La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « plume »

Plume

Variantes Singulier Pluriel
Féminin plume plumes

Définitions de « plume »

Trésor de la Langue Française informatisé

PLUME1, subst. fém.

I.
A. −
1. ANAT. ANIM. Appendice tégumentaire, se composant généralement d'un tuyau épais, prolongé par une tige effilée, garnie de barbes latérales, et qui, recouvrant l'oiseau en grand nombre, le protège et lui permet de voler. Il y avait de longues plumes noires de dinde et des plumes d'oie, blanches et lisses, (...) des plumes légères de poules, dorées, bigarrées (...). Les plumes étaient vivantes encore, tièdes d'odeur. Elles mettaient des frissons d'ailes, des chaleurs de nid, entre leurs lèvres (Zola,Ventre Paris, 1873, pp.772-773).V. arpège ex. 6, effraie ex. de Genevoix, gemmacées ex. de Cuvier:
1. Nous avons dit que la gaîne de la plume se manifestoit quelques jours après que l'oiseau étoit sorti de l'oeuf: ce sont les pennes ou grandes plumes des ailes et de la queue qui se manifestent les premières; puis les couvertures, et enfin les petites plumes du corps. Cuvier,Anat. comp., t.2, 1805, pp.604-605.
SYNT. Plumes ébouriffées; plume bleue, grise, rouge, verte; belle plume; plume d'aigle, de colibri, de corbeau, de cygne, d'oiseau; plumes de la queue; tuyau de plume; hérisser, lisser, lustrer ses plumes; arracher les plumes de.
2. P. méton.
a) Au sing. Ensemble des plumes d'un oiseau. Synon. plumage.Le cardinal, vêtu de sa plume écarlate (Leconte de Lisle,Poèmes barb., 1878, p.174).
P. métaph. Il neigeait, (...) l'aube muette dans sa plume, comme une grande chouette fabuleuse (...) enflait son corps de dahlia blanc (Saint-John Perse,Exil, 1942, p.267).
b) CHASSE
Gibier, etc. à poil et/ou à plume, de poil et de plume, etc.; poil et plume. Mammifères et oiseaux que l'on chasse. Le reporter et Harbert devinrent promptement de très-adroits tireurs d'arc. Aussi, le gibier de poil et de plume abonda-t-il aux Cheminées, cabiais, pigeons, agoutis (Verne,Île myst., 1874, p.117).Des tableaux pour salle à manger, ceux où l'on voit perdrix et pigeons, lièvres et lapins: poil et plume (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.36).V. croix ex. 1.
P. ell. La plume. Le gibier à plume. Le Craonnais (...) est resté giboyeux. Le poil l'emporte sur la plume, hélas! car les perdreaux sont trop souvent empoisonnés (H. Bazin,Vipère, 1948, p.67).
Au fig. Poil(s) ou plume(s), plume et poil, (de tout poil et) de toute plume. (Gens, choses) de toute espèce. Ce séjour à l'hôtel dans un tourbillon d'étrangers, un passage d'oiseaux voyageurs de toute plume (A. Daudet,Rois en exil, 1879, p.78).Il immolait les innocents et les coupables, les guerriers et les vierges, plume et poil (A. France,Mannequin, 1897, p.279).
Chien au poil et à la plume. Chien apte à chasser le gibier à poil et à plume. Être (dressé) au poil et à la plume. Bertrand: (...) j'ai rencontré sur mon chemin une compagnie de perdrix (...). Édouard, à Bertrand: Vous avez là un beau chien, il est au poil et à la plume (Mérimée,Mosaïque, 1833, pp.215-216).
Au fig., fam. Être au poil et à la plume Être également apte à des activités diverses, à écrire en prose comme en vers. P. ell. −Vous avez du nouveau sur le chantier? (...) Allons! poil ou plume? Vers ou prose? Yves, soudain, se décida: −J'écris des Caractères (Mauriac,Myst. Frontenac, 1933, p.263).
Vieilli. Être à la fois homosexuel et hétérosexuel. Synon. fam. être à (la) voile et à (la) vapeur.V. poil I D 1 a.
B. − En partic.
1. Plume(s) de certains oiseaux apprêtée(s) pour servir de parure. Son chapeau de feutre à bord rond, orné de plumes dont la dernière se contournait en panache sur les épaules de la dame et les autres se recroquevillaient en bouillons (Gautier,Fracasse, 1863, p.25).Van Dongen (...) portraitiste des dames tout en fards et en plumes des beuglants (Arts et litt., 1936, p.18-8):
2. Les marabouts plus que jamais mêlent leur vapeur épaisse à l'éclat des cheveux, la plume, qui semble vouloir effacer sous son fol envahissement léger, le jais étincelant (...) la plume, disposée en guirlandes (...) ne parviendra encore à bannir ce rival (...). Tout en faisant la part riche aux plumes: naturelles, de coq, de paon, de faisan et, teintes parfois en bleu et en rose, d'autruche, (...) à l'égal de l'hiver durera la paillette. Mallarmé,Dern. mode, 1874, p.832.
SYNT. Chargé, coiffé, couvert, empanaché, fait, garni, hérissé de plumes; surmonté d'une plume; la plume au chapeau, du/de son chapeau; chapeau, feutre à plume(s); boa, toque de plume(s); bouquet, couronne, panache de plumes; éventail de plume(s), en plumes.
[Avec une valeur de distinction honorifique] Marion (...) fut reconnu «grand chef» de tout le pays, et quatre plumes blanches ornèrent ses cheveux en signes honorifiques (Verne,Enf. cap. Grant, t.3, 1868, p.29).Au Parlement succédait le corps diplomatique (...). Aussitôt après, sous les plumes blanches, les figures martiales et lasses des généraux (Vogüé,Morts, 1899, p.440).
2. Plume(s) préparée(s) pour diverses utilisations pratiques. Balai de plumes. Une raquette en osier, et un volant avec des plumes jaunes (Hugo,Misér., t.2, 1862, p.735).Les plumes favorisent le vol du projectile (...) certaines tribus sudaméricaines ne pourvoient de plumes que leurs flèches de guerre et de chasse (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.240).
ARTS MÉN. Plumes les plus fines servant à rembourrer diverses pièces de literie. Coussin, édredon, matelas, oreiller de plume(s). Le lit bourré de plume, bouffi d'oreillers en duvet d'oie (Colette,Mais. Cl., 1922, p.111).Pour un oreiller de 60/60, on emploie 1 kg 400 de plume de qualité moyenne (...). La quantité à employer diminue avec la qualité de la plume, la plume de belle qualité étant la plus légère et par conséquent celle qui remplit le mieux (Lar. mén.1926, p.767).
Lit de plume(s). V. lit I A 5.
P. ell. La, les plume(s). Pièce de literie rembourrée de plumes. Une jeune beauté, sur la plume et la soie, Attendant le mortel qui fait toute sa joie (Chénier,Élégies, 1794, p.129).Il se jeta au lit, se roula dans la plume (Sandeau,Mllede La Seiglière, 1848, p.165).
Fam. Se mettre dans la/les plume(s). Se coucher. Sortir des plumes. Sortir du lit, se lever. Le ciel (...) donne déjà l'illusion de l'aube. (...) −Tiens, remarque Jean-Louis Heurtebise, voilà Drumeau qui sort des plumes (Bernanos,Crime, 1935, p.746).
Vieilli. Coucher, etc. dans/sur la plume. Se trouver dans une situation aisée. Une fois son enfant sur la paille, comme il disait, lui-même risquait fort de ne plus coucher sur la plume (A. Daudet,Fromont jeune, 1874, p.346).
PÊCHE (à la ligne). Antenne ou flotteur fabriqué avec un fragment de plume ou avec une matière pareillement légère. Morissot, qui regardait anxieusement plonger coup sur coup la plume de son flotteur (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Deux amis, 1883, p.190).Le pêcheur au coup moderne n'utilise plus comme flotteur le gros bouchon toupie de nos ancêtres. Maintenant, il se sert surtout de plumes ou de flotteurs fusiformes (...). La plume le plus couramment employée (plume étant synonyme de flotteur) est la plume dite tempête. Elle est constituée d'un corps soit en plume, soit en balsa, et elle est surmontée d'un petit morceau de plume que l'on appelle antenne (J. Nadaud,La Pêche, 1955, p.133).
3. P. méton. La/les plume(s). Commerce des plumes. Établi dans les plumes ce garçon! Songez un peu si on en a eu des crises dans les plumes depuis trente ans! Y a peut-être pas eu un métier plus mauvais que la plume, plus incertain (Céline,Voyage, 1932, p.310).
C. − P. anal.
1.
a) Ce qui rappelle une plume par sa forme, son aspect duveteux. L'aubépine en fleur sous sa grosse dentelle, le tamaris avec ses plumes de corail rose (Chardonne,Romanesques, 1937, p.227).Cette fumée qui montait de la mer (...) −une longue plume flexible et molle qui défaisait paresseusement dans l'air ses volutes orageuses (Gracq,Syrtes, 1951, p.227):
3. L'horizon semble un rêve éblouissant où nage L'écaille de la mer, la plume du nuage, Car l'océan est hydre et le nuage oiseau. Hugo,Contempl., t.3, 1856, p.289.
b) Spécialement
Argot
Pince monseigneur. Quand tu tombes sur un verrou à pompes (...) attaque aussi sec à la plume (Pt Simonin ill., 1957, p.75).
Vx. Plume (de quinze pieds). Rame (de galère). [Les galériens] ceux qu'on envoie écrire leur histoire dans l'océan avec des plumes de quinze pieds (Nerval,Nouv. et fantais., 1855, p.197).
Plume de Beauce. Paille (employée comme literie). J'allais grelotter toute la nuit dans une paillasse étendue par terre (...) Tenez, on croit comme ça que la paille est chaude; eh bien! on se trompe. −La plume de Beauce! (...), c'est une vraie gelée; le fumier vaudrait cent fois mieux (Sue,Les Mystères de Paris, Paris, J. Rouff, s.d. [1842], p.22).
DÉCOR. ,,Motif ornemental Renaissance, imitant une plume d'oiseau stylisée`` (Aud.-Thiv. Ameubl. 1974). Tous les motifs utilisés par la Renaissance sont encore en honneur; à peine peut-on remarquer que la plume et les palmes croisées se retrouvent un peu plus fréquemment (Viaux,Meuble Fr., 1962, p.60).
MINÉR. Plume de paon. Agate verdâtre, marquée de rayures évoquant les barbes d'une plume. (Dict.xixeet xxes.).
ZOOL. Plume de calmar. Pièce interne cornée du calmar. J'ai examiné la matière organique de l'os de sèche et la substance transparente du calmar qui a reçu le nom de plume de calmar (Ann. chim. et phys., t.43, 1855, p.97).
2.
a) Chose ou personne qui rappelle une plume par sa légèreté. Vous, fine et légère, vous êtes une plume, vous êtes un oiseau (Halévy,Mariage amour, 1881, p.43).Ô mains d'ambre rosé, mains de plume et d'ouate (Rollinat,Névroses, 1883, p.117).Une jambe de coureur, légère et douce, une jambe de plume (Prévert,Paroles, 1946, p.32).V. neiger ex. 1.
Locutions
(Se sentir, etc.) léger comme une plume. (Se sentir, etc.) très léger, alerte, allègre. [Il] sortit dans les rues, s'étonnant de se trouver léger comme une plume. Il lui prenait des envies de s'envoler; rien ne lui semblait impossible (Champfl.,Avent. MlleMariette, 1853, p.224).
Légèreté de plume(s). Extrême légèreté. Le noir des filées d'arbres et le dôme qui se perd dans le ciel en douceur de verdure incolore, en légèreté de plumes de marabout (Goncourt,Journal, 1864, p.93).
(Enlever, soulever, etc.) comme une plume. (Enlever, soulever, etc.) très facilement, sans effort. Il crâne au volant d'un sept tonnes (...) décharger des fûts «comme une plume» (...) voilà de quoi combler le gaillard (Genevoix,Assassin, 1948, p.100).
Ne pas peser (plus qu')une plume. Être très léger. Il me semble que je suis creuse en-dedans, que je ne pèse pas plus qu'un coussin de plume (Bernanos,Mouchette, 1937, p.1314).Être disponible. Avec le ministère d'état j'étois garroté (...) aujourd'hui je suis libre comme l'air, et je ne pèse pas une plume (Chateaubr.,Corresp., 1821, p.185).
(Être) comme la plume au vent. Être sans attaches, changeant, frivole:
4. Vivant au jour le jour, ne comptant sur rien, ne voulant rien, comme la plume au vent je palpite et frissonne à tous les souffles changeants de l'atmosphère. Mes lectures et mes travaux, mes projets et mes goûts sont sans suite et sans portée... Amiel,Journal, 1866, p.498.
Vieilli. Jeter la plume au vent. S'en remettre au hasard pour décider. (Dict.xixeet xxes.).
