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Accusé

Définitions de « accusé »

Trésor de la Langue Française informatisé

ACCUSÉ1, ÉE, part. passé et subst.

I.− Part. passé du verbe accuser*.
II.− Emploi subst. masc. et fém., DR. et lang. commune. Celui, celle qui est déféré(e) à la justice comme auteur d'une infraction, d'un délit ou d'un crime :
1. ... la détention pour dettes est un fait judiciaire si rare en province que, dans la plupart des villes de France, il n'existe pas de maison d'arrêt. Dans ce cas, le débiteur est écroué à la prison où l'on incarcère les inculpés, les prévenus, les accusés et les condamnés. Tels sont les noms divers que prennent légalement et successivement ceux que le peuple appelle génériquement des criminels. H. de Balzac, Les Illusions perdues,1843, pp. 730-731.
2. Antoinette, tant attendue, vint enfin s'asseoir en robe noire dans le fauteuil fatal, au milieu d'un tel concert de haine que seule la certitude de l'issue qu'aurait le jugement en fit respecter les formes. Aux questions mortelles l'accusée répondit tantôt avec l'instinct de la conservation, tantôt avec la hauteur accoutumée, et, une fois, grâce à l'infamie d'un de ses accusateurs, avec la majesté d'une mère. A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 197.
3. − L'exécution aura lieu demain. Accusé, avez-vous quelque chose à ajouter? − Excusez-moi, dit-il, je n'ai pas suivi l'affaire. Et il se rendormit. H. Michaux, Plume,1930, p. 138.
4. Il ne s'agit pas ici de plaider pour les coupables, mais de rappeler seulement que ces hommes, ces femmes sont des accusés, des prévenus, qu'aucun tribunal ne les a encore convaincus du délit ou du crime dont on les charge. F. Mauriac, Le Baîllon dénoué,1945, p. 398.
P. métaph. :
5. Alors s'éleva l'Académie françoise, haute cour du classique qui fit comparoître devant elle, comme premier accusé, le génie de Corneille. F.-R. de Chateaubriand, Études historiques,t. 5 ter, 1831, p. 426.

ACCUSÉ2, ÉE, part. passé, adj. et subst.

