La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « oiseau »

Oiseau

Variantes Singulier Pluriel
Masculin oiseau oiseaux

Définitions de « oiseau »

Trésor de la Langue Française informatisé

OISEAU, subst. masc.

I.
A. − Animal ovipare appartenant à la classe des vertébrés tétrapodes, à sang chaud, au corps couvert de plumes, dont la tête est munie d'un bec corné dépourvu de dents, dont les membres postérieurs sont des pattes et les membres antérieurs des ailes, ce qui le rend le plus souvent apte au vol. Croupion, gésier, jabot, oeuf, plume d'oiseau; bande, volée d'oiseaux; baguage des oiseaux; marchand d'oiseaux; piège à oiseaux; l'oiseau becquète; l'oiseau chante, crie, picore, siffle; l'oiseau vole; attraper, élever des oiseaux; oiseau apprivoisé, domestique, de basse-cour. Raboliot arriva comme déja elle [la buse] «finissait», les yeux mi-clos, les ailes raidies d'une contraction dernière. Il ramassa l'oiseau, un bel oiseau brun de plumage, taché de blanc. Du sang coulait à la pointe du bec; les serres noires et brillantes se repliaient, inertes, au bout des pattes vernies de jaune (Genevoix, Raboliot,1925, p.299):
1. Les ornithologistes auront également les moyens de satisfaire amplement leur curiosité; car ils y trouveront [en Louisiane] des oiseaux de toutes les grandeurs, dont le plumage est varié à l'infini, et depuis l'oiseau-mouche jusqu'à l'aigle, ou jusqu'au vautour, il y a des degrés incalculables à parcourir. Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p.174.
ORNITH. Les oiseaux, ou l'oiseau, au sing. à valeur coll. Cette classe des vertébrés. Le bec des oiseaux est susceptible de mouvements beaucoup plus compliqués que les mâchoires des quadrupèdes; puisque non seulement le bec supérieur se meut plus ou moins sur la tête, mais que les parties de ce bec se meuvent les unes sur les autres (Cuvier, Anat. comp., t.3, 1805, p.60).Le squelette de l'Oiseau est très spécialisé et homogène dans ses caractéristiques, car il est organisé pour permettre le vol (Zool.,t.4, 1974, p.331 [Encyclop. de la Pléiade]).
[Espèces] Oiseaux aquatiques, marins, terrestres; oiseaux migrateurs, de passage, voyageurs; oiseaux coureurs, grimpeurs, plongeurs, sauteurs; oiseaux de proie; oiseaux diurnes, nocturnes. Il est fréquent chez les Oiseaux coureurs (...), marcheurs (...) ou nageurs (...) de voir le pouce [des membres postérieurs] très réduit, parfois vestigial, voire absent (Zool.,t.4, 1974p.335).
1. En partic.
a) [Espèces] V. oiseau-chameau, oiseau-chat, oiseau-lyre, oiseau-moqueur, oiseau-mouche.
Oiseau des îles*; oiseau de paradis*.
Oiseau royal. ,,Espèce du genre grue`` (Littré). HIST. DE LA MODE, loc. adj. ou adv. À l'oiseau (royal). Avec des plumes d'oiseau (dans la coiffure). Le gaillard rendait rêveuses des douairières coiffées à l'oiseau (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p.128).Une perruque à l'oiseau royal, aux ailes de pigeon, qui se terminait par une queue nouée (Morand, P. de Saligny,1947, p.122).
Oiseaux des tempêtes. Groupe d'oiseaux voisins des pétrels. Les Hydrobatidae, très proches des Pétrels, groupent de petits Oiseaux dits «Oiseaux des tempêtes» répandus dans toutes les mers (Zool.,t.4,1974,p.479 [Encyclop. de la Pléiade]).
