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Uniforme

Variantes Singulier Pluriel
Masculin et féminin uniforme uniformes

Définitions de « uniforme »

Trésor de la Langue Française informatisé

UNIFORME1, adj.

I.
A. − Dont les éléments sont, dans leur ensemble, identiques où perçus comme tels. Synon. similaire.Ces réponses uniformes, revenant à des intervalles égaux, avoient quelque chose de touchant, surtout lorsqu'on faisoit attention aux paroles du pasteur et à la condition du troupeau (Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 257).M. Fieuzet est avec nous depuis trois jours et fait un peu diversion à nos causeries assez uniformes: toujours champs ou moutons, à moins qu'il n'arrive des lettres; il n'en vient pas tous les jours (E. de Guérin, Journal, 1838, p. 166).
B. −
1. Qui est toujours le même, qui ne varie pas. Synon. constant, égal, invariable.Bruit, ton uniforme. L'homme ne supporte pas impunément le mode d'existence et le travail uniforme et stupide imposé aux ouvriers d'usine, aux employés de bureau (Carrel, L'Homme, 1935, p. 327).
LITT. Style uniforme. ,,Style dont les détails, le ton, le mouvement manquent de variété`` (Littré).
2. En partic.
a)
α) Où l'on n'aperçoit aucune variété. Paysage, plaine uniforme. Les embouchures réunies de la Meuse, de l'Escaut et du Rhin. Terres basses, uniformes et monotones, ourlées parfois d'un cordon de dunes (Van der Meersch, Empreinte Dieu, 1936, p. 136).Les champs gris, uniformes, striés seulement de frais labours, se déroulaient comme un drap de lin tendu (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 18).
[En parlant d'une couleur] Synon. de uni.La terre n'a plus l'air jeune qu'elle me semblait avoir encore, il y a un mois; les blés coupés ou prêts à l'être lui donnent une teinte plus uniforme; ces vastes champs jaunâtres me semblaient répondre à ce ciel tendu de gris (Michelet, Journal, 1820, p. 99).
β) Qui ne présente pas d'inégalités. Synon. uni.Surface uniforme. Regardez, me disait-il, cette immense et uniforme surface de gel où toutes les âmes ici sont prises (Mauriac, Th. Desqueyroux, 1927, p. 226).Si l'univers était une sphère uniforme au lieu d'être « bosselée » par la répartition irrégulière de la matière, il n'y aurait pas de nombre (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p. 238).
b)
α) Qui est constant dans son déroulement. Synon. régulier.Pouls uniforme. Notre siècle reliera le règne de la force isolée, abondante en créations originales, au règne de la force uniforme, mais niveleuse, égalisant les produits, les jetant par masses, et obéissant à une pensée unitaire, dernière expression des sociétés (Balzac, Gaudissart, 1834, p. 3).Elle (...) dirigeait la phrase qui finissait vers celle qui allait commencer, tantôt pressant, tantôt ralentissant la marche des syllabes pour les faire entrer, quoique leurs quantités fussent différentes, dans un rythme uniforme (Proust, Swann, 1913, p. 43).
β) Au fig. Qui s'écoule sans changements marquants. Synon. calme, monotone, tranquille, uni (vieilli).Existence, vie uniforme; journées uniformes. Puis les jours uniformes et sereins se déroulèrent dans la vie de la lointaine amie (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 788).
c) Qui présente un caractère identique, une ressemblance, une similitude. Ces programmes et ces disciplines sont ordonnés à la formation uniforme des jeunes esprits (Valéry, Variété III, 1936, p. 271).
[En parlant de pers.] Dieu sait qu'elles n'avaient rien d'aristocratique, qu'elles n'étaient pas plus aristocrates que parisiennes! Pas même le courage de porter une robe de quatre sous, des Galeries Lafayette, snobs jusqu'à la couleur des ongles, au sac, au bijou... uniformes jusque dans leurs petites excentricités de rigueur! (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 197).
Vx. Costume, habit uniforme. Synon. de uniforme2(v. ce mot B).Gamelin lui répondit que les juges se coiffaient d'un chapeau à plumes noires, mais que les jurés n'avaient point de costume uniforme, qu'ils portaient leur habit ordinaire (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 106).
C. − Vx. Qui fait l'unanimité; qui ne présente aucune discordance. Synon. unanime.Le vœu commun et uniforme de l'Assemblée nationale (Robesp., Discours, Contre veto, t. 6, 1789, p. 93).Les conseils, victorieux, n'auraient pas été trois ou quatre jours sans se diviser violemment; car si ses membres étaient uniformes dans leur marche contre le Directoire, on savait qu'ils étaient loin de l'être dans le but ultérieur qu'ils se proposaient (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 757).
II. − MATH., PHYS.
A. − ,,Qualifie une grandeur, soit constante dans une région de l'espace (ex: champ uniforme) soit constante au cours du temps (ex: mouvement uniforme)`` (Mathieu-Kastler 1983).
B. − Fonction uniforme dans un domaine. ,,Fonction de la variable complexe f(z) qui, en tout point z de ce domaine, ne peut prendre qu'une seule valeur`` (Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth.: [ynifɔ ʀm]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1375 « qui ne présente aucune variété dans son déroulement ou dans sa composition » le mouvement est uniforme (Oresme, Ciel, éd. A. D. Menut, livre II, chap. 13, p. 410); 1636 mouvement uniforme (Monet); 2. 1459 « qui a la même forme, pareil » (Coustumes générales du pays de Bourgogne, ch. XV, ds Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 2, p. 1180); 3. 1657 « unanime » (Retz, Remontrance... sur la remise des places... de Flandres aux Anglois ds Œuvres, éd. A. Feuillet, Y. Gourdault et R. Chantelauze, t. 5, p. 320); 4. 1674 « qui reste toujours semblable, égal » stile... uniforme (Boileau, Art poétique, I, 71 ds Œuvres compl., éd. Ch.-H. Boudhors); 5. 1964 math. fonction uniforme (Lar. encyclop.). Empr. au lat. d'époque impérialeuniformis « simple, uniforme », comp. de unus, v. un1et de forma, v. forme. Fréq. abs. littér.: 785. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 121, b) 1 055; xxes.: a) 1 279, b) 1 050. Bbg. Quem. DDL t. 41.

