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Accent
Sommaire
- Définitions de « accent »
- Étymologie de « accent »
- Phonétique de « accent »
- Fréquence d'apparition du mot « accent » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « accent »
- Citations contenant le mot « accent »
- Images d'illustration du mot « accent »
- Traductions du mot « accent »
- Synonymes de « accent »
- Combien de points fait le mot accent au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | accent | accents |
Définitions de « accent »
Trésor de la Langue Française informatisé
ACCENT, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
accent \ak.sɑ̃\ masculin
-
(Grammaire) Élévation de la voix sur une syllabe, dans un mot, modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes et des mots.
- Mettre l’accent sur un mot que l’on veut faire valoir.
- Accent grammatical ou prosodique : celui dont la grammaire, dont la prosodie fixe les règles.
- C'est donc dire qu'en italien, la position de l'accent est distinctive. On parlera alors d'accent libre, puisque sa position varie d'un mot à l'autre, par rapport à un accent fixe. Comme en français. — (Anne-Marie Beaudouin-Bégin, La langue affranchie, se raccommoder avec l’évolution linguistique, Québec, Éditions Somme toute, 2017, page 35)
-
(Linguistique) Lorsqu’il s’agit seulement de l’élévation de la voix sur une des syllabes du mot, on le nomme « accent tonique ».
- En grec, en italien, etc., la connaissance des accents (de l’accent) est extrêmement importante.
- Déplacer l’accent.
-
Intonation qui convient à l’expression des divers sentiments.
- « Madame, prononça-t-elle avec un accent d’adorable dignité, vous êtes la mère du roi qui représente la justice. J’en appelle à vous de la contrainte qui m’est faite. » — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
- Les accents de la passion.
- Des accents plaintifs.
- L’accent de la nature, de la sincérité.
- (et, par extension, il peut s’appliquer aux divers genres littéraires) L’accent oratoire.
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(Phonétique) Inflexions de voix ou de prononciations particulières à une nation ou aux habitants de certaines provinces.
- Mordi, Monsieur, dit-il avec cet horrible accent de la montagne qui ferait au premier mot reconnaître un Piémontais entre cent étrangers, ne sommes-nous pas ici près du Louvre ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- Leur aspect eût suffi à les différencier des autres habitants du village ; mais dès qu’ils parlaient le fossé semblait s’élargir encore et les paroles qui sortaient de leur bouche sonnaient comme des mots d’une langue étrangère. Ils n’avaient pas la lenteur de diction canadienne, ni cet accent indéfinissable qui n’est pas l’accent d’une quelconque province française, mais seulement un accent paysan, en quoi les parlers différents des émigrants d’autrefois se sont confondus. Ils employaient des expressions et des tournures de phrases que l’on n’entend point au pays de Québec, même dans les villes, et qui aux hommes simples assemblés là paraissaient recherchées et pleines de raffinement. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- Il parlait couramment anglais, mais avec un fort accent tudesque, qu’on remarquait spécialement dans la prononciation des lettres v et b ; il adoucissait ses th jusqu’à faire entendre le son dz très doux, et il articulait le nom supposé de Bert avec un bruit de détonation : Pouteraidge. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 153 de l’édition de 1921)
- Il chante d’un air enivré, lampe son verre, me remercie et s’aperçoit, à un certain accent dont je n’arrive pas à me débarrasser, que nous ne sommes pas de la même race. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 82)
- Il me poussa devant lui et, d’un coup de pied, me jeta à terre. « Tu ne vois pas qu’il est groggy, dit l’autre avec un accent de France : fous-lui la paix ! » — (Henri Alleg, La Question, 1957)
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Il était resté fièrement Catalan, et sa langue roulait les r comme un ruisseau roule des graviers.
Je l'imitais, pour faire rire mon frère Paul. Nous pensions en effet que l'accent provençal était le seul accent français véritable, puisque c'était celui de notre père, examinateur au certificat d'études, et que les r de l'oncle Jules n'étaient que le signe extérieur d'une infirmité cachée. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 71) -
Oui, j'ai gardé l'accent
qu'on attrape en naissant
du côté de Marseille.
C'est l'accent du clocher,
la Noël des bergers
dans la nuit des merveilles.
C'est l'orgueil provençal,
la gloire de Mistral,
C'est l'accent de Mireille ! — (Gaston Bonheur, extrait des paroles de la chanson J'ai gardé l'accent, 1968) - La fille aux grosses joues tenait par la main un petit roux dont l'accent était celui des Français d'Algérie. — (Patrick Modiano, Une jeunesse, Gallimard, collection Folio, 1981, page 128)
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(Musique) Courte augmentation de l’intensité sonore.
- On entendait vers Noisseville des hourras et des accents lointains d’une musique allemande. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, p.168, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
- Tous les hommes, […], écoutaient nonchalamment, sans y prêter grande attention, un mauvais phonographe, aux accents métalliques. Du pavillon sonore sortaient des paroles qui serrèrent le cœur de Bert d’une angoisse nostalgique […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 385 de l’édition de 1921)
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(Typographie) Signe spécial qui se met sur une syllabe, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit pour distinguer le sens d’un mot d’avec celui d’un autre mot qui s’écrit de même.
- Plus on supprimera d’accents circonflexes, plus on retirera de grâce zéphyrienne à notre langue. — (Bernard Pivot, La Mémoire n’en fait qu’à sa tête, 2017)
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(Figuré) Élément qui donne une impression, une ambiance.
- Le drame qui se joue actuellement a des accents faustiens. — (Cécile Boutelet, Werner Baumann, Monsanto à tout prix, Le Monde. Mis en ligne le 23 avril 2019)
- Même si on ne partage pas l’optimisme de l’économiste américain Jeremy Rifkin, qui annonce la troisième révolution industrielle avec des accents de devin, on constate néanmoins que les compagnies pétrolières ne sont plus à la fête, malgré leurs plantureux profits. — (Jean-Michel Bezat, « Dans un monde en pleine transition énergétique, les pétroliers sont prudents et les investisseurs réticents », Le Monde. Mis en ligne le 17 octobre 2019)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
T. de Grammaire. Élévation de la voix sur une syllabe, dans un mot, Modification de la voix dans la durée ou dans le ton des syllabes et des mots. Mettre l'accent sur un mot que l'on veut faire valoir. Accent grammatical ou prosodique, Celui dont la grammaire, dont la prosodie fixe les règles. Lorsqu'il s'agit seulement de l'élévation de la voix sur une des syllabes du mot, on le nomme Accent tonique. Il se dit d'une manière plus générale de l'Intonation qui convient à l'expression des divers sentiments. Les accents de la passion. Des accents plaintifs. L'accent de la nature, de la sincérité. Et par suite il peut s'appliquer aux divers genres littéraires. L'accent oratoire. Il se dit absolument de l'Accent tonique et des Syllabes mêmes sur lesquelles porte cet accent. En grec, en italien, etc., la connaissance des accents, de l'accent est extrêmement importante. Déplacer l'accent. Il se dit aussi des Inflexions de voix particulières à une nation, aux habitants de certaines provinces. Accent national. Accent anglais, italien. Accent gascon. Accent normand, provençal. On connaît à son accent de quelle province il est. En ce sens il s'emploie quelquefois absolument. Il a de l'accent. Il a perdu, il a conservé son accent.