Une plume de. Une ombre de, un soupçon de. Où l'as-tu pris ce vent? On n'en a pas eu une plume en bas depuis des temps (Giono,Batailles ds mont., 1937, p.48).
b) Spécialement
Arg. de la mar. Écume. Le navire met le nez dans la plume au tangage (Croneau,Constr. nav. guerre, t.2, 1892, p.203).
BOXE. Poids plume. Boxeur très léger. «Ça, c'est après ma victoire sur Petit-Biquet... Knock-out en quatre rounds.» (...) −Celle-là, j'étais encore poids plume (Dabit,Hôtel Nord, 1929, p.210).V. poids II A 2 i α.
P. ell. Il n'a pas craint d'affronter l'un des meilleurs plumes de France (L'OEuvre, 22 janv. 1941).Depuis la création de la catégorie des lourds-légers, il y a sept catégories: poids coq: jusqu'à 56 kg; plume: jusqu'à 60 kg... (Jeux et sports, 1967, p.1290).
GASTR. ,,Sucre cuit à la plume, celui qui, après avoir été cuit, est semblable à une toile d'araignée qui voltige en l'air, lorsqu'il s'échappe de la cuiller; −cuit à la grande plume, celui qui produit facilement cet effet; −cuit à la petite plume, celui qui le produit difficilement`` (Raymond 1832). Cuisson du sucre à la nappe (...) à la plume ou grand boulé (Viard,Cuisin. impérial, 1814, pp.394-395).Cuisson du sucre: À la petite plume, ou soufflé (37 degrés), on prend du sirop avec l'écumoire et l'on souffle à travers: on voit des gouttes s'échapper de l'autre côté (Audot,Cuisin. campagne et ville, 1896, p.499).
3. Ce qui couvre, protège à la manière des plumes, (et de ce fait) représente un bien précieux, un objet de convoitise. [Le secrétaire d'un Cercle est] prié d'amener ses amis au cercle... Plus il y a de pigeons plus il y a de plumes (Hogier-Grison,Monde où l'on triche, 2esérie, 1886, p.193).
Loc., fam.
Arracher/tirer une/des plume(s) (à qqn). Dépouiller habilement, voler, duper. Pour ce qui est de cette flibuste de Corcenet, il s'agit certainement de te tirer et de me tirer des plumes (L. Daudet,Médée, 1935, p.36).
Arracher/tirer une plume de l'aile (à qqn). V. aile III B 4.
Avoir chaud aux plumes. Se sentir en péril, craindre pour sa vie. Si ces deux messieurs [les policiers L. et M.] voulaient revoir ma frime de près, je leur conseillais maintenant de se lever tôt. Je venais d'avoir trop chaud aux plumes (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p.209).
Laisser/perdre des plumes (dans qqc.). V. laisser1I A 5.Je ne parle pas de ces nuances auxquelles Barrès renonce en les estimant incompatibles avec la grosse ligne politique. Bien d'autres y perdirent leurs plumes (Cocteau,Poés. crit. II, 1960, p.160).
Perdre ses plumes (vieilli). Perdre ses cheveux. Synon. se déplumer (v. ce mot B 2 a).Noceur qui perd ses plumes (Nouv. Lar. ill.; dict.xxes.).
Voler dans les plumes (à/de qqn). Attaquer brusquement, infliger une correction à. V. figure ex. 18.
4. Chose ou personne qui représente un élément décoratif à la manière des plumes, qui orne au physique ou au moral. Parcouru mes lettres à Trebutien, −collection qui doit être la plus belle plume de mon aile, si je dois devenir un oiseau glorieux (...). Le meilleur de moi est dans ces lettres (Barb. d'Aurev.,Memor. 3, 1856, p.51).
Locutions
C'est une plume à son chapeau. C'est quelque chose ou quelqu'un qui l'honore, qui flatte sa vanité. Il entama (...) l'éloge de toutes ces dames. (...) chacune d'elles ferait une belle plume au chapeau d'un petit chrétien (Barrès,Jard. Oronte, 1922, p.55).
(C'est) le geai paré des plumes du paon. V. geai.Se parer des plumes du paon. V. paon A 2.
Rem. Sans citer précisément ces expr., plusieurs textes leur font référence à travers diverses formules qui toutes évoquent ironiquement une idée de gloire empruntée, de parure dérisoire. Nos devanciers (...) l'ont laissée [la langue française] si chétive et si nue qu'elle a besoin des ornements et pour ainsi dire des plumes d'autrui (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p.48). Je pensais au peu d'orgueil d'un homme vis-à-vis de sa conscience, d'emprunter ainsi aux autres. Et je ne concevais pas l'enflure de ce succès, où entrent tant de plumes de paon (Goncourt, Journal, 1859, p.596). L'habitude de nommer les gens par leur nom de terre enlevait toute valeur nobiliaire à ce «de» tant vanté, à cette plume de geai (La Varende, J. Bart, 1957, p.217).
Proverbe. La belle plume fait le bel oiseau. La parure met en valeur, avantage le physique. (Dict.xixeet xxes.).
II.
A. − Instrument dont la pointe, enduite d'encre, permet d'écrire, de dessiner.
1. Grosse plume d'oiseau (oie, corbeau, etc.) au tuyau taillé en pointe et fendu à son extrémité. Plume(s) taillée(s); bonne plume. Toutes ces plumes sur le parchemin qui grincent (Claudel,J. d'Arc, 1939, 2, p.1203).La matière plus souple du parchemin a vraisemblablement favorisé et aidé à développer l'usage d'une plume faite des longues rémiges de l'oie ou de tout autre oiseau de grande taille (...). La plume taillée dans une penne de corbeau peut tracer des lignes d'une extrême finesse et la plume d'oie, taillée à bout carré et présentée de biais, permet d'obtenir un trait simple d'épaisseur uniforme (S. Collin-Rosetds Écriture et enluminure en Lorraine au Moy. âge, Nancy, éd. Th. Alix, 1984, pp.6-7).V. oie A 1 ex. de Bourges:
5. Son oeil si morose s'allume Et sa lèvre, aux souris pervers, S'agace aux barbes de la plume Qu'il a pour écrire ces vers. Verlaine,OEuvres posth., t.1, Varia, 1896, p.93.
P. métaph. La nature, ce livre où la plume divine Écrit le grand secret que nul oeil ne devine! (Gautier,Poés., 1872, p.257).
Loc. Tailler une/des/sa plume(s). Préparer une (...) plume pour écrire. Hyacinthe taillait magistralement ses plumes d'oie et en posait la pointe sur l'ongle du pouce gauche pour porter avec décision le coup de canif magistral qui ouvrait le bec (A. France,Pt Pierre, 1918, p.181).
Arg. Tailler une plume. Pratiquer la fellation. Ah! Hélène, comme ta langue est habile. Si tu enseignes aussi bien l'orthographe que tu tailles les plumes tu dois être une institutrice épatante... (...) Ah! fellatrice sans pareille (G. Apollinaire,Les Onze mille verges, Paris, J.-J. Pauvert, 1975 [1907], p.129).
En comp. Taille-plume (v. taille-).
2.
a) Petite lame métallique légèrement incurvée, pointue, au bec fendu et qui s'adapte à l'extrémité d'un porte-plume, d'un stylographe. Plume métallique; plume d'acier, de fer, d'or. Ô stylographe à la plume de platine, que ta course rapide et sans heurt trace sur le papier au dos satiné les glyphes alphabétiques (Queneau,Exerc. style, 1947, p.91):
6. La plume maintenant gardait l'encre et traçait les lettres nettement. Et le vieux reprit sa pose oblique et continua sa copie. (...) depuis bientôt six mois on continuait la même farce au bonhomme (...). Elle consistait à verser quelques gouttes d'huile sur l'éponge mouillée pour décrasser les plumes. L'acier se trouvant ainsi enduit de liquide gras, ne prenait plus l'encre... Maupass.,Contes et nouv., t.1, Hérit., 1884, p.467.
Locutions
Plume sergent-major. Plume effilée, à pointe très fine. Le porte-plume de bois rouge avec la plume sergent-major qui lui servait à tracer les modèles d'écriture (Camus,Exil et roy., 1957, p.1614).Rares étaient les spectacles que me permettait Papa. Il condamnait comme immoraux le cinéma, le café, le stylo (...). Le stylo, parce qu'il éclipsait les plumes Gauloises et Sergent Major, gardiennes de la belle écriture. Ce suppôt du diable supprimait les pleins et les déliés, respiration de la pensée et dispensait de tremper sa plume dans l'encrier, pause utile à la réflexion (P. Guth,Une enfance pour la vie, 1985, p.163).
Plume de ronde. Plume trapue, à bec court et épais. Un article commencé d'une grosse écriture écrasée à la plume de ronde (Aragon,Beaux quart., 1936, p.120).
En comp. Essuie-plume(s); porte-plume.
P. méton. Porte-plume, stylographe. J'ai résolu d'écrire au hasard. Entreprise difficile: la plume (c'est un stylo) reste en retard sur la pensée (Gide,Ainsi soit-il, 1951, p.1163).
b) P. anal.
MÉD., TECHNOL. Plume (inscriptrice). Style encré d'un enregistreur graphique (électrocardiographe, etc.). Un tube latéral met l'intérieur de cet appareil [le pneumographe de P. Bert] en communication avec un tambour inscripteur de Marey, muni d'une plume (Baratoux,La Voix, 1912, p.45).La ligne sinueuse (...) a été tracée point par point, ou tronçon par tronçon, par la plume du baromètre enregistreur (Ruyer,Cybern., 1954, p.10).
MÉD. Petite lame métallique pointue, utilisée pour vacciner. Synon. vaccinostyle. (Dict.xxes.).
3. [Syntagmes et loc. relatifs à plume II A 1 et II A 2 a]
SYNT. Plume à écrire; bec de (la) plume; bruit, grincement de la plume; la plume court sur le papier, crache, crie, gratte; (avoir) la plume aux/entre les doigts, à la main, à l'oreille; (la) plume en main, en l'air; demander une plume et de l'encre; tremper la/sa plume dans l'encre/dans l'encrier.
Locutions
Dessin à la plume. Dessin fait avec une plume et dont le trait est plus nerveux, plus matériel que celui des instruments de tracé «à sec» comme les crayons (d'apr. Bég. Dessin 1978). Dessiner à la plume. Un dessin à la plume [de Le Sidaner], aux hachures très fines, (...) suffit à établir la géométrie du site (Mauclair,De Watteau à Whistler, 1905, p.249).Le dessin à la plume ne connaît pas d'autre moyen d'expression. Il n'y a pas de demi-teintes. Il n'y a que des noirs pleins et des blancs purs (Civilis. écr., 1939, p.10-1).
Briser sa plume. Cesser d'écrire pour manifester son dépit, sa désapprobation, etc. Que faire donc? Se décourager, briser sa plume et casser les ailes à sa poésie? (M. de Guérin,Corresp., 1834, p.151).
Faire courir/laisser courir/laisser aller sa plume (sur le papier); écrire/se laisser aller au courant de la plume. Écrire avec spontanéité, sans esprit critique ni remaniement. Négligence de la plupart de leurs auteurs qui se satisfirent généralement de laisser courir la plume sur le papier sans observer le moins du monde ce qui se passait alors en eux (Breton,Manif. Surréal., 2eManif., 1930, p.141).Je me contentais (...) de «faire le point», au courant de la plume, sans aucun souci de la forme, sans même me relire (Martin du G.,Souv. autobiogr., 1955, p.lxxvii).V. courant II B 1.Vieilli. Écrire à course de plume. Écrire sans hésitation, en laissant aller la plume (d'apr. Ac. Compl. 1842). La plupart des pages qu'on vient de citer ont été écrites à course de plume (Bremond,Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.109).
Faire tomber la plume des mains, laisser tomber la plume, la plume (lui) tombe des doigts/des mains. Cesser d'écrire par lassitude, dégoût, etc. La plume me tombe des mains à ce spectacle révoltant (Alain-Fournier,Corresp.[avec Rivière], 1910, p.180).
Jeter/poser/quitter la/sa plume. Cesser d'écrire. Le voilà homme de lettres par son mépris même pour cet état, et la proie du public (...). Lassé d'une vapeur enivrante qui enfle sans rassasier, il pensait à poser sa plume. Il ne veut que mourir en paix (Guéhenno,Jean-Jacques, 1952, p.121).
Manier la plume. Avoir le goût, l'habitude d'écrire. J'avais évidemment quelques prédispositions à manier la plume (et le paquet de ma correspondance d'enfant (...) témoigne que, dès l'âge de sept ans, je griffonnais de longues lettres avec un visible plaisir) (Martin du G.,op cit., p.xliii).
