La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « violet »

Violet

Variantes Singulier Pluriel
Masculin violet violets
Féminin violette violettes

Définitions de « violet »

Trésor de la Langue Française informatisé

VIOLET, -ETTE, adj. et subst. masc.

I. − Adj. D'une couleur qui parmi les couleurs fondamentales du spectre, en constitue l'une des limites visibles et rappelle la couleur de la fleur nommée violette.
A. − [Violet est inhérent à la qualité, à la nature, à la fonction du qualifié]
1. Qui est tout ou partie de cette couleur. Lueur, nuance, teinte violette. Peu à peu le jour tombait; ses couleurs violettes et orangées se perdaient insensiblement dans la blancheur du ciel, qui commençait à s'éclairer de la lune levante (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 228).V. améthyste ex. 4, bleu ex. 1.
[En parlant d'une couleur] Qui tire sur le violet. Gris, rose violet. Au loin, un fouillis et une confusion de ramures maigres, qui se perdent dans un rouge violet (Goncourt, Journal, 1867, p. 390).Les bleus violets de l'iris et des profondes eaux (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 70).
a) [En parlant d'un élément naturel] Des joyaux de couronnes royales: l'améthyste violette et la pâle turquoise (Courteline, Train 8 h. 47, 1888, p. 166).
En partic. [En parlant d'une fleur, d'un fruit ou d'un légume, p. oppos. à d'autres variétés voisines mais d'une autre couleur] Agaric, artichaut, chou, iris, navet, trèfle violet; fleur, pêche, prune violette. Les tristes et charmantes fleurs de l'automne, les colchiques violets (Barrès, Colline insp., 1913, p. 162).
b) [En parlant d'un objet fabriqué, d'un élément de décoration] Velours violet. Jean Negroni sauva la situation en apportant au dernier moment les rideaux violets de sa grand-mère! (Serrière, T.N.P., 1959, p. 111).
[P. méton.; en parlant d'un lieu où cette couleur domine] Salon violet; chambre, pièce violette. Il lui avait dit le secret du boudoir violet, et quelle absence de vanité, quel dédain de l'orgueil, que de bonhomie dans la puissance! (Péladan, Vice supr., 1884, p. 204).
2. En partic. [Le violet comme couleur caractéristique]
a) [dans la liturg. cath. (notamment Avent, Carême, funérailles), de l'habit de chœur des évêques et des prélats] Camail, chapeau, manteau violet d'évêque, de prélat; robe, soutane violette d'évêque. Des mollets d'évêque à bas violets bien tendus (Mussetds Le Temps, 1831, p. 86).Jadis les gants violets des Révérendissimes De la Théologie en conciles cités, Et l'évêque d'Hippone attelant ses victimes Au char du Jaggernaut Œcuménicité (Laforgue, Imit. Lune, 1886, p. 268).V. étole ex. 1.[Comme nom de couleur] Ce printemps et cet été la mode est aux imprimés (...). Les couleurs s'appellent blanc écru, rouge framboise, bleu delft, violet évêque, vert menthe (Le Point, 15 mars 1976, p. 81).
Loc. verb. fig., rare. Chausser, porter les bas violets. Être (nommé) évêque. C'est un excellent prêtre. Soldat, il aurait fait un excellent soldat. Mais le général demanda brusquement:Eh bien! que puis-je faire pour lui?L'aider à chausser les bas violets, qu'il a bien mérités, mon général. Sa candidature à l'évêché vacant de Tourcoing est posée (A. France, Orme, 1897, p. 60).
P. ell. Les dimanches violets où l'on n'entend plus le Gloria in excelsis (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 251).
[P. méton.; en parlant d'un membre du clergé, en partic., d'un évêque, qui porte des vêtements violets] Évêque, prélat violet. Moi, j'écoutais, pensif, un profane couplet Que fredonnait dans l'ombre un abbé violet (Hugo, Contempl., t. 1, 1856, p. 140).Mgr Labouré, tout violet, passa, en compagnie du curé de Saint-Michel (Guéhenno, Journal homme 40 ans, 1934, p. 43).
Bas violet. Membre du clergé; évêque, prélat. Puisque tu acceptes jusqu'à nouvel ordre le parti des bas violets, le comte, qui connaît bien l'Italie actuelle, m'a chargé d'une idée pour toi (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 117).
P. méton. [En parlant d'un groupe de pers.] Qui a rapport au clergé, à l'Église. L'événement: le deuxième symposium des évêques européens, ce que certains ont déjà appelé « l'Europe violette » (Le Nouvel Observateur, 14 juill. 1969, p. 12, col. 1).
b) [de diverses décorations de l'ordre des Palmes académiques] Un homme très bien, ce Dupont-Vernon, décoré des palmes violettes, professeur dans un collège, un homme du monde, enfin (Renard, Journal, 1890, p. 61).Le petit professeur était ce soir particulièrement de bonne humeur. Il avait une rosette violette neuve (Benoit, Atlant., 1919, p. 192).V. ruban ex. de Gourmont.
B. − [Violet n'est pas inhérent à la qualité, à la nature, à la fonction du qualifié] Synon. violacé.
1. [En parlant de la couleur de la peau congestionnée par défaut d'oxygénation du sang]
a) [sous l'effet d'une cause phys. ou physiol.: froid, alcool, coups] Cernes violets; joues, lèvres violettes. Les élèves se plaignaient du froid (...). La classe se passa ainsi. M. Delteil rentra chez lui avec le nez violet et les yeux rouges (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 134).Quand il dort, le bout de son nez, ses pommettes et ses ongles deviennent violets. Le sang n'y va plus (Renard, Journal, 1897, p. 415).V. livide ex. 1.
