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Perle

Variantes Singulier Pluriel
Féminin perle perles

Définitions de « perle »

Trésor de la Langue Française informatisé

PERLE, subst. fém.

A.−
1. Petite concrétion, généralement sphérique, d'un blanc argentin à reflets irisés, qui se forme par sécrétion de couches concentriques de nacre autour d'un corps parasite entré dans la coquille de certains mollusques marins (huîtres) ou d'eau douce, et qui est recherchée pour la fabrication des bijoux ou des parures. Collier, broderies, parures de perles; rang de perles; perles d'une belle eau; perle blanche, grise, rose, noire; perle d'eau douce; orient d'une perle; pêcheur de perles; huître à perle. Les femmes n'ont qu'une ficelle ou qu'un rang de perles autour des reins (Gide, Retour Tchad,1928, p. 951).La perle la plus appréciée a un orient rosé qui émerge d'une surface lustrée crème (Metta, Pierres préc.,1960, p. 120):
1. Il vivait à Anvers avec sa sœur, guérisseuse ou plutôt éplucheuse de perles, au doigté et au toucher prestigieux, renommée dans tous les ateliers, et on lui envoyait des tas de perles malades ou défectueuses de Paris, de Londres et de New-York. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 81.
En partic.
Perle fine. Perle véritable. J'avais aussi (...) la sabretache avec un aigle brodé en perles fines (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 198).
Loupe de perle. V. loupe1A 2.
Loc. Gris (de) perle. Couleur de la nacre. Une grande femme maigre fit son entrée dans le salon d'attente gris perle où Maigret restait debout (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 157).Stoïque, pantalonné de gris perle, le jeune premier reste debout (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 197).V. nuance I A 2 c β ex. de Gautier.
Pêcheur de perles. Pêcheur d'huîtres perlières. V. catamaran A ex. de Claudel.
JOAILLERIE
Perle baroque. V. baroque B.
Perle de compte. Perle assez grosse pour être comptée (d'apr. Littré).
Semence de perles. Perles trop petites pour être comptées et qui se vendent au poids. (Dict. xixeet xxes.).
Perle de culture, japonaise. Perle produite par l'introduction d'un corps parasite à l'intérieur d'une huître, généralement une sphérule de nacre. Les Japonais produisent artificiellement des perles de culture (Husson1970).
Perle morte. Perle que l'âge a terni et qui a perdu son éclat. (Dict. xixeet xxes.).
2. P. anal. Petite boule ou cylindre (de bois, de verre, de plastique, etc.) percé(e) de part en part, utilisé(e) principalement pour confectionner des bijoux ou diverses garnitures. Synon. grain.Perle de verre, d'ambre, de quartz; perles bleues, rouges, vertes; perles du chapelet. Du petit sac en perles d'acier, sortirent deux pièces d'or et un billet fin, bleu et rose, cinquante francs (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 309).
Enfiler des perles. Passer son temps à ne rien faire. Et veux-tu savoir ce qui t'embête, chéri?... C'est que toi-même tu trompes ta femme. Hein? Tu ne découches pas pour enfiler des perles. Ta femme doit s'en douter (Zola, Nana,1880, p. 1415).
Spécialement
ARCHIT. Décoration consistant en de petits grains ronds sculptés sur les moulures. Des entrelacs, des losanges, des lignes de perles s'alternaient sur les murs (Flaub., Salammbô,t. 1, 1863, p. 79).
IMPR., vx. ,,Le plus petit des caractères, appelé maintenant corps-4`` (Chesn. 1858).
