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Billet

Variantes Singulier Pluriel
Masculin billet billets

Définitions de « billet »

Trésor de la Langue Française informatisé

BILLET, subst. masc.

I.− Message bref.
A.− Message bref, adressé à une personne, réduit à l'essentiel dans son contenu comme dans sa forme. Court billet; billet anonyme :
1. Les petits billets de ces dames du grand siècle et du siècle dernier trouvaient moyen d'être à la fois sans beaucoup d'orthographe et du français le plus excellent. Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe littér. sous l'Empire,t. 2, 1860, p. 30.
1. [Dans le domaine des sentiments, en partic. du sentiment de l'amour] Billet doux, billet galant, billet d'amour :
2. Il faut que tu lui écrives un petit mot d'encouragement... C'est une fameuse belle femme encore, et qu'on ne saurait trop soigner par billets doux quand on approche de seize ans. Les dames sont toujours sensibles à ces attentions, et les récompensent. Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 370.
Proverbe (vieilli). Le bon billet qu'a La Châtre. Promesse trompeuse (allusion à l'infidélité de Ninon de Lenclos qui s'était engagée à rester fidèle au marquis de La Châtre) (cf. Theuriet, Le Mariage de Gérard, 1875, p. 143).
P. méton. ou métaph., lang. poét. Ce billet doux [le papillon] plié en deux cherche une adresse de fleur (Renard, Histoires naturelles,1896, p. 156):
3. Que ton parfum est doux, ô suave caresse! Ô bonheur encor chaste et déjà plein d'ivresse! Oh! ces regards tout pleins de billets doux, ces pieds Qui se cherchent tout bas, vainement épiés! Banville, Les Cariatides,Les Baisers de pierre, 1842, p. 48.
4. ... Le jaloux n'est plus, dans sa haine, Rien (...) qu'un billet d'amour (...) aigri. G. Nouveau, Valentines,1886, p. 92.
2. [Dans le domaine des relations soc.] Billet de part (vx), de faire-part. Avis généralement imprimé annonçant un événement familial, tel que mariage, naissance, décès, etc. Synon. du plus usuel faire-part :
5. Si un homme de l'houmeau t'arrive pour faire faire son billet de mariage, et que tu le lui imprimes sans un amour avec des guirlandes, il ne se croira point marié, et te le rapportera s'il n'y voit qu'un M., comme chez tes Messieurs Didot, qui sont la gloire de la typographie, mais dont les inventions ne seront pas adoptées avant cent ans dans les provinces. Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 16.
P. ext., vieilli. Missive brève annonçant une nouvelle :
6. Pour nous (...) l'empire existe, et, sans attendre le proverbe du sénatus-consulte et la comédie du plébiscite, nous envoyons ce billet de faire part à l'Europe : − La trahison du 2 décembre est accouchée de l'empire. La mère et l'enfant se portent mal. − Hugo, Napoléon le Petit,1852, p. 53.
3. Emplois spéc. Avis adressé à une personne.
a) ARMÉE. Billet de garde. Imprimé officiel par lequel un militaire de la garde nationale est tenu à aller prendre son service (cf. Reybaud, Jérôme Paturot, 1842, p. 163).
SYNT. Billet de mobilisation (Barrès, La Colline inspirée, 1913, p. 261); billet d'enrôlement (Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 491); billet d'évacuation (Barbusse, Le Feu, 1916, p. 288).
b) POSTES. Billet d'avis (Hugo, Correspondance,1873, p. 143).
B.− P. anal., JOURN. Courte chronique de journal, où le rédacteur, qui généralement signe de son nom, est censé s'adresser à une ou à plusieurs personnes sur un sujet d'actualité :
7. − Le billet de ce pauvre bougre a paru mardi dernier. Savez vous ce qu'il me reproche? Il me reproche d'intervenir sans mandat. Il me reproche de traiter avec arrogance les humbles serviteurs du savoir, sans lesquels, dit-il, comme si je ne le savais pas, nous serions, nous les chefs, des généraux sans troupes. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 183.
Rem. Attesté dans Voyenne 1967.
II.− Écrit généralement bref attestant un fait ou un droit.
Loc. fam. (ou triviale). Je vous en donne (fais, fiche, flanque, fous) mon billet. Je vous le certifie, je vous l'assure :
8. ... il y avait du monde à ton service funèbre! C'était pis qu'au convoi de Lafayette (...) j'étais bien fière d'être ta mère, je t'en donne mon billet! E. Augier, Le Mariage d'Olympe,1855, III, p. 226.
A.− ARMÉE
1. Billet de logement. Attestation donnant droit à un militaire en campagne d'aller loger chez un habitant désigné (cf. Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 1).
2. Tirer au billet. Tirer au sort (cf. infra C) :
9. ... Nicolas, en tirant à la milice, prit un billet blanc. Alors, au lieu de numéros, on tirait des billets, blancs ou noirs; les billets noirs étaient seuls pris. Quel bonheur! Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 82.