ACCENT se dit aussi d'un Signe spécial qui se met sur une syllabe, soit pour faire connaître la prononciation de la voyelle, soit pour distinguer le sens d'un mot d'avec celui d'un autre mot qui s'écrit de même. Nous avons en français trois accents : l'accent aigu ( ' ), l'accent grave ( ` ) et l'accent circonflexe ( ^ ), On met l'accent aigu sur un é, pour marquer que c'est un é fermé, et qu'il doit être prononcé comme dans ces mots, Santé, charité. On met l'accent grave sur un è ouvert, comme dans Procès, succès; on le met aussi sur à, préposition, pour le distinguer de a, troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe Avoir; on le met également sur là, adverbe, pour le distinguer de la, article, et sur où, adverbe, pour le distinguer de ou, conjonction. On met un accent circonflexe sur les voyelles longues où il indique ordinairement la suppression d'une voyelle ou d'une consonne qui figuraient anciennement, comme dans Âge, rôle (Aage, roole); Âne, fête, tête, gîte, côte (Asne, feste, teste, giste, coste).
Littré (1872-1877)
- 1 Terme de grammaire. Élévation de la voix sur une syllabe dans un mot, c'est-à-dire intensité donnée à une syllabe relativement aux autres : cela s'appelle accent tonique.
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2Inflexions particulières à une nation, aux habitants de certaines provinces. Accent anglais, italien. Accent gascon. On connaît à son accent de quelle province il est.
L'air de cour est contagieux ; il se prend à Versailles, comme l'accent normand à Rouen ou à Falaise
, La Bruyère, 8.L'accent du pays où l'on est né demeure dans l'esprit et dans le cœur, comme dans le langage
, La Rochefoucauld, Réflex. 342. - 3 Absolument. Prononciation des personnes de province par rapport au parler de la capitale. Pour bien parler il ne faut pas avoir d'accent ; cette phrase veut dire qu'il faut donner l'accent consacré par le bon usage parmi ceux qui parlent bien. Il a perdu, conservé son accent.
- 4Accent oratoire ou pathétique, inflexion de la voix par rapport aux sentiments ou aux pensées. Je trouve qu'il prend toujours l'accent le plus convenable à son sujet. Il avait dans les morceaux pathétiques un accent de tristesse. J. J. Rousseau a fait confusion entre l'accent oratoire et l'accent proprement dit, en écrivant : Se piquer de n'avoir point d'accent, c'est se piquer d'ôter aux phrases leur énergie, Ém. I.
-
5Langage, chant, dans le style élevé et la poésie. Les accents de la passion, de la colère. De tristes accents. J'entends vos divins accents.
Écoute les accents de sa mourante voix
, Corneille, Médée, V, 8.Ce sont les accents de la nature qui causent ce plaisir : c'est la plus douce de toutes les voix
, Montesquieu, Esprit, XXVI, 4.Ces accents de la mort sont la voix de Ninus
, Voltaire, Sém. I, 3.Son aspect, ses accents Ont fait trembler mon bras, ont fait frémir mes sens
, Voltaire, Oreste, IV, 5.Aux accents de l'airain sonnant, les homicides…
, Chénier M. J. Ch. IX, V, 2.… des clairons les belliqueux accents Pour la première fois font tressaillir mes sens
, Delavigne, Paria, I, 1.Enfin sa bouche flétrie Ose prendre un noble accent
, Béranger, Judas. - 6Petite marque qui se met sur une syllabe, soit pour en indiquer la prononciation, soit pour la caractériser grammaticalement.
REMARQUE
La grammaire française a trois espèces d'accents : l'accent aigu, l'accent grave, l'accent circonflexe.
1. L'accent aigu se met sur tous les é fermés qui terminent la syllabe, ou qui sont seulement suivis d'un s, signe du pluriel : bonté, vérité, assemblée, les procédés, les prés émaillés. Mais on écrira sans accent l'e fermé de nez, de berger, parce qu'ici ce n'est point l'e qui termine la syllabe.
2. L'accent grave se met sur tous les è ouverts qui terminent la syllabe : pèle, règle, prophète, il mène ; ou qui sont suivis d'un s qui achève le mot : procès, succès, décès, après. Exceptions : ces, les, mes, tes, ses… j'appelle, terre, coquette. En effet, dans ces trois derniers mots, le redoublement de la consonne donne à la voyelle un son ouvert et rend inutile l'accent grave. Il faut remarquer que l'è est toujours ouvert lorsqu'il termine la syllabe et qu'il est suivi d'une consonne et d'un e muet : il espère, il pèse, modèle. Sont exceptées les phrases interrogatives : aimé-je, dussé-je, veillé-je, etc. où l'e est fermé comme dans bonté. On a excepté aussi, du moins pour l'écriture, sacrilége, sortilége, collége, qu'on écrit par un accent aigu ; mais la prononciation usuelle met un accent grave et dit comme s'il y avait sacrilège, sortilège, collège. C'est un cas où l'Académie devrait intervenir. Dans plusieurs mots l'accent grave ne sert que de distinction grammaticale : à préposition et il a ; des article partitif et dès préposition ; où adverbe de lieu et ou conjonction ; là adverbe de lieu et la article féminin.
3. L'accent circonflexe s'emploie : 1° lorsque la voyelle est longue, et surtout lorsqu'il y a suppression de lettre, comme dans les mots âge, bâiller, tête, épître, côte ; 2° sur l'avant-dernier e de quelques mots en ême, comme extrême, blême ; 3° sur l'i des verbes en aître, en oître, dans tous les temps où i est suivi de t : naître, paraître, accroître, il naît, il paraîtra, nous accroîtrons ; 4° sur o qui précède les finales le, me, ne, comme dans pôle, rôle, dôme, fantôme, trône. On en fait également usage à la première et à la deuxième personne du pluriel du prétérit défini de l'indicatif, et à la troisième personne du singulier de l'imparfait du subjonctif : nous aimâmes, vous aimâtes, vous reçûtes, qu'il fût, qu'il eût, qu'il aimât, qu'il reçût. Dans cet emploi l'accent circonflexe indique la suppression d'une lettre ou la longueur de la voyelle comme dans lâche, apôtre ; tantôt il indique seulement la longueur de la syllabe, sans suppression de lettre, comme dans pôle, trône ; tantôt enfin il indique seulement la suppression d'une lettre sans que la voyelle soit allongée, comme dans hôpital, où l'o n'est pas long. Dans certains cas, l'accent circonflexe ne sert non plus que de distinction grammaticale : du, article composé pour de le, et dû, participe passé du verbe devoir, anciennement deu ; tu, pronom personnel, et tû, participe passé du verbe taire, anciennement teu ; sur, préposition, et sûr, adjectif, anciennement seur. Ces accents, qui servent de signes dans l'écriture, sont très différents dans le grec et dans le français, qui pourtant les a pris du grec. Les accents aigu, grave et circonflexe, dans le grec, servent uniquement à noter la syllabe qui a l'accent tonique, et désignent des nuances de cette intonation. En français, l'accent tantôt dénote la prononciation de quelques voyelles, tantôt indique la suppression d'une lettre, tantôt est employé à distinguer l'un de l'autre deux mots qui, ayant des acceptions très différentes, s'écrivent, sauf cet accent, de même.