PÊCHE. Petite boule de verre à facettes, noire, bleue ou rouge, attachée près de l'hameçon et utilisée comme leurre pour pêcher le gardon (d'apr. Pollet 1970). En général, on pêche à la perle très près du fond, en lançant la ligne en amont pour la laisser dériver (Schreiner1975).
TAPISS. Petite boule de bois recouverte de laine ou de soie dans laquelle passent les fils d'une frange. Le fil fixe est passé dans le maillon de la lame et entre les liais qui supportent la perle ou anneau (Araud, Ch. Thomas, Fabric. drap,1921, p. 26).
MÉD. Abcès de la cornée. Les cellules (...) s'imbriquent, formant une sphérule (...) : c'est la perle ou le globe épidermique (Roussyds Nouv. Traité Méd.fasc. 5, 21929, p. 130).
B.− P. anal. Ce qui a la sphéricité et l'éclat d'une perle. Les vieux troncs des peupliers portent souvent des touffes de scolopendre; ceux des pommiers, le gui aux perles argentées (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 76).Jusqu'à passé minuit les enseignes multicolores, les phares, les perles électriques délimitent le lac (Colette, Fanal,1949, p. 25):
2. Un cognassier tortueux, quelques genévriers aux perles noires et une immense torche d'aubépine (...) s'étaient enracinés dans une corniche naturelle du roc. Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 412.
En partic. [La chose désignée est un liquide] Synon. goutte.Et les purs diamants et les perles humides Ruisselaient de sa bouche et de ses blonds cheveux (Banville, Stalactites,1846, p. 354).De longues et fines végétations (...) égrenant, l'une après l'autre, à leur extrémité, une goutte d'eau, une perle (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 280).
[En parlant du vin] Le vin [du Muscadet] contient encore une certaine dose de gaz carbonique qui, au moment du débouchage, donne ce chapelet de bulles fines que l'on appelle « la perle » (R. Dumay, Guide du vin,Paris, Stock, 1967, p. 217).
Perle de + subst.Perle de sang; perles de feu, de rosée. Une branche d'un cèdre, ainsi qu'un noir nuage, S'abaissant sur la place avec tout son feuillage, Dont les perles d'écume étincelaient au jour (Lamart., Chute,1838, p. 814).Elle laissa couler de ses yeux le long de ses joues deux grosses larmes sans répondre, et Lousteau ne s'en aperçut qu'au moment où elle prit son mouchoir pour essuyer ces deux perles de douleur (Balzac, Muse départ.,1844, p. 226).Tout effort s'achève en perles de sueur (Rodenbach, Règne sil.,1891, p. 164).
Loc. adv. Perle à perle. Goutte à goutte. Il buvait sur elle [la joue de sa mère] une amère rosée, versée perle à perle (Colette, Gigi,1944, p. 125).
Loc. verb. Faire la perle. Laisser apparaître des gouttelettes. Synon. perler.La rosée couvrait les champs où le blé avait été coupé et l'éteule en était rose comme un beurre qui fait la perle (Giono, Roi sans divertiss.,1947, p. 181).
C.− Au fig.
1.
a) Ce que quelqu'un ou quelque chose peut produire de mieux. Victurnien brillait partout, car partout il jetait les perles de son esprit, il jugeait par des mots profonds les hommes, les choses, les événements (Balzac, Cabinet ant.,1839, p. 72).Je vais vous montrer le chef-d'œuvre du Monrealese : oui, Excellence, son chef-d'œuvre! Une Adoration des bergers! C'est la perle de l'école sicilienne! (A. France, Bonnard,1881, p. 319).