B.− DR. COMM. et FIN.
1. Écrit sous seing privé portant la reconnaissance d'une dette. Escompter, négocier, souscrire un billet :
10. Et le facteur ne monte plus. Sauf, parfois, à la fin du mois, quand les billets qu'on a souscrits chez le notaire tombent à échéance. Giono, Colline,1929, p. 16.
a) Billet simple. Contrat unilatéral devant être obligatoirement écrit et signé de la main du débiteur.
b) Billet à ordre. Écrit par lequel le souscripteur s'engage à payer à une autre personne, ou à son ordre, une certaine somme d'argent, soit à vue, soit à une époque déterminée. Billet (payable) au porteur, à domicile, à vue :
11. Un billet à ordre, une lettre de change, sont des obligations contractées de payer ou de faire payer une somme, soit dans un autre temps, soit dans un autre lieu. Le droit attaché à ce mandat (quoique sa valeur ne soit pas exigible à l'instant et au lieu où l'on est) lui donne néanmoins une valeur actuelle plus ou moins forte. Ainsi un effet de commerce de cent francs, payable à Paris dans deux mois, se négociera, ou, si l'on veut, se vendra pour le prix de 99 francs; une lettre de change de pareille somme, payable à Marseille au bout du même espace de temps, vaudra actuellement à Paris peut-être 98 francs. Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 299.
SYNT. Billet de change (vieilli). Promesse écrite de payer à échéance la valeur d'une lettre de change (cf. Destutt de Tracy, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, p. 373). Billet de commerce. ,,Billet constatant une obligation souscrite par quelqu'un au profit d'un autre`` (DG; cf. A. Daudet, Pages inédites de crit. dram., 1897, p. 69). Billets de complaisance. ,,Effets souscrits sans cause réelle et sans remise effective de valeur, dont l'unique but est de fournir au prétendu bénéficiaire un moyen de se procurer des fonds, en escomptant ce papier fictif`` (Barr. 1967). Synon. effet de complaisance (cf. Cap. 1936, Rob. et Léautaud, Amours, 1906, p. 241). Billet en blanc. Billet ,,que l'on fait au profit d'une personne dont le nom est laissé en blanc, et qu'on peut remplir d'un nom quelconque`` (Bach.-Dez. 1882; cf. Balzac, Correspondance, 1845, p. 675).
2. Billet de banque
a) Vx. Billet émis par une banque qui était tenue à l'origine de rembourser en espèces, à vue et au porteur la somme inscrite sur le billet (cours légal) :
12. De 1798 à 1814, l'Angleterre avait exporté tout son or monnayé, et n'avait jamais été plus riche. Ses billets de banque lui tenaient lieu de monnaie. Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 177.
13. Il y avait eu des mois d'agiotage, dont le souvenir est resté légendaire, où des fortunes s'édifiaient en un jour. Tout à coup, l'échafaudage de Law vacilla. Il reposait sur la Compagnie des Indes, communément appelée Mississipi, dont les actions servaient à garantir les billets de la banque de Law, devenue banque de l'état. La baisse des actions entraîna donc celle des billets puis, la baisse de ceux-ci précipitant la baisse de celles-là, ce fut un effondrement. Bainville, Histoire de France,t. 1, 1924, p. 273.
b) Mod., en France. Billet émis exclusivement par la Banque de France et circulant comme papier-monnaie (cours forcé). Billet de mille francs (dix francs), cinq mille (cinquante francs)... :
14. ... le crédit? Extérieurement, celui-ci apparaît comme quelque chose de fort artificiel : il se ramène à l'inscription de chiffres dans les livres d'une banque et d'un commerçant. De même, l'émission de billets semble n'être qu'une tâche d'imprimeur; on peut même se demander par quel sortilège ces vignettes ont de la valeur. F. Baudhuin, Crédit et banque,1945, p. 9.
Pop., absol. Un billet, pour un billet de mille (anciens francs). Cinq cents billets de perles sur le ventre (Saint-Exupéry, Courrier Sud,1928, p. 47).
C.− JEUX. Billet de loterie, de tombola. Petit papier imprimé, portant d'ordinaire un numéro, et attestant le droit de bénéficier d'un tirage au sort. Billet gagnant, billet perdant, bon, mauvais billet :
15. Il y avait aussi, formant des carnets à souche, des billets de tombola au profit de la caisse des écoles. Le billet coûtait un franc, le carnet entier vingt-cinq. La plupart des billets avaient été vendus un à un et les souches portaient les noms de gens du quartier. Simenon, Les Vacances de Maigret,1948, p. 129.
Au fig.
P. allus. au billet blanc, qui est un billet perdant :
16. Le monde des rêves n'est jamais qu'une urne de loterie, où se trouvent, pêle-mêle, d'innombrables billets blancs et des lots sans valeur. On devient soi-même un rêve et un billet blanc lorsqu'on s'occupe sérieusement de ces fantômes. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 159.