Il y a, comme on voit, quatre sortes d'accents qu'il ne faut pas confondre, et que l'on confond souvent : 1° l'accent tonique, qui est l'élévation de la voix sur une syllabe d'un mot : dans donne, l'accent tonique est sur la pénultième ; dans amour, il est sur la dernière. Dans la langue française l'accent tonique n'occupe jamais que l'une de ces deux places. Dans le latin, l'accent tonique est en général sur la pénultième syllabe, si cette syllabe est longue, et sur l'antépénultième, si la pénultième est brève. C'est l'accent latin qui a déterminé la forme des mots français d'origine. La syllabe qui avait l'accent en latin l'a conservé en français : présbȳter, prêtre, frágīlis, frêle, ánīma, âme. Le français, quoi qu'on en ait dit, a un accent très marqué : l'accent, en chaque mot, se trouve sur la dernière syllabe, si elle n'est pas terminée par un e muet, et sur l'avant-dernière, si la dernière est terminée par un e muet Dans le parler, les mots non accentués s'appuient sur les mots accentués et ne font qu'un avec eux ; ainsi dans ce vers tout monosyllabique de Racine : Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur ; il y a cinq accents, un sur jour, un sur pas, un sur pur, un sur fond et un cinquième sur cœur, de sorte que pour l'oreille il n'y a vraiment que cinq mots. Le vers français, comme le vers italien, anglais ou allemand, est fondé sur l'accent aussi bien que sur le nombre des syllabes. Dans le vers alexandrin, il faut deux accents : l'un à la sixième syllabe, et l'autre à la douzième ; dans les vers de dix syllabes, il en faut deux aussi : l'un à la quatrième et l'autre à la dixième syllabe. 2° L'accent provincial, qui est l'intonation propre à chaque province et différente de l'intonation du bon parler de Paris, prise pour règle. 3° L'accent oratoire, qui est l'inflexion donnée aux mots conformément aux affections de l'âme de celui qui parle ou qui lit. 4° L'accent, signe grammatical servant dans l'orthographe à différents usages.
HISTORIQUE
XVIe s. Ses propos estoient belles chansons, estans les paroles accompagnées de chants, de gestes et d'accents pleins de douceur et de gravité
, Amyot, Lyc. 4.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ACCENT. - HIST. XVIe s. Ajoutez : L'accent ou ton en prononciation est une loi ou regle certaine pour elever ou abaisser la prononciation d'une chacune syllabe
, Meigret, dans LIVET, la Gramm. franç. p. 104.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
ACCENT, s. m. Ce mot vient d’accentum, supin du verbe accinere qui vient de ad & canere : les Grecs l’appellent προσωδία, modulatio quæ syllabis adhibetur, venant de πρὸς, préposition greque qui entre dans la composition des mots, & qui a divers usages, & ωδὴ, cantus, chant. On l’appelle aussi τόνος, ton.
Il faut ici distinguer la chose, & le signe de la chose.
La chose, c’est la voix ; la parole, c’est le mot, en tant que prononcé avec toutes les modifications établies par l’usage de la Langue que l’on parle.
Chaque nation, chaque peuple, chaque province, chaque ville même, differe d’un autre dans le langage, non-seulement parce qu’on se sert de mots différens, mais encore par la maniere d’articuler & de prononcer les mots.
Cette maniere différente, dans l’articulation des mots, est appellée accent. En ce sens les mots écrits n’ont point d’accens ; car l’accent, ou l’articulation modifiée, ne peut affecter que l’oreille ; or l’écriture n’est apperçue que par les yeux.
C’est encore en ce sens que les Poëtes disent : prêtez l’oreille à mes tristes accens. Et que M. Pelisson disoit aux Réfugiés : vous tâcherez de vous former aux accens d’une langue étrangere.
Cette espece de modulation dans les discours, particuliere à chaque pays, est ce que M. l’Abbé d’Olivet, dans son excellent Traité de la Prosodie, appelle accent national.
Pour bien parler une langue vivante, il faudroit avoir le même accent, la même inflexion de voix qu’ont les honnêtes gens de la capitale ; ainsi quand on dit, que pour bien parler françois il ne faut point avoir d’accent, on veut dire, qu’il ne faut avoir ni l’accent Italien, ni l’accent Gascon, ni l’accent Picard, ni aucun autre accent qui n’est pas celui des honnêtes gens de la capitale.
Accent, ou modulation de la voix dans le discours, est le genre dont chaque accent national est une espece particuliere ; c’est ainsi qu’on dit, l’accent Gascon, l’accent Flamand, &c. L’accent. Gascon éleve la voix où, selon le bon usage, on la baisse : il abrege des syllabes que le bon usage allonge ; par exemple un gascon dit par consquent, au lieu de dire par conséquent ; il prononce séchement toutes les voyelles nazales an, en, in, on, un, &c.
Selon le méchanisme des organes de la parole, il y a plusieurs sortes de modifications particulieres à observer dans l’accent en général, & toutes ces modifications se trouvent aussi dans chaque accent national, quoiqu’elles soient appliquées différemment ; car, si l’on veut bien y prendre garde, on trouve partout uniformité & variété. Partout les hommes ont un visage, & pas un ne ressemble parfaitement à un autre ; partout les hommes parlent, & chaque pays a sa maniere particuliere de parler, & de modifier la voix. Voyons donc quelles sont ces différentes modifications de voix qui sont comprises sous le mot général accent.
Premierement, il faut observer que les syllabes en toute langue, ne sont pas prononcées du même ton. Il y a diverses inflexions de voix dont les unes élevent le ton, les autres le baissent, & d’autres enfin l’élevent d’abord, & le rabaissent ensuite sur la même syllabe. Le ton élevé est ce qu’on appelle accent aigu ; le ton bas ou baissé est ce qu’on nomme accent grave ; enfin, le ton élevé & baissé successivement & presque en même tems sur la même syllabe, est l’accent circonflexe.
« La nature de la voix est admirable, dit Ciceron, toute sorte de chant est agréablement varié par le ton circonflexe, par l’aigu & par le grave : or le discours ordinaire, poursuit-il, est aussi une espece de chant ». Mira est natura vocis, cujus quidem, è tribus omninò sonis inflexo, acuto, gravi, tanta sit, & tam suavis varietas perfecta in cantibus. Est autem in dicendo etiam quidam cantus. Cic. Orator. n. XVII. & XVIII. Cette différente modification du ton, tantôt aigu, tantôt grave, & tantôt circonflexe, est encore sensible dans le cri des animaux, & dans les instrumens de musique.