Au sing. à valeur générique. L'oiseau des tempêtes, de la taille d'une hirondelle, au corps noir brunâtre avec une tache blanche au-dessus de la queue (Rouch,Régions polaires,1927,p.193).
b) Spécialement
FAUCONN. Oiseau dressé pour la chasse. Oiseau niais; porter, faire voler l'oiseau. Un jour qu'elle allait chasser à l'oiseau, doña Maria d'Avalos vit le duc d'Andria (France, Puits ste Claire,1895, p.272).
Oiseaux de leurre. ,,Les faucons, les gerfauts et en général tous ceux qui servent à la haute volerie ou à la fauconnerie proprement dite et qui sont dressés à revenir au leurre`` (Ac.).
Oiseaux de poing. Oiseaux ,,qui sont dressés à revenir sur le poing tels que les vautours et les éperviers`` (ibid.).
Loc. verb. fig. vieillie. Être battu de l'oiseau. Être abattu par des malheurs ou des revers. Il se présente dans tout son livre comme si mécontent, si battu de l'oiseau, (...) qu'il est impossible de ne pas voir dans tout cela une disposition morale existante (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t.3, 1862, p.46).
HÉRALD. ,,On nomme oiseau dans l'écu, celui dont on ne peut désigner l'espèce, on dit d'un oiseau becqué, langué, membré lorsque son bec, sa langue et ses jambes sont d'un autre émail que son corps`` (Grandm. 1852).
HIST. ROMAINE. Oiseau de bon, de mauvais augure. Oiseau qui, selon certaines croyances antiques, annonçait un événement heureux ou malheureux. Le Romain (...) ne sort jamais de chez lui sans regarder s'il ne paraît pas quelque oiseau de mauvais augure (Fustel de Coul., Cité antique, Paris, Hachette, 1885 [1864], p.255).
MYTH., POÉS.
L'oiseau de Junon. Le paon. Le Grec, pour encadrer, humaniser le paysage, élève ces gradins du théâtre qui s'épanouissent pareils à la roue de l'oiseau de Junon (Mauriac, Journal 2,1937, p.194).
L'oiseau de Jupiter. L'aigle. Que de fois j'enviai l'oiseau de Jupiter, Qui, traversant vos flots de ses rapides ailes, Superbe, prend l'essor aux voûtes éternelles (Delille, Trois règnes nature,1808, p.67).
L'oiseau de Minerve. La chouette. Les méchants, en forçant Marat à se cacher dans les trous, en avaient fait un oiseau de nuit, l'oiseau de Minerve (France, Dieux ont soif,1912, p.247).
L'oiseau de Vénus. La colombe. Les oiseaux de Vénus autour de ma fenêtre Du plus chéri des mois proclament le retour! (Lamart., Méditations,1820, p.212).
P. métaph. Shakespeare aimait, mais il ne croyait pas plus à l'amour qu'il ne croyait à autre chose; une femme pour lui était un oiseau, une brise, une fleur, chose qui charme et passe (Chateaubr., Mém., t.2, 1848, p.191).
2. Expr. et loc. fam.
a) [fondées sur la légèreté, l'insouciance de l'oiseau]
Avoir un appétit d'oiseau, manger comme un oiseau. Manger très peu. À cet âge-là, on est bête, on n'aime rien, on mange comme un oiseau (A. France, Crime,Paris, Calmann-Lévy, 1900 [1881], p.225).
Baiser d'oiseau. Baiser tendre et léger. Elle se pencha, vite, très vite, et mit sur la tempe du jeune homme un baiser d'oiseau, une caresse imperceptible (Duhamel, Combat ombres,1939, p.187).
Chanter comme un oiseau. Être très joyeux. Je l'ai mise sur le lit. Elle chantait comme un oiseau (Jouve, Scène capit.,1935, p.123).
Être, vivre comme l'oiseau sur la branche*.
Cervelle, tête d'oiseau. Esprit léger, insouciant, étourdi. Les idées de vengeance ne tenaient guère, avec sa cervelle d'oiseau (Zola, Nana,1880, p.364).V. cervelle ex.11.