I.− Part. passé du verbe accuser2*.
II.− Emploi adj. Accentué, mis en évidence :
1. Le passage subit d'une tristesse qui lui arrachait de sinistres prédictions sur lui-même, à cette joie d'homme ivre, à ce rire fou et presque sans raison, m'inquiéta, me glaça. Je ne l'avais jamais vu dans un accès si franchement accusé. H. de Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 79.
2. Parmi des types fortement accusés peuvent se rencontrer et se rencontrent des formes intermédiaires, indécises, ébauches imparfaites ou modèles moins parfaits, qui témoignent à leur manière de la fécondité inépuisable de la nature et de ses ressources infinies, ... A. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, pp. 275-276.
3. Je le [Le prince Napoléon] trouve changé, vieilli, mais peut-être avec une beauté napoléonienne plus accusée, plus finement ciselée. E. et J. de Goncourt, Journal,avr. 1877, p. 1183.
4. Il n'avait plus que le temps de courir à la gare, et une immense aversion pour le voyage, un impérieux besoin de rester tranquille s'imposaient avec une volonté de plus en plus accusée, de plus en plus tenace. J.-K. Huysmans, À rebours,1884, pp. 183-184.
5. ... il avait dans les gestes une aisance heureuse, et sur son visage fin aux traits accusés, un sourire affectueux et naturel qu'André ne lui connaissait pas. R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 164.
6. Chez l'artiste où sonne l'accent le plus accusé de l'époque, chez celui qui marque et qui dure, l'expression est comme une corde tendue entre les deux extrémités d'un arc. É. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 104.
III.− Emploi subst., ADMIN. Accusé de réception (qqf. remplacé par avis de réception). Pièce par laquelle le destinataire d'un envoi reconnaît qu'il l'a reçu :
7. Je respecte vos occupations et le prix de votre temps; aussi n'ai-je demandé que le simple accusé de réception, et pour la régularité des choses; je ne pense pas que vous puissiez avoir aucune raison pour me le refuser. E.-D. de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 2, 1823, p. 445.
8. Augustin avait gardé dans sa main le courrier. Il rejoignit sa chambre. C'était un nouveau paquet d'épreuves à corriger, l'accusé de réception d'épreuves précédentes, des journaux, deux lettres d'universités étrangères, ... J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 2, 1933, p. 225.
9. Edmond reçut ce matin-là une nouvelle lettre de Sérianne. La famille s'inquiétait. Pas tellement d'Armand. Mais on n'avait pas reçu d'accusé de réception de l'argent. L. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 381.
Prononc. − Enq. : /akyze1/.
Étymol. ET HIST. − xiiies. terme jur. « personne à qui on impute un délit » (Charte communale d'Amiens ds Giry, Textes enseign. hist. 30, ds R. Hist. litt. Fr. 1, 487 : En toutes causes li acusez et li acuseres et li tesmoing parleront par avocat, s'ils velent); xiiies. « id. » id. (Cout. d'Artois, éd. Tardif, 109, ibid. : La justice fait venir l'accusé et li dist); xives. « id. » id. (Chron. de Flandre II, 606, ibid. : Il ajourna tous les accusés que il venissent pour faire l'amende). Part. passé substantivé de accuser* au sens I 1 terme jur.; localisation Picardie, Artois, Flandre, prob. fortuite; cf. lat. médiév. accusatus subst., synon. de reus, Capitul. regum Francor., 28, 6 ds Mittellat. W. s.v. accusatus subst.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1 734. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 2 870, b) 2 214; xxes. : a) 3 555, b) 1 599.

Wiktionnaire

Adjectif - français

accusé \a.ky.ze\

  1. Accentué.
    • Dans la partie supérieure de son cours, la Lanterne a une pente très accusée : de la source au village de Franchevelle (280 m.) […] on note une différence d’altitude de 170 m., ce qui donne, pour une distance de 9 km. 5, une pente moyenne de 17 m. par km. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 57)

Nom commun 1 - français

accusé \a.ky.ze\ masculin

  1. Sorte de reçu , de quittance.

Nom commun 2 - français

accusé \a.ky.ze\ masculin (pour une femme, on dit : accusée)

  1. (Droit) Personne qui est mise en cause par la justice.
    • Lorsqu’un accusé qui est soumis à une ordonnance de probation est déclaré coupable d’une infraction, ou est emprisonné pour défaut de paiement d’une amende, l’ordonnance reste en vigueur sauf dans la mesure où la sentence met l’accusé dans l’impossibilité de se conformer à ce moment-là aux dispositions de l’ordonnance. — (Revue juridique Thémis, volume 8, 1973)
    • C’est donc le 2 ventôse an V que « commença l’un des procès les plus extraordinaires de l’histoire » par son ampleur et sa portée. Les accusés étaient au nombre de soixante-quatre, dont dix-huit contumaces, […]. — (Stéphanie Roza, « Un inédit de Buonarroti : la « Réplique à la réponse de l’accusateur national » », dans les Annales historiques de la Révolution française, n° 370, 2012)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ACCUSER. v. tr.
Déférer à la justice quelqu'un comme coupable d'un délit, d'un crime. En termes de Droit criminel actuel, il signifie proprement Poursuivre, en vertu d'un arrêt de la Chambre des mises en accusation, une personne devant la Cour d'assises pour la faire déclarer coupable du crime qu'on lui impute et pour obtenir sa condamnation. Accuser un homme d'assassinat. On l'accusa d'avoir eu des intelligences avec les ennemis. Le crime dont on l'accuse. S'accuser soi-même, Avouer un crime en justice. Par extension, il signifie généralement Présenter quelqu'un comme coupable de quelque faute, de quelque défaut. Je l'accuse de négligence. Accuser une personne à tort. On l'accuse d'avoir fait cette satire. On accuse cette nation de légèreté. Il peut signifier simplement Blâmer, reprendre. Accuser le sort. J'accusais sa lenteur, sa paresse.

