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Agio

Variantes Singulier Pluriel
Masculin agio agios

Définitions de « agio »

Trésor de la Langue Française informatisé

AGIO1, subst. masc.

A.− Vieux
1. ,,Différence entre la valeur nominale et la valeur réelle des monnaies, entre l'argent courant et le papier de banque, entre l'argent du pays et l'argent d'une nation étrangère.`` (Comm. t. 1 1837) :
1. La monnaie restée en circulation doit donc, lorsqu'elle est échangée contre la monnaie de banque, c'est-à-dire, contre des inscriptions à la banque, perdre en proportion de la dégradation qu'elle a éprouvée. De là l'agio, ou la différence de valeur qui s'établissait à Amsterdam, par exemple, entre l'argent de banque et l'argent courant. Ce dernier, échangé contre de l'argent de banque, perdait communément 3 à 4 pour cent. J.-B. Say, Traité d'économie politique,1832, p. 304.
2. P. ext.
a) Sorte de prime exigée à chaque renouvellement d'effets en sus de l'intérêt et des droits de courtage.
b) Bénéfice réalisé par les spéculateurs sur le change de la monnaie ou plus généralement toutes transactions monétaires. S'enrichir par l'agio (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e) :
2. Lorsque cette différence (entre les valeurs monétaires) est assez considérable pour qu'il soit possible de réaliser des bénéfices par le change de ces diverses espèces, les spéculateurs achètent pour opérer ce change, et l'agio compose leur gain. Comm.t. 11837.
B.− Moderne
1. BANQUE (cf. supra A 2 a).Conditions d'escompte ou retenues faites au client lors d'une opération bancaire et comprenant l'intérêt, la commission et le change. Frais d'agio :
3. Le banquier Mallet, auquel on demandait pourquoi les banquiers ne faisaient plus d'emprunts, répondait : « parce que les bénéfices qu'un banquier pouvait faire dans un emprunt étaient maintenant mangés par l'arrosage de la presse. » L'intérêt de l'argent prêté par un banquier, avec l'agio, la commission, revient à 12 pour cent. Voilà de ces choses qu'il serait pour tout le monde de la plus grande utilité de savoir et que personne ne dit ou n'imprime et que très peu de gens savent! E. et J. de Goncourt, Journal,sept. 1891, pp. 140-141.
4. richard. − Ils nous ont payé 47.000 francs sur la facture. La différence est couverte par une traite à 30 jours de fin de mois. fanny. − Vous l'avez mise en banque? richard. − Non, madame, je vais la mettre en banque cinq ou six jours avant l'échéance pour éviter des frais d'agio ou d'escompte. M. Pagnol, Fanny,1932, III, 1, p. 170.
5. L'escompte est une cession de créance. Le banquier verse au porteur d'un effet de commerce non échu le montant de cet effet, sous déduction d'un agio, et contre remise du titre endossé en toute propriété. R. Provence, Banque,Paris, Dunod, 1960, p. 133.
Rem. Agio s'emploie aussi pour désigner seulement l'une de ces trois retenues (cf. ex. 3 et 5).
2. BOURSE (cf. supra A 2 b).Spéculation malhonnête sur la hausse et la baisse des effets publics. Synon. agiotage, usure (cf. agiotage 3 et agioteur A 2) :
