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Sentence
Sommaire
Variantes | Singulier | Pluriel |
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Féminin | sentence | sentences |
Définitions de « sentence »
Trésor de la Langue Française informatisé
SENTENCE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - ancien français
sentence \Prononciation ?\ féminin
- Opinion dogmatique.
- (Droit) jugement.
Nom commun - français
sentence \sɑ̃.tɑ̃s\ féminin
-
Apophtegme, maxime, opinion exprimée d’une manière dogmatique.
- « La mer est un espace de rigueur et de liberté », professait Victor Hugo. Si le poète parle d’or, sa sentence n'a jamais été aussi vraie qu'en ce début de XXIe siècle. — (Alexis Lacroix, La mer, nouvelle frontière du XXIe siècle ?, dans Marianne, n° 1015, du 16 septembre 2016)
- L’intraduisible règne aussi régulièrement en maître lorsque Donald Trump enclenche sur son clavier de téléphone la touche commandant les majuscules. Et lorsqu’il ponctue ses sentences de points d’exclamations. — (Gilles Paris, A la Maison Blanche, « tout va bien, c’est le bordel », Le Monde. Mis en ligne le 1er août 2019)
- Les proverbes de Salomon sont autant de sentences.
- (Familier) Ne parler que par sentences, affecter de parler gravement et par lieux communs.
-
(Droit) Jugement rendu par des juges.
- Que n’eussé-je donné pour entendre une voix fabuleuse porter sentence dans mon cœur : « Ce petit Sartre connaît son affaire ; s’il venait à disparaître, la France ne sait pas ce qu’elle perdrait ! » — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 80.)
- Sentence arbitrale.
- Sentence juridique.
- Sentence par défaut.
- Sentence criminelle.
- Prononcer une sentence.
- Obtenir une sentence.
- Être condamné par sentence.
- Confirmer une sentence.
- Faire casser, faire annuler une sentence.
- Infirmer une sentence.
- Faire signifier une sentence.
- Appeler d’une sentence.
- Acquiescer à la sentence.
-
(Par extension) Peine, condamnation
- Exécuter une sentence.
- Mettre une sentence à exécution.
- Lever une sentence.
- Une sentence de mort.
-
(Figuré) Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- Appeler de la sentence de quelqu’un, Ne pas vouloir s’en tenir à sa décision, à son jugement.
- J’appelle de votre sentence.
-
(Religion) Jugement de Dieu contre les pécheurs.
- Les pécheurs recevront leur sentence au jour du jugement.
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Apophtegme, maxime, opinion exprimée d'une manière dogmatique. Les proverbes de Salomon sont autant de sentences. Le style de Sénèque est rempli de sentences. Une des plus belles sentences des anciens. Fam., Ne parler que par sentences, Affecter de parler gravement et par lieux communs.
SENTENCE se dit aussi d'un Jugement rendu par des juges. Sentence arbitrale. Sentence juridique. Sentence par défaut. Sentence criminelle. Prononcer une sentence. Obtenir une sentence. Être condamné par sentence. Confirmer une sentence. Faire casser, faire annuler une sentence. Infirmer une sentence. Faire signifier une sentence. Appeler d'une sentence. Acquiescer à la sentence. Exécuter une sentence. Mettre une sentence à exécution. Lever une sentence. Une sentence de mort. Fig., Appeler de la sentence de quelqu'un, Ne pas vouloir s'en tenir à sa décision, à son jugement. J'appelle de votre sentence ou simplement J'en appelle.
SENTENCE se dit, dans le langage religieux, du Jugement de Dieu contre les pécheurs. Les pécheurs recevront leur sentence au jour du jugement.
Littré (1872-1877)
-
1Parole qui renferme un grand sens, une pensée morale.
Les saints disent en parlant des choses divines, qu'il faut les aimer pour les connaître, et qu'on n'entre dans la vérité que par la charité ; dont ils ont fait une de leurs plus utiles sentences
, Pascal, Géométr. II.N'attendez pas [du prince de Condé mourant] de ces magnifiques paroles qui ne servent qu'à faire connaître sinon un orgueil caché, du moins les efforts d'une âme agitée qui combat ou qui dissimule son trouble secret ; le prince de Condé ne sait ce que c'est que de prononcer de ces pompeuses sentences
, Bossuet, Louis de Bourb.A-t-on jamais retenu une seule phrase de trente ou quarante mille discours moraux, et ne sait-on pas par cœur ces sentences admirables, placées avec art dans des dialogues intéressants ?