Violet de + compl. indiquant la cause de cet aspect.Ses pieds nus, (...) tout violets de froid, frissonnaient sur les dalles (Lamart., Jocelyn, 1836, p. 672).
PATHOL. [Sous l'effet de certaines maladies ou en état de mort] Plaques violettes. Et j'aurais cru qu'il dormait, si son visage n'eût été violet, violet affreusement, de ce violet sinistre qu'ont les aubergines (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 20).Tu es violet, congestionné, apoplectique et l'on dirait que ton ventre va crever. Je ne t'en donne pas pour un mois si tu restes plus longtemps ici (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 43).
P. méton. [En parlant d'une affection] Qui se caractérise par une coloration plus ou moins violette de la peau. C'était là [ces taches bleutées] le stigmate suprême et sûr du mal, et d'où on lui avait donné son nom de peste violette (Richepin, Contes décad. romaine, 1898, p. 32).
b) [sous l'effet d'une cause psychol., d'une vive émotion, en partic., la colère] Être tout violet. Papa ne se contrôlait plus. Ce lymphatique devint violet.Je dis que tu nous casses les oreilles. Laisse ces enfants tranquilles et fous-moi le camp dans ta chambre (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 70).
Violet de + compl. indiquant la cause de cet aspect.Être violet de honte, de peur, de rage. Oui!...me criait, violette de colère, en brandissant son parapluie, Mademoiselle Marie, (...) j'avertirai Madame Garabis... je lui répéterai toutes vos insolences, toutes! (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 331).
Fam. [En parlant d'une émotion, d'un sentiment; souvent dans un cont. métaph.] Qui est très vif, intense et se traduit par une coloration violette du visage. Sachez attendre, (...) une gaîté violette teindra vos propos et vos pas (Butor, Passage Milan, 1954, p. 214).
2. Littér. Violet de + subst. indiquant la cause de cet aspect.Dont la teinte violette est donnée par la présence d'éléments naturels ayant cette couleur. Montagnes stériles, quelques-unes boisées, d'autres toutes violettes de thym (Michelet, Journal, 1843, p. 531).Les fins d'étés surtout étaient délicieuses là-bas, quand les plaines devenaient toutes violettes de crocus, au pied des bois déjà jaunis (Loti, Rom. enf., 1890, p. 275).
C. − Loc. et expr., vx. Voir des anges violets. V. ange II C.Contes violets. ,,Des contes qui n'ont pas de vraisemblance, des choses qu'on n'a vues que dans les éblouissements`` (Littré). Synon. contes bleus (v. conte).Faire (du) feu violet. ,,Faire quelque chose qui éclate d'abord, où il paraît de la vivacité, et qui se dément bientôt`` (Ac. 1878, 1935).
II. − Subst. masc.
A. − La couleur violette.
1. Caractère de ce qui est violet. Aimer le violet. Le violet d'un gros nuage de pluie (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 109).Un grand lac d'un violet intense, à se demander si ce n'était pas là un vaste parterre de violettes (Montherl., Lépreuses, 1939, p. 1475).V. aubergine ex. 1, 5.
Au plur. Nuances de violet. Les violets de l'aube. De vastes horizons pleins de tous les violets du soir (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 244).
Rem. Une nuance partic. de la couleur peut être précisée (dans tous ces cas violet est inv.). a) [Par un adj.] α) Violet clair, foncé, pâle, passé, sombre, vineux. La mode de croisière en ce printemps frileux est aux grands carreaux sans aucun doute: jaunes sur lie de vin, bleu électrique sur vert pistache, cyclamen sur violet épiscopal (Réalités, avr. 1975, p. 86, col. 1). β) [Par un adj. de couleur précédé parfois d'un trait d'union] Violet(-)bleu, gris, rouge, pourpre, noir. b) [Par un subst. apposé précédé parfois d'un trait d'union] Violet(-)aubergine, cyclamen, évêque, lilas. c) [Par un subst. complét.] Violet d'agathe, de figue, d'évêque.
2. Matière colorante servant à teindre ou à peindre en violet. Violet animal, minéral, végétal; violet d'alizarine, d'aniline, de campêche, de garance. Violet de cobalt. ,,Nom donné à plusieurs pigments obtenus: 1) par calcination d'un mélange d'un sel de cobalt et de phosphate de sodium ou de phosphate de zinc; 2) par calcination du produit obtenu en précipitant par un arséniate alcalin une solution d'un sel de cobalt. Pigment pour celluloïd, très solide`` (Delorme 1962). Violet d'outremer. ,,Bleu d'outremer traité par le chlore; pigment pour peintures`` (Delorme 1962).
3. En partic.
a) [Le violet comme couleur caractéristique]
α) [de la liturg. cath., de l'habit de chœur des évêques et des prélats, du demi-deuil] Naguère, ô jour pensif qui pour mes yeux d'enfance Apparaissait sous la forme d'une nuance: Je le voyais d'un pâle et triste violet, Le violet du demi-deuil et des évêques, Le violet des chasubles du temps pascal (Rodenbach, Règne sil., 1891, p. 114).V. avent ex. 3.
