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Noce

Variantes Singulier Pluriel
Féminin noce noces

Définitions de « noce »

Trésor de la Langue Française informatisé

NOCE, subst. fém.

A. − Toujours au plur. Mariage. Célébrer ses noces; nuit, voyage de noces. Ce serait commode, si, pour épouser une jeune fille, il suffisait d'aller avec elle. Dame! Entre jeunesses, on verrait des noces matin et soir (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p.1243).Sa pauvre femme qui ne l'avait pas vu depuis quarante ans et l'aimait comme au jour de ses noces (A. France, Pt Pierre, 1918, p.184).
Épouser qqn, convoler* en justes noces.
Épouser qqn, se marier en premières, secondes, troisièmes noces. Faire un premier, second, troisième mariage. Mariée en secondes noces avec un colonel de cuirassiers, elle a changé de moeurs et d'habitudes (Jouy, Hermite, t.2, 1812, p.186).Celle-ci, c'est la fameuse Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, qui avait épousé en premières noces M. de Luynes (Proust, Guermantes 1, 1920, p.202).
Noces d'argent, d'or, de diamant*. Vingt-cinquième, cinquantième, soixantième anniversaire de mariage. Le souper dont je parlais à Scholl est le souper des noces d'argent du ménage Daudet (Goncourt, Journal, 1892, p.186).Et ce sera ainsi dans dix ans, vingt ans, cinquante ans... noces d'argent, noces d'or (Daniel-Rops, Mort, 1934, p.75).P. anal. [À l'occasion d'une fête anniversaire] Puis ç'a été un toast d'Heredia, fêtant mes noces d'or avec la littérature (Goncourt, Journal, 1895, p.752).On va célébrer les noces d'argent académiques du vénérable et octogénaire René Rezeau (H.Bazin, Vipère, 1948, p.234).
B. − Au sing. ou au plur. Cérémonie du mariage et ensemble de réjouissances qui l'accompagnent. Synon. épousailles (vx), hymen (littér.), mariage.Le mariage se fait, et l'époux qui veut des noces splendides, a commandé pour le soir un repas de cent cinquante couverts au Cadran-Bleu (Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.790).Je répondais: «Oui, oui, bonnes gens, je suis de noce. Je suis même de cortège» (Audiberti, Ampélour, 1937, p.99):
1. Je fus invité, au mois de mai, à la noce de mon cousin Simon d'Erabel, en Normandie. Ce fut une vraie noce normande. On se mit à table à cinq heures du soir; à onze heures on mangeait encore. Maupass., Contes et nouv., t.1, Ma femme, 1882, p.668.
SYNT. Banquet, festin, repas, bal, chanson de noce(s); gâteau de noce(s); visites de noce(s); salon, salle pour noces et banquets; garçon, fille de noce(s); bouquet, coiffe, voile, chemise, habits, robe de noce(s); cadeau, présents de noce(s); corbeille de noce(s).
Loc. fam. N'avoir jamais été à de telle(s), pareille(s) noce(s). N'avoir jamais été à une pareille, à une telle fête. (Dict. xixes. et xxes.). Par antiphrase. Être dans une situation très désagréable (Dict. xixes. et xxes.). N'être pas à la noce. Se trouver dans une situation difficile, n'être pas à la fête. Ah! Je ne suis pas à la noce... dans ma chambre, il fait un froid de loup. Le vent y souffle, l'eau y pénètre (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.124).Il ne se pressait pas de tirer: s'il me voit, ce salaud, il ne doit pas être à la noce (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.188):
2. −J'aurais voulu être seule, murmura Marthe. −Madame ne serait pas à la noce, répondit le gardien avec un sourire tranquille; je risque déjà beaucoup. Zola, Conquête Plassans, 1874, p.1181.
C. − P. méton., au sing. seulement. Ensemble de personnes qui assistent à une noce; le cortège de la noce. Être de la noce. Il était près de Chaigny, croit-il, quand une noce passe, une noce déjà un peu égayée par le vin de Bourgogne (Goncourt, Journal, 1872, p.876).Après la formalité de la mairie et la cérémonie religieuse, la noce se dirigea vers la maison d'Anna (Maupass., Contes et nouv., t.1, Pain, 1883, p.1235):
3. Il se trompa, égara la noce le long de sept ou huit salles, désertes, froides (...). La noce frissonnait, s'ennuyait ferme. Puis, comme elle cherchait une porte, elle tomba dans les dessins. Zola, Assommoir, 1877, p.446.
D. −
1. Fam., au sing. ou au plur. Partie de plaisir, de débauche généralement marquée par des excès de table et de boisson. Synon. fam. bamboche, bombe, nouba.Se payer une noce à tout casser. En folies, en noces, il avait dévoré la majeure partie de son patrimoine (Husmans, À rebours, 1884, p.11).Petypon: À qui le dis-tu! Oh! Ces lendemains de noce!... Ce réveil!... Ah! La tête, là! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, I, 2, p.6):
4. Personne ne s'expliquait l'exaspération du fils aux Lengaigne, car il était dur aux femmes d'ordinaire, il reniait publiquement sa soeur, que de sales noces, disait-on, avaient conduite à l'hôpital. Zola, Terre, 1887, p.466.
