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Apothéose
Sommaire
- Définitions de « apothéose »
- Étymologie de « apothéose »
- Phonétique de « apothéose »
- Fréquence d'apparition du mot « apothéose » dans le journal Le Monde
- Citations contenant le mot « apothéose »
- Images d'illustration du mot « apothéose »
- Traductions du mot « apothéose »
- Synonymes de « apothéose »
- Combien de points fait le mot apothéose au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | apothéose | apothéoses |
Définitions de « apothéose »
Trésor de la Langue Française informatisé
APOTHÉOSE, subst. fém.
ANTIQ. CLASS. Acte de déification par lequel un personnage devient objet d'un culte officiel.Wiktionnaire
Nom commun - français
apothéose \a.pɔ.te.oz\ féminin
-
(Antiquité) Action de mettre au rang des dieux.
- L’apothéose d’Auguste.
-
(En particulier) Réception fabuleuse des anciens héros parmi les dieux.
- L’apothéose d’Hercule.
- L’apothéose d’Énée.
-
(Par hyperbole) Honneurs extraordinaires rendus à un homme mort ou vivant, que l’opinion générale et l’enthousiasme public élèvent au-dessus de l’humanité.
- En vérité, je vous le jure, […], quoique je détestasse ce meurtre, je n’aurais su dire si ce que je voyais était une apothéose ou un supplice. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
- Les funérailles religieuses du maréchal de Mac-Mahon ont eu le caractère d'une imposante et solennelle manifestation. Elles offraient un consolant contraste avec les apothéoses purement laïques dont Paris a été déshonoré, durant ces dernières années. — (A. de Montbrillant, Le Maréchal de Mac Mahon, Paris : éditions Saint-Raphaël/Neuville-sous-Montreuil : imprimerie Notre-Dame des Prés, 1894)
- Après chaque procès suivi d’exécutions, après chaque calamité publique réduite à coups d’impitoyables sacrifices et de mensonges de propagande, il lui faut des apothéoses. Nous avons décrit ces ovations des congrès, prolongées un quart d’heure entier. — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
-
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
— (Eugène Pottier, L’Internationale, 1871)
-
(Par extension) Dernière partie grandiose d’une œuvre, d’un spectacle, d’un film.
- Je connaissais l’appartement de mon camarade et, là, sous la pluie, je voyais, dans une apothéose sanglante, le petit meuble en bois de chêne, près de la cheminée, […]. — (Octave Mirbeau, La tête coupée)
- Afin de clore cette aventure en apothéose, les studios Warner ont choisi de produire deux films. — (Voilà People, « Harry Potter : bientôt la fin d’une aventure », octobre 2010)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Action de mettre au rang des dieux. L'apothéose d'Auguste. Les médailles qui représentent des apothéoses. Il se dit aussi de la Réception fabuleuse des anciens héros parmi les dieux. L'apothéose d'Hercule. L'apothéose d'Énée. Il se dit quelquefois, par exagération, des Honneurs extraordinaires rendus à un homme mort ou vivant, que l'opinion générale et l'enthousiasme public élèvent au-dessus de l'humanité. Le public lui a fait une apothéose. Il a eu le malheur de survivre à son apothéose.
Littré (1872-1877)
-
1Mise au rang des dieux ; réception parmi les dieux. On lui décerna l'apothéose. L'apothéose des empereurs romains.
Mais à parler sans fard de tant d'apothéoses
, Corneille, Poly. IV, 6. -
2 Par extension.
J'ai vu que le fils de Pépin, Redoutant son apothéose [la mort], Disait à l'évêque Turpin,
Béranger, Mort de Charlemagne. -
3Honneurs, éloges extraordinaires dispensés par l'opinion publique.
Les sages feront votre apothéose de votre vivant
, Voltaire, Lett. à Cath. 10.