ACCUSER se dit encore des Choses et signifie Servir de preuve, ou au moins d'indice contre quelqu'un. Ce fait vous accuse. Toutes les apparences accusent sa mauvaise intention. Son trouble l'accuse. S'accuser en confession, accuser ses péchés, Déclarer ses péchés au prêtre, au tribunal de la Pénitence. Il faut s'accuser de tous ses péchés. S'accuser d'avoir offensé Dieu. En termes de certains jeux de Cartes, Accuser son jeu, En faire connaître ce que les règles veulent qu'on déclare. Accusez votre point. Absolument, Accusez juste. Vous accusez faux. On dit dans un sens analogue, en termes de Médecine, Le malade accuse telle douleur, telle sensation dans telle partie, Il dit qu'il ressent telle douleur, etc. Accuser réception d'une lettre, d'un paquet, etc., Marquer, donner avis qu'on l'a reçu. Accusez-moi réception de ma lettre, ou absolument, Accusez-moi réception. Il signifie, en termes de Peinture et de Sculpture, Indiquer, faire sentir certaines parties ou formes des corps recouvertes par quelque enveloppe. Accuser les os, les muscles sous la peau. Accuser le nu par le pli des draperies. On dit dans le même sens Accuser une ressemblance, une différence. Le participe passé

ACCUSÉ, ÉE, est aussi nom et signifie Celui, celle qui est accusé en justice. L'accusateur et l'accusé. Plus exactement on nomme Accusé, Celui, celle qui est renvoyé devant les tribunaux criminels pour être jugé; jusque-là, il n'est que prévenu. Amenez l'accusé, l'accusée. Accusé de réception, Pièce justificative par laquelle celui à qui on adresse une lettre, un paquet, reconnaît qu'il l'a reçu.

Littré (1872-1877)

ACCUSÉ (a-ku-zé, zée)
  • 1 Part. passé. Accusé d'un crime. Accusé d'aspirer au trône. Les vents, les mêmes vents si longtemps accusés Ne te couvriront pas de ses vaisseaux brisés ? Racine, Iph. V, 4. Un homme, justement accusé d'adultère, vint lui demander s'il lui était permis de se justifier par serment, Fénelon, Philosophes, Thalès. Selon vous, on est coupable dès qu'on est accusé ; un soupçon mérite la mort, Fénelon, Tél. XX.
  • 2Accusé, accusée, s. m. et f. Celui, celle qui est accusé en justice. C'est lui qui est l'accusé. Se consacrer à la défense des accusés. Qui fonde vos soupçons ? de vains cris ? de faux bruits ? Quels sont les accusés ? …, Chénier M. J. Charles IX, IV, 4. Dieu, jugez entre nous ; Les accusés tremblants sont ici devant vous, Ducis, Lear, III, 8.
  • 3Accusé de réception, mot d'écrit par lequel on reconnaît avoir reçu une lettre, un paquet.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « accusé »

(XIIIe siècle) Dérivé de accuser.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « accusé »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
accusé akkyse

Fréquence d'apparition du mot « accusé » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « accusé »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Traductions du mot « accusé »

Langue Traduction
Anglais accused
Espagnol acusado
Italien accusato
Allemand beschuldigt
Chinois 被告
Arabe المتهم
Portugais acusado
Russe обвиняемый
Japonais 被告人
Basque salatua
Corse accusatu
Source : Google Translate API

Antonymes de « accusé »

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Nombre de points du mot accusé au scrabble : 9 points

Accusé

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