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Testament

Variantes Singulier Pluriel
Masculin testament testaments

Définitions de « testament »

Trésor de la Langue Française informatisé

TESTAMENT1, subst. masc.

A. −
1. Déclaration écrite des dernières volontés d'une personne. Faire, révoquer un/son testament; laisser, léguer qqc. par testament; prendre connaissance du testament; testament en faveur de. C'est un fort ancien usage que celui des testamens (...). Beaucoup d'écrivains se sont élevés contre ce droit, en vertu duquel un homme dispose de biens qui ne lui appartiendront plus dans un tems où il aura cessé d'être (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 214).Faire un testament, c'était rompre l'ordre que la religion avait établi pour la succession des biens et la transmission du culte; aussi le testament devait-il, à l'origine, être autorisé par le pontife (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 237).V. protocole ex. 1.
Coucher/mettre qqn sur son testament. Y désigner quelqu'un en qualité d'héritier ou de légataire. Un ami, à l'agonie, l'avait couché sur son testament pour une rente de quinze cents livres (Vallès, Réfract., 1865, p. 153).
Familier
(Pouvoir) faire son testament. (S'imaginer) n'avoir plus que peu de temps à vivre; se préparer à mourir. Il m'est venu, l'autre jour, l'idée de faire mon testament; on peut mourir à toute heure (Michelet, Journal, 1820, p; 118).Au-delà des monts, comme autrefois en France, on fait son testament pour le moindre voyage (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 137).
Fais ton testament/faites votre testament. [Formule plais. de menace] Préparez-vous à défendre votre vie (...) vous aurez le choix des armes; et faites votre testament (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 225).
2. DR. Acte écrit unilatéral, révocable par son auteur, dans lequel celui-ci prend des dispositions pour le temps qui suivra son décès tant pour l'exécution de ses dernières volontés que pour la disposition de tout ou partie des biens qu'il laissera à sa mort. Clause du testament; ouverture, lecture du testament; casser un testament. Des Règles générales sur la Forme des Testamens. (...). Toute personne pourra disposer par testament, soit sous le titre d'institution d'héritier, soit sous le titre de legs, soit sous toute autre dénomination propre à manifester sa volonté (Code civil, 1804, art. 967, p. 176).
Testament ab irato (v. ab irato), inofficieux*, mystique (synon. testament secret), nuncupatif*, olographe*.
Testament authentique/testament (par acte) public. Testament dicté par le testateur et écrit de la main d'un notaire en présence de quatre témoins, ou assisté d'un autre notaire et en présence de deux témoins. Un testament pourra être olographe, ou fait par acte public ou dans la forme mystique (Code civil, art. 969, 1804, p. 176).
Testament militaire. ,,Testament fait à l'armée, sans toutes les formalités nécessaires aux autres testaments`` (Ac.).
3. Testament de mort (vieilli). ,,Déclaration libre et volontaire d'un criminel, après sa condamnation à la mort`` (Ac. 1835, 1878). [L'arrêt] diffère à faire droit en ce qui touche Verdure père et ses quatre enfants jusqu'après le Testament de mort dudit Lefret, contumace (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 341).Le Magistrat: Condamné (...). Consentez enfin à éclairer la religion de vos juges; que la vérité (...) éclate dans votre testament de mort (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 526).
B. − P. anal.
1. Texte exprimant les derniers sentiments de quelqu'un, reflétant sa dernière pensée. Les admirables pages qu'il [Carrière] a écrites (...) sont (...) le testament où (...) il résume son expérience de l'art et de la vie (Séailles, E. Carrière, 1911, p. 109).Saint-Jure (...) compose (...) son dernier livre, son testament spirituel, le résumé et l'achèvement de toute son œuvresur l'Union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ dans ses principaux mystères pour tout le temps de l'année (1653) (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 270).
