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Boutique

Variantes Singulier Pluriel
Féminin boutique boutiques

Définitions de « boutique »

Trésor de la Langue Française informatisé

BOUTIQUE, subst. fém.

A.− Local commercial de dimension modeste.
1. Local présentant vitrine sur rue dans lequel des marchandises sont exposées et vendues au détail :
1. − « Eh bien, avec ce petit capital dont vous m'avez parlé, Monsieur Antoine, je vais pouvoir réaliser une de mes idées. Oui, une idée à moi : le Comptoir. C'est un nom abréviatif, en quelque sorte. Un comptoir. On peut dire aussi un office. Une boutique, enfin. Oui. D'abord, une boutique. Un magasin, dans une rue passagère de la localité. Mais la boutique, c'est l'extérieur. L'idée, elle est dedans. » R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1345.
Garçon, fille de boutique; courtaud de boutique (péj.). Commis de boutique.
P. métaph. :
2. En même temps ils me montraient de laideurs en laideurs tout ce qu'ils dissimulaient dans la boutique de leur âme et ne le montraient à personne qu'à moi. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 305.
2. En partic.
a) Local dans lequel un artisan exerce son métier et vend sa marchandise :
3. ... des échoppes de bois, où l'on fait frire des pâtisseries ou des viandes pour le peuple; des boutiques de barbiers, de vendeurs de tabac, de marchands de légumes et de fruits; ... Lamartine, Voyage en Orient,t. 2, 1835, p. 349.
4. En approchant de la boutique du menuisier, les délégués et le commissaire entendirent des clameurs irritées, mêlées aux grincements de la scie et aux ronflements du rabot. A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 216.
5. Toute la vie moderne s'est réfugiée dans ces étalages. Je pense surtout aux boutiques des coiffeurs. Extraordinaire, mon cher. Vous avez remarqué ces têtes de cire? Quelque chose de par-delà la vie. Arland, L'Ordre,1929, p. 128.
Au fig., péj. Tout ce à quoi on n'attribue aucune valeur, ou à quoi on ne donne qu'une valeur dépréciative.
Envoyer promener toute la boutique. Rejeter tout le reste, tout le monde.
Rebut, chose sans valeur, désordre.
Parties génitales d'un individu.
P. méton.
Marchandises exposées et vendues dans ce local.
Fonds de boutique. Ensemble des articles proposés à la vente, et du matériel, des ustensiles permettant l'étalage et la vente. Vendre son fonds de boutique.
Ensemble des outils d'un artisan; spéc. gaine de bois ou de cuir qui contient les ustensiles du boucher :
6. À son flanc [d'un boucher] pendaient le fusil à aiguiser la boutique, ce carquois de cuir garni de couteaux, couperets et cassoirs. A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 303.
Expr. Ouvrir, fermer boutique. Entreprendre, cesser un commerce, un métier artisanal. Fermer, plier boutique. Cesser toute activité. Tenir boutique. Exercer un métier artisanal ou un commerce de détail.
Loc. fig. Tenir boutique de. Avoir à sa disposition, à son répertoire :
7. Ce même André Mareuil, qui se proposait si cavalièrement d'écrire l'Art de rompre, tenait boutique d'axiomes sur toutes les catégories de femmes... P. Bourget, Physiol. de l'amour mod.,1890, p. 270.
8. Anny Féret était bonne fille et tenait boutique de lieux communs. Druon, La Chute des corps,1950, p. 307.