UNIFORME2, subst. masc.

A. − Tenue réglementaire que doivent porter les hommes d'une même unité militaire. Uniforme de cérémonie, de parade; uniforme d'aviateur, d'officier; uniforme français; en grand uniforme; habit d'uniforme. Du plus loin qu'il aperçut cette compagnie jonquille, son air devint rogue, son front se rembrunit: le vieux grognard n'aimait pas les singularités de l'uniforme. Il ne dit rien, pourtant, et ordonna quelques évolutions (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 180).C'était un détachement de cinquante fusiliers, en uniforme blanc, leurs revers et leurs parements bleu ciel (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 68).
Absol. L'uniforme. La tenue militaire; p. méton., l'armée. Le prestige de l'uniforme. Gohier a tous ces dons (...) et il en fait usage ici-même, depuis une année, pour dénoncer à la nation française les exploiteurs de l'armée qui, sous prétexte qu'on doit une confiance aveugle à l'uniformequelques méfaits qu'il puisse cacherpréparent de nouveaux Sedans (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 300).
Loc. Endosser* l'uniforme. Porter l'uniforme. Être militaire. Un collaborateur du Cadavre me réprimande vertement sous prétexte que j'ai écrit: « Je jure de ne jamais reporter l'uniforme français » (Breton, Manif. Surréal., 2eManif., Notes, 1930, p. 115).Quitter l'uniforme. Retrouver la vie civile. Nous étions là quarante, arrivés de la veille pour la plupart, venant à peine de quitter l'uniforme − ayant déjà la pudeur, si française, de nos croix de guerre et de nos citations (Le Febvre, Bloch et Strasbourg, [1947] ds Combats, 1953, p. 391).
P. méton. Militaire en tenue. Elle m'a parlé de la France pendant six heures... Des uniformes verts partout dans la zone dite libre, mais personne ne les regarde (Green, Journal, 1940, p. 35).Ce matin, j'étais assise en face de deux uniformes soviétiques (Aymé, Confort, 1949, p. 181).
B. − Habit, tenue imposée pour exercer certaines fonctions ou activités de la vie civile. Uniforme de facteur, de collégien, de pompier, de préfet. Ce qui frappa le plus fut un décret rendu par M. Tassin, relativement à l'uniforme des élèves. Les pensionnaires devaient porter constamment l'uniforme, en classe et en promenade (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 6).Il sortait d'Oxford. Il en tenait sa fatuité, ses boîtes de cigarettes, son cache-nez bleu marine et une immoralité multiforme sous l'uniforme sportif (Cocteau, Gd écart, 1923, p. 20).
Au fig. Ce qui revêt, couvre, cache l'individu; masque. Les deux argentiers riaient avec cette frivolité qui est d'uniforme chez les gens du monde et pour masquer la pensée sérieuse de l'entretien (Barrès, Appel soldat, 1900, p. 152).Sous quel uniforme cacherai-je mon cœur trop gros? Il paraîtra toujours. Jacques se sentait redevenir sombre. Il savait bien que pour vivre sur terre il faut en suivre les modes et le cœur ne s'y porte plus (Cocteau, Gd écart, 1923, p. 96).
Prononc. et Orth.: [ynifɔ ʀm]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1726 [éd.] « tenue réglementaire que revêtent les militaires en service », ici fig. l'uniforme des mânes (Lesage, Diable boiteux, chap. XII); 1718 habit uniforme (Ac.); 1761 [être] en uniforme (Marmontel, Contes moraux, Le Scrupule, p. 73); 1801 endosser l'uniforme (Crèvecœur, Voyage, t. 3, p. 8); 1842 quitter son uniforme « rentrer dans la vie civile » (Stendhal, Lamiel, p. 125); 2. 1750 « tenue réglementaire imposée à toute une catégorie de personnes » [l']uniforme de prêtre (Fougeret de Monbron, Le Cosmopolite, p. 158); 3. 1817 « personne militaire en tenue » (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, p. 193: je n'aperçus que des uniformes étrangers; à peine quelques vieux bourgeois de Paris se montraient-ils encore). Empl. subst. de uniforme1*. Fréq. abs. littér.: 1 340. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 913, b) 1 809; xxes.: a) 2 184, b) 1 778.

