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Rat
Sommaire
- Définitions de « rat »
- Étymologie de « rat »
- Phonétique de « rat »
- Fréquence d'apparition du mot « rat » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « rat »
- Citations contenant le mot « rat »
- Images d'illustration du mot « rat »
- Traductions du mot « rat »
- Synonymes de « rat »
- Combien de points fait le mot rat au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | rat | rats |
Définitions de « rat »
Trésor de la Langue Française informatisé
RAT, subst. masc.
Wiktionnaire
Adjectif - français
rat masculin parfois féminin
-
(Familier) (Péjoratif) Qui est radin, avare.
- Il est trop rat pour payer sa part. — (« rat », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage)
- Elle est rat, vous ne me ferez pas sortir de là, elle est rat. Elle vérifie les additions, elle chipote sur les comptes, elle épluche les livres. — (Henri Meilhac, Ludovic Halévy, Théâtre de Meilhac et Halévy, volume 6, page 453, 1902, Calmann Lévy)
- Elle est rate mais m’en lâchera bien deux ou trois livres pour me voir décamper. — (Pierre Arnoult, Rimbaud, page 266, 1955, A. Michel)
Nom commun - français
rat \ʁa\ masculin (pour la femelle, on dit : rate)
-
Rongeur à museau pointu, à pattes courtes et à queue longue, qui ronge et mange les grains, la paille, etc.
- Quand j’atteignais un rat d’un bon coup de fouet, le ronge-maille sifflait avec fureur, hérissait tous ses poils et s’élançait avec désespoir contre le fouet lui-même, instrument de sa torture. — (Anonyme, Varia, dans Revue moderne, V.41, 1867, page 668)
- Les vices et les passions dans l’art chrétien sont, comme le diable, symbolisés par des animaux. Pris en général, ils sont figurés par des rats, parce qu’ils dévorent l’âme et rongent celui qui leur donne asile en son cœur, comme l’animal ronge-maille dévore et détruit tout ce qu’il touche. — (Charles Louandre, L’Épopée des animaux, dans la Revue des deux Mondes, T. 4, 1853, p. 1 150)
- Une mère me montre, attenant à sa chambre unique, une soupente obscure où, dit-elle, elle n’ose pas faire dormir son petit garçon tant les rats qui la hantent sont nombreux et forts. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
J'ai souvenir encore d'une vieille maison
Que l'on se partageait chacun à sa façon
Un logement bien chauffé, on a si bien gelé
Les rats dans l'escalier prenaient leur déjeuner. — (chanson J'ai souvenir encore, Claude Dubois, album Claude Dubois, 1966)
-
(Par ellipse) Rat de cave ; agent des services fiscaux.
- Ce nonobstant, les gendarmes sont visibles de loin et les rats, qui sont des bourgeois, ne voyagent qu’en voiture ; ils sont donc tous, quand on n’est pas vendu, facilement évitables. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
-
(Péjoratif) (Injurieux) Individu radin.
- Ce rat ne te donnera rien.
-
(Serrurerie) (Figuré) Malfaçon ou défaut d’une serrure dont le ressort ne joue pas.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
(Péjoratif) (Injurieux) Racaille.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Petit quadrupède de l'ordre des Rongeurs, à museau pointu, à pattes courtes et à queue longue, qui ronge et mange les grains, la paille, etc. Les rats courent toute la nuit dans le grenier. Un rat s'est pris dans cette ratière. On emploie comme féminin Rate. Fig. et fam., Il est gueux comme un rat d'église et, absolument, Gueux comme un rat, se dit d'un Homme qui est très pauvre. Fig. et fam., Un nid à rats, Un logement étroit, obscur et sale. Les chambres de cette maison ne sont que des nids à rats. Fig. et fam., Être dans un endroit comme rat en paille, Y être à son aise, y trouver tout abondamment, sans qu'il en coûte rien. Notre ami est dans ce château comme un rat en paille. Ils sont là comme rats en paille. On dit dans le même sens : Comme un rat dans un fromage. Prov. et fig., À bon chat, bon rat, À bonne attaque, bonne défense. Il signifie qu'on a un adversaire avec qui il faut compter, qui est prompt à la riposte. Ce cheval a une queue de rat, Il a la queue petite et dégarnie de crins. Queue-de-rat. Voyez ce mot à son ordre alphabétique. Mort-aux-rats. Voyez ce mot à son ordre alphabétique. Rat d'eau, Sorte de rat amphibie, qui se retire dans des trous au bord des rivières et qui a des pattes palmées. Rat musqué, Rat de l'Amérique septentrionale dont la peau exhale l'odeur du musc. Fig. et fam., Rat de cave, Sorte de bougie mince et longue, qui est roulée sur elle-même et dont on se sert pour descendre à la cave. Fig. et pop., Rats de cave se dit par dénigrement des Employés des contributions indirectes qui descendent dans les caves pour faire leurs vérifications. Fig. et fam., Rat d'hôtel, Voleur dont la spécialité est de s'introduire dans les chambres d'hôtel pour dévaliser les voyageurs. Fig. et fam., Rat de bibliothèque se dit par dénigrement de Ceux qui fréquentent les bibliothèques, qui passent leur vie à y fureter. Fig. et fam., Rat d'église se dit par dénigrement de Ceux qui fréquentent les églises et aussi des Employés civils d'une paroisse. Fig. et fam., Cette serrure a un rat, Son ressort ne joue pas.