b) Étalage en plein air. Boutique foraine.
Rem. Dans le domaine de la pêche, le mot désigne une cavité contenant les poissons vivants, placée à l'avant ou à l'arrière d'un bateau de pêche où l'eau peut circuler grâce à des trous aménagés à cet effet (d'apr. Pollet 1970).
c) Néol. Magasin élégant vendant des articles de confection portant la griffe de créateurs, grands couturiers, etc. :
9. L'équilibre entre le budget et les prix, le terrain d'entente a été trouvé avec la formule « Boutique » qui met à la portée des bourses moyennes des modèles étudiés pour être exécutés sans essayage... Le Figaro,15 nov. 1951, p. 10, col. 8.
Rem. Le mot boutique a longtemps eu une valeur dépréciative; de plus en plus s'y attache une idée de bon goût, d'élégance, d'originalité dans la création tant pour ce qui est du commerce que de l'artisanat.
B.− P. ext., fam. et souvent péj.
1. Le commerce (de détail) en général (par opposition à d'autres corps de la société : magistrature, bourse, etc.); p. méton. métier, esprit de commerçant de détail :
10. ... ce gouvernement radieux [Louis Bonaparte] (...) a tout pour lui, tout, la bourse, la boutique, la magistrature, toutes les influences... Hugo, Napoléon le petit,1852, p. 224.
2. Entreprise commerciale, affaire, travail. Faire marcher la boutique :
11. [Le roi :] ... les mœurs galantes qui conviennent à un grand monarque comme Louis XV iraient fort mal à un petit marquis de Brandebourg tel que moi. J'ai d'autres chats à fouetter pour faire marcher ma pauvre boutique... G. Sand, La Comtesse de Rudolstadt,t. 1, 1844, p. 36.
En partic. Groupe restreint pratiquant l'esprit de corps dans les affaires qui le concernent :
12. Par exemple il fallait dire le malade, le bourgeois; et ceux qui auraient ajouté « imaginaire » ou « gentilhomme » eussent témoigné qu'ils n'étaient pas de la « boutique », de même que, dans un salon, quelqu'un prouve qu'il n'est pas du monde en disant : M. de Montesquiou-Fezensac pour M. de Montesquiou. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 934.
Locutions
Esprit de boutique. Esprit de corps. Il est de la boutique. Il fait partie de la coterie :
13. [Férou] : − ... le plus fort, le seul fort d'eux tous est certainement le père Philibin (...) Le voilà terré dans l'ombre, et soyez certain qu'il y fait de la belle besogne (...) Ah! je ne sais pas qui est le coupable (...) mais il est de la boutique, cela saute aux yeux... Zola, Vérité,1902, p. 89.
Parler boutique. Parler de sujets professionnels, inaccessibles aux profanes. Questions de boutique. Problèmes que l'on débat entre initiés.
3. Maison, établissement, lieu de travail (mal tenus, mal administrés). La sale boutique! Je ne m'amuse nullement aux Docks. Voici un mois que je suis dans cette infâme boutique et j'en ai, par Dieu, plein le dos (Zola, Correspondance,1902, p. 72).
Tout endroit où quelque chose (parfois de peu avouable) se fait; au fig. (supra ex. 2).
En partic., vx. Corps politique ou corps constitué (qui n'a pas la faveur du public ou se trouve dans une situation critique) :
14. Nous avons mis dedans la Chambre des Pairs, la Justice, le Gouvernement et toute la sacrée boutique. Les gens du Roi n'y ont vu que du feu. Balzac, La Rabouilleuse,1842, p. 492.