P. ext., au sing. Vie dissipée, débauchée, consacrée aux plaisirs. Elle reparaissait tout d'un coup (...) bien mise, mais si molle et vidée par la noce, qu'elle ne tenait plus debout (Zola, Assommoir, 1877, p.743).Il manqua d'argent, et elle s'en alla, retourna à la noce (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.171).
Loc. verb. usuelle. Faire la noce. Synon. faire la fête, la foire, la nouba; nocer (pop. et fam.); fam. faire la bombe (v. bombe2), la java*, faire bombance*, bambocher.Faire une noce à tout casser, une noce de bâtons de chaise, une noce effrénée. Hé! C'est toi, Michel? Tu arrives bien... Quelle noce nous allons faire! (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t.2, 1870, p.42).Monsieur votre père a tant fait la noce que ce vermisseau est peut-être un de vos frères, qui sait? (Bloy, Femme pauvre, 1897, p.209):
5. Alors, vous allez encore faire la noce avec de sales femmes?... Et vous ne rentrerez pas de la nuit?... Et moi, toute la nuit, je vais pleurer... Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.246.
2. Pop., vieilli. Femme, fille de noce. Fille de joie, prostituée. Il y avait là une quinzaine de filles de noce, avec quelques gaillards prompts à jouer du cran d'arrêt (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.192).La directrice de cette prison était une ancienne femme de noce, devenue la maîtresse d'un chef (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.344).
REM.
Nopçage, subst. masc.,vx. a) Rétribution exigée dans certaines provinces par le clergé pour célébrer les mariages. (Ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845-46, Lar. 19e-20e). b) Droit de nopçage. Droit qu'avait le seigneur d'assister aux noces de ses vassaux et d'accompagner la mariée à l'église. Qu'il se fasse traîner en police correctionnelle pour avoir voulu user de son droit de nopçage ou de tout autre droit aussi bien prouvé, alors vous aurez en effet (...) l'homme justement ridicule des temps chevaleresques (Janin, Âne mort, 1829, p.15).
Prononc. et Orth.: [nɔs]. Ac. 1694 et 1718: nopce (p étymol.); 1740: noce ,,plusieurs prononcent et écrivent nopces``; dep. 1762: noce. Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p.168; Flaub., Corresp., 1874, p.135; Valéry, Corresp. [avec Gide], 1927, p.505: nopce. Étymol. et Hist. 1. a) Début xiies. noces virginels désigne prob. les noces mystiques, l'union spirituelle d'une créature avec le Christ (St Alexis, éd. Chr. Storey, Prol.: ...cascun memorie spiritels les quels vivent purement sulunc castethet, e dignement sei delitent es goies del ciel ed es noces virginels); b) début xiiies. [ms.] les nosces al agniel [nuptiae agni] désigne, dans une perspective eschatologique, les noces spirituelles du Christ (immolé comme l'agneau de l'Ancien Testament) avec la Jérusalem céleste, symbole de l'Église (Apocalypse en fr., éd. L. Delisle et P. Meyer, XIX, 7, p.104), cf. Calvin, Bible, Lyon, Michel Du Boys, 1558, p.241a; 2. ca 1150 plur. «célébration d'un mariage; réjouissances qui s'ensuivent» faire les noces (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 477; 1081: Plenierement dura la cors Que tint li rois, par douze jors, Et les noces tout ensement); ca 1170 estre as noces «aller au mariage» (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Fresne, 509); 1680 espouser en seconde noce (Rich.); 3. a) ca 1200 les noces «le couple des mariés» (Aïol, éd. W. Foerster, 8320); b) 1718 (Ac.: après le disner toute la nopce alla à l'opera); 4. ca 1200 plur. «grandes fêtes, réjouissances» (Chevalier au cygne, 211 ds T.-L.); a) 2emoitié xiiies. [ms.] faire sa noce de «dévorer» (Du plait Renart de Dammartin contre Vairon son roncin ds A.Jubinal, Nouv. recueil de fabliaux, t.2, p.24); fin xives. faire les noces «faire l'amour» (Eustache Deschamps, Ballade 1485 ds OEuvres, éd.G.Raynaud, t.8, p.196, 26); 1690 faire nopces «faire de grandes réjouissances» (Fur.); 1719 pop. «libertinage de fille» (d'apr. Esn.); 1834 faire la noce «faire bombance, festoyer» (Land.); b) 1690 [il] ne fut jamais à telle nopce (Fur.). Du lat. vulg. *noptiae, altération du class. nuptiae «noces, mariage; commerce charnel» d'apr. le subst. lat. vulg. *novius «nouveau marié», dér. de novus «nouveau», v. FEW t.7, p.209b. À rapprocher de 1 a, b, le lat. médiév. nuptiae «mariage spirituel, noces mystiques» du Christ et de l'Église (viiies., Paul Diacre), d'une créature avec le Christ (1091-92 ds Nov. gloss.). Av. le xvies., noce est très rarement employé au sing., nombre qui peu à peu supplantera le plur. dans le lang. courant. Fréq. abs. littér.: 1908. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2292, b) 3453; xxes.: a) 3788, b) 2029.