[P. allus. biblique Matt. VII, 6] Jeter des perles aux pourceaux. Donner, fournir à quelqu'un qui ne saura pas en tirer profit quelque chose de précieux. Ce n'était pas parce qu'ils étaient riches qu'ils écœuraient Costals, mais parce que de cette richesse ils étaient si indignes : des perles aux pourceaux, vraiment (Montherl., J. filles,1936, p. 1062).
b) Personne ou chose qui, par sa grande valeur, surpasse toutes celles de son genre. Synon. parangon.Joseph était redevenu silencieux et dévoué, le serviteur familial, la perle rare (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 370).Il entreprenait de reconquérir Saint-Domingue, aujourd'hui Haïti, la perle des Antilles, qui avait si longtemps fourni la France de sucre et de café (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 111).
Perle de + subst. indiquant l'ensemble de référence.Enfin je me décidai pour un jeune étalon blanc de trois ans, qui me parut la perle de tous les chevaux du désert (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 223).Or, ce jeune homme avait la perle des maîtresses (Banville, Odes funamb.,1859, p. 85).
Empl. en nom de qualité. Perle de + subst.Elle me juge un peu ours mal léché pour sa perle de fille (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 122).
Loc. Être une perle de + subst. exprimant une qualité, une capacité ou une fonction. Exceller dans telle ou telle activité, dans telle ou telle fonction. La servante de feu M. l'abbé Vayssier était une « perle » de discrétion, d'ordre, d'économie et de talent culinaire (Bourget, Disciple,1889, p. 16).Ah! ma pauvre Martine, c'est donc ça que nous avons mangé tant de pommes de terre! Vous êtes une perle d'économie, mais vraiment gâtez-vous un peu plus (Zola, Dr Pascal,1893, p. 180):
3. Comment avez-vous pu écouter une pareille proposition sans éclater de rire! Une fille, qui est une perle de vertu et d'innocence, qui n'a jamais dansé que devant les personnes les plus respectables... Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 35.
c) Arg., pop. Pet. Lâcher une perle. S'il dit : « Je lâche une perle » ou « Une perlouze a tombé », il veut dire qu'il a pété d'une certaine façon, très doucement, que le pet s'est coulé sans éclat. Admirons qu'en effet il évoque une perle à l'orient mat : cet écoulement, cette fuite en sourdine nous semblent laiteux autant que la pâleur d'une perle, c'est-à-dire un peu sourds (J. Genet, Notre-Dame des Fleurs,Paris, Gallimard, 1976 [1948], p. 51).
2. P. antiphr. Mot, phrase, écrit dont la cocasserie et le ridicule, souvent involontaires, suscitent la moquerie. Là-dessus, lettre pressante d'Aurel, reçue ce matin par Dumur (...) et se terminant par cette perle, qui la montre encore tout entière (Léautaud, Journal littér.,4, 1923, p. 163).Recueillons seulement deux de ces « perles », comme ils ont dit sans ironie [les journaux] (Léautaud, Théâtre M. Boissard,1926, p. 44).
REM. 1.
Perlouse, perlouze, subst. fém.,arg. a) Perle. Gonzesse à perlouzes. Tu remontes de taule? Et à voix basse : − Les perlouzes, bien sûr que c'était pas catholique; on les a lavées en vitesse, et, tu vois, je me suis établie... Finie la poisse (Morand, Bouddha,1927, p. 132).[Les frangines voient déjà] les diams, les perlouzes et la grosse mensualité (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 186).b) Pet. Qui c'est qu'a lâché une perlouse? (Lacassagne, Arg. « milieu »,1928, p. 154).V. supra ex. de Genet.