6. Le germe de cette dernière opinion est dans une idée fausse sur la société : idée, au reste, qui devoit naître dans un siècle d'agio, et chez des esprits que la cupidité a dirigés tous vers les spéculations mercantiles. L.-G.-A. de Bonald, Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre social,1800, p. 50.
7. Nucingen se trouvait encore des actions dans je ne sais quelles mines de plomb argentifère, dans des mines de houille et dans deux canaux, actions bénéficiaires accordées pour la mise en scène de ces quatre entreprises en pleine activité, supérieurement montées et en faveur, au moyen du dividende pris sur le capital. Nucingen pouvait compter sur un agio si les actions montaient, mais le baron le négligea dans ses calculs, il le laissait à fleur d'eau, sur la place, afin d'attirer les poissons! H. de Balzac, La Maison Nucingen,t. 5, 1838, p. 641.
8. À quoi bon donner trente ans de sa vie, pour gagner un pauvre million, lorsque, en une heure, par une simple opération de bourse, on peut le mettre dans sa poche? dès lors, il s'était désintéressé peu à peu de sa maison qui marchait par la force acquise; il ne vivait plus que dans l'espoir d'un coup d'agio triomphant; et, comme la déveine était venue, persistante, il engloutissait là tous les bénéfices de son commerce. À cette fièvre, le pis est qu'on se dégoûte du gain légitime, qu'on finit même par perdre la notion exacte de l'argent. Et la ruine était fatalement au bout, si les ateliers de Lyon rapportaient deux cent mille francs, lorsque le jeu en emportait trois cent mille. É. Zola, L'Argent,1891, pp. 108-109.
9. « Eh bien, où est le mal, après tout? depuis quand est-il défendu à un marchand de faire provision d'une denrée quelconque et de ne la revendre que lorsqu'elle atteint son plus haut cours? que reprochez-vous, en définitive, à ces millionnaires? d'avoir joué? ce n'est pas un crime. D'avoir gagné? c'est une chance. Avec vous, que deviendrait la liberté du commerce?... » Et ainsi de suite. Je n'ai rien à répondre, si ce n'est que, de tous les agios, celui qui se fait sur la nourriture des pauvres est le plus abominable, et qu'il est odieux de voir un individu enrichi par la misère de tous. F. Coppée, La Bonne souffrance,1898, p. 46.
10. Terrasson, vieux ministre fameux par ses coups de bourse, autorisait toutes les espérances des financiers et faisait présager une période de grandes affaires. Bientôt se gonfleraient du lait de la richesse ces trois mamelles des nations modernes : l'accaparement, l'agio et la spéculation frauduleuse. A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 357.
Le Temple de l'agio ou de l'agiotage. Périphrase péjorative pour désigner la Bourse :
11. Pour me rapprocher du centre de ce mouvement aléatoire, j'allais chaque matin déjeuner chez Tortoni, et à l'heure de la Bourse, j'entrais dans l'un des cafés voisins du temple de l'agio. C'était ainsi que je parvenais à me mettre en communication plus fréquente avec mon agent de change, et à lui faire passer quelques renseignements. Quant au reste, je me trouvais entièrement à sa merci. L. Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 402.