RAT désigne encore familièrement une Personne avare. Adjectivement, Il est très rat.
Littré (1872-1877)
- Voy. RAS 2.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
RAT, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) mus domesticus, animal quadrupede, long d’environ sept pouces, depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, qui est longue de plus de sept pouces. Il a la tête allongée, le museau pointu, la machoire du dessous très-courte, les yeux gros, les oreilles grandes, larges & nues, la queue presqu’entierement dénuée de poils, mais couvertes de petites écailles disposées sur des lignes circulaires qui l’entourent ; le poil est de couleur cendrée, noirâtre sur la face supérieure de la tête & du corps, & de couleur cendrée, claire, & presque grise sur la face inférieure. Il y a aussi des rats bruns & de presque noirs ; d’autres d’un gris plus blanc ou plus roux ; & d’autres tout-à-fait blancs ; ceux-ci ont les yeux rouges. Il seroit inutile de faire une plus ample description du rat, il est assez connu par l’incommodité qu’il nous cause ; il mange de tout ; il semble seulement chercher, par préférence, les choses les plus dures, & il les lime avec deux longues dents qu’il a au-devant de chaque machoire ; il ronge la laine, les étoffes, les meubles, perce le bois, fait des trous dans l’épaisseur des murs ; il produit plusieurs fois par an, ordinairement en été ; les portées sont le plus souvent de cinq ou de six. Ces animaux pullulent beaucoup, mais lorsque la faim les presse, ils se détruisent d’eux-mêmes ; ils se mangent les uns les autres. Un gros rat est plus méchant, & presque aussi fort qu’un jeune chat ; il a les dents de devant longues & fortes. Le chat mort mal, & comme il ne se sert gueres que de ses griffes, il faut qu’il soit non seulement vigoureux, mais aguerri. La belette, quoique plus petite, est un ennemi plus dangereux pour les rats ; elle les suit dans leur trou ; elle mord avec de meilleures dents que celle du rat, & au lieu de démordre, elle suce le sang de l’endroit entamé. L’espece de rats paroît être naturelle aux climats tempérés de notre continent, & s’est beaucoup plus répandue dans les pays chauds, que dans les pays froids. Les navires les ont portés en Amérique, aux Indes occidentales, & dans toutes les îles de l’Archipel indien ; il y en a en Afrique : on n’en trouve guere dans le nord au delà de la Suede. Hist. nat. génér. & part. tom. vij. Voyez Quadrupede.
Rat d’Amérique, mus americanus, Klein. animal quadrupede. Il a environ trois pouces & demi de longueur, depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, qui est longue de quatre pouces, de couleur blanchâtre & hérissée de quelques poils. Le dos & la partie supérieure de la tête sont d’une couleur rousse jaunâtre ; le ventre & les piés sont blancs. Cet animal a les oreilles assez grandes, blanchâtres, & les piés de derriere plus longs & plus gros que ceux de devant. Regn. animal. pag. 172.