Wiktionnaire

Nom commun - français

noce \nɔs\ féminin

  1. (Au pluriel) Mariage.
    • La cour célébrait les noces de madame Marguerite de Valois, fille du roi Henri II et sœur du roi Charles IX, avec Henri de Bourbon, roi de Navarre. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. I ; Calmann Lévy éditeurs, Paris, 1886, page 2)
    • Cheikh Gaafar avait déjà deux épouses, et cinq filles. […] L’idée de convoler une troisième fois en noces lui plut : certes l’entente serait malaisée à son foyer. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
    • Le premier soir des noces, tout de suite il s’endormit. — (Les Charbonniers de l’enfer, "Au diable les avocats")
    • (Figuré)Quel profit le mâle de l’Astylosternus trouve-t-il, dans le moment des noces, à vêtir ses cuisses d’un caleçon de poils vasculaires ? — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
  2. (Au singulier) ou (Au pluriel) Célébration d’un mariage, festivités, danse et autres réjouissances qui l’accompagnent.
    • Les fêtes de la noce durèrent trois jours, au douar d’abord, ensuite en ville. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
    • Une noce au presbytère! Jamais mots ne furent moins faits pour être accolés. On voit là une antithèse qui sentirait l'huile si elle n'était amenée naturellement par la force des circonstances. — (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, chapitre XX)
    • Car ils sont, paraît-il, les fervents amateurs des « fricots » les plus savoureux : une noce, chez ces farauds, dure huit jours. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Ce fut en l’année 566 que la cérémonie des noces eut lieu, avec un grand appareil, dans la ville royale de Metz. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
  3. (Au singulier) Toute l’assemblée, toute la compagnie qui s’est trouvée à la célébration du mariage, et au festin.
    • Quelques jours après, la noce était rassemblée au château : les seigneurs voisins s’y étaient rendus pour faire honneur au sire de Beaufort, il y avait une foule de gentilshommes, de valets, de chevaux ; les soldats de la garnison étaient sous les armes. — (George Mallet, Bonnivard à Chillon : Scènes de l’histoire de Genève dans les années 1535 et 1536, 1835)
    • Comme nous arrivions à un village qui se trouve après Villejuif, nous préparant à chercher une place convenable pour notre représentation, nous passâmes devant la grande porte d’une ferme, dont la cour était pleine de gens endimanchés, qui portaient tous des bouquets noués avec des flots de rubans et attachés, pour les hommes, à la boutonnière de leur habit, pour les femmes à leur corsage : il ne fallait pas être bien habile pour deviner que c’était une noce. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
  4. (Au singulier) Partie de plaisir, voire de débauche.
    • Elle vint bien des fois. Elle vint les jours où elle était triste, ayant un reste de noce dans ses jupes et les brutalités des marlous. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 164)
    • Si j'étais pas faignante je me mettrais à faire les boîtes de nuit, sérieusement, la noce sans m'amuser, j'y parviendrais : tendre ma joue à embrasser, comme un paillasse à la parade tend sa joue à claquer. — (Léon Frapié, La divinisée: roman d'une femme, éd. E. Flammarion, 1927, page 225)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