C.− DR. MAR. Agio d'assurance. Prime d'assurance variable selon le moment et le lieu :
12. Dans les ports de mer, on se sert du terme agio d'assurance pour dire prime ou coût de l'assurance. L'agio varie dans toutes les places, et suit les hasards du commerce. Il est plus fort ou plus faible, suivant le plus ou moins d'argent et le plus ou moins de négociations de papiers. St-Edme, t. 1,1824.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aʒjo]. 2. Forme graph. − Ac. 1798 : ,,On écrit aussi agiot``; Land. 1834 : ,,Agio et non pas Agiot, ainsi que quelques-uns le veulent``.
Étymol. ET HIST. − 1679 fin. « bénéfice réalisé sur la différence entre la valeur nominale et la valeur réelle des monnaies » (Savary, Parf. Nég., II, 154 ds Boulan 1934, p. 19 : jusques à deux et demy pour cent d'agio); synon. de bénéfice (Kuhn 1931, p. 117). Empr. à l'ital. aggio (agio en a. ital. Batt. t. 1 1961) terme de banque, attesté dep. 1350-1530 (Lettere e istruzioni dei Dieci di Balia 2-59, ibid. : Se li facessimo dare [i denari] in Vinegia o in Bologna, messer Otto abbia a pagare i cambi e gli aggi alle sue spese). L'ital. aggio est prob. formé de l'ital. agio « aise », hyp. avancée par DIEZ5, Scheler 1888, DG, Bl.-W.5, et avec réserve par Batt., Migl.-Duro 1965, Devoto, Avviamento alla etimol. ital. s.v., et Devoto-Oli, Vocab. illustr. della lingua ital., 1967. L'ital. agio plus anciennement asio peut avoir été emprunté lui-même soit à l'a. prov. aize « aise, plaisir » attesté dep. le mil. xiies. (Giraud le Roux, A la mia fe ds Rayn.) hyp. avancée par Migl.-Duro 1965, Devoto, op. cit., Devoto-Oli, op. cit., soit à l'a. fr. aise (aise*) au sens de « bien-être [résultant de la bonne marche des affaires] » de là sans doute, p. méton. « bénéfice » hyp. retenue par Batt., soit au lat. médiév. aisium terme de dr. féod. (tiré de l'a. fr. aise au sens de « terrain vague adjacent aux champs »), signifiant « droit d'usage sur les biens communaux », d'où p. méton. « bénéfice supplémentaire » (cf. Du Cange s.v. aisantia; Nierm. t. 1 1954-58 s.v. aisia, aisamentum). Le sens se serait ensuite appliqué dans la lang. de la banque, au bénéfice d'une opération commerciale. La forme agiot (Ac. 1718) est explicable soit d'apr. les dér. agioter, agiotage avec l'intercalation d'un -t- euphonique (Littré), soit par assimilation à la finale fr. -ot (Brunot t. 6, pp. 168-169).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 31.
BBG. − Banque 1963. − Bar 1960. − Barr. 1967. − Baudhuin 1968. − Bél. 1957. − Blanche 1857. − Boiss.8. − Cap. 1936. − Comm. t. 1 1837. − Dub. Pol. 1962, p. 88. − Dup. 1961. − Kuhn 1931, p. 18, 117, 218, 222, 232. − Lar. comm. 1930. − Lemeunier 1969. − Prév. 1755. − Réau-Rond. 1951. − Romeuf t. 1 1956. − St-Edme t. 1 1824. − Suavet 1963.