Voltaire, Lett. Albergati, 23 déc. 1760.Il parle peu et d'un grand sens, mais sans affecter ni précision, ni sentences
, Rousseau, Hél. III, 20.[Dans la tragédie du XVIIIe siècle] Pour expirer en forme, un roi par bienséance Doit exhaler son âme avec une sentence
, Gilbert, Le XVIIIe siècle.Cette sentence de Bacon : Celui qui a épousé une femme, et qui a mis des enfants au jour, a donné des otages à la fortune
, Marmontel, Œuv. t. VIII, p. 178.Il ne parle que par sentences, se dit d'un homme qui débite à tout propos des généralités, des moralités.
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2Jugement rendu par des juges, par des arbitres, par une assemblée.
Le président du sénat [en Égypte] portait un collier d'or et de pierres précieuses, d'où pendait une figure sans yeux qu'on appelait la vérité… il l'appliquait au parti qui devait gagner sa cause, et c'était la forme de prononcer les sentences
, Bossuet, Hist. III, 3.Après que la sentence eut été rendue, ceux d'Ardée, dont le droit était le plus apparent, indignés d'un jugement si inique…
, Bossuet, ib. III, 6.Chacun de tes rubans ne coûte une sentence
, Racine, Plaid. I, 4.L'armée à haute voix se déclare contre elle, Et prononce à Calchas sa sentence mortelle
, Racine, Iph. V, 6.Fig. Il se dit de quelque décision comparée à une sentence.
Sans être étonné de la dernière sentence qu'on lui prononça [qu'il fallait se préparer à la mort], il [le prince de Condé] demeure un moment dans le silence
, Bossuet, Louis de Bourb.En vain quelque rieur, prenant votre défense, Veut faire au moins de grâce adoucir la sentence [de noyer les satiriques]
, Boileau, Sat. IX. -
3Dans le langage technique. Jugement rendu par des juges inférieurs. Sentence contradictoire. Faire signifier une sentence. Appeler d'une sentence.
J'ai vu le marchand flamand qui, avec les autres créanciers, a obtenu depuis huit mois sentence contre vous
, Molière, Pourc. II, 7.Fig. Appeler de la sentence de quelqu'un, ne pas s'en tenir à sa décision. J'appelle de votre sentence, ou, simplement, j'en appelle.
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4En particulier, jugement qui prononce la peine capitale. On lui lut sa sentence. Il écouta sa sentence avec calme. Une sentence de mort.
D'un tranquille visage elle apprit la sentence
, P. Lebrun, Marie St. V, 1. - 5Il se dit des jugements rendus dans les différents degrés de la juridiction ecclésiastique et dont l'appel est toujours recevable, à moins qu'il n'y ait trois sentences conformes. Sentence du primat, de l'évêque.
- 6Les diverses décisions, les divers jugements que rendent certains tribunaux étrangers. Les sentences de la rote.
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7Jugement de Dieu sur les hommes.
Leur sentence [d'Achab et de Jézabel] leur fut prononcée par la bouche du prophète Élie
, Bossuet, Hist. I, 6.On ne songe plus à cette terrible sentence de saint Paul : la veuve qui passe sa vie dans les plaisirs est morte toute vive
, Bossuet, Anne de Gonz.L'humble reine se sentait dans son état naturel, quand elle était comme pécheresse aux pieds d'un prêtre, y attendant la miséricorde et la sentence de Jésus-Christ
, Bossuet, Mar.-Thér.Phocas, élevé à l'empire par une action si détestable [le meurtre de Maurice], tâcha de gagner les peuples en honorant le saint-siége, dont il confirma les priviléges ; mais sa sentence était prononcée
, Bossuet, Hist. I, 11.Nous viendrons tout à coup au dernier jour ; la sentence partira d'en haut : la fin est venue
, Bossuet, Mar.-Thér.Il n'y a que le diable et ses anges pour qui il ne soit plus permis de prier, parce que leur sentence est déclarée, et leur éternel endurcissement révélé
, Bossuet, Ét. d'orais. IV, 3.Il s'agira de recevoir de lui une sentence de salut ou de damnation
, Bourdaloue, Instruct. Prudence du salut, Exhort. t. II, p. 431.PROVERBE
De fou juge courte sentence, c'est faute de lumière qu'on ne motive pas suffisamment une décision.