2.
Éperler, verbe trans.,rare, littér. a) Faire entendre une suite de sons, en les détachant un à un. Synon. égrener, perler.Et puis, soyons joyeux, ou plutôt sois joyeuse, Toi dont la joie éperle une gamme soyeuse (Verlaine, Poèmes div.,1896, p. 799).La petite cadence de flûte (...) que Bertram nous a délicatement éperlée (Willy, Notes sans portées,1896, p. 81).Empl. pronom. réfl. Ah! ce rire de sa mère, comme il était joli! Et il l'écoutait s'éperler dans son souvenir (D'Esparbès, Yeux clairs,1894, p. 137).b) Empl. pronom. réfl. S'écouler en une suite de perles. Synon. perler.Une source qui s'éperle dans les hautes régions de l'air (Suarès, Voy. Condottière,t. 1, 1910, p. 191).
3.
Perlette, subst. fém.Petit grain en forme de perle. Les cerises sont fraîches à souhait, et craquent sous la dent comme des perlettes de grésil (Fabre, Norine,1889, p. 64).
Prononc. et Orth. : [pε ʀl̥]. Homon. pairle. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1remoit. xiies. « petite concrétion ronde, brillante et dure, qui se forme à l'intérieur de certaines huîtres » (1retrad. du Lapidaire de Marbode, 854 ds Anglo-Norman Lapidaries, éd. P. Studer et J. Evans, p. 64); spéc. a) 1260 pelles fausses (É. Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 193); b) id. fines pelles (Id., ibid.); c) 1307 perles d'orient (doc. ds Kalendars and inventories, éd. Fr. C. Palgrave, t. 3, p. 139); d) 1690 mère perle (Fur.); e) 1936 perles de culture (Cat. Madélios, Cadeaux); f) 1534 emphiller des perles (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap. 31, p. 200 : passons avec les dames nostre vie à emphiller des perles, ou à filer comme Sardanapalus!); g) 1553 jeter des perles aux pourceaux (Bible Gérard, Matthieu 7, 6 d'apr. Rey-Chantr. Expr.); 2. 1260 désigne un petit ornement de même forme que les perles mais d'une autre matière, ici, pelles d'argent (É. Boileau, loc. cit.); 3. 1552 au fig. ici, désigne les dents de la femme aimée (Ronsard, Amours ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 94); 4. p. ext. a) 1751 typogr. désigne le plus petit des caractères d'imprimerie (Encyclop. t. 2, p. 663); b) 1835 archit. (Ac.); c) 1853 pharm. (Dr Clertan in Journ. de méd. et de chir. pratiques, t. 24, p. 170 ds Quem. DDL t. 8). B. P. métaph. 1. 1532 « personne remarquable dans un domaine particulier » (P. Crignon in J. Parmentier, Œuvres poétiques, p. 4 ds Quem. DDL t. 30); 1549 « personne qui dépasse toutes les autres en son genre » (Est.); 2. 1923 « mot, expression ou phrase involontairement cocasse » (Léautaud, loc. cit.). C. 1669 gris de perle (Widerhold d'apr. FEW t. 8, p. 254a); 1671 gris perle (Pomey, s.v. gris). Issu du lat. perna « cuisse », également « coquillage », prob. par l'intermédiaire d'un dimin. lat. vulg. *pernula. Un empr. à l'ital. perla « perle » (Bl.-W.1-5; REW3no6418; Hope, p. 47) est peu probable car le mot ital. n'est att. que dep. le xiiies. (Giamboni d'apr. DEI; lat. médiév. perla à Rome ds Blaise Latin. Med. Aev.). V. FEW t. 8, p. 256a et Cor.-Pasc. Fréq. abs. littér. : 1 950. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 466, b) 4 445; xxes. : a) 2 763, b) 2 148. Bbg. Barb. Misc. 28 1944-52, pp. 345-347. − Gall. 1955, p. 484. − Kristol (A. M.). Color : les lang. rom. devant le phénomène de la couleur. Berne, 1978, pp. 89-91. − Quem. DDL t. 15.