Arg. La Boutique ou la Grande boutique. La Préfecture de Police (cf. Esn. 1966).
Rem. On rencontre dans la docum. a) Le subst. fém. boutiquaillerie. Ensemble des gens qui tiennent boutique et/ou font preuve d'esprit boutiquier. Le radicalisme représentait pour mon père l'opinion sérieuse, mais détestable de la boutiquaillerie française (H. Bazin, Vipère au poing, 1948, p. 110). b) Le subst. masc. boutiquisme, néol. d'aut. Envie irrésistible de regarder les vitrines des boutiques; fait d'y céder en entrant faire des achats. Nouvelle crise de boutiquisme, si j'ose dire ainsi. (Mais c'est dans ces moments-là que la langue française me gêne un peu, (...) − tout cela parce que je ne trouve pas d'équivalent au mot « shopping ».) (Larbaud, A. O. Barnabooth, 1913, p. 128).
PRONONC. : [butik].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1242 bouticle « lieu où un marchand ou un artisan étale et vend sa marchandise » (Curiosités des anciennes justices, 286 cité d'apr. Desmaze dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, 1898, p. 301); 1377 botique (Texte dans les Preuves de l'Hist. de Bourgogne, III, 44, éd. 1748, ibid.); 1565 bouthique (H. Estienne, Conformité du Langage fr. avec le grec, éd. Feugère, p. 207); 1690 p. ext. (Fur. : Boutique, se dit aussi du fonds du Marchand); 2. av. 1575 « lieu où l'on travaille, atelier » (Bullinger [1504-1575], La Source d'Erreur, I, 9, p. 99 dans Hug.); d'où av. 1564 fig. (Calvin, Lettres, 1699 [XIV, 468], ibid. : La fantasie de lhomme est une merveilleuse boutique pour forger des folles imaginations); p. ext. 1740 (Ac. : En style populaire, on appelle Boutique, Une maison où les domestiques sont mal); 3. 1309 pêche bouticle « barrique » (Joinville, St Louis, 436c dans T.-L.). Empr. au gr. α ̓ π ο θ η ́ κ η « magasin, dépôt » attesté chez Thucydide (Liddell-Scott); vraisemblablement, étant donné cette orig., par l'intermédiaire de l'a. prov. botiga/-ca (1314 dans Rayn. II, 243b; cf. aussi boutiqua en 1492 d'apr. Pansier, t. 3, p. 27) avec i notant la prononc. de η en gr. tardif; l'anc. forme en -icle est due à l'épenthèse d'un l de renforcement assez fréquent en anc. et moyen fr. entre voyelle accentuée et -e final des mots d'empr. (cf. cronikle « chronique », demoniacle « démoniaque » etc.); l s'est maintenu dans bouticlar « bateau pour le poisson vivant » ou « magasin de poisson vivant » (Trév. 1771; Littré); pour le sens 3 un croisement avec boute* « tonneau » n'est pas impossible (EWFS2, s.v. bouclard).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 3 328. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 109, b) 8 668; xxes. : a) 4 919, b) 3 896.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 312. − Dub. Pol. 1962, p. 87. − Gall. 1955, p. 457. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 228, pp. 237-240. − Kuhn 1931, p. 28, pp. 153-154, p. 156, 225. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 31. − Montguyon (J.). Rhétorique de la mode. Vie Lang. 1971, p. 432. − Mots dans le vent. Vie Lang. 1969, p. 692. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 191; t. 3 1972 [1930], p. 270. − Wartburg (W. von). Französisches Etymologisches Wörterbuch. Bonn-Leipzig, s.d., pp. 81-160 [Cr. Bruneau (C.). Romania. 1927, t. 53, p. 234]. − Wind 1928, p. 22.