2. Outre cette variété dans le ton, qui est ou grave, ou aigu, ou circonflexe, il y a encore à observer le tems que l’on met à prononcer chaque syllabe. Les unes sont prononcées en moins de tems que les autres, & l’on dit de celles-ci qu’elles sont longues, & de celles-là qu’elles sont breves. Les breves sont prononcées dans le moins de tems qu’il est possible ; aussi dit-on qu’elles n’ont qu’un tems, c’est-à-dire, une mesure, un battement ; au lieu que les longues en ont deux ; & voilà pourquoi les Anciens doubloient souvent dans l’écriture les voyelles longues, ce que nos Peres ont imité en écrivant aage, &c.
3. On observe encore l’aspiration qui se fait devant les voyelles en certains mots, & qui ne se pratique pas en d’autres, quoiqu’avec la même voyelle & dans une syllabe pareille : c’est ainsi que nous prononçons le héros avec aspiration, & que nous disons l’héroïne, l’héroïsme & les vertus héroïques, sans aspiration.
4. A ces trois différences, que nous venons d’observer dans la prononciation, il faut encore ajoûter la variété du ton pathétique, comme dans l’interrogation, l’admiration, l’ironie, la colere & les autres passions c’est ce que M. l’Abbé d’Olivet appelle l’accent oratoire.
5. Enfin, il y a à observer les intervalles que l’on met dans la prononciation depuis la fin d’une période jusqu’au commencement de la période qui suit, & entre une proposition & une autre proposition ; entre un incise, une parenthese, une proposition incidente, & les mots de la proposition principale dans lesquels cet incise, cette parenthese ou cette proposition incidente sont enfermés.
Toutes ces modifications de la voix, qui sont très sensibles dans l’élocution, sont, ou peuvent être, marquées dans l’écriture par des signes particuliers que les anciens Grammairiens ont aussi appellés accens ; ainsi ils ont donné le même nom à la chose, & au signe de la chose.
Quoique l’on dise communément que ces signes, ou accens, sont une invention qui n’est pas trop ancienne, & quoiqu’on montre des manuscrits de mille ans, dans lesquels on ne voit aucun de ces signes, & où les mots sont écrits de suite sans être séparés les uns des autres, j’ai bien de la peine à croire que lorsqu’une langue a eu acquis un certain degré de perfection, lorsqu’elle a eu des Orateurs & des Poëtes, & que les Muses ont joüi de la tranquillité qui leur est nécessaire pour faire usage de leurs talens ; j’ai, dis-je, bien de la peine à me persuader qu’alors les copistes habiles n’aient pas fait tout ce qu’il falloit pour peindre la parole avec toute l’exactitude dont ils étoient capables ; qu’ils n’aient pas séparé les mots par de petits intervalles, comme nous les séparons aujourd’hui, & qu’ils ne se soient pas servis de quelques signes pour indiquer la bonne prononciation.
Voici un passage de Ciceron qui me paroît prouver bien clairement qu’il y avoit de son tems des notes ou signes dont les copistes faisoient usage. Hanc diligentiam subsequitur modus etiam & forma verborum. Versus enim veteres illi, in hâc solutâ oratione propemodum, hoc est, numeros quosdam nobis esse adhibendos putaverunt. Interspirationis enim, non defatigationis nostræ, neque Librariorum notis, sed verborum & sententiarum modò, interpunctas clausulas in orationibus esse voluerunt : idque, princeps Isocrates instituisse fertur. Cic. Orat. liv. III. n. XLIV. « Les Anciens, dit-il, ont voulu qu’il y eût dans la prose même des intervalles, des séparations du nombre & de la mesure comme dans les vers ; & par ces intervalles, cette mesure, ce nombre, ils ne veulent pas parler ici de ce qui est déjà établi pour la facilité de la respiration & pour soulager la poitrine de l’Orateur, ni des notes ou signes des copistes : mais ils veulent parler de cette maniere de prononcer qui donne de l’ame & du sentiment aux mots & aux phrases, par une sorte de modulation pathétique ». Il me semble, que l’on peut conclurre de ce passage, que les signes, les notes, les accens étoient connus & pratiqués dès avant Ciceron, au moins par les copistes habiles.
Isidore, qui vivoit il y a environ douze cens ans, après avoir parlé des accens, parle encore de certaines notes qui étoient en usage, dit-il, chez les Auteurs célebres, & que les Anciens avoient inventées, poursuit-il, pour la distinction de l’écriture, & pour montrer la raison, c’est-à-dire, le mode, la maniere de chaque mot & de chaque phrase. Prætereà quædam sententiarum notæ apud celeberrimos auctores fuerunt, quasque antiqui ad distinctionem scripturarum, carminibus & historiis apposuerunt, ad demonstrandam unamquanque verbi sententiarumque, ac versuum rationem. Isid. Orig. liv. I. c. xx.
Quoi qu’il en soit, il est certain que la maniere d’écrire a été sujette a bien des variations, comme tous les autres Arts. L’Architecture est-elle aujourd’hui en Orient dans le même état où elle étoit quand on bâtit Babylone ou les pyramides d’Egypte ? Ainsi tout ce que l’on peut conclurre de ces manuscrits, où l’on ne voit ni distance entre les mots, ni accens, ni points, ni virgules, c’est qu’ils ont été écrits, ou dans des tems d’ignorance, ou par des copistes peu instruits.
Les Grecs paroissent être les premiers qui ont introduit l’usage des accens dans l’écriture. L’Auteur de la Méthode Greque de P. R. (pag. 546.) observe que la bonne prononciation de la langue Greque étant naturelle aux Grecs, il leur étoit inutile de la marquer par des accens dans leurs écrits ; qu’ainsi il y a bien de l’apparence qu’ils ne commencerent à en faire usage que lorsque les Romains, curieux de s’instruire de la langue Greque, envoyerent leurs enfans étudier à Athenes. On songea alors à fixer la prononciation, & à la faciliter aux étrangers ; ce qui arriva, poursuit cet Auteur, un peu avant le tems de Ciceron.
Au reste, ces accens des Grecs n’ont eu pour objet que les inflexions de la voix, en tant qu’elle peut être ou élevée ou rabaissée.
L’accent aigu que l’on écrivoit de droit à gauche ’, marquoit qu’il falloit élever la voix en prononçant la voyelle sur laquelle il étoit écrit.
L’accent grave, ainsi écrit `, marquoit au contraire qu’il falloit rabaisser la voix.
L’accent circonflexe est composé de l’aigu & du grave ^, dans la suite les copistes l’arrondirent de cette maniere ~, ce qui n’est en usage que dans le grec. Cet accent étoit destiné à faire entendre qu’après avoir d’abord élevé la voix, il falloit la rabaisser sur la même syllabe.