NOCE. n. f.
Célébration d'un mariage. En ce sens, il ne se dit qu'un pluriel. Il épousa une telle en premières noces. Convoler en secondes noces. Elle était veuve d'un tel en premières noces, et elle a épousé un tel en secondes noces. Le jour de ses noces. Noces d'argent, Cérémonie par laquelle on célèbre une union matrimoniale de vingt-cinq ans. Noces d'or, Cérémonie par laquelle on célèbre une union matrimoniale de cinquante ans. Noces de diamant, cérémonie par laquelle on célèbre une union matrimoniale de soixante ans.

NOCE désigne aussi le Festin, la danse et les autres réjouissances qui accompagnent le mariage. Dans cette acception, il s'employait autrefois au pluriel. Les noces de Cana. Il s'emploie aujourd'hui surtout au singulier et est généralement familier. Une noce de village. Quand il se maria, il ne fit point, il ne voulut point faire de noce. Être de noce. Aller à la noce. Au retour de la noce. Repas de noce. Habit de noce. Cadeau de noce. C'est un des garçons de la noce. Il désigne encore Toute l'assemblée, toute la compagnie qui s'est trouvée à la noce. Après le repas, toute la noce est allée au bois de Vincennes. Fig. et pop., Il n'a jamais été, il ne s'est jamais trouvé, jamais vu à pareille noce, Il n'a jamais reçu un pareil traitement, il n'a jamais reçu tant d'argent, de telles marques d'honneur, etc. On dit plutôt aujourd'hui : à pareille fête. Fig. et pop., N'être pas à la noce, Être dans une situation pénible, inquiétante. Fig. et pop., Faire la noce, Prendre du plaisir, boire et manger avec excès, ou, plus souvent, Se dissiper, mener une vie déréglée. La haute noce. Une basse noce.

Littré (1872-1877)

NOCE (no-s') s. f.
  • 1 Au plur. Les noces, le mariage. Il épousa une telle en premières noces. Le jour de ses noces. Aux noces d'un tyran tout le peuple en liesse Noyait son souci dans les pots, La Fontaine, Fabl. VI, 12. Et même ses bienfaits dans toutes ses provinces Invitèrent le peuple aux noces de leurs princes, Racine, Esth. I, 1. La société sacrée des noces n'est plus qu'une union brutale, Massillon, Carême, Avenir. Ma sœur est-elle mariée ? Avez-vous vu de nos garçons La foule aux noces conviée La célébrer dans leurs chansons ? Béranger, Hirondelles.

    Il se dit quelquefois au singulier, en ce sens. Noce, à vous dire ici ce que j'en pense, Aux uns est joie, aux autres peine et croix, Benserade, dans RICHELET.

    Secondes noces, troisièmes noces, mariage qui a été précédé d'un ou de deux autres. Épouser en secondes noces Les secondes noces qui ont paru illicites et honteuses à beaucoup de chrétiens, Diderot, Opin. des anc. philos. (Juifs).