Rat des champs, petit, mus agrestis minor Gesneri, animal quadrupede, qui est ainsi nommé dans le regne animal, & qui est appellé campagnol dans l’hist. nat. général. & part. & rat de terre dans les mémoires de l’acad. royale des Sciences, année 1756. On lui a donné le nom de rat de terre pour le distinguer du rat d’eau, auquel il ressemble par la forme du corps, & par la couleur & la qualité de son poil ; mais il est plus petit, & il n’habite que les lieux secs. On en trouve dans toute l’Europe. Il se pratique des trous en terre, où il amasse du grain, des noisettes & du gland. Dans certaines années il y a un si grand nombre de ces animaux, qu’ils détruiroient tout s’ils subsistoient long-tems ; mais ils se mangent les uns les autres dans le tems de disette. D’ailleurs ils servent de pâture aux mulots ; ils sont aussi la proie des renards, des chats sauvages, des martes & des belettes. Les femelles produisent au printems & en été ; leurs portées sont de cinq ou six, de sept ou huit. Il y a de ces rats qui sont de couleur noirâtre. Hist. nat. génér. & part. tom. VII. Voyez Quadrupede.
Rat d’eau, mus aquaticus, animal quadrupede. Il a environ sept pouces de longueur, depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, qui est longue de quatre pouces & demi. Il differe du rat, en ce qu’il a le poil moins lisse & plus hérissé, le museau plus court & plus épais, les oreilles moins apparentes, &c. La face supérieure du rat d’eau est de couleur mêlée de brun & de jaunâtre, & la face inférieure a des teintes de jaune pâle, de blanc sale & de cendré. Cet animal se trouve sur les bords des rivieres, des ruisseaux, des étangs ; il se nourrit de goujons, de mouteilles, de verrons, d’ablettes, du frai de la carpe, du brochet, du barbeau, de grenouilles, d’insectes d’eau, de racines, d’herbes, &c Il nage sans avoir de membrane entre les doigts des piés ; il se tient sous l’eau long-tems, & rapporte sa proie pour la manger sur la terre ou dans son trou. Les mâles & les femelles se cherchent sur la fin de l’hiver ; elles mettent bas au mois d’Avril. Les portées sont ordinairement de six ou sept. La chair du rat d’eau n’est pas absolument mauvaise ; les paysans la mangent les jours maigres, comme celles de la loutre. On trouve des rats d’eau par-tout en Europe, excepté dans les climats trop rigoureux du pôle. Hist. nat. génér. & part. tom. VII. Voyez Quadrupede.
Rat musqué, animal quadrupede, qui a une forte odeur de musc ; on le trouve en Russie, en Moscovie, en Laponie. Il ressemble plus au castor qu’aux rats ; il a neuf pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, qui est longue de six pouces & demi, applatie sur les côtés, large de huit lignes, couverte d’écailles, & parsemées de quelques poils. le rat musqué a, comme la taupe, la partie supérieure du museau alongée ; l’ouverture de la bouche est petite, & les yeux sont à peine visibles ; chaque pié a cinq doigts joints ensemble par une forte membrane ; les piés de derriere sont plus grands que ceux de devant ; le poil est doux, épais, brillant, & de couleur brune sur le dos de l’animal, & d’un gris blanchâtre sur le ventre. Regn. anim. pag. 136. Voyez Quadrupede.
Rat musqué d’Amérique, (Zoolog.) animal amphibie de l’Amérique septentrionale, de la classe des animaux qui rongent. Le rat musqué & le castor ressemblent de figure à notre rat, mais il est beaucoup plus gros, pesant trois ou quatre livres, & sentant fortement le musc ; sa couleur est brune ; il est couvert de deux sortes de poils, l’un plus grand, l’autre plus court & très-fin, semblable à du duvet ; ses dents sont au nombre de vingt ; sa queue est couverte d’écailles entourées de petits poils nombreux sur les côtés ; les doigts de ses piés sont au nombre de quatre.
Le rat musqué a tant de ressemblance au castor, que les sauvages disent qu’ils sont freres, mais que le castor est l’aîné, & qu’il a plus d’esprit que son cadet. Il est vrai qu’au premier coup d’œil, on prendroit un vieux rat musqué, & un castor d’un mois, pour deux animaux de même espece. Ces rats sont communs à la Martinique, & dans toutes les contrées du Canada. Le public est redevable à M. Sarrazin, qui étoit médecin du Roi à Québec en 1725, de la connoissance détaillée de leur vie, de leurs bâtimens & ce qui étoit plus difficile à décrire, de leur anatomie complette.
M. de Reaumur a donné dans le recueil de l’académie des Sciences, année 1725, un extrait des divers mémoires que M. Sarrazin lui avoit envoyés sur ces animaux ; & à mon tour, pour former cet article, je vais détacher de l’extrait de M. de Reaumur, ce qui me rejettera le moins dans le détail particulier, & ce qui me paroîtra suffisant pour satisfaire la curiosité des lecteurs.