2. Dernière œuvre d'un artiste, ultime expression de sa pensée, de son art. Testament littéraire. L'œuvre que j'ai méditée pendant quinze années, et qui est (...) le testament d'une vie d'artiste (La Madelaine, Chant, 1852, p. xiii).Nous regardons ses dernières figures [du Greco] comme un testament, car la mort donne à toutes les dernières œuvres son illusoire perspective sans fin (Malraux, Voix sil., 1951, p. 433).
3. Testament politique. Écrit d'un homme d'État dans lequel celui-ci expose certains aspects cachés de sa politique, explique les principes et les motifs qui l'ont guidé, donne des conseils à ses successeurs. Une phrase du testament politique du cardinal de Richelieu (Goncourt, Journal, 1857, p. 375):
Selon le véritable esprit de la politique française et des traités de Westphalie, il fallait surveiller l'État, quel qu'il fût, qui serait capable d'attenter aux « libertés du corps germanique », et, pour un œil exercé, cet État était la Prusse. Tel fut le testament politique de Louis XIV qui n'avait reconnu le nouveau roi de Berlin qu'après une longue résistance. Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 260.
REM. 1.
Testament-, -testament, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst.a)
Film-testament, subst. masc.« L'Innocent » est le contraire exact d'un film-testament mais l'annonce d'un nouveau départ (Elle, 11 oct. 1976, p. 12, col. 1).
b)
Livre-testament, subst. masc.« Un captif amoureux », avant même d'être ouvert, se trouve chargé de multiples attentes; comme si la mort de l'auteur [Jean Genet] avait marqué ses pages au sceau de livre-testament (Le Nouvel Observateur, 23 mai 1986, p. 100, col. 1).
c)
Œuvre-testament, subst. fém.Il était donc là, Genevoix, stupéfiant de présence et de présent jusque dans cette résurrection du passé, tel qu'en son dernier livre, son œuvre-testament, « Un jour », où il se résume pour l'avenir (Le Nouvel Observateur, 9 févr. 1976, p. 62, col. 2).
d)
Testament-confession, subst. masc.Le testament-confession de cet indicateur, assisté pendant son agonie (...) était ainsi d'une authenticité certaine (L. Daudet, La Police politique, 1934, pp. 165-166 ds Quem. DDL t. 17).
2.
Testamenter, verbe intrans.,vx ou région. Synon. de tester1.J'ai encore un peu de bien, va! et ça n'est pas toi qui en hériteras car je testamenterai en faveur de mon homme (Sand, Jeanne, 1844, p. 121 ds Vincent, Lang. et style rust. Sand, 1916).
Prononc. et Orth.: [tεstamɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 « dernières dispositions, dernières volontés » (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 10098; 28603: raferma son testament; 32040: sis testamenz fu escriz); 2. a) 1688 testament politique (Testament politique d'A. Du Plessis cardinal de Richelieu, 3eéd., Amsterdam ds Cioranescu 17e, no59263); b) 1884 testament littéraire (E. de Goncourt, Chérie, préf. ds Rob.). Empr. au lat.testamentum « testament, dernières volontés » (testamentum facere, scribere, consignare, rumpere), le mot, dér. de testari, signifiant propr. « prise à témoin », le testament étant d'abord une déclaration orale faite aux comitia calata avec l'assemblée du peuple pour témoin, puis faite per aes et libram avec le concours de témoins (Ern.-Meillet). Dans la lang. chrét. (v. testament2), testamentum a servi à traduire le gr. δ ι α θ η ́ κ η « disposition, alliance; alliance entre Dieu et les hommes » (haec sunt duo testamenta, Gal. IV, 24) et désigne également le livre attestant cette alliance (déb. iiies. Tertullien, Marc., 4, 1; 2 Cor. III, 14: in lectione veteris testamenti; 2emoit. ives. Hier., Adv. Ruf., 2, 34: novum testamentum). Bbg. Quem. DDL t. 17 (s.v. testament-confession).

