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Hymne

Définitions de « hymne »

Trésor de la Langue Française informatisé

HYMNE, subst.

A. − Domaine religieux
1. Le plus souvent au masc. [Chez les Anciens] Chant ou poème composé en l'honneur d'un dieu ou d'un héros et souvent intégré dans une liturgie. Hymne grec à Apollon, à Cérès, à Vénus, à Zeus; hymnes orphiques. On trouve ce culte des morts chez les Hellènes, chez les Latins, chez les Sabins, chez les Étrusques; on le trouve aussi chez les Aryas de l'Inde. Les hymnes du Rig-Véda en font mention (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 17).L'hymne au soleil indoue, l'hymne des Védas, ce n'est pas l'hymne au soleil du panthéisme occidental (Barrès, Cahiers, t. 13, 1921, p. 154).Le sujet était tiré du superbe hymne homérique à Démeter (Stravinsky, Chron. vie,1931, p. 181).
2. Le plus souvent au fém. [Dans la tradition chrét.] Poème qui célèbre la gloire de Dieu et qui, dans la liturgie romaine, est un élément de l'office divin ou de la messe. Synon. partiel prose.Hymne de Saint Ambroise, de Fortunat, d'Hilaire de Poitiers; hymne de matines, de laudes, de complies. D'autres fois encore, la musique plane et la musique chrétienne (...) prennent ainsi que dans le chant de la Noël, l'Adeste fideles, et dans l'hymne pascal l'O Filii et filiae, le rythme populacier des foules (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 14).J'ignore les hymnes liturgiques, mais je me rappelle encore les cantiques de mon enfance (Duhamel, Journal Salav.,1927, p. 152) :
1. Aussi jamais peut-être le Dies irae ne produisit-il sur des chrétiens de hasard (...) un effet plus profond, plus nerveusement glacial que le fut l'impression produite par cette hymne... Balzac, Ferragus,1833, p. 132.
B. − Domaine profane,le plus souvent au masc.
1. Chant ou poème lyrique célébrant une personne, un sentiment, un événement, une chose. Hymne d'amour, de douleur, de reconnaissance; hymne à la nature, à la nuit, à la terre; les hymnes de Ronsard. Savez-vous que la fièvre vous inspire joliment, et que votre hymne aux souffrances m'a frappée? (E. de Guérin, Lettres,1838, p. 161) :
2. Madame de Tècle avait écouté sans les interrompre (...) les paroles enflammées du jeune homme. Peut-être entendait-elle pour la première fois (...) un de ces hymnes brûlants de la passion que toutes les femmes désirent secrètement entendre avant de mourir... Feuillet, Camors,1867, p. 170.
2. En partic. Chant solennel célébrant la patrie et ses défenseurs. Un Américain (...) a légué (...) sa peau pour en faire un tambour sur lequel on battrait nuit et jour l'hymne national américain (Camus, Possédés,1959, 2epart., 8etabl., p. 1015) :
3. Tu sais que, d'ordinaire, je ne suis pas très « Marseillaise ». Je trouve toujours assez drolatique de voir d'honorables bourgeois se mettre sur leurs fumerons et retirer leur huit-reflets pour entendre exécuter un hymne révolutionnaire, plein d'appels aux armes, plein de sang et de fureur, plein de meurtres sacrés. Duhamel, Maîtres,1937, p. 225.
Rem. Selon la tradition lexicogr., hymne ,,s'emploie ordinairement au féminin en parlant des Hymnes qu'on chante dans l'église`` (Ac.) et au masc. dans les autres sens. Cette distinction ,,n'a rien qui la justifie`` comme l'écrit Littré, mais elle semble assez gén. observée. Cependant on relève le fém., là où l'on attendrait le masc. (supra Barrès), notamment dans la lang. poét. : L'oiseau (...) S'élève en modulant son hymne aérienne (M. de Guérin, Poésies, 1839, p. 75). Donc une jeune femme après sa délivrance Remercie fervemment l'arche de l'alliance. Tantôt son hymne ailée se mire dans les eaux, Et tantôt réfléchit de solides tableaux (Jammes, Géorgiques, Chant 4, 1911, p. 49). Et inversement ex. de Stravinsky, supra.
REM.
Hymnique, adj.De la nature de l'hymne. Il serait déplorable que Mendès, (...) l'auteur de ces admirables poèmes théogoniques et hymniques, Pagodes, n'eût pas écrit tant de nouvelles terriblement charmantes (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Biographies de poètes et littérateurs (A. Theuriet), 1896, p. 471).
Prononc. et Orth. : [imn]. Att. ds Ac. dep. 1694. L'orth. a agi sur la prononc. : au xvies. on écrivait hynne, hinne conformément à la prononc. [in], résultant d'une assimilation régressive (cf. Buben 1935, § 116). Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. ymne « cantique en l'honneur de Dieu » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, CXVIII, 171); ca 1200 hymnes matineiles (Dialogue Grégoire, 14, 7 ds T.-L.); 2etiers xives. id. « cantique latin » Hymne Ave Maris Stella (Du roy Arthus et de Saint Loys ds Nouv. Recueil Fabliaux, éd. A. Jubinal, t. II, 201); 2. début xives. ine « chant, poème à la gloire des dieux et des héros » (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, IX, 2832); 1545 une chanson ou hymne [à Neptune] (Débat d'Eole et Neptune ds Anc. Poésies fr., t. 10, 37); 3. 1537 « chant, poème d'adoration célébrant une personne, une idée, etc. » (Cl. Marot, Cantique, III, 64 ds Œuvres, éd. C.A. Mayer, p. 287 : je ne vueil chanter hymne que de mon roy). Empr. au lat.hymnus, masc. « chant en l'honneur d'un dieu ou d'un héros » (du gr. υ ́ μ ν ο ς « id. »), repris par les auteurs chrétiens pour désigner un chant en l'honneur de Dieu, et plus partic. les Psaumes. En a. fr. le mot paraît surtout fém. et Rich. 1680 le donne comme ,,plus ordinairement féminin``; le passage du masc. au fém., parallèle à celui noté dans psaume, est dû à l'e muet final. Fréq. abs. littér. : 1 228. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 237, b) 2 127; xxes. : a) 1 908, b) 1 025.

