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Toc

Définitions de « toc »

Trésor de la Langue Française informatisé

TOC, interj., subst. masc. et adj.

I.
A. − Interjection
1. [Empl. onomat. exprimant un bruit sec, un choc] Tout à coup, (...) la porte s'ouvrit, sans toc préalable pour avertir, et Virginie entra (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 276).
[Avec redoublement] Son cœur faisait toc toc, comme un coucou d'auberge de village: un bruit funèbre (Goncourt, Journal, 1854, p. 144).Le jeune professeur abrite ses travaux dans un appartement de Berverly Hills, sous les bougainvilliers. Toc, toc! Come in! Hello! (Actuel, juill.-août 1981, p. 130).
2. Fam. [Pour ponctuer, souligner un propos bien senti, une riposte percutante, la conclusion inévitable d'une situation, etc.] (Et) toc (!) Synon. (et) pan!, (et) vlan!On cause avec vous, tranquillement, on se croit de pair à compagnon, et pendant ce temps vous observez, vous prenez des notes en dedans de vous-même, et toc un beau jour on retrouve noir sur blanc des mots qu'on avait dits pour qu'ils soient oubliés, des gestes qui ne comptaient pas (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 556).Un grand ténor n'a qu'à regarder une femme et toc elle lui tombe dans les bras (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 110).
B. − Subst. masc.
1. Bruit sec produit par un choc, un coup. Une pendule fée; et toutes fois que l'on écoute le toc du balancier, elle s'arrête (Valéry, Tel quel II, 1943, p. 20).
[Avec redoublement] Le vieux Guillaume s'empressa, tandis que le toc-toc de sa jambe de bois sonnait dans le silence de la cuisine (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 267).
2. Spécialement
a) HORLOG., vx. Sonnerie sourde d'une montre à répétition sans timbre. Montre à toc. (Dict. xixeet xxes.).
b) MAR., vieilli. (Courir, louvoyer) à toc de voiles, de toile(s). ,,(Faire route) vers un point dont on parle, en forçant de voiles autant que possible`` (Bonn.-Paris 1859). Et sur le dos rapide de la houle, Sur le roc au dos dur, À toc de toile allait ta coque soûle (Corbière, Amours jaunes, 1873, p. 229).
c) PÊCHE. Touche du poisson. Pêche au toc. (Dict. xxes.).
d) TECHNOL. ,,Entraîneur pour une pièce montée entre pointes sur une machine-outil`` (Industries 1986). Ces deux dernières composantes seront, à leur tour, subdivisées en travaux plus restreints, par exemple pour ce qui regarde l'ajustage, en: 1 réglage du toc; 2 réglage de l'avance, 3 réglage de la vitesse (Pethoud, Organ. industr. et comm., 1931, p. 51).L'aiguille est munie de tocs servant à l'entraînement de l'ensouple (Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p. 46).
C. − Adj., fam. Être toc, toc toc. Être fou. Synon. fam. être frappé, marteau, sonné, timbré.C'est un philosophe; il a un grain (...). Oui, il est un peu toc! Il travaille trop (Richepin, Morts biz., 1876, p. 198).
II. − Familier
A. − Subst. masc.
1. Imitation sans valeur d'une matière ou d'un objet précieux (bijou notamment). Synon. camelote, pacotille.Pour obtenir la fantaisie dont elle rêvait, une robe, un jouet, un bijou en toc, des romans, un bibelot quelconque, elle faisait vibrer d'autres cordes (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 82).C'était grandiose... sûrement une ancienne demeure de michés du Siècle... Ça se voyait aux décorations, aux moulures, aux rampes entièrement forgées, aux marches en marbre et porphyre... C'était pas du toc!... Rien que du travail à la main!... (...) C'était vraiment magnifique! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 377).
2. Au fig. [À propos d'un comportement, d'une réalisation de l'esprit] Absence de valeur réelle, de base solide. J'ai connu M. Paul Bourget en sa gloire, c'est tout dire... Ah! c'est bien le philosophe, le poète, le moraliste qui convient à la nullité prétentieuse, au toc intellectuel, au mensonge de cette catégorie mondaine, où tout est factice (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 358).
En toc. Factice, illusoire. Les Sœurs Vatard, de Huysmans, c'est du Zola en zinc, du naturalisme en toc (Renard, Journal, 1889, p. 23).
3. Empl. arg.
a) [Pour désigner un objet faux]
Cuivre doré (imitant l'or). (Ds [Raspail], Réforme pénit., 1835, p. 2). Bijou faux. Mado (...) fit glisser de son doigt un blanc bleu de quatre carats. Pas un toc. Une fortune (Le Breton, Rififi, 1953, p. 49).
Fausse pièce d'identité. Marcher, vivre sous un toc. Se dissimuler sous une fausse identité. J'avais encore [excluant les passages de frontière clandestins] assez de souffle pour me promener dans le monde, sous un toc (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 134).
b) Loc. Manquer de toc. Manquer d'aplomb, d'assurance, d'agressivité. À ce moment-là, j'ai « manqué de toc », j'étais lessivé, j'osais plus attaquer (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 143).Reprendre du toc (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 143).
B. − Adj. Synon. tocard.
1. [En parlant d'une chose] Faux, laid, prétentieux, ridicule. Les cloisons trop minces faites de planches trop sèches, rendent les chambres sonores, comme des intérieurs de violons... C'est toc et province, quoi! (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 24).Ce qui n'est que joli, ou ce qui n'est que toc, s'efface très rapidement de l'engouement conventionnel (L. Daudet, Idées esthét., 1939, p. 40).
2. [En parlant d'une pers.] Qui est dépourvu de goût, de charme, d'intelligence. Ah bien! bégaya-t-il sans cesser de ricaner, vous êtes joliment toc!... On ne peut plus rigoler, alors? (Zola, Assommoir, 1877, p. 513).[MmeVerdurin] le représentait [M. de Charlus] comme aussi « toc », aussi « à côté » comme situation mondaine que comme valeur intellectuelle (Proust, Temps retr., 1922, p. 764).
Prononc. et Orth.: [tɔk]. Homon. toque et formes de toquer. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1496 onomat. (Andrieu de La Vigne, Myst. de saint Martin, éd. A. Duplat, 79: tic, tac, toc); b) 1834 montre à toc (Boiste); 2. a) α) 1835 « cuivre doré (imitant l'or) » ([Raspail], loc. cit.); β) 1836 « bijou faux » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 271); b) 1835 adj. « sans valeur réelle » ([Raspail], loc. cit.); c) 1928 « culot, courage » (Lacassagne, Arg. « milieu », p. 128: manquer de toc); 3. 1880 toc-toc « un peu fou » (Larch. Suppl., p. 126 avec renvoi à Rigaud). Onomat.; v. toucher. Fréq. abs. littér.: 167. Bbg. Guir. Étymol. 1967, pp. 70-71. − Meier (Harri). Aufsätze und Entwürfe zur rom. Etymologie. Heidelberg, 1984, p. 89. − Prigniel (M.). Argotiques. Amis Lex. fr. DICO-PLUS. 1981, t. 5, no19, pp. 21-23. − Quem. DDL t. 19, 20.

