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Tripe

Variantes Singulier Pluriel
Féminin tripe tripes

Définitions de « tripe »

Trésor de la Langue Française informatisé

TRIPE1, subst. fém.

A. − Gén. au plur.
1. Intestin des animaux. Synon. boyau, viscère.Elle ne veut pas me donner la perdrix tuée. Si je tente de la lui prendre, elle serre plus fort, et les tripes sortent (Renard, Journal, 1902, p. 782).[La mouche] éclate, ses petites tripes blanches sortent de son ventre; je l'ai débarrassée de l'existence (Sartre, Nausée, 1938, p. 134).
P. anal. La contre-maître rangea les chaises jetées au hasard, sur le flanc, sur le dos, les jambes en l'air, leurs tripes de paille blonde se dressant en tire-bouchon ou fuyant en mèches par le trou du ventre (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 14).
2. ART CULIN. Parties comestibles des viscères de certains animaux de boucherie (intestin, estomac) préparées et accommodées en cuisine de diverses manières. Tripes fumées; tripes de bœuf, de mouton, de porc; tripes à la lyonnaise, à l'anglaise, à la mode de Saint-Denis; assiette de tripes; acheter, adorer, aimer, vendre les/des tripes. Il y avait là-dedans un grouillement du tonnerre de Dieu, du monde à toutes les tables, du monde au milieu, du monde en l'air, un vrai tas de charcuterie; oui, ceux qui aimaient les tripes à la mode de Caen, pouvaient se régaler (Zola, Assommoir, 1877, p. 738).
P. anal. Œufs à la tripe/en tripe. Préparation à base d'oignons frits dans du beurre, à laquelle on ajoute de la farine et de la crème, et que l'on verse sur des œufs cuits durs et coupés en rondelles (d'apr. Gdes heures cuis. fr., J. Gouffé, 1877, p. 183 et Ac. Gastr. 1962).
3. P. anal., pop., fam. Intestin, entrailles de l'homme et, plus gén., ventre. Tripes humaines; se remplir les tripes. Et ne bouge pas, ne fais pas le malin, ou je te lâche l'autre coup dans les tripes! (Zola, Terre, 1887, p. 326).Ça bourre, ces machins-là, ça colle les tripes (Arnoux, Roi, 1956, p. 56).
Locutions
Les tripes à l'air. Le ventre ouvert. Sur des prophéties de massacres, sur une sanglante évocation de crânes fracassés et de tripes à l'air, il est parti se coucher (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 121).Mettre (à qqn) les tripes à l'air, au soleil. Éventrer, tuer. La rage décuple mes forces. Je vais vous mettre les tripes au soleil (Achard, Voulez-vous jouer, 1924, I, 3, p. 59).
Rendre, vomir tripes et boyaux. V. boyau I B 2 a.
Se vider les tripes. Déféquer. La perspective d'avoir à se vider les tripes en compagnie tumultueuse paraissait les libérer et les réjouir intimement (Céline, Voyage, 1932, p. 245).
Se secouer la tripe. Éclater de rire. Synon. se tordre les boyaux (v. boyau I B 2 a).Il se marrait un bon coup, il s'en secouait fort toute la tripe, il se tapait les cuisses violemment (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 410).
Empl. exclam. ou interj. Par les tripes de, tripes de, mille tripes de; mille millions de tripes; mille pétards de tripes. Par les tripes du pape! je le sais (Gautier, Jeunes-Fr., 1833, p. 183).Mais mille tripes d'bédoins [sic], c'est pas d'ça qu'il est question (G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 1885, p. 499 ds Quem. DDL t. 17).
P. méton.
Parfois péj. [Pour désigner une pers.] Ils commençaient à bien me faire chier... J'y ai dit alors à cette fausse tripe...: « Bon! Bon! Ça va! Ça va! Madame! (...) » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 634).Elle est un peu emmerdante, la patronne, mais c'est une bonne tripe de femme et elle a du cœur (L. Daudet, Ariane, 1936, p. 21).
Au plur. Corps humain. C'est le même [mépris] que devait avoir pour mes humbles tripes notre général Céladon des Entrayes (Céline, Voyage, 1932, p. 47).
[En interj. amicale] Entre donc, vieille tripe! C'est mon tour, tu payes assez souvent (Zola, Terre, 1887, p. 227).[En interj. injurieuse] Bon Dieu, fais attention où c'que tu poses tes ribouis maudits, peau d'tripe, bête noire! (Barbusse, Feu, 1916, p. 109).
B. − P. anal.
1. BOT. Tripe de roches. Lichen qui pousse généralement dans les régions arctiques. Nous mangions des mousses appelées tripes de roches, des écorces sucrées de bouleau, et des pommes de mai (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 208).
2. PEAUSSERIE
