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Trancher

[trɑ̃ʃe]
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Définitions de « trancher »

Trancher - Verbe

  • Séparer de manière nette par coupe.

    Ça tranche comme un damas, dit-il. Que veux-tu en faire ? C’est un couteau d'homme.
    — Jean Rogissart, Passantes d’Octobre
  • Résoudre avec promptitude une difficulté, éliminer un obstacle de manière définitive.

    Trancher la difficulté, le nœud de la difficulté.
  • Prendre une décision de manière ferme et définitive.

    L'origine onomatopéique d'un lexème est une question diachronique, sans pertinence en tant que telle pour la sémantique de la parole : ainsi, il n'est pas fondamental pour nous de trancher parmi les nombreux cas qui peuvent faire débats (quid de gong, flaque, grogner, grommeler, siffler, claquer, vrombir... ?)
    — Rudolf Mahrer, Phonographie: La représentation écrite de l’oral en français
  • (Péjoratif) Adopter un comportement prétentieux ou affecté.

    Il manquait à Jolly l’esprit d’ordre et l’expérience des affaires; il tranchait du grand seigneur par ses prodigalités. Il fut forcé de vendre son entreprise et son privilège, en 1850, à un ancien courtier de commerce […].
    — Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne
  • Créer un contraste net sans nuances.

    Les pratiques « musclées » des « Zadistes » et leur hostilité à l'égard des médias tranchent avec la non-violence des militants du Larzac et pourraient à un moment donné, leur valoir moins de sympathie dans l'opinion.
    — Philippe Subra, Géopolitique de l'aménagement du territoire

Expressions liées

  • Aller droit au mot qui tranche tout
  • Ce que le juge a tranché
  • Cette lame tranche comme un rasoir
  • Considérer une question comme tranchée
  • Elle tranche et n'hésite jamais
  • L'écuyer tranchait à la table du roi
  • Le concile a tranché que
  • Le trancher net (parler franchement et sans ambages.)
  • Les événements allaient trancher
  • Se trancher le doigt avec un couteau
  • Soirée qui tranche sur les autres
  • Ton d'un ouvrage qui tranche avec celui des précédents
  • Trancher avec ses aises, ses habitudes
  • Trancher dans le vif (enlever, avec les parties atteintes, ce qu'il faut de chairs saines pour empêcher la progression d'une infection.)
    Après tout, mieux vaut trancher dans le vif et ne pas vivre avec des illusions
    — Barrière, Capendu, Faux bonsh.
  • Trancher de/sur tout avec assurance
  • Trancher des liens familiaux, des attaches sentimentales
  • Trancher du grand seigneur, du brave
  • Trancher du pain, de la viande avec un couteau
  • Trancher la gorge (de/à un être humain ou un animal) (égorger.)
  • Trancher la gorge de quelqu'un avec un rasoir
  • Trancher la peau avec un scalpel
  • Trancher le mot (parler net, sans détour appeler une chose par son nom.)
  • Trancher le nœud gordien
    A y regarder de plus près, le problème du foot malien est le même que l’on retrouve dans le fonctionnement de nos institutions et de nos différents services publics. Le mal en plus d’être profond, est généralisé. Seul manière de redresser la pente, c’est l’adoption d’une méthode choc, d’un plan Marshall, afin de trancher le nœud gordien, loin de toute interférence politique. La gestion du football doit revenir aux acteurs de la discipline et à ceux qui le connaissent. L’on a assez cédé à la passion, place maintenant à plus de raison et de cœur à l’ouvrage.
    — maliweb.net, maliweb.net - Le football malien dans les abysses : Le nœud gordien toujours occulté !
  • Trancher un différend par des moyens énergiques
  • Trancher un débat, une discussion d'un seul mot
  • Trancher une corde avec une hache
  • Tranchons-là (arrêtons-là la discussion.)
  • Une réponse qui tranche
  • Être condamné à avoir la tête tranchée

Étymologie de « trancher »

Du vieux français tranchier (vers 1100). L'origine exacte est incertaine, mais il est possible que le mot provienne du latin truncare (couper), bien que cette hypothèse soit contestée. D'autres formes romanes du mot incluent le provençal trencar, trenchar, trinquar, le catalan trencar, l'ancien espagnol trinchar, l'espagnol moderne et le portugais trincar, et l'italien trinciare.

