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Poêle

Variantes Singulier Pluriel
Féminin poêle poêles

Définitions de « poêle »

Trésor de la Langue Française informatisé

POÊLE1, subst. masc.

RELIG. CATH.
A. − Drap funéraire de couleur noire pour un adulte, blanche pour un enfant, qui recouvre un cercueil lors d'une cérémonie mortuaire, et dont les cordons sont tenus par des assistants durant le cortège. Le cercueil était porté par des marins, et entouré par les autorités de Saint-Malo, qui tenaient les cordons du poêle funèbre (J.-J. Ampère, Corresp., 1848, p.166).
B. − Vieilli ou région. Voile blanc tendu au-dessus de la tête des mariés lors de la cérémonie nuptiale religieuse et tenu le plus souvent par des jeunes gens, parents ou amis. Devant la petite balustrade qui entourait les degrés de l'autel, Fleur-de-Lys et Bellah étaient prosternés (...). Andrée froissait dans ses mains le poêle nuptial près de se déployer (Feuillet, Bellah, 1850, p.310).
Placer un enfant sous le poêle. Placer un enfant sous ce drap durant la cérémonie nuptiale et lui conférer ainsi la légitimité par le mariage subséquent de ses parents (d'apr. Lep. 1948).
C. − Vieilli ou région. ,,Dais sous lequel est porté le Saint Sacrement aux malades ou dans les processions`` (Lep. 1948).
Prononc. et Orth.: [pwal], [pwɑ:l]. Homon. poil. Littré, DG, Barbeau-Rodhe 1930 [ɑ:]; Passy 1914, Warn. 1968 [ɑ:], [a]; Pt Rob., Lar. Lang. fr. [a]. Martinet-Walter 1973: 11/17 [a], 5/17 [ɑ]. [ɑ:] peut résister sous l'infl. de l'orth. (accent circonflexe) et préserver l'oppos. (timbre et durée): poêle/poil. Selon Lerond 1980 il s'agit d'un A intermédiaire. [ɑ:] résiste mieux dans poêle1presque inusité (sauf dans des circonstances très partic.) que dans poêle2et poêle3qui sont cour. Ac. 1694, 1718: poisle; dep. 1740: poêle; o pour a par labialisation. Étymol. et Hist.1. Fin xes. palis cas régime plur. «riche étoffe, souvent de soie, venue le plus souvent d'Orient» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 43); ca 1050 palie cas suj. sing. (Alexis, éd. Chr. Storey, 138); ca 1140 paile (Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3937); ca 1210 poile (Herbert de Dammartin, Foulque de Candie, éd. Schulz-Gora, 13284); en a. et m. fr. seulement; 2. 1176 paile «drap mortuaire» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 5957); 1530 poille (Palsgr., p.206); 1680 poêle (Rich.); 3. fin xiiies. poile «voile qu'on tient au-dessus de la tête des mariés pendant la bénédiction nuptiale» (Aubery le Bourgoin, p.37 ds Gay); 1392 poele (Arch. Joursanvault, no595 ds Gay); 1611 poêle (Cotgr.); 4. 1415-16 paielle «dais sous lequel on porte le Saint Sacrement» (Receptes de Boulogne-sur-Mer, p.109, Dupont ds Gdf.); 1476 poille (Grandmaison, Artistes tourangeaux ds Gay). Empr. au lat. d'époque impériale pallium «couverture de lit; tenture d'appartement», lat. class. «manteau grec, manteau, toge». V. aussi pallier; d'abord att. sous la forme palie, puis paile d'où poêle pour les mêmes raisons que poêle3*.

POÊLE2, subst. masc.