a) Peau en tripe. ,,Se dit de peaux traitées dont le côté chair est seul utilisé pour le chamoisage`` (Peyroux, Techn. Métiers 1985). La peau parfaitement propre qui sort de l'ébourrage, de l'écharnage et éventuellement du façonnage, est dénommée peau en tripe (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 45).
b) Cuir en tripe. ,,Cuir vert humide en cours de travail`` (Peyroux, loc. cit.). Pour le box-calf, il suffit, pour 100 kilos de cuir en tripe, d'une solution contenant seulement 150 grammes de quinone [composé organique] (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 96).
3. TABAC, gén. au plur. Feuilles formant l'intérieur d'un cigare. Les feuilles entières ou des demi-feuilles écotées sont (..) enveloppées dans une sous-cape qui maintient les tripes en place (Tabac1982).
C. − Au fig., fam.
1. Ce qu'il y a de plus profond, de plus authentique chez une personne. Ce cri, jailli de la tripe et de l'instinct, des centaines de milliers de gorges l'ont poussé tout au long des jours (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 137).
Avoir de la tripe. Avoir du courage, une certaine force morale. J'estime les révolutionnaires comme lui, qui ont de la tripe et de la naïveté vraies (Magnane, Bête à concours, 1941, p. 434).
Jouer avec ses tripes. Pierre Mondy, extraordinaire, jouant littéralement avec ses tripes (Le Nouvel Observateur, 12 mai 1969, p. 55, col. 1).
Loc. Remuer, retourner les tripes; prendre aux tripes. Émouvoir, bouleverser profondément. Notre cher fantôme de Laïus? Et c'est ça qui te retourne les tripes? Par exemple! (Cocteau, Mach. infern., 1934, I, p. 29).Il chantait à la Boîte à Dix Sous, un ténor c'était et qui poussait la romance à vous en remuer les tripes (Queneau, Pierrot, 1942, p. 95).Les primitifs, eux, localisent l'« âme » ou la pensée parfois dans le cœur, et même plus primitivement encore dans le ventre. C'est qu'ils n'accèdent à la conscience que par ce qui les « prend aux tripes » (Mounier, Traité caract., 1946, p. 279).
2. Avoir la tripe + adj.Synon. de fibre (v. ce mot A).Avoir la tripe radicale, républicaine. À l'accent misérable de cette petite voix, M. Ancelot sentit un mouvement de sa tripe paternelle (Aymé, Travelingue, 1941, p. 150).J'ai la tripe nationale, je suis un peu râpé, mais je suis encore prêt à me faire démolir demain pour mon pays (Le Monde, 20 nov. 1975, p. 7, col. 3).
REM.
Tripous, tripoux, subst. masc. plur.,art culin., région. (Auvergne). Tripes cuisinées à la mode auvergnate avec du lard et des épices, accompagnées de fraise de veau et de pieds de mouton. Une terrine de tripous. Le voyageur roule (...) des rillons au tripoux, du cassoulet à la brandade (L'Express, 25 juill. 1966, p. 44, col. 1).Ce n'est pas (...) par « sens de l'économie et du rationnel » que l'Auvergnat aime les tripous, le Normand les tripes, le Marseillais les pieds-paquets, le Lyonnais le gras-double (Le Monde loisirs, 2 juin 1984, p. 2).
Prononc. et Orth.: [tʀip]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1694: tripes. Étymol. et Hist. 1. 1260 « boyau d'animal » suif de tripes (Étienne Boileau, Métiers, 163 ds T.-L.); 2. ca 1280 tripes de porc et de mouton constituant des mets (Bataille de Karesme et de Charnage, éd. G. Lozinski, 249); 3. 1534 « intestin de l'homme » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, XXV, 124, p. 173); 1552 « ventre » (Id., Quart livre, éd. R. Marichal, LVII, 86, p. 234: Et tout pour la trippe); 4. 1934 loc. fig. (Cocteau, loc. cit.). Orig. obsc.; 2 étymons avancés (ar. therb « pli de la panne »; lat. exstirpare) ne conviennent pas. Peut-être d'un lat. vulg. *trippa, d'orig. expr., d'où proviendraient également l'ital. trippa, l'esp., le cat., le port. tripa (FEW t. 13, 2, p. 300b). Fréq. abs. littér.: 160.
DÉR.
Tripée, subst. fém.,pop., fam. a) Synon. de tripaille.C'est encore cette malpropre d'Adèle. Elle a jeté une tripée de lapin par la fenêtre (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 9).b) Grande quantité de. Synon. ribambelle, tripotée.[Il allait] s'y aplatir [sur le récif] comme une tripée de goémons fouettée par le flot (Richepin, Truandailles, 1891, p. 236). [tʀipe]. 1reattest. 1794 (Encyclop. méthod., Dict. toutes espèces de chasses, Paris, Agasse d'apr. FEW t. 13, 2, p. 299b [le mot n'a pu y être trouvé]); de tripe1, suff. -ée*.
BBG.Quem. DDL t. 17, 21, 38.

