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Chant

Variantes Singulier Pluriel
Masculin chant chants

Définitions de « chant »

Trésor de la Langue Française informatisé

CHANT1, subst. masc.

I.−
A.− MUS. VOCALE. Intonation particulière de même nature que celle de la parole, à la différence que dans le chant la voix s'élève et s'infléchit bien davantage en modulant sur les différents degrés de l'échelle diatonique accessibles au registre du chanteur. Un virtuose du chant; un maître de chant; les vocalises du chant :
1. Il n'y a qu'une manière d'imaginer un chant, c'est de le chanter. Et si la belle pense à un pas de danse, regardez ses talons. Et le poète n'imagine pas un beau vers, il le fait. La parole, le chant, la danse sont des choses réelles dans le monde, des choses que l'on entend ou que l'on voit. Alain, Propos,1930, p. 931.
B.− P. méton. [Suivi d'un adj. déterminatif ou d'un compl. déterminatif prép. de] Composition musicale destinée à la voix.
1. Genre particulier de la musique vocale. Chant ambrosien, choral; chant d'église, d'opéra; chant folklorique, liturgique. Il révisa le chant grégorien dont les chantres avaient altéré les textes (Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 281):
2. Les deux souverains ayant pris leur place accoutumée, l'office commence par le beau chant des psaumes qu'accompagne l'assistance toute entière. C'est le plain-chant du moyen âge, où vibre encore l'âme du peuple. Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 331.
3. ... en les entendant, Durtal jaillissait, transporté hors de lui-même par ce chant étrange et pénétrant; c'était une sorte de mélopée courant dans le récit, revenant avec des retours flottants de ritournelles; ce chant était monotone et angoissant et presque câlin, aussi; et cette impression de bercement et de peine, on l'éprouvait également pendant les lamentations de ténèbres, chantées sur quelques tons à peine, ... Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 63.
2. Type particulier de chant. Chant d'adieu, de deuil, de marche, de triomphe, de victoire; chant patriotique, populaire, profane, religieux, révolutionnaire, sacré. C'étaient [les forgerons du Smiasen révoltés] des hommes (...) qui marchaient (...) sans autre chant de guerre que les psaumes et les cantiques de la bible (Hugo, Han d'Islande,1823, p. 391).Un chant flamenco monta : guttural, intense, il tenait du chant funèbre et du cri désespéré des caravaniers (Malraux, L'Espoir,1937, p. 535):
4. ... Vous qui chantez − c'est votre chant − vous qui chantez tous bannissements au monde, ne me chanterez-vous pas un chant du soir à la mesure de mon mal? un chant de grâce pour mes lampes, un chant de grâce pour l'attente, ... Saint-John Perse, Exil,Poème à l'étrangère, 1942, p. 285.
3. Procédé de chant. Chant alterné, polyphonique; chant en canon; chant en ison, ou chant égal, qui utilise seulement deux notes. Le chant antiphonique, ou à deux chœurs, chez les Grecs, répétait une même mélodie à l'octave supérieure (J. Combarieu, La Mus.,1910, p. 151).Comme un chant repris « en voix de tête » une octave au-dessus (Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 64).
4. Tel chant particulier. Le chant du Départ, de la Marseillaise; le chant des Pêcheurs de Perles. Le Chant des chants. Synon. du plus usuel le Cantique des cantiques.Ah! c'est le chant des chants, Démétrios! C'est le cantique nuptial des filles de mon pays. « J'étais endormie, mais mon cœur veillait, c'est la voix de mon bien-aimé... » (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 178).
En compos. Guide-chant. Le maître fait marcher de pair l'enseignement du solfège et les exercices vocaux accompagnés le plus possible au piano ou, à défaut, au guide-chant (L'Enseign. en France. L'enseign. de la mus. et l'éduc. musicale, 2, 1950, p. 11).
Expr. fig. Le chant des sirènes. Un langage séduisant et trompeur.
II.− P. ext.
A.−
1. Usuel [En parlant d'oiseaux ou d'insectes] Chant de l'alouette, du coucou, du rossignol, de la tourterelle; chant des cigales, du grillon.
Loc. fig. Le chant du cygne. Dernière composition, supposée la plus belle, d'un artiste ou d'un poète, par allusion à la légende de l'Antiquité suivant laquelle le cygne chanterait au moment de sa mort.