A. − Vx. [P. allus. à Descartes] Chambre chauffée:
1. Descartes choisit (...) pour douter, un moment où il n'est diverti par aucune conversation, où il n'est troublé par aucuns soins ni passions et où il peut demeurer tout le jour à s'entretenir dans un poêle avec ses pensées. Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p.79.
B. − Appareil de chauffage clos, en terre, faïence ou métal, muni ou non d'un réservoir, renfermant dans sa partie inférieure un foyer à combustible, et destiné à chauffer une pièce par rayonnement de sa surface. Poêle à bois, à charbon, à mazout; poêle à combustion liquide ou à gaz; poêle à combustion lente, vive; poêle à feu continu; poêle qui tire bien, mal, qui fume; allumer, charger un poêle. Montons chez moi. J'allumerai le poêle à pétrole (Duhamel, Cécile, 1938, p.90).Toute la maison était chauffée par de très grands poêles en carrelage blanc, construits dans les murs (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.280):
2. Pendant l'hiver nous ne subissons plus les alternatives de froid prolongé et de réchauffement brutal devant le feu des cheminées et des poêles, auxquelles nos ancêtres étaient exposés. Carrel, L'Homme, 1935, p.271.
Tuyau* de poêle.
Région. (Canada). Poêle à deux, trois ponts. Poêle à bois, de forme rectangulaire allongée, à deux ou trois étages, comprenant un foyer et un ou deux fours superposés. Le grand poêle à trois ponts occupait le milieu de la maison (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p.31).Cuisinière. Poêle combiné huile et électrique, très propre (Le Soleil [Québec], 13 avr. 1985, F-6, col. 5).
P. anal. Appareil de chauffage fonctionnant au gaz ou à l'électricité. Poêle parabolique; poêle à accumulation. Anna avait, dans le cabinet de toilette attenant à sa chambre, un petit poêle à gaz (Rolland,J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1396).
Prononc. et Orth.: [pwal], [pwɑ:l]. Homon. poil. Répartition des timbres v. poêle1. Ac. 1694, 1718: poele ou poile en vedette (lettres capitales) mais poële dans le texte; 1740: poele ou poile en vedette mais poêle dans le texte; 1762-1878: poêle ou poile; 1935: poêle; Littré: poêle ou poile; DG: poile et moins bien poêle; Rob., Lar. Lang. fr.: poêle. Prop. Catach.-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p.210: poile. Pour l'évolution phonét. de peī(n)sĭle et l'explication par labialisation de e devant p en o ou par le développement d'un son de passage entre labiale (p) et e long v. G. Straka, À propos de pensile > poêle «fourneau» ds R. Ling. rom. 1984 t.48 no189/190, pp.29-36. Étymol. et Hist.1. 1351 poile «chambre chauffée par un poêle» (Recettes Val. ds Pierreh.); 1514 poesle (Philippe Dalles à Marguerite d'Autriche, 3 janv. ds Négociations diplomatiques entre la France et l'Autriche, Paris, 1845, t.I, p.595); fin xvies. poële (De Thou, Mémoires [année 1579] ds Havard t.4); 1666 p.ext. «pièce où règne une température très élevée» un poësle ardent (Boileau, Satire, éd. A. Cahen, III, 4); 2. a) 1455 «fourneau de faïence ou de fonte servant au chauffage» ces pales d'Allemaine (Antoine de La Salle, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p.277, ligne 30); 1545 pavillon des poêles (d'apr. Havard, loc. cit.); b) 1911 p.ext. «appareil de chauffage électrique ou autre» un petit poêle à gaz (Rolland, loc. cit.). Du lat. pē(n)silis «qui pend, suspendu, bâti sur voûte/sur pilier» d'où l'expr. anc. balnea pensilia «bains construits sur des voûtes et chauffés par-dessous» Iers. (FEW t.8, p.202a); ce système de chauffage s'est étendu dans les maisons des riches Romains. Comme désignation de cette installation on a aussi empr. l'hypocauston «chambre voûtée souterraine où était installé le chauffage des appartements», gr. υ ̔ π ο ́ κ α υ σ τ ο ν, la voûte recevant le nom de suspensio chez Vitruve. Pensilis apparaît ensuite chez Grégoire de Tours comme subst. au sens de «chambre chauffée par en-dessous», ce qui prouve l'existence de ce type de pièce et de sa dénomination dans l'Ouest de la France jusqu'à environ 800 (v. FEW t.8, p.202a). Bbg. Spitzer (L.). Le Poêle de Descartes. Mod. Lang. Notes. 1941, t.56, pp.110-113.