Perle, subst. fém.,arg., vx, synon. (Ds Car. Argot 1977).

Wiktionnaire

Adjectif - français

perle \pɛʁl\ invariable

  1. Couleur gris neutre et doux à très légèrement verdâtre. #CECECE #C7D0CC

Nom commun - français

perle \pɛʁl\ féminin

  1. Globule ordinairement d’un blanc argentin, à reflets irisés, qui se forme dans certaines coquilles par une extravasation de la nacre.
    • Ça ne court pas les fêtes, des broquilles comme les vôtres, et ça se reconnaît. Si ce n'est pas dégoûtant pour une gonzesse de porter des perles comme ça, il y a de quoi nourrir une famille pendant des années ! — (Jean Lorrain, Le crime des riches, Baudinière, 1905, page 288)
    • Je m’apprête, pour descendre à table. J’endosse un gilet de fantaisie, un vêtement sombre. Je pique une perle à ma cravate. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Il […] reparut bientôt tenant une huître à la main. L'ouverture ne produisit pas la perle désirée, ce qui n'était pas pour surprendre, car la proportion des huîtres contenant des « poe » ou perles, est de une sur plusieurs milliers. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Elle […] riait des plaisanteries qu'un ivrogne adressait à une très vieille et très innocente prostituée dont la décrépitude s'adornait de perles, d'opales, de brillants, de saphirs, d'émeraudes et de rubis faux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
  2. (Figuré) Chose qui a l'éclat de la nacre.
    • Ses dents sont de véritables perles.
  3. (Figuré) Chose qui a la forme ronde de la perle ; goutte d’un liquide, de rosée.
    • Une perle de rosée.
    1. (Par extension) Petites boules de verre, d’émail, de métal, qui sont percées d’un trou et dont on se sert pour faire divers ornements.
      • Enfiler des perles.
      • Une couronne mortuaire en perles.
    2. (Architecture) Petits grains ronds qu’on taille dans les baguettes.
  4. Symbole de la perfection ; ce qu’il y a de mieux dans son genre.
    • Il était de notoriété publique, en effet, à Velrans et aux environs, que le sieur Cacaine n’était pas la perle des locataires ni le modèle des camarades. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • C’est la perle des hommes, des femmes, c’est un homme, une femme des plus estimables, des plus aimables.
    • Cette femme de chambre est une perle, elle est parfaite.
    • Dix fois par jour, il se disait in petto :
      « Quelle trouvaille ! Quelle perle que ce garçon ! »
      — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre VIII)
  5. Comble ; summum.
    • C’est une perle de la bêtise humaine.
  6. Erreur particulièrement amusante commise par quelqu’un à l’oral ou à l’écrit, rapportée comme une citation.
    • Il a laissé échapper quelques perles dans son discours.
    • Chaque année les profs récoltent les meilleures perles du bac. La meilleure dont je me souvienne, c’est un élève qui m’explique que « Les vaisseaux sortent du port », ça veut dire que le porc saigne !
  7. (Zoologie) Synonyme de plécoptère.
  8. (Désuet) Granulat de charbon compris entre 5 et 10 millimètres.
  9. Degré de cuisson du sucre, qui est alors qualifié de « perlé ».
    • Et comme il est bien réchauffé, et que son sucre commence à faire la perle aux bords du plat, il se met à déjeuner sur un coin de son bureau. — (Alphonse Daudet, Un teneur de livres , dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 158)
    • La préparation des confitures nous réjouissait. C'était un rite immuable. Notre mère se servait d°un grand chaudron en cuivre rouge et d’une écumoire à trous pour clarifier le jus et surveiller sa consistance. Elle mettait au fur et à mesure l'écume dans une assiette et laissait cuire jusqu'à la perle. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 162)
  10. (Typographie) Caractère de 5 pt.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PERLE. n. f.
Globule ordinairement d'un blanc argentin, à reflets irisés, qui se forme dans certaines coquilles par une extravasation de la substance appelée Nacre. Perle ronde. Perle en poire. Perle plate. Perle baroque. Des perles d'un bel orient. Un collier, un fil, un bracelet, une parure de perles. Enfiler des perles. La pêche des perles. Gris perle, Couleur approchant de celle des perles. Des bas de soie gris perle. Perles fines, Les véritables perles. Perles fausses, Les perles d'imitation. Perles de culture, Perles dont la formation a été provoquée par l'introduction d'un corps étranger dans la coquille de l'huître. Perles noires, Perles de couleur foncée. Semence de perles, Les plus petites perles qui se trouvent dans les huîtres perlières. Fig., Ses dents sont de véritables perles. Prov. et fig., Jeter des perles devant les pourceaux, Montrer, présenter à quelqu'un des choses dont il est incapable de comprendre le prix; Lui dire quelque chose dont il ne sent pas la délicatesse, la finesse.

PERLE désigne, par extension, de Petites boules de verre, d'émail, de métal, qui sont percées d'un trou et dont on se sert pour faire divers ornements. Une couronne mortuaire en perles. Prov. et fig., Nous ne sommes pas ici pour enfiler des perles, Nous ne sommes pas ici pour nous amuser à des bagatelles, pour perdre le temps; il faut nous occuper sérieusement.

PERLES, au pluriel, se dit encore des Gouttes d'un liquide, et particulièrement des Gouttes de rosée suspendues à la pointe des herbes. Il se dit aussi des Globules qui contiennent des préparations pharmaceutiques. Perles d'éther. Il désigne, en termes d'Architecture, de Petits grains ronds qu'on taille dans les moulures appelées Baguettes.