SYNONYME
APOTHÉOSE, DÉIFICATION. Donner l'apothéose, c'est mettre au rang des dieux ; déifier, c'est transformer en dieu. On donnait l'apothéose aux héros et aux rois, aux empereurs, en les agrégeant aux êtres célestes ; c'était une divinité de plus. On déifie en attribuant un pouvoir divin, une nature divine à ce qui n'a rien de tel. Quand la crainte ou l'espérance déifiaient les objets naturels, elles n'en faisaient pas l'apothéose.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
APOTHÉOSE, s. f. (Hist. anc.) ou consécration ; du Grec ἀποθειν, diviniser ; elle est plus ancienne chez les Romains qu’Auguste, à qui l’on en attribue communément l’origine. M. l’Abbé Mongault a démontré que du tems de la République, on avoit institué en Grece & dans l’Asie mineure des fêtes & des jeux en l’honneur des Proconsuls Romains ; qu’on avoit même établi des sacrificateurs & des sacrifices, érigé des autels & bâti des temples, où on les honoroit comme des divinités. Ainsi les habitans de Catane en Sicile avoient consacré leur Gymnase à Marcellus ; & ceux de Chalcide associerent Titus Flaminius avec Hercule & Apollon dans la dédicace des deux principaux édifices de leur ville. Cet usage qui avoit commencé par la reconnoissance, dégénéra bien-tôt en flatterie, & les Romains l’adopterent pour leurs Empereurs. On éleva des temples à Auguste de son vivant, non dans Rome ni dans l’Italie, mais dans les provinces. Les honneurs de l’apothéose lui furent déferés après sa mort, & cela passa en coûtume pour ses successeurs. Voici les principales cérémonies qu’on y observoit.
Si-tôt que l’Empereur étoit mort, toute la ville prenoit le deuil. On ensevelissoit le corps du Prince à la maniere ordinaire, cependant avec beaucoup de pompe ; & l’on mettoit dans le vestibule du palais sur un lit d’ivoire couvert d’étoffes d’or, une figure de cire, qui représentoit parfaitement le défunt, avec un air pâle, comme s’il étoit encore malade. Le Sénat en robe de deuil restoit rangé au côté gauche du lit, pendant une grande partie du jour ; & au côté droit étoient les femmes & les filles de qualité avec de grandes robes blanches, sans colliers ni bracelets. On gardoit le même ordre sept jours de suite, pendant lesquels les Medecins s’approchoient du lit de tems en tems, & trouvoient toûjours que le malade baissoit, jusqu’à ce qu’enfin ils prononçoient qu’il étoit mort. Alors les Chevaliers Romains les plus distingués avec les plus jeunes Sénateurs le portoient sur leurs épaules par la rue qu’on nommoit sacrée jusqu’à l’ancien marché, où se trouvoit une estrade de bois peint. Sur cette estrade étoit construit un péristyle enrichi d’ivoire & d’or, sons lequel on avoit préparé un lit d’étoffes fort riches, où l’on plaçoit la figure de cire. Le nouvel Empereur, les Magistrats s’asseyoient dans la place, & les Dames sous des portiques, tandis que deux chœurs de musique chantoient les loüanges du mort ; & après que son successeur en avoit prononcé l’éloge, on transportoit le corps hors de la ville dans le champ de Mars, où se trouvoit un bucher tout dressé. C’étoit une charpente quarrée en forme de pavillon, de quatre ou cinq étages, qui alloient toûjours en diminuant comme une pyramide. Le dedans étoit rempli de matieres combustibles, & le dehors revêtu de draps d’or, de compartimens d’ivoire, & de riches peintures. Chaque étage formoit un portique soûtenu par des colonnes ; & sur le faîte de l’édifice on plaçoit assez ordinairement une représentation du char doré, dont se servoit l’Empereur défunt. Ceux qui portoient le lit de parade le remettoient entre les mains des Pontifes, & ceux-ci le plaçoient sur le second étage du bucher. On faisoit ensuite des courses de chevaux & de chars. Le nouvel Empereur une torche à la main, alloit mettre le feu au bucher, & les principaux Magistrats l’y mettant aussi de tous côtés, la flamme pénétroit promptement jusqu’au sommet, & en chassoit un aigle où un paon, qui s’envolant dans les airs, alloit selon le peuple porter au ciel l’ame du feu Empereur ou de la feue Impératrice, qui dès-lors avoient leur culte & leurs autels comme les autres dieux.