    Noces d'argent, fête pour la célébration de la vingt-cinquième année de mariage. Le 26 mai, les noces d'argent du roi et de la reine de Danemark ont été célébrées avec éclat à Copenbague, Moniteur universel, 4 juin 1867, p. 673, 4° col.

    Populairement et fig. Il ne fut jamais, il n'a jamais été à telles noces, à pareilles noces, il n'a jamais reçu un pareil traitement (en mauvaise part), il n'a jamais couru un tel danger.

    Faites cela, je vous servirai le jour de vos noces, se dit à celui à qui on demande civilement quelque petit service.

  • 2Réjouissances qui accompagnent le mariage (en ce sens il se dit tant au singulier qu'au pluriel). Une noce de village. Je suis de noces. Salle à faire noces. Mon maître marie Sa fille unique, et vous jugez Qu'étant de noce, il faut malgré moi que j'engraisse, La Fontaine, Fabl. IX, 10. Je voulais Corbinelli, il est demeuré à Paris pour être à la noce d'un des fils de M. Mandat, Sévigné, 410. Mme de Lavardin est dans la noce par-dessus les yeux, Sévigné, 9 juin 1680. Ils croyaient en lui, surpris du changement de l'eau en vin qu'il avait fait aux noces de Cana, Bourdaloue, Serm. 4e dim. après la Pentecôte, Domin. t. IV, p. 124.

    Garçon de la noce, ou garçon de noce, voy. GARÇON, n° 2.

    Qui est-ce qui fera la noce, c'est-à-dire qui fera la dépense du festin (en cet emploi noce ne se dit qu'au singulier) ?

    Familièrement et fig. Faire noce, se réjouir. Vous faites noce et vous chantez Sur votre lyre enchanteresse, Voltaire, Ép. 55.

    Populairement et fig. Faire la noce, faire des parties de table, de campagne, etc.

    Populairement. Faire noce de chien, se livrer à la débauche. Les centaures… Voulurent, chauds de reins, faire noces de chien, Régnier, Sat. X.

    Être aux noces, se régaler, bien manger. Nous étions aux noces, lorsque le principal… festoyoit quelques-uns de ses amis, Francion, liv. III, Rouen, 1635, p. 203.

    Fig. et populairement. N'être pas à la noce, être dans une position critique.

    Il y va comme aux noces, comme à des noces, comme à la noce, se dit d'un homme de guerre qui va gaiement et hardiment au combat.

    Autrefois, plat de noces, dîner en argent ou en nature qu'on donnait au curé qui bénissait le lit des nouveaux mariés.

    Populairement. Tant qu'à des noces, abondamment, c'est-à-dire autant qu'à un repas de noces. Ils mangèrent tant qu'à des noces.

  • 3L'assemblée qui s'est trouvée au mariage. Toute la noce est à la promenade. Les deux noces se rencontrèrent. Le lendemain l'époux cent fois Raconte à la noce égayée…, Béranger, Ch. de la mariée.
  • 4 Terme mystique. Les noces de l'Agneau, la béatitude éternelle ; expression de l'Apocalypse.
  • 5 Terme d'antiquité. Noces aldobrandines, ainsi dites parce qu'elles étaient à Rome dans le palais Abdobrandini sur le Quirinal ; ces célèbres fresques, datant vraisemblablement d'Auguste, ont été trouvées dans les Thermes de Titus, et sont maintenant placées au Vatican.

PROVERBES

Voyage de maître, noces de valets, c'est quand les maîtres sont absents que les domestiques s'amusent.

Il est arrivé comme Tabourin à noces, il est arrivé fort à propos.

Jamais noce sans réveillon.

Allez-vous-en, gens de la noce, refrain d'une vieille chanson qui se dit aux gens quand on n'a plus besoin d'eux et qu'il est temps qu'ils partent.

HISTORIQUE

XIIe s. Guiteclins fist ses noces moult riches et moult grans, Sax. v. …Et parent et ami Noces en firent tex [telles] com poés oïr, Dedens la cort au fort roy Loeÿs, Raoul de C. IV.

XIIIe s. Et furent les noces hautes et plenieres el grant palais de Bouche du Lion, Villehardouin, CLXVIII. Me gart l'heure que chien fassent de vous leur noce [ne vous dévorent ; il s'agit d'un cheval], Renart et Vairon.