POÊLE3, subst. fém.

A. −
1. Ustensile de cuisine en métal, de forme ronde, à bords bas et légèrement inclinés, muni d'une longue queue et servant à cuire certains aliments à feu vif. Poêle à frire; sauté à la poêle; cuire un steak, des pommes de terre à la poêle; frire du poisson, des oeufs à la poêle; poêle à crèpes. La tante venait de verser dans un plat le contenu de la poêle, une tranche de lard frite avec des oeufs (Nerval, Filles feu, Sylvie, 1854, p.607).Puis vinrent les quelques ustensiles en métal: les poêles, à longue queue afin que l'on pût les manier de loin au milieu des gens assis devant le feu (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p.160).
P. méton., fam. Le contenu de cet ustensile. Synon. poêlée.Manger une poêle de pommes de terre.
Poêle à marrons. Poêle dont le fond, percé de trous, permet de cuire les marrons à travers leur écorce. La poêle à marrons est ronde, assez profonde (Ac. Gastr.1962).
Poêle à confiture (vx). Récipient de cuivre profond, muni de deux anses, servant à cuire les confitures (d'apr. Ac. 1835, 1878). Synon. bassine à confiture*.
2. Loc. verb. fig., fam.
a) Tenir la queue de la poêle. Avoir la direction, la responsabilité d'une affaire:
. Lorsqu'un ministre passe dans la rue d'Hermès en se rendant au Palais, l'épicier ou le barbier lui crie fort bien: «Hé! mon pauvre ami, que tu nous gouvernes mal!» Le ministre répond: «On voit bien que tu ne tiens pas la queue de la poêle». About, Grèce, 1854, p.59.
b) Être dans la poêle (de qqn) (vieilli). Être sous la domination de quelqu'un. Je pourrais ne te rien donner du tout (...) car tu es dans ma poêle (Sue, Myst. Paris, t.3, 1842, p.39).
c) Tomber de la poêle dans le feu (vieilli). ,,Tomber d'un fâcheux état dans un pire`` (Ac.).
B. − Sens technol.
1. Vx. Récipient destiné à la fusion de certaines substances (suif, cire) ou de certains métaux (étain, plomb). (Dict.xixeet xxes.).
2. ,,Vaste bassin de fonte où se fait l'évaporation de sel gemme`` (Duval 1959).
C. − P. anal. (de forme), région. ,,Partie la plus basse d'un étang, située près de la bonde, où l'eau se maintient au moment de la vidange et où, le poisson se retirant, il est facile de le capturer`` (Fén. 1970). Les poissons commençaient à sortir [de l'étang]. Ils arrivaient dans la «poêle», un petit réservoir peu profond et barré à son extrémité par un grillage assez fin (R. Ling. rom.t.421978, p.114).
Prononc. et Orth.: [pwal], [pwɑ:l]. Homon. poil. Répartition des timbres v. poêle1. Ac. 1694, 1718: poele en vedette mais poële dans le texte; dep. 1740: poêle (accent circonflexe = durée longue > réduction d'un anc. hiatus; o pour a par labialisation). Étymol. et Hist.1. Ca 1150 paielle «ustensile de ménage servant à frire, souvent à longue queue» (Poz et paielles (Charroi Nîmes, éd. D. McMillan, 776); ca 1200 paelle (St George, 95 ds T.-L.); 1377 poile (N. Oresme, Ciel, éd. A. D. Menut, 197c, p.712); 1552 une paele a fricasser chastaignes (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, LII, ligne 59, p.214); 1634 poisles a confitures (Inventaire de Ch. Benoist, notaire [Paris] ds Havard t.4); d'où expr. a) 1325 [ms. xves.] tenir la cowe de la poeille «avoir le maniement des affaires» (Maistre Lambelin de Cornualle, 39 ds La guerre de Metz, éd. E. de Bouteiller, p.337); b) 1579 sauter de la poesle en la braise (H. Estienne, La Precellence du langaige fr., éd. E. Huguet, p.183); c) 1760 être dans la poêle (D'Alemb., Lett. à Voltaire, 18 oct. ds Littré); 2. ca 1170 paele «chaudière, chaudron» (FEW t.8, p.2a); a) av. 1519 «chaudière servant à l'évaporation de l'eau des salines» payelle de scel (Corresp. de l'emp. Maximil. Ieret de Marg. d'Autr., II, 358, Soc. de l'H. de Fr. ds Gdf., s.v. paelle); fin xvies. le pertuis des poelles (B. Palissy, II, 138 d'apr. E. Dupuy, B. Palissy, p.316); b) 1676 «vase dans lequel les plombiers fondent le plomb, les chaudronniers l'étain» (Félibien); c) 1723 «récipient destiné à la fusion des matières premières dans la fabrication des cierges, des bougies» (Savary); d) 1869 grav. (Littré); 3. xiv-xves. «partie profonde d'un étang voisine de la bonde» paielle de son estenc (Fiefs des comtes de Blois, Arch. P 1478, fo6 rods Gdf., s.v. paielle 1); 1406 la poasle de l'estang (Aveu des maisons de Beaugenci, ap. Le Clerc de Douy, Dict. étym., Arch. Loiret ds Gdf., s.v. poasle); 1732 poêle (Liger, La Nlle maison rustique, Paris, t.2, p.565). Du lat. class. patella «patelle, petit plat servant aux sacrifices» (dimin. de patera, v. patère), v. aussi l'ital. padella, l'esp. padilla «petite poêle»; d'abord paele puis poele/poile sous l'effet de la consonne labiale qui précède, à moins qu'il ne s'agisse d'une transformation opérée au moment où oi a hésité dans la région parisienne entre les deux prononc. (écrit oi) et è (écrit ai) (Bl.-W.5et G. Straka ds R. Ling. rom. t.48 1984, pp.29-30 et 35, note 29).
DÉR.
Poêlette, subst. fém.Petite poêle. (Dict. xixeet xxes.). [pwalεt]. 1resattest. ca 1240 paëlette «petite poêle» (St François, 1727 ds T.-L.) en a. et m. fr. (v. T.-L.), à nouv. au xixes. poêlette 1834 (Land.); dimin. de poêle3, v. aussi palette.
STAT.Poêle1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.: 1159. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 772, b) 1921; xxes.: a) 2198, b) 1918.