P. ext. On peut dire que la Chambre des pairs eut son chant du cygne dans ce dernier discours de M. de Montalembert (Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 1, 1851-62, p. 87).
2. [En parlant de phénomènes de la nature] Le chant des arbres, de l'eau, des fontaines, de la mer, du vent. Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits! Pour un cœur qui s'ennuie, Ô le chant de la pluie! (Verlaine, Romances sans paroles,Ariettes oubliées, 1874, p. 14).Le chant grave de la forêt ondulait lentement et frappait là-haut dans le nord, contre les montagnes creuses (Giono, Le Chant du monde,1934, p. 17).
Spéc. Le chant du grisou. Un petit bruissement (...) que les mineurs appellent chant du grisou. On dit également que le gaz frise (J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 708).
3. Tout bruit assez agréable. Le chant des fourchettes, des machines, d'une scie. Le chant modulé de la lampe qui file (Giono, Colline,1929, p. 133).J'entendis s'éteindre sur la grand-route le chant du moteur (P. Vialar, Le Bon Dieu sans confession,1953, p. 168).
B.− MUS. INSTRUMENTALE
1. Littér. Mélodie très harmonieuse. Le chant de la flûte, des guitares :
5. Et un chant perçait déjà l'air, chant de sept notes, mais le plus inconnu, le plus différent de tout ce que j'eusse jamais imaginé, à la fois ineffable et criard, non plus roucoulement de colombe comme dans la sonate, mais déchirant l'air, (...) quelque chose comme un mystique chant du coq, un appel, ineffable mais suraigu, ... Proust, La Prisonnière,1922, p. 250.
2. Spéc. Partie d'une composition de musique instrumentale exprimant la mélodie principale. Le chant de la main droite. Le chant de violon s'exprime en ut majeur, dans la tonalité la plus apaisée (R. Rolland, Beethoven,t. 2, 1928, p. 389).Il suivait le chant du piano avec une attention de toutes les fibres (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 24):
6. Les mêmes personnes [les amateurs], dans l'exécution d'un morceau de piano à 4 mains, disent « jouer le chant » pour jouer la partie supérieure, celle qui est notée en clef de sol, parce que, dans la musique moderne, la mélodie se trouve le plus souvent placée à l'aigu. M. Brenet, Dict. pratique et historique de la mus.,1926, p. 66.
C.− LITTÉRATURE
1. Poème lyrique ou épique; partie d'un poème. Une épopée en vingt-quatre chants. Pour lui [Byron], en écoutant le troisième chant de Childe Harold, il fut ému et découragé (Maurois, Ariel ou la Vie de Shelley,1923, p. 212).Homère, au chant XVI de l'Odyssée, montre Ulysse et le divin porcher préparant le repas du matin (Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 6401).
Au plur. Les chants du poète; les chants du Crépuscule de V. Hugo.
2. Ce qui constitue la poésie : l'euphonie verbale, le rythme. Le chant des mots; le chant d'un style. Le poète est celui qui dit par le chant et par une magie particulière son dialogue avec l'univers (Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 146):
7. Que ma parole encore aille devant moi! et nous chanterons encore un chant des hommes pour qui passe, un chant du large pour qui veille : ... Saint-John Perse, Exil,Pluies, poème numéro 6, 1942, p. 252.
8. Un chant jusque-là inouï fait éclater le chant du vers classique. La modulation déplace le rythme, suspend un instant la voix comme perdue dans la solitude du veuvage éternel, et prolonge le récitatif par l'ampleur du mot qui s'étend à la rime sur un espace de désolation − tandis qu'au vers suivant se lève aux confins du rêve un personnage de légende détruite : Je suis le ténébreux, − le veuf, − l'inconsolé, le prince d'Aquitaine à la tour abolie... M.-J. Durry, Gérard de Nerval et le mythe,1956, p. 167.
III.− P. métaph. [Le chant; expression d'un contenu]
A.− Le chant en tant que parole musicale exprimant dans une composition lyrique les désirs, la nostalgie, la joie, tous les sentiments de l'âme humaine. Beau chant, chant triste; chant d'amour. Le chant de Sole Mio s'élevait comme une déploration de la Venise que j'avais connue, et semblait prendre à témoin mon malheur (Proust, La Fugitive,1922, p. 653):