PERLE se dit figurément et familièrement de Ce qu'il y a de mieux dans son genre. C'est la perle des hommes, des femmes, C'est un homme, une femme des plus estimables, des plus aimables qu'on connaisse. Cette femme de chambre est une perle, Elle est parfaite. C'est une perle se dit ironiquement d'un Mot, d'une réflexion particulièrement fâcheuse ou ridicule. Il a laissé échapper quelques perles dans son discours. Il est familier.

Littré (1872-1877)

PERLE (pèr-l') s. f.
  • 1Globule d'un blanc argentin qui se forme dans certaines coquilles ; c'est dans le mollusque même, ou au moins sous son manteau, que se forment les perles par une surabondance de la matière nacrée destinée à revêtir l'intérieur de sa coquille. En vieillissant les perles jaunissent. Un jour un coq détourna Une perle qu'il donna Au beau premier lapidaire : Je la crois fine, dit-il ; Mais le moindre grain de mil Ferait bien mieux mon affaire, La Fontaine, Fabl. I, 20. La perfection des perles, selon Pline, est lorsqu'elles sont d'une blancheur éclatante, grosses, rondes, polies et d'un grand poids, qualités qui se trouvent rarement réunies, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. x, p. 546, dans POUGENS. La perle est comme la nacre, dont elle ne diffère que par un tissu plus fin, un composé de matière gélatineuse et de carbonate de chaux, Fourcroy, Connaiss. chim. t. x, p. 336, dans POUGENS. On recueille les perles les plus régulières dans l'avicule perlière, avicula margaritifera ; les plus belles nous viennent aujourd'hui de la mer des Indes, et particulièrement de l'île de Ceylan, De Laborde, Émaux, p. 437.

    Perles baroques, voy. BAROQUE.

    Perle orientale, voy. ORIENTAL, n° 4.

    Fig. Jeter des perles devant les pourceaux, offrir à quelqu'un des choses dont il ne sent pas le prix ; faire à quelqu'un un compliment, une gracieuseté dont il ne sent pas la délicatesse.

    Cela est net comme une perle, se dit de quelque chose de très net.

    Perles fines, les véritables perles.

    Semence de perles, perles trop petites pour les compter, qui se vendent au poids et qu'on emploie en grande abondance dans la broderie.

    Perles de compte, perles assez grosses pour être comptées, trop petites pour être estimées selon leur grosseur, De Laborde, Émaux, p. 438.

    Gris de perle, couleur semblable à celle de la perle.

  • 2Nacre de perles, ou mère de perles, la substance intérieure de la coquille des moules à perles.

    Loupes de perle, croissances en forme de demi-perles, qui s'élèvent dans l'intérieur des nacres, et que les joailliers scient adroitement pour les mettre en œuvre.

  • 3Perles fausses, imitation des vraies perles ; il y en a de deux sortes : les unes en boules de verre creux, remplies d'essence d'Orient ; les autres composées d'une substance pleine, sorte de cristal coloré. Le plus ingénieux usage auquel sont consacrées les écailles de poissons, est celui qui a pour objet la fabrication des perles artificielles, Fourcroy, Connais. chim. t, x, p. 330, dans POUGENS.

    Essence de perles, essence d'Orient, voy. ESSENCE, n° 11.

  • 4Perles d'or, d'acier, cuivre doré, ou acier travaillé en forme de perles de diverses grandeurs qui servent à de jolis ouvrages tels que sacs, bourses, calottes, etc. Une bourse en perles.

    Perles de verre de toutes couleurs, mates et transparentes, qui s'emploient aux mêmes ouvrages et avec lesquelles les enfants s'amusent. Cette petite fille enfile des perles pour faire un collier à sa poupée.

    Fig. et familièrement. Je ne suis pas ici pour enfiler des perles, c'est-à-dire pour perdre mon temps, ou l'employer à des choses de peu d'importance.

    Perles défilées, perles enfilées qui ont quitté leur fil. Les disgrâces souvent sont du ciel révélées ; J'ai songé, cette nuit, de perles défilées Et d'œufs cassés…, Molière, Dépit, v, 7.

