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Respirer

Définitions de « respirer »

Trésor de la Langue Française informatisé

RESPIRER, verbe

I.
A. − Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne un être animé]
a) Aspirer et rejeter l'air pour renouveler l'oxygène de l'organisme. Respirer bruyamment, facilement, longuement, péniblement, profondément, rapidement, régulièrement; respirer par la bouche, par le nez; respirer à l'aise, à cœur joie, à pleine poitrine, à pleins poumons, avec difficulté; respirer avec force/vivacité, sans effort/peine. J'éprouve en grimpant sur les hauteurs une peine extrême à respirer et je m'essouffle après quelques pas d'ascension au point de perdre haleine (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 168).Le professeur d'éducation physique (...) doit obtenir que tous [les enfants] se tiennent droits, et sachent respirer (Encyclop. éduc., 1960, p. 129).
[Dans une constr. factitive] Faire respirer (qqn) dans un spiromètre. Puisque nos habitudes veulent que nous entassions dans nos salons plus de monde qu'ils n'en peuvent contenir, il faudrait penser à faire respirer ces foules (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 296).
À l'inf., à valeur de subst., en compos. La maison [est] évidemment donnée comme la condition actuelle du mieux-vivre, du mieux-respirer, donc du mieux-aimer (Elle, 5 sept. 1977, p. 36, col. 1).
P. métaph. On manquait d'air, dans la peinture, avant qu'ils [les impressionnistes] vinssent − depuis eux on s'est senti respirer mieux, une aisance charmante s'est réveillée dans notre art (Mauclair, Maîtres impressionn., 1923, p. 163).[P. méton. du suj.] Palpiter. Le Nœud de vipères, dénoué par Mauriac, a laissé respirer plus librement des cœurs qu'il avait étouffés (Arts et litt., 1935, p. 80-4).
Loc. Faire qqc. comme on respire. Faire quelque chose naturellement, spontanément. Mentir comme on respire. Pour le reste, il faut lire, et relire, « Mon corps et moi », « la Mort difficile » ou « Babylone ». Ce sont des livres uniques de sincérité et d'éclat moderne. Crevel n'y est aux prises qu'avec son tourment perpétuel, il y écrit comme on respire, comme on suffoque (Le Nouvel Observateur, 16-22 mars 1989, p. 128, col. 3).
[Le suj. désigne un animal, un végétal] Les végétaux respirent aussi bien le jour que la nuit. Après l'arrachage, la betterave continue à respirer, c'est-à-dire qu'elle prend de l'oxygène à l'air, et qu'elle lui rend de l'acide carbonique aux dépens du sucre (Saillard, Betterave, t. 2, 1923, p. 176).Pour détacher les tiques, qui respirent par la partie postérieure du corps, on les enduit d'un corps gras (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 202).
b) P. méton. Être en vie. Le général respire à peine. Le bruit court qu'il se trouve mal (Chincholle, 1889ds Rec. textes hist., p. 88).Ne pas/plus respirer. Être mort ou comme mort. Il me vient une peur imbécile (...): « Il ne respire plus, il est mort! » (Pagnol, Fanny, 1932, iii, 6, p. 191).
Arg. Oublier de respirer. ,,Mourir`` (Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 262).
c)
α) Littér. Vivre. Tout ce qui respire. À peine échappée cette part de son secret, elle ne respirait plus que dans la crainte qu'un hasard le révélât tout entier (Bernanos, Crime, 1935, p. 869).
β) Reprendre haleine; avoir un moment de répit. Tu ne me laisses pas respirer avec tes questions (Marat, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p. 278):
Utilisez les intervalles entre deux campagnes pour reposer, regrouper et entraîner les troupes. Cette période ne doit pas être trop longue, car il ne faut pas laisser à l'ennemi le temps de respirer. Billotte, Consid. strat., 1957, p. 40-11.
[P. méton. du suj.] Se sentir soulagé. Ils convinrent de procéder immédiatement (...) à l'arrestation de cinq ou six apaches (...). En apprenant ces mesures énergiques, Paris respira (A. France, Révolte anges, 1914, p. 377).
γ) MUS. Marquer une pause. La musique se compose d'une série de phrases mises bout à bout, et qu'il importe de faire ressortir selon les intentions du compositeur, au lieu de les dévider platement sans respirer (La Laurencie, Éc. fr. violon, 1924, p. 98).L'instrumentiste ou le chanteur reprennent haleine pendant les silences. Ils respirent un instant et ces respirations momentanées s'appellent soupirs (Rougnon1935, p. 107).
2. Au fig. [Le suj. désigne un inanimé; p. réf. notamment]
a) [au bruit de la respiration, du souffle ou de l'émission vocale] Marie [d'Agoult] et lui [Liszt] se sont installés à Bellagio (...). De leur maison ils entendent respirer le lac (Pourtalès, Vie Liszt, 1925, p. 74).Pourquoi la voix est-elle le plus émouvant des instruments de musique (...). Les cors peuvent « cuivrer » comme elle; et, comme elle, respirent tous ces instruments [cuivres] (Migot, Lex. termes mus., 1935, pp. 144-145).