9. ... le charme désespéré mais fascinateur de ce chant. Chaque note que lançait la voix du chanteur avec une force et une ostentation presque musculaires venait me frapper en plein cœur. Quand la phrase était consommée en bas et que le morceau semblait fini, le chanteur n'en avait pas assez et reprenait en haut comme s'il avait besoin de proclamer une fois de plus ma solitude et mon désespoir. Proust, La Fugitive,1922p. 654.
10. ... le chant qui conjure et célèbre. Orphée est le dieu du Chant : (...); le chant est existence. Célébrer, c'est cela! être dont l'office est de célébrer. Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 446.
SYNT. Chant doux, mélancolique, mystérieux, plaintif, pur, suave.
B.− Ce qui monte, s'élève, s'exhale d'un pays, d'une œuvre d'art, d'un ensemble, d'une personne; ce qui se dégage de particulier ou d'essentiel. Le Chant général (titre d'une œuvre de P. Neruda); le Chant du monde (titre d'une œuvre de J. Giono). Il y avait un chant triste au bord de tout (J. Bousquet, Traduit du silence,1935-36, p. 173).Le chant de la terre entière (Camus, Noces,1938, p. 88).Trop longtemps il n'avait entendu que le chant profond de son propre cœur (Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », 1948, p. 145).Derrière eux, les klaxons, les sifflets, les sirènes : un ramage d'oiseaux de fer, le chant de la haine (Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 16).Le musée imaginaire est le chant de l'histoire (Malraux, La Voix du silence,1951, p. 622):
11. ... elle [Donna Marie] parle, et voici que, douce, timide, toujours soumise, elle devient forte, et d'une voix nette desséchée, elle dit tous ses griefs, ce qu'elle a deviné (...). C'est le chant de la fierté, du naturel dédain, de l'antique et claire hauteur. Antoine ne reconnaît pas son amie plaintive et penchée. A. de Noailles, La Domination,1905, p. 167.
12. Nous l'aimons [Pascal] parce que cette sensibilité qui s'exhale de son œuvre c'est le chant de notre destinée morale, c'est un phare où s'oriente notre destin. Barrès, Mes cahiers,t. 7, 1907, p. 203.
13. Le chant grave des espaces intérieurs de Sainte-Sophie, et des hypogées d'Égypte, de la mosquée impériale d'Ispahan et des bas-côtés de la cathédrale de Bourges, donne tout leur sens à la colonnade de Karnak et à celle du Parthénon, aux tours épiques de Laon, à la place du Capitole... Malraux, La Voix du silence,1951, p. 625.
SYNT. Le chant des colonnes, du désert, du silence; le chant des couleurs; le chant de l'absence, de la reconnaissance.
C.− Expression de la beauté, du bonheur. [Sertorius :] ... sans toi, ma fille, je ne jouirais de rien au monde (...) Tu es le soleil qui éclaire tout; tu fais le chant de ma vie! (O. Feuillet, Scènes et comédies,1854, p. 82).[Dans le Moulin de la Galette, par Renoir] il y a là un chant de la lumière, un hymne de joie, (...) le poète a transfiguré le vrai (C. Mauclair, Les Maîtres de l'impressionnisme,1904, p. 131).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. chantement (prob. un occitanisme). Chant. Le chantement pieux des petites filles porteuses de roses et de lys sur les pavés doux et naïfs (Jammes, Correspondance avec A. Gide, 1893-1938, p. 50).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. champ. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. « émissions de sons musicaux par la voix humaine » (Psautier Oxford, 68, 35 ds T.-L.); 1541 « genre particulier de musique vocale » chants à quatre parties (Calv[in], Instit., 711 ds Littré); 1690 partie mélodique de la musique (Fur.); 2. fin xiiies. p. anal. chant des oisiaus (Clef d'amour, éd. Doutrepont, 2597); xives. « jeu d'un instrument » (Batard de Bouillon, 3521 ds T.-L.); 1857 son mélodieux d'un instrument [le] chant des violons (Baudelaire, Les Fleurs du mal, p. 169); 3. 1521 [date de composition] Chant Royal « poème à forme fixe, composé de 5 couplets construits sur les mêmes rimes et terminés par un refrain » (Cl. Marot, Chant Royal de la Conception nostre Dame ds Œuvres diverses, éd. Mayer, p. 175); 1644 division d'un poème épique (Scarron, Le Typhon ou la Gigantomachie, [éd. 1786] : chant premier, chant second, etc.). Du lat. class. cantus « chant d'un humain, d'un oiseau », « son d'un instrument », « poème ». Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 106. − Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. et pop. Cah. lexicol. 1970, t. 17, p. 6.