TRIPE2, subst. fém.

Étoffe de velours dont l'endroit était de laine et le fond de chanvre et qui servait principalement de tissu d'ameublement. Synon. panne1.Tripe de velours. Dès cette époque [XVes.] la tripe, étoffe extrêmement résistante et ne craignant ni la fatigue ni l'usure, était employée pour les sièges (Havard1890).
En partic. Ornement en usage aux xiveet xves., ,,qui consistait en lambels compliqués et découpés, en fronces et replis imitant la fraise de veau`` (Leloir 1961). Les miniatures se sont animées sous mes yeux et j'y ai vu revivre les seigneurs, dans la magnificence absurde des « étoffes à tripes » (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. LXXVIII).
Prononc. et Orth.: [tʀip]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1241 tripe (Compte ds Bibl. Éc. Chartes, t. 4, 1852-53, p. 34); 1394 velviau en trippe a hault poil (Arch. nat. KK 24, fol. 28 vods Gay). Orig. incertaine: le m. néerl. trippe serait un empr. au fr. (FEW t. 21, 1, p. 553a).

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

tripe \tʁip\ féminin

  1. (Textile) Ancienne étoffe de laine utilisée en ameublement, elle est très veloutée.
    • Quand on veut friser un drap à l'envers, on couche son endroit sur la panne de la table à friser, qui est une espèce d'étoffe ou de tripe de laine dont le poil est très rude & très ras, & qui est bien tendue par des clous & des crochets. — (Philippe Macquer, Dictionnaire raisonnée universel des arts et métiers, volume Éd. Didot jeune, Paris 1773)
    • En laquelle partie est encor Lannoy,à deux lieuës de l'Isle & trois de Tournay : & est une forte place , où lon fait ordinairement des tripes de lin & de velours. — (Lodovico Guicciardini, Description de touts Les Pays-Bas, Éd. Jean Leansz, Arnhem 1613)

Nom commun 1 - français

tripe \tʁip\ féminin

  1. (Surtout au pluriel) Partie gastro-intestinale du tube digestif d’un animal, c’est-à-dire son estomac et son boyau.
    • Encore vif, le poisson se tord, et l'homme le fend de la gorge à l'anus, lui arrache les tripes qui retombent dans la gouttière. Le flot l'emporte, et l’ébreuilleur rejette devant lui le corps vidé. Il est debout dans la masse vivante, fiché dans le poisson jusqu'aux genoux. — (Anita Conti, Le Carnet Viking: 70 jours en mer de Barents (juin-septembre 1939), éd. Payot & Rivages, 2018)
  2. (Par extension) Les mêmes viscères des humains.
    • Je sens mes intestins qui ronronnent légèrement. La digestion sans heurts est le plus grand facteur d'activité. Le cerveau s'emplit avec le ventre et l'optimisme a sa source dans la béatitude des tripes. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 191)
    • Il cherchait la provocation. Lorsqu'il était à point, il hurlait dans le café que le rêve de sa vie serait de pendre le dernier curé avec les tripes du dernier bourgeois et de le laisser sécher au soleil un été durant. — (Bernard Thilie, La prise du Sébastopol: La passion d'un musicien pendant la Grande Guerre, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2015, chap. « Ouverture »)
  3. (En particulier) (Cuisine) (Au pluriel) Estomac de bovin, voire d'ovin, cuisiné.
    • Des tripes à la mode de Caen.
  4. (Agriculture) (Familier) (Désuet) Vers à soie atteints de flacherie.
    • Souvent on trouve des vers morts sans le paraître, et qui conservent, dans cet état, leur fraîcheur et l’air de santé ; au tact ils sont mous, c’est ce qui les a fait nommer tripes, morts-blancs ou morts-flats. — (Matthieu Bonafous, De l’éducation des vers à soie, Paris, 1827, page 73)
  5. (Familier) (Au pluriel) Courage, hardiesse.
    • avoir des tripes.
    • [Donald Trump] « Si le New York Times a un éditorial anonyme, pouvez-vous le croire, anonyme, c’est-à-dire sans tripes, un éditorial sans tripes. » — (Le Monde, Le « New York Times » publie une tribune anonyme explosive pour la Maison Blanche, Le Monde. Mis en ligne le 5 septembre 2018)
  6. Ce qu'il y a de plus profond, de plus authentique chez une personne.
    • Votre bouquin n’est pas un chef-d’œuvre, mais il a, passez-moi le mot, de la tripe ! — (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, page 41)
    • Ce cri, jailli de la tripe et de l'instinct, des centaines de milliers de gorges l'ont poussé tout au long des jours. — (Ambrière, Gdes vac., 1946, page 137)
    • Certes, il doit bien y avoir une personne en mesure de régler nos problèmes, mais désormais, dans mon pays, les électeurs ne choisissent plus ni la compétence, ni la culture, ni le bon sens. Ils choisissent ceux qui parlent à nos tripes, ceux qui crient le plus fort. — (Roberto Ferrucci, Roberto Ferrucci : « Venise est une ville à l’agonie », Le Monde. Mis en ligne le 16 novembre 2019)
    1. Fibre, instinct.
      • Avoir la tripe radicale, républicaine.
    • À l'accent misérable de cette petite voix, M. Ancelot sentit un mouvement de sa tripe paternelle. — (Marcel Aymé, Travelingue, 1941, page 150)
  7. (Par analogie) Nom donné par analogie d'aspect, à l'intérieur d'un cigare, par opposition à la cape qui l'entoure.
    • La tripe toujours composée de plusieurs feuilles, la tripe représente environ 90 % du volume du cigare. — (Didier Houvenaghel, Le cigare: de la culture à l'art, Éd. Gerfaud, 2007)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