Wiktionnaire

Nom commun - français

uniforme \y.ni.fɔʁm\ masculin

  1. Costume ou vêtement dont la forme, la couleur, les dispositions sont les mêmes pour tous ceux qui font partie d’un même groupe.
    • Tout en faisant route, les archers remarquèrent qu’Othon n’avait point de plumes à sa toque, ce qui était contre l’uniforme, chacun ayant une plume, dépouille et trophée en même temps de quelque oiseau victime de son adresse […] — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
    • Vous connaissez cette intéressante confrérie des cornichons. Elle a un uniforme. Ceux du sexe masculin portent de longues redingotes […]. — (Anatole Claveau, Les snobs, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 35)
  2. (En particulier) (Militaire) Costume militaire.
    • L’uniforme se compose d’un pantalon-jupe (seroual) généralement en grosse toile bleue, d’un gilet (bedâya) et d’une veste (kabbot) de mauvais drap rouge ou de toute autre couleur. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 81)
    • Là, un personnage vêtu d’un uniforme khaki, un soldat du génie, fumait méditativement […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 23 de l’édition de 1921)
    • Devant moi se tenait un commandant de paras en uniforme de « camouflage » et béret bleu. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • À la fin de 1974, les appelés sont envoyés pour briser la grève des postiers et des éboueurs de Paris: « Soldat! Sous l’uniforme tu restes un travailleur! », rappellent alors de nombreux tracts de comités de soldats. — (Antoine Artous, Didier Epsztajn et Patrick Silberstein, France des anneés 1968, éditions Syllepse, 2008)
  3. (Par ellipse) (Familier) Militaire en tenue.
    • Ce fut alors que M. de Morvelle put observer à loisir ses nouveaux amis politiques. […] Il y avait trois ou quatre uniformes, une croix de Saint-Louis, et plusieurs croix de Malte. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)

Adjectif - français

uniforme \y.ni.fɔʁm\ masculin et féminin identiques

  1. Qui présente partout et toujours la même forme, la même unicité, la même constance, la même manière d’être; où l’on n’aperçoit aucune différence, aucun changement.
    • Le général, tout préoccupé, se promena silencieusement, les bras croisés, allant d'un pas uniforme des fenêtres qui donnaient sur la rue aux fenêtres du jardin. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Et sa voix alors prenait une intonation dolente et uniforme, enflant les mots, appuyant indéfiniment sur les syllabes. Cela m’agaçait beaucoup. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
    • […] le ciel sans nuages devint d’un bleu uniforme […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • La Grande-Bretagne, qui s’est isolée tout récemment, et a des conditions écologiques relativement uniformes, a un endémisme presque nul. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 69)
    • Les jours de la nouvelle épouse se mirent à couler, uniformes, pareils aux humbles flots ternis qui se succèdent et se confondent dans le lit morne du canal. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
  2. (Mathématiques) Se dit d’une probabilité sur un univers fini pour laquelle tous les événements élémentaires sont équiprobables. Se dit également d’une probabilité sur un segment de R proportionnelle à la mesure de Lebesgue.
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Littré (1872-1877)