TESTAMENT2, subst. masc.

[Le plus souvent avec une majuscule]
A. − Pacte, alliance de Dieu avec les hommes. Le pain et le vin, mis en rapport avec la mort elle-même, furent (...) l'image du Testament nouveau que Jésus avait scellé de ses souffrances (Renan, Vie Jésus, 1863, p. 400).
B. − Ensemble des textes sacrés relatant cette alliance et formés de l'Ancien Testament, livre saint des Hébreux, du Nouveau Testament, livre saint des Chrétiens, ces deux textes constituant la Bible ou l'Écriture Sainte. Synon. bible.Pour Disraëli, le rôle de l'Église était de défendre, dans une société matérialiste, certains principes sémitiques exposés dans les deux Testaments et dont le principal était la croyance au rôle du Divin et du Spirituel en ce monde (Maurois, Disraëli, 1927, p. 188).V. bible ex. 2.
Ancien Testament, ou plus rare, Vieux Testament. Recueil de textes inspirés relatant l'origine du monde et de l'homme, la chute de celui-ci et l'alliance de Dieu avec les hommes en attente du Messie, fondements de la religion juive et chrétienne. Augustin abandonne en quelque sorte le vieux testament aux Manichéens, qui s'inscrivaient en faux contre les trois premiers chapitres de la Genese (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 309).Il y a trois règnes, reprit l'astrologue (...). Celui de l'Ancien Testament, du Père, le règne de la crainte. Celui du Nouveau Testament, du Fils, le règne de l'expiation (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 190).
P. méton. L'on me montre (...) des pièces uniques comme cet Ancien Testament du IXesiècle, école de Reims, parfaitement neuf ou comme l'Évangile sur vélin (...) du VIIesiècle (Morand, New-York, 1930, p. 135).
Nouveau Testament. Recueil de textes comprenant les quatre Évangiles, les Épîtres, les Actes des Apôtres ainsi que l'Apocalypse et relatant la venue du Sauveur, la Rédemption et la Nouvelle Alliance et constituant avec l'Ancien Testament le fondement de la religion chrétienne. Enfin, le troisième et dernier style des livres saints, est celui du Nouveau-Testament. C'est là que la sublimité des prophètes se change en une tendresse non moins sublime; c'est là que parle l'Amour; c'est là que le Verbe s'est réellement fait chair. (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 542).C'est Luther qui a mis la Bible et l'Évangile entre les mains de tout le monde (...) en apprenant l'hébreu pour lire la Bible, et le grec pour lire le Nouveau Testament, on a cultivé les langues anciennes (Staël, Allemagne, t. 5, 1810, p. 31).
P. méton. Il retira quelques feuillets d'un porte-feuille posé sur son lit entre un Nouveau Testament et un livre de prières (Bourget, Sens mort, 1915, p. 188).
REM.
-testamentaire, élém. de compos.a)
Néo-testamentaire, adj.Qui est relatif au Nouveau Testament et à la période qui l'entoure. L'apôtre (...) est d'après sa définition néo-testamentaire, un témoin de la résurrection; témoin d'un événement unique, l'apôtre est irremplaçable (Philos., Relig., 1957, p. 50-8).Tout l'enseignement néo-testamentaire est placé sous le signe du royaume qui vient. La venue de ce royaume implique une décision et un changement radical de l'homme (Univers écon. et soc., 1960, p. 64-16).
b)
Vétéro-testamentaire, adj.,,Relatif au texte, à la doctrine ou à l'histoire de l'Ancien Testament`` (Foi t. 1 1968).
Prononc. et Orth. V. testament1. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. xiies. lang. biblique « alliance accordée par Dieu à Israël » (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, XXIV, 11: As requeranz sun testament [custodientibus testamentum ejus]; LXXIII, 21); ca 1200 le novel testament « la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes scellée par le sang du Christ » (Poème moral, éd. A. Bayot, 1977); cf. ca 1265 (Brunet Latin, Tresor, éd. Fr. J.Carmody, I, XLIII, p. 50, 3: et commença le novel testament [Nostre Sires] et defina le viel); 2. « documents qui attestent ces alliances, l'ancienne et la nouvelle, la Bible » ca 1175 jurer sur le Novel Testament (Benoît de Ste-Maure, Chron. ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 8968); ca 1265 le viel testament (Brunet Latin, op. cit., I, XVIII, p. 31, 3); ca 1514 (Les Fleurs et manieres des temps passez et des faits [...] en l'Ancien testament comme au Nouveau [...] trad. par P. Farget, Cioranescu 16e, no7856). V. testament1.
STAT. − Testament1 et 2. Fréq. abs. littér.: 1 387 (Nouveau Testament: 31). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 735, b) 2 056; xxes.: a) 2 134, b) 1 178.
BBG.Croibier (L.). Faut-il changer le n. des deux Testaments. Foi Lang. 1981, no17/18, pp. 59-65. − Drüppel Afr. Urk. 1984, pp. 110-111.