Wiktionnaire

Interjection - français

toc \tɔk\

  1. (Familier) Interjection soulignant la réplique, la riposte.
    • Et toc, bien répondu !

Onomatopée - français

toc \tɔk\

  1. Onomatopée servant à exprimer un bruit sec, un choc.
    • Il entendit frapper à sa porte : toc, toc.
    • Une maladie de la moelle épinière, dont les premières douleurs se sont fait sentir il y a quinze ans déjà, l’a laissé paralysé des deux jambes ; les hautes béquilles font toc-toc sur le carreau du couloir. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 116)

Adjectif - français

toc \tɔk\ masculin et féminin identiques invariable

  1. (Familier) (Désuet) Un peu dérangé sur le plan mental, fou.
    • Il est complètement toc mais inoffensif.

Nom commun - français

toc \tɔk\ masculin singulier, invariable

  1. (Familier) Faux, objet prétendument ancien qui n’offre aucun caractère d’authenticité.
    • Tu verras mon luxe ! Tu verras mes bijoux ! … ça ne sera pas du toc comme ça ! — (Théâtre complet, page 210, Georges Feydeau, 1948)
    • Rien de très convoitable dans leurs vitrines. […]. On y trouve une merderie sans grand intérêt. Cela va du bijou en toc au jouet de fer peint début de siècle, en passant par des chromos que ta concierge refuserait pour orner sa loge. — (Frédéric Dard, San-Antonio : T'assieds pas sur le compte-gouttes, Paris : Fleuve noir, 1996, chap. 3)
  2. (Familier) Matière sans valeur.
    • Ce collier est en toc.
  3. (Mécanique) Dispositif placé sur une pièce fixée entre pointes sur un tour, et permettant au mandrin d'entrainer la pièce.
  4. (Pêche)
    • La Dragne est très bien aménagée avec des échaliers permettant d’enjamber facilement les barbelés. Le parcours est pêchable à l'ultraléger ou au toc, mais plus difficilement à la mouche. — (Guide de pêche : 58 , Fédération de la pêche et de la protection du milieu aquatique de la Nièvre, 2015, page 38)
  5. (Lorraine) (Familier) Morceau de bois difficile à fendre à cause de sa structure, présentant généralement un nœud de bois.
    • Tu parles d'un affouage ! J'ai eu que des tocs !
  6. (Psychologie) (Par ellipse) Trouble obsessionnel compulsif ; TOC
    • Je mets de plus en plus de temps à sortir de mon appartement, ne me demandez pas pourquoi. Je crois que j’ai des tocs, je me regarde dans le miroir et m’observe jusqu’à ce que mon visage se déforme complètement. — (Romain Ternaux, I am vampire, Paris, Aux forges de Vulcain, 2019, p. 9)
  7. (Argot) Assurance, sang-froid, cran.
    • Elle reprenait du toc, Amélie. La question la prenait pas en défaut. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 84)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

TOC. interj.
Onomatopée qui sert à exprimer un bruit, un choc sourd. Il entendit frapper à sa porte : Toc, toc.