Wiktionnaire

Nom commun - français

boutique \bu.tik\ féminin (sauf dans le dialecte du Nord de la France où il est masculin)

  1. Magasin, partie de façade du rez-de-chaussée d’une maison consacrée à un commerce de détail ou, à la fois, à la fabrication et à la vente.
    • Une pluie glacée tombait dans les rues miroitantes. Je marchais le long des boutiques, m’appuyant au rebord des devantures pour ne point m’écrouler sur le trottoir. — (Octave Mirbeau, La tête coupée,)
    • M. Tom Smallways était fruitier de son état et jardinier par vocation, et Jessica, sa modeste épouse, vaquait aux soins de la boutique. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 6 de l’édition de 1921)
    • J’ai donc repris la file des passants […] et nous avançâmes par saccades à cause des boutiques dont chaque étalage fragmentait la foule. — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932, éd. 1942, p. 156)
    • En sabots, les manches relevées sur leurs bras blancs, les filles balayaient le devant des boutiques. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 158)
    • Ils n’avaient pas dépassé la boutique de l’épicier, vers la mer, que le tonitrument de l’autre bal, celui qui était de ce côté-ci du fleuve, s’éleva à son tour. — (Marguerite Duras, Les Petits chevaux de Tarquinia, p.112, Gallimard, 1968)
  2. Étalage en plein vent ou baraque de marchand forain.
    • Il y a deux boutiques où l'on vend de la viande rôtie, kebab. Ces boutiques sont tenues par des Turcs, le kebab n'étant pas un mets arabe. — (Burckhardt, « Voyages en Asie », dans Histoire universelle des voyages effectués par mer ou par terre dans les cinq parties du Monde, revus ou traduits par Albert Montémont, Paris : chez Armand-Aubrée, 1833, p. 31)
    • On arriva sur une petite place circulaire, où étaient dressées quelques boutiques, un bal, un manège. Il n’y avait pas grande foule, quelques badauds seulement circulaient. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
  3. Métier de commerçant.
    • Se mettre en boutique, ouvrir boutique.
    • Entreprendre quelque espèce de commerce ou d’industrie à boutique ouverte.
    • Il me faut du repos. C’est une marchandise dont vous ne tenez pas boutique à la foire, sous l’enseigne de Motus-un-doigt-sur-la-bouche. Allez rire et ne restez pas ici. C’est malsain : la vieillesse se gagne. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 192.)
    • Fermer boutique, cesser de travailler ou de vendre, quitter le commerce.
  4. (Par métonymie) Toutes les marchandises dont une boutique est garnie.
    • Il a vendu sa boutique, son fonds de boutique.
    • Il a engagé toute sa boutique.
  5. (Familier) (Péjoratif) Maison particulière, administration, compagnie que l’on veut discréditer.
    • Certains au sein des forces de l’ordre, qui ne tarissent pas d’éloges sur l’homme, l’imaginent déjà dans un rôle de grand patron de la police, capable de réconcilier les nombreuses boutiques qui composent la maison. — (Nicolas Chapuis, Remaniement : au ministère de l’intérieur, passages obligés et accueil mitigé pour Castaner, Le Monde. Mis en ligne le 17 octobre 2018)
  6. Bateau de pêcheur dont le fond est percé de trous et dans lequel le poisson se conserve vivant.
    • Aller prendre du poisson à la boutique.
  7. (Ardennes) (Vieilli) Entreprise artisanale de la métallurgie.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BOUTIQUE. n. f.
Partie de façade du rez-de-chaussée d'une maison consacrée à un commerce de détail ou, à la fois, à la fabrication et à la vente. Boutique de mercerie, de confiserie, de parfumerie, d'herboristerie. Boutique de cordonnier. Boutique d'horlogerie. Avoir, tenir boutique. Il se dit aussi d'Étalages en plein vent ou de Baraques de marchands forains. Les boutiques de la foire de Saint-Cloud. Les petites boutiques du Jour de l'An. Se mettre en boutique, ouvrir boutique, Entreprendre quelque espèce de commerce ou d'industrie à boutique ouverte. Fermer boutique, Cesser de travailler ou de vendre en boutique, quitter le commerce. Il se dit, par extension, de Toutes les marchandises dont une boutique est garnie. Il a vendu sa boutique, son fonds de boutique. Il a engagé toute sa boutique. Il s'emploie familièrement comme terme de mépris pour désigner une Maison particulière, une administration, une compagnie que l'on veut discréditer. C'est une boutique : j'ai hâte d'en être sorti. Il se dit aussi d'un Bateau de pêcheur dont le fond est percé de trous et dans lequel le poisson se conserve vivant. Aller prendre du poisson à la boutique.

Littré (1872-1877)

BOUTIQUE (bou-ti-k') s. f.
  • 1Lieu où un marchand vend sa marchandise. Grande et belle boutique. Louer une boutique. Fille de boutique, garçon de boutique, courtaud de boutique. S'établir ou se mettre en boutique. Avoir ou tenir boutique. Toutes les boutiques sont tendues [à Paris] de filets invisibles où se vont prendre tous les acheteurs, Montesquieu, Lettres pers. 58. En vain contre ce flot d'aversion publique Vous tiendrez quelque temps ferme sur la boutique ; Vous irez à la fin, honteusement exclus, Trouver au magasin Pyrame et Régulus, Boileau, A ses vers, Ep. X. Et Gombaud tant loué garde encor la boutique, Boileau, Art p. IV. Les uns y tiennent boutique et ne songent qu'à leur profit, Rousseau, Ém. IV.

    Fonds de boutique, les marchandises qui sont depuis longtemps dans une boutique.