CHANT2, CHAMP2, subst. masc.

TECHNOL. Face la moins large d'un objet parallélépipédique. Le chant d'une brique, d'un livre, d'une planche; poser à, de, sur chant. ,,Poser de chant des briques, des pierres, des solives`` (Ac.1932).Cf. barrique ex. 2.L'angle formé par le chant de la plinthe et le mur (Bonnel-Tassan1966) :
... je me rendis dans l'église avec l'espoir de trouver quelques inscriptions mises à découvert par les ouvriers. Je ne me trompais pas. L'architecte me montra une pierre qu'il avait fait poser de champ, contre le mur. A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 293.
Rem. On rencontre avec le même sens le subst. masc. can ou cant, terme de charpent., attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré et Quillet 1965 et terme de mar. attesté ds Quillet 1965 avec le même sens. Sur le cant, de cant. De côté.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃]. Écrit chant ds Ac. 1932. Cf. aussi ds DG, Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965 et Lar. Lang. fr. pour lesquels champ n'est qu'une vedette de renvoi à chant. L'anc. graph. champ considérée comme abusive par les dict. cités est empl. comme vedette ds Ac. 1694-1878. Cf. aussi ds Littré qui préconise cependant dans une rem. la forme chant, ds Pt Lar. 1906, Nouv. Lar. ill. et Lar. 20equi soulignent également que l'orth. chant serait préférable. Ds la docum. on rencontre la graph. champ p. ex. ds E. et J. de Goncourt, Journal, 1862, p. 1151, ou ds Gide, Les Caves du Vatican, 1914, p. 685. Noter comme terme de charpent. la var. dial. norm. et anc. can(t), ds Besch. 1845 qui l'écrit can et qui propose en outre la forme khan, ds Littré et DG qui l'écrivent cant, ds Lar. 19e-20eet Quillet 1965 qui admettent can ou cant. Tous ces dict. renvoient à chant2, champ2. On rencontre l'homon. de cette var. dial. comme terme de mar. ds Lar. 19eSuppl. 1890, ds Lar. 20e, Lar. encyclop. et Quillet 1965 qui admettent can ou cant. Étymol. et Hist. 1155-60 de chant « sur le côté » (Thèbes, éd. L. Constans, 8888) en a. et m. fr. seulement; repris au xviies. ds les expr. de champ « posé horizontalement » (Fur. 1690), « posé sur la partie la moins large » (Trév. 1704) et roue de champ « roue qui a des dents perpendiculaires au plan de rotation » (Fur. 1690). Du lat. canthus « bande de fer qui entoure la roue » prob. d'orig. celt. plutôt qu'esp. ou africaine comme l'indique Quintilien (Inst., 1, 5, 8 ds TLL s.v., 282, 83).
STAT. − Chant1 et 2. Fréq. abs. littér. : 5 688. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 9 269, b) 8 168; xxes. : a) 8 509, b) 6 785.

Article lié : Boileau, L'Art poétique, Chant 1 : commentaire de texte

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

chant \ʃɑ̃\ masculin

  1. (Art, Maçonnerie, Mécanique, Menuiserie) Bord le plus long d’une tôle, d’une plaque, d’une planche ; et plus généralement, face étroite d’un objet pris dans sa longueur, par opposition à la face la plus large qui en forme le plat et la plus petite face qui en est le bout.
    • Poser sur le chant.
    • Une vitre se transporte à chant.