Usage du mot « trancher »

Évolution historique de l’usage du mot « trancher » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « trancher » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « trancher »

Citations contenant le mot « trancher »

  • Il faut trancher dans le vif comme le chirurgien, être assez froid vis-à-vis de son propre texte pour le corriger, supprimer, alléger.
    Patrick Modiano — Magazine Télérama - 02
  • Les affaires de l’Etat sont faciles à trancher, les affaires de famille sont difficiles à tirer au clair.
    Proverbe chinois
  • L'adolescence n'est-elle pas une merveilleuse crise de folie qu'il ne faut pas laisser passer sans trancher dans le vif de ses sensations.
    Dominique Blondeau — Que mon désir soit ta demeure
  • La France a toujours cru que l'égalité consiste à trancher ce qui dépasse.
    Jean Cocteau
  • Il est plus efficace de trancher les têtes que de fendre les cheveux en quatre.
    Arthur Koestler — Les Call-girls
  • Un poulet ne doit pas s'immiscer dans une querelle qui oppose deux couteaux, sinon il risque fort de se faire trancher le cou.
    Massa Makan Diabaté — Le Boucher de Kouta
  • Je me rappelle le jour où j’ai compris que j’étais devenu adulte. Je vivais déjà avec Marie, nous avions Agustín depuis deux ou trois ans, je travaillais depuis des années comme je le fais toujours plus ou moins aujourd’hui, charpentier ici et là, bricoleur à droite et à gauche, électricien quand il faut, plombier ou même jardinier si on me le demande, ni trop souvent ni trop peu, juste ce qu’il faut pour maintenir le juste équilibre, rapporter à la maison ma part de revenus et me garder du temps à moi, ne pas me perdre tout entier en chantiers. Marie était déjà traductrice, traduisait déjà Lodoli et d’autres auteurs qu’elle aimait. C’est-à-dire que notre vie était déjà à peu près ce qu’elle est maintenant, et que nous en étions satisfaits, nous songions souvent que nous avions de la chance, nous nous plaisions à V., nous avions des amis, nous sentions que c’était un endroit où nous étions susceptibles de rester un bon moment encore, bref nous allions bien.Et un matin je me suis levé et je me suis dit que ça y est, tu es grand. J’ai réalisé qu’il fallait que j’arrête de me répéter ces mots, plus tard quand je serai grand. Que c’était fait : j’étais grand. Je l’étais devenus à mon insu. Sans que personne vienne me prévenir. J’ai compris qu’il n’y aurait pas d’épreuve. Pas de monstre à vaincre ni de noeud à trancher. Pas de coup de gong solennel. Pas de voix paternelle pour me souffler à l’oreille ces mots, c’est maintenant, t’y voilà. J’ai compris qu’il n’y aurait nulle ligne à franchir. Nul cap à passer. Nul obstacle à surmonter. Qu’être grand simplement désormais ce serait ça : la continuation de ce présent, de cette lente translation, de ce glissement presque imperceptible, seulement décelable à l’érosion de certaines de mes facultés, au grisonnement de mes tempes et de celles de Marie, à notre renoncement de plus en plus fréquent à telle ou telle folie qui autrefois nous aurait semblé le sel même de la vie, à la taille chaque année accrue d’Agustín, à son énergie toujours plus fascinante. À son appétit d’ogre lui aussi décidé à nous dévorer chaque jour un peu plus.J’ai réalisé qu’il ne se passerait rien. Qu’il n’y avait rien à attendre. Que toujours ainsi les semaines continueraient de passer, que le temps continuerait d’être cette lente succession d’années plus ou moins investies de projets, de désirs, d’enthousiasmes, de soirées plus ou moins vécues. De jours tantôt habités avec intensité, imagination, lumière, des jours pour ainsi dire pleins, comme on dit carton plein devant une cible bien truffée de plombs. Tantôt abandonnés de mauvais gré au soir venu trop tôt. Désertés par excès de fatigue ou de tracas. Perdus. Laissés vierges du moindre enthousiasme, De la moindre récréation, du moindre élan véritable. Jours sans souffle, concédés au soir trop tôt venu, à la nuit tombée malgré nos efforts pour différer notre défaite, et résignés alors nous marchons vers votre lit en nous jurant d’être plus rusés le lendemain – plus imaginatifs, plus éveillés, plus vivants.
    Sylvain Prudhomme — Par les routes – L’Arbalète

Traductions du mot « trancher »

Langue Traduction
Anglais to slice
Espagnol cortar en rodajas
Italien per affettare
Allemand schneiden
Chinois 切片
Arabe لقطع
Portugais fatiar
Russe нарезать
Japonais スライスする
Basque xerra egiteko
Corse fà slice
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.