On accorda aussi l’apothéose aux favoris des Princes, à leurs maîtresses, &c. mais en général on ne déféroit cet honneur en Grece, que sur la réponse d’un oracle ; & à Rome, que par un decret du Sénat.
Les anciens Grecs déifierent ainsi les Princes, les Héros, les inventeurs des arts ; & nous lisons dans Eusebe, Tertullien & S. Chrysostome, que sur le bruit des miracles de Jesus-Christ, Tibere proposa au Sénat de Rome de le mettre au nombre des dieux ; mais que cette proposition fut rejettée, parce qu’il étoit contraire aux lois d’introduire dans Rome le culte des dieux étrangers : c’est ainsi qu’ils nommoient les divinités de tous les peuples, à l’exception de celles des Grecs, qu’ils ne traitoient point de barbares.
Le grand nombre de personnes auxquelles on accordoit les honneurs de l’apothéose avilit cette cérémonie, & même d’assez bonne-heure. Dans Juvenal, Atlas fatigué de tant de nouveaux dieux, dont on grossissoit le nombre des anciens, gémit & déclare qu’il est prêt d’être écrasé sous le poids des cieux : & l’empereur Vespasien naturellement railleur, quoiqu’à l’extrémité, dit en plaisantant à ceux qui l’environnoient, je sens que je commence à devenir dieu, faisant allusion à l’apothéose qu’on alloit bien-tôt lui décerner. (G)
Étymologie de « apothéose »
Ἀποθώσις, de ἀπὸ, et θεὸς, Dieu (voy. DIEU).
- Du latin apotheosis (« déification ») issu du grec ancien ἀποθέωσις, apotheosis (« id. »), dérivé de θεός, theós (« dieu »).
Phonétique du mot « apothéose »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
apothéose | apɔteɔs |
Fréquence d'apparition du mot « apothéose » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Citations contenant le mot « apothéose »
-
La contemplation serait l'action à sa limite, l'apothéose de l'action. L'action par excellence. Tout le reste n'est qu'acheminement.
Claire de Lamirande — Le grand élixir -
Le propre des apothéoses est, hélas, de déboucher sur le déclin.
Roger Martin — Patron de droit divin -
Ce serait une erreur de croire que ces choses Finiront par des chants et des apothéoses […].
Victor Hugo — Les Châtiments, l'Expiation, VII, 10 -
Le génie est fait pour éclater dans une apothéose fertile ou destructive, qui se nichera un jour dans un tome poussiéreux d'une encyclopédie quelconque.
Guy Maheux — Guillaume D. -
La lecture est l'apothéose de l'écriture.
Alberto Manguel — Une Histoire de la lecture -
La danse, n'est-elle pas la marche dans son apothéose ; marche noble, dépouillée d'un but utilitaire, et libre comme un jeu d'enfant ?
Anne Hébert — Le Torrent -
La vieillesse qui est une déchéance pour les êtres ordinaires est, pour les hommes de génie, une apothéose.
Anatole France — Vie en fleur -
Le propre des apothéoses est, hélas, de déboucher sur le déclin.
De Roger Martin / Patron de droit divin -
Ce serait une erreur de croire que ces choses Finiront par des chants et des apothéoses […].
Victor Hugo — Les Châtiments, l'Expiation, VII, 10 -
La vieillesse qui est une déchéance pour les êtres ordinaires est, pour les hommes de génie, une apothéose.
De Anatole France / Vie en fleur
Images d'illustration du mot « apothéose »
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Photo de Eric Cook via Unsplash
Traductions du mot « apothéose »
Langue | Traduction |
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Anglais | apotheosis |
Espagnol | apoteosis |
Italien | apoteosi |
Allemand | apotheose |
Chinois | 神化 |
Arabe | تأليه |
Portugais | apoteose |
Russe | апофеоз |
Japonais | 神格化 |
Basque | apoteosia |
Corse | apoteosi |
Synonymes de « apothéose »
- apogée
- triomphe
- glorification
- divinisation
- gloire
- déification
- summum
- immortalité
- comble
- consécration
- faîte
- éloge
Combien de points fait le mot apothéose au Scrabble ?
Nombre de points du mot apothéose au scrabble : 13 points