TRIPE. n. f.
Boyau, estomac d'un animal. Manger de la tripe. Il s'emploie surtout au pluriel. Le sanglier donna un si furieux coup de défense à ce chien qu'il lui fit sortir les tripes. Des tripes à la mode de Caen. Fig. et pop., Rendre tripes et boyaux, Vomir avec de grands efforts. En termes de Cuisine, Œufs à la tripe, Œufs durs coupés par tranches et fricassés.

Littré (1872-1877)

TRIPE (tri-p') s. f.
  • 1Boyau d'un animal. Vendre des tripes. Mou comme tripe.

    Vomir, rendre tripes et boyaux, avoir des vomissements excessifs. La vilaine bête ! mais de quoi s'avise-t-elle de vous apporter son cœur sur ses lèvres, et de venir … rendre tripes et boyaux en votre présence ? Sévigné, 21 août 1680.

    Il ne faut jamais s'épouvanter à moins qu'on ne voie ses tripes dans son giron, Il ne faut pas s'effrayer à moins que le danger, le mal ne soit très grand.

  • 2Les tripes qu'on mange, qui sont les estomacs du bétail ruminant, savoir la panse, le feuillet, le bonnet et la caillette. Des tripes à la mode de Caen.

    Terme de cuisine. Œufs à la tripe, œufs durs coupés par tranches et fricassés avec des oignons.

  • 3Nom donné, dans la manufacture des tabacs, aux feuilles qui forment l'intérieur du cigare. Un cigare se compose de trois parties : l'intérieur ou tripe, la sous-cape et la cape ou robe ; la tripe forme les 60 0/0 du poids total ; la sous-cape enveloppe la tripe ; et le tout est roulé dans la robe, Marqfoy, Monit. univers. 16 et 17 août 1867, p. 1116, 5e col.
  • 4 Au plur. Résidu de la cuite de la colle à papier.
  • 5Peau en tripes, peau de bœuf débourrée, pelée et trempée ; elle a été passée dans un bain de chaux.
  • 6Sorte d'étoffe veloutée, qui se fabrique au métier comme le velours ou la peluche, ainsi dite à cause de sa ressemblance avec l'intérieur de la panse des ruminants.

    On dit toujours, tripe de velours, afin de prévenir toute équivoque.

  • 7Morceau d'étoffe dont les chapeliers couvrent leur peloton.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tripes de porc et de mouton, Barbazan, Fabliaux, IV, p. 88.

XIVe s. Irons mangier des tripes, qui vont au feu boillant ; Car certes j'ai si faim qu'onques je n'u si grant, Guesclin. 19471.

XVe s. Ung livre couvert de trippe de veloux, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 357.