Les Latins ont fait le même usage de ces trois accens. Cette élevation & cette dépression de la voix étoient plus sensibles chez les Anciens, qu’elles ne le sont parmi nous ; parce que leur prononciation étoit plus soûtenue & plus chantante. Nous avons pourtant aussi élevement & abaissement de la voix dans notre maniere de parler, & cela indépendamment des autres mots de la phrase ; ensorte que les syllabes de nos mots sont élevées & baissées selon l’accent prosodique ou tonique, indépendamment de l’accent pathétique, c’est-à-dire, du ton que la passion & le sentiment font donner à toute la phrase : car il est de la nature de chaque voix, dit l’Auteur de la Méthode Greque de P. R. (pag. 551.) d’avoir quelque élevement qui soûtienne la prononciation, & cet élevement est ensuite modéré & diminué, & ne porte pas sur les syllabes suivantes.
Cet accent prosodique, qui ne consiste que dans l’élevement ou l’abaissement de la voix en certaines syllabes, doit être bien distingué du ton pathétique ou ton de sentiment.
Qu’un Gascon, soit en interrogeant, soit dans quelqu’autre situation d’esprit ou de cœur, prononce le mot d’examen, il élevera la voix sur la premiere syllabe, la soûtiendra sur la seconde, & la laissera tomber sur la derniere, à peu près comme nous laissons tomber nos e muets ; au lieu que les personnes qui parlent bien françois prononcent ce mot, en toute occasion, à peu près comme le dactyle des Latins, en élevant la premiere, passant vîte sur la seconde, & soûtenant la derniere. Un gascon, en prononçant cadis, éleve la premiere syllabe ca, & laisse tomber dis comme si dis étoit un e muet : au contraire, à Paris, on éleve la derniere dis.
Au reste, nous ne sommes pas dans l’usage de marquer dans l’écriture, par des signes ou accens, cet élevement & cet abaissement de la voix : notre prononciation, encore un coup, est moins soûtenue & moins chantante que la prononciation des Anciens ; par conséquent la modification ou ton de voix dont il s’agit nous est moins sensible ; l’habitude augmente encore la difficulté de démêler ces différences délicates. Les Anciens prononçoient, au moins leurs vers, de façon qu’ils pouvoient mesurer par des battemens la durée des syllabes. Adsuetam moram pollicis sonore vel plausu pedis, discriminare, qui docent artem, solent. (Terentianus Maurus de Metris sub med.) ce que nous ne pouvons faire qu’en chantant. Enfin, en toutes sortes d’accens oratoires, soit en interrogeant, en admirant, en nous fâchant, &c. les syllabes qui précedent nos e muets ne sont-elles pas soûtenues & élevées comme elles le sont dans le discours ordinaire ?
Cette différence entre la prononciation des Anciens & la nôtre, me paroît être la véritable raison pour laquelle, quoique nous ayons une quantité comme ils en avoient une ; cependant la différence de nos longues & de nos breves n’étant pas également sensible en tous nos mots, nos vers ne sont formés que par l’harmonie qui résulte du nombre des syllabes, au lieu que les vers grecs & les vers latins tirent leur harmonie du nombre des piés assortis par certaines combinaisons de longues & de breves.
« Le dactyle, l’ïambe & les autres piés entrent dans le discours ordinaire, dit Ciceron, & l’auditeur les reconnoît facilement », eosfacile agnoscit auditor. (Cic. Orator. n. LVI.) « Si dans nos Théatres, ajoûte-t-il, un Acteur prononce une syllabe breve ou longue autrement qu’elle ne doit être prononcée, selon l’usage, ou d’un ton grave ou aigu, tout le peuple se récrie. Cependant, poursuit-il, le peuple n’a point étudié la regle de notre Prosodie ; seulement il sent qu’il est blessé par la prononciation de l’Acteur : mais il ne pourroit pas démêler en quoi ni comment ; il n’a sur ce point d’autre regle que le discernement de l’oreille ; & avec ce seul secours que la nature & l’habitude lui donnent, il connoît les longues & les breves, & distingue le grave de l’aigu ». Theatra tota exclamant, si fuit una syllaba brevior aut longior. Nec verò multitudo pedes novi, nec ullos numeros tenet : nec illud quod offendit aut cur, aut in quo offendat intelligit, & tamen omnium longitudinum & brevitatum in sonis, sicut acutarum graviumque vocum, judicium ipsa natura in auribus nostris collocavit. (Cic. Orat. n. LI. fin.)
Notre Parterre démêle, avec la même finesse, ce qui est contraire à l’usage de la bonne prononciation ; & quoique la multitude ne sache pas que nous avons un e ouvert, un e fermé & un e muet, l’Acteur qui prononceroit l’un au lieu de l’autre seroit siflé.
Le célebre Lully a eu presque toûjours une extrème attention à ajuster son chant à la bonne prononciation ; par exemple il ne fait point de tenue sur les syllabes breves, ainsi dans l’opera d’Atis,
Vous vous éveillez si matin,
l’a de matin est chanté bref tel qu’il est dans le discours ordinaire ; & un Acteur qui le feroit long comme il l’est dans mâtin, gros chien, seroit également siflé parmi nous, comme il l’auroit été chez les Anciens en pareil cas.
Dans la Grammaire greque, on ne donne le nom d’accent qu’à ces trois signes, l’aigu ’, le grave ‘ & le circonflexe ~, qui servoient à marquer le ton, c’est-à-dire l’élevement & l’abaissement de la voix ; les autres signes, qui ont d’autres usages, ont d’autres noms, comme l’esprit rude, l’esprit doux, &c.
C’est une question s’il faut marquer aujourd’hui ces accens & ces esprits sur les mots grecs : le P. Sanadon, dans sa préface sur Horace, dit qu’il écrit le grec sans accens.
En effet, il est certain qu’on ne prononce les mots des langues mortes que selon les inflexions de la langue vivante ; nous ne faisons sentir la quantité du grec & du latin que sur la pénultieme syllabe, encore faut-il que le mot ait plus de deux syllabes : mais à l’égard du ton ou accent, nous avons perdu sur ce point l’ancienne prononciation ; cependant, pour ne pas tout perdre, & parce qu’il arrive souvent que deux mots ne different entr’eux que par l’accent, je crois avec l’Auteur de la Méthode greque de P. R. que nous devons conserver les accens en écrivant le grec : mais j’ajoûte que nous ne devons les regarder que comme les signes d’une prononciation qui n’est plus ; & je suis persuadé que les Savans qui veulent aujourd’hui régler leur prononciation sur ces accens, seroient siflés par les Grecs mêmes s’il étoit possible qu’ils en fussent entendus.
A l’égard des Latins, on croit communément que les accens ne furent mis en usage dans l’écriture que pour fixer la prononciation, & la faciliter aux étrangers.