  • 5Perles de Rome, petits grains d'albâtre plongés dans une pâte de nacre.

    Perles de Venise, émaux teints en rouge, qu'on exporte surtout en Afrique.

  • 6 Fig. Ce qu'il y a de mieux dans son genre. Mais quoi, c'est un chef-d'œuvre où tout mérite abonde, Un miracle du ciel, une perle du monde, Malherbe, VI, 25. Je vais vous montrer la perle des manuscrits, Lesage, Diable boit. ch. X. Ces amis font de vous la perle des neveux, Destouches, Dissipat. IV, 4. Qu'est devenue Mlle Cunégonde, la perle des filles, le chef-d'œuvre de la nature ? Voltaire, Candide, 4. Ce marquis [Tacconi] vaut de l'or, c'est la perle des hommes, Courier, Lett. I, 204. Isocrate, la plus nette perle du langage attique, Courier, ib. 18 oct. 1808. Écoutons la légende de saint Léonor, l'une des perles les plus fines du précieux écrin de la tradition celtique, Montalembert, Moines d'Occid. t. II, p. 389.
  • 7 Fig. Nom donné aux gouttes de liquide, et, particulièrement, aux gouttes de rosée qui sont sur la pointe des herbes. L'aube… sème sur les monts les perles de l'aurore, Lamartine, Méd. I, 16.

    Faire la perle, se dit de l'eau-de-vie, lorsqu'elle se couvre de bulles, après qu'on l'a agitée.

  • 8 Fig. De belles dents. Sa bouche est garnie d'un double rang de perles.
  • 9Se dit des cadences de la flûte, quand chaque son est plein et qu'il a une sorte de rondeur et de netteté, comme les perles.

    Se dit aussi de certaines notes de chant détachées.

  • 10Grain de plomb passé dans un fil, qui sert à divers instruments de mathématique et à guider l'œil quand on tire de l'arbalète.
  • 11 Terme d'imprimerie. Le plus petit caractère.
  • 12 Terme d'architecture. Suite de petits grains ronds qu'on taille dans les moulures appelées baguettes.
  • 13 Terme de tapissier. Petite boule de bois, dite aussi coulant, couverte de soie ou de laine, dans laquelle passent les fils d'une frange à quadrille ou autre.

    Petit globe d'émail percé, dont se sert le fabricant de gaze.

  • 14Un des noms vulgaires de l'albugo ou tache blanche de la cornée.
  • 15Genre d'insectes nevroptères.

    Espèce de coquille univalve.

HISTORIQUE

XIIIe s. Des merciers : nus ne nulle du dit mestier… ne puet metre aucunes finnes pelles fausses, pelles blanches ne dorées, s'elles ne sont d'argent ; car telles euvres sont fausses, De Laborde, Émaux, p. 438.

XIVe s. [on fist] Li chainture de perles à carnieres fremer, Baud. de Seb. v, 776.

XVIe s. Seulement quant je veux toucher le loz de celle Qui est de nostre siecle et la perle et la fleur, Du Bellay, J. VI, 64, recto. Il est net comme une perle, Despériers, Contes, LXVI. La rose blanchit tout autour Au matin de perles petites Qu'elle emprunte du poinct du jour, Ronsard, 512. Fenouil, perles preparées, canelle, Paré, XXI, 2. Ce n'est pour enfiler des perles, Ce n'est pas pour chasser aux merles, Qu'on voit ce martial arroy, Leroux de Lincy, Prov. t. II, 177. Encore disons-nous en commun proverbe d'un homme illustre ou d'une chose belle par excellence : c'est une perle, Bouchet, Serées, III, p. 217, dans LACURNE. Un grand baril de serpentin, garny d'argent doré, avec de petites perles de barocques et des roses de petits saphirs, De Laborde, Émaux, p. 437. À Jehan Rousseley, marchand florentin, pour son paiement d'une bien grosse perle pucelle et non percée que le roy a achapté de luy, De Laborde, ib. p. 438.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PERLE. Ajoutez :
16 Perles mortes, perles qu'on pêche dans les parages de l'Écosse et qui ressemblent à des yeux de poisson, Ch. Blanc, l'Art dans la parure, p. 319.
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Étymologie de « perle »