Les rats musqués se nourrissent pendant l’été de toutes sortes d’herbes, & pendant l’hiver de différentes especes de racines, telles que celles des grandes nymphea blanches & jaunes, & sur-tout du calamus aromatique.
Ils vivent en société, du moins pendant l’hiver ; ils se bâtissent des cabanes, dont les unes plus petites, ne sont habitées que par une seule famille ; & les autres plus grandes, en contiennent plusieurs. Leur génie se montre dans le choix même du lieu où ils s’établissent ; ce n’est pas assez qu’ils soient couverts par leurs bâtimens pendant l’hiver, ils y doivent être à portée de l’eau, & à portée d’avoir commodément des racines propres à se nourrir ; je connois bien des châteaux bâtis contre ces deux regles de situation, que les rats musqués choisissent toujours.
Pour réunir les avantages dont on vient de parler, ils construisent leurs loges dans des marais, ou sur le bord de lacs & de rivieres, dont le lit est plat, l’eau dormante, & où le terrein produit abondamment des racines convenables à leur nourriture ; c’est sur les endroits les plus hauts d’un pareil terrein qu’ils bâtissent leurs loges, afin que les eaux puissent s’élever sans les incommoder.
Le choix du lieu fait, ils préparent la place qui doit occuper l’intérieur de l’édifice qu’ils méditent, & qui leur servira de lit pendant l’hiver. Si la place est trop basse, ils l’élevent & l’abaissent ; si elle est trop élevée, ils la disposent par gradins pour pouvoir se retirer d’étage en étage, à mesure que l’eau montera. Leur maison est plus ou moins grande, selon qu’elle doit être occupée par plus ou moins de rats ; lorsqu’elle n’est destinée que pour sept à huit, elle a environ deux piés de diametre en tous sens ; & elle est plus grande proportionnellement, lorsqu’elle en doit contenir davantage.
La loge qu’ils habitent forme un dôme, & est composée de joncs liés, & enduits d’une glaise qui a été bien détrempée. A l’égard de l’ordre avec lequel leur travail est conduit, de la maniere dont ils appliquent la terre & l’applanissent, on n’en est instruit que par les discours des chasseurs ; & les discours de tels gens ne passent nulle part pour des observations de Physiciens, auxquelles on doit ajouter foi. Tout ce qu’on sait de certain, parce qu’on le voit, c’est que les rats musqués ménagent dans leurs domiciles une ouverture, par laquelle ils peuvent entrer & sortir ; mais il la bouchent entierement quand l’hiver s’est déclaré.
Comme leur constitution n’est pas semblable à celle de ces animaux qui ne mangent point, & qui n’ont aucuns besoins pendant l’hiver, ceux-ci au contraire, outre le corps de bâtiment, se pratiquent des commodités qui leur sont essentielles. Il font des puits qui communiquent avec l’intérieur de leur loges, où ils peuvent aller boire & se baigner. Ils creusent des galleries sous terre, ou pour parler moins noblement, des trous pareils à ceux des taupes, afin d’aller chercher pour vivre des racines dans la saison des neiges. En un mot, ils n’oublient rien de ce qui concerne leurs besoins & leur propreté, jusqu’à se procurer des especes de lieux à l’angloise.
Le printems, saison de leurs amours, leur est souvent fatal. Les chasseurs, ces injustes meurtriers de la plûpart des animaux, pipent les mâles, & imitent les femelles, qui ont une sorte de gémissement ; par cette ruse ils les font approcher, & les tuent à coups de fusil. Ceux de ces animaux qui leur échappent, reviennent à leurs loges, & sur-tout les femelles, qui sont d’un sexe timide. La plûpart pourtant font leurs petits où elles se trouvent, mais dans des endroits cachés. Les mâles continuent de courir la campagne ; c’est leur genre de vie de tout l’été. Dès qu’il est passé, le tems de former de nouvelles cabanes revient, car les mêmes ne servent pas plusieurs années ; enfin ils recommencent la vie d’hiver. Les rats musqués qui vivent dans les pays plus chauds que l’Amérique, n’ont pas le même besoin de cabanes ; aussi sont-ils terriers comme nos lapins.
L’opération de leur dissection n’est pas facile ; il est peu de cerveaux capables de soutenir l’action continue d’une aussi forte odeur de musc, que celle que répand cet animal. M. Sarrazin a été deux fois réduit à l’extrémité, par les impressions que cette pénétrante odeur avoit faites sur lui. Nous aurions peu d’anatomistes, & nous n’aurions pas à nous en plaindre, s’il le falloit être à pareil prix. Les sauvages qui sont affectés aussi désagréablement de l’odeur du musc, que nos femmes hystériques, donnent par cette raison le nom d’animal puant à notre rat.
