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Debout

[dœbu]
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Définitions de « debout »

Debout - Adjectif

  • (Aéronautique, Marine) Se dit d'un vent qui souffle directement en face de la direction de déplacement d'un aéronef ou d'un navire.

    Ne voulant pas louvoyer contre un fort vent debout et une mer dure, je mets à la cape.
    — Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti
  • (Droit) Caractérise les fonctions de la magistrature chargée de l'accusation dans un procès, par opposition à celle qui juge.

    En dehors de la magistrature debout et de la magistrature assise, il existe, rarement heureusement, d'autres formes de magistrature, à savoir : la magistrature à genoux, à croupetons, sur le dos, à plat ventre et roulée en boule, qui sont cause que, parfois la justice est boiteuse.
    — Pierre Dac, Les Pensées
  • (Bois) Désigne le bois orienté selon l'axe vertical des fibres pour en garantir solidité et durabilité.

    Elle ignorait, faits d’armes exceptés, l’homme qui datait d’avant elle; le Saint-Cyrien beau danseur; le lieutenant solide comme un « bois-debout » – ainsi l’on nomme; dans mon pays natal; l’antique billot; la rouelle de chêne au grain serré que n’entame pas le hachoir.
    — Colette, Sido
  • (État général) Qui maintient une position verticale ou érigée par rapport au sol ou sa base habituelle.

    Malgré les vents contraires, la tour Eiffel reste debout, fière et imposante, défiant l'horizon parisien.
    (Citation fictive)

Debout - Adverbe

  • En position verticale, opposé à assis ou couché.

    Les spectateurs sont restés debout, suspendus à chaque mot du discours du Premier ministre.
    (Citation fictive)
  • Figuratif. Qui n'est pas vaincu ou abattu.

    Il est debout, indompté malgré les épreuves, tel un chêne résistant aux vents les plus violents.
    (Citation fictive)
  • (Zoologie) Concernant un quadrupède, en état de se tenir sur ses membres après s'être levé ou en se dressant sur les pattes arrières.

    Le lion, debout sur ses pattes arrière, dominait la plaine de son regard fier et majestueux.
    (Citation fictive)
  • Se dit d'une culture qui n'a pas été fauchée ou récoltée.

    Déjà des inconnus fauchent les blés des champs allemands, qui, seuls, étaient restés debout, leurs maîtres s'étant enfuis.
    — Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914
  • Hors du lit; ayant quitté son lieu de repos pour une activité quelconque.

    Dès l'aube, avant même que le café ne remplisse l'air de son odeur invitante, il était déjà debout, prêt à affronter les défis de la journée.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Avoir le vent debout
  • Boire, manger debout (boire, manger rapidement, sans prendre le temps de s'asseoir.)
  • Bois debout (pièce de bois dont le côté fonctionnel est perpendiculaire au sens des fibres)
    Tout ce lot-là était encore en bois debout, et difficile à faire
    — Hémon, Maria Chapdelaine
  • Debout au quart (appel des matelots pour réveiller ceux qui doivent prendre la relève au quart.)
    Les tribordais, debout au quart, debout, debout, debout!
    — Pierre Loti, Mon frère Yves
  • Debout les morts! (allusion au cri qu'aurait lancé l'adjudant Péricard à ses hommes, au Bois Brûlé, le 8 avril 1915)
  • Debout, là-dedans!
  • Dormir debout (même sens.)
    L'histoire n'est qu'une histoire à dormir debout
    — Renard, Journal
  • Laisser quelqu'un debout (ne pas l'inviter à s'asseoir)
  • Magistrat debout (avocat général qui parle debout.)
    Je pénétrai à mon tour chez le premier magistrat debout de l'endroit
    — Verlaine, Œuvres complètes, Mes prisons
  • Magistrature debout (magistrats du ministère public qui parlent debout.)
    La carrière de la magistrature debout était incertaine
    — Balzac, Cabinet des Antiques
  • Mettre une bête debout (lancer une bête qui est au repos.)
  • Mettre, tenir debout (organiser, mettre sur pied.)
  • Mourir debout
    − « Oui », me dit-il d'une voix mate, « j'espère bien mourir debout, c'est-à-dire en pleine lucidité. Mourir comme j'ai vécu, sans avoir peur des conséquences, sincère jusqu'au seuil de... de je ne sais quoi... − de la vie éternelle, sans aucun doute. »
    — Martin du Gard, In memoriam
  • Ne pas tenir debout (manquer de vraisemblance, de logique, de sérieux ou de réalisme.)
  • Ne pas tenir debout (avec valeur de symptôme) (être sans forces, avoir une mauvaise santé.)
  • Ne pas/plus tenir debout (avoir fortement sommeil, tomber de sommeil ou de fatigue.)
  • Tenir debout (être acceptable, cohérent, sérieux.)
    J'avais beau compter sur mes doigts, pas un de ces vers ne semblait tenir debout
    — Green, Journal
  • Terre en bois debout (terre sur laquelle les arbres n'ont pas été abattus, qui n'a pas été défrichée.)
  • Tout debout
    Vaisseau dans la bourrasque qui d'instinct se présente tout debout à la lame
    — Gracq, Syrtes
  • Vent debout ou de bout