P. allus. au tirage au sort :
17. L'univers est un tirage au sort d'un nombre infini de billets, mais où tous les billets sortent. Quand le bon billet sortira, ce ne sera pas un coup de providence, il fallait qu'il sortît. Renan, Dialogues philos.,1876, p. 70.
D.− POL., vieilli. Billet de vote. Synon. mod. bulletin de vote.Billet blanc, billet nul (cf. Courier, Pamphlets pol., Avertissement du libraire, 1823, p. 195 et G. Sand, Lélia, 1839, p. 417).
E.− RELIG., vieilli. Billet de confession. Attestation par laquelle un prêtre reconnaît avoir entendu une personne en confession :
18. Croyez-moi, il est bien plus simple de faire comme tout le monde : on achète un billet de confession, on entend une messe, et quand on a payé les frais de la cérémonie, on n'y pense plus. Ménard, Rêveries d'un païen mystique,1876, p. 181.
F.− TRANSP. Ticket attestant qu'un voyageur s'est acquitté des droits lui permettant d'effectuer un certain parcours. Billet d'autobus, d'avion, de chemin de fer; billet circulaire; billet de congés payés; prendre son billet.
G.− SPECTACLES. Ticket donnant un droit d'entrée dans une salle de spectacles. Billet de concert, de théâtre; billet de parterre.
SYNT. Billet d'auteur (cf. auteur II C 1). Billet de faveur. Billet gratuit ou à prix réduit (cf. Balzac, Les Illusions perdues, 1843, p. 434). Billet de service, ,,Billet d'entrée que les directeurs de théâtre donnent aux artistes dont le nom figure sur l'affiche du jour`` (Lar. 19e; cf. Balzac, César Birotteau, 1837, p. 246).
Loc. fig., pop. Prendre un billet de parterre. Tomber :
19. Le bruit de la chute d'un corps lourd, tombé sur le carreau de la salle à manger, retentit dans le vaste espace de l'escalier. − Ah! Mon Dieu! cria la Cibot, qué qu'il arrive? Il me semble que c'est monsieur qui vient de prendre un billet de parterre!... Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 157.
Rem. Attesté dans Lar. 19e, Lar. encyclop., Quillet 1965.
PRONONC. : [bijε]. Enq. : /bije, (D)/.
ÉTYMOL. ET HIST. − [1457 sans réf. dans Bl.-W.5]; 1. 1459 « courte lettre, court avis » (Arch. hospitalieres de Béthune, 66 H. Loriquet dans Delb., Notes [ms. déposé à la Sorbonne] : Plusieurs ouvraiges qui lui demourerent comme derrain rabaisseur et a candelle alumee, comme il est plus a plain declairiet en ung billet sur ce fait); 1674 « courte lettre, missive » (Racine, Iphigénie, I, 1, vers 132 : Rends-lui ce billet que je viens de tracer); 1680 billet galand, billet doux, billet amoureux (Rich.); 1680 « avis écrit ou imprimé » billet d'enterrement (Id.); 2. a) 1680 « petit écrit, petit imprimé donnant accès quelque part » billet pour entrer à la Comédie (Id.); b) 1680 billet de blanque « de loterie » (Id.); 3. 1680 billet « promesse écrite de payer une certaine somme » (Rich.); 1694 billet d'Espargne, billet de change, billet payable au porteur, négocier un billet (Ac.); [1574 Cheverny, les Mémoires d'Estat de messire Philippes Hurault 1567-99, Paris, signalé par le Lar. Lang. fr., semble ne contenir que le syntagme lettre de banque, p. 36]; 1716 billet de banque (Lettres patentes du 2 mai 1716, créant la Banque de Law, art. 3 d'apr. Brunot t. 6, p. 154 : Les « Billets de la Banque » seront faits sur la forme dont les modelles seront annexez a nos Présentes Lettres); 4. 1690 « papier reconnaissant ou attestant qqc. » billet de santé (Fur.). Forme masc. créée à partir de l'a. fr. billette (EWFS2; DEI; Cor.; Dauzat 1968; Bl.-W.5; FEW t. 1, p. 614a) subst. fém. (1389 « lettre, sauf-conduit » Arch. K 53B, pièce 83 dans Gdf. : Devoient et estoient tenuz de prendre sauf conduiz et billetes) altération de l'a. fr. bullette (bulletin1*), d'apr. bille*. L'hyp. d'un empr. à l'ital. biglietto (Marty t. 1, p. 184) est à écarter, ce mot n'étant pas attesté avant la 2emoitié du xvies. (B. Davanzati dans Batt.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 4 342. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 430, b) 9 224; xxes. : a) 4 834, b) 4 275.
DÉR.
Billeton, subst. masc.,néol. Forme argotique de billet (sens II F). ,,Je vais pas perdre mon temps, j'en ai marre moi des manigances... puisque j'ai déjà mon billeton je vais toujours faire ma valise... Demain matin, je me trisserai au premier « dur », à sept heures trente`` (Céline, Mort à crédit,1936, p. 324). 1reattest. 1936 id.; dér. de billet, suff. -on1*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Darm. Vie 1932, p. 168. − Gottsch. Redens. 1930, p. 346, 446. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 60. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 189. − Kuhn 1931, passim.Wind 1928, p. 60, 155.