AGIO2, AGIAU, subst. masc.

A.− Agios ou agiaux. Colifichets, affiquets, parure. Les agiaux de la mariée de village :
1. La planche II [de l'album de Villard] (...) est accompagnée de cette légende : Ci poies vos trover les agies des XII apostres assis. M. Lassus a traduit : « La figure des douze Apôtres. » Le glossaire, au mot agies, donne : « Attitude, disposition, représentation. » Il ajoute qu'ordinairement agies signifie aisances. Je regrette qu'aucun texte n'appuie cette dernière interprétation, qui ne me paraît fondée que sur la ressemblance du mot français avec l'italien agio (...) M. Littré a bien voulu me communiquer quelques textes (...) qui donnent (...) le mot agiaux ou agios, avec le sens de parure, ornements, affiquets. Ménage remarque qu'à Paris on dit les agios de la mariée de village, c'est-à-dire sa parure. Le dictionnaire de Trévoux donne la même locution (...) Agies est bien évidemment l'agios de Ménage : il faut donc interpréter : le costume, ou, comme on dirait aujourd'hui dans nos ateliers : l'ajustement des douze apôtres. P. Mérimée, Étude sur les arts au Moyen Âge,1870, pp. 368-369.
2. Affiquets (...) Agios. I' faut qu'a s' pay' des tas d'agios Pour se coller su' la caf'tière Su' les estomm' et su' l' darrière; ... (Blédort.) Bruant1901.
Rem. Noté comme fam. et inus. ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill., vieilli et peu us. auj. ds Littré; sans notation styl. partic. ds DG.
B.− P. ext. Discours, façons, prétentions, manières. ,,Voilà bien des agios. Faut-il faire tant d'agios?`` (La Châtret. 11865).
Rem. La Châtre t. 1 1865 précise que, au sens actuel de façons, discours, agio ,,n'est plus qu'un terme d'emphase``, tandis que J.-F. Michel, Dict. des expressions vicieuses usitées dans un grand nombre de départemens, et notamment dans la ci-devant province de Lorraine, 1807, p. 3, signale que la loc. faire des agios, n'est pas fr.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aʒjo]. Passy 1914 donne également la possibilité d'une prononc. avec [ɔ] ouvert : -jɔ. 2. Forme graph. − L'ensemble des dict. des xixes. et xxes. écrit : agiau; Besch. 1845 : agiau ou plutôt agio; DG, s.v. agio : ,,Le mot a été écrit aussi agiau``; Quillet 1934 : agiaux ou agios subst. masc. (colifichets).
Étymol. ET HIST. I.− 2emoitié xiiies. agiez, masc. plur. « ornements de toilette, colifichets » (J. de Meung, Testament, ms. Corsini, fo160 b ds Gdf. : Pour Dieu de trop mirer leur agiez [des femmes] [nous gardons] Qui plus poingnent et percent que ne font hericons); id. agiés, masc. plur. « ornements » (Villard de Honnecourt, Album, pl. 2, éd. Lassus ibid. : Ci poés vos trover les agiés des douze apostres assis); 1562 agios, masc. plur. (graphie constante au xvies.) « menus objets; (iron.) reliques » (Calvin, Serm. sur le Deuteronome, 46, éd. Baum et Cunitz, XXVI, 441 ds Hug. : Ils ont pensé qu'en prononçant ces mots, ils faisoyent une conjuration, que cela estoit comme sont ces Agnus Dei en la Papauté, et ces autres agios qu'ils pendent à leur col), qualifié de vieux lang. par Ac. Compl. 1842 II.− xves. agios, masc. plur. « manière cérémonieuse d'agir, de parler » (A. Greban, Mist. de la Passion, 3842 ds Gdf. Compl. : Sus, frappez ens ligierement, Faut il faire tant d'agios?); agios, masc. plur. « (cont. relig.) cérémonies, pratiques extérieures du culte » (Calvin, loc. cit., 22, éd. citée, XXVI, 143 ds Hug. : Au lieu que les Papistes regardent les parois de leurs temples, et puis qu'ils extravaguent apres toutes leurs folles ceremonies, et apres tant d'agios qu'ils font); cf. av. 1598 hagios (Ph. de Marnix, Differ. de la relig., II, iv, 5 ibid. : toutes nos messes, sacrifices et sacrificules, tous nos hagios, kyrieeleison, nos belles mines, grimasses, moues, morgues et chimagrées); graphie agiaux, Cotgr. 1611. I a. fr. agiés, masc. plur. « ornements », sing. agiot (non attesté) prob. du lat. adjectum littéralement « ce qui est ajouté »; II agios, masc. plur., sans doute d'abord, terme relig. au sens de « pratiques extérieures du culte » d'où p. anal. « manière cérémonieuse d'agir », prob. du gr. α ̀ γ ι ο ς « saint », d'apr. les invocations [Agios o Theos, Agios ischyros, Agios athánatos eléison imas] des antiennes appelées « Impropères » chantées, dans le cadre de la liturgie catholique romaine, le Vendredi saint pendant la cérémonie de l'Adoration de la Croix, et accompagnées de signes extérieurs d'adoration (vestige de la liturgie de l'adoration de la vraie Croix célébrée en gr. à Jérusalem au ives.); cette hyp. est rejetée par EWFS2, qui rattache II à I. Par la suite, contamination réciproque de la forme I agiés « ornements » et de II agios puis agiaux « cérémonie » (cf. supra agios « menus objets, colifichets » dep. Calvin, et autres ex. ds Hug.) avec une influence paron. possible, pour le second, du verbe agiter, agios « cérémonies » prenant aussi le sens péj. de « gesticulations ».
BBG. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Laborde 1872.

AGIO3, AGIAU, subst. masc.