b) [à l'ouverture de la bouche pour aspirer l'air] Les quais étaient noirs et comme morts; quelques fenêtres seulement, ouvertes, respiraient (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 372).
c) [au besoin d'air frais, d'oxygène; ici, en constr. factitive] Les ouvriers font respirer les lampes en les plaçant au débouché des canars qui amènent l'air frais (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p. 681).
d) [à l'augmentation et à la diminution du volume thoracique] L'espace scénique (...) peut s'élargir ou se rétrécir, se resserrer ou se dilater, respirer au rythme du drame (Serrière, T.N.P., 1959, p. 72).
e) [à l'association d'idée vie/respiration] En tournant le coin de l'étroite rue de l'église, une échappée de vue s'est ouverte sur des collines éloignées: un peu de clarté respirait encore à l'horizon (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 205).Au fond d'elles [les sources] le soleil était sur le sable, en une poussière de clarté vivante qui respirait (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1385).
B. − Empl. trans. [Le compl. désigne soit l'air, l'oxygène, des corps d'où provient une odeur, soit, au fig., des idées, des doctrines présentées comme pénétrant en celui ou celle qui les adopte]
1. [Le suj. désigne un être animé] Respirer qqc.
a) [Qqc. désigne l'air ou ce dont il est chargé] Écoutez les entretiens de ces enfants: leur voix est rauque, sourde et comme voilée par les miasmes impurs qu'ils respirent dans les établissements cotonniers (L. Blanc, Organ. trav., 1845, p. 47).Mon cher Léon, pendant que vous menez douce et joyeuse vie dans votre royal pavillon de La Muette (...) respirant le frais sous les ombrages séculaires de la plus belle forêt de France (...) nous rôtissons sur l'asphalte des boulevards (La Hêtraie, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 176).
Rare. Respirer qqc. + inf.Il attendait que le matin prît cette allée (...). Il le respirait venir (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1334).
[Dans une constr. factitive] Faire respirer un cordial, un flacon de sels, des liqueurs spiritueuses, des plantes à odeurs entêtantes. On peut (...) faire respirer la vapeur de la décoction de quelques plantes aromatiques (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 120).
Synon. de inhaler.Contre la grippe: un nouveau vaccin « à respirer » est à l'étude (Le Point, 12 juin 1978, p. 103, col. 2).
[P. méton. du suj.] Son corps entier entrait dans la possession de ce bout de nature (...); ses narines le respiraient (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1334).Je l'aime [la nuit] avec tous mes sens, avec mes yeux qui la voient, avec mon odorat qui la respire (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Nuit, 1887, p. 1138).
P. métaph. [Le docteur] respirait dans cette chambre un parfum du ciel (Balzac, U. Mirouët, 1841, p. 85).Les paysans rentrant par les plaines tranquilles Prennent au crépuscule un accent éternel; Et la tristesse passe, en respirant le ciel Vaguement lumineux dans les eaux immobiles (Samain, Chariot, 1900, p. 134).
SYNT. Respirer le grand air, l'air vivace et pur (d'une région), la (forte) odeur des bois mouillés, des fruits, des senteurs (robustes); éviter de respirer un air froid, une atmosphère fétide, des vapeurs délétères, des fumées (de poudre et) d'incendie, des vapeurs irritantes, des substances aromatiques.
b) [P. méton. de l'obj.] Synon. de humer, flairer, sentir.Et à je ne sais quelle odeur de vétusté et de poussière répandue sous ces arches funèbres, on croiroit respirer les temps passés, et pour ainsi dire sentir les siècles (Chateaubr., Corresp., t. 1, 1799, pp. 17-18).Il respirait ses cheveux; son parfum sentait le parfum, comme tous les parfums, mais chez elle ça semblait presque une odeur naturelle (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 274).
Respirer qqn dans (les yeux, les cheveux). Et lui renversant la tête à deux mains sur ses genoux, elle le humait, le respirait, dans les yeux, dans les cheveux, partout, comme un bouquet (A. Daudet, Sapho, 1884, p. 29).
Empl. pronom. réfl. L'enfant (...) était devenue une jeune fille (...) et, à son coucher, quand ses regards glissaient sur la rondeur fleurie de ses seins, jusqu'à la tache d'encre qui ombrait son ventre vermeil, elle souriait, elle se respirait un instant comme un bouquet frais, heureuse de son odeur nouvelle de femme (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 857).
Au fig.
Respirer qqc. dans qqn.Mais point une Lisette comme celle d'ici, ni la paix et le clair de lune que j'y respire (Delacroix, Journal, 1822, p. 3).