Wiktionnaire

Nom commun - français

billet \bi.jɛ\ masculin

  1. Petit écrit que l’on adresse à quelqu’un ; petite lettre missive dans laquelle on peut se dispenser des formules de compliments utilisées dans les lettres.
    • Écrire, recevoir un billet.
    • Un petit billet.
    • On jeta sur la scène un billet qui contenait des vers.
    • Billet doux : Billet d’amour, de galanterie.
  2. Écrits imprimés ou à la main, par lesquels on informe les particuliers ou le public de diverses choses.
    • Billet de mariage.
    • Billet de faire part. On dit plutôt
    • Lettre de faire part, ou elliptiquement
    • Faire part. Voyez « part ».
  3. Écrit, promesse par laquelle on s’oblige de payer une certaine somme.
    • Billet à ordre.
    • Billet payable au porteur ou billet au porteur.
    • Faire un billet.
    • Souscrire un billet pour telle somme.
    • Négocier, escompter, endosser, acquitter, payer, rembourser un billet.
    • On trouvera de l’argent sur son billet.
    • Les billets d’un tel sont bien discrédités sur la place.
    • Billet de banque, billet émis par une banque de circulation et qui a cours dans le public.
    • Billet de banque désigne le plus ordinairement un billet émis par une banque nationale et remboursable en espèces.
    • Billet de banque de mille francs, de cinq cents francs.
    • Billet de cent francs, de cinquante francs.
  4. Carte ou petit écrit qui donne entrée dans quelque lieu, à quelque spectacle, à quelque assemblée ou accès dans un train, etc.
    • On me délivre un billet de première classe, valable jusqu’à Bakou. Je descends sur le quai qui donne accès aux voitures. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Une étude récente a démontré que les chances de valider son billet de train dès la première introduction dans le composteur sont de 1 sur 200 000 […]. — (Pascal Fioretto, Petit dictionnaire énervé de nos vies de cons, Paris : Éditions de l'Opportun, 2011)
    • Comme il a pris son billet d'avion au dernier moment, ça lui aura coûté un bras, voire les deux, et ça lui fera les pieds. — (Julia London, Un parfait arrangement, traduit de l'anglais (USA) par Véronique Fourneaux, éd. J'ai Lu, 2017, chap. 9)
    • Billet de concert, de théâtre.
    • Billet à prix réduit.
    • Billet de faveur, d’auteur.
    • Billet de parterre.
    • Billet de fauteuils d’orchestre, de loge, de galerie.
  5. (Vieilli) Bulletin de vote.
    • Déposer les billets dans l’urne du scrutin.
    • Billet nul.
    • Billet blanc : Billet mis dans l’urne et sur lequel il n’y a rien d’écrit.
  6. Bulletins délivrés aux personnes qui prennent part à une loterie.
    • Billet de loterie.
    • Les numéros que porte un billet.
    • Placer des billets de loterie.
    • Le prix du billet est de trois francs.
    • Prendre un billet.
    • Billet gagnant.
  7. (Par ellipse) Billet de banque.
    • Dans un tiroir, il y avait trente billets de mille francs, trente, attachés, par paquets de dix, avec des faveurs roses, ainsi que des lettres d’amour… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
    • À mesure qu’augmentait les émissions de papier-monnaie, s’accentuait la dépréciation du mark, et de plus en plus les particuliers s’efforçaient, quand ils recevaient des billets, de les échanger aussitôt contre des marchandises. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Presses Universitaires de France, 1925 (réimpression de la 2e édition revue), page 93)
    • Maintenant, il subodorait, d’un groin irrité, le fafiot libérateur, le magique et fastueux billet de cinquante qui permettrait à la maisonnée de bouffer raisonnablement deux ou trois fois dans la semaine. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
    • Pour calculer le coût total de la sécurisation, il faut tenir compte des procédures et des appareils de détection des faux billets chez les commerçants ou leurs banques. — (Mostafa Hashem Sherif, Paiements électroniques sécurisés, PPUR presses polytechniques, 2007, page 32)
  8. (Par extension) Effet de commerce.
    • Il faudrait, en premier lieu, répandre parmi nous, par le perfectionnement des institutions de crédit, l’usage des billets, des promesses, des reconnaissances. — (Michel Gustave Partounau du Puynode, De la monnaie, du crédit et de l’impôt, 1853, page V)
  9. (Argot) (France) (Désuet) Somme de mille francs, avant 1960, de dix francs ensuite.
    • C’est alors qu’mon indic s’amène là haut et présente pour quarante billets de diams appartenant au bijoutier. On fait venir l’dit bijoutier. Il r’connaît ses diamants. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  10. (Internet) Note ou article publié dans un blogue ou un forum.
    • Ce modeste billet est un peu mon cri du cœur en ce début d’année. — (Luc Laliberté, Aux partisans de Donald Trump, Le journal de Québec, 15 janvier 2021)
    • Billet de blogue.


Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BILLET. n. m.
Petit écrit que l'on adresse à quelqu'un; petite lettre missive dans laquelle on peut se dispenser des formules de compliments usitées dans les lettres. Écrire un billet. Recevoir un billet. Un petit billet. On jeta sur la scène un billet qui contenait des vers. Billet doux, Billet d'amour, de galanterie. Il se dit également de Certains écrits imprimés, ou à la main, par lesquels on informe les particuliers ou le public de diverses choses. Billet de mariage. Billet de faire part. On dit plutôt Lettre de faire part, ou elliptiquement Faire part. Voyez PART. Il désigne également un Écrit, une promesse par laquelle on s'oblige de payer une certaine somme. Billet à ordre. Billet payable au porteur, ou Billet au porteur. Faire un billet. Souscrire un billet pour telle somme. Négocier, escompter, endosser, acquitter, payer, rembourser un billet. On trouvera de l'argent sur son billet. Les billets d'un tel sont bien discrédités sur la place. Billet de banque, Billet émis par une banque de circulation et qui a cours dans le public. Billet de banque désigne le plus ordinairement un Billet émis par la Banque de France et remboursable en espèces. Billet de banque de mille francs, de cinq cents francs. Billet de cent francs, de cinquante francs. Il se dit encore d'une Carte ou petit écrit qui donne entrée dans quelque lieu, à quelque spectacle, à quelque assemblée ou accès dans un train, etc. On n'entre pas sans billet. Où est votre billet? Montrer son billet. Billet de concert. Billet de théâtre. Billet à prix réduit. Billet de faveur. Billet d'auteur. Billet de parterre. Billet de fauteuils d'orchestre, de loge, de galerie. Billet de chemin de fer. Billet simple. Billet d'aller et retour. Billet de première classe, de seconde, etc. Il se dit en outre de Petits papiers qui servent pour donner les suffrages dans une élection ou les votes dans une assemblée délibérante. Déposer les billets dans l'urne du scrutin. Billet nul. Billet blanc, Billet mis dans l'urne et sur lequel il n'y a rien d'écrit. On dit plutôt aujourd'hui BULLETIN. Il se dit aussi des Bulletins délivrés aux personnes qui prennent part à une loterie. Billet de loterie. Les numéros que porte un billet. Placer des billets de loterie. Le prix du billet est de trois francs. Prendre un billet. Billet gagnant. En termes de Service militaire, Billet d'appel, Bulletin établi dans chaque compagnie par l'adjudant de service après l'appel du soir pour faire connaître le résultat de cet appel. Billet de logement, Écrit portant injonction à un habitant de loger un ou plusieurs soldats. Délivrer aux soldats des billets de logement. Billet de confession, Attestation par laquelle un prêtre certifie qu'il a entendu quelqu'un en confession. Billet d'hôpital, Pièce donnant à un soldat ou à un marin reconnu malade le droit d'entrée dans un hôpital militaire ou civil.

Littré (1872-1877)

BILLET (bi-llè, ll mouillées, et non bi-yè ; le t se lie : un billet amical, dites : un bi-llè-t amical ; au pluriel l's se lie : des billets amicaux, dites : des bi-llè-z amicaux ; billets rime avec traits, succès, jamais) s. m.
  • 1Missive, petite lettre qui n'a pas les formules usitées dans les lettres ordinaires. Madame, dois-je croire un billet de Maurice ? Corneille, Héracl. II, 6. J'ai trouvé ce billet enfermé dans son sein…, Racine, Baj. IV, 5. Mais quels malheurs dans ce billet tracés…, Racine, Iphig. I, 1. Il m'écrivit l'autre jour un fort joli billet, Sévigné, 614. Te voilà ravi d'écrire des billets à ta maîtresse, Hamilton, Gramm. 4. Il reçoit des billets d'invitation pour un dîner, Rousseau, Ém. II.

    Papier plié à la manière d'une lettre. On jeta sur la scène un billet qui contenait des vers.

    Billet doux, billet d'amour et de galanterie. L'un dans la main vous glisse un billet doux, L'autre à Passy vous propose une fête, Voltaire, Épît. 80. Billets de change étaient mes billets doux, Voltaire, Pauvre diable. On sait, pour lire un billet doux, Quel moyen prennent nos coquettes, Béranger, B. Maman.

  • 2Avis imprimé ou écrit. Billet de naissance. Billet de faire part ou billet de part, billet par lequel on fait part à ses parents et à ses amis d'une naissance, d'un mariage ou d'une mort.

    Faire courir le billet, s'est dit autrefois pour avertir les membres d'une corporation de se rassembler, ou pour informer les orfévres et les joailliers qu'un vol ayant été commis, ils eussent à arrêter ceux qui leur porteraient l'argenterie volée.

  • 3 Terme de commerce et de finance. Obligation souscrite par une personne au profit d'une autre personne ; écrit qui la constate.

    Divers papiers de crédit qui ont cours dans le public. Billet de banque, billet émis par une banque de circulation, et, plus spécialement, promesse de payer par une banque à vue et au porteur. Billet de change, promesse de fournir une lettre de change. Billet à ordre, billet payable à celui au profit de qui il est souscrit et de ceux à qui il aura été transmis successivement au moyen d'un simple endos. Billet au porteur, billet qu'on doit payer au porteur. Cet enfant de famille à qui nous prêtâmes l'année passée trois mille livres, et à qui je fis faire un billet de neuf par votre ordre…, Lesage, Turcaret, III, 9.

    Billet de l'épargne s'est dit anciennement d'une rescription payable sur le trésor royal qu'on appelait alors l'Épargne.

  • 4Carte qui donne le droit d'entrer dans un théâtre, dans un lieu public. Je ne puis disposer que de dix billets pour cette représentation.

    Petit morceau de papier ou de carton qu'on délivre à ceux qui prennent une place dans un chemin de fer.

  • 5Bulletin qui, portant un numéro, est délivré à toute personne qui met à une loterie.

    Bulletin, petit rouleau de papier qui sert à tirer au sort.