Il a, comme le castor, deux sortes de poils ; le plus long l’est de dix ou douze lignes, brun, & donne sa couleur à l’animal. Le plus court est une espece de duvet très-fin, dont on se servoit autrefois en qualité de petit poil pour la fabrique des chapeaux. Il garantit le rat du froid, & le grand poil qui est plus rude, défend le duvet de la fange, dans laquelle il se vautre souvent, sur-tout en bâtissant sa loge.
Son dos est formé de neuf vertèbres jusqu’à la racine de la queue ; ses oreilles sont courtes, arrondies par le bout & velues ; il a les yeux presque aussi grands que ceux du castor, quoique ce dernier soit au moins une quinzaine de fois plus gros ; ses deux machoires sont garnies de dix dents chacune, de huit molaires & de deux incisives, ce qui fait vingt dents en tout.
Le rat musqué est un fort rongeur. M. Sarrazin en a renfermé un, qui dans une seule nuit, perça dans du bois dur, un trou de trois pouces de diametre, & d’un pié de longueur, par lequel il s’échappa. Sa queue est couverte d’écailles qui empiettent un peu les unes sur les autres, & qui sont entourrées de petits poils.
Sa poitrine est fort étroite par en haut ; ses côtes sont au nombre de douze, six vraies & six fausses ; son foie est composé de sept lobes, dans un desquels est située la vésicule du fief, qui s’ouvre dans le duodenum ; ses intestins sont forts étroits, & ont environ six piés de longueur ; son estomac ressemble assez à celui du castor par l’extérieur, & en quelque chose à celui du rat domestique ; son œsophage est revêtu intérieurement d’une membrane blanche, qui couvre quelquefois son estomac ; sa vessie n’a rien de particulier ; mais l’issue de l’urethre dans le rat femelle, & dans les espaces de rat connues, savoir, le rat d’eau, le rat domestique, est fort différente de celle des autres animaux.
On peut ranger sous trois classes, les variétés que nous trouvons dans les animaux, pour l’écoulement des urines. Le castor, & tous les oiseaux qui n’ont qu’une ouverture sous la queue, donnent des exemples de la premiere. Tous les animaux terrestres, excepté le castor, dont on vient de parler, donnent des exemples de la seconde espece ; l’urethre y conduit les urines par la fente des parties naturelles, où elle a son issue. Nos rats musqués femelles, donnent des exemples de la troisieme variété ; elles ont trois issues ; savoir, l’anus, la fente des parties naturelles, & l’éminence velue, ou follicules situées sur l’os pubis, par où l’urethre rend les urines.
Les parties de la génération du rat musqué femelle, sont semblables à celle du rat domestique femelle ; elles ont six mamelles, savoir trois de chaque côté, & elles font jusqu’à cinq ou six petits.
Les follicules dont nous venons de parler, sont situées au-dessus de l’os pubis. On les trouve également au mâle & à la femelle. Les canadiens les appellent rognons du rat musqué ; & les canadiennes, par modestie, les nomment boutons. Les uns & les autres croient que ce sont ses testicules. Les chasseurs arrachent les follicules des rats musqués, mâle & femelle, dans la saison du rut ; ils leur coupent en même tems un peu de peau, dont ils les enveloppent pour les vendre ; ces follicules ont la figure d’une petite poire renversée. Elles sont un composé de glandes conglomerées, envelopées de membranes garnies de vaisseaux & de conduits excrétoires, qui fournissent vraissemblablement l’humeur qu’elles contiennent.
Cette humeur ressemble au lait, tant par sa consistance, que par sa couleur. On ne peut douter un moment, que l’odeur de musc, qu’exhale le rat musqué, ne lui soit due. M. Sarrazin croyoit qu’elle lui étoit communiquée par le calamus aromatique, dont il se nourrit assez ordinairement. Clusius a aussi attribué à cette plante, l’odeur du musc du rat qu’il a décrit. Ce qui semble prouver qu’elle contribue beaucoup à celle du nôtre, c’est qu’il a plus d’odeur à la fin de l’hiver, où il n’a presque vêcu que de cette plante, que pendant l’été & l’automne, où il se nourrit indifféremment de diverses autres racines. Mais quelle que soit sa nourriture, il se fait vraissemblablement dans cet animal, lorsque la saison de ses amours arrive, une fermentation qui exhale cette odeur.