XVIe s. Ils avoient esventré 15 ou 16 corps de Bourguignons, et desvidoient leurs trippes comme les trippiers à la riviere, Carloix, IV, 32. Les tripes d'un fagot [l'intérieur], Cotgrave Le tout pour la tripe, Cotgrave Tripe pleine ne combat bien ni ne fuit bien, Cotgrave Tout aille, tripes et boyaux, G. Cretin, p. 160, dans LACURNE. Messer Guaster [est le] premier maistre es ars du monde… les corbeaux, les gays, les papeguays, les estourneaulx il rend poetes… et leur apprend languaige humain proferer, parler, chanter ; et tout pour la trippe, Rabelais, IV, 57.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TRIPE.
4Ajoutez :

Chairs en tripes, peaux dédoublées, Douanes, Tarif de 1877, note 576.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « tripe »

(Nom commun 1) (1260) Du latin *trippa d’où provient l’italien trippa, le portugais, catalan et espagnol tripa ; d’origine obscure, certains[1] proposent comme étymon exstirpare (« extirper »), stirps (« tronc »), passé du sens de « tronc », à « partie supérieure du corps », puis « intérieur, intestins [de ce tronc] ».
(Nom commun 2) Étymologie incertaine, peut être de la ville de Tripoli d'où serait originaire ce tissu.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Espagn. et portug. tripa ; ital. trippa ; angl. tripe ; tripa, stripa, dans le Gloss. latinogerman. de Diefenbach. L'origine en paraît être dans le celtique : kimry, tripa ; irl. triopas ; bas-bret. stripen, bien que Scheler indique l'allemand Strippe, bande de cuir.

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Phonétique du mot « tripe »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
tripe trip

Fréquence d'apparition du mot « tripe » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « tripe »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « tripe »

  • Je n’aurai pas pu être boucher. J’avais pas le coeur. Je n’aurais pas pu être matador. J’avais pas les tripes. J’aurais pas pu être Bardot. J’avais pas les fesses.
    Pierre Desproges — Fonds de tiroir
  • L'homme est un biftèque. L'homme est composé de tripes, de foie, d'entrecôtes et d'os à moelle.
    Patrick Rambaud — Libération - 14 Octobre 2000
  • La vie c'est ce que tu vois : de la membrane, de la tripe, un trou sans fond qui exige d'être rempli. La vie est ce tuyau qui avale et qui reste vide.
    Amélie Nothomb — Métaphysique des tubes
  • La poésie est toujours une question de tripes, mais à la mode de quand ?
    Jean L'Anselme — Pensées et proverbes de Maxime Dicton
  • Il faut voter avec son intelligence et non avec ses tripes.
    Jacques Chirac — Le Monde - 20 Mai 1984
  • La communication d’aujourd’hui sort des tripes, pas des neurones.
    Jacques Séguéla — Emission sur Canal + - 7 Février 2006
  • Il en résulte que la moitié des gens que je connais se feraient couper un doigt plutôt que de manger des tripes. Mais je suis désolé, on mange rarement des goûts et des textures spécifiques: le plus souvent, on mange l’idée de ce qu’il y a dans l’assiette, l’idée de ce goût et de ces textures. Et les abats ont inconsciemment été inscrits dans la liste des choses de notre monde qui nous paraissaient vieilles, dégueu et incompréhensibles –comme les campagnes anonymes, les banlieues et les légumes d’hiver.
    Slate.fr — Tripes-l'œil | Slate.fr
  • Comme le veut la tradition de la confrérie des Mange-tripes d'Alès, le champion cycliste français Luc Leblanc a été intronisé, ce dimanche matin, sur le podium de l'Etoile de Bessèges, situé sur l'avenue Carnot.
    midilibre.fr — Alès : Luc Leblanc intronisé par les Mange-tripes à l'occasion de l'Etoile de Bessèges - midilibre.fr
  • La remise des prix du concours de tripes et pieds de porc cassins, organisé par la Confrérie Cassine des Chevaliers de Saint-Jacques, a eu lieu dimanche 3 février 2019 à Saint-Pierre-Eglise (Manche).
    lamanchelibre.fr — Montebourg. Concours de tripes et pieds de porc : découvrez les meilleurs bouchers de Normandie
  • La Chapelle du vieux corbeau a réussi son pari avec la première Descente des tripes sur les eaux de la rivière Bostonnais.
    L'Écho de la Tuque — 109 embarcations à la Descente des tripes - L'Écho de la Tuque
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Traductions du mot « tripe »

Langue Traduction
Anglais tripe
Espagnol callos
Italien trippa
Allemand gekröse
Chinois
Arabe أمعاء
Portugais tripas
Russe рубец
Japonais くだらない話
Basque tripakiak
Corse trippa
Source : Google Translate API

Synonymes de « tripe »

Source : synonymes de tripe sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot tripe au scrabble : 7 points

Tripe

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