HISTORIQUE
XIIe s. Nos pechames tuit en Adam, et en lui receumes tuit la sentence de dampnation
, Saint Bernard, p. 523.
XIIIe s. Li sages hom ne veult engignier autrui, ne ne puet [peut] estre engigniez ; les toes [tes] opinions soient autressi comme sentences
, Latini, Trésor, p. 348. Après prions qu'as jugemens Doinst Dieus tes [tels] acomplisemens, Que la sentensse soit tenue Que sainte yglise ara rendue
, Arch. des miss. scientif. 2e série, t. III, p. 299. Quant li arbitre ont rendue lor sentence
, Beaumanoir, XLI, 19.
XVe s. Il leur manda que… autrement il jetteroit sentence contre eux [Philippe de Valois contre les partisans d'Édouard III]
, Froissart, I, I, 108.
XVIe s. Et feut cette rude sentence executée à Lyon
, Montaigne, I, 56. Escornifflant des livres les sentences qui me plaisent
, Montaigne, I, 143.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
SENTENCE, (Art orat.) le mot de sententia chez les anciens latins, signifioit tout ce que l’on a dans l’ame, tout ce que l’on pense : outre qu’il est pris le plus souvent en ce sens dans les orateurs, nous voyons encore des restes de cette premiere signification dans l’usage ordinaire ; car si nous affirmons quelque chose avec serment, ou si nous félicitons quelqu’un d’un heureux succès, nous employons ce terme en latin ex animi sententiâ, pour marquer que nous parlons sincèrement & selon notre pensée. Cependant le mot de sensa étoit aussi employé assez communément dans le même sens. Pour celui de sensus, je croi qu’il étoit uniquement affecté au corps ; mais l’usage a changé. Les conceptions de l’esprit sont présentement appellées sensus ; & nous avons donné le nom de sententiæ à ces pensées ingénieuses & brillantes que l’on affecte particulierement de placer à la fin d’une période par un goût particulier à notre siecle. Autrefois on en étoit moins curieux ; aujourd’hui on s’y livre avec excès & sans bornes. C’est pourquoi je croi devoir en distinguer les différentes especes, & dire quelque chose de l’usage qu’on en peut faire.
Les pensées brillantes ou solides les plus connues de l’antiquité, sont celles que les Grecs & les Latins appellent proprement des sentences. Encore que le mot de sententia soit un nom générique, il convient néanmoins plus particulierement à celles-ci ; parce qu’elles sont regardées comme autant de conseils, ou pour mieux dire, comme autant d’arrêts en fait de mœurs. Je définis donc une sentence, une pensée morale qui est universellement vraie & louable, même hors du sujet auquel on l’applique. Tantôt elle se rapporte seulement à une chose, comme celle-ci : « Rien ne gagne tant les cœurs que la bonté ». Et tantôt à une personne, comme cette autre de Domitius Afer : « Un prince qui veut tout connoître, est dans la nécessité de pardonner bien des choses ».
Quelques-uns ont dit que la sentence étoit une partie de l’enthymème ; d’autres que c’étoit le commencement ou le couronnement & la fin de l’épicherème, ce qui est vrai quelquefois, mais non pas toujours. Sans m’arrêter à ces minuties, je distingue trois sortes de sentences ; les unes simples, comme celle que j’ai rapporté la premiere ; les autres qui contiennent la raison de ce qu’elles disent, comme celle-ci, « Dans toutes les querelles, le plus fort, encore qu’il soit l’offensé, paroît toujours l’offenseur, par cette raison même qu’il est le plus fort ». Les autres doubles ou composées, comme : « la complaisance nous fait des amis, & la franchise des ennemis ».