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

poêle \pwal\, \pwɛl\ ou \pwɑl\ masculin

  1. Drap mortuaire, grande pièce d’étoffe noire ou blanche dont on couvre le cercueil pendant les cérémonies funèbres.
    • Ils n’étaient pas moins attentifs à empêcher qu’aucun laïque sacrilège ne touchât au poêle qui couvrait la bière ; c’était celui qui avait servi aux funérailles de saint Edmond. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Deux porteurs s’étaient installés à la tête des chevaux ; les autres, faute de famille ou d’amis, s’emparèrent des cordons du poêle. Et le corbillard, s’ébranla, tandis que les chantres entonnaient :
      « 
      Miserere Mei Deus… » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 16)
    • Nicolas Bieswal note soigneusement dans son calepin les trois livres qui lui reviennent pour la bannière et le poêle des enterrements de première classe, cette petite taxe étant pour le trésorier une manière de se rembourser, en partie du moins, de ses avances aux fonds publics. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 61)
  2. Voile qu’on tenait autrefois sur la tête des mariés, durant la bénédiction nuptiale, suivant un usage qui s’est conservé dans certaines contrées.
    • Deux parents du marié et de la mariée tenaient les deux bouts du poêle.
    • Faire passer sous le poêle.
  3. (Religion) Dais sous lequel on porte le Saint Sacrement dans les processions.