Léger, légère comme un oiseau. Qui semble voler comme un oiseau. Elle glissa le long des larges corridors (...), heureuse et légère comme un oiseau (L. de Vilmorin, Lit à col.,1941, p.262).
Libre comme un oiseau dans l'air. Sans aucune entrave. Te voilà libre encore une fois comme un oiseau dans l'air (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p.104).
Vivre en oiseau, comme un oiseau. Vivre avec insouciance, sans se préoccuper du lendemain. Le lendemain n'existait pas, elle vivait en oiseau, sûre de manger, prête à coucher sur la première branche venue (Zola,, Nana,1880p.1357).
b) Familier
Donner à qqn des noms d'oiseaux. Injurier, insulter quelqu'un. V. nom II A 1.
Le petit oiseau va sortir! [Formule plaisante par laquelle le photographe demande à ceux qu'il photographie, de ne plus bouger et de fixer l'objectif]:
2. Du plus loin qu'il nous voyait, il se «plaçait», pour obéir aux injonctions d'un photographe invisible: la barbe au vent, le corps droit, les pieds en équerre, la poitrine bombée, les bras largement ouverts. À ce signal je m'immobilisais, je me penchais en avant, j'étais le coureur qui prend le départ, le petit oiseau qui va sortir de l'appareil... Sartre, Mots,1964, p.16.
3. Loc. adv.
a) À vol d'oiseau
α) En ligne droite, sans suivre de détours. Où sont les tranchées bulgares? demanda le père Dubreuil. −Trois mille deux par le ravin, deux mille sept à vol d'oiseau (Vercel, Cap. Conan,1934, p.200).
β) En regardant de très haut, selon une perspective aérienne. Quand la clarté du jour se fera, on distinguera au fond de la perspective de toute une contrée vue à vol d'oiseau (Valéry, Variété III,1936, p.125).
P. métaph. [Venise] Le luxe se cache et la gaiété met des sourdines: cela rend difficiles les observations de moeurs à vol d'oiseau (Gautier, Italia,1852, p.297).
b) À vue d'oiseau. Synon. vieilli (supra β).Un plan à vue d'oiseau (Ac.).
c) Aux oiseaux (vieilli). Très bien. Il est meublé aux oiseaux (Larch. 1858, p.618).
4. Proverbes. Il a battu les buissons* et un autre a pris les oiseaux. La belle cage* ne nourrit pas l'oiseau. Il vaut mieux être oiseau de campagne qu'oiseau de cage*. Petit à petit l'oiseau fait son nid. ,,On arrive progressivement à un résultat, à faire fortune, etc.`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). À chaque oiseau son nid est beau. ,,Chacun trouve beau ce qui lui appartient`` (Ac. 1935).
B. − P. anal.
1. Péj. Individu. Il reviendra à la reprise de l'audience. Qu'est-ce que tu peux bien avoir à lui dire à cet oiseau-là? (A. France, Crainquebille,1905, 3etabl.).
Un drôle d'oiseau, un vilain oiseau. Un individu peu recommandable, déplaisant. Qu'est-ce que Suzanne, qui est intelligente et jolie, peut aimer dans ce vilain oiseau?... c'est incompréhensible (Gyp,Raté,1891, p.151):
3. Un drôle d'oiseau [Ucello], entre nous, capable de fraterniser un jour, au Louvre, avec notre peintre, tellement dur et tendre qu'il combine en sa personne les longues dames des tapisseries à la Licorne et les Chevaliers considérables d'un tournoi. Cocteau, Poés. crit. I,1959, p.262.
2.