Wiktionnaire

Nom commun - français

testament \tɛs.ta.mɑ̃\ masculin

  1. Acte authentique par lequel on déclare ses dernières volontés.
    • […], je m'empresse de t'annoncer qu'un certain monsieur Desperriers, natif de Digoin, département de l'Allier, France, vient de décéder, sans enfants, […], et qu'avant son décès, par testament rédigé en bonne et due forme, tu peux m'en croire, je l'ai minuté moi-même, il a institué sa légataire universelle une certaine demoiselle Adèle Desperriers, sa parente éloignée. — (Félicien Mallefille, Le Cœur et la Dot, comédie en cinq actes et en prose, acte 1, scène 7, Paris : chez Michel Lévy frères, 1860, p. 19)
    • Malade, il se retira chez sa sœur, Rosalie, veuve d'un comte de Creny, au petit château de Ménival, dans la commune de Lannoy-Cuillère, aux confins du pays de Bray et de la Picardie, où il fit son testament, laissant à ses proches le peu qui lui restait, et mourut le 26 janvier 1816. — (Philippe Régibier, 27 rue Saint-Guillaume: petite chronique d'une grande demeure et de ses habitants, d'après des documents inédits, chez l'auteur, 1997, p. 311)
    • Testament olographe, celui qui est écrit, daté et signé de la main du testateur.
    • Testament public ou authentique, celui qui est reçu par deux notaires en présence de deux témoins, ou par un notaire en présence de quatre témoins.
    • testament mystique ou secret, testament écrit ou au moins signé par le testateur, et remis par lui clos et scellé à un notaire, en présence de six témoins.
    • Testament militaire, testament fait à l’armée, sans toutes les formalités nécessaires aux autres testaments.
    • Testament ab irato, Celui qui est fait par un motif de haine ou de colère.
    • Testament politique se dit d’écrits politiques posthumes, attribués à certains hommes d’état, contenant les vues, les projets, les motifs qui ont dirigé ou qu’on suppose avoir dirigé leur conduite.
    • Avant d’être envoyé en Ukraine, en 2014, Yannis Behrakis avait un mauvais pressentiment. Sans le dire à sa femme, ce photographe grec de l’agence Reuters est passé voir un notaire et il a fait son testament. La répartition de ses biens, le devenir de ses photos… — (Claire Guillot, Les photographes, précaires de guerre sur LeMonde.fr, Le Monde. Mis en ligne le 18 septembre 2017, consulté le 1er novembre 2017)
  2. (Figuré) Conseils qu'on lègue à sa descendance.
    • Keleni avait déjà vu ce calme sur le visage de sa mère […]. Dans son testament dicté à la cuisine, elle lui avait légué une règle de vie : apprendre à réguler le volume de ses pleurs et l'écoulement de ses larmes : «fille, notre vie s'arrête en même temps que nos larmes ! ». — (Ibrahima Aya, Rires et pleurs des orphelins, Paris : Ed. de l'Harmattan, 2011, p. 15)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Littré (1872-1877)

TESTAMENT (tè-sta-man) s. m.
  • 1Acte authentique par lequel on déclare ses dernières volontés. [La Mort au vieillard] J'aurais trouvé ton testament tout fait, Ton petit-fils pourvu, ton bâtiment parfait, La Fontaine, Fabl. VIII, 1. Les mourants qui parlent dans leurs testaments peuvent s'attendre à être écoutés comme des oracles ; chacun les tire de son côté et les interprète à sa manière, je veux dire selon ses désirs ou ses intérêts, La Bruyère, XIV. Solon, qui permettait à Athènes de laisser son bien à qui on voulait par testament, pourvu qu'on n'eût point d'enfants, contredisait les lois anciennes, Montesquieu, Espr. v, 5. Je compte pour rien ce qu'on donne par son testament ; c'est seulement laisser ce qui ne nous appartient plus, Voltaire, Lett. Thiriot, 27 janv. 1769. Louis XIV n'eut jamais de part à ce fameux testament du roi d'Espagne Charles II, qui changea la face de l'Europe, Voltaire, ib. 1768 (sans date). Le parlement de Toulouse lui a fait un honneur insigne [à Bayle], en faisant valoir son testament qui devait être annulé comme celui d'un réfugié, selon la rigueur de la loi, et qu'il déclara valide comme le testament d'un homme qui avait éclairé le monde et honoré sa patrie, Voltaire, 3e discours, notes. Il y a deux ans que milord Maréchal me voulut mettre dans son testament ; je m'y opposai de toute ma force, Rousseau, Conf. II. On ouvre un testament ; ces premiers mots sont lus : " Je veux… " on dit encor je veux quand on n'est plus ! Collin D'Harleville, Vieux célib. IV, 2. Le testament est un acte par lequel le testateur dispose, pour le temps où il ne sera plus, de tout ou partie de ses biens, et qu'il peut révoquer, Code civ. art. 895.