Respirer qqc. sur qqn.À seize ans, si on l'avait baisé, Alban n'avait baisé personne. Mais il la laissait dire pour ne pas paraître un nigaud: il sentait bien qu'elle les respirait sur lui, ces baisers inexistants, avec un reproche mêlé d'envie (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 503).
Empl. pronom. à sens passif, p. métaph. À Domremy Jeanne se respire encore (Barrès, Amit. fr., 1903, p. 182).
c) [Le compl. désigne un affect, une période de temps révolu] Respirer l'allégresse de la victoire, une atmosphère familiale. Tout est plein d'un calme que je respire avec les yeux (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 117).
d) [Le compl. désigne le jour; dans des tournures nég. ou avec des verbes tels que cesser] Cesser de respirer le jour. Synon. de mourir.Lorsque j'aurai cessé, dans la vie infidèle, De respirer le jour, les feuilles et les eaux, Je laisserai mon ombre aux nymphes immortelles (Noailles, Cœur innombr., 1901, p. 115).
e) [Le compl. est un nom abstr.] Nous pouvons confronter l'œuvre de Phidias avec les doctrines philosophiques qu'il respirait (Barrès, Voy. Sparte, 1906, p. 70).Empl. pronom. à sens passif. Puis on revint aux idées d'art qui, dans ce pays, se respirent avec l'air (A. France, Lys rouge, 1894, p. 138).
2. [Le suj. désigne un inanimé] [Le toit] descend des quatre côtés par une forte et égale pente; sur aucune face, la maison ne respire le grand air (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 49).
II.
A. − [Le compl. désigne un inanimé plus ou moins abstr.]
1. [Le suj. désigne une pers.] Désirer, souhaiter ardemment.
a) Littér. Respirer + subst.Et il se peignit horrible, respirant la haine et la fureur, enfin un esprit infernal (A. France, Révolte anges, 1914, p. 282).[En constr. restrictive avec ne ... que] Ce même peuple, qui ne respirait que la défaite des gardes du roi, n'attendit pas qu'eux soldats eussent tiré tout-à-fait (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 535).Les Chicachas sont de valeureux guerriers; ils montent supérieurement à cheval, et ne respirent que la guerre (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 54).
b) Vx. Respirer de + subst.Tous ceux qui avoient perdu des parents ou des amis respiroient de vengeance (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 289).
2.
a) [Le suj. désigne une pers.] Synon. exprimer, manifester.C'était une princesse Qui respirait la tendresse Loin de l'éclat des cours. Venez, venez, venez, mes amours! (Béranger, Chans., t. 2, 1829, p. 102).
b) [Le suj. désigne un écrit, une œuvre] Synon. exprimer, exhaler, être empreint de.Ouvrage qui respire la vertu; articles de journaux qui respirent l'évasion, la fantaisie; sa peinture respire une grande mélancolie. Un nouveau recueil de poésies, les Consolations. Tout le livre respire la piété la plus vive et la plus tendre pour Victor Hugo (A. France, Génie lat., 1909, p. 301).
[Le suj. désigne un trait caractéristique d'un ouvrage, d'une œuvre,...] Les recueils de nos fabliaux (...) sont pleins de traits qui respirent cette liberté de penser, ce mépris des préjugés (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 106).L'ardeur de sa foi en sa mission; il [Virchow] l'a concentrée dans une formule dont la simplicité respire la grandeur: « le médecin est l'avocat naturel du pauvre » (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 655).
3. Arg. [Le suj. désigne une pers.]
a) Boire. Respirer une bouteille (Esn. 1966). Quand il fera vache, tire-toi en camplouse (...) respire des terreuses (...) Quand il fera chaud, va à la campagne (...) bois des bouteilles de vin (Hogier-Grison, Monde où l'on vole, 1887, p. 296).
b) Supporter, encaisser. Un coup dur à respirer. Résultat [de l'opération de police]: quarante kilos de blanche [d'héroïne] envolés (...). Un coup moche à respirer (Le Breton, Razzia, 1954, p. 91).Quarante kilos de came cravatés (...) C'est duraille à respirer, non! (Le Breton, Razzia, 1954, p. 118).
[Le compl. d'obj. désigne une pers.] Subir. [Une maîtresse] dure à respirer longtemps (Esn.1966).
[Dans une constr. du type se faire qqn] Se respirer qqn. Synon. de se farcir qqn.De toute façon fallait que je me le respire, ce pansu à tronche de traître, que je me le tartine, me le tortore (A. Boudard, La Cerise, 1972, p. 258 ds Cellard-Rey 1980).
c) Soupçonner, renifler. J'ai respiré le charriage (Esn.1966).Je les ai fait marrer [les deux policiers qui te demandaient], en leur annonçant qu'on t'attendait pour dîner; ils ont respiré le charre [= le charriage] instantanément (Simonin, Cave se rebiffe, 1954, p. 221).
B. − Se manifester, s'exprimer (dans); se dégager (de).