a) Oiseau de malheur, de mauvais augure. [P. réf. à l'ornithomancie antique] Personne dont la présence annonce ou provoque quelque chose de fâcheux. Sturel gardait les yeux fichés à terre, pendant que le chef se rangeait ainsi à des vues sur lesquelles, deux mois auparavant, il le traitait d'oiseau de malheur (Barrès, Appel soldat,1900, p.437).Ne joue pas les oiseaux de mauvais augure (Vailland, Drôle de jeu,1945, p.45).
b) Souvent iron. Oiseau bleu, oiseau rare. Personne (plus rarement chose) impossible à trouver, possédant des qualités idéales. Je crois que nous avons déniché l'oiseau rare, disait Louise (Dabit, Hôtel Nord,1929, p.176).Rirette pensait au bonheur, à l'oiseau bleu, à l'oiseau du bonheur, à l'oiseau rebelle de l'amour (Sartre, Mur,1939, p.107).
3. Oiseau de passage. Personne qui ne reste pas longtemps dans le même lieu. Cette méthode offrait à Pierrotin la possibilité d'empocher le prix de deux places pour une, quand un habitant du pays venait demander de bonne heure une place appartenant à un oiseau de passage qui, par malheur, était en retard (Balzac, Début vie,1842, p.305).
4. Oiseau de nuit. Personne qui veille quand les autres dorment. Il est onze heures, la plupart des lits sont vides: les oiseaux de nuit ont déniché (L. Barron, Paris étrange, in La Vie pop., 16avr.1882, p.117 ds Quem. DDL t.25).
5. Expr. L'oiseau s'est envolé. [En parlant d'un prisonnier ou d'une pers. recherchée par la police; p. ext. en parlant d'une pers. que l'on comptait rencontrer] Il n'y a plus personne. Anton. prendre, trouver l'oiseau, la pie au nid*.Un beau matin, à leur réveil, les villageois trouvent la porte de leur église ouverte et l'église vide: l'oiseau s'est envolé (Sartre, Diable et Bon Dieu,1951, ii, 5etabl., 4, p.167).
II. − TECHNOL. ,,Sorte de caisse ouverte que les maçons emploient pour transporter le mortier à dos`` (Chabat 1881). ,,Chevalet dont les couvreurs se servent pour poser une planche et former un échafaud sur un toit`` (Chabat 1881).
REM.
Oisel, subst. masc. var. anc. rare et littér.V. oiselle ex. de Moréas.Au fig. Le coeur de ma mie Est un val fleuri Où chante l'oisel de mon rêve (Privas, Chans. sent.,1906, p.129).
Prononc. et Orth.: [wazo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1100 oisel ornith. (Roland, éd. J.Bédier, 1616); ca 1165 oiseaus plur. (Benoît de Ste-Maure, Troie, 6752 ds T.-L.); b)1771 à vol d'oiseau «en ligne droite» (Trév.); 2. a) α) fin du xives. «individu» (Froissart, Chroniques, éd. L.Mirot, t.12, p.167, 20); β)1665 rare oiseau (La Fontaine, Joconde, 136 ds OEuvres, éd. Ad.Régnier, t.4 p.75); 1829 oiseau rare (Béranger, Chans., t.2, p.156); γ)1883 drôle d'oiseau (Delvau); 3. 1872 se donner des noms d'oiseaux (Larch., p.184, avec citat. d'aut.). B. 1. 1358-59 maçonn. (Doc. ds Delaville-Le-Roux, Registre des comptes municipaux de la ville de Tours, RegistreI, p.47, §244); 2. 1832 «sorte d'auge à l'usage des couvreurs, des ardoisiers» (Raymond). Du b. lat. aucellus «oiseau» (cf.TLL), forme syncopée de *avicellus, dimin. de avis «oiseau». Oiseau, terme de maçonn., a prob. subi l'infl. de auge* et ses dér. (cf. aubjoel «id.», 1290 ds Gdf. Compl. et augeot «id.», Boiste 1808, s.v. oiseau, v. aussi FEW t.24, p.380b). Fréq. abs. littér.: 9928. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 16 126, b) 18798; xxes.: a) 11944, b) 11205. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.451. −Gilliéron (G.). Pathol. et thérap. verbales. Paris, 1921, pp.53-66. −Quem. DDL t.1, 6, 18.