    Tirer au billet, choisir par le sort entre les noms de plusieurs personnes inscrits sur des billets. Que l'on tire au billet ceux que l'on doit élire, Boileau, Lutrin, I.

    Tirer au billet s'est dit autrefois quand, sévissant sur des militaires, on mettait leurs noms sur des billets et tirait au sort qui serait passé par les armes. Rosen fut pris avec d'autres en maraude et tira au billet, Saint-Simon, 116, 3.

  • 6Bulletin, petit papier sur lequel est écrit le suffrage dans une élection, le vote dans une assemblée délibérante.

    Billet blanc, billet sans nom mis dans l'urne d'un scrutin.

  • 7Billet de logement, écrit portant injonction à un habitant de loger un ou plusieurs soldats.

    Billet de garde, billet portant ordre d'un service militaire.

    Billet de confession, attestation par laquelle un prêtre certifie qu'il a entendu quelqu'un en confession.

    Billet de santé, certificat constatant que, dans le pays d'où vient un voyageur, il ne règne aucune épidémie.

    Dans la marine, écrit délivré aux marins, pour la solde ou la ration.

    Dans les eaux et forêts, billet d'afforestement, permis d'exploiter. Billet de contentement, déclaration de caution suffisante délivrée par le receveur des domaines.

    PROVERBE

    Ah ! le bon billet qu'a la Châtre ! Se dit pour exprimer qu'une promesse est sans valeur. Ce mot est fondé sur ce que le marquis de la Châtre, amant de Ninon de Lenclos, obligé de partir pour l'armée, avait exigé d'elle un billet où elle s'engageait à lui être fidèle. Ce fut elle-même qui, à la première infidélité qu'elle lui fit, prononça ces mots, qui depuis passèrent en proverbe.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

BILLET (en droit) est une promesse ou obligation sous signature privée, par laquelle on s’engage à faire ou payer quelque chose. Il faut pour en demander le payement en justice : 1°. qu’il soit contrôlé par un commis établi à cet effet : 2°. que l’écriture en soit reconnue par la partie qui l’a faite, ou vérifiée par experts, à l’exception des billets de change pour lesquels il n’est besoin ni de reconnoissance ni de contrôle. Voyez Change.

On appelle aussi billets, quantité d’autres petits actes faits sous signature privée, sans aucune formalité. (H)

Le mot billet se prend en différentes acceptions. Nous allons parcourir les principales.

Billet de Banque, voyez Banque.

Billets de Marchandises, exposition de différentes especes de marchandises, & de leur prix, dont le vendeur donne le détail à l’acheteur.

Billet de Cargaison ou connoissement, acte privé, que signe un maître de navire, en reconnoissant qu’il a reçu dans son bord les marchandises de quelqu’un, & s’obligeant de les remettre en bon état au lieu où elles sont destinées.

Il en est ordinairement de trois sortes. Le premier que garde le marchand ; le second, que l’on envoie au facteur à qui elles sont destinées ; & le troisieme, que retient le maître.

Billet de Vente : lorsqu’une personne a besoin d’une somme d’argent, elle met des marchandises entre les mains d’un prêteur, en gage de l’emprunt, en lui donnant ce billet, qui l’autorise à vendre les choses ainsi livrées, si la somme qu’elle emprunte n’est point acquittée avec les intérêts dans le tems prescrit.

Billets de Provisions, liberté accordée par le bureau de la douane aux marchands, pour leur permettre de se munir, sans payer certains droits, de choses dont ils ne peuvent se passer dans leurs voyages.

Billet de souffrance, privilége accordé par la doüane d’Angleterre à un marchand de trafiquer d’un port d’Angleterre à l’autre sans payer les droits.

Billet d’Entrée, détail de marchandises tant foraines qu’Angloises passées au bureau.

Outre les différentes especes de billets dont nous venons de faire mention, il y en a un si grand nombre d’autres, que l’énumération en seroit infinie.

Il y a plusieurs especes de billets dont les marchands, banquiers, & négocians se servent dans le commerce, lesquels operent divers effets.

Les uns sont causés pour valeur reçûe en lettres-de-change ; les autres portent promesses d’en fournir, d’autres sont conçûs pour argent prêté, & d’autres pour marchandises vendues : mais de ces diverses sortes de billets, il n’y en a que deux qui soient reputés billets de change, les autres n’étant regardés que comme de simples promesses, qui cependant peuvent être négociées, ainsi que les billets de change, pourvû qu’ils soient payables à ordre ou au porteur.

La premiere espece de billets de change, sont ceux qui sont causés pour valeur reçûe en lettres-de-change, c’est-à-dire lorsqu’un marchand ou banquier fournit à un autre négociant des lettres-de-change pour les lieux dans lesquels il a besoin d’argent ; & que pour la valeur de ces lettres, il donne son billet de payer pareille somme au tireur.

Cette premiere sorte de billet doit faire mention de celui sur qui les lettres ont été tirées, & de celui qui en aura payé la valeur, & si le payement a été fait en deniers ou marchandises ou autres effets, à peine de nullité ; c’est-à-dire que faute d’être conçûs en ces termes, ils ne sont plus regardés comme billets de change, mais seulement comme simples billets pour argent prêté, qui n’ont pas les mêmes priviléges, art. 27. & 28. de l’Ordon. de 1673.