Mettre la main à la plume, prendre la/une plume, prendre sa plus belle plume, reprendre la plume, saisir une/sa plume. Se (re)mettre à écrire. Cet homme (...) prit la plume et commença à jeter sur le papier des réflexions sur l'histoire (L. Febvre,Vers une autre hist., [1949] ds Combats, 1953, p.420).
[Dans une formule épistolaire] Mettre la main à la plume. Rouen, ce 12 juillet 1835. Cher ami, Je mets la main à la plume (comme dit l'épicier) pour répondre ponctuellement à ta lettre (comme dit encore l'épicier) (Flaub.,Corresp., 1835, p.18).
Tenir la plume. Écrire sous la dictée, à la place de quelqu'un. L'aide de camp tenait la plume pour noter mes réponses (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.410).
(Lire, etc.) la plume à la main/en main. (Lire, etc.) en prenant des notes ou en rédigeant. Il pressure avec méthode le fait «mariage» (...) la plume à la main, et prenant force notes (Montherl.,Lépreuses, 1939, p.1405).
(Verbe +) à coups de plume.(...) par écrit, d'une manière abstraite, non matérielle. La meilleure révolution se fait à coups de plume, non à coups de fusil (Clemenceauds Fondateurs 3eRépubl., 1884, p.273).Coup de plume. Correction écrite apportée à un texte:
7. ... lorsqu'un homme mûr, passablement instruit, et exercé dans l'art d'écrire a fait un ouvrage avec toute l'attention possible, un autre homme pourra bien proposer çà et là quelques changements, et donner ce qu'on appelle des coups de plume, mais il ne faut pas croire qu'il puisse couper, tailler à volonté... J. de Maistre,Corresp., 1804, p.288.
(Barrer/supprimer, etc.) d'un/par un trait de plume. (Barrer/supprimer) par simple décision écrite et de manière catégorique, sans discussion possible ou d'une seule rature. Les ministres ont rêvé la gloire d'annexer le Maroc d'un trait de plume (Jaurès,Eur. incert., 1914, p.282).
[Le suj. de la loc. désigne un mot, une expr., etc.]
Être/se présenter/se presser/revenir/se trouver/venir au bout de la plume/sous la plume; sortir/tomber de la plume. Se présenter spontanément, lors de la rédaction. Le ton édifiant qui lui vient tout naturellement sous la plume (Du Bos,Journal, 1921, p.17).Le chéri machinal qui lui est tombé de la plume ajoute à sa férocité une de ces cocasseries atroces (Ambrière,Gdes vac., 1946, p.96).V. confabuler ex.
Rester au bout de la plume. Être omis dans un écrit. (Dict.xixeet xxes.).
B. − P. méton.
1. Caractère de l'écriture, manière de former les lettres. Avoir une belle plume. M. Nivardet a une assez belle écriture et il fait le faux dans la perfection, imitant toutes les mains, depuis l'anglaise jusqu'à la ronde bâtardée. Un amour de plume, quoi! (Ponson du Terr.,Rocambole, t.1, 1859, p.83).
2. Moyen d'expression par l'écrit. Vos paisibles amis de Paris qui font de la politique avec leur encre et leur papier dans la liberté des théories, verront à quels éléments réels ils vont avoir affaire: la plume cèdera au sabre, soyez-en sûr (Lamart.,Corresp., 1830, p.36).V. coloriste ex. 9:
8. Que de fois j'ai vu, dans les foyers, des opinions hostiles, insultantes même pour une oeuvre, se convertir le lendemain en panégyriques imprimés! Que de fois j'ai vu la plume donner des démentis à la parole... Reybaud,J. Paturot, 1842, p.72.
Guerre de plume. Polémique, débat par écrit. Cette contestation, s'envenimant par degrés, souleva entre les deux évêques une guerre de plume (...). Ils s'adressaient mutuellement, sous forme de lettres, des diatribes (Thierry,Récits mérov., t.2, 1840, p.294).
3. Manière d'écrire propre à un écrivain, style. Plume alerte, féconde. Malgré quelques écarts répréhensibles, qu'on peut et qu'on doit reprocher à ses écrits, (...) sa plume est prude, et son génie collet-monté (Joubert,Pensées, t.2, 1824, p.220).Doué d'une niaiserie d'idées et d'une trivialité de style de premier ordre, une plume banale par excellence (Villiers de L'I.-A.,Contes cruels, 1883, p.48).V. attacher ex. 10 et élégant ex. de Montherlant.
Locutions
Avoir la plume facile. V. facile B.Avoir un joli brin de plume. V. brin I A.
Tremper sa plume dans le fiel. Avoir un style âcre, mordant. (Dict.xixeet xxes.).
Sous la plume de + nom d'aut.Dans le style, la langue, les textes de tel écrivain. Sous la plume d'Alfred de Vigny, le mot profond (...) est une négation de la profondeur (Bachelard,Poét. espace, 1957, p.211).
4. Fait d'écrire contre rémunération; métier d'écrivain ou travail des écritures. Les déclamations mensongères ou sophistiques de ces écrivains anonymes, dont la plume vénale flétrit également l'homme de bien, et par ses accusations, et par ses éloges (Crèvecoeur,Voyage, t.2, 1801, p.337).J'entre dans une sphère bouillante de travail pour obliger un de mes éditeurs qui poursuit un succès, j'ai des engagements de plume effrayants (Balzac,Corresp., 1844, p.721).
Locutions
Gens/homme, etc. de plume. (Homme/gens) qui fait/font profession d'écrire ou dont le travail consiste à faire des écritures. J'ignorais d'abord que ma bien-aimée fût une femme de plume; elle me l'avoua (...) elle alla même jusqu'à me montrer le manuscrit d'un roman (Musset,Hist. merle bl., 1842, p.77).Gens de plume collaborant à la presse française occasionnellement (écrivains, chroniqueurs, etc...) (Coston,A.B.C. journ., 1952, p.81).Dès que les sociétés ont dépassé le stade de l'oralité, apparaissent auprès des institutions de droit public des hommes de plume chargés de mettre par écrit les décisions des chefs responsables (L'Hist. et ses méth., 1961, p.633).
MAR. Officier de plume (vx). ,,Officier(s) des corps administratifs de la marine`` (Bonn.-Paris 1859; dict.xixeet xxes.).
Subst. péj. + de (la) plume.Les plus vils goujats de plume s'accordent le droit de me calomnier et de m'outrager chaque fois qu'ils pensent le pouvoir faire impunément (Bloy,Journal, 1897, p.254).L'attaché militaire alla faire ensuite une visite à mon sous-chef. Ce que pouvait lui dire cet imbécile courtois, je riais de me l'imaginer! (...) ce serf de la plume ne pensait rien, n'avait jamais pensé (Mille,Barnavaux, 1908, p.228).
Gagner sa vie avec sa plume, vivre de sa plume. Tirer ses moyens d'existence du métier d'écrivain. Les soucis d'un homme qui vit de sa plume et c'est vivre de peu (Balzac,Corresp., 1830, p.448).
Louer/vendre sa plume. Écrire moyennant rétribution à l'encontre de ses convictions, de sa conscience ou d'une manière inférieure à ses qualités réelles. D'autres ne pouvaient plus tenir leur rang; Mirabeau se déclassait à vendre sa plume (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p.109).
5.
a) Écrivain. Il a suffi d'une poignée d'écrivains courageux pour mettre en fuite des milliers de plumes vénales (Desmoulinsds Vx Cordelier, 1793-94, p.87).Entrez, plume terrible! Tenez, voici M. Debray, qui vous déteste sans vous lire, à ce qu'il dit, du moins (Dumas père, Ctede Morcerf, 1851, i, tabl. 1, 3, p.5).L'adorable plume que Madame de Sévigné (Sainte-Beuve,Port-Royal, t.5, 1859, p.345).
b) Plus rare. Celui qui écrit au nom d'une collectivité. [L'abbé d'Olivet] fut en réalité le secrétaire et la plume de l'Académie (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.11, 1868, p.211).
REM. 1.
Plume-fontaine ou, p.ell.,plume, subst. fém.,région. (Canada). Stylo à encre. Sa veste aux goussets remplis de plumes-fontaines (C. Jasmin,Sainte-Adèle..., 1974, p.13 ds Richesses Québec 1982, p.1833).
2.
Plumigère .V. -gère C.
3.
Plumon, subst. masc.,région. (Nord-Est notamment). Édredon ou matelas de plumes. Un grand lit occupait tout le fond de la pièce, large et monumental, sous son plumon de toile bleue (Moselly,Terres lorr., 1907, p.41).Un lit bien équipé comporte une paillasse couverte de toile d'étoupe, un «lit de plumes» ou «plumon de dessous», deux draps, un traversin, deux oreillers, une couverture de laine, de coton ou piquée, un duvet ou «plumon de dessus» (M. Kuntz,Intérieurs paysans du pays de Briey entre 1850 et 1900ds Villages et Maisons de Lorraine, 1982, p.161).
Prononc. et Orth.: [plym]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 «duvet préparé pour rembourrer les coussins» (Pélerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 290); 1176 lit de plume (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 6028); b) ca 1165 «ensemble des plumes d'un oiseau» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 14839 ds T.-L.); 1176 fig. (Chrétien de Troyes, op. cit., 4854); ca 1180 «tuyau corné garni de barbes et de duvet, de l'oiseau (différent de penne*)» (Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, 67, 3); c) ca 1625 être de plume «très léger» (A. d'Aubigné, Lettre ds OEuvres, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t.1, p.497); 1640 léger comme une plume (Oudin, Ital.-Fr. d'apr. FEW t.9, p.84a); 1900 poids de plume (Petiot), 1914 poids plume (Almanach Hachette, p.120); d) expr. 1176 oster la plume a aucun «flatter, tromper» (Chrétien de Troyes, op. cit., 4488); fin xives. oster une plume à qqn «priver de ce qu'il possède de plus avantageux» (Eustache Deschamps, OEuvres, éd. Queux de Saint-Hilaire, t.3, p.95, 48); 1718 arracher une plume (Ac.); 1228 trere la plume par l'oel a aucun «flatter» (Jean Renart, G. de Dole, éd. F. Lecoy, 3473); 1548 passer à qqn la plume devant la bouche (La Boétie, Servitude, p.36 ds Hug.); 1608 passer la plume par le bec (M. Régnier, Satyre, VI, éd. G. Raibaud, p.63, 91-92); 1610 passer à qqn la plume devant le nez (Boyvin de Villars, Instructions sur les affaires d'état, p.447); début xves. laisser plume ou aisle «ne pas s'en tirer sans y perdre quelque chose» (Le Livre des faicts du bon messire Jean Le Maingre dit Boucicaut, seconde partie, chap.17 ds Nouv. Collection des mém. pour servir à l'hist. de Fr., éd. J.-F. Michaud et J.-J.-F. Poujoulat, t.2, p.272); 1640 laisser des plumes (Oudin Curiositez); 1946 voler dans les plumes (Prévert, Paroles, p.269); 1558 les belles plumes font le bel oiseau «la parure fait valoir» (B. Des Périers, Nouvelles récréations et joyeux devis, Nouvelle 8, éd. K. Kasprzyk, p.51); 1668 se parer des plumes du paon (La Fontaine, Le Geai paré des plumes du paon, IV, 9 ds Fables, éd. H. Régnier, t.1, p.298); 2. a) 1461 fondre des mots de sa plume «écrire» (Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t.4, p.5, 2-3); 1613 prendre la plume «commencer à écrire» (M. Régnier, op. cit., XV, p.198, 3); 1616 mettre la main à la plume (A. d'Aubigné, Hist. univ., II, 116); 1690 tenir la plume (Fur.); b) 1549 «écrivain» (Du Bellay, Deffence et illustration de la lang. fr., livre I, chap.4); 1690 gens de plume (Fur.); 1798 homme de plume (Ac.); c) 1608 «composition des ouvrages d'esprit, style et manière d'écrire d'un auteur» (M. Régnier, op. cit., X, p.113, 127); 1771 guerre de plume (Voltaire, Lettre à MmeDu Deffand du 6 janv. ds Rob., s.v. guerre, citat.48); 3. 1855 zool. plume de calmar (Ann. chim. et phys., t.43, p.97). Du lat. plūma propr. «duvet» puis «plume» qui a éliminé penna (penne*) dans presque tous les parlers gallo-rom. Le sens 2 vient de ce qu'on écrivait dep. l'Antiq. avec de grandes plumes taillées de certains oiseaux (oie, corbeau, cygne, etc.). L'expr. voler dans les plumes est peut-être due à une anal. avec les combats de coqs. Fréq. abs. littér.: 4880. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7056, b) 1054; xxes.: a) 6615, b) 5105. Bbg. Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp.11-14, p.339. _ Quem. DDL t.16, 20, 25, 28 (s.v. plumigère).