Wiktionnaire

Nom commun - français

oiseau \wa.zo\ masculin

  1. (Ornithologie) Animal vertébré théropode, à deux pattes et deux ailes, ovipare, homéotherme, au corps couvert de plumes et qui possède un bec corné dépourvu de dents.
    • Après une autre étape de quatre heures, atteignons Souk El-Arbâ (le marché du mercredi), dans un cirque rocheux où les pluies ont formé de nombreux étangs regorgeant d’oiseaux aquatiques : canards, poules d'eau, bécassines, hérons, etc. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 152)
    • Un ramier s’échappait des cimes, de petits oiseaux gazouillaient une timide chanson d’automne. — (Alphonse de Châteaubriant, Monsieur des Lourdines, chapitre 2, 1910)
    • Aristophane fait des oiseaux un monde à part et indifférent, mais supérieur à l’humanité. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Vers le roi, Grasset, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 394)
    • Et puis, il y a des oiseaux qui ont des plumes rouges, vertes et jaunes, et qui chantent… — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
    • Les oiseaux innombrables nichent dans les falaises escarpées, et effarés par la sirène des navires, s'envolent en nuages bruyants. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • En Lorraine, ils engluent les petits oiseaux chanteurs. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    1. (Fauconnerie) Oiseau de proie.
      • L'opération principale était la ciliure, qui consistait à coudre les paupières de l’oiseau; on lui rendait l'usage de la lumière quand il était habitué à obéir à la voix du fauconnier; […]. — (Album historique, publié sous la direction de M. Ernest Lavisse, Le moyen âge (du IVe au XIIIe siècle), 2e édition (1900), Librairie Armand Colin, 1905, page 192)
  2. (Péjoratif) Individu extravagant.
    • On connaît l’oiseau de longue date, et il n’a rien changé à son chant de merle moqueur. — (Jacques Mandelbaum, « Fahrenheit 11/9 » : Donald Trump dans le viseur de Michael Moore, Le Monde. Mis en ligne le 31 octobre 2018)
    • Quel drôle d’oiseau !
  3. Exercice de tir où l’on abat d’un coup de fusil ou d’un coup de flèche la figure d’un oiseau attachée au haut d’une perche.
    • Ce qu’il voit encore, ce sont des soudards qui, […], criblent de coups d’arquebuse un oiseau de bois fiché à la pointe d’un mai. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
  4. Avion.
    • Donc, je suis dans un avion. Et cet avion ronronne comme tous les avions en vol. Mais, soudain, la porte de l'oiseau s'ouvre, un gars me prend par les pieds et me jette dans le vide sans qu'il me soit possible de réagir. — (San-Antonio, Bas les pattes!, Éditions Fleuve noir, 1954, chapitre XVI)
  5. (Familier) (Langage enfantin) Organe sexuel mâle, pénis
    • Elle le connaît ton petit oiseau, Coop, elle connaît tous nos petits oiseaux. En tout cas, elle connaît le mien, c’est sûr.— (Saïdeh Pakravan, La Trêve, 2016)
  6. (Maçonnerie) Sorte de hotte dont les manœuvres se servent pour porter le mortier sur leurs épaules.
    • Porter l’oiseau.
  7. Oiseau de Limousin : Assemblage de planches à angle droit, munies de deux manches que l’on passe sur les épaules, et qui servait autrefois aux maçons à porter des matériaux.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

OISEAU. n. m.
Animal ovipare, formant une classe des Vertébrés, qui est couvert de plumes et dont les membres postérieurs servent seuls à la marche, les membres antérieurs ou ailes étant adaptés au vol. Il a un féminin peu employé : OISELLE. Oiseau rare. Oiseau mâle. Oiseau femelle. Oiseaux de proie. Oiseaux domestiques. Oiseaux apprivoisés. Oiseaux nocturnes. Oiseaux de nuit. Oiseaux aquatiques. Oiseaux de mer. Oiseaux de rivière. Oiseaux pêcheurs. Oiseaux voyageurs. Oiseaux migrateurs. Oiseaux de passage. Oiseaux des îles. Oiseaux de volière. Les anciens observaient le vol des oiseaux. Oiseaux de bon, de mauvais, de sinistre augure. Le chant, le ramage des oiseaux. Le gazouillement des petits oiseaux. Mettre un oiseau en cage. Un oiseau qui couve. Les petits d'un oiseau. Un nid d'oiseau. Oiseau de paradis, Oiseau des Indes, aux flancs garnis de faisceaux de longues plumes effilées, dont les femmes se servent comme parure. Oiseau-mouche. Voyez OISEAU-MOUCHE. Poétiq., L'oiseau de Jupiter, L'aigle. L'oiseau de Junon, Le paon. L'oiseau de Minerve, La chouette. L'oiseau de Vénus, La colombe. Fig. et pop., Oiseau de mauvais augure se dit d'un Homme dont l'arrivée fait prévoir quelque mauvaise nouvelle. Fig. et fam., Un vilain oiseau, Un homme méprisable. On dit aussi Un drôle d'oiseau en parlant de Quelqu'un de bizarre, d'étrange et de peu estimé. Fig. et fam., L'oiseau rare, Une personne possédant des qualités difficiles à trouver. Prov., Être comme l'oiseau sur la branche, Être dans un état incertain, sans savoir ce qu'on deviendra. Prov et fig., Petit à petit l'oiseau fait son nid, On fait peu à peu sa fortune, sa maison. Prov. et fig., À chaque oiseau son nid est beau, Chacun trouve beau ce qui lui appartient. Fig. et fam., L'oiseau n'y est plus ou L'oiseau s'est envolé se dit de Quelqu'un qui s'est évadé, qui n'est plus où l'on va le chercher. Fig. et fam., Il a battu les buissons et un autre a pris les oiseaux, Il s'est donné toute la peine et un autre en a eu