1. [Le compl. de lieu ou d'orig. désigne une pers., p. méton., sa représentation, une partie de son corps, ses vêtements] Noblesse qui respire en la personne (de qqn); une profonde tristesse respire dans les traits de qqn; tout en (telle personne) respire le manque d'éducation. Ces yeux si beaux, où respirait l'ennui le plus profond, et, pis encore, le désespoir de trouver le plaisir, s'arrêtèrent sur Julien (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 281).Elle avait beau rire: un animal orgueil respirait dans sa voix qu'elle avait haussé à peine (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 100).
2. [Le compl. de lieu ou d'orig. désigne une œuvre, une œuvre d'art, une constr.] Cette mélancolie [de Delacroix] respire jusque dans les Femmes d'Alger, son tableau le plus coquet et le plus fleuri (Baudel., Salon, 1846, p. 128).Jusque dans cet hôtel de ville (...) respire le contraste d'un passé guerrier (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 372).
Prononc. et Orth.: [ʀ εspiʀe], (il) respire [-spi:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xiies. respirer de qqc. « reprendre vie après avoir supporté quelque chose de douloureux, de pénible » (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 35, 25) − 1559, Amyot ds Gdf. Compl.; b) 1640 absol. « se reprendre, avoir un peu de répit après une épreuve » (Corneille, Cinna, 6); 2. 1210-30 absol. « attirer l'air dans sa poitrine puis le rejeter » (Guillaume le Clerc, Ste Madeleine, 343 ds T.-L.); 3. xiiies. fig. « se manifester » (Ysopet de Lyon, 3309, ibid.); 4. ca 1300 trans. « exhaler (une odeur) » (Guillaume de St Pathus, Mir. St Louis, éd. P. B. Fay, p. 64); 5. 1601 absol. « être vivant » (Montchrestien, Hector, éd. Petit de Julleville, p. 56); 6. 1601 « souhaiter ardemment » (Id., Les Lacenes, p. 178); 7. 1768 « fixer l'oxygène de l'air et dégager du gaz carbonique (des plantes) » (Valm. t. 3, p. 518, s.v. plante). Empr. au lat.respirare « respirer, reprendre haleine, exhaler » et fig. « se reposer, se remettre, avoir du répit ». Fréq. abs. littér.: 6 077. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9 433, b) 7 849; xxes.: a) 8 494, b) 8 478.
DÉR. 1.
Respir ou respire, subst. masc.[Dans des loc. pop. ou patoisantes] Respiration, haleine, souffle. Le trot, en descendant, coupait le respire à la grosse sévère (Sand, François le Champi, 1848, p. 92 ds L. Vincent, Lang. et style rust. Sand, 1916, p. 174).Jusqu'au dernier respir. Pas un mot, et retiens ton respir! (Coulabin, Dict. loc. pop. Rennes, 1891). [Dans un style recherché] Je ne me demandai plus pourquoi j'étais là (...) aux côtés d'un homme qui n'avait marqué, d'aucun petit mouvement, d'aucun respir prolongé, d'aucun éclaircissement du visage, qu'il eût du plaisir à ce que nous fussions seuls (Colette, Chambre d'hôtel, 1940, p. 41).P. métaph. V. matagot2ex. de Giono.Ce n'est pas seulement l'harmonie de quelques maisons anciennes, des constructions d'Aalto et du « design » qui nous ont esbrouffés mais l'ensemble finlandais, une fraîcheur, une pureté, un certain état d'esprit venu d'un vaste « respir » (Le Nouvel Observateur, 6 juin 1977, p. 57, col. 1). [ʀ εspi:ʀ]. 1resattest. 1543 « respiration, souffle » (Marot, Métamorphoses d'Ovide, II, 1506, éd. C. A. Mayer, t. 6, p. 212), rare, ds Gotgr. 1611 et un ex. déb. xviiies. (Fénelon ds DG), resté vivant dans les parlers région. (v. FEW t. 10, p. 308), répertorié dans la lexicogr. dep. Ac. Compl. 1842 qui le qualifie de ,,vieux``; déverbal de respirer.
2.
Respirateur, adj. masc. et subst.a) Adj. masc., vx. Qui sert à la respiration. Muscles, nerfs respirateurs (Littré-Robin 1855). b) Adj. et subst. masc. (Appareil) respirateur. α) Hyg., méd. du travail. ,,Masque formé d'une couche d'ouate interposée entre deux parois de fils métalliques, et que l'on prescrit aux ouvriers de certaines professions insalubres pour tamiser l'air avant l'inspiration`` (Lar. encyclop.). β) Appareil qui permet (à un sujet sain) de respirer dans un milieu anormal (atmosphère délétère, raréfiée,...). Respirateurs pour sujets sains. Le sujet respire de lui-même des gaz oxygénés fournis par un appareil soit de type scaphandre vrai (prise d'air à distance), soit d'un type autonome (plongée sous-marine) (Pt Lar. Méd.1976). γ) Thérap. ou méd. Appareil d'assistance respiratoire, qui permet une ventilation artificielle des poumons. Cette équipe est dotée d'un appareil respirateur portatif à dépression fonctionnant d'une façon autonome (Organ. hospit. Fr., 1957, p. 36).Après avoir absorbé un mélange de valium et d'alcool, Karen Ann une belle fille de vingt ans, tombe soudain dans le coma. Son petit ami Tom Flynn la réveille en pratiquant le bouche-à-bouche. Puis rechute, dont le respirateur de police-secours n'arrive pas à la tirer (Le Nouvel Observateur, 19 avr. 1976, p. 48, col. 1). [ʀ εspiʀatœ:ʀ]. 1resattest. a) 1802 subst. (Laveaux, Dict. de l'Ac. fr. augmenté: Respirateur antiméphitique), b) 1845 adj. (Besch.); de respirer, suff. -eur2*.
BBG.Picoche (J.). Struct. sém. du lex. fr. Paris, 1986, pp. 29-31.