    Ouvrir boutique, commencer un commerce en boutique. Fermer boutique, cesser son commerce ; et fig. quitter une profession.

    Faire de son corps une boutique d'apothicaire, prendre des remèdes à tout propos, sans raison.

  • 2Lieu où un artisan travaille. Boutique de tailleur, de cordonnier, de menuisier. J. -C. passe trente ans de sa vie dans la boutique d'un artisan, Fénelon, XVIII, 246.
  • 3Ensemble des marchandises qui sont dans une boutique, des outils d'un artisan, et, en général, d'ustensiles servant à quoi que ce soit. Son chauffe-cire [du garde des sceaux] et sa boutique étaient dans une chambre à part, Saint-Simon, 513, 38.
  • 4Tout endroit où quelque chose se fait.

    Fig. Ce pamphlet sort d'une boutique que l'on connaît. C'est un intrigant, il tient boutique de philanthropie. J'en voudrais… tenir boutique ouverte, Régnier, Ép. II. Moi qui ne lève point boutique de philosophie, Sévigné, 583. C'en était plus qu'il n'en fallait pour persuader M. de Paris que ce livre était sorti de leur boutique [des Jésuites], Saint-Simon, 65, 77. Il [Tonnerre] était fort mal dans cette petite cour par ses bons mots ; il lui avait échappé de dire qu'il ne savait ce qu'il faisait dans cette boutique, Saint-Simon, 24, 530.

  • 5Bateau de pêcheur pour conserver le poisson.
  • 6Gaîne de bois ou de cuir qui contient les outils du boucher.

    Boîte des merciers ambulants.

  • 7 Populairement, maison où les domestiques sont mal nourris ou mal payés.

    Par antiphrase, boutique d'honneur, maison de débauche.

HISTORIQUE

XIVe s. Item que toutes filles de vie ou femmes communes diffamées voisent [aillent] tenir, tiennent et facent leurs bouticles ès lieux à ce ordonnés, Du Cange, botigia.

XVIe s. Tigres, lyons, ours, serpens, basilicques Sont plus humains en leurs creux et bouticques Que ces vilains quant entrent en leur rage, Marot, J. V, 70. Bourgeoys, marchans, et peuples mechaniques Sont tous perplex en leurs bancs et boutiques, Marot, J. V, 75. Ainsi est Rome la boutique fatale, où se sont forgez les glaives d'occision, qui ont jadis respandu tant de sang, Lanoue, 58. Davantage ce seroyent des boutiques [réserves] d'où se tireroyent les capitaines d'infanterie, Lanoue, 266. Les guerres civiles sont les boutiques de toutes meschancetez, Lanoue, 708. Valets et gens de boutique, Carloix, V, 32. On les peut longuement garder [les murènes] dedans les viviers et boutiques pour s'en servir en temps, Paré, XXIII, 39. Qui tient boutique doit parler à chacun, Cotgrave La grande boutique, le palais où l'on plaide ; un de la grande boutique, un avocat, Oudin

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

BOUTIQUE, s. f. (Commerce.) lieu où les marchands exposent leurs marchandises en vente, qui est ouvert sur la rue & au rez-de-chaussée. On l’appelloit autrefois fenêtre & ouvroir, comme on le voit dans les anciens statuts des communautés des Arts & Métiers.

On dit dans le commerce, lever, ouvrir boutique ; garder, conduire la boutique ; se mettre en boutique ; garçon de boutique ; fille de boutique, &c.

Il y a aussi des boutiques dans les foires, dans les salles du Palais, &c. On appelle encore boutiques certains étaux portatifs, à l’abri desquels se mettent les petits marchands dans les foires. Voyez Etau.

Boutique se dit aussi du fonds d’un marchand. Ce négociant a vendu ou cedé sa boutique à son garçon, à son associé, c’est-à-dire qu’il lui a abandonné ses marchandises, son fonds.

Arriere-boutique est un magasin sur le derriere d’une maison destiné à mettre les marchandises qu’on veut conserver.

Garde-boutique se dit d’une vieille étoffe défectueuse, ou qui n’est plus de mode.