La verge est attachée par sa racine à la levre inférieure de l’os pubis. Le balanus a trois ou quatre os, qui peuvent remuer en tous sens. Les testicules ont la grosseur d’une noix muscade, & sont situées à côté de l’anus. Les vésicules séminales paroissent parfaitement dans le tems du rut ; elles sont si engagées sous l’os pubis, qu’il faut le détruire pour les bien reconnoître ; leur longueur est d’environ un pouce ; ces vésicules servent probablement de prostates. Mais une chose bien singuliere, & peut-être particuliere au seul rat musqué, c’est qu’à mesure que son amour s’affoiblit, la plûpart de ses organes de la génération s’effacent, les testicules, l’épididime & les vésicules commencent à se flétrir.
Ses piés de devant sont semblables à ceux de tous les animaux qui rongent ; ceux de derriere n’ont aucune ressemblance aux piés du rat domestique, non plus qu’à ceux du castor, & du rat musqué, décrit par Clusius. Il dit que ce dernier a les piés de derriere garnis de membranes ; le nôtre a les doigts séparés les uns des autres, avec une membrane qui regne le long des côtés de chaque doigt, & qui est garnie de poils rudes ; ensorte que les doigts, la membrane, & les poils arrangés d’une certaine maniere, forment un instrument propre à nager, mais qui ne vaut pas cependant le pié du castor ; aussi ne nage-t-il pas si vîte. Il marche en canne, mais beaucoup moins que le castor & que les oiseaux de riviere ; ce mouvement est aidé par un muscle qui tire la jambe & la cuisse en dehors. Sa force pour nager est augmentée, parce qu’il décrit avec sa patte une ligne courbe, plus longue par conséquent que si elle étoit droite. Cette force dépend encore beaucoup de la maniere dont sa patte est tournée ; je veux dire, qu’elle l’est en dehors, & se présente toujours également contre l’eau.
Le rat des Alpes de M. Rey, est celui de l’Europe, qui a plus de ressemblance pour la conformation exterieure, avec le rat musqué d’Amérique. On nous envoie quelquefois du Canada les rognons secs de cet animal, qu’on nomme rognons de musc ; mais nos parfumeurs n’en font presque plus d’usage. (Le Chevalier de Jaucourt.)
Rat de Norvège, (Zoologie.) M. Linnæus, dont nous allons emprunter les connoissances sur le rat de Norvège, le caracterise par les noms de mus caudâ abruptâ, corpore fulvo, nigro, maculato. Je passe sous silence les noms que Gesner, Ziegler, Johnston & d’autres lui ont donné. Ce rat est un peu plus petit que le rat ordinaire, & est à-peu-près gros comme une taupe, le fonds de sa couleur est un jaune tirant sur le brun, excepté au ventre, où le jaune est plus clair ; le devant de sa tête est noir, de même que le dessus des épaules & des cuisses, & ses côtés sont tachetés ; sa queue courte & velue est de couleur jaune, entremêlée de noir : il a une barbe comme les autres rats, & cinq doigts à chaque pié ; ses oreilles sont fort courtes ; il a quatre dents devant, deux en-haut, & deux en-bas, & à chaque côté des mâchoires, trois molaires.
Ces rats demeurent dans les montagnes de la Lapponie, qui sont toutes criblées de trous qu’ils y font pour se loger. Chacun a le sien, ils ne sont pas cœnobites ; ce n’est pas pourtant qu’ils soient farouches, au contraire, ce sont des rats de société & d’ailleurs très-résolus ; ils aboient comme de petits chiens, quand on en approche ; & si on leur présente le bout d’un bâton, au lieu de s’enfuir, ils le mordillent & le tiraillent. Ils font ordinairement cinq ou six petits à la fois, mais jamais plus ; aussi leurs femelles n’ont-elles que six tettes. Ils se nourrissent avec de l’herbe & de la mousse à rennes.
Ce qu’il y a de plus remarquable dans ces animaux, ce sont leurs émigrations ; car en certains tems, ordinairement en dix ou vingt ans une fois, ils s’en vont en troupes nombreuses, & marchant par bandes de plusieurs milliers, ils creusent des sentiers de la profondeur de deux doigts, sur un demi-quart ou un quart d’aune de largeur. On voit même plusieurs de ces sentiers à la fois paralleles les uns aux autres, & divisés en droite ligne, mais toujours distanciés de plusieurs aunes. Chemin faisant, ils mangent les herbes & les racines qui sortent de terre, & font des petits en route, dont ils en portent un dans la gueule, un autre sur le dos, & abandonnent le surplus, si surplus il y a. Ils prennent en descendant des montagnes, le chemin du golfe de Bothnie ; mais ordinairement ils sont dispersés, & périssent avant d’y arriver.
