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Timidité

Variantes Singulier Pluriel
Féminin timidité timidités

Définitions de « timidité »

Trésor de la Langue Française informatisé

TIMIDITÉ, subst. fém.

A. − Vieilli. Manque de courage; peur devant le danger. Synon. appréhension, crainte.Il y a deux timidités: la timidité d'esprit, la timidité de nerfs; une timidité physique, et une timidité morale (Balzac, Rabouill., 1842, p. 401).C'était par timidité, peur d'avoir une scène de son mari, qui ne voulait qu'elle reçût des artistes (Proust, Sodome, 1922, p. 672).
B. −
1. Manière d'être, caractère de celui qui manque de hardiesse, de vigueur; incapacité à entreprendre, à se décider. Synon. circonspection, hésitation, indécision, pudeur, réserve, sauvagerie; anton. audace, hardiesse.Timidité charmante, délicate, enfantine, native. Ce grand peintre [le Dominiquin] joignait à la vraie modestie, presque inséparable des grands talents, la timidité d'un caractère doux et mélancolique (Delacroix, Journal, 1853, p. 30).Une des choses qui me paraissent avoir le plus étonné les travailleurs, au cours de ces dernières années, a été la timidité de la force publique en présence de l'émeute (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 94).
Au plur. Attitudes, manifestations timides. Elle avait involontairement avec moi des pudeurs et des timidités d'attitude, de regards, de gestes qu'elle n'avait jamais eues auparavant (Lamart., Confid., Graziella, 1849, p. 263).
2. Caractère, nature de ce qui manque de hardiesse, de vigueur. Timidité d'un caractère, d'une attitude; timidité linguistique, littéraire. D'où viendrait l'obstacle? De la timidité intellectuelle, qui nous ferme à toute idée, et trace autour de nous l'étroit horizon du fini (Renan, Avenir sc., 1890, p. 360).Aucune timidité d'écriture ne retient les compositeurs d'aujourd'hui (Arts et litt., 1935, p. 36-12).
C. − Manque d'aisance, d'assurance dans ses relations avec autrui; tendance à se troubler et à perdre ses moyens lorsqu'on se sent regardé, observé. Synon. gaucherie2, gêne; anton. aisance, aplomb, assurance, culot2(fam.), impudence, insolence.La responsabilité qui pesait sur Olivier l'accablait tellement qu'il en perdait ses moyens, à mesure qu'il approchait de l'examen. Une extrême fatigue, la crainte d'échouer, et une timidité maladive le paralysaient d'avance. Il tremblait à la pensée de paraître en public devant ses juges. Il avait toujours souffert de sa timidité (Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 891).John Stuart qui, à l'autre bout de la table, semblait vouloir se cacher derrière ses grandes lunettes et mourait de timidité quand on lui adressait la parole (Green, Moïra, 1950, p. 107).
Timidité avec qqn.Ma timidité déjà excessive avec tout le monde, était si grande avec une femme que j'aurais préféré je ne sais quel tourment à celui de demeurer seul avec cette femme (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 124).
SYNT. Timidité incroyable, ombrageuse, rougissante, tremblante; timidité affligeante; vaincre sa timidité; être paralysé par la timidité; être saisi de timidité; faire/ne pas faire qqc. à cause de/malgré sa timidité.
PSYCHOL. ,,Forme d'hyper-émotivité se traduisant par une inhibition dans les rapports avec autrui, souvent en liaison avec un sentiment d'infériorité ou de culpabilité`` (Ancelin Sc. hum. 1982). Timidité maladive, pathologique; suivre un traitement contre la timidité. Pour Mary-Ann, le sphynx avait livré son secret, qui était la timidité. Timidité née dans l'enfance de persécutions collégiennes, nourrie (...) par l'hostilité de ses pairs (Maurois, Disraëli, 1927, p. 255).Aux États-Unis le docteur Philip Zimbardo a ouvert une « clinique de la timidité » à l'université de Stanford. La timidité se soignerait-elle donc? (Elle, 11 sept. 1978, p. 51).
Prononc. et Orth.: [timidite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Déb. xves. « crainte, appréhension » (J. Gerson, Harangue au roi, p. 19 ds Gdf. Compl.); 2. av. 1678 « manque d'assurance, d'aisance dans les rapports avec autrui » (La Rochefoucauld, Max., 480 ds Littré); 3. 1842 plur. « attitudes témoignant d'un manque de hardiesse, d'audace » (Jouffroy, Nouv. mél. philos., p. 211). Empr. au lat.timiditas « timidité, manque d'assurance, esprit craintif », plur. « marques de timidité ». Fréq. abs. littér.: 1 350. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 848, b) 1 278; xxes.: a) 1 788, b) 2 403.

Wiktionnaire

Nom commun - français

timidité \ti.mi.di.te\ féminin

  1. Caractère de celui qui est timide.
    • Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s’appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
    • M’est avis que ces apparences exprimaient tout simplement une grande timidité qui, jointe, comme il advient, à de la naïveté, composait un être de gaucherie. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    • (Figuré) Enfin, à l'image des oiseaux des îles Falkland, décrits par Darwin en 1835, les limules manquent de timidité. En effet, ils ne craignent pas l'homme et ne sont aucunement intimidés par sa présence. Se pencher sur un limule est aussi une expérience un peu troublante... Souvent, l'invertébré se positionne pour mieux percevoir l'étranger. Dès lors, on ne sait plus très bien qui étudie qui. — (Martin Daigneault, Limules: une histoire naturelle, Institut océanographique, 2005, page 51)
  2. Esprit, action, paroles qui manquent de hardiesse ou d'envergure.
    • On blâma la timidité de sa conduite.
    • La timidité de ses conseils devint funeste.
    • Il sentait aussi l’approche d’une conversation d’un ordre trop élevé, dans laquelle la timidité de son esprit l’empêchait de se hasarder. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XIX, 1826)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

TIMIDITÉ. n. f.
Caractère de celui qui est timide. Extrême timidité. Timidité ridicule. Timidité maladive. Je n'ai jamais vu une timidité comme la vôtre. Sa timidité l'empêche de faire paraître tout son esprit. Il se dit aussi des Actions, des paroles qui manquent de hardiesse. On blâma la timidité de sa conduite. La timidité de ses conseils devint funeste.