Wiktionnaire

Verbe - français

respirer \ʁes.pi.ʁe\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Amener l’air dans ses poumons, assimiler l’oxygène et rejeter du gaz carbonique.
    • Bakounine nous tendit les deux mains et, respirant difficilement, à cause de son asthme, se leva et se mit à s’habiller. — (Debagori-Mokrievitch, Souvenirs sur Bakounine, traduits par Marie Stromberg, La Revue blanche, 1895)
    • Le doigt sur la détente de nos armes, tous les muscles tendus, ne respirant plus, nous attendons... et il me semble qu'il se passe une éternité... — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 47)
    • Maintenant qu’il avait dépassé la zone et franchi les lignes de rebat, Kinkin marchait plus librement, respirant à longs traits, révâssait même un peu. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Les silhouettes des buissons frangeaient son chemin et il allait, tête levée, respirant large. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Son slogan était : « Respirons la vie à pleins poumons. » Slogan idiot, puisque la vie, ça ne se respire pas. On respire les chaussettes, les calfouettes, la culotte de Simone Veil, mais la vie, jamais ! — (Professeur Choron, Je bois, je fume et je vous emmerde, éditions Régine Desforges/Jean-Christophe Florentin, 1992, Nouvelles Éditions Wombat, 2016)
  2. (Par extension) Vivre.
    • Il ne respire plus, Il est mort.
    • Je ne respire que pour vous.
    • Depuis que je respire.
    • (Figuré) L’amour du bien public respire dans toutes ses paroles, dans toutes ses actions, tout ce qu’il dit, tout ce qu’il fait atteste qu’il est animé de l’amour du bien public.
  3. (Figuré) Prendre un peu de relâche après de graves soucis, après de grandes peines, après un travail pénible.
    • Si l’on mettait toute cette racaille en prison, avait dit la marchande, les honnêtes gens pourraient respirer. — (Albert Camus, La Peste (1947).)
    • On en conclut qu’il allait quitter Velrans pour repartir comme jadis « sur le trimard », et chacun respira. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  4. (Transitif) Amener dans les poumons et rejeter ensuite.
    • […], Fabre, assis, ou plutôt allongé dans son canot, respirait béatement la brise marine. — (Pierre Benoit, Erromango, 1929)
    • Les médecins nous ont conseillé d’aller respirer l’air des montagnes, de la mer.
  5. Aspirer.
    • Respirer un parfum, une odeur.
    • (Par extension) respirer des sels.
  6. Exhaler.
    • Cette terre couverte de fleurs respirait mille parfums.
  7. (Figuré) Annoncer, exprimer, témoigner vivement.
    • Or, lassé de servir de tête de massacre,
      Des contes à mourir debout qu'on me consacre,
      Moi qui me porte bien, qui respire la santé,
      Je m'avance et je crie toute la vérité.
      — (Georges Brassens, Le Bulletin de santé, in Supplique pour être enterré à la plage de Sète, 1966)
    • Dans cette maison, tout respire la piété, la joie, la vertu.
    • Ses moindres paroles respirent la bonté.
  8. Désirer ardemment.
    • Il ne respire que la vengeance.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RESPIRER. v. intr.
Amener l'air dans ses poumons et le rejeter au-dehors. Respirer facilement. Difficulté de respirer. Il est asthmatique, il a de la peine à respirer. Il fait une chaleur à ne pas respirer. Il ne respire plus, Il est mort. Il respire encore, Il n'est pas encore mort.

RESPIRER signifie, dans le style soutenu, Vivre. Tout ce qui respire. Je ne respire que pour vous. Depuis que je respire. Fig., L'amour du bien public respire dans toutes ses paroles, dans toutes ses actions, Tout ce qu'il dit, tout ce qu'il fait atteste qu'il est animé de l'amour du bien public.

RESPIRER se dit aussi des Végétaux et signifie Fixer l'oxygène de l'air et dégager de l'acide carbonique. Il signifie, au figuré, Prendre un peu de relâche après de graves soucis, après de grandes peines, après un travail pénible. Laissez-moi respirer un moment. Donnez-moi, laissez-moi le temps de respirer. Les peuples, après une longue guerre, commençaient à respirer. Enfin je respire.