Il y a des auteurs qui en comptent jusqu’à dix sortes, sur ce principe qu’on peut les énoncer par interrogation, par comparaison, par admiration, par similitude, &c. Mais en suivant ce principe, il en faudroit admettre un nombre encore plus considérable, puisque toutes les figures peuvent servir à les exprimer. Un genre des plus remarquables, est celui qui naît de la diversité de deux choses, par exemple : « la mort n’est point un mal, mais les approches de la mort sont fâcheuses ». Quelquefois on énonce une sentence d’une maniere simple & directe, comme : « l’avare manque autant de ce qu’il a que de ce qu’il n’a pas » ; & quelquefois par une figure, ce qui lui donne encore plus de force. Par exemple, quand je dis : Est-ce donc un si grand mal que de mourir ? On sent bien que cette pensée est plus forte, que si je disois tout simplement : « la mort n’est point un mal ».
Il en est de même quand une pensée vague & générale devient propre & particuliere par l’application que l’on en fait. Ainsi, au lieu de dire en général : « Il est plus aisé de perdre un homme que de le sauver ». Médée s’exprime plus vivement dans Ovide, en disant :
Moi qui l’ai pu sauver, je ne le pourrai perdre ?
Cicéron applique ces sortes de pensées à la personne, par un tour encore plus régulier, quand il dit : « Pouvoir sauver des malheureux, comme vous le pouvez, c’est ce qu’il y a, César, & de plus grand dans le haut degré d’élevation où vous êtes, & de meilleur parmi les excellentes qualités que nous admirons en vous » ; car il attribue à la personne de César ce qui semble appartenir aux choses.
Quant à l’usage de ces especes de sentences, ce qu’il y faut observer, c’est qu’elles ne soient ni trop fréquentes, ni visiblement fausses, comme il arrive quand on s’imagine pouvoir les employer indifféremment par-tout ; ou quand on regarde comme indubitable tout ce qui paroît favoriser notre cause. C’est enfin, de prendre garde si elles ont bonne grace dans notre bouche ; car il ne convient pas à tout le monde de parler par sentences. Il faut que l’importance des choses soit soutenue de l’autorité de la personne. Toutes ces judicieuses réflexions sont de Quintilien.
Cicéron dans son dialogue des orateurs, a aussi donné plusieurs regles sur les sentences. Il seroit trop long de les répéter ; outre qu’en géneral, il est établi que les plus courtes sentences plaisent le plus ; cependant celle-ci, quoique longue, a paru à des critiques digne d’être proposée pour exemple : Lucain s’arrête dans la rapidité de sa narration sur l’erreur des Gaulois qui croyoient que les ames ne sortoient d’un corps, que pour rentrer dans un autre, & dit, selon la traduction de M. de Brebeuf :
Officieux mensonge, agréable imposture !
La frayeur de la mort, des frayeurs la plus dure,
N’a jamais fait pâlir ces fieres nations
Qui trouvent leur repos dans leurs illusions ;
De-là naît dans leur cœur cette bouillante envie,
D’affronter une mort qui donne une autre vie,
De braver les périls, de chercher les combats,
Où l’on se voit renaître au milieu des trépas.
(D. J.)
Sentence, (Poésie épiq.) Voici quelques regles à observer sur les sentences dans l’épopée. Il faut les placer dans la bouche des acteurs pour faire plus d’impression. Elles doivent être clair-semées, & telles qu’elles paroissent naître indispensablement de la situation. Il faut qu’elles soient courtes, générales & intéressantes pour les mœurs. Elles doivent être courtes, sans quoi elles dégénerent en traité de morale, & sont languissantes. Elles doivent être générales, parce que sans cela, elles ne sont pas instructives, & n’ont de vérité & d’application que dans des cas particuliers. Elles doivent intéresser les mœurs ; ce qui exclud toutes les regles, toutes les maximes qui concernent les sciences & les arts. Enfin, il faut que la sentence convienne dans la bouche de celui qui la débite, & soit conforme à son caractere. L’Arioste a sur-tout péché dans ses sentences morales, qu’il fait débiter à-tort & à travers par son héros. (D. J.)