XIVe s. Et est aucune foys magnificence es choses propres à soy et qui ne adviennent à une personne que une foiz en sa vie, si come noces ou aucune tele chose, Oresme, Eth. 115. Et sy ay veu ailleurs escript Un proverbe qui sur ce dit Que les grans noces font li sot, Et li saige homme sans escot, Deschamps, Poésies mss. f° 498. Icelle femme dist au suppliant qu'il estoit garçon [homme méprisable], et que aucuneffois on faisoit les noces à sa femme entretant qu'il aloit au vin, Du Cange, nubere.

XVIe s. Vrai li proverbe qui dit que le diable fait des nopces, quand on trompe un avocat, D'Aubigné, Faen. III, 4. L'on ne doit point aller aux noces qui n'y est convoyé, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 336. Tous jours ne sont pas nopces, Leroux de Lincy, ib. p. 427.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

NOCE. Ajoutez :
6Noces d'or, nom donné à la fête de cinquante ans de mariage.

Noces d'argent, se dit pour la demi-cinquantaine, la fête de vingt-cinq ans de mariage.

Noces de diamant, fête de soixante ans de mariage.

7Bouillie de gruau d'avoine qu'on prépare en l'échaudant par cuillerées dans l'eau bouillante et qu'on mange avec du lait ou du beurre, en Bretagne et en basse Normandie.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « noce »

Provenç. nossas ; espagn. et portug. nupcias ; ital. nozze ; du lat. nuptiae, de nuptum, supin de nubere, se marier (voy. NUBILE).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du latin vulgaire noptiae, forme altérée du classique nuptiae (« mariage, noces, commerce charnel, accouplement »), lui-même dérivé de nupta, participe passé féminin de nubere, « voiler », la tradition romaine voulant que la femme prenne le voile pour se marier. → voir nubile et nuptial qui en sont dérivés. Nubes, « nuage » en latin, est un autre représentant de cette racine indo-européenne et a donné nubilare et obnubilare, « couvrir d’un nuage », d’où le français obnubiler. Quant au passage de nuptiae à noptiae, il est dû à l’influence de novius, « nouveau marié » en latin vulgaire (de novus, « nouveau »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « noce »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
noce nɔs

Fréquence d'apparition du mot « noce » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « noce »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « noce »

  • Pour que votre voyage de noces soit un succès total sur le plan touristique, sentimental et sexuel, la première chose à faire est de partir seul.
    Pierre Desproges
  • Le processus de paix ressemble à une nuit de noces dans un champ de mines.
    Shimon Peres
  • La voltige aérienne ne vaut peut-être pas votre nuit de noces, mais vaut sûrement mieux que la nuit qui suit.
    Mickey Rupp
  • En automne, je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin. Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles.
    Khalil Gibran — Le Sable et l’écume
  • Oh ! Faire son voyage de noces tout seul !
    Jules Renard
  • L'amour, la quête. Le mariage, la conquête. La nuit de noces, la quéquette. Le divorce, l'enquête.
    Helen Rowland
  • J'attends la mort avec l'impatience d'une vierge au soir de ces noces : pour passer ma première nuit avec Dieu !
    Romano Celli — Petites miettes de Dieu
  • Qui va à noce sans prier s'en revient sans dîner.
    Proverbe français
  • Lorsqu'il pleut le jour des noces Bientôt les époux se rossent.
    Dicton français
  • Se retrouver après une longue séparation est plus agréable qu’une nuit de noces.
    Proverbe chinois
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Traductions du mot « noce »

Langue Traduction
Anglais wedding party
Espagnol fiesta de bodas
Italien festa di matrimonio
Allemand hochzeitsfeier
Chinois 婚礼派对
Arabe حفلة زفاف
Portugais festa de casamento
Russe свадьба
Japonais 結婚式のパーティー
Basque ezkontza festa
Corse festa di nozze
Source : Google Translate API

Synonymes de « noce »

Source : synonymes de noce sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « noce »

Combien de points fait le mot noce au Scrabble ?

Nombre de points du mot noce au scrabble : 6 points

Noce

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