β) [de diverses décorations de l'ordre des Palmes académiques] Le violet n'est pas seulement la couleur des évêques, il est aussi la couleur de l'enseignement primaire. Un gilet noir. Une longue redingote noire, bien droite, bien tombante, mais deux croisements de palmes violettes aux revers (Péguy, Argent, 1913, p. 1115).
b) [En parlant de la couleur de la peau provoquée par une cause phys., physiol. ou psychique due à une mauvaise oxygénation du sang] Tante Félicia, à l'hospice? Elle avait réussi à le mettre hors de lui. Les couperoses de ses joues passèrent du rouge au violet.Moi vivantcria-t-il d'une voix aiguëtante Félicia ne quittera pas la maison de famille (Mauriac, Myst. Frontenac, 1933, p. 29).
c) CH. DE FER. ,,Le violet est la couleur caractéristique des signaux d'arrêt sur les voies de service des chemins de fer`` (Lexis 1975).
B. − P. méton.
1. Vêtements de couleur violette; ornements violets. Être tout en violet; pièce tendue de violet. La robe rouge que porte l'Archevêque de Meurtre dans la Cathédrale a toute une histoire. Gischia avait d'abord conçu le costume en violet, dans le ton épiscopal actuel. L'Archevêque apparut donc en violet dans la cathédrale du Vieux Colombier (Serrière, T.N.P., 1959, p. 111).
2. Spécialement
a) BOT. Violet (d'évêque, pourpre). Champignon au chapeau violet, du genre cortinaire. Le violet est un champignon délicat (Colette, Képi, 1943, p. 92).Violet de Rennes. ,,Variété de topinambour, de haut rendement à l'hectare`` (Vauge 1980). Pour épargner à ce turbercule new look la désastreuse image de marque du topinambour de grand-papa, on a même pris soin de le rebaptiser: on parlera désormais du « violet de Rennes » (Le Nouvel Observateur, 21 janv. 1980, p. 48, col. 1).
b) ÉBÉN. Synon. de bois de violette*. (Dict. xixeet xxes.).
c) ZOOL. Variété de mollusque gastéropode comestible. J'ai signalé mon goût pour les fruits de mer. (...) le « violet » (...) ressemble extérieurement à une truffe, mais son intérieur, d'un rouge sanguinolent, exhale l'âcre arome de toutes les rosées de Neptune (Jammes, Mém., 1923, p. 36).
3. Au fig., littér. [À propos d'un son] Caractère étouffé, obscur, monocorde d'un son. [Le Credo] s'avançait, chanté à l'unisson, déroulait la lente procession des dogmes, en des sons étoffés, rigides, d'un violet presque obscur (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 218).
REM.
Violir, verbe,rare, littér. a) Empl. trans., le plus souvent au passif. Des poivrots (...) avec des yeux fripés et des mâchoires violies par le gros vin (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 24).b) Empl. intrans. Devenir violet. Au crépuscule, elle [la cathédrale de Chartres] se bleute, puis paraît s'évaporer à mesure qu'elle violit (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 355).
Prononc. et Orth.: [vjɔlε], fém. [-εt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1228 « de la couleur de la variété la plus caractéristique des fleurs appelées violettes » (Jean Renart, G. de Dole, éd. F. Lecoy, 4344: une escarlate violette); 1323 masc. vyolei (Compt. de bijoux, 3ecart. de Hainaut, pièce 132, A. Nord ds Gdf. Compl.); 1456 masc. violet (Antoine de La Sale, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p. 99); 2. 1643 spéc. « dont la peau a pris des teintes violettes par la congestion » (Tristan L'Hermite, Le Page disgracié, éd. A. Dietrich, p. 74), cf. aussi couleur ... violette (d'une partie du corps blessée) (A. Paré, Œuvres, IX, II, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 145); 3. 1648-52 contes violets (Scarron, Virgile travesti, V ds Œuvres, J.-F. Bastien, Paris, t. 4, 1786, p. 318; cf. Leroux, Dict. comique, p. 533: On appelle contes violets; des contes qui n'ont point de vraisemblance, des choses qu'on n'a veuës que dans des éblouïssements); 1648-52 feu violet (Scarron, op. cit., IV, p. 199); 1718 voir des anges violets (Leroux, op. cit., p. 539). B. Subst. 1. 1280 violete « couleur de violette » (Clef d'Amour, éd. A. Doutrepont, 2342); 1495 couleurs de blanc et violet (Andrieu de La Vigne, Le Voyage de Naples, éd. A. Slerca, p. 172, vers 1582); 2. 1539 « matière colorante donnant une telle couleur (ici, issue du murex) » (Est.); 3. 1680 porter le violet (Rich.); 1686 spéc. prendre le violet « porter des vêtements violets en signe de deuil » (Ph. de Dangeau, Journal, t. 1, p. 436); 4. 1740 violet d'Évêque (L. B. Castel, L'Optique des couleurs, 89 ds Quem. DDL t. 20); 1829 violet-évêque (J. dames et modes, p. 475); 5. 1913 « couleur du ruban des palmes académiques » (Péguy, loc. cit.); 6. 1870 « coloration sous l'effet de la congestion » (Goncourt, Journal, p. 568). C. P. méton. 1. 1768 « monsignore » (Voltaire, La Princesse de Babylone ds Contes et romans, éd. Van Tieghem, p. 165); 1836 arg. « évêque » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 290); 2. 1876 conchyliol. (Lar. 19e). Formé sur violette*. Fréq. abs. littér.: 659. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 428, b) 1 270; xxes.: a) 1 300, b) 974. Bbg. Gohin 1903, p. 251 (s.v. violir). − Quem. DDL t. 16, 20, 21, 33.