UNIFORME (u-ni-for-m') adj.
  • 1Qui a la même forme, où l'on n'aperçoit aucune variété, dont toutes les parties se ressemblent entre elles. Une plaine uniforme. Nous devons à ses dignités [de M. le Tellier] ce caractère singulier d'une vie simple dans la sagesse… uniforme dans ses conditions différentes, Fléchier, le Tellier. Ceux qui décrivent les guerres des nations n'exposent-ils pas à nos yeux une suite uniforme de scènes meurtrières ? Barthélemy, Anach. ch. 22.

    Style uniforme, style dont les détails, le ton, le mouvement manquent de variété. Un style trop égal et toujours uniforme En vain brille à nos yeux, il faut qu'il nous endorme, Boileau, Art. p. I.

    Terme de mécanique. Le mouvement d'un point est uniforme, lorsque ce point parcourt, sur sa trajectoire, des espaces égaux dans des temps égaux, quels que soient ces temps.

    Terme de minéralogie. Structure uniforme, structure feuilletée d'une roche, lorsque les feuillets sont tous de même nature.

    Terme de botanique. Calathide uniforme, celle dans laquelle les fleurs sont toutes de la même forme.

  • 2Égal, semblable, en parlant de choses que l'on compare. Il est d'ailleurs constant par le témoignage uniforme de ce grand historien [Hérodote] et de Xénophon…, Bossuet, Hist. I, 7. Ce jugement et cette approbation uniforme de tant d'esprits, si discordants d'ailleurs…, Boileau, Longin, Subl. v. Avant que d'avoir pris les uniformes préjugés du monde, nous avons des manières uniformes de sentir et de voir, Rousseau, Hél. I, 1.
  • 3Habit uniforme, habit fait suivant le modèle prescrit à un corps militaire, à une pension, à un collége. Le jeu de cette comédie fut visible en ce que l'habit uniforme de capitaine de gendarmerie se trouva tout fait pour M. le Dauphin, Saint-Simon, 403, 263. Il est étrange qu'avant Louis XIV on ne connût pas les habits uniformes dans les troupes, Voltaire, Louis XIV, 29. Olympe quitta sa robe à l'anglaise et son chapeau, pour prendre l'habit uniforme de la maison, Genlis, Veillées du château t. II, p. 406.

    On dit plutôt aujourd'hui : habit d'uniforme

    S. m. L'uniforme, habit d'une couleur et d'une forme particulières, par lequel sont distingués tous les hommes appartenant à un même corps et à un même grade dans ce corps. Par une ordonnance de 1717 les officiers mêmes sont obligés de porter constamment l'uniforme pendant qu'ils sont au corps, soit en marche, soit dans les garnisons. Le 16, il [le czar Pierre Ier] vit la revue de la maison du roi ; la magnificence des uniformes parut lui déplaire, Duclos, Œuv. t. v, p. 300.

    Fig. Comment donc, lui dit le diable, vous frémissez ? ces ombres [de morts] vous font-elles peur ? que leur habillement ne vous épouvante point… c'est l'uniforme des mânes, Lesage, Diable boit. II, 1. Cette espèce [le merle de Madagascar], qui appartient à l'ancien continent, ne s'écarte pas absolument de l'uniforme de nos merles, Buffon, Ois. t. VI, p. 100.

    Absolument, l'uniforme, l'habit militaire en général. Porter l'uniforme. Endosser l'uniforme.

    Fig. Quitter l'uniforme, se retirer du service militaire.

    Se dit aussi du costume attribué aux différents ordres de fonctionnaires publics, de l'habit des collégiens, etc.

HISTORIQUE

XIVe s. Mouvement uniforme, Oresme, Thèse de MEUNIER.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

UNIFORME, UNIFORMITÉ, (Gram.) ce sont les opposés de divers & diversité, d’inégal & d’inégalité, de varié & variété. On dit des coutumes uniformes, une conduite uniforme, une vie uniforme, égale à elle même, la veille constamment semblable au jour & le jour au lendemain.

Uniforme, adj. (Méchan.) le mouvement uniforme est celui d’un corps qui parcourt des espaces égaux en tems égaux ; telle est au moins sensiblement le mouvement d’une aiguille de montre ou de pendule. Voyez Mouvement.