    Par menace. Faites votre testament, préparez-vous à mourir Mettez seulement huit gros lots dans la boîte, ou faites votre testament ; la petite société est fort brutale, il est bon de vous en avertir, Dancourt, Loterie, sc. 28.

    Testament par acte public, celui qui est reçu par deux notaires en présence de deux témoins, ou par un notaire en présence de quatre témoins, Code civ. art. 971.

    Testament olographe, celui qui est écrit, daté et signé de la main du testateur. Ils n'ont pas moins de testaments dans leur cassette que d'almanachs sur leurs tables, ils les comptent par les années : un second se trouve détruit par un troisième, qui est anéanti lui-même par un autre mieux digéré, et celui-ci encore par un cinquième, olographe, La Bruyère, XIV.

    Testament mystique ou secret, testament écrit ou au moins signé par le testateur, et remis par lui clos et scellé à un notaire, en présence de six témoins.

    Testament inofficieux, testament dans lequel le testateur ne fait aucune mention de quelqu'un de ses plus proches héritiers de droit.

    Testament ab irato, celui qui est fait par un motif de haine ou de colère.

    Testament militaire, testament fait à l'armée, sans toutes les formalités nécessaires aux autres testaments.

    Droit de testament, droit que les évêques s'arrogèrent sur les legs pieux. En 1505, il y eut dans cette rue une espèce de sédition à l'occasion d'une marchande que le curé ne voulait pas enterrer, qu'on ne lui eût montré, ou à l'évêque, le testament qu'elle avait fait, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. III, p. 33.

  • 2Testament de mort, déclaration libre et volontaire d'un criminel après sa condamnation à mort (locution aujourd'hui peu usitée).

    Par extension. Testament de mort, écrit ou discours qui atteste les derniers sentiments d'une personne. Celui qui conseilla au philosophe de laisser un testament de mort, eut une idée utile et grande, Diderot, Cl. et Nér. II, 7. Ce discours que vous venez d'entendre, leur dit-il, est mon testament de mort, Thiers, Hist. de la révol. XXII.

  • 3Testament politique, se dit d'écrits politiques posthumes attribués à certains hommes d'État, et contenant leurs vues et leurs projets. C'est lui [Antoine Aubri] qui le premier fit connaître la fourberie de l'auteur du testament politique du cardinal de Richelieu, Voltaire, Louis XIV, Écrivains. Le Testament politique du cardinal Alberoni, recueilli de divers mémoires, lettres et entretiens de Son Éminence, est imprimé à Lausanne en Suisse, Grimm, Corresp. t. I, p. 16.
  • 4L'Ancien Testament, les livres saints qui ont précédé la naissance de Jésus-Christ ; le Nouveau Testament, les livres saints postérieurs à sa naissance (on met des majuscules). Pour prouver tout d'un coup les deux Testaments, il ne faut que voir si les prophéties de l'un sont accomplies en l'autre, Pascal, Pens. XVI, 4, édit. HAVET. Jésus-Christ, que les deux Testaments regardent, l'Ancien comme son attente, le Nouveau comme son modèle ; tous deux comme leur centre, Pascal, ib. XVII, 10. L'Ancien Testament contenait les figures de la joie future, et le Nouveau contient les moyens d'y arriver, Pascal, ib. XXIV, 28. Par le rapport des deux Testaments on prouve que l'un et l'autre est divin ; ils ont tous deux le même dessein et la même suite, Bossuet, Hist. II, 13. Il [Montausier] avait lu cent treize fois le Nouveau Testament de Jésus-Christ avec application et avec respect, Fléchier, Duc de Montaus.