Wiktionnaire

Nom commun - français

hymne \imn\ masculin ou féminin (l’usage hésite)Note : L’usage du féminin est plutôt vieillissant.

  1. Chant.
    • Qui oserait blasphémer contre cette sublime épopée, qui commence à Valmy, et qui se déroule, en traits de feu, jusqu’à la sombre catastrophe de Waterloo ; épopée qui débute par un hymne de triomphe, et qui se ferme sous les plaintes d'une douloureuse élégie ? — (« Charlet », dans L'Urne : Recueil des travaux de J. Ottavi, avec une biographie de l'auteur, par Léon Gozlan, Paris : chez Paulin, 1843, p. 254)
    • Des hourras ponctuèrent le discours du Prince, qui, à la fin, entonna une hymne que tous les hommes reprirent avec lui : « Ein fester Burg ist unser Gott ! C’est un rempart que notre Dieu ! » — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 263 de l’édition de 1921)
    • Le chœur se mit à chanter une autre hymne. — (Dan Simmons, L’Éveil d’Endymion, 1997, traduit par Monique Lebailly)
    • Ces bois vont retentir des hymnes du matin. — (Casimir Delavigne, Paria, I, 3)
    • Dans l’hymne de la nature, Seigneur, chaque créature Forme à son heure en mesure Un son du concert divin. — (Alphonse de Lamartine, Harm. I, 3)
    1. (Antiquité) Poème chanté.
      • Dans un de ses hymnes sacrés le prophète s’écrie : « Les cieux racontent ta gloire, ô Jéhovah ! » — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, L’Archipel de Chausey, souvenirs d’un Naturaliste, Revue des Deux Mondes, tome 30, 1842)
    2. Cantique.
      • Pâques aux hymnes matinales et joyeuses. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
      • Peuples de toute la terre, poussez vers Dieu des cris d’allégresse ; chantez un hymne à la gloire de son nom, et relevez-la par vos louanges. — (Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, Bible, psaume LXV, 2)
    3. (Musique) (En particulier) Chant solennel composé pour célébrer la patrie, ses défenseurs, etc.
      • La langue de la République est le français[…]
        L’hymne national est la Marseillaise.
        — (Article 2. de la Constitution française du 4 Octobre 1958)
      • Et voilà que je me rappelle les cortèges de gueux qu’on menait en musique, le 1er mai, à Tempelhof, jurer fidélité au Führer. Avec quelle joie, avec quelle foi elles clamaient le Horst-Wessel-Lied, l’hymne hitlérien, ces gueules blêmes. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle revue critique, 1934, p.16)
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Littré (1872-1877)

HYMNE (i-mn') s. m.
  • 1Chez les anciens, poëme en l'honneur des dieux ou des héros.
  • 2Cantique en l'honneur de la divinité. Peuples de toute la terre, poussez vers Dieu des cris d'allégresse ; chantez un hymne à la gloire de son nom, et relevez-la par vos louanges, Sacy, Bible, psaume LXV, 2.
  • 3En général et poétiquement, chant. Ces bois vont retentir des hymnes du matin, Delavigne, Paria, I, 3. Dans l'hymne de la nature, Seigneur, chaque créature Forme à son heure en mesure Un son du concert divin, Lamartine, Harm. I, 3.
  • 4 S. f. Terme de liturgie. Prière en strophes conformes à la prosodie latine, que l'on chante dans l'église. Une belle hymne.