Sentence, (Littérat.) les Grecs avoient grand soin de faire apprendre à leurs enfans les sentences des poëtes, & cette coutume étoit fort ancienne dans la Grece. César assure que la même chose se pratiquoit dans les Gaules. Les jeunes gens tiroient de cette sorte d’étude, trois avantages considérables, elle exerçoit la mémoire, ornoit l’esprit, & formoit le cœur ; ce dernier avantage étoit celui qu’on avoit principalement en vue ; on vouloit inspirer de bonne heure à la jeunesse, la haine du vice, & l’amour de la vertu ; rien n’étoit plus propre à produire cet effet, que les sentences repandues dans les ouvrages des poëtes Grecs. C’est une vérité dont on conviendra, pour peu que l’on connoisse les écrits de Sophocle, d’Euripide, de Ménandre, d’Aristophane, de Pindare, d’Hésiode, & d’Homere. Je ne crains point de dire que dans les sentences dont ces beaux génies ont embelli leurs poëmes, les souverains & les sujets, les peres & les enfans, les maîtres & les serviteurs, les riches & les pauvres, & généralement tous les états de la vie, peuvent trouver de quoi s’instruire de leurs devoirs.
Quelques poëtes avoient fait aussi des ouvrages purement gnomiques, c’est-à-dire, entierement tissus de sentences. Tels étoient le poëme moral des Théognis, les instructions de Phocylide, les vers d’or qu’on attribue communément à Pithagore, &c.
On sait que les anciens rhéteurs entendoient par sentence, une maxime qui renferme quelque vérité morale, & qu’ils en distinguoient de plusieurs sortes. Aphtone remarque qu’il y a des sentences qui exhortent, d’autres qui détournent, & d’autres qui ne font simplement qu’exposer une vérité ; il y en a, continue-t-il, de simples, de composées, de vraissemblables, de vraies, d’hyperboliques ; en voici quelques exemples uniquement tirés des poëtes, car il ne s’agit pas ici des rhéteurs.
Sentence qui exhorte. « Il est bon d’engager un hôte à demeurer avec nous, par la bonne réception, & lui laisser pourtant sa liberté sur son départ. » Odiss. O.
Sentence qui détourne. « Il ne faut pas qu’un homme d’état passe les nuits entieres à dormir. » Iliad. B.
Sentence & exposition d’une vérité. « Il faut des fonds pour la guerre, sans quoi tous les projets, les mesures, & les précautions, deviennent inutiles. » Olynt. 3.
Sentence simple. « Le meilleur de tous les présages c’est de combattre pour la patrie ». Iliad. Δ.
Sentence composée. « Le pouvoir souverain ne peut être partagé : qu’il n’y ait qu’un maître & qu’un roi ». Iliad. B.
Sentence vraissemblable. « On est tel que ceux qu’on fréquente ». Euripide.
Sentence vraie. « Nul homme ne peut être parfaitement heureux dans cette vie ». Hésiode.
Sentence hyperbolique. « La terre ne produit rien de plus foible que l’homme ». Odyss. H.
Cette division qu’on a fait des sentences, n’est point exacte ; mais on a eu raison de faire lire les poëtes de mérite à la jeunesse. Nous avons soin, dit Solon à Anacharsis, d’éveiller d’abord l’esprit des jeunes gens, par l’étude de la géométrie, après leur avoir appris à lire & à écrire, & nous l’adoucissons par la musique ; ensuite nous les portons à l’amour de la vertu par la lecture des poëtes, où voyant les paroles & les actions des grands personnages, le desir de leur ressembler échauffe leur ame : car la poésie a des charmes particuliers qui attachent l’esprit, & qui impriment les belles choses dans la mémoire & dans le cœur. (D. J.)
Sentence, (Jurisprud.) est le jugement que rend un juge non-souverain, sur une cause, instance, ou procès.
Le juge prononce la sentence, le greffier la rédige par écrit, & en délivre des expéditions aux parties.
Une sentence d’audience n’a que deux parties, savoir les qualités & le dispositif ; celle de rapport a de plus le vû de pieces qui est entre les qualités & le dispositif. Voyez Dispositif & Qualité.
L’appel d’une sentence en suspend l’exécution, à moins qu’elle ne soit exécutoire par provision, auquel cas le juge supérieur peut, s’il y a lieu, accorder des défenses d’exécuter la sentence. Voyez Appel, Défense, Exécution provisoire.
Sentence arbitrale, est celle qui est rendue par un ou plusieurs arbitres. Voyez Arbitre.
Sentence d’audience, est celle que le juge rend sur une cause, & qu’il prononce à l’audience.
Sentence contradictoire, est celle qui est rendue sur la plaidoirie respective des parties, ou de leurs défenseurs.
Sentence par défaut, est celle qui est donnée contre une partie qui ne comparoit point, ou qui refuse de défendre, ou qui ne se présente pas pour plaider.