(XIIe siècle)[1] Du latin perna (« cuisse, coquillage ») par l’intermédiaire du diminutif *pernula[1].
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Wallon, piel ; prov. esp. et ital. perla ; portug. perola ; anc. haut-allem. perala, berala ; angl. pearl ; bas-lat. perulus, et aussi perna. Origine très incertaine. 1° On l'a tiré du latin perna, pinne marine, sorte de coquillage, par le changement d'n en l ; il est certain qu'il y a des textes du XIIIe siècle où perna signifie perle, et que dans les dialectes napolitain et sicilien perna a ce même sens. 2° Du latin pirum, poire, par une assimilation, à cause des formes perulus en bas-latin, et perola en portugais ; Diez cite aussi le vénitien porolo, pendant d'oreille. 3° Du latin sphærula, petite boule ; mais les formes des deux mots sont bien éloignées l'une de l'autre. 4° Du latin pilula, globule, avec permutation de l'l en r, permutation qui se trouve en effet dans le vénitien, et le véronais pirola pour pilula. 5° De l'anc. haut-allem. perala ou berala, que Grimm rattache à βήρυλλος, bérylle. Diez regarde comme plus probable, ou perula, petite poire, ou pilula, globule.

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Phonétique du mot « perle »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
perle pɛrl

Fréquence d'apparition du mot « perle » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « perle »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « perle »

  • Les erreurs, comme des pailles, flottent à la surface. Celui qui veut chercher des perles doit plonger en profondeur.
    John Dryden — All for love, Prologue
  • L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
    Francis Ponge —  Le parti pris des choses 
  • Une âme pure est comme une belle perle. Tant qu'elle est cachée dans un coquillage, au fond de la mer, personne ne songe à l'admirer. Mais si vous la montrez au soleil, cette perle brille et attire les regards.
    Le curé d'Ars
  • Les mœurs sont un collier de perles ; ôtez le nœud, tout défile.
    Nicolas Edme Rétif, dit Restif de La Bretonne — Cité par Gérard de Nerval dans les Illuminés
  • C’est une perle rare en ce monde que d’avoir un coeur sans désir.
    Bouddha
  • La perle est sans valeur dans sa propre coquille.
    Proverbe indien
  • Avec ses 241.000 km2 - une superficie proche du Royaume-Uni - mêlant forêts brumeuses, lacs et marais, plateaux montagneux et sommets enneigés, l'ancien protectorat britannique a acquis le surnom de "perle de l'Afrique".
    TV5MONDE — L'Ouganda, pays autoritaire, parmi les plus jeunes du monde
  • Mais, si conscients que nous sommes d’être à un moment charnière de notre Histoire et de la nécessité d’être bien armés pour faire face aux challenges à venir, notre préférée, celle qui nous fait languir d’être à demain, est sans conteste cette perle du propos liminaire du président lors du dernier CT : “pour gagner une bataille, on a besoin de bons généraux ; pour gagner une guerre, on a besoin de bons officiers, et de bons fantassins. Parfois aussi de bons commandos !!…”
    Le St Martin's Week — Bêtisier • Les perles de l’année 2020 | Le St Martin's Week
  • Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles devant les porcs.
    Évangile selon saint Matthieu, VII, 6
  • Stéphane Pouvreau : Cela existe mais cela reste rare. La perle provient d’un corps étranger que l’huître n’arrive pas à extraire. Pour s’en protéger, le mollusque l’entoure de nacre.
    Le Telegramme — Que vaut la perle de l’huître bretonne ? - Bretagne - Le Télégramme
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Traductions du mot « perle »

Langue Traduction
Anglais pearl
Espagnol perla
Italien perla
Allemand perle
Chinois 珍珠
Arabe لؤلؤة
Portugais pérola
Russe жемчужина
Japonais パール
Basque perla
Corse perla
Source : Google Translate API

Synonymes de « perle »

Source : synonymes de perle sur lebonsynonyme.fr

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Perle

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