Nom commun 1 - français

chant \ʃɑ̃\ masculin

  1. Émission de sons variés et rythmés par lesquels la voix s’élève et s’abaisse, de manière à former un ensemble musical.
    • Chant d’allégresse.
    • Chants de triomphe.
    • Des chants pieux.
    • École de chant.
    • Professeur de chant.
    • Les règles du chant.
    • L’art du chant.
  2. (Par analogie) Ramage ou cri des oiseaux.
    • Le pré dégageait une odeur de terreau humide, une marouette sifflait dans les roseaux au sud. Son chant sonnait comme des gouttes d'eau qui tombaient. — (Kurt Aust, La confrérie des invisibles, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, City Édition, 2010, chap. 8)
    • Le chant du cygne, chant mélodieux que des poètes attribuaient au cygne mourant. Il se dit figurément du dernier ouvrage qu’un musicien célèbre, un grand poète, un homme éloquent a fait peu de temps avant sa mort.
    1. Cri du coq.
      • Le chant des coqs, l’aboiement des chiens, les appels des oiseaux l’éveillèrent. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 99 de l’édition de 1921)
      • Dès le chant du coq, Au point du jour.
    2. Crissement de la cigale.
      • Le chant de la cigale est monotone.
  3. Partie mélodique d’une musique quelconque, pour la distinguer de l’accompagnement des instruments.
    • L’harmonie ne doit point étouffer le chant.
    • Ce morceau, cette ouverture manque de chant, ce morceau, cette ouverture n’a pas de mélodie.
  4. (Par extension) Certaines pièces de poésie qui se chantent ou peuvent se chanter.
    • De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps. — (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express n° 3081, 21 juillet 2010)
    • Ainsi le dithyrambe, chant liturgique en l'honneur de Dionysos diffère de l’iambe dont le pied comporte un son bref suivi d'un long avec des vers dodécamétriques alternant avec des octamétriques. — (Louis Lefroid, Esthétique: l'harmonie des formes, Ed. Opéra, 1998, page 36)
    • Chant royal, ancienne pièce de poésie française, composée de cinq strophes de onze vers chacune et où le onzième vers de la première strophe était répété à la fin de toutes les autres.
  5. Au pluriel, toute composition en vers.
    • Les héros qu’immortalisent les chants du poète.
    • Chants sublimes.
    • Chants immortels.
    • Daigne inspirer mes chants.
    • Mes chants rediront tes exploits.
  6. Chacune des divisions d’un poème épique ou didactique.
    • Le premier chant, le second chant de l’Iliade.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CHANT. n. m.
Émission de sons variés et rythmés par lesquels la voix s'élève et s'abaisse, de manière à former un ensemble musical. Chant d'allégresse. Chants de triomphe. Des chants pieux. École de chant. Professeur de chant. Les règles du chant. L'art du chant. Fig., Chant de sirène, Langage trompeur. Plain-chant, chant grégorien, chant d'Église. Voyez PLAIN-CHANT.

CHANT désigne aussi la Partie mélodique d'une musique quelconque, pour la distinguer de l'accompagnement des instruments. L'harmonie ne doit point étouffer le chant. Ce morceau, cette ouverture manque de chant, Ce morceau, cette ouverture n'a pas de mélodie. Il se dit, par analogie, du Ramage ou du cri des oiseaux. Le chant du rossignol. Le chant du cygne, Chant mélodieux que des poètes attribuaient au cygne mourant. Il se dit figurément du Dernier ouvrage qu'un musicien célèbre, un grand poète, un homme éloquent a fait peu de temps avant sa mort. Il se dit encore du Cri du coq. Dès le chant du coq, Au point du jour. Il se dit aussi du Cri de la cigale. Le chant de la cigale est monotone. Il se dit, par extension, de Certaines pièces de poésie qui se chantent ou peuvent se chanter. Chant nuptial. Chant funèbre. Chant pastoral. Chant guerrier. Chant royal, Ancienne pièce de poésie française, composée de cinq strophes de onze vers chacune et où le onzième vers de la première strophe était répété à la fin de toutes les autres. Il se dit surtout, au pluriel, généralement de Toute composition en vers. Les héros qu'immortalisent les chants du poète. Chants sublimes. Chants immortels. Daigne inspirer mes chants. Mes chants rediront tes exploits. Il se dit spécialement de Chacune des divisions d'un poème épique ou didactique. Le premier chant, le second chant de l' " Iliade ", de l' " Odyssée ", de la " Jérusalem délivrée ", de " la Henriade ", du " Lutrin ". " Art Poétique " de Boileau, chant quatre.

