle, mais par vraie modestie et susceptibilité nerveuse d'artiste, Th. Gautier, Journ. offic. feuilleton, 19 mai 1870.
11En typographie, chapelle, exemplaires de livres imprimés retenus par le typographe.
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Étymologie de « chapelle »

Du latin capella diminutif de cappa le mot désigne successivement la cape de saint Martin de Tours (In oraturio nostro super cappella domni Martine) puis l’oratoire du Palais royal où était conservée la relique (788), par extension, il prend les sens de « oratoire rattaché à un domaine privé, église non pourvue des pleins droits paroissiaux » (vers 800) puis « bénéfice attaché à une chapelle » (avant 842) ; d’autre part, celui de « chancellerie » (794) ; et enfin celui de « objets de culte, vases, livres liturgiques » (811) ; « clercs chargés du culte au Palais royal ».
Comparez avec chapelet, diminutif de chapel (« chapeau, chevet d’une église »).
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Berry, chapelle, reposoir dressé dans les rues le jour de la Fête-Dieu ; picard, capelle : provenç. capella ; espagn. capilla ; portug. capela ; ital. capella ; bas-lat. capella, diminutif de capa, chape. Voici la série des sens : petite chape, chapelle, conservée dans le palais des rois et sur laquelle se prêtaient les serments ; puis le lieu où, dans le palais, cette chape était gardée (d'où Aix-lachapelle, d'une chapelle de ce genre qui était dans le palais de Charlemagne), et enfin tout édifice où il y avait des reliques.

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Phonétique du mot « chapelle »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
chapelle ʃapɛl

Fréquence d'apparition du mot « chapelle » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « chapelle »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « chapelle »

  • Là où Dieu a un temple, le diable aura une chapelle.
    Robert Burton — The Anatomy of Melancholy, III
  • Il n'y a point de chapelle, si petite soit-elle, où l'on prêche au moins un fois dans l'année.
    Proverbe tchèque
  • Là où Dieu a son Eglise, le Diable a sa chapelle.
    Proverbe anglais
  • La chapelle de Guénin (Morbihan) est en vente sur le site de petites annonces Le bon coin. Elle est déjà en passe d'être rachetée.
    France Bleu — Une chapelle du Morbihan à vendre sur Le bon coin
  • S'il était aussi facile de faire que de savoir ce qu'il faut faire, les chapelles seraient des églises et les chaumières des palais.
    William Shakespeare — Le marchand de Venise
  • Si faire était aussi aisé que savoir ce qu'il est bon de faire, les chapelles seraient des églises, et les chaumières des pauvres gens des palais de princes.
    William Shakespeare — Le marchand de Venise
  • Si nul ne prenait jamais de risques, Michel-Ange aurait peint les planchers de la chapelle Sixtine.
    Neil Simon
  • Là ou Dieu a un temple, le diable aura une chapelle.
    Robert Burton
  • « On peut aussi pousser jusqu’à la remarquable église de Loc-Envel qui est ouverte en permanence ». Ou jusqu’à la chapelle de Locmaria à Belle-Isle-en-Terre qui abrite « l’un des plus beau jubé de Bretagne ».
    Pédernec. La chapelle Saint-Hervé de nouveau ouverte au public au sommet du Ménez Bré | Le Trégor
  • Comment penser librement à l'ombre d'une chapelle ?
    Anonyme — Inscription de Mai 68 sur la chapelle de la Sorbonne
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Traductions du mot « chapelle »

Langue Traduction
Anglais chapel
Espagnol capilla
Italien cappella
Allemand kapelle
Portugais capela
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Synonymes de « chapelle »

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