Étymologie de « debout »

Le mot « debout » provient de la préposition « de » et du mot « bout », signifiant « sur un des bouts ». Certains étymologistes ont suggéré une origine hybride avec l'anglosaxon « bow », le danois « bug » et l'anglais « bow », qui signifient tous l'avant d'un vaisseau, mais cette théorie est généralement rejetée en faveur de l'explication plus simple associée à « bout ». Le verbe « être » est partiellement dérivé du verbe latin stare, signifiant « être debout », bien que la plupart des formes de ce verbe aient été perdues en français.

Usage du mot « debout »

Évolution historique de l’usage du mot « debout » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « debout » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « debout »

Antonymes de « debout »

Citations contenant le mot « debout »

  • Elle est debout sur mes paupièresEt ses cheveux sont dans les miens,Elle a la forme de mes mains,Elle a la couleur de mes yeux,Elle s’engloutit dans mon ombreComme une pierre sur le ciel.Elle a toujours les yeux ouvertsEt ne me laisse pas dormir.Ses rêves en pleine lumièreFont s’évaporer les soleils,Me font rire, pleurer et rire,Parler sans avoir rien à dire.
    Paul Eluard — Capitale de la douleur
  • Le tout est de tout dire, et je manque de motsEt je manque de temps, et je manque d’audaceJe rêve et je dévide au hasard mes imagesJ’ai mal vécu, et mal appris à parler clair.Tout dire les roches, la route et les pavésLes rues et leurs passants les champs et les bergersLe duvet du printemps la rouille de l’hiverLe froid et la chaleur composant un seul fruitJe veux montrer la foule et chaque homme en détailAvec ce qui l’anime et qui le désespèreEt sous ses saisons d’homme tout ce qui l’éclaireSon espoir et son sang son histoire et sa peineJe veux montrer la foule immense diviséeLa foule cloisonnée comme un cimetièreEt la foule plus forte que son ombre impureAyant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtresLa famille des mains, la famille des feuillesEt l’animal errant sans personnalitéLe fleuve et la rosée fécondants et fertilesLa justice debout le pouvoir bien planté.
    Paul Eluard — Pouvoir tout dire
  • Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus. Car le blanc a joui trois mille ans du privilège de voir sans qu’on le voie ; il était regard pur, la lumière de ses yeux tirait toute chose de l’ombre natale, la blancheur de sa peau c’était un regard encore, de la lumière condensée. L’homme blanc, blanc parce qu’il était homme, blanc comme le jour, blanc comme la vérité, blanc comme la vertu, éclairait la création comme une torche, dévoilait l’essence secrète et blanche des êtres. Aujourd’hui ces hommes noirs nous regardent et notre regard rentre dans nos yeux ; des torches noires, à leur tour, éclairent le monde et nos têtes blanches ne sont plus que de petits lampions balancés par le vent…
    Jean-Paul Sartre — « Orphée noir »
  • Un bon pêcheur meurt debout dans sa barque.
    Proverbe québécois
  • La vie est un travail qu'il faut faire debout.
    Émile Chartier, dit Alain — Propos d'un Normand, tome I , Gallimard
  • Mieux vaut dormir debout que courir couché.
    Ruppert Barnes
  • Le tango, je me demande pourquoi ça se danse debout !
    Sacha Guitry — Mon Père avait raison
  • Mieux vaut goujat debout qu'empereur enterré.
    Jean de La Fontaine — Contes et nouvelles

Traductions du mot « debout »

Langue Traduction
Anglais standing
Espagnol en pie
Italien in piedi
Allemand stehen
Chinois 常设
Arabe واقفا
Portugais de pé
Russe постоянный
Japonais 立っている
Basque zutik
Corse standing
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.