C’est dans le mouvement uniforme que l’on cherche ordinairement la mesure du tems. En voici la raison ; comme le rapport des parties du tems nous est inconnu en lui-même, l’unique moyen que nous puissions employer pour découvrir ce rapport, c’est d’en chercher quelqu’autre plus sensible & mieux connu, auquel nous puissions le comparer ; on aura donc trouvé la mesure du tems la plus simple, si on vient à bout de comparer de la maniere la plus simple qu’il soit possible, le rapport des parties du tems, avec celui de tous les rapports que l’on connoit le mieux. De-là il résulte que le mouvement uniforme est la mesure du tems la plus simple : car d’un côté le rapport des parties d’une ligne droite est celui que nous saisissons le plus facilement ; & de l’autre, il n’y a point de rapports plus aisés à comparer entre eux, que des rapports égaux. Or dans le mouvement uniforme, le rapport des parties du tems est égal à celui des parties correspondantes de la ligne parcourue. Le mouvement uniforme nous donne donc tout-à-la-fois le moyen, & de comparer le rapport des parties du tems, au rapport qui nous est le plus sensible, & de faire cette comparaison de la maniere la plus simple ; nous trouvons donc dans le mouvement uniforme, la mesure la plus simple du tems.

Je dis, outre cela, que la mesure du tems par le mouvement uniforme, est indépendamment de la simplicité, celle dont il est le plus naturel de penser à se servir. En effet, comme il n’y a point de rapport que nous connoissions plus exactement que celui des parties de l’espace, & qu’en général un mouvement quelconque dont la loi seroit donnée, nous conduiroit à découvrir le rapport des parties du tems, par l’analogie connue de ce rapport avec celui des parties de l’espace parcouru ; il est clair qu’un tel mouvement seroit la mesure du tems la plus exacte, & par conséquent celle qu’on devroit mettre en usage préférablement à toute autre. Donc, s’il y a quelque espece particuliere de mouvement, où l’analogie entre le rapport des parties du tems & celui des parties de l’espace parcouru, soit connue indépendamment de toute hypothese, & par la nature du mouvement même, & que cette espece de mouvement soit la seule à qui cette propriété appartienne, elle sera nécessairement la mesure du tems la plus naturelle. Or il n’y a que le mouvement uniforme qui réunisse les deux conditions dont nous venons de parler : car le mouvement d’un corps est uniforme par lui même : il ne devient accéléré ou retardé qu’en vertu d’une cause étrangere, & alors il est susceptible d’une infinité de lois différentes de variation. La loi d’uniformité, c’est-à-dire l’égalité entre le rapport des tems & celui des espaces parcourus, est donc une propriété du mouvement considéré en lui-même ; le mouvement uniforme n’en est par-là que plus analogue à la durée, & par conséquent plus près à en être la mesure, puisque les parties de la durée se succédent aussi constamment & uniformément. Au-contraire, toute loi d’accélération ou de diminution dans le mouvement, est arbitraire, pour ainsi-dire, & dépendante des circonstances extérieures ; le mouvement non uniforme ne peut être par conséquent la mesure naturelle du tems : car en premier lieu, il n’y auroit pas de raison pourquoi une espece particuliere de mouvement non uniforme, fût la mesure premiere du tems, plutôt qu’un autre : en second lieu, on ne pourroit mesurer le tems par un mouvement non uniforme, sans avoir découvert auparavant par quelque moyen particulier l’analogie entre le rapport des tems & celui des espaces parcourus, qui conviendroit au mouvement proposé. D’ailleurs, comment connoître cette analogie autrement que par l’expérience, & l’expérience ne supposeroit-elle pas qu’on eût déja une mesure du tems fixe & certaine ?

Mais le moyen de s’assurer, dira-t-on, qu’un mouvement soit parfaitement uniforme ? Je réponds d’abord qu’il n’y a non plus aucun mouvement non uniforme dont nous sachions exactement la loi, & qu’ainsi cette difficulté prouve seulement que nous ne pouvons connoître exactement & en toute rigueur le rapport des parties du tems ; mais il ne s’ensuit pas de-là que le mouvement uniforme n’en soit par sa nature seule, la premiere & la plus simple mesure. Aussi ne pouvant avoir de mesure du tems précise & rigoureuse, c’est dans les mouvemens à-peu-près uniformes que nous en cherchons la mesure au-moins approchée. Nous avons deux moyens de juger qu’un mouvement est à-peu-près uniforme, ou quand nous savons que l’effet de la cause accélératrice ou rétardatrice ne peut être qu’insensible ; ou quand nous le comparons à d’autres mouvemens, & que nous observons la même loi dans les uns & dans les autres : ainsi si plusieurs corps se meuvent de maniere que les espaces qu’ils parcourent durant un même tems soient toujours entr’eux, ou exactement, ou à-peu-près dans le même rapport, on juge que le mouvement de ces corps est ou exactement, ou à très-peu près uniforme.