PLUME2, subst. masc.

Pop. Lit. Synon. pop. et arg. pageot, pieu, plumard (v. ce mot B), pucier.Bien logés, vous deux? −Une chic petite turne. −Un plume épatant (Genevoix, Seuil guitounes,1918, p.160).Pour penser à la femme, il faut qu'ils [les Anglais] soient saouls. Les Français, au moins, c'est à la redresse sur le trottoir, mais au plume si c'est doux (Morand, Bouddha,1927, p.62).Il se redressait d'un bond sur le lit... (...). C'était la croix et la bannière pour qu'il se renfonce dans son plume (Céline, Mort à crédit,1936, p.567).
REM.
(Se) plumer, verbe.Synon. pop. et arg. (se) pieuter, (se) plumarder.a) Empl. intrans. Coucher. C'est donc qu'y a pus de bon Dieu, ast'heure. L'nuit était bonne, pourtant (...). Zut! allons plumer! (Stéphane, Ceux du Trimard,1928, p.28).[Avec compl. circ.] Tu plumes avec toutes les bergères (...) j'te plaque! (Bruant1901, p.148).b) Empl. pronom. réfl. Se mettre au lit. Anton. se déplumer (v. ce mot B 2 b).Oh! merde! dit Pinette, je me plume: j'ai pas le coeur à causer. Mathieu hésita: il avait sommeil (Sartre, Mort ds âme,1949, p.96).Vous dormez depuis longtemps quand il va se plumer (Arnoux, Zulma,1960, p.278).
Prononc. et Orth.: [plym]. Pt Rob. ,,V. plumard``. Étymol. et Hist. 1879 plum (d'apr. Esn.). Abrév. de plumard*. Cf. le dér. se plumer «se coucher» (1883, d'apr. Esn.) concurrencé par se plumarder (1881, d'apr. Esn.), dér. de plumard* «lit». Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931, p.140.