    Ils se disent l'un et l'autre de l'alliance de Dieu avec les hommes. L'Ancien Testament n'était que la figure du Nouveau.

    PROVERBE

    Grasse cuisine, maigre testament.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et trouva sa mere moult malade si come au lit de la mort et fist son testament, Chr. de Rains, 216. Li septimes cas qui appartient à sainte Eglise, si est des testamens, Beaumanoir, XI, 10. Plus disoit Jehans, que, quant ses peres se senti malades, il fist son testament crier en pleine paroisse, Beaumanoir, VIII, 11. Philippe son filz, et li commanda à garder comme par testament touz les enseignemens que il lessa, Joinville, 300.

XVIe s. Le pain est testament ou ratification que le corps de Jesus Christ nous est donné, Calvin, Instit. 1111.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TESTAMENT. - ÉTYM. Ajoutez : La dénomination de testamentum pour signifier la Bible est antérieure à Tertullien. C'est l'ancienne version des Évangiles, l'Itala (IIe siècle), qui, traduisant διαθήϰη par testamentum, a introduit le mot testament, au lieu de celui d'alliance (le terme grec ayant les deux sens), pour signifier les livres de l'ancienne et de la nouvelle alliance (CH. BERTHOUD).

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Étymologie de « testament »

(1100-50) Du latin testamentum, dérivé de testari (« témoigner, attester »), de testis (« témoin »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. testament ; espagn. et ital. testamento ; du lat. testamentum, de testari (voy. TESTER), avec le suffixe mentum (voy. MENT). C'est Tertullien qui, traduisant διαθήϰη par testamentum, a introduit ce mot pour signifier les livres de l'ancienne et de la nouvelle alliance.

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Phonétique du mot « testament »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
testament tɛstamɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « testament » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « testament »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « testament »

  • Le bon écrivain est un homme qui met toute sa vie à rédiger en bonne et due forme son testament.
    Pierre Baillargeon — Commerce
  • Je suis tellement satisfait de mon appareil auditif que, par trois fois, j'ai modifié mon testament.
    Anonyme
  • On écrit souvent son premier livre comme un testament.
    Eric Neuhoff — Précautions d'usage
  • Notre héritage n'est précédé d'aucun testament.
    René Char
  • Les avares font leur testament de mauvaise grâce. Ils n'aiment pas donner, même ce qu'ils ne posséderont plus.
    André Birabeau
  • Quand on se noie, on pense à sa famille qui va se demander d'abord pourquoi on est en retard pour le thé et ensuite ce qui va se passer étant donné qu'on n'a pas fait de testament.
    George Bernard Shaw
  • Les ordinateurs sont comme les Dieux de l’Ancien testament : beaucoup de règles et aucune pitié.
    Joseph Campbell
  • Les mourants qui parlent de leur testament peuvent s'attendre à être écoutés comme des oracles.
    Jean de La Bruyère
  • En scrutant la place que les femmes tiennent dans les évangiles et les autres écrits néotestamentaires dont, évidemment les lettres de Paul, l’auteur en rappelle le rôle éminent et apporte à l’Église sa pierre au débat sur la place qui leur est réservée. « La pire des choses, écrit le bibliste, serait d’en rester à de vagues impressions, héritées de lectures plus ou moins traditionnelles, en tout cas partielles et non respectueuses tant du corpus entier (le Nouveau testament) que des contextes propres à chacun des textes évoqués. »
    BIBLE : La place des femmes dans le Nouveau Testament | Lire pour croire…
  • J'ai déchiré le testament que je venais d'écrire, il faisait tant d'heureux que j'en serais arriver à me tuer pour ne pas trop les faire attendre.
    Sacha Guitry
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Traductions du mot « testament »

Langue Traduction
Anglais will
Espagnol será
Italien volere
Allemand werden
Chinois
Arabe إرادة
Portugais vai
Russe воля
Japonais 意志
Basque izango
Corse vuluntà
Source : Google Translate API

Synonymes de « testament »

Source : synonymes de testament sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot testament au Scrabble ?

Nombre de points du mot testament au scrabble : 11 points

Testament

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