TECHNOL. (dorure). ,,Sorte de pupitre sur lequel le doreur place le cahier qui contient les feuilles d'or.`` (Lar. 19e).
Rem. Attesté en outre ds Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.
Prononc. : ajiô (cf. Wailly Vocab. 1818), a-ji-ô (cf. Lar. 19e, Littré), ɑ-jyó (cf. DG).
Étymol. ET HIST. − 1789 agiau (Encyclop. Méth. ds DG); 1845 agio (Besch.); agiau est la forme la plus communément reçue ds les dict. Sans étymol. sûre. On pourrait penser à un empr. à l'ital. agio « commodité, voisinage », empr. à l'a. prov. aize, a. fr. aise (ou au lat. tardif et médiév. adjacens). Pour l'application d'un adj. substantivé à un meuble, cf. le fr. mod. (1705) commode (le pupitre est placé dans le voisinage du doreur, à qui il facilite le travail) et plus anciennement commodité pour désigner un moyen personnel de transport, un siège et plus gén. tout objet contribuant au confort. On a également proposé une réduction de l'expr. pupitre à agiaux (EWFS2),agiaux, signifie « colifichets » (voir agio2); mais la relation sém. est loin d'être plausible, le cahier de feuilles d'or étant une chose bien précise.
BBG. − Chesn. 1857.

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

agio \a.ʒjo\ masculin

  1. (Rare) (Vieilli) (Par extension) Minauderie ; manière obséquieuse.
    • Faire des agios pour se faire bien voir.
    • Dans la salle, il y avait le Tout-Paris de l’Empire : un bruit d’éperons, des entrecroisements de moustaches, des femmes plâtrées, étincelantes de parures, des crânes luisants surchauffés d’agio, des ventres balonnés d’expropriation, des nez affilés par la ruse, une odeur de luxe violent et malappris, de virements, de police et d’indigestion splendide ; c’était superbe ! — (André Gill, Vingt années de Paris, édition C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1883, page 58)

Nom commun 2 - français

agio \a.ʒjo\ masculin

  1. (Rare) (Vieilli) Colifichet, parure.
    • Mon savant confrère M. Littré a bien voulu me communiquer quelques textes, dont aucun malheureusement n’est antérieur au XV siècle, et qui donnent le mot agiaux ou agios, avec le sens de parure, ornements, affiquets. Ménage remarque qu’à Paris on dit les agios de la mariée de village, c’est-à-dire sa parure. — (Prosper Mérimée, Études sur les arts du Moyen âge, 1884, page 369)

Nom commun 1 - français

agio \a.ʒjo\ masculin

  1. (Vieilli) (Finance) Plus-value ou prime des monnaies métalliques sur les monnaies de compte ou de banque.
    • Si l’argent est abondant sur une place, l’agio est nul.
    • La somme de toutes ces commissions s’appelle l'agio. — (Oscar Assoumou Menye, Mathématiques financières, 2010)
    • Note : C’est aussi, dans les pays à double étalon monétaire, la prime de l’une des monnaies par rapport à l’autre.
    1. Change.
      • Frais d'agio, frais de change, de conversion.
    2. (Par extension) (Rare) Espèce de prime qui était demandée à chaque renouvellement de bien en plus de l’intérêt et des droits de courtage.
    3. (Par extension) Bénéfices faits par la spéculation sur la hausse et la baisse du taux de change de la monnaie.
      • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  2. (Banque) Frais retenus par les banques sur les commissions, les intérêts et le change, ou seulement une de ces trois opérations.
    • L’argent sur un compte en banque est menacé par une facture imprévue, un PV, un découvert inattendue qui conduit à des agios.— (Interview de Denis Colombi par Romarik Le Dourneuf, Allocation de rentrée scolaire : "les pauvres gèrent leur argent de manière rationnelle", Actu.fr, 5 septembre 2021)
  3. (Bourse) Spéculation déloyale, escroquerie sur la hausse et la baisse des effets publics.
  4. (Marine) Prime donnée au port variable en fonction des conditions de la mer, de l’importance géographique du lieu et des taux des monnaies. Note : s’emploie uniquement dans la locution agio d’assurance.
    • Quelques-uns appellent agio d’assurance, ce que d’autres nomment Prime ou Coût d’assurance — (Jacques Savary Des Bruslons et Philemon-Louis Savary, Dictionnaire universel de commerce, vol 1, 1741, page 51)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

AGIO. n. m.
T. de Change et de Banque. Plus-value ou prime des monnaies métalliques sur les monnaies de compte ou de banque. C'est aussi, dans les pays à double étalon monétaire, la prime de l'une des monnaies par rapport à l'autre. Il se confond très souvent avec le mot CHANGE, dont il prend l'acception. Si l'argent est abondant sur une place, l'agio est nul.

