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Citations sur le chant
Il y a 39 citations sur le chant.
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Femme nue, femme noireVêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux.Et voilà qu’au cœur de l’Été et de Midi, je te découvre Terre promise, du haut d’un haut col calcinéEt ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle.Femme nue, femme obscureFruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma boucheSavane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’EstTam-tam sculpté, tam-tam tendu qui grondes sous les doigts du VainqueurTa voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée.Femme nue, femme obscureHuile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du MaliGazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peauDélices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moireA l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.Femme nue, femme noireJe chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’ÉternelAvant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Léopold Sédar Senghor — Chants d’ombre -
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivresD’être parmi l’écume inconnue et les cieux !Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeuxNe retiendra ce coeur qui dans la mer se trempeÔ nuits ! ni la clarté déserte de ma lampeSur le vide papier que la blancheur défendEt ni la jeune femme allaitant son enfant.Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,Lève l’ancre pour une exotique nature !Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufragesPerdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallarmé — Brise marine -
LE MILAN ET LE ROSSIGNOLAprès que le Milan, manifeste voleur,Eut répandu l'alarme en tout le voisinageEt fait crier sur lui les enfants du village,Un Rossignol tomba dans ses mains, par malheur.Le héraut du printemps lui demande la vie :« Aussi bien que manger en qui n'a que le son ?Écoutez plutôt ma chanson ;Je vous raconterai Térée et son envie.— Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?— Non pas, c'était un Roi dont les feux violentsMe firent ressentir leur ardeur criminelle :Je m'en vais vous en dire une chanson si belleQu'elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »Le Milan alors lui réplique :« Vraiment, nous voici bien : lorsque je suis à jeun,Tu me viens parler de musique.— J'en parle bien aux Rois. — Quand un roi te prendra,Tu peux lui conter ces merveilles.Pour un Milan, il s'en rira :Ventre affamé n'a point d'oreilles.
Jean de La Fontaine — Fables -
[...] j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine...
Marcel Proust — Du côté de chez Swann -
Tu rencontreras d’abord les Sirènes qui charment tous les hommes qui les approchent ; mais il est perdu celui qui, par imprudence, écoute leur chant, et jamais sa femme et ses enfants ne le reverront dans sa demeure, et ne se réjouiront. Les Sirènes le charment par leur chant harmonieux, assises dans une prairie, autour d’un grand amas d’ossements d’hommes et de peaux en putréfaction.
Homère — L’odyssée -
Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d’une grive perchée sur la plus haute branche d’un bouleau. À l’instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel ; j’oubliai les catastrophes dont je venais d’être le témoin, et, transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j’entendis si souvent siffler la grive. Quand je l’écoutais alors, j’étais triste de même aujourd’hui ; mais cette première tristesse était celle qui naît d’un désir vague de bonheur, lorsqu’on est sans expérience ; la tristesse que j’éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées. Le chant de l’oiseau dans les bois de Combourg m’entretenait d’une félicité que je croyais atteindre ; le même chant dans le parc de Montboissier me rappelait des jours perdus à la poursuite de cette félicité insaisissable. Je n’ai plus rien à apprendre, j’ai marché plus vite qu’un autre, et j’ai fait le tour de la vie.
François René de Chateaubriand — Mémoires d’outre-tombe -
Il pleure dans mon cœurComme il pleut sur la ville,Quelle est cette langueurQui pénètre mon cœur ?Ô bruit doux de la pluiePar terre et sur les toits !Pour un cœur qui s’ennuie,Ô le chant de la pluie !Il pleure sans raisonDans ce cœur qui s’écœure.Quoi ! nulle trahison ?Ce deuil est sans raison.C’est bien la pire peineDe ne savoir pourquoi,Sans amour et sans haine,Mon cœur a tant de peine !
Paul Verlaine — Il pleure dans mon cœur -
Hakuna MatataMais quelle phrase magnifiqueHakuna MatataQuel chant fantastiqueCes mots signifient que tu vivras ta vie Sans aucun souci Philosophie Hakuna Matata
Hakuna Matata — chanson de la bande originale du film Le Roi Lion -
En outre, ses dons en faisaient un compagnon hors pair et nous n’eussions pu concevoir de partie fine ou de scandale nocturne dont il n’eût pas été la principale figure. Musicien avant tout, il jouait en virtuose de plusieurs instruments, variant selon l’occasion le style et les effets, passant des œuvres les plus élaborées au chant populaire accompagné de guitare dans une libre improvisation.
Noël Devaulx — La Dame de Murcie -
Chanter ne peut guère valoir Si au-dedans du cœur ne se lève le chant ; Ni le chant ne peut du cœur s'élever Si n'y réside l'amour pur.
Bernard, de Ventadour -
Il suffit de chanter un chant de paix avec grimace et gesticulation pour qu'il devienne un chant de guerre.
Jean Giraudoux — La guerre de Troie n'aura pas lieu, II, 4, Pâris , Grasset -
Ce serait une erreur de croire que ces choses Finiront par des chants et des apothéoses […].
Victor Hugo — Les Châtiments, l'Expiation, VII, 10 -
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallarmé — Poésies, Brise marine -
La poésie c'est le chant intérieur.
François René de Chateaubriand -
Pas de plus ample chant que le chant qui finit. Pas de plus douce main que la main qui s'enfuit.
Pierre Jean Jouve — Diadème, Mercure de France