Nom commun 2 - français

poêle \pwal\, \pwɛl\ ou \pwɑl\ masculin

  1. Appareil de chauffage, souvent utile à la cuisson.
    • Au centre du salon se dressait un poêle énorme, moitié brique, moitié faïence, dont le gros tuyau de tôle, traversant le plafond, allait épancher au dehors des torrents de fumée noire. Ce poêle tirait, ronflait, rougissait sous l’influence des pelletées de charbon que le chauffeur, […], y engouffrait sans cesse. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, 1 partie, chapitre 1, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873, page 3)
    • […] ; dans chaque pièce ronfle un de ces immenses poêles de fonte en usage dans les pays du Nord; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 34)
    • Il y avait, en avant du comptoir, un petit poêle qu'un tuyau raccordait au mur du fond. Autour de ce poêle se trouvaient un vieillard sur une chaise et, sur des escabeaux, trois individus pensifs et mal vêtus. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Ici un vieillard tuberculeux tisonnant un poêle et prolongeant son agonie tout en criblant innocemment de ses bacilles les tout petits confiés à sa garde. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Mal éclairée d'un quinquet nu, la famille veillait autour du poêle triangulaire. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Ce matin, les autres dormaient encore quand je suis allée chercher des bûches dans la remise pour allumer le feu dans le poêle. — (Svenja Flaßpöhler, traduction Octave Larmagnac-Matheron, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 30/03/220 de Philosophie Magazine.)
  2. (Nord-Est de la France) Pièce où se trouve le poêle.
    • N'ayant, par bonheur, aucuns soins ni passions qui me troublassent, je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle, où j'avais tout le loisir de m'entretenir de mes pensées. — (René Descartes, Discours de la méthode, 1637)
  3. (Québec) Cuisinière (appareil de cuisson, électrique ou non).
    • Dans mon nouvel appartement, les électroménagers sont fournis, donc j'ai dû vendre mon ancien poêle et frigo.

Nom commun 1 - français

poêle \pwal\, \pwɛl\ ou \pwɑl\ féminin

  1. (Cuisine) Ustensile de cuisine, fait de tôle ou de fer battu, à bords évasés, muni d'une longue queue et dont on se sert pour frire, pour fricasser.
    • Mme Chappaz jeta dans la poêle pleine d’huile bouillante les pommes de terre coupées en tranches minces, […]. — (Charles Ferdinand Ramuz, Adam et Ève, p.9, L'Âge d'Homme, 1978)
    • Lorsque le soleil commençait sa lente descente vers l'ouest, Djida se relâchait un peu et souvent nous fricassait des abattis de volailles dans une poêle à long manche qu'elle déposait à même les braises, […]. — (Dawoud Hamami, Les exilés du Yémen heureux, L'Harmattan, 1994, page 30)
    • Dans ces dernières, il faut distinguer les crêpes cuites sur le bilig et les crêpes à la poêle confectionnées dans les familles, particulièrement à la Chandeleur ou au Mardi-Gras. — (Simone Morand, Cuisine traditionnelle de Bretagne, p.225, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1998)
    • Faites raidir les tranches de bacon dans une poêle antiadhésive. Ôtez du feu et laissez refroidir. — (Anne Garnier Carole Dufour, Le nouveau régime booster métabolique : Brûler plus de graisses sans effort, Éditions Leduc.s, 2019)
  2. (Art) Divers ustensiles qui servent à faire fondre le suif, la cire, l’étain, le plomb, etc.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

POÊLE. n. m.
Drap mortuaire, grande pièce d'étoffe noire ou blanche dont on couvre le cercueil pendant les cérémonies funèbres. Tenir les cordons du poêle. Il se dit aussi du Voile qu'on tenait autrefois sur la tête des mariés, durant la bénédiction nuptiale, suivant un usage qui s'est conservé dans certaines contrées. Deux parents du marié et de la mariée tenaient les deux bouts du poêle. Faire passer sous le poêle. Il se dit encore du Dais sous lequel on porte le Saint Sacrement dans les processions.