RESPIRER est aussi verbe transitif et signifie Amener dans les poumons et rejeter ensuite. Respirer un air corrompu. L'air que nous respirons. Les médecins nous ont conseillé d'aller respirer l'air des montagnes, de la mer. Il signifie encore Aspirer. Respirer un parfum, une odeur. Par extension, Respirer des sels. Il signifie aussi Exhaler. Cette terre couverte de fleurs respirait mille parfums. Il signifie, au figuré, Annoncer, exprimer, témoigner vivement. Dans cette maison, tout respire la piété, la joie, la vertu. Toute sa personne respire l'orgueil. Ses moindres paroles respirent la bonté. Il signifie aussi Désirer ardemment, Il ne respire que la vengeance.

Littré (1872-1877)

RESPIRER (rè-spi-ré) v. n.
  • 1Attirer l'air dans sa poitrine, et le repousser dehors. Approchons-nous pour voir si sa bouche respire, Molière, Sganar. 4. L'auditoire qui paraissait pendu et suspendu à tout ce qu'il disait [un prédicateur], d'une telle sorte que l'on ne respirait pas, Sévigné, à Bussy, 25 avril 1687. Il [Condé mourant] attendait sa miséricorde [de Dieu] et implorait son secours, jusqu'à ce qu'il cessa enfin de respirer et de vivre, Bossuet, Louis de Bourbon. À peine osait-on respirer, de peur de troubler le silence, Fénelon, Tél. VIII. Comme ils [les amphibies] ont le trou ovale du cœur ouvert, ils ont la faculté d'y rester longtemps [dans l'eau] sans avoir besoin de respirer, Buffon, Quadrup. t. XI, p. 194. Sa course avait été si rapide, qu'en arrivant dans la chambre d'Oswald elle ne pouvait plus respirer ni prononcer un seul mot, Staël, Corinne, VIII, 1.

    Fig. Elle [l'âme pénitente] se met des bornes de tous côtés… ainsi, resserrée de toutes parts, elle ne peut plus respirer que du côté du ciel, Bossuet, la Vallière.

    Il ne respire plus, il est mort. Il respire encore, il n'est pas encore mort.

  • 2Vivre. Je t'engage ma foi De ne respirer pas un moment après toi, Corneille, Cid, III, 4. Tant qu'il [Britannicus] respirera, je ne vis qu'à demi, Racine, Brit. IV, 3. Seigneur, vous pouvez tout : ceux par qui je respire [mes parents] Vous ont cédé sur moi leur souverain empire, Racine, Mithr. II, 4. Tout se meut, tout respire, et tout existe en Dieu, Voltaire, Phil. Tout en Dieu. Sais-tu jusqu'à quel point ton amant qui ne respire que pour toi, peut te faire aimer la vie ? Rousseau, Hél. III, 16.

    Respirer en quelqu'un, se dit de celui en qui une personne semble revivre. Que dis-je ? Il [Thésée] n'est point mort puisqu'il respire en vous, Racine, Phèd. II, 5.

  • 3 Fig. Se manifester. La sensibilité, l'indulgence, la charité, qui dirigeaient et qui animaient le vertueux prélat [Fléchier] dans la conduite de ce malheureux diocèse, respirent encore dans les mandements et les lettres pastorales qu'il adressait aux réformés, D'Alembert, Éloges, Fléchier.
  • 4Avoir quelque relâche après un travail, une épreuve pénible. Durant quelques moments souffrez que je respire, Corneille, Cinna, I, 1. Vous la replongerez [Rome], en quittant cet empire, Dans les maux dont à peine encore elle respire, Corneille, Cinna, II, 1. Jusqu'à quand différerez-vous de m'épargner et de me donner quelque relâche, afin que je puisse un peu respirer ? Sacy, Bible, Job, VII, 19. Vous ne donnez pas le temps de respirer, Molière, Tart. IV, 5. Et jusqu'au douze qu'elle mourut à midi, elle n'a pas eu un moment pour respirer, Sévigné, 522. Il est donc vrai que vous vous portez mieux… vous pouvez vous représenter si je respire d'espérer que vous allez vous rétablir, Sévigné, 14 juin, 1677. À l'arrivée de la reine, la rigueur se ralentit, et les catholiques respirèrent, Bossuet, Reine d'Anglet. Hercule, respirant sur le bruit de vos coups, Déjà de son travail se reposait sur vous, Racine, Phèdre, III, 5. La nation semblait respirer au sortir d'une longue oppression, Hamilton, Gramm. 6. Un intervalle que nous mettons entre le monde et nous, pour y rentrer avec plus de goût, et respirer un peu de la fatigue, du dégoût, de la satiété, Massillon, Carême, Temps. Les Turcs avaient laissé respirer la Hongrie pendant la guerre de trente ans, qui bouleversa l'Allemagne, Voltaire, Mœurs, 192. Les moutons, comme vous savez, respirent un peu, quand les loups et les renards se déchirent, Voltaire, Lett. d'Alemb. 16 juillet 1764. Notre pauvre France aura vraisemblablement encore un an à respirer, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 22 sept. 1777.
  • 5Respirer après quelque chose, souhaiter quelque chose ardemment avec passion. Elle respire après le retour de son fils.

    Respirer de, avec ne …que et un infinitif, se dit dans le même sens. Je meurs d'envie de savoir de vos nouvelles ; dès que j'ai reçu une lettre, j'en voudrais tout à l'heure une autre ; je ne respire que d'en recevoir, Sévigné, 18 févr. 1671. Il [Saint-Aubin] ne souhaite que l'éternité, il ne respire plus que d'être uni à Dieu, Sévigné, 17 nov. 1688.

    On a dit aussi : respirer à, avec un infinitif. Votre Majesté sent et plaint les maux de ses peuples ; elle ne respire qu'à les soulager, Bossuet, Panég. sainte Thérèse, 3.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

  • 6Activement. Attirer par la respiration. Le premier air que nous respirons nous sert à tous indifféremment à former des cris, Bossuet, Gornay. De quel front cet ennemi de Dieu Vient-il infecter l'air qu'on respire en ce lieu ? Racine, Athal. III, 5.

    Par extension. Énée en ce moment, couvert d'épais rameaux, Respirant la fraîcheur et de l'ombre et des eaux, Delille, Énéide, VIII.

    Fig. Arrachez-vous d'un lieu funeste et profané Où la vertu respire un air empoisonné, Racine, Phèdre, V, 1. C'est dans le vide et dans le silence de sa maison qu'une femme de mon âge respire le poison de l'ennui, Marmontel, Contes mor. Bon mari.

    Aller respirer l'air natal, retourner dans le pays où l'on est né.

    Poétiquement. Respirer le jour, avoir la vie. Albe, où j'ai commencé de respirer le jour, Corneille, Hor. I, 1. Quoi ! vous à qui Néron doit le jour qu'il respire…, Racine, Brit. I, 1.

  • 7Exhaler. La Provence odorante et de Zéphyre aimée Respire sur les mers une haleine embaumée, Chénier, Hymne à la France. Des lèvres demi-closes Respirent près de nous leur haleine de roses, Chénier, Élég. II, 1.

    Fig. Mes crimes désormais ont comblé la mesure ; Je respire à la fois l'in ceste et l'imposture, Racine, Phèdre, IV, 6.

  • 8Avoir la vive apparence de, annoncer. Je fus une heure dans cette chambre [de Mme de Montespan, qui venait d'écarter une rivale] ; on n'y respire que la joie et la prospérité, Sévigné, 14 juin 1677. Je voulais parier, quoique tout respirât la noce [entre Mademoiselle et Lauzun], qu'elle ne s'achèverait pas, Sévigné, 31 déc. 1670. Le madrigal, plus simple et plus noble en son tour, Respire la douceur, la tendresse et l'amour, Boileau, Art poét. II. Tout respire en Esther l'innocence et la paix, Racine, Esth. II, 7. Tout respirait les bons mots et les contes agréables, Hamilton, Gramm. 8. Quelques odes galantes d'Horace respirent les grâces, comme quelques-unes de ses épîtres enseignent la raison, Voltaire, Dict. phil. Grâce. Son livre du Traité des études [de Rollin] respire le bon goût et la saine littérature presque partout, Voltaire, Temple du Goût.
  • 9Souhaiter avec ardeur. Au bout de trois jours, à Vitré, je ne respirais que les Rochers, Sévigné, 16 mars 1672. Il disait en parlant de cette prison malheureuse, qu'il y était entré le plus innocent de tous les hommes, et qu'il en était sorti le plus coupable : Hélas ! poursuivait-il, je ne respirais que le service du roi et la grandeur de l'État, Bossuet, Louis de Bourbon. On ne respire à Saint-Cyr que simplicité, obéissance, humilité, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 26 févr. 1702. Une cour qui ne respirait que les fêtes et la galanterie, Hamilton, Gramm. 6. Les Lacédémoniens ne participèrent point à cette délibération : ils ne respiraient alors que la paix, les Athéniens que la guerre, Barthélemy, Anach. Introd. part. II, sect 2.

    Il se dit quelquefois avec un pronom personnel pour régime. Nous avons ri du soin que vous prenez de me dire d'envoyer querir la Garde et l'abbé de Grignan : hélas ! les pauvres gens étaient au guet et ne respiraient que moi, Sévigné, 2 nov. 1673. Chacun, plein de mon nom, ne respirait que moi, Boileau, Lutr. VI.

  • 10Se respirer, v. réfl. Être respiré. Le bonheur se respire autour de vous, comme s'il était dans l'air qui vous environne, Staël, Dict. de DOCHEZ.