Plume-fontaine ou, p.ell.,plume, subst. fém.,région. (Canada). Stylo à encre. Sa veste aux goussets remplis de plumes-fontaines (C. Jasmin,Sainte-Adèle..., 1974, p.13 ds Richesses Québec 1982, p.1833).

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

plume \plym\ masculin

  1. (Argot) Lit, plumard.
    • Rêvassé dans le « plume ». Repensé à la belle gosse. — (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 109, page 170, 19 juillet 1921)
    • … quand une nuit v’là l’Dudule qui rapplique, les fouilles pleines de fafiots et d’perlouses, qui pose tout ça d’ssus l’plume et qui m’regarde. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Ah dis donc, ce qu’on les emmerdait tous, alors ! Il y avait plus que nous deux, bien au chaud dans le plume ; avec la petite lampe à côté. — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 22)

Nom commun 1 - français

plume \plym\ féminin

  1. Phanère corné, garni de barbes et de duvet, qui couvre le corps des oiseaux.
    • Léger comme une plume.
    1. (En particulier) Plume employée comme ornement, comme parure.
      • […] : puis il […] se coiffa d’un toquet de velours noir sans plume ni pierreries, s’enveloppa d’un manteau de couleur sombre, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
      • Ce chapeau de paille noire haut de forme, est garni d’un bord de plumes rouleautées, touffe de plumes noires de côté et lyre de plumes vertes posée en aigrette au milieu des plumes noires. — (Louise de Taillac, « Revue des magasins », dans Le Moniteur de la mode: journal du grand monde, Paris : chez Adolphe Goubaud & fils, 2e n° d’avril 1870, page 122)
    2. (En particulier) Plume dont on se servait pour écrire.
      • Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m’en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n’hésite, et que l’encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page 23)
      • Avant la généralisation des plumes métalliques, les plumes d’oie préparées à Auvillar étaient réputées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
  2. Plumage.
    • La menue plume des oiseaux s’appelle duvet.
    • Cet oiseau mue, toute sa plume tombe.
  3. Amas de plumes.
    • Mettre de la plume dans un coussin, dans un oreiller, dans un traversin.
    • Dans le réduit obscur d’une alcöve enfoncée
      S'élève un lit de plume à grands frais amassée.
      — (Nicolas Boileau, Le Lutrin, chant I)
  4. (Par métonymie) Oiseaux.
    • Ce chien est au poil et à la plume, il chasse toute sorte de gibier, comme lièvres, perdrix, etc.
  5. (Par analogie) Mine, bout d’un stylo, lame de métal pointue et fendue, en forme de bec de plume qu’on emploie pour écrire.
    • Il y avait vraiment une malédiction du Ciel sur les ganaches de sacristie qui n’appréhendaient pas de manier une plume. Leur encre se muait aussitôt en une pâte, en un galipot, en une poix qui engluaient tout. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  6. (Figuré) Activité d’écrire en tant qu’écrivain ou journaliste ou dans le but de le devenir. Note : Toujours précédé de l’article défini « la » au singulier.
    • On lui reprochera d’avoir abandonné sa carrière de chanteuse au profit de la plume. — (Nuit blanche, n° 161, hiver 2021, page 20)
    • Tu admets, ô Prospêtès, que, par le verbe et par la plume, je fasse profession d’amoralité. Que je me décrive comme un être ayant rompu avec la morale officielle ou la morale officieuse. — (Émile Armand, "Amoral", dans Les réfractaires, n°2, février-mars 1914)
  7. Manière d’écrire, style.
    • C’est là, nous le comprenons, une rude tâche à remplir, il faudrait une plume autrement exercée que la nôtre, pour dire tout ce qu’il y a d’irréfléchi, d’irrationnel et d’absurde dans un système trop absolu ; […]. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
    • Lui qui, d’habitude, d’une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s’exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait, repoussait soudain une feuille avec violence […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
    • Vivre de notre plume, ce serait le rêve. Des romans et des piges, des piges et des romans. De quoi vivre d'une manière décente, sans demander le bout du monde. Entre un et deux Smic par mois pour commencer, là, ça irait. — (Jan Thirion, 20 manières de se débarrasser des Limaces, Éditions Lajouanie, 2015, chapitre 6)
  8. (Figuré) Auteur.
    • Il faudrait, pour l’établir de manière pleine et probante, passer en revue tous les domaines, ce qui, une fois de plus, exigerait une compétence encyclopédique faisant défaut à la présente plume. — (Jean-Michel Salanskis, Crépuscule du théorique ?, Les Belles Lettres, coll. « encre marine », 2016, page 80)
    • Et c’est à moi, haut fonctionnaire au Bureau des relations fédérales-provinciales et ancien conseiller et plume française de M. Trudeau, qu’on demanda de rédiger une réponse aux attaques outrancières de mon ancien patron. — (André Burelle, « Brian Mulroney et les promesses brisées de Pierre Elliott Trudeau », in Argument, volume 19, n° 2, printemps-été 2017, page 209)
  9. (Vulgaire) (Argot) (Sexualité) Fellation.
    • Cornabœux dont le bras commençait à être fatigué, se tourna vers Culculine qui essayait de tailler une plume à la Chaloupe. — (Guillaume Apollinaire, Les Onze Mille Verges, chapitre III)
    • Si votre professeur vous demande une plume, ne feignez pas de croire qu’il vous prie de lui sucer la queue. — (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926)
  10. (Marine) (Familier) Vague produite par l’étrave plongeant dans une lame.
    • – Eh bien, Caroline, il faudra remonter sur le pont. Le vent a halé l’est d’un quart, et l’Astara ne tardera pas à mettre le nez dans la plume. »
      Cette manière de s’exprimer indique que « monsieur Caterna », puisque tel est son nom, est marin ou a dû l’être.
      — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PLUME. n. f.
Tuyau corné, garni de barbes et de duvet, qui couvre le corps des oiseaux. Les plumes de la tête, du corps, des ailes, de la queue. Un oiseau qui n'a point encore de plumes. Arracher des plumes à un oiseau. Des plumes de coq. Des plumes d'oie. Des plumes d'autruche, de paon, etc. Un tuyau de plume. Des barbes de plume. Un bec de plume. Léger comme une plume. Fig. et fam., Laisser des plumes, de ses plumes, se dit d'un Homme qui fait quelque perte, et particulièrement une perte d'argent. Il a laissé de ses plumes au jeu. Il a laissé quelques plumes dans ce procès. Fig. et fam., Tirer des plumes à quelqu'un, Abuser de l'inexpérience de quelqu'un pour lui gagner de l'argent au jeu ou dans une spéculation, dans une affaire, par des procédés indélicats. Fig. et fam., Arracher à quelqu'un une plume de l'aile, une belle plume de l'aile, Lui ôter quelque chose de considérable, le priver de quelque emploi, etc. Fig., C'est le geai qui se pare des plumes du paon, se dit d'une Personne qui se fait gloire de ce qui ne lui appartient pas.