Aujourd’hui, dans la Grammaire latine, on ne donne le nom d’accent qu’aux trois signes dont nous avons parlé, le grave, l’aigu & le circonflexe, & ce dernier n’est jamais marqué qu’ainsi ^, & non ~ comme en grec.
Les anciens Grammairiens latins n’avoient pas restraint le nom d’accent à ces trois signes. Priscien, qui vivoit dans le sixieme siecle, & Isidore, qui vivoit peu de tems après, disent également que les Latins ont dix accens. Ces dix accens, selon ces Auteurs, sont ;
1. L’accent aigu ’.
2. Le grave ‘.
3. Le circonflexe ~.
4. La longue barre, pour marquer une voyelle longue — , longa linea, dit Priscien ; longa virgula, dit Isidore.
5. La marque de la brieveté d’une syllabe, brevis virgula ˘.
6. L’hyphen qui servoit à unir deux mots, comme ante-tulit ; ils le marquoient ainsi, selon Priscien ‿, & ainsi selon Isidore Ω. Nous nous servons du tiret ou trait d’union pour cet usage, portemanteau, arc-en-ciel ; ce mot hyphen est purement grec, ὑπὸ, sub, & ἕν, unum.
7. La diastole au contraire étoit une marque de séparation ; on la marquoit ainsi ˀ sous le mot, supposita versui. (Isid. de fig. accentuum).
8. L’apostrophe dont nous nous servons encore ; les Anciens la mettoient aussi au haut du mot pour marquer la suppression d’une lettre, l’ame pour la ame.
9. La Δασεῖα ; c’étoit le signe de l’aspiration d’une voyelle. RAC. δασὺς, hirsutus, hérissé, rude. On le marquoit ainsi sur la lettre, c’est l’esprit rude des Grecs, dont les copistes ont fait l’h pour avoir la facilité d’écrire de suite sans avoir la peine de lever la plume pour marquer l’esprit sur la lettre aspirée.
10. Enfin, le ψιλὴ, qui marquoit que la voyelle ne devoit point être aspirée ; c’est l’esprit doux des Grecs, qui étoit écrit en sens contraire de l’esprit rude.
Ils avoient encore, comme nous, l’astérique & plusieurs autres notes dont Isidore fait mention, Orig. liv. I. & qu’il dit être très-anciennes.
Pour ce qui est des Hébreux, vers le cinquieme siecle, les Docteurs de la fameuse Ecole de Tibériade travaillerent à la critique des Livres de l’Ecriture-sainte, c’est-à-dire, à distinguer les livres apocryphes d’avec les canoniques : ensuite ils les diviserent par sections & par versets ; ils en fixerent la lecture & la prononciation par des points, & par d’autres signes que les Hébraïsans appellent accens ; desorte qu’ils donnent ce nom, non-seulement aux signes qui marquent l’élevation & l’abaissement de la voix, mais encore aux signes de la ponctuation.
Aliorum exemplo excitati vetustiores Massoretæ huic malo obviam ierunt, vocesque à vocibus distinxerunt interjecto vacuo aliquo spatiolo ; versus verò ac periodas notulis quibusdam, seu ut vocant accentibus, quos eam ob causam accentus pausantes & distinguentes, dixerunt. Masclef, Gram. Hebrai. 1731. tom. I. pag. 34.
Ces Docteurs furent appellés Massoretes, du mot massore, qui veut dire tradition ; parce que ces Docteurs s’attacherent dans leur opération à conserver, autant qu’il leur fut possible, la tradition de leurs Peres dans la maniere de lire & de prononcer.
A notre égard, nous donnons le nom d’accent premierement aux inflexions de voix, & à la maniere de prononcer des pays particuliers ; ainsi, comme nous l’avons déjà remarqué, nous disons l’accent Gascon, &c. Cet homme a l’accent étranger, c’est-à-dire, qu’il a des inflexions de voix & une maniere de parler, qui n’est pas celle des personnes nées dans la capitale. En ce sens, accent comprend l’élevation de la voix, la quantité & la prononciation particuliere de chaque mot & de chaque syllabe.
En second lieu, nous avons conservé le nom d’accent à chacun des trois signes du ton qui est ou aigu, ou grave, ou circonflexe : mais ces trois signes ont perdu parmi nous leur ancienne destination ; ils ne sont plus, à cet égard, que des accens imprimés : voici l’usage que nous en faisons en Grec, en Latin, & en François.
A l’égard du Grec, nous le prononçons à notre maniere, & nous plaçons les accens selon les regles que les Grammairiens nous en donnent, sans que ces accens nous servent de guide pour élever, ou pour abaisser le ton.
Pour ce qui est du Latin, nous ne faisons sentir aujourd’hui la quantité des mots que par rapport à la penultieme syllabe ; encore faut-il que le mot ait plus de deux syllabes ; car les mots qui n’ont que deux syllabes sont prononcés également, soit que la premiere soit longue ou qu’elle soit breve : par exemple, en vers, l’a est bref dans pater & long dans mater, cependant nous prononçons l’un & l’autre comme s’ils avoient la même quantité.
Or, dans les Livres qui servent à des lectures publiques, on se sert de l’accent aigu, que l’on place différemment, selon que la pénultieme est breve ou longue : par exemple, dans matutinus, nous ne faisons sentir la quantité que sur la pénultieme ti ; & parce que cette pénultieme est longue, nous y mettons l’accent aigu, matutínus.
Au contraire, cette pénultieme ti est breve dans serótinus ; alors nous mettons l’accent aigu sur l’antepenultieme ro, soit que dans les vers cette pénultieme soit breve ou qu’elle soit longue. Cet accent aigu sert alors à nous marquer qu’il faut s’arrêter comme sur un point d’appui sur cette antépénultieme accentuée, afin d’avoir plus de facilité pour passer légerement sur la pénultieme, & la prononcer breve.
Au reste, cette pratique ne s’observe que dans les Livres d’Eglise destinés à des lectures publiques. Il seroit à souhaiter qu’elle fût également pratiquée à l’égard des Livres Classiques, pour accoûtumer les jeunes gens à prononcer régulierement le Latin.
Nos Imprimeurs ont conservé l’usage de mettre un accent circonflexe sur l’â de l’ablatif de la premiere déclinaison. Les Anciens relevoient la voix sur l’a du nominatif, & le marquoient par un accent aigu, musá, au lieu qu’à l’ablatif ils l’élevoient d’abord, & la rabaissoient ensuite comme s’il y avoit eu musáà ; & voilà l’accent circonflexe que nous avons conservé dans l’écriture, quoique nous en ayons perdu la prononciation.
On se sert encore de l’accent circonflexe en Latin quand il y a syncope, comme virûm pour virorum ; sestertiûm pour sestertiorum.
On emploie l’accent grave sur la derniere syllabe des adverbes, malè, benè, diù, &c. Quelques-uns même veulent qu’on s’en serve sur tous les mots indéclinables, mais cette pratique n’est pas exactement suivie.