La deuxieme espece de billets de change, sont ceux qui portent pour laquelle somme je promets fournir lettre-de-change sur une telle ville. Ils sont très-utiles dans le commerce, & doivent aussi faire mention du lieu où les lettres de-change doivent être tirées, si la valeur en a été reçûe, & de quelles personnes, à peine de nullité. Ceux au profit desquels sont faits ces billets de change, ou au profit desquels les ordres sont passés, peuvent contraindre les débiteurs à leur fournir les lettres-de-change, & au refus leur faire rendre l’argent qu’ils ont reçû, & leur faire payer ce qu’il leur en coûteroit pour avoir leur argent par lettres-de-change dans les lieux designés par leur billet.

Les billets que l’on nommoit autrefois billets en blanc, c’est-à-dire où l’on laissoit en blanc le nom de celui à qui ils devoient être payés pour être remplis toutes fois & quantes, & sous quel nom il plairoit à celui au profit duquel ils étoient faits, & dont la cause portoit simplement valeur reçûe sans exprimer la valeur, non-seulement ne sont plus en usage, mais sont absolument défendus ; car comme après avoir passé en plusieurs mains il n’étoit pas possible d’en découvrir l’origine, il étoit aisé de s’en servir pour un commerce usuraire.

On a tâché d’introduire dans le commerce d’autres billets, qui ne sont pas moins dangereux que les précédens pour couvrir l’usure ; ce sont les billets payables au porteur, sans faire mention ni de qui on a reçû la valeur, ni quelle sorte de valeur a été reçûe.

Les plus sûrs de tous les billets dans le commerce, sont ceux qui sont faits à une personne précise ou à son ordre, pourvû qu’ils portent ces mots essentiels, valeur reçûe d’un tel, & que la valeur y soit exprimée. En voici un modele conforme à l’ordonnance de 1673.

Je payerai au 20 du mois prochain au sieur Pierre Doré, marchand de cette ville, ou à son ordre, la somme de douze cents livres, valeur reçûe de lui en deniers comptans. Fait, &c.

Endosser un billet, c’est le souscrire ou se charger du payement. Un billet négocié, est celui qui a passé en main tierce au moyen de l’ordre qui a été mis au dos : tout billet payable au porteur, est aussi censé billet négocié. Faire courir un billet, c’est le négocier ou chercher à emprunter de l’argent par le moyen des agens de change ou autres personnes.

Sur les billets en général & la police actuelle du royaume à cet égard, voyez le Dictionnaire du commerce, tom. I. pag. 997 & suiv.

Les marchands Persans font leurs billets & promesses, en mettant leur sceau au bas & leur nom en haut. Les témoins attestent le sceau du contractant en y joignant le leur. Il n’y a qu’entre marchands que ces sortes de billets soient valables, quoique non faits en justice.

Billets de l’Epargne, sont d’anciens billets, mandemens ou rescriptions, dont le payement avoit été autrefois assigné sur l’épargne du roi ; mais qui ayant été supprimés au commencement du ministere de M. Colbert, sont devenus depuis surannés & de nulle valeur dans le commerce.

Billets, sont encore des especes de passe-ports que l’on prend aux portes & barrieres des villes où il y a barrage, lorsqu’on veut faire passer de bout des vins & des bestiaux à travers de ces villes. Voyez Passe-de-bout.

Billets Lombards, ce sont des billets d’une figure & d’un usage extraordinaire, dont on se sert en

        1. Italie & en Flandre, & qui depuis l’année 1716 se

sont aussi établis en France. Les billets lombards d’Italie, qui sont de parchemin coupé en angle aigu de la largeur d’un pouce ou environ par le haut, & finissant en pointe par le bas servent principalement lorsque des particuliers veulent prendre intérêt à l’armement d’un vaisseau chargé pour quelque voyage de long cours ; ce qui se pratique ainsi. Celui qui veut s’intéresser à la cargaison du navire, porte son argent à la caisse du marchand armateur, qui enregistre sur son livre de caisse, le nom du prêteur & la somme qu’il prête ; ensuite il écrit sur un morceau de parchemin, de la largeur de douze ou quinze lignes, & de sept ou huit pouces de longueur, le nom & la somme qu’il a enregistrée ; & coupant ce parchemin d’un angle à l’autre en ligne diagonale, il en garde une moitié pour son bureau, & délivre l’autre au prêteur pour le rapporter à la caisse au retour du vaisseau, & le confronter avec celui qui y est resté, avant que d’entrer en aucun payement, soit du prêt soit des profits. Ceux qui prêtent sur gages en Flandre font à peu près la même chose. Ils écrivent sur un pareil morceau de parchemin le nom de l’emprunteur & la somme qu’il a reçûe ; & l’ayant coupé en deux, ils en donnent la moitié à l’emprunteur, & cousent l’autre moitié sur les gages, afin de les lui remettre en rendant la somme stipulée.

Billets de la caisse des emprunts. Voyez Caisse des emprunts.