Littré (1872-1877)

CHANT (chan) s. m.
  • 1Sorte de modification de la voix humaine par laquelle on forme des sons variés, appréciables et soumis à des intervalles réguliers. Il nous entretint de l'usage où l'on a toujours été de mêler le chant aux plaisirs de la table, Barthélemy, Anachars. chap. XXX. La poésie et la danse ne tardèrent pas à se mêler au chant dont elles sont des dépendances naturelles, Lamotte, Disc. sur l'églogue, p. 283.
  • 2Suite de sons formant soit des phrases, soit des périodes musicales, que l'on nomme généralement des airs, et auxquelles on donne l'expression voulue par le sujet. Chant harmonieux. Chant lugubre. Chant pieux. Le chant de la Marseillaise animait les troupes de la République. L'art, les règles du chant. Chantons, on nous l'ordonne ; et que puissent nos chants Du cœur d'Assuérus adoucir la rudesse ! Racine, Esth. III, 3. Il chante des chants de joie et de victoire, Massillon, Or. fun. Dauph. [Les psaumes] monuments immortels de l'histoire de Moïse, de celle des Juges, de celle des Rois, imprimés par le chant et par la mesure dans la mémoire des hommes, Bossuet, Hist. II, 13.

    Fig. Chant de sirène, langage trompeur.

  • 3Ramage des oiseaux, cri du coq, de la cigale ; et ironiquement, la voix de l'âne, etc. Le chant du rossignol, du serin. Dès le chant du coq. Le chant monotone de la cigale. Le paon se plaignait à Junon : … Le chant dont vous m'avez fait don Déplaît à toute la nature, La Fontaine, Fab. II, 17. [L'âne] Lève une corne tout usée… Non sans accompagner, pour plus grand ornement, De son chant gracieux, cette action hardie, La Fontaine, ib. IV, 5.

    Fig. Le chant du cygne, la dernière et excellente composition d'un musicien, d'un poëte célèbre, d'un orateur, etc. Locution prise de ce qu'on pensait dans l'antiquité que le cygne, près de mourir, faisait entendre un chant mélodieux.

  • 4Musique qui s'exécute avec la voix. Mettre un air en chant. Il a fait les paroles, un autre a fait le chant. Étudier un morceau de chant.

    Plain-chant, chant grégorien, chant d'église, le chant ordinaire de l'Église dont la régularisation est attribuée à saint Grégoire. C'est de là que l'on est parti pour le faire auteur, c'est-à-dire compositeur de plain-chant ; par une conséquence de cette invention prétendue, on a nommé le plain-chant chant grégorien, comme s'il était l'œuvre du célèbre pontife, La Fage, Cours complet de plain-chant, n° 754.

    Chant figuré, notre chant ordinaire, par opposition à plain-chant, parce que les phrases musicales et leurs sections, les mesures, le ton, sont astreints à une marche et ont une valeur déterminée qui lui donnent une figure particulière et reconnaissable.

    Chant sur le livre, plain-chant ou contre-point à 4 parties, dans lequel une seule partie est écrite, celle du livre de chœur qui est au lutrin, les trois autres étant composées et chantées impromptu.

  • 5Partie mélodique de la musique, celle qui résulte de la durée et de la succession des sons, celle d'où dépend en grande partie l'expression et à laquelle tout le reste est subordonné. Ce morceau manque de chant.

    Musique vocale. Parties de chant, celles qui sont exécutées par les voix.

    Phrase musicale qui se détache de l'ensemble. Dans ce sens, se dit des instruments. Chant du violoncelle, du hautbois.

  • 6 Par extension, poésie qui se chante ou peut se chanter. Chant nuptial. Chant guerrier. Si dans nos chants ta douleur retracée…, Racine, Esth. I, 2.

    Chant royal, composition de notre ancienne poésie, qui avait cinq strophes de onze vers, et un envoi de cinq à huit vers, ces six parties finissant par un même vers qui en formait le refrain.