Nous avons conservé la pratique des Anciens à l’égard de l’accent aigu qu’ils marquoient sur la syllabe qui est suivie d’un enclitique, arma virúmque cano. Dans virúmque on éleve la voix sur l’u de virum, & on la laisse tomber en prononçant que, qui est un enclitique. Ne, ve sont aussi deux autres enclitiques ; desorte qu’on éleve le ton sur la syllabe qui précede l’un de ces trois mots, à peu près comme nous élevons en François la syllabe qui précede un e muet : ainsi, quoique dans mener l’e de la premiere syllabe me soit muet, cet e devient ouvert, & doit être soûtenu dans je mene, parce qu’alors il est suivi d’un e muet qui finit le mot ; cet e final devient plus aisément muet quand la syllabe qui le précede est soûtenue. C’est le méchanisme de la parole qui produit toutes ces variétés, qui paroissent des bisarreries ou des caprices de l’usage à ceux qui ignorent les véritables causes des choses.
Au reste, ce mot enclitique est purement Grec, & vient d’ἐγκλίνω, inclino, parce que ces mots sont comme inclinés & appuyés sur la derniere syllabe du mot qui les précede.
Observez que lorsque ces syllabes, que, ne, ve, font partie essentielle du mot, desorte que si vous les retranchiez, le mot n’auroit plus la valeur qui lui est propre ; alors ces syllabes n’ayant point la signification qu’elles ont quand elles sont enclitiques, on met l’accent, comme il convient, selon que la pénultieme du mot est longue ou breve ; ainsi dans ubíque on met l’accent sur la pénultieme, parce que l’i est long, au lieu qu’on le met sur l’antépénultieme dans dénique, úndique, útique.
On ne marque pas non plus l’accent sur la pénultieme avant le ne interrogatif, lorsqu’on éleve la voix sur ce ne, ego-ne ? sicci-ne ? parce qu’alors ce ne est aigu.
Il seroit à souhaiter que l’on accoûtumât les jeunes gens à marquer les accens dans leurs compositions. Il faudroit aussi que lorsque le mot écrit peut avoir deux acceptions différentes, chacune de ces acceptions fût distinguée par l’accent ; ainsi quand occido vient de cado, l’i est bref & l’accent doit être sur l’antépénultieme, au lieu qu’on doit le marquer sur la pénultieme quand il signifie tuer ; car alors l’i est long, occído, & cet occído vient de cædo.
Cette distinction devroit être marquée même dans les mots qui n’ont que deux syllabes, ainsi il faudroit écrire légit, il lit, avec l’accent aigu, & lêgit, il a lû, avec le circonflexe ; vénit, il vient, & vênit, il est venu.
A l’égard des autres observations que les Grammairiens ont faites sur la pratique des accens, par exemple quand la Méthode de P. R. dit qu’au mot muliéris, il faut mettre l’accent sur l’e, quoique bref, qu’il faut écrire flôs avec un circonflexe, spés avec un aigu, &c. Cette pratique n’étant fondée que sur la prononciation des Anciens, il me semble que non seulement elle nous seroit inutile, mais qu’elle pourroit même induire les jeunes gens en erreur en leur faisant prononcer muliéris long pendant qu’il est bref, ainsi des autres que l’on pourra voir dans la Méthode de P. R. pag. 733. 735, &c.
Finissons cet article par exposer l’usage que nous faisons aujourd’hui, en François, des accens que nous avons reçûs des Anciens.
Par un effet de ce concours de circonstances, qui forment insensiblement une langue nouvelle, nos Peres nous ont transmis trois sons différens qu’ils écrivoient par la même lettre e. Ces trois sons, qui n’ont qu’un même signe ou caractere, sont,
1°. L’e ouvert, comme dans fèr, Jupitèr, la mèr, l’enfèr, &c.
2°. L’e fermé, comme dans bonté, charité, &c.
3°. Enfin l’e muet, comme dans les monosyllabes me, ne, de, te, se, le, & dans la derniere de donne, ame, vie, &c.
Ces trois sons différens se trouvent dans ce seul mot, fermeté ; l’e est ouvert dans la premiere syllabe ser, il est muet dans la seconde me, & il est fermé dans la troisieme té. Ces trois sortes d’e se trouvent encore en d’autres mots, comme nètteté, évêque, sévère, repêché, &c.
Les Grecs avoient un caractere particulier pour l’e bref ε, qu’ils appelloient épsilon, ἐψιλον, c’est-à-dire e petit, & ils avoient une autre figure pour l’e long, qu’ils appelloient Eta, ἦτα ; ils avoient aussi un o bref, omicron, ὀμικρὸν, & un o long, omega, ὠμέγα.
Il y a bien de l’apparence que l’autorité publique, ou quelque corps respectable, & le concert des copistes avoient concouru à ces établissemens.
Nous n’avons pas été si heureux : ces finesses & cette exactitude grammaticale ont passé pour des minuties indignes de l’attention des personnes élevées. Elles ont pourtant occupé les plus grands des Romains, parce qu’elles sont le fondement de l’art oratoire, qui conduisoit aux grandes places de la République. Ciceron, qui d’Orateur devint Consul, compare ces minuties aux racines des arbres. « Elles ne nous offrent, dit-il, rien d’agréable : mais c’est de-là, ajoûte-t-il, que viennent ces hautes branches & ce verd feuillage, qui font l’ornement de nos campagnes ; & pourquoi mépriser les racines, puisque sans le suc qu’elles préparent, & qu’elles distribuent, vous ne sauriez avoir ni les branches ni le feuillage ». De syllabis propemodum denumerandis & dimetiendis loquemur ; quæ etiamsi sunt, sicut mihi videntur, necessaria, tamen fiunt magnificentiùs, quam docentur. Est enim hoc omninò verum, sed propriè in hoc dicitur. Nam omnium magnarum artium, sicut arborum, latitudo nos delectat ; radices stirpesque non item : sed, esse illa sine his, non potest. Cic. Orat. n. XLIII.
Il y a bien de l’apparence que ce n’est qu’insensiblement que l’e a eu les trois sons différens dont nous venons de parler. D’abord nos Peres conserverent le caractere qu’ils trouverent établi, & dont la valeur ne s’éloignoit jamais que fort peu de la premiere institution.
Mais lorsque chacun des trois sons de l’e est devenu un son particulier de la langue, on auroit dû donner à chacun un signe propre dans l’écriture.
Pour suppléer à ce défaut, on s’est avisé, depuis environ cent ans, de se servir des accens, & l’on a cru que ce secours étoit suffisant pour distinguer dans l’écriture ces trois sortes d’e, qui sont si bien distingués dans la prononciation.