Uniforme, s. m. (Art. milit.) on appelle uniforme dans le militaire, l’habillement qui est propre aux officiers & aux soldats de chaque régiment. Les troupes n’ont commencé à avoir des uniformes que du tems de Louis XIV. Comme elles avoient auparavant des armures de fer qui les couvroient entierement, ou presque entierement, l’uniforme n’auroit pu servir à les distinguer comme aujourd’hui. Les officiers françois sont obligés, par une ordonnance de 1737. de porter toujours l’habit uniforme pendant le tems qu’ils sont en campagne ou en garnison, afin qu’ils soient plus aisément connus des soldats. Sa Majesté a aussi depuis obligé ses officiers généraux de porter un uniforme par lequel on distingue les maréchaux de camp des lieutenans généraux. Cet uniforme qui les fait connoître, peut servir utilement pour les faire respecter, & leur faire rendre par toutes les troupes les honneurs dûs à leurs dignités. (Q)

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Étymologie de « uniforme »

Lat. uniformis, de unus, un, et forma, forme.

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Du latin uniformis.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « uniforme »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
uniforme ynifɔrm

Fréquence d'apparition du mot « uniforme » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « uniforme »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « uniforme »

  • Le seul uniforme supportable est celui du bain de vapeur.
    Francis Picabia — Ecrits
  • Les arbres sont des vestiges d'une autre époque, des taches sur l'uniforme cendreux du ciment.
    Marc Gendron — Opération New York
  • Je pense beaucoup de mal de l'uniforme. En particulier, parce qu'il se froisse énormément.
    Francis Blanche
  • Selon Alpha Mamadou Diallo, une des victimes, c’est un groupe d’hommes habillés en uniforme militaire, qui a fait irruption dans leur chambre vers 3 heures du matin avant de les attaquer et de les dépouiller.
    Mosaiqueguinee.com — Yataya T6 : des hommes en uniforme militaire attaquent un domicile (victimes) - Mosaiqueguinee.com
  • C'est sur la figure que l'on porte aujourd'hui l'uniforme.
    Henri Gougaud — Souvenirs invivables
  • Le futur est déjà là. Simplement, il n'est pas réparti de manière uniforme.
    Robert Metcalfe
  • Une séquence vidéo a émergé montrant un couple d’officiers de la police de New York en uniforme en train de fumer un narguilé par la fenêtre ouverte d’une voiture de police.
    News 24 — Une pause cigarette! Deux flics en uniforme de la police de New York sont aperçus en train de fumer un narguilé à travers la vitre d'une voiture d'escouade - News 24
  • «Il est clair que je joue dans des salles beaucoup plus petites et pour un public beaucoup plus restreint que ce à quoi je suis habitué, mais je suis là avec les soldats et nous portons tous le même uniforme. C’est très significatif pour moi », a-t-elle déclaré.
    News 24 — L'armée israélienne et Noa Kirel: une pop star adolescente en uniforme - News 24
  • Le petit-fils du général Beaufrère, qui procéda à la reddition de l’armée française en juin 1940 à Dunkerque, a fait don de l’uniforme de son aïeul.
    La Voix du Nord — Dunkerque : le petit-fils du général Beaufrère fait don de son uniforme au Musée Dynamo
  • Un uniforme ? C'est un avant-projet de cercueil.
    Boris Vian
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Images d'illustration du mot « uniforme »

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Traductions du mot « uniforme »

Langue Traduction
Anglais uniform
Espagnol uniforme
Italien uniforme
Allemand uniform
Chinois 制服
Arabe زى موحد
Portugais uniforme
Russe единообразный
Japonais ユニフォーム
Basque uniforme
Corse uniforme
Source : Google Translate API

Synonymes de « uniforme »

Source : synonymes de uniforme sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot uniforme au Scrabble ?

Nombre de points du mot uniforme au scrabble : 13 points

Uniforme

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