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Abjuration
Sommaire
- Définitions de « abjuration »
- Étymologie de « abjuration »
- Phonétique de « abjuration »
- Fréquence d'apparition du mot « abjuration » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « abjuration »
- Citations contenant le mot « abjuration »
- Traductions du mot « abjuration »
- Synonymes de « abjuration »
- Antonymes de « abjuration »
- Combien de points fait le mot abjuration au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | abjuration | abjurations |
Définitions de « abjuration »
Trésor de la Langue Française informatisé
ABJURATION, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
abjuration \ab.ʒy.ʁa.sjɔ̃\ féminin
-
Action de rejeter ses idées propres au profit d’une idée nouvelle.
- L’abjuration ne discrédite plus : on sait bien qu’elle est forcée. Que pourraient-ils faire d’autre, sinon aller en prison? dictée mot à mot. — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
- Selon la légende, Galilée aurait ponctué son abjuration par : « Et pourtant elle tourne ».
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Action d'abjurer. Abjuration publique, solennelle. Abjuration de l'hérésie. Recevoir l'abjuration de quelqu'un. Il a fait abjuration de ses erreurs. Cette abjuration de ses anciens principes lui a fait beaucoup d'ennemis.
Littré (1872-1877)
- Action d'abjurer, se dit et de celui qui abjure et de la chose abjurée. L'abjuration de Henri IV. L'abjuration du calvinisme par ce prince. L'abjuration du christianisme par Porphyre. L'abjuration qu'il fit de ses plus chères amitiés. L'abjuration de ses anciens principes lui a fait le plus grand tort.
Faire abjuration, se dit d'une cérémonie publique par laquelle on quitte sa religion et on entre dans le sein du catholicisme.
Elle fit abjuration au couvent de la Visitation
, Rousseau, Conf. I I.
REMARQUE
On a prétendu qu'il ne pouvait y avoir abjuration que dans le sein du christianisme, c'est-à-dire que le mot ne s'employait que pour exprimer l'action de passer d'une secte chrétienne dissidente dans le sein du catholicisme. Cela n'est pas fondé. Abjuration ne comporte rien d'aussi précis ; et on peut dire en parlant d'un juif : l'abjuration du judaïsme.
HISTORIQUE
XVe s. Abjuration est un serrement que home ou feme prennent, quant ils ont commise felonie, et fui à l'Eglise pour tuition de leurs vies, eslisant plustost perpetuel banissement que à ester à la loi
, Du Cange, abjuratio.
XVIe s. Ce fut là où les jesuites dresserent la forme d'abjuration que nous avons alleguée
, D'Aubigné, Hist. II, 484.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
ABJURATION, s. f. en général, acte par lequel on dénie ou l’on renonce une chose d’une maniere solemnelle, & même avec serment. V. Serment.
Ce mot vient du Latin abjuratio, composé de ab, de ou contre, & de jurare, jurer.
Chez les Romains le mot d’abjuration signifioit dénégation avec faux serment d’une dette, d’un gage, d’un dépôt, ou autre chose semblable, auparavant confiée. En ce sens l’abjuration est la même chose que le parjure ; elle differe de l’éjuration qui suppose le serment juste. Voyez Parjure, &c.
L’abjuration se prend plus particulierement pour la solemnelle rénonciation ou retractation d’une doctrine ou d’une opinion regardée comme fausse & pernicieuse.
Dans les Lois d’Angleterre, abjurer une personne, c’est renoncer à l’autorité ou au domaine d’une telle personne. Par le serment d’abjuration, on s’oblige de ne reconnoître aucune autorité royale dans la personne appellée le Prétendant, & de ne lui rendre jamais l’obéissance que doit rendre un sujet à son Prince. Voyez Serment, Fidélité, &c.
Le mot d’abjuration est aussi usité dans les anciennes Coûtumes d’Angleterre, pour le serment fait par une personne coupable de félonie, qui se retirant dans un lieu d’asyle, s’obligeoit par serment d’abandonner le Royaume pour toûjours ; ce qui le mettoit à l’abri de tout autre châtiment. Nous trouvons aussi des exemples d’abjuration pour un tems, pour trois ans, pour un an & un jour, & semblables.
Les criminels étoient reçûs à faire cette abjuration en certains cas, au lieu d’être condamnés à mort. Depuis le tems d’Edouard le Confesseur, jusqu’à la réformation, les Anglois avoient tant de dévotion pour les Eglises, que si un homme coupable de félonie se réfugioit dans une Eglise ou dans un Cimetiere, c’étoit un asyle dont il ne pouvoit être tiré pour lui faire son procès ; mais en confessant son crime à la Justice ou au Coroner, & en abjurant le Royaume, il étoit mis en liberté. V. Asyle & Coroner.
Après l’abjuration on lui donnoit une croix, qu’il devoit porter à la main le long des grands chemins, jusqu’à ce qu’il fût hors des Domaines du Roi : on l’appelloit la banniere de Mere-Eglise. Mais l’abjuration déchut beaucoup dans la suite, & se réduisit à retenir pour toûjours le prisonnier dans le Sanctuaire, où il lui étoit permis de finir le reste de ses jours, après avoir abjuré sa liberté & sa libre habitation. Par le Statut 21. de Jacques Ier, tout usage d’asyle, & conséquemment d’abjuration, fut aboli. Voyez Sanctuaire. (G)
Étymologie de « abjuration »
Abjuratio, de abjurare, abjurer (voy. ABJURER).
- Du latin abiūrātiō.
Phonétique du mot « abjuration »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
abjuration | abʒyrasjɔ̃ |
Fréquence d'apparition du mot « abjuration » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « abjuration »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « abjuration »
-
Lorsqu’au soir de sa vie, confronté à la révocation de l’édit de Nantes, en 1685, Abraham dut choisir entre l’abjuration et l’exil, le marin décide, lui qui pourtant combattit pour le compte de la très protestante Suède, de ne pas choisir : il continuera de servir son roi en bon huguenot. Si les suprêmes honneurs de l’amiralat lui échappent, il fait partie de ces quelques protestants français qui n’eurent pas à abjurer, en considération des immenses services rendus. La foi guidait leur vie, le sens de l’État consentit à leur choix.
Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la spiritualité et le lifestyle — Duquesne, un protestant au service du roi catholique -
Le négligé est une abjuration simulée de coquetterie ; mais en même temps le chef-d'oeuvre de l'envie de plaire.
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux -
Le procès dure vingt jours. Galilée se défend à peine. Il sait que c’est inutile. Il a 70 ans et il doit prononcer à genoux l’abjuration de sa doctrine. Une humiliation absolue. Le mythe veut qu’en se relevant, il ait frappé du pied la terre et qu’il ait prononcé ces mots devenus célèbres : "Elle pourtant, elle se meut…" Plus tard, dans une version plus populaire, on prétendra que Galilée aurait dit : "Et pourtant, elle tourne…"
Europe 1 — Copernic et Galilée : deux scientifiques révolutionnaires face à l'Église
Traductions du mot « abjuration »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | abjuration |
Espagnol | abjuración |
Italien | abiura |
Portugais | abjuração |
Synonymes de « abjuration »
- apostasie
- reniement
- exorcisme
- rétractation
- renonciation
- abrogation
- abandon
- conversion
- désaveu
- démenti
- retrait
- refus
Antonymes de « abjuration »
Combien de points fait le mot abjuration au Scrabble ?
Nombre de points du mot abjuration au scrabble : 19 points