Wiktionnaire

Nom commun - français

violet \vjɔ.lɛ\ masculin

  1. Couleur violette. #8806CE
    • […] il n'est pas permis, excepté sur le théâtre, d'avoir l'air aussi pittoresque que vous, avec vos flanelles blanches, votre chemise mauve et votre cravate violet foncé ! — (Florence Louisa Barclay, Le rosaire, traduit de l'anglais par E. de Saint-Segond, Éditions Payot, 1925, p. 26)
    • Le violet est une des couleurs extrêmes du spectre solaire.
    • Être vêtu de violet.
    • Les rois de France portaient le deuil en violet.
    • À droite, la pyramide rocheuse du Ben Lomond se teintait à présent de violet épiscopal. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 222)
  2. (Botanique) Champignon à chapeau violet comme le cortinaire.
  3. (Botanique) Synonyme de saule daphné.
    • Le saule daphné est aussi utilisé en vannerie sous le nom de violet. — (Tordjman Nathalie, Le saule, Actes Sud éd. (Le nom de l’arbre), 1996, 96 pages, page 68)
  4. (Malacologie) Janthine, mollusque gastéropode comestible de la Méditerranée.
    • Je réclame d’abord des viollets. Suzanne fait la grimace devant cette chose visqueuse et jaunâtre. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 190)
  5. (Vieilli) (Musique) Petite viole.