Étymologie de « poêle »

(Nom commun 1) Du latin patella (« patelle, petit plat ») qui donne l’ancien français paielle (« ustensile de ménage servant à frire, souvent à longue queue »), encore usuel en wallon, ou paelle ; et, via l’espagnol, le français paella. Au quatorzième siècle, tenir la cowe de la poeille, « avoir le maniement des affaires ». Au seizième siècle, sauter de la poesle en la braise, « aller de mal en pis ».
(Nom commun 2) Du latin pensilis (« qui pend, suspendu, bâti sur voûte ou sur pilier ») qui, phonétiquement a évolué comme pensum vers poids. Le mot latin désigne les balnea pensilia, « bains construits sur des voûtes et chauffés par-dessous, hypocauste ». Pensilis est usité par Grégoire de Tours comme substantif au sens de « chambre chauffée par en-dessous », ce qui prouve l’existence de ce type de pièce et de sa dénomination dans l’Ouest de la France jusqu’à l’an 600. En 1351, poile a le sens de « chambre chauffée par un poêle », au seizième siècle, on l’écrit poële et il a le sens de « fourneau servant au chauffage ».
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « poêle »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
poêle pɔɛl

Fréquence d'apparition du mot « poêle » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « poêle »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « poêle »

  • L'amour, c'est comme l'électricité. On allume le poêle sans penser au prix.
    Patrice Desbiens — Les cascadeurs de l'amour
  • Chacun attise les braises de son propre poêle.
    Proverbe tchèque
  • Trempé dans du lait pour l'adoucir, recouvert de jaune d'oeuf et de sucre, et cuit dans une poêle. Il n'est pas perdu, le pain perdu, puisqu'on le mange.
    Christian Bobin — La part manquante
  • Le chat ronronne le présent. Le chat est toujours dans aujourd'hui... Le chat mijote et ne bout jamais. Le chat est un animal concentré, un poêle à combustion lente.
    Paul Morand
  • C’est le plus vieux poêle qui chauffe le plus fort.
    Proverbe québécois
  • Dans la vie, tout tient à un fil. Ca commence par le cordon ombilical ; ça continue par les liens de l’amour et ça finit par les cordons du poêle !
    Anonyme
  • Les femmes sont des poêles à dessus de marbre.
    Honoré de Balzac — Autre étude de femme
  • Quand la cheminée flambe, c’est signe que le poêle tire bien.
    Proverbe québécois
  • Quand je suis partie pour mon premier appartement, ma mère a glissé solennellement dans mon trousseau IKEA de jeune étudiante une énorme vieille poêle en fonte.
    La Presse — La poêle
  • Cyrille Michel, attaché commercial, vous accueille pour faire découvrir ses gammes des poêles mixtes ou à granulés. Des technologies qui permettraient de chauffer l’habitat de « manière économique et silencieuse », à en croire le conseiller en vente.
    Journal L'Est Eclair — Un magasin de poêles ouvre ses portes à Maizières-la-Grande-Paroisse
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Traductions du mot « poêle »

Langue Traduction
Anglais stove
Espagnol estufa
Italien padella
Allemand herd
Chinois 火炉
Arabe موقد
Portugais fogão
Russe плита
Japonais ストーブ
Basque sukalde
Corse stufa
Source : Google Translate API

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Nombre de points du mot poêle au scrabble : 6 points

Poêle

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