Littré (1872-1877)

AGIO (a-jio) s. m.
  • 1 Terme de banque. Bénéfice qui résulte du change de la monnaie et de l'échange des effets de commerce contre l'argent. Agio est un terme de banque publique qui, dans son origine, signifie la différence entre l'argent courant et l'argent de banque ou le billet, Melon, Essai politique sur le Commerce, XXI, 1734.
  • 2Spéculation sur la hausse et la baisse des effets publics. Les usuriers avaient gagné gros à trafiquer les papiers du roi ; on appelait ces gens-là agioteurs, et leur manége s'appelait agio, Saint-Simon, 286, 133.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

AGIO, s. m. terme de Commerce, usité principalement en Hollande & à Venise, pour signifier ce que l’argent de banque vaut de plus que l’argent courant ; excédent qui est assez ordinairement de cinq pour cent. Ce mot vient de l’Italien agio, qui signifie aider.

Si un Marchand, dit Savary dans son Dictionnaire du Commerce, en vendant sa marchandise, stipule le payement, ou seulement cent livres en argent de banque, ou cent cinq en argent de caisse ; en ce cas on dit que l’agio est de cinq pour cent.

L’agio de banque, ajoûte le même Auteur, est variable dans presque toutes les places à Amsterdam. Il est ordinairement d’environ trois ou quatre pour cent ; à Rome de près de vingt-cinq sur quinze cens ; à Venise, de vingt pour cent fixe.

Agio se dit aussi pour exprimer le profit qui revient d’une avance faite pour quelqu’un ; & en ce sens les noms d’agio & d’avance sont synonymes. On se sert du premier parmi les Marchands & Négocians, pour faire entendre que ce n’est point un intérêt, mais un profit pour avance faite dans le commerce : ce profit se compte ordinairement sur le pié de demi pour cent par mois, c’est-à-dire, à raison de six pour cent par an. On lui donne quelquefois, mais improprement, le nom de change. Savary, Dictionnaire du Commerce, Tome I. page 606.

Agio se dit encore, mais improprement, du change d’une somme négociée, soit avec perte, soit avec profit.

Quelques-uns appellent agio d’assûrance, ce que d’autres nomment prime ou coust d’assûrance. Voyez Prime. Id. ibid. (G)

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Étymologie de « agio »

Ital. aggio, qui, en ce sens, n'est qu'une autre forme de agio, aise (voy. AISE) ; l'agio étant considéré comme une aisance. St-Simon, plusieurs auteurs et la 2e édition du Dictionnaire de l'Académie écrivent agiot. Ce t est une lettre euphonique ajoutée pour former agioter, agiotage, agioteur. Agio, dans le sens qu'il a aujourd'hui, est né dans les dernières années de Louis XIV. Le Dictionnaire des Arrêts de Brillon, imprimé en 1727, au mot agio, dit que c'est un terme venu d'Italie et usité en Hollande pour marquer la différence entre l'argent de banque et l'argent courant, laquelle dépend de la rareté des lettres de change. On s'en est servi, ajoute-t-il, en France, depuis vingt ans environ, en disant : Cet homme entend l'agio, pour marquer celui qui connaissait le fort et le faible des effets de commerce, et le profit qu'on y pourrait faire. Cela ne supposait pas qu'il en fît un mauvais usage. Depuis, le mot agioteur a été pris en mauvaise part, pour caractériser un commerce illicite sur les papiers publics et autres, entrepris dans l'espoir de grands bénéfices, et consistant surtout à rechercher les porteurs de papier obligés de la lâcher à vil prix. Brillon cite deux Déclarations de 1706 et 1707, qui condamnent au carcan et aux galères ceux qui faisaient des négociations usuraires de billets royaux connues dans le public sous le nom d'agio ; car, pour désigner le nouveau genre d'usure, il a fallu aussi inventer un nouveau terme. Le Dictionnaire du Commerce de Savary des Bruslons (1723) dit : Agio, le change de l'argent en monnaie de banque ; se dit aussi du profit, distinct de l'intérêt, d'une avance faite pour le commerce ; Agioteur, terme nouvellement en usage parmi les marchands, banquiers et gens d'affaires, pour désigner une personne qui place son argent à gros intérêts en prenant des billets, promesses et autres semblables papiers sur un pied très bas pour les remettre dans le public sur un pied plus haut. D'Aguesseau, Mémoire sur le Commerce des Actions de la Compagnie des Indes, 1720, dit : Agio, dans sa véritable signification, est ce qui se donne à un courtier ou à un agent de commerce ou à un banquier, pour le change ou pour sa peine et son industrie, ou pour l'escompte d'une lettre de change qu'il se charge de négocier.