Adjectif - français

violet \vjɔ.lɛ\

  1. D’une couleur qui rappelle celle de la violette, de l’améthyste et constitue l’une des couleurs en limite du spectre visible.
    • Et en même temps une portière de velours violet fleurdelisé d’or se soulevant, le duc distingua dans l’ombre la reine elle-même, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
    • Elle a une assiette à la main, couverte de petits choux à la crème roses et violets, avec des billes de sucre en argent pour les décorer. — (Silène Edgar, Adèle et les noces de la reine Margot, Castelmore, 2016, chap. 15)
    • La Carotte existe alors en variétés blanches, jaunes et rouges ou violettes.— (La carotte nous en fait voir de toutes les couleurs Kiss My Chef le 13 mars 2017)
    • Des fragments de textiles violets découverts à Timna ont été dévoilés cette semaine en Israël, donnant un aperçu de la richesse des habitants de la région à l'époque biblique des rois David et Salomon, selon des chercheurs. — (AFP, Israël : première découverte de tissus pourpres vieux de 3000 ans, radio-canada.ca, 30 janvier 2021)
  2. (Œnologie) Couleur de la robe d’un vin rouge, indiquant une maturité faible, moindre qu’une robe de couleur « grenat ».
    • La robe violette de ce vin indique qu’il est un très jeune, peu évolué.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

VIOLET, ETTE. adj.
Qui est de la couleur de la fleur nommée violette. Drap, satin, ruban violet. Couleur violette. Le grand froid rend quelquefois le visage tout violet, les mains violettes. Les vapeurs de l'iode sont violettes. Rayons ultra-violets, Rayons qui, dans le spectre solaire, sont placés au-delà du violet.

VIOLET est aussi nom masculin et désigne la Couleur violette. Le violet est une des couleurs extrêmes du spectre solaire. Être vêtu de violet. Les rois de France portaient le deuil en violet.

Littré (1872-1877)

VIOLET (vi-o-lè, lè-t') adj.
  • 1De couleur de la fleur qu'on nomme violette. Le rouge de garance et l'oxyde de fer déposés sur l'étoffe y déterminent la couleur violette, Chaptal, Instit. Mém. scienc. t. III, p. 103.

    Violet rouge. Violet pâle, la teinte lilas. Violet foncé, le pourpre noir. Violet bleu, la teinte d'améthyste.

    Fig. Voir des anges violets, se disait d'un coup reçu à la tête, qui cause des éblouissements.

    Fig. Contes violets, des contes qui n'ont pas de vraisemblance, des choses qu'on n'a vues que dans les éblouissements.

    Fig. Faire du feu violet, faire feu violet, se disait pour signifier ce qu'on nomme aujourd'hui feu de paille, c'est-à-dire témoigner en quelque chose une grande vivacité qui ne tarde pas à se démentir.

  • 2Il se dit de la coloration de la peau par le froid ou par la stagnation du sang. Par la faute du valet l'argent tomba sur la chaise, et de la chaise en bas ; la Rappinière en devint tout violet, Scarron, Rom. com. I, 4. Je vois de petits polissons jouer sur la neige, violets, transis, et pouvant à peine remuer les doigts, Rousseau, Ém. II.
  • 3 Terme de physique. Rayon violet, ou, substantivement, le violet, une des sept couleurs primitives du spectre solaire, la dernière en commençant par le rouge. Scheele a démontré que le rayon violet était de tous les rayons de la lumière celui qui avait le plus d'action chimique ; et Sennebier a vu que ce rayon jouissait également plus que tous les autres de la propriété de développer la couleur verte dans les plantes, Thenard, Traité de chimie, t. I, p. 94, dans POUGENS.
  • 4Écailleux violet, espèce de petit hanneton.
  • 5 S. m. Le violet, couleur violette. Les rois de France portaient le deuil en violet. Le violet clair et pur qui peint la queue de ce colibri, Buffon, Ois. t. XI, p. 76.
  • 6 Par dénigrement, un violet, un évêque, vêtu de violet. Il [le pape] doit posséder l'univers entier de droit divin, lui répondit un violet ; et même il a été un temps où ses prédécesseurs ont approché de la monarchie universelle, Voltaire, Princ. Babyl. 9.
  • 7Violet évêque, le papillon mars ou iris changeant.