Billets de la banque royale. Il y a peu de différence pour l’usage entre le billets lombards d’Italie & les billets de la banque royale de France : mais il y en a quelqu’une pour la forme, ces derniers n’étant que de papier, & se coupant du haut en bas en deux parties égales ; ensorte néanmoins que la coupure reste dentelée : précaution sûre contre la friponnerie de ceux qui voudroient les contrefaire. D’ailleurs les moitiés de ces billets, qui demeurent aux bureaux de la banque sont reliées en des registres ; & au bas de chaque partie du billet qui se délivre au porteur, est l’empreinte d’une espece de sceau.

Billets de monnoie. Billets occasionnes par la refonte générale des monnoies ordonnée par Louis XIV. en Juin 1700, & qui n’ayant pû se faire assez promptement pour payer toutes les vieilles especes qu’on portoit aux hôtels des monnoies, les directeurs ou changeurs en donnerent leurs billets particuliers qui devinrent dettes de l’état ; & en 1703, il fut ordonné qu’ils porteroient intérêt à huit pour cent : mais ces papiers s’étant trop multipliés par le trafic usuraire qu’en firent les agioteurs, ils furent supprimés ou convertis en rentes sur la ville, ou tirés du commerce par d’autres voies.

Billets de l’état, sont des billets qui ont commencé presqu’en même tems que le regne de Louis XV. pour acquitter les dettes immenses contractées sous le regne précédent. Ces dettes qui montoient à plusieurs centaines de millions ayant été payées en partie par divers moyens, le roi les réduisit à un capital de 250 millions, qu’il se chargea de payer, & en fit, pour ainsi dire, ses billets aux intéressés. Ces nouveaux billets furent appellés billets de l’état ; par ce que le roi en fit sa dette, & qu’il promit de les payer sur les revenus de l’état ; au lieu qu’auparavant ce n’étoient que des billets de particuliers, quoique faits pour des sommes fournies pour les besoins de l’état. La plûpart de ces billets ont été depuis retirés, soit en taxes sur les gens d’affaire, soit en actions de la compagnie d’occident, soit en rentes viageres sur l’hôtel de ville de Paris, soit enfin par des loteries qui s’y tiroient tous les mois. Dictionnaire du commerce, tom. I. pag. 952, &c.

Billets de l’échiquier. Voyez Echiquier. (G)

* Billet de santé, (Hist. mod. & Police) c’est une attestation de santé accordée dans les tems contagieux, par un conseil qu’on institue alors sous le nom de conseil de santé. Ce billet contient le lieu d’où le porteur est parti, son nom, sa qualité, sa demeure, la date de son départ, l’état de santé de la ville, du bourg ou village d’où il vient, & la permission de le recevoir où il se présentera avec ce billet ; au bas duquel il aura pris certificat de tous les lieux où il aura dîné, soûpé & couché.

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Étymologie de « billet »

(1459) De l’ancien français billette (1389), altération de bullette, diminutif de bulle.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Angl. billet. Bien que le mot billet n'ait pas été rencontré dans des textes français anciens, cependant on doit penser qu'il existait en français dès le XVe siècle au moins ; car le prédicateur Menot, qui remplissait son latin de locutions françaises, dit : Et cum essem sic in pede crucis et sic desolatus, quod ego eram in fine billeti mei, DU CANGE, billetus ; à la fin de mon billet, ce que nous dirions : au bout de mon rouleau. Billet et billette (voy. ce mot) sont des diminutifs du bas-latin billa, rescrit, cédule (voy. BILL).

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Phonétique du mot « billet »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
billet bijɛ

Fréquence d'apparition du mot « billet » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « billet »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « billet »

  • Papillon, ce billet doux plié cherche une adresse de fleur.
    Jules Renard
  • Rien ne résiste au billet de banque. C'est un sésame et c'est aussi une arme.
    Yves Thériault — Les Vendeurs du temple
  • L'expérience a l'utilité d'un billet de loterie après le tirage.
    Madame d’Houdetot
  • Dans un monde bien fait, on devrait pouvoir échanger une femme de quarante ans contre deux de vingt, comme un billet de banque.
    Douglas Jerrold
  • Une femme galante est un billet en circulation qui a d'autant plus de valeur qu'on y lit plus de signatures.
    Arsène Houssaye
  • L'amour est une loterie : si on veut gagner, il faut prendre un billet.
    Alexander L. Keilland
  • Ce qui distingue un faux billet d'un billet vrai ne dépend que du faussaire.
    Peter Ustinov
  • Si je perdais ma bibliothèque, j'aurais toujours le métro et l'autobus. Un billet le matin, un billet le soir et je lirais les visages.
    Marcel Jouhandeau
  • La différence entre le peuple et le public, c'est que le public paye… Mais à l'usage, on s'aperçoit qu'un billet de théâtre est souvent moins coûteux qu'un bulletin de vote.
    Guy Bedos — Merci pour tout
  • Quand on demandait à Blaise Pascal sa carte d’identité, il sortait un billet de 500 francs.
    Steven Wright
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Traductions du mot « billet »

Langue Traduction
Anglais ticket
Espagnol billete
Italien biglietto
Allemand ticket
Portugais bilhete
Source : Google Translate API

Synonymes de « billet »

Source : synonymes de billet sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot billet au scrabble : 8 points

Billet

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