Littré (1872-1877)

TIMIDITÉ (ti-mi-di-té) s. f.
  • 1Qualité de celui qui est timide. Plus plein d'étonnement que de timidité, Corneille, Héracl. III, 1. Prudente sans timidité, pressante sans indiscrétion… attendant de la bonté du prince plus que de son propre crédit, Fléchier, Dauphine. Cette timidité savante qui arrêtait Locke sur le bord des abîmes, Voltaire, Lett. à M***, 1740. On ne perd les États que par timidité, Voltaire, Fanat. I, 1. La timidité tient au caractère ; l'embarras, aux circonstances, D'Alembert, Œuv. t. III, p. 330. Les hommes ont plus de timidité dans l'esprit que dans le cœur ; et les esclaves volontaires font plus de tyrans que les tyrans ne font d'esclaves forcés, Duclos, Consid. mœurs, 6.
  • 2Se dit aussi en parlant des actions, des discours. La timidité de ce conseil. On blâma la timidité de sa conduite.
  • 3Manque d'assurance, quelquefois même avec une idée favorable. La timidité est un défaut dont il est dangereux de reprendre les personnes qu'on en veut corriger, La Rochefoucauld, Max. 480. Tout cela est caché sous un beau visage fort régulier, sous une modestie extrême, sous une timidité aimable, sous une jeunesse de dix-sept ans, Sévigné, 20 mai 1680. La timidité rend les hommes farouches, quand ils se font surtout un devoir de ne la pas surmonter, Mme de Caylus, Souvenirs, p. 60, dans POUGENS. En devenant plus malheureux, je suis devenu plus timide, et jamais je n'ai menti que par timidité, Rousseau, 4e promen. Non de cette aimable timidité qui vient de la crainte de déplaire, mais de l'embarras d'un sot qui ne sait que dire, et du malaise d'un libertin qui ne se sent pas à sa place auprès d'une honnête fille, Rousseau, Hél. II, 18. La timidité, qui naquit autrefois avec l'amour, est toujours une de ses compagnes inséparables, Comte de Caylus, Féeries, Pimprenelle, Œuv. t. VIII, p. 349, dans POUGENS. Cette timidité souffrante qui se mêlait souvent à ses impressions les plus agréables, Staël, Corinne, IV, 1. Son visage mâle exprima la timidité la plus délicate, Staël, ib. III, 2.

HISTORIQUE

XVe s. Dissimulation fault [pèche] et timidité, Gerson, Harengue à Charles VI, p. 19.

XVIe s. Quelquesfois ceste vertu imaginative fait cheoir la personne de quelque lieu haut, pour la grande apprehension et timidité qu'elle a de tomber, Paré, XVIII, 11. Come entendra on force sans entendre timidité, continence sans incontinence… ? Bonivard, Amartigenée, p. 177.

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Étymologie de « timidité »

Lat. timiditatem, de timidus, timide.

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Du latin timiditas.
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Phonétique du mot « timidité »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
timidité tɛ̃idite

Fréquence d'apparition du mot « timidité » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « timidité »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « timidité »

  • La libéralité n'est souvent qu'une sorte de timidité.
    Friedrich Nietzsche — Le Gai Savoir
  • Appelé fentes de timidité, ce réseau lacunaire de la canopée se retrouve dans les forêts du monde entier : des mangroves du Costa Rica aux immenses camphriers de Bornéo en Malaisie, le feuillage lézardé ne connaît pas de frontières. Cependant, les scientifiques ne comprennent toujours pas totalement pourquoi les cimes des arbres refusent si souvent de se toucher.
    National Geographic — Les arbres aussi pratiquent la distanciation sociale lorsqu'ils sont malades | National Geographic
  • On ne saura jamais combien la timidité peut rendre vertueux, et niais.
    Paul Léautaud
  • La timidité est une contraction de la sensibilité, une crampe de l'esprit.
    Henri de Régnier — Donc...
  • La timidité rend les hommes farouches, quand ils se font surtout un devoir de ne pas la surmonter.
    Madame de Caylus — Souvenirs
  • La timidité est une forme de politesse.
    Jacques Dutronc
  • La timidité, c’est un défaut terrible, ça masque toutes vos qualités...
    Patrick Timsit — Fallait pas l’ouvrir
  • Rien de plus arrogant qu'un timide qui a vaincu sa timidité.
    Tomi Ungerer — Nos années de boucherie
  • La modestie est une vertu, la timidité est un défaut.
    Thomas Fuller — Gnomologia
  • La timidité est le résultat de l'opinion généralement exagérée qu'on se fait du mérite des autres.
    Gérard de Rohan Chabot
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Traductions du mot « timidité »

Langue Traduction
Anglais timidity
Espagnol timidez
Italien timidezza
Allemand schüchternheit
Chinois 胆小
Arabe خجول
Portugais timidez
Russe робость
Japonais 臆病
Basque egonezina
Corse timidità
Source : Google Translate API

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Timidité

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