  • 7 Au plur. Fig. et poétiquement, toute composition d'un ordre élevé en vers. Chants sublimes, immortels. Mes chants rediront tes exploits. Il excelle à conduire un char dans la carrière… à réciter des chants qu'il veut qu'on idolâtre, Racine, Brit. IV, 4.
  • 8Division d'un poëme. L'Énéide a douze chants. Un chant du Lutrin.

HISTORIQUE

XIIe s. Li oisel [se] levent, si commencent lor canz, Roncisv. 34. Jamais nuls chanz par moi ne fu oïz, Couci, V. Or commence chansons moult bone à enforcier, Qui bien en sait les vers et le chant desrainier, Sax. IV.

XIIIe s. U [au] munde n'a si bel oisel ; Fust tieus [tel] ses chans cum est ses cors, Il vauroit mix [mieux] que nul fins ors, Marie de France, Fable 14. Li chastelains de Couci aima tant Qu'onc pour amor nus [nul] n'en ot dolor graindre [plus grande] ; Pour ce ferai ma complainte en son chant, Car je ne cuit que la moie soit maindre [moindre], Anonyme, dans Couci. Pour qui ferai [je] mais ne chançon ne chant ? ib.

XVIe s. Et rossignols au gay courage… Chantent leur joly chant ramage, Marot, I, 177. … Tous differens de chantz et de plumages, Marot, I, 216. Le chant a grande force et vigueur d'esmouvoir et enflammer le cœur des hommes, Calvin, 328. Tout ce qu'ils appellent musique rompue, et chants à quatre parties, Calvin, Instit. 711.

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Étymologie de « chant »

Picard, cant ; provenç. cant, can, chant ; espagn. et ital. canto ; du latin cantus, chant, de canere, chanter.

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(Nom 1) Du latin cantus (« chant (de l’homme, des oiseaux), son (des instruments), vers, poésie, hymne, prédiction, prophétie, enchantement, incantation »). Pour dire « chant », le latin utilise aussi le mot carmen qui a donné charme en français et l'on retrouve cette idée de magie du chant dans les mots incantation et enchanteur.
(Nom 2) Du latin canthus, issu du gaulois *cantos.
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Phonétique du mot « chant »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
chant ʃɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « chant » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « chant »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « chant »

  • Femme nue, femme noireVêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux.Et voilà qu’au cœur de l’Été et de Midi, je te découvre Terre promise, du haut d’un haut col calcinéEt ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle.Femme nue, femme obscureFruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma boucheSavane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’EstTam-tam sculpté, tam-tam tendu qui grondes sous les doigts du VainqueurTa voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée.Femme nue, femme obscureHuile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du MaliGazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peauDélices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moireA l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.Femme nue, femme noireJe chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’ÉternelAvant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
    Léopold Sédar Senghor —  Chants d’ombre
  • Le langage de l'amant est son chant du cygne.
    Jorge Gaitan Duran — Si demain je m'éveille
  • Les plus désespérés sont les chants les plus beaux Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
    Alfred de Musset — Poésies, la Nuit de mai
  • On pourra m'ôter cette vie, mais on n'éteindra pas mon chant.
    Louis Aragon — Les Yeux d'Elsa, Cahiers du Rhône
  • Les oiseaux ne laissent qu'un chant éphémère ; l'homme passe, mais sa renommée survit.
    Proverbe chinois
  • Il suffit de chanter un chant de paix avec gesticulations et grimaces pour qu'il devienne un chant de guerre.
    Jean Giraudoux — La Guerre de Troie n'aura pas lieu
  • Nous portons deux ou trois chants, que notre vie se passe à exprimer.
    Marcel Arland — Antarès, Gallimard
  • Je chante parce que l'orage n'est pas assez fort pour couvrir mon chant.
    Louis Aragon — Les Yeux d'Elsa, Cahiers du Rhône
  • Le chant et le silence mon beau pays de joie […].
    Tristan Tzara — Terre sur terre, Les Trois Collines, Genève
  • Le plus beau chant est celui qui contient le plus grand silence.
    Marie Noël — Notes intimes
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Traductions du mot « chant »

Langue Traduction
Anglais singing
Espagnol canto
Italien canto
Allemand lied
Portugais canto
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Synonymes de « chant »

Source : synonymes de chant sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot chant au scrabble : 10 points

Chant

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