REMARQUE

La distinction qui fait hymne du féminin en parlant des hymnes de l'Église, n'a rien qui se justifie, soit dans l'étymologie, soit dans l'historique du mot.

HISTORIQUE

XIIe s. Bels sires, entend à l'ureisun de tun serf, et oi le ymne e la priere que jo te faz, Rois, p. 261.

XVIe s. Vostre hynne est achevé, je ne vous lou'ray plus, Ronsard, 846. Chanter l'hymne du cygne, Cotgrave

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Étymologie de « hymne »

Provenç. hymne ; esp. himno ; ital. inno ; du lat. hymnus, qui vient du grec ὕμνος. Les étymologistes le tirent de ὕδω, chanter, bien que υ soit long dans ὕμνος et bref dans ὕδω. Au contraire, d'après Curtius, ὕμνος est de même racine que ὑφάω, tisser, ὑφὴ, ὕφος, tissu ; à l'époque reculée où l'écriture était inconnue, la plupart des mots qui servent à indiquer une composition poétique étant empruntés à l'art du tisserand, du constructeur, etc.

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Du latin hymnus, lui-même du grec ancien ὕμνος, peut-être une variante du mot qui nous donne hymen, hyménée. Le mot est passé du masculin au féminin en ancien français, « plus ordinairement féminin » au dix-septième siècle, puis étymologiquement rapporté au genre masculin. (Vers 1140) ymne (Psautier d’Oxford) et hymne (Conception de Notre Dame).
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Phonétique du mot « hymne »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
hymne imn

Fréquence d'apparition du mot « hymne » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « hymne »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « hymne »

  • Respect, c’est l’hymne d’une femme, un cri de bataille, un mantra. Mais tout le monde veut le respect, tout le monde a besoin de respect. Les plus jeunes comme les plus âgés, les hommes, les femmes, nous voulons tous le respect et nous voulons tous être valorisés.
    Aretha Franklin — Time, interview de 2008
  • L'hymne national ne confère pas de magnificence aux instants qui suivent la volupté.
    Georges Ribemont-Dessaignes
  • L'Ô Canada est proclamé hymne national officiel du Canada le 1er juillet 1980.
    Radio-Canada.ca — Il y a 40 ans, Ô Canada devenait l’hymne national officiel du Canada | Radio-Canada.ca
  • Mais pourquoi l'hymne national français s'appelle-t-il La Marseillaise ? En fait, ce n'est pas vraiment son nom. Son auteur, Rouget de Lisle, l’avait d’abord baptisé Chant de guerre pour l’armée du Rhin, à la demande du maire de Strasbourg, qui voulait un chant entraînant pour les soldats destinés à aller au devant des soldats autrichiens.
    RTL.fr — Fête nationale du 14 juillet : pourquoi notre hymne s'appelle-t-il "La Marseillaise" ?
  • L'hymne de la haine ne profite pas à l'humanité.
    Gandhi — Discours et écrits
  • France Bleu Gironde : vous avez voulu chanter et réaliser un hymne à Bordeaux et vous ne vous êtes pas arrêté là. Vous avez tourné un clip, comment cela s’est passé ?
    France Bleu — Oliv Ricardo "Bord de l'eau" : un hymne à Bordeaux et une chanson bordelaise pour cet été !
  • Une vie religieuse est une épreuve, et non un hymne.
    Madame de Staël — Corinne, ou l'Italie
  • L’amour, c’est le cri de l’aurore, L’amour c’est l’hymne de la nuit.
    Victor Hugo — Les Contemplations
  • Euro : les drapeaux changent, les hymnes nationaux changent, les monnaies aussi.
    Alain Rey — Libération - 7 Juin 2001
  • Sète, la singulière, va avoir son propre hymne. Le directeur du port de pêcheet de nombreuses personnalités participent au projet, et ont trouvé le moyen de réaffirmer la fierté de l'identité de la ville. Vous la reconnaitrez, une célèbre chanson revisitée à la sauce sétoise... Entre traditions et authenticité, Jose Llinares souhaiterait avant tout, que les sétois puissent s'accaparer cet hymne.
    Sète : l'île singulière a sa marque - RTS La radio du Sud
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Traductions du mot « hymne »

Langue Traduction
Anglais anthem
Espagnol himno
Italien inno
Allemand hymne
Chinois 国歌
Arabe نشيد وطني
Portugais hino
Russe гимн
Japonais 国歌
Basque ereserki
Corse innu
Source : Google Translate API

Synonymes de « hymne »

Source : synonymes de hymne sur lebonsynonyme.fr

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Hymne

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