Cette pratique ne s’est introduite qu’insensiblement, & n’a pas été d’abord suivie avec bien de l’exactitude : mais aujourd’hui que l’usage du Bureau typographique, & la nouvelle dénomination des lettres ont instruit les maîtres & les éleves ; nous voyons que les Imprimeurs & les Ecrivains sont bien plus exacts sur ce point, qu’on ne l’étoit il y a même peu d’années : & comme le point que les Grecs ne mettoient pas sur leur iota, qui est notre i, est devenu essentiel à l’i, il semble que l’accent devienne, à plus juste titre, une partie essentielle à l’e fermé, & à l’e ouvert, puisqu’il les caractérise.
1°. On se sert de l’accent aigu pour marquer le son de l’e fermé, bonté, charité, aimé.
2°. On emploie l’accent grave sur l’e ouvert, procès, accès, succès.
Lorsqu’un e muet est précedé d’un autre e, celui-ci est plus ou moins ouvert ; s’il est simplement ouvert, on le marque d’un accent grave, il mène, il pèse ; s’il est très-ouvert, on le marque d’un accent circonflexe, & s’il ne l’est presque point & qu’il soit seulement ouvert bref, on se contente de l’accent aigu, mon pére, une régle : quelques-uns pourtant y mettent le grave.
Il seroit à souhaiter que l’on introduisît un accent perpendiculaire qui tomberoit sur l’e mitoyen, & qui ne seroit ni grave ni aigu.
Quand l’e est fort ouvert, on se sert de l’accent circonflexe, tête, tempête, même, &c.
Ces mots, qui sont aujourd’hui ainsi accentués, furent d’abord écrits avec une s, beste ; on prononçoit alors cette s comme on le fait encore dans nos Provinces méridionales, beste, teste, &c. dans la suite on retrancha l’s dans la prononciation, & on la laissa dans l’écriture ; parce que les yeux y étoient accoûtumés, & au lieu de cette s, on fit la syllabe longue, & dans la suite on a marqué cette longueur par l’accent circonflexe. Cet accent ne marque donc que la longueur de la voyelle, & nullement la suppression de l’s.
On met aussi cet accent sur le vôtre, le nôtre, apôtre, bientôt, maître, afin qu’il donnât, &c. où la voyelle est longue : votre & notre, suivis d’un substantif, n’ont point d’accent.
On met l’accent grave sur l’a, préposition ; rendez à Cesar ce qui appartient à Cesar. On ne met point d’accent sur a, verbe ; il a, habet.
On met ce même accent sur là, adverbe ; il est là. On n’en met point sur la, article ; la raison. On écrit holà avec l’accent grave. On met encore l’accent grave sur où, adverbe ; où est-il ? cet où vient de l’ubi des Latins, que l’on prononçoit oubi, & l’on ne met point d’accent sur ou, conjonction alternative, vous ou moi ; Pierre ou Paul : cet ou vient de aut.
J’ajoûterai, en finissant, que l’usage n’a point encore établi de mettre un accent sur l’e ouvert quand cet e est suivi d’une consone avec laquelle il ne fait qu’une syllabe ; ainsi on écrit sans accent, la mer, le fer, les hommes, des hommes. On ne met pas non plus d’accent sur l’e qui précede l’r de l’infinitif des verbes, aimer, donner.
Mais comme les Maîtres qui montrent à lire, selon la nouvelle dénomination des lettres, en faisant épeler, font prononcer l’e ou ouvert ou fermé, selon la valeur qu’il a dans la syllabe, avant que de faire épeler la consone qui suit cet é, ces Maîtres, aussi-bien que les Etrangers, voudroient que, comme on met toûjours le point sur l’i, on donnât toûjours à l’e, dans l’écriture, l’accent propre à en marquer la prononciation ; ce qui seroit, disent-ils, & plus uniforme, & plus utile. (F)
Accent aigu’. Accent bref, ou marque de la briéveté d’une syllabe ; on l’écrit ainsi ˘ sur la voyelle. Accent circonflexe ^ & ~. Accent grave ‘. Accent long -, qu’on écrit sur une voyelle pour marquer qu’elle est longue. |
![]() |
Voyez Accent |
Accent, quant à la formation, c’est, disent les Ecrivains, une vraie virgule pour l’aigu, un plain oblique incliné de gauche à droite pour le grave, & un angle aigu, dont la pointe est en haut, pour le circonflexe. Cet angle se forme d’un mouvement mixte des doigts & du poignet. Pour l’accent aigu & l’accent grave, ils se forment d’un seul mouvement des doigts.
Étymologie de « accent »
Provenç. accent ; espagn. acento ; ital. accento ; d'accentus, de ad, à, et cantus, chant (voy. CHANT).
- (1265)[3] Apparaît la première fois dans Li livres dou tresor, de Brunetto Latini[3]. Du latin accentus (« intonation, son, ton »)[3][4]. Le Grand Robert le fait venir de l’ancien français aucent (1220) sans préciser le sens d’aucent[1], qui signifie « conte, récit » selon Godefroy[2]. Le mot décrit à l’origine les intonations de voix dans la parole puis les sons d’un instrument[4]. Il désigne les signes graphiques dès (1549)[1], puis les inflexions de la voix en (1559)[1] et enfin les différentes prononciations d’un lieu en (1680)[1].
Phonétique du mot « accent »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
accent | aksɑ̃ |
Fréquence d'apparition du mot « accent » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « accent »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « accent »
-
Dieu donne à la franchise, à la fidélité, à la droiture un accent qui ne peut être ni contrefait, ni méconnu.
Joseph de Maistre — Du pape -
La mer a partout la même vois grondeuse, grave, solennelle. Nos rivières chantent, murmurent, babillent, et elles ont toutes un accent différent.
Alexandre Pothey — La Muette -
Les scientifiques, dans une démocratie, doivent influencer les décideurs en mettant l'accent sur la gravité de certains problèmes.
Trinh Xuan Thuan — Entretiens avec Colette Mesnage -
Le contentement se lit dans les yeux, dans le maintien, dans l'accent, dans la démarche, et semble se communiquer à celui qui l'aperçoit.
Jean-Jacques Rousseau — Rêveries du Promeneur solitaire -
Rien n'intrigue davantage d'un certain langage, et l'accent qu'on met dedans.
Victor-Lévy Beaulieu — L'Héritage -
Tenez dans la vie un seul monologue mais mettez l'accent sur un mot sans cesse différent.
Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles pensées échevelées -
L'accent du pays où l'on est né demeure dans l'esprit et dans le cœur, comme dans le langage.
François, duc de La Rochefoucauld — Maximes -
L'infini n'a pas d'accent.
Anonyme — Slogan - Mai 1968 -
L'innocence prend toujours l'accent violent de la candeur.
Régis Tremblay — Le Voyeur fidèle -
La tournure et la démarche ont autant d'accent que la parole.
Madame de Girardin — Lettres parisiennes
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Traductions du mot « accent »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | focus |
Espagnol | hincapié |
Italien | accento |
Allemand | schwerpunkt |
Portugais | sotaque |
Synonymes de « accent »
- son
- intonation
- accentuation
- modulation
- ton
- tonalité
- prononciation
- inflexion
- voix
- ponctuation
- élocution
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