PLUME se dit aussi, collectivement, d'un Assemblage, d'un amas de plumes. La menue plume des oiseaux s'appelle duvet. Cet oiseau mue, toute sa plume tombe. Un lit de plume. Mettre de la plume dans un coussin, dans un oreiller, dans un traversin. Coucher, dormir sur la plume, Coucher, dormir sur un lit de plume. Ce chien est dressé au poil et à la plume ou simplement Ce chien est au poil et à la plume, Il est dressé à chasser, à arrêter toute sorte de gibier, comme lièvres, perdrix, etc. En Fauconnerie, cela se disait aussi d'un Oiseau qui était dressé également pour le lièvre et pour la perdrix.

PLUME se dit, particulièrement et absolument, des Plumes préparées qu'on emploie comme ornement, comme parure. Un bouquet de plumes. Un brin de plumes. Porter une plume à son chapeau. Un bonnet garni de Plumes. Plume blanche. Plume noire. Teindre des plumes. Friser des plumes. Fig. et fam., Plumes blanches s'emploie pour désigner les Maréchaux et les généraux ayant rang de commandant de corps d'armée. On dit de même : On lui a donné les plumes blanches, Il a rang de commandant de corps d'armée.

PLUME se dit aussi, absolument, des Gros tuyaux de plumes de toute sorte d'oiseaux, et principalement de l'aile des oies ou des cygnes, dont on se servait pour écrire. Une plume d'oie. Tailler des plumes. Plume taillée pour écrire gros, fin. Un paquet de plumes. Une plume qui grince. Une plume qui écrit bien, qui écrit mal. Tenir bien sa plume. Un trait de plume. Portrait, dessin fait à la plume. Par analogie, Plume métallique, plume de fer, plume d'or, et absolument Plume, Petite lame de métal pointue et fendue, en forme de bec de plume, et qu'on emploie pour écrire. Prendre la plume, mettre la main à la plume, Commencer à écrire une lettre, un ouvrage. Je prends la plume. Je mets la main à la plume pour vous informer... On dit de même Poser la plume, Cesser d'écrire. Briser sa plume, Cesser d'écrire par protestation. La plume à la main se dit en parlant de Quelqu'un qui écrit, compose. On le trouve toujours la plume à la main. Fig., Laisser aller, laisser courir sa plume, Écrire avec abandon, avec rapidité. On dit de même Écrire au courant de la plume, En écrivant exprimer sa pensée comme elle se présente, sans méditation, sans recherche. Cet ouvrage paraît écrit au courant de la plume. Fig. et fam., Ce mot, cette syllabe, cette lettre est restée au bout de ma plume, J'ai omis, j'ai oublié d'écrire ce mot, cette syllabe, cette lettre. On dit aussi : Ce mot s'est présenté, s'est trouvé au bout de ma plume. Il s'est offert naturellement à mon esprit, et je l'ai écrit sur-le-champ. C'est lui qui tient la plume se dit de Celui qui est chargé d'écrire les résolutions, les délibérations qui sont prises dans une compagnie, dans une assemblée, etc. Homme de plume, Celui qui fait métier d'écrire. On dit plutôt aujourd'hui Homme de lettres.

PLUME se dit au figuré de l'Écriture. Il a une belle plume. Il désigne aussi la Composition des ouvrages de l'esprit, le style, la manière d'écrire d'un auteur. Les ouvrages qui sortent de sa plume. Tout ce qui part de sa plume est excellent. Il vit de sa plume. Ce sujet est digne de sa plume. Guerre de plume, Dispute par écrit entre des écrivains.

PLUME se dit aussi, figurément, de l'Auteur même. C'est une des meilleures plumes de France, de son siècle. C'est une plume féconde, une plume satirique, une plume vengeresse. Il vieillit. La plume et l'épée, Les écrivains et les Militaires.

Littré (1872-1877)

PLUME (plu-m') s. f.
  • 1Production qui couvre le corps des oiseaux et qui se compose d'un tuyau, d'une tige et de barbes. Des plumes de coq, d'autruche. Un balai de plumes. Quelquefois de l'orage avant-coureur brûlant, Des cieux se précipite un astre étincelant… Tantôt on voit dans l'air des feuilles voltiger, Et la plume en tournant sur les ondes nager, Delille, Géorg. I.

    Fig. et familièrement. Il y a laissé des plumes, de ses plumes, c'est-à-dire il ne s'est pas tiré de cette affaire sans y faire des pertes.

    Fig. Avoir des plumes de quelqu'un, lui gagner de l'argent au jeu.

    Fig. Arracher à quelqu'un une plume de l'aile, lui tirer des plumes, lui ôter quelque chose de considérable, en tirer quelque profit de manière ou d'autre. À tirer quelque plume, monsieur ! oh ! Mme Simon n'est pas femme à se laisser plumer, Dancourt, 2e chap. du Diable boit, I, 4. Me regardant comme un oiseau de passage qu'elle allait incessamment perdre de vue, elle résolut de m'arracher quelque plume auparavant, Lesage, Guzm. d'Alf. II, 7.

    Fig. La plus belle plume de l'aile, se dit de ce que quelqu'un possède de plus avantageux. Cette place est la plus belle plume de son aile. Il a perdu la plus belle plume de son aile.

    Fig. Passer la plume par le bec, frustrer quelqu'un, voy. BEC, n° 1.

    Fig. Jeter la plume au vent, voy. VENT.

    Fig. Paré des plumes d'autrui, se dit d'un plagiaire ; métaphore tirée de la fable du geai paré des plumes du paon.

    Comme une plume, se dit de ce qui est très léger. Il me prit entre ses bras, et me transporta comme une plume jusqu'à la boutique où je m'assis tout d'un coup, Marivaux, Marianne, 2e part.

    Se sentir plus léger qu'une plume, se sentir dispos, allègre. Je me sens plus léger qu'une plume, Marivaux, Surpr. de l'amour, III, 1.

    N'être pas de plume, être fort lourd. … du pitaud le corps ne fut pas fait de plume, La Fontaine, Tabl.

    Terme de fauconnerie. Donner une plume à l'oiseau, lui donner la curée emplumée.

  • 2 Collectivement. Un assemblage de plumes. La menue plume des oiseaux se nomme duvet. Acheter de la volaille en plume. Mettre de la plume dans un oreiller.

    Il est chargé d'argent comme un crapaud de plumes, c'est-à-dire il n'en a point.

    Ce chien est dressé au poil et à la plume, ou, simplement, est au poil et à la plume, c'est-à-dire il arrête le gibier à poil comme le gibier à plume.

    En fauconnerie, au poil et à la plume, se disait d'un oiseau qui était dressé également pour le lièvre et pour la perdrix.

    Fig. Il est au poil et à la plume, c'est un homme qui écrit aussi bien en prose qu'en vers. J'écris en vers et en prose ; je suis au poil et à la plume, Lesage, Gil Blas, 8, 13.

    Se dit aussi de celui qui est propre à des occupations de genres très divers, ou d'un homme qui peut tenir tête à un autre. Et je vous ferai voir que je suis au poil et à la plume, Molière, Comtesse, 21.

    Dans un autre sens qui est du langage libre. Être au poil et à la plume, être adonné aux femmes et à l'amour contre nature. Le frère de Vendôme avait tous les vices de son frère ; sur la débauche, il avait de plus que lui d'être au poil et à la plume, Saint-Simon, 156, 46.

    Plume s'est dit de la redevance en volaille que devait un bien-fonds. Cens en argent, plume et grain.

  • 3Lit de plume, lit fait avec la plume. Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée, Boileau, Lutr. I.

    Par catachrèse, la plume, un lit fait avec la plume. Mais en vain dans leur lit un juste effroi les presse ; Aucun ne laisse encor la plume enchanteresse, Boileau, Lutr. IV. Tous ses valets tremblants quittent la plume oiseuse, Boileau, ib. III.

  • 4Plumes préparées qu'on emploie comme parures. Un bouquet de plumes. Il aura cru sans doute, ou je suis fort trompée, Que les filles de cour aiment les gens d'épée ; Et, vous prenant pour telle, il a jugé soudain Qu'une plume au chapeau vous plaît mieux qu'à la main, Corneille, le Ment. III, 3. Je suis sorti d'une maison où l'on n'a jamais eu de plume qu'au chapeau, Scudéry, dans PELLISSON, Histoire de l'Académie, IV, Scudéry. Toutes les dames habillées galamment, avec mille plumes sur leur tête, accompagnées du roi et de la jeunesse de la cour, La Fayette, Histoire d'Henriette d'Angleterre, Œuv. t. III, p. 102. [Les hommes de l'ancien régime] Chez nous retrouvant leurs costumes, Avec talons rouges et plumes, Ils vont régner dans les salons, Béranger, Vieux habits, vieux galons.

    Fig. C'est une plume à son chapeau, se dit de quelque chose qui est de distinction ou qui flatte la vanité.