TOC s'emploie aussi comme nom masculin pour désigner un Objet faux ou un Objet prétendu ancien qui n'offre aucun caractère d'authenticité. Cet objet est du toc, est en toc. Il est familier.

Littré (1872-1877)

TOC (tok') interj.
  • 1Onomatopée d'un bruit, d'un choc sourd. Le loup ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la mère-grand ; il heurte, toc toc ! Perrault, le Petit Chaperon rouge. Lundi dernier, à cette heure-ci à peu près, j'entends à ma porte, toc toc, Genlis, Mères riv. t. II, p. 102, dans POUGENS.
  • 2 S. m. Espèce de sonnerie sourde d'une montre à répétition sans timbre. Une montre à toc.
  • 3Jeu qui se joue sur un trictrac, et qui n'est qu'un diminutif du vrai jeu. On convient de jouer en un, ou deux ou trois trous ; et l'on marque un trou chaque fois qu'on gagne deux points. La partie est donc très vite finie.
  • 4 Terme de marine. Courir à toc de voiles, faire route en forçant de voiles autant que possible.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TOC. Ajoutez :
4 Populairement, or faux. Montre de toc. Bijoux en toc. C'est pour les boucles d'oreilles que monsieur qui est là m'a données ; elles étaient en toc, Gaz. des Trib. 8-9 oct. 1877, p. 977, 1re col.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

TOC, s. m. (Jeu du) on l’appelle ainsi parce que le seul but des joueurs est de toucher & de battre son adversaire, ou de gagner une partie double ou simple par un jan ou par un plain. Ce jeu se regle comme le trictrac, c’est-à-dire qu’il faut pour y jouer un trictrac garni de quinze dames de chaque couleur, de deux cornets, de deux dez & de deux fichets pour marquer les trous ou parties. Il faut placer les dames de même qu’au trictrac, les empilant toutes sur la premiere lame de la premiere table, pour les mener ensuite dans la seconde, & y faire son plain ; il faut nommer le plus gros nombre de dez le premier, comme au trictrac. Les doublets ne s’y jouent aussi qu’une fois. Au jeu du toc l’on ne marque pas des points comme au jeu du trictrac, au-lieu de points on marque un trou ou deux, selon le nombre que l’on fait. Ce jeu se joue en plusieurs trous ; il est au choix des joueurs d’en fixer le nombre, & même l’on peut jouer au premier trou. Par exemple, j’ai mon petit jan fait à la reserve d’une demi-case, & au premier coup je fais mon petit jan par un nombre simple ; si c’étoit au trictrac je marquerois seulement quatre points, mais au toc, je marque le trou, & j’ai gagné la partie, parce qu’on a joué au premier trou. Si en commençant la partie on convient que le double ira, & de jouer au premier trou, alors si je remplis par deux moyens ou par un doublet, ou que je batte une dame par deux moyens ou par doublets, au-lieu que je fasse quelque jan, ou rencontre du jeu de trictrac par doublet, comme si je battois le coin, ou que commençant la partie je fisse jan de deux tables par doublet, ou jan de mézéas par doublet ; en ce cas je gagnerois le double, & celui contre qui je gagnerois me payeroit le double de ce que nous aurions joué. Ainsi il faut bien remarquer que les mêmes jans & coups de trictrac se rencontrent dans ce jeu tant à profit qu’à perte pour celui qui les fait. Lorsque l’on joue à plusieurs trous, celui qui gagne un trou de son dé peut s’en aller de même qu’au trictrac.

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Étymologie de « toc »

(Interjection, Adjectif et Nom 1) D'une onomatopée évoquant le bruit d’un objet creux d’où sont dérivés les autres sens par extension.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « toc »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
toc tɔk

Fréquence d'apparition du mot « toc » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Images d'illustration du mot « toc »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « toc »

Langue Traduction
Anglais knock
Espagnol golpe
Italien bussare
Allemand klopfen
Chinois
Arabe طرق
Portugais batida
Russe постучать
Japonais ノック
Basque kolpatu
Corse culpisce
Source : Google Translate API

Synonymes de « toc »

Source : synonymes de toc sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot toc au scrabble : 5 points

Toc

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