Sentence définitive, est celle qui décide le fond des contestations.
Sentence sur déliberé, est celle qui est rendue sur une affaire d’audience, après que le juge en a déliberé.
Sentence par forclusion, Voyez Forclusion.
Sentence interlocutoire, est celle qui avant faire droit sur le fond, ordonne quelque chose de préalable.
Sentence au premier ou au second chef de l’édit, est celle qui est rendue dans un présidial, & qui juge une cause dont l’objet n’excede pas le premier ou le second chef de l’édit des présidiaux. Voyez Présidial, Edit des présidiaux.
Sentence préparatoire, est celle qui ordonne quelques instructions, avant d’en venir au fond, comme de satisfaire à des exceptions, de fournir des défenses, &c.
Sentence présidiale, est celle qui est rendue par un présidial, & singulierement celle qui y est rendue au second chef de l’édit des présidiaux ; on l’appelle ainsi pour la distinguer de celle qui est rendue au premier chef, où le présidial prononce par jugement dernier.
Sentence provisoire, est celle qui ordonne quelque chose qui doit s’exécuter par provision.
Sentence de rapport, est celle qui est rendue sur une instruction par écrit, & sur le rapport qu’un des juges en fait en présence des autres. Voyez. Appointement, Procès, Rapporteur. (A)
Étymologie de « sentence »
Provenç. sentencia, sentensa ; espagn. sentencia ; ital. sentenzia ; du lat. sententia, de sentire, sentir, avoir une opinion.
- (XIIe siècle) Du latin sententia (« façon de penser, sentiment, avis, opinion, jugement »).
Phonétique du mot « sentence »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
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sentence | sɑ̃tɑ̃s |
Citations contenant le mot « sentence »
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Il n'est pas de sentences, de maximes, d'aphorismes, dont on ne puisse écrire la contrepartie. Paul Léautaud, Propos d'un jour, Mercure de France
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Une sentence de mort est une chose superbe à lire à haute voix. De Alfred de Musset / Les Caprices de Marianne
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L’argent ne nous vient pas si vite que l’on pense. Chacun de tes rubans me coûte une sentence. De Jean Racine / Les plaideurs
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L’existence n’est qu’un éternel tribunal nous condamnant à la pénible sentence du supplice inextinguible, immuable et impérissable qu’est la vie. De Benoît Gagnon
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J'ai la peau de l'âme trop sensible. Il faudrait apprendre à son âme à marcher pieds nus. S'y faire une corne. Se répéter la sentence chinoise : Rétrécis ton cœur.
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La conscience est un tribunal qui casse vite ses sentences. De Maurice Druon
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Les sentences sont les saillies des philosophes. De Vauvenargues / Réflexions et maximes
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La douleur distille des vers envoûtants et des sentences d'outre-tombe. De Marc Gendron / Titre à suivre
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Il n’est pas de sentences, de maximes, d’aphorismes, dont on ne puisse écrire la contrepartie. De Paul Léautaud / Propos d’un jour
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Pour ces faits, Harvey Weinstein encourt une peine pouvant aller jusqu'à 29 ans d'emprisonnement. La sentence doit être prononcée le 11 mars et ses avocats ont d'ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de cette condamnation. Conduit dans un hôpital new-yorkais après qu'il s'est plaint de palpitations, l'ex-homme fort d'Hollywood doit attendre de connaître sa peine depuis la prison de Rykers Island. Mais il pourrait très bientôt revoir une salle d'audience. Franceinfo, Sentence et appel à New York, poursuites à Los Angeles, enquête à Londres... Pourquoi Harvey Weinstein n'en a pas fini avec la justice
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Traductions du mot « sentence »
Langue | Traduction |
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Espagnol | frase |
Italien | frase |
Allemand | satz |
Chinois | 句子 |
Arabe | جملة او حكم على |
Portugais | sentença |
Russe | приговор |
Japonais | 文 |
Basque | esaldi |
Corse | sintenza |
Synonymes de « sentence »
- droit
- décret
- décision
- arrêt
- jugement
- verdict
- arbitrage
- avis
- édit
- adage
- maxime
- proverbe
- aphorisme
- apophtegme
- devise
- dicton
- épigraphe
- axiome
- parole
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- mot
- condamnation
- ordonnance
- phrase
- sentence
- langue