  • 5Gros tuyau de plume dont on se sert pour écrire. Un trait de plume. Commencez la lettre, et après six lignes donnez la plume à Pauline, Sévigné, 485. Quand je commence, je ne sais point du tout où cela ira, si ma lettre sera longue ou si elle sera courte ; j'écris tant qu'il plaît à ma plume ; c'est elle qui gouverne tout, Sévigné, 342. Voilà bien des sottises, mon cher cousin… c'est ma plume qui a mis tout ceci sans mon consentement, Sévigné, 18 mars 1678. Je reviens à vous, mon cousin, pour vous dire que je laisse la plume à Mme de Grignan ; je dis la plume ; car, pour l'encre, vous savez qu'elle en a de toute particulière, Sévigné, 20 janv. 1675. Ma plume aurait regret d'en épargner aucun, Boileau, Sat. VII. Je tressaille, en songeant aux paisibles soirées Sous les regards du maître aux devoirs consacrées, Quand, devant le pupitre en silence inclinés, Nous n'entendions parfois, de ce calme étonnés, Que, d'instant en instant, quelques pages froissées, Ou l'insensible bruit des plumes empressées, P. Lebrun, Bonh. de l'étude. La plus ancienne mention des plumes à écrire se trouve dans un auteur du VIIe siècle, Legoarant

    Plume hollandée, voy. HOLLANDER.

    Tenir la plume, avoir la plume, être chargé d'écrire les résolutions d'une assemblée, d'un prince, etc.

    Avoir la plume se disait pour : imiter si exactement l'écriture du roi, qu'elle ne s'en pût distinguer, et écrire en cette sorte toutes les lettres que le roi devait ou voulait écrire de sa main, sans toutefois en vouloir prendre la peine. Rose, autre secrétaire du cabinet du roi depuis cinquante ans, avait la plume, Saint-Simon, 85, 107.

    Tenir la plume, écrire sous la dictée. Je ne fais que tenir la plume, à mesure qu'il me dicte les particularités les plus singulières et les moins connues de sa vie, Hamilton, Gramm. 1.

    Tailler une plume, la préparer avec le canif, de manière qu'elle puisse écrire.

    Fig. Tailler sa plume, se préparer à écrire. Elle dit toujours qu'elle va vous écrire, elle taille ses plumes, Sévigné, 441. Vous, Paul Louis, vous deviez être non-seulement prudent, mais muet… il fallait vous tenir coi, tailler votre vigne, non votre plume…, Courier, Rép. aux anonymes.

    Fig. Vous trouvez que ma plume est toujours taillée pour dire des merveilles du grand maître [le roi], Sévigné, 29 juill. 1676.

    Passer la plume sur, raturer. Il faut passer la plume sur l'écriture que nous avons faite, ou bien déchirer le papier, Bossuet, Sermons, Satisfactions, 1.

    Cela s'est trouvé, présenté au bout de ma plume, se dit des choses qu'on écrit par occasion, sans les avoir préméditées. Voilà ce qui s'appelle des contes à dormir debout ; mais ils viennent au bout de la plume quand on est en Bretagne, et qu'on n'a pas autre chose à dire, Sévigné, 73. Cette folie s'est trouvée au bout de ma plume, Sévigné, 8 janv. 1676.

    Fig. Ce mot, cette syllabe est restée au bout de ma plume, c'est-à-dire j'ai oublié de l'écrire.

    Prendre la plume, commencer à écrire ; reprendre la plume, recommencer à écrire. Mais sitôt que je prends la plume à ce dessein, Régnier, Sat. X. La créance que j'ai eue que… m'a fait prendre la plume pour…, Pascal, Prov. X. Je ne reprendrai plus la plume contre un tel adversaire [Jurieu], Bossuet, 6e avert. II, 115. Lorsqu'une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les idées essentielles à son sujet, il s'apercevra aisément de l'instant auquel il doit prendre la plume, Buffon, Disc. de récept. Je prends la plume pour vous assurer… en commençant une lettre ; style bourgeois, De Callières, 1690.

    Poser la plume, cesser d'écrire.

    Mettre la main à la plume, commencer d'écrire. Je mettrais volontiers la main à la plume, Bossuet, Lett. 257. J'ai mis plusieurs fois, sire, la main à la plume, ou, comme disent les pédants, la plume à la main, pour répondre tant bien que mal à cette malheureuse lettre, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 14 déc. 1767.

    Mettre la main de quelqu'un à la plume, l'obliger d'écrire. Le tour que fit M. de Cambrai de se confesser à M. de Meaux pour lui fermer la bouche, mit enfin la main de ce prélat à la plume, Saint-Simon, 45, 12.

    La plume à la main, quand on écrit, quand on compose. Venez dans la solitude de mon cabinet… vous me trouverez la plume à la main pour calculer les distances de Saturne et de Jupiter, La Bruyère, VI. Notre nation, regardée comme si légère par des étrangers qui ne jugent de nous que par nos petits-maîtres, est de toutes les nations la plus sage, la plume à la main, Voltaire, Ess. sur la poés. ép. IX. Dix mille volumes lus la plume à la main, Bonnet, Lett. div. Œuv. t. XII, p. 207, dans POUGENS.

    À coups de plume, sur le papier, par opposition à ce qui est en réalité. Défions-nous de Pétau et de ses semblables qui font des enfants à coups de plume, Voltaire, Mœurs, Déluge.

    Laisser aller sa plume, écrire avec abandon. Il n'y a qu'à laisser aller sa plume, Sévigné, 201. Ne vous retenez point quand votre plume veut parler de la Provence : ce sont mes affaires ; mais ne la retenez sur rien, car elle est admirable quand elle a la bride sur le cou, Sévigné, 22 déc. 1675.

    À course de plume, aussi vite qu'on peut écrire. Ceci est un billet écrit à course de plume, Sévigné, 388.

    Au courant de la plume, au gré de l'inspiration, sans méditation, sans travail. On ne peut guère écrire plus mal ; il est à croire que l'auteur fit cette pièce au courant de la plume, Voltaire, Comment. sur Nicomède, III, 8. La plupart des autres ouvrages du philosophe sont des impromptus faits au courant de la plume, Diderot, Claude et Nér. II, 10.

    Fig. La plume tombe des mains, on est saisi d'étonnement en écrivant. La plume tombe des mains quand on voit comment les hommes en usent avec les hommes, Voltaire, Mœurs, 164.

    La plume tourne dans les doigts, on hésite à écrire. Après avoir parlé des indécences des autres à son égard [le duc de Bourgogne] je viens aux siennes, et c'est où la plume me tourne dans les doigts, Saint-Simon, t. VIII, p. 209, éd. CHÉRUEL.

    Fig. Écrit sur la plume des vents, écrit sur des bagatelles, quand on n'a rien d'important à se dire. Je reçois votre lettre du 23, écrite sur la plume des vents, aussi bien que la mienne du vendredi, Sévigné, 30 mars 1672.

  • 6Plume métallique, plume artificielle, se dit d'un bec semblable à celui d'une plume taillée, et formé d'une petite plaque demi-cylindrique, de fer ou d'alliage ; ce bec s'adapte à un porte-plume ou à une petite hampe.
  • 7Manière de former les caractères d'écriture. Une belle plume. Plume se dit, par métonymie, de la manière de former les caractère de l'écriture, et de la manière de composer, Dumarsais, Tropes, II, 2.
  • 8La plume, le travail des écritures. Il y aura plus de difficulté à découvrir ce que l'industrie de la plume rend à ceux qui en tirent aucuns émoluments sujets à être enregistrés, Vauban, Dîme, p. 83.

    Homme de plume, celui dont le travail consiste surtout à faire des écritures. Entendez-vous par sauvages des rustres… soumis à un homme de plume, auquel ils portent tous les ans la moitié de ce qu'ils ont gagné, Voltaire, Mœurs, Sauvages.

    La plume s'est dit aussi des emplois de l'administration. Pourquoi le duc de Bourgogne ne prendra-t-il point quelqu'un qui l'accompagne ? un seigneur qui aura en soi autre chose que son nom, ensuite un personnage de plume qui aura négocié ? Saint-Simon, 265, 58. Que n'auront pas fait les secrétaires d'Etat et gens en place considérables dans la robe, dans la plume ? Saint-Simon, 399, 205. La plus ancienne concession de la noblesse à un office de plume fut celle des secrétaires du roi, Voltaire, Mœurs, 98.

    Ancien terme de marine. Officiers de plume, ou, absolument, la plume, ceux qui dans les vaisseaux et dans les ports sont employés à l'administration. On dit aujourd'hui officiers d'administration.