Boutique, dans le commerce du poisson d’eau-douce, est un bateau dont se servent les marchands de poisson pour le voiturer & le nourrir en attendant qu’ils le vendent. Ces bateaux sont percés de divers trous au-dessous du niveau de la riviere, & ne sont soûtenus sur l’eau que par le vuide qui est à l’avant & à l’arriere.

A Paris, la plûpart de ces boutiques sont placées au port Saint-Paul & à la descente du pont Marie. Le prevôt des marchands & les échevins connoissent des contestations & délits sur le fait desdites boutiques. (G)

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Étymologie de « boutique »

Attesté en 1242 sous la forme bouticle et le sens de « lieu où un marchand ou un artisan étale et vend sa marchandise » ; (1377) botique ; (1564) boutique a le sens de « atelier, fonds de commerce » : La fantasie de lhomme est une merveilleuse boutique pour forger des folles imaginations — (Calvin, Lettres) ; (1565) bouthique (H. Estienne, Conformité du langage français avec le grec) est une version étymologisante qui ne se maintiendra pas : du latin apotheca (« entrepôt », « dépôt ») qui donne aussi l’allemand Apotheke, l’occitan botiga, botica, l’espagnol bodega, l’italien bottega, avec déglutination du a initial sous l'action de l'article défini.
L’ancienne forme en -icle est due à l’épenthèse d’un \l\ de renforcement, assez fréquent en moyen français entre la voyelle accentuée et le -e final des mots d’emprunt (→ voir chronique et chronicle, le premier refait sur la forme étymologique, le second emprunté à l’ancien français).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Bourguig. bouticle ; provenç. botiga ; espagn. botica ; ital. bottega ; napolit. potega ; sicilien, putiga ; du latin apotheca ; du grec ἀποθήϰη, de ἀπὸ, latin ab, et τιθέναι, mettre (voy. THÈSE) : mot à mot mise en réserve. Ce mot est venu d'Italie, comme le porte à croire l'apocope de l'a.

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Phonétique du mot « boutique »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
boutique butik

Fréquence d'apparition du mot « boutique » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « boutique »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « boutique »

  • On ne peut rester longtemps dans la boutique d’un parfumeur sans en emporter l’odeur.
    Proverbe français
  • Le plus fructueux est le commerce oriental : rien dans la boutique, mais on peut vous procurer tout. L'important n'est pas la marchandise, mais le client.
    Jean Grenier — Lexique
  • L'entêtement pour l'astrologie est une orgueilleuse extravagance. Il n'y a pas jusqu'au plus misérable artisan qui ne croie que les corps immenses qui roulent sur sa tête ne sont faits que pour annoncer à l'Univers l'heure où il sortira de sa boutique.
    Montesquieu — Mes Pensées
  • Une fois mariée, la femme se fane. Elle n'a plus ni jolité, ni coquetterie. Elle ne se soigne plus. Elle s'habille pour vivre dans l’arrière-boutique.
    Jules Renard — Journal 1893 - 1898
  • L'anecdote, c'est la boutique à un sou de l'histoire.
    Edmond et Jules de Goncourt — Idées et sensations
  • La boutique d'un libraire : le cimetière des vivants et des morts.
    Antoine Baudeau de Somaize — Dictionnaire des précieuses
  • Un cerveau vide est la boutique du diable.
    Proverbe anglais
  • Chercher la vérité c'est passer de la vitrine d'une boutique à une autre.
    Jiddu Krishnamurti
  • La boutique est la patrie d'un boutiquier. Il est prêt à mourir pour elle. Personne ne mourra pour une grande surface.
    Georges Wolinski
  • Le spectacle du monde ressemble à celui des Jeux olympiques : les uns y tiennent boutique ; d'autres paient de leur personne ; d'autres se contentent de regarder.
    Pythagore — Fragments
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Images d'illustration du mot « boutique »

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Traductions du mot « boutique »

Langue Traduction
Anglais shop
Espagnol tienda
Italien negozio
Allemand laden
Portugais loja
Source : Google Translate API

Synonymes de « boutique »

Source : synonymes de boutique sur lebonsynonyme.fr

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