    Violet d'évêque, espèce d'agaric. Violet pourpre, espèce de champignon qui se trouve sur les feuilles pourries.

HISTORIQUE

XVIe s. La couleur naturelle de la partie est changée, à sçavoir jaune, violette, livide ou noire, Paré, IX, 2.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VIOLET. Ajoutez :
8Sorte de bois, dit aussi bois de violette (voy. VIOLETTE, n° 5, au Dictionnaire). Les bois d'ébénisterie wacapou et violet, qui se payent 250 francs le mètre cube, Journ offic. 2 juin 1874, p. 3683, 3e col.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « violet »

De violette, lui-même du latin viola (« pensée sauvage »). Horace emploie déjà le mot pour désigner la couleur de la fleur, donc viola serait déjà en latin violet. Il existe aussi l’adjectif violeus, viola et violeum, avec le sens de « à la couleur violette ». Dauzat consigne l’existence de la forme violat au XIIIe siècle en appelant à la forme latine violatum (« contenant des violettes »), et la forme violet en 1328. Corominas fait remonter la forme violette au XIIe siècle, toujours avec la même étymologie.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Voy. VIOLETTE.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « violet »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
violet vjɔlɛ

Fréquence d'apparition du mot « violet » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « violet »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « violet »

  • Quelle belle journée ! Je n'ai pas eu à marcher. J'ai été porté par une onde violette.
    Dario Fo — Le Figaro, 7 décembre 2019
  • Si quelqu’un dans un jardin bien arrosé brise la violette, le pavot Et le lys hérissé de langues jaunes, Les fleurs fanées laissent soudain tomber leur tête flétrie, Ne se tiennent plus et regardent, de leur cime, la terre.
    Ovide — Les Métamorphoses - Livre X
  • Les violettes sont le sourire des morts.
    Paul-Jean Toulet — Contre-rimes
  • Très active sur les réseaux sociaux, Agathe Auproux a posté une photo sur son compte Instagram. On la voit avec une robe violette et toujours aussi belle. La légende qu'elle a ajoutée est : "J’ai demandé à ma mère laquelle elle préférait pour choisir la numéro 1".
    Blasting News — TPMP : Agathe Auproux poste une photo d'elle en robe violette, les fans adorent
  • Ce soir-là, assis dans un bunker à l'extrême est de la base, j'imaginai ma mort sous toutes ses coutures. Je sirotai une bouteille de Royal Horse et regardai par l'entrée circulaire du conduit les immeubles et les minarets se teinter de violet et de noir au fil de la nuit. J'envisageai tout.
    Kevin Powers — Yellow birds
  • « Le violet pastel. Toutes les couleurs sont beaucoup plus jolies en pastel. »
    Sport lorrain | Gwendoline Michel aime le violet et… les gros muscles
  • Vous allez vieillir d'un an très bientôt, alors bon anniversaire, chéri ! Essayez de devenir un chrysanthème violet plutôt qu'un potiron carré.
    Simone de Beauvoir — Lettres à Nelson Algren
  • Ô géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la crois-de-Malte, des hortensias, et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais… A contre-cœur, elle faisait pacte avec l’Est : « Je m’arrange avec lui », disait-elle. Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules. Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junkobiloba, – je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d’école, qui les séchaient entre les pages de l’atlas – tout chaud jardin se nourrissait d’une lumière jaune, à tremblements rouges et violets, mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet, dépendaient, dépendent encore d’un sentimental bonheur ou d’un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demis, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensible que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, - « chef-d’œuvre » disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis. Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul, pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais. L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles, je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire…
    Colette — Sido

Traductions du mot « violet »

Langue Traduction
Anglais purple
Espagnol púrpura
Italien viola
Allemand lila
Chinois 紫色
Arabe أرجواني
Portugais roxa
Russe пурпурный
Japonais 紫の
Basque morea
Corse purpura
Source : Google Translate API

Synonymes de « violet »

Source : synonymes de violet sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot violet au Scrabble ?

Nombre de points du mot violet au scrabble : 9 points

Violet

Retour au sommaire ➦