  • 9 Fig. Composition des ouvrages d'esprit, style et manière d'écrire d'un auteur. Nous montrant seulement de la plume ennemis, Régnier, Sat. XI. Mazarin a été l'objet de l'invective publique, et les plumes et les langues se sont déchaînées dans la dernière licence, La Rochefoucauld, Mém. 35. Pie II, qui avait autrefois prêté sa plume à ce concile [de Bâle], Bossuet, Sermons, Unité de l'Église, 2. Après avoir souillé sa plume dans toutes sortes d'emportements, Bossuet, Lett. 195. L'autre [Théophile], sans choix, sans exactitude, d'une plume libre et inégale…, La Bruyère, I. Elles [les femmes] trouvent sous leur plume des tours et des expressions…, La Bruyère, ib. Racine prêta sa belle plume pour polir les factums de M. de Luxembourg, Saint-Simon, 17, 200. On voudra que sa plume soit captive, si elle n'est pas vénale, Montesquieu, Lett. pers. 145. Après lui fut élu l'Espagnol Roderico Borgia, Alexandre VI, homme dont la mémoire a été rendue exécrable par les cris de l'Europe entière et par la plume de tous les historiens, Voltaire, Mœurs, 106. Il [l'empereur Frédéric] ne manqua pas d'écrire à tous les princes d'Allemagne et de l'Europe par la plume de son fameux chancelier, Pierre des Vignes, Voltaire, Mœurs, 52. Le droit que tout homme a parmi nous [Anglais] de parler par la plume à la nation entière, Voltaire, Dial. XXIV, entret. 15e. Avec quel plaisir ne lit-on pas dans la vie de Racine que, de la même plume dont il écrivait Athalie, ce père sensible traçait à son fils aîné des leçons dictées par la vertu la plus simple ! D'Alembert, Éloges, Despréaux. Des fautes légères échappées à une plume rapide, Diderot, Claude et Nér. II, 109. Malheur, me disait-elle, à qui attend tout de sa plume ! rien de plus casuel, Marmontel, Mém. IV.

    Un trait de plume, manière d'écrire en laissant courir la plume. Vous savez que je n'ai qu'un trait de plume ; ainsi mes lettres sont fort négligées ; mais c'est mon style, et peut-être qu'il fera autant d'effet qu'un autre plus ajusté, Sévigné, 27 sept. 1671.

    Guerre de plume, polémique entre des écrivains. Qui plume a guerre a ; ce monde est un vaste temple dédié à la discorde, Voltaire, Lett. Mme Denis, 22 mai 1752. Il faut à ces messieurs une guerre de plume ; une guerre de plume ! l'étrange alliance de mots ! Th. Leclercq, Proverb. t. IV, p. 412, dans POUGENS.

  • 10L'auteur même (en parlant plutôt d'un prosateur que d'un poëte). Votre Majesté verra… que, dans les chambres et dunettes des vaisseaux, il y a des plumes françaises aussi affectionnées à son service qu'il s'en trouve au cœur de la France, Le P. Fournier, Hydrographie dédiée à Louis XIII, préface. Plume se prend aussi pour l'auteur même : c'est une bonne plume, c'est-à-dire c'est un auteur qui écrit bien ; c'est une de nos meilleures plumes, c'est-à-dire un de nos meilleurs auteurs, Dumarsais, Tropes, II, 2. Je lui crois des égaux parmi ses contemporains en qualité de penseur et de philosophe ; mais, en qualité d'écrivain, je ne lui en connais point ; c'est la plus belle plume de son siècle, Rousseau, Lett. à M. D. Corresp. t. I, p. 187, dans POUGENS.
  • 11Ancien terme de botanique. La partie supérieure du germe d'une graine qui commence à se développer ; on dit aujourd'hui plumule.
  • 12 Terme de plombier. Pièce de cuivre qui est à un bout du moule à tuyau, et faite pour la continuation du tuyau que l'on fond.
  • 13Cuire à la plume, amener le sucre à un degré de cuisson tel qu'en soufflant à travers l'écumoire, il forme de légers globules qui tiennent les uns aux autres.

    Sucre à la petite plume, à la grande plume, voy. SUCRE.

  • 14Alun de plume, sorte d'alun raffiné.
  • 15Plume géométrique, instrument qui sert à tracer toutes sortes de courbes, par une combinaison de mouvements circulaires.
  • 16Plume marine nom vulgaire des pennatules, et, particulièrement, de la pennatule plume, dite aussi absolument pennatule.
  • 17Plume de paon, pierre fine, de couleur verdâtre, rayée comme les barbes d'une plume, et qui paraît pourpre à la lumière ; c'est une agate tendre.

PROVERBES

C'est le geai qui se pare des plumes du paon, c'est-à-dire il se fait honneur de ce qui ne lui appartient pas.

La belle plume fait le bel oiseau, c'est-à-dire la parure fait valoir.

HISTORIQUE

XIIIe s. Fole est qui son ami ne plume Jusqu'à la derreniere plume, la Rose, 13902.

XVe s. Une plume de porc espy, garnye d'or, extimée ung escu, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 366. Les François dompteurs du monde tant à l'espée comme à la plume, Chastelain, Expos. sur vérité. Tousjours y laissoient les Sarrasins ou plume, ou aisle, et bien y estoient batus, Bouciq. II, 17.

XVIe s. Livres grecs et latins, etc. traduits en françois par maintes excellentes plumes de nostre temps, Du Bellay, J. I, 7, recto. Gentilz esprits, qui ne dedaignent point manier et l'espée et la plume, Du Bellay, J. II, 2, recto. Tous les peuples s'allechent vistement à la servitude, pour la moindre plume qu'on leur passe (comme on dit) devant la bouche, La Boétie, 52. Ceux qui ont tant loué leur Lucrece, l'eussent laissée du bout de la plume [au bout de la plume], pour escrire bien au long les vertus de celle-ci, Marguerite de Navarre, Nouv. XLII. Ma plume, estant lassée, ne peut courir en tant de lieux ; il me suffira de…, Lanoue, 147. Là-dessus il [l'historien Poupelinière] se teut la larme à l'oeuil, laissant bien à juger que sa plume estoit vendue, D'Aubigné, Hist. I, 269. Mondejar, pour ne se laisser pas tirer une plume de dessous l'aile, s'avança à Gajarre, D'Aubigné, ib. I, 348. Les politiques mirent aussi la main à la plume, D'Aubigné, ib. II, 116. Le second honneur est aux plumes bien taillées, qui ont mené les esprits aux pensées…, D'Aubigné, ib. III, 286. Dans lequel fossé plusieurs autres, mais petits, pendans en plume, des deux costés se joindront, pour y descharger leurs eaux, De Serres, 68. Avec le chien couchant fait au poil et à la plume, il s'en ira arrester et prendre la perdrix et le levraud, De Serres, 994. Plume nourrit, plume destruit, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 192. Mettre la plume au papier, Pasquier, Lett. t. I, p. 55. J'ay veu… des personnages qui tiroient d'escrire et leurs tiltres et leur vocation, desadvouer leur apprentissage, corrompre leur plume, et affecter l'ignorance de qualité si vulgaire…, Montaigne, I, 288. Tous deux mettent la plume au vent, comme bons freres jurez de ne s'abandonner jamais et vivre et mourir ensemble, vont brusquer fortune, Brantôme, Capit. franç. t. IV, p. 159, dans LACURNE. Vanner les plumes au vent, Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PLUME. Ajoutez :
18Plume d'Alep, plume de l'autruche du désert de Syrie.

Plume de Barbarie, plume de l'autruche venant de la partie du Sahara voisine des États barbaresques.

Plume d'Égypte, plume de l'autruche qui vit dans la vallée du Nil.

Plume du Sénégal, plume de l'autruche qui vit dans le Sénégal, Journ. offic. 29 mai 1876, p. 3672, 1re col.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « plume »

Berry et bourg. pleume ; wallon plomm ; provenç. et espagn. pluma ; catal. ploma ; ital. piuma ; du lat. pluma, que Curtius, n° 369, rapproche du radical sanscr. plu, flotter.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(Nom commun 1) (Siècle à préciser) Du latin pluma (« plume », « duvet »).
(Nom commun 2) De plumard.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « plume »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
plume plym

Fréquence d'apparition du mot « plume » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « plume »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « plume »

  • La main à plume vaut la main à charrue. Quel siècle à mains !
    Arthur Rimbaud — Une saison en enfer
  • Plus l'oiseau est vieux, moins il veut se défaire de sa plume.
    Proverbe français
  • L'épée n'a jamais émoussé la plume, ni la plume et l'épée.
    Miguel de Cervantès — Don Quichotte
  • Je tiens toujours l'épée d'une main et la plume de l'autre.
    Luís Vaz de Camões — Les Lusiades, VII, 79
  • Dans l’obscurité j’avance au clair de ma plume.
    Grand Corps Malade — Midi 20
  • On écrit suivant l'inspiration.Tout vient sous la plume par accident.
    Jacques Chardonne — Claire
  • Je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie.
    Blaise Cendrars
  • Le fardeau supporté en groupe est une plume.
    Proverbe maure
  • Écrire : une plume griffant le silex de la mort.
    Marc Gendron — Jérémie ou le bal des pupilles
  • Face aux difficultés rencontrées par certaines filières agricoles, le Département de la Vendée élargit aux éleveurs de canards à rôtir, aux éleveurs de pigeons, aux éleveurs de gibier à plume et aux viticulteurs le dispositif départemental de secours d’urgence à portée sociale.  
    Demande d’aide d’urgence pour les éleveurs de canards à rôtir, de pigeons, de gibiers à plumes et viticulteurs de Vendée - CD 85
Voir toutes les citations du mot « plume » →

Traductions du mot « plume »

Langue Traduction
Anglais feather
Espagnol pluma
Italien piuma
Allemand feder
Chinois 羽毛
Arabe ريشة
Portugais pena
Russe перо
Japonais フェザー
Basque luma
Corse piuma
Source : Google Translate API

Synonymes de « plume »

Source : synonymes de plume sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot plume au Scrabble ?

Nombre de points du mot plume au scrabble : 9 points

Plume

Retour au sommaire ➦