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(Nom 1) (1679)[1] De l’italien aggio (« bénéfice, prime »).
(Nom 2) De l’ancien français agies (« ornements »). Possiblement issu du latin adjectum (« ajout »).
(Nom 3) (XVe siècle) Du grec ancien ἅγιος, hágios (« saint »). Vraisemblablement d’origine liturgique des prières, appelées antiennes impropères, Agios o Theos, Agios ischyros, Agios athánatos eléison imas qui sont des invocations où l’on chantait et faisait beaucoup de signes extérieurs d’adoration.
(Nom 4) (1845) Voir agiau.
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Phonétique du mot « agio »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
agio aʒjo

Évolution historique de l’usage du mot « agio »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « agio »

  • Dans ce contexte, la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher a appelé jeudi à une trêve pour Noël et a invité les Français à aller chez les "commerçants de proximité". "C'est le moment de leur tendre la main", a-t-elle souligné. Sur RTL ce lundi, la représentante du ministère de l'Economie a également demandé aux banques de renoncer à faire payer des agios aux commerçants à découvert.  LExpansion.com, Grèves: le gouvernement exhorte les banques à suspendre les agios des commerçants - L'Express L'Expansion
  • Et être à découvert, y compris s’il est autorisé, est loin d’être indolore. En effet même si vous respectez le plafonds inscrit sur votre contrat, les frais oscillent en moyenne entre 20 à 30 euros par an. Ce montant est composé de frais de dossier annuels facturés en moyenne 7 euros, mais aussi de l’utilisation de ce découvert. Plus ce dernier est important et étalé dans le temps, plus les agios de découvert autorisé viennent alourdir la note. Le taux nominal des frais oscille entre 7% pour la plupart des banques en ligne - Boursorama, Fortuneo et BforBank - à 15% pour des mastodontes comme BNP Paribas ou la Banque Postale. Comme le précise Panorabanques, l’utilisation d’un découvert autorisé de 500 euros sur 10 jours facturé à 12% coûtera ainsi environ 20 euros à un ménage. Capital.fr,  Banque : les frais de dépassement de découvert coûtent toujours très cher aux Français - Capital.fr
  • Tout d’abord, il pourra augmenter votre plafond de découvert pour quelques mois. Avantage : vous paierez des frais réduits, les taux d’agios prélevés sur un découvert autorisé étant en moyenne moitié moins chers que ceux d’un découvert non autorisé (de 6 à 8 % pour les premiers, contre de 12 à 15 % pour les seconds). Mais surtout, vous éviterez qu’il rejette des prélèvements (loyers, abonnement EDF…) et vous ponctionne à chaque fois des frais exorbitants qui pourraient vous mettre dans une situation financière encore plus compliquée. , Coronavirus - Votre argent et votre budget pendant l’épidémie - Actualité - UFC-Que Choisir

Images d'illustration du mot « agio »

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Traductions du mot « agio »

Langue Traduction
Anglais agio
Espagnol agio
Italien aggio
Allemand agio
Chinois 贴水
Arabe أجيو
Portugais ágio
Russe ажио
Japonais アギオ
Basque agio
Corse agio
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Synonymes de « agio »

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Agio

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