REMARQUE

D'Olivet (Rem. Rac. § 34) prétend qu'au sens de souhaiter, respirer ne se dit guère qu'avec la négative, et qu'on ne dirait pas aussi correctement : vous respirez les plaisirs, vous respirez la guerre. Fausse remarque, comme le prouvent les exemples suivants : Ton ardeur criminelle à la vengeance aspire, Ta bouche la demande, et ton cœur la respire ! Corneille, Hor. IV, 5. On m'en veut plus qu'à vous ; c'est ma mort qu'ils respirent, Corneille, Pomp. IV, 5. La fille le veut bien, son amant le respire, Racine, Plaid. III, 4. De toutes les tragédies françaises, Mithridate était celle qui lui plaisait davantage [à Charles XII], parce que la situation de ce roi vaincu et respirant la vengeance était conforme à la sienne, Voltaire, Charles XII, 5. Pourquoi, fils de Morni, ton âme respirait-elle les combats ? Chateaubriand, Gaul.

SYNONYME

RESPIRER, SOUPIRER APRÈS. Ces mots désignent figurément le désir, l'ardeur, la passion dont le cœur est si plein qu'il semble l'exhaler, ou par une respiration forte, ou par des soupirs répétés. Mais respirer marque un désir plus ardent, une passion plus violente, que ne fait soupirer après.

HISTORIQUE

XIIIe s. La force de l'odeur du moust qui estoit es tonniax qui respiroient [exhalaient] et separoient les mouz, Miracles St Loys, p. 143. Ledit enfant gisoit estendu à terre ausi come mort, ne ne le veoit on respirer, ib. p. 144.

XVIe s. Chascun pour sauver sa vie et respirer une ame precaire se faisoit bourreau de son compagnon, D'Aubigné, Hist. II, 122. Me voiant exilé de France, j'ai pris à deux mains les occasions qui se sont presentées pour me faire respirer l'air auxquel je suis nai, D'Aubigné, ib. II, 131. Il y eut bien de la peine à faire partir du giste Lanoue, ne respirant que la bonté de Monsieur, les bons desirs du roi, D'Aubigné, ib. II, 239. La reyne mere du roy, qui ne respiroit que le bien du roy et de l'estat…, Casteln. 149. Tenir tous-jours ses tonneaux très bien bouchés, sans respirer aucunement, De Serres, 204. …les vaisseaux et recipiens bien lutés en semble, à fin que l'esprit ne respire [s'évapore], Paré, XXVI, 12.

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Étymologie de « respirer »

Berry, respirer se dit d'une terre perméable à l'air : cette terre est trop compacte, elle ne peut respirer ; provenç. et espagn. respirar ; ital. respirare ; du lat. respirare, de re, et spirare, souffler (voy. ESPRIT).

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Du latin respirare.
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Phonétique du mot « respirer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
respirer rɛspire

Fréquence d'apparition du mot « respirer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « respirer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « respirer »

  • L'âme du peuple ne doit pas être étouffée, elle a besoin de respirer, la littérature est son poumon.
    Jiang Zilong — La Vie aux mille couleurs
  • Qui n'a cru respirer dans la fleur renaissante, les parfums regrettés de ses premiers printemps.
    Marceline Desbordes-Valmore
  • La peinture est une manière "d'être", la tentation de respirer dans un monde irrespirable.
    Jean Bazaine — Notes sur la peinture d'aujourd'hui
  • L'Europe doit respirer avec ses deux poumons : celui de l'est et celui de l'ouest.
    Jean-Paul II
  • Je vous reproche de ne pas respirer à la hauteur où je respire.
    Henry Millon de Montherlant — La Reine morte, I, 3, Ferrante , Gallimard
  • Ecrire est semblable à respirer.
    José Carlos Llop
  • L'air de Paris est si mauvais que je le fais toujours bouillir avant de respirer.
    Erik Satie
  • Assise, les yeux fermés, les mains sur les cuisses, respirer lentement par le nez et laisser le souffle se caler sur un rythme régulier de 4 temps pour chacune des 4 phases de la respiration : 4 pour l’inspire, 4 de suspension poumons pleins, 4 pour l’expire, 4 de suspension poumons vides. Sama Vritti est un puissant outil qui aide à éclaircir l’esprit et à améliorer la concentration.
    Vogue Paris — Comment les exercices de respiration peuvent améliorer notre vie ? | Vogue Paris
  • Le secret de la longévité, c’est de continuer à respirer.
    Bruce Lansky — Prompt rétablissement
  • Buddy semblait avoir le nez bouché et des difficultés à respirer, et son état n’a cessé de se détériorer au fil des semaines. Le maître de l’animal et son épouse, qui vivent à New York, ont finalement décidé d’euthanasier le chien le 11 juillet, lorsque celui-ci a commencé à vomir des caillots de sang, à avoir du sang dans ses urines et à ne plus pouvoir marcher.
    Etats-Unis : Le premier chien testé positif au Covid-19 est mort
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Traductions du mot « respirer »

Langue Traduction
Anglais breathe
Espagnol respirar
Italien respirare
Allemand atmen
Chinois 呼吸
Arabe نفس
Portugais respirar
Russe дышать
Japonais 息をする
Basque arnasa
Corse respira
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Synonymes de « respirer »

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Antonymes de « respirer »

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Respirer

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