Une autre singularité dans la maniere dont ils font ce voyage, c’est que rien ne peut les obliger à se détourner de leur route, qu’ils suivent toujours en droite ligne. Qu’ils rencontrent, par exemple, un homme, ils tâchent de lui passer entre les jambes, plutôt que de se déranger de leur chemin, ou bien ils se mettent sur les piés de derriere, & mordent la canne qu’on leur oppose. S’ils rencontrent une meule de foin, ils se font un chemin au travers, à force de manger, & de creuser, plutôt que d’en faire le tour.
Le peuple qui n’a point su la demeure de ces animaux, s’est imaginé qu’ils tomboient des nues. Wormius a fait un ouvrage pour l’expliquer par des raisons probables ; mais avant que d’examiner comment il peut tomber des rats du ciel, il eût été bon de s’assurer s’il en tomboit effectivement. On ne croit plus présentement aux pluies de rats, ni de grenouilles. Mais comme il y a des tems où les grenouilles paroissent en nombre dans différens pays ; de même il y a des tems en Lapponie où les rats de Norvège descendent des montagnes pour ainsi dire par colonies.
S’ils font quelque dommage dans les champs & les prairies, c’est peu de chose, & leur présence indemnise les habitans ; car quand ils commencent à défiler dans les provinces septentrionales de la Suede, les habitans font ample capture d’ours, de renards, de martres, de goulus, & d’hermines, parce que tous ces animaux qui suivent nos rats pour en faire leur proie, s’exposent par-là eux-mêmes à devenir celle des hommes.
On feroit de leur peau des fourrures fort belles, & fort douces, si ce n’est qu’elles sont trop tendres, & se déchirent aisément. Quant à la qualité venéneuse qu’on leur attribue, je ne vois pas sur quoi on la fonde ; chaque observateur peut se convaincre aisément, qu’ils n’infectent ni l’eau, ni l’air. Si les chiens n’aiment à en manger que la tête, cela ne prouve rien. Les chats ne mangent guere non plus que la tête des rats ordinaires. S’ensuit-il de-là, que les rats sont venimeux ? Varron nous apprend au contraire, que les anciens habitans d’Italie, en engraissoient & en mangeoient ; & Mathiole nous atteste, qu’ils ont fort bon goût. On sait que dans un autre pays, on tue la marmotte qui est une sorte de rat ; qu’on en fait fumer la viande & qu’on la mange. (D. J.)
Rat oriental, mus orientalis, Klein, animal quadrupede ; il a deux pouces de longueur depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, qui est grosse & longue d’un pouce & demi. La couleur du poil est rousse ; il y a sur le dos des raies blanchâtres, les oreilles & les jambes sont très-courtes. Reg. animal pag. 175.
Rat pennade, voyez Chauve-Souris.
Rat palmiste, mus palmarum, animal quadrupede ; il a cinq pouces de longueur, depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, qui est longue de six pouces ; ses oreilles sont courtes & arrondies. Il y a sur le dos de ce rat trois bandes longitudinales de couleur jaunâtre ; le reste du corps est varié de roux & de noir ; la face supérieure de la queue a une couleur mêlée de noir & de jaunâtre, la face inférieure est d’un jaune roux, avec des bandes longitudinales noires & blanchâtres. Reg. anim. p. 156. où l’animal dont il s’agit est sous le nom d’écureuil palmiste.
Rat blanc de Virginie, mus agrestis virginianus albus. Klein, animal quadrupede ; il a environ trois pouces & demi de longueur, depuis le bout du museau jusqu’à l’origine de la queue, qui est longue de deux pouces neuf lignes, pointue & parsemée de longs poils. Reg. anim. p. 173.
Rat sauvage, (Zoolog.) c’est ainsi qu’on nomme au Mississipi, l’animal qu’on appelle carachupa au Pérou. Fraizier dit qu’il a la queue pelée, les dents continues sans division, & deux bourses, dont l’une lui couvrent l’estomac, & l’autre le ventre, & que c’est dans ces bourses qu’ils mettent leurs petits, lorsqu’ils fuient. Cette description n’est ni vraie, ni exacte, mais on peut recourir à celle de Tison, qui est bonne & parfaite. (D. J.)
Rat, (Marine.) espece de ponton, composé de planches, qui sont attachées sur quelques mâts, & sur lequel se mettent les Charpentiers & les Calfateurs, pour radouber & carener le vaisseau.
Rat ou Ras, (Marine) c’est un courant rapide & dangereux, ou un changement dans le mouvement des eaux, c’est-à-dire des contre-marées, qui sont ordinairement dans une passe ou dans un canal.
Rat, (Marine.) on sous-entend à queue de. Voyez Couet à queue de rat.
Rat, Gris de, terme de Teinturier ; on appelle gris de rat, une couleur semblable à celle de la peau de rat. Cette couleur est de quelque nuance plus brune, que celle qu’on nomme gris de souris. (D. J.)
Rat, s. m. (Tireur d’or.) les ouvriers tireurs d’or appellent rats, les trous médiocres des filieres qui leur servent à dégrossir l’or, l’argent, & le léton, pour les réduire en fils, en les faisant passer sucessivement par d’autres trous plus petits, jusqu’à celui qu’ils nomment superfin. Savary.
Étymologie de « rat »
- (XIIe siècle) Selon le TLFi [1] d’une onomatopée que fait le rat en rongeant. L’anglais rat, l’allemand Ratte, le néerlandais rat sont issus [2] d’un étymon germanique *ratō apparenté au latin rodo (« ronger » → voir rongeur) et le mot est soit de l’ancien vieux-francique, soit d’origine celtique ou encore l’emprunt à une langue voisine.
Phonétique du mot « rat »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
rat | ra |
Fréquence d'apparition du mot « rat » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « rat »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « rat »
-
Un rat blanc à son congénère : J'ai tellement bien dressé mon psychologue que, chaque fois que je sonne, il m'apporte quelque chose à manger.
David Mercier -
A tas de blé, le rat s’y met ; et à tas d’argent, les procès.
Proverbe allemand -
A tas de blé, le rat s’y met.
Proverbe afghan -
A force de voleter sans but précis, comme le fait une mouche, on finit toujours par rencontrer un rat mort ou une bouse de vache.
Lao She — Quatre Générations sous un même toit -
J'ai toujours été..., en italien on dit "un topo"... un rat, oui, un rat de bibliothèque, engloutissant toutes les lectures possibles, de la littérature à la tradition populaire, des clowns aux bouffons de la commedia dell'arte
Dario Fo — Le Monde des livres, 5 juin 2015 -
Il est faux de croire que l'échelle des craintes correspond à celle des dangers qui les inspirent. On peut avoir peur de ne pas dormir et nullement d'un duel sérieux, d'un rat et pas d'un lion.
Marcel Proust — Le Temps retrouvé -
Le papier, c’est pour écrire, le chat c’est pour le rat. Le fromage c’est pour griffer.
Eugène Ionesco — La Cantatrice chauve -
Vous savez la différence entre une souris et un rat ? C'est très simple. Si le rongeur est chez vous, même s'il est énorme et vorace, c'est une souris. En revanche, s'il se trouve chez moi, il aura beau être minuscule et tout timide, ce sera un rat.
Robert Goolrick — La Chute des princes -
Si le rat a mis une culotte, ce sont les chats qui l'ôtent.
Proverbe africain -
Chateaubriand, pédicure pour reines barrées, tueur de rats musqués dans sa chambre.
Léon-Paul Fargue — Sous la lampe, Gallimard
Images d'illustration du mot « rat »
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Traductions du mot « rat »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | rat |
Espagnol | rata |
Italien | ratto |
Allemand | ratte |
Chinois | 鼠 |
Arabe | فأر |
Portugais | rato |
Russe | крыса |
Japonais | ねずみ |
Basque | arratoi |
Corse | rata |
Synonymes de « rat »
- rat des champs
- avare
- pingre
- chiche
- animal
- rongeur
- hamster
- ondatra
- ragondin
- petit rat
- jeune danseuse
- jeune danseur
- chichard
- fesse-mathieu
- grigou
- grippe-sou
- harpagon
- lérot
- mulot
- pisse-vinaigre
- pleure-misère
- radin
- rapace
- regrattier
- usurière
- trait de caractère
Combien de points fait le mot rat au Scrabble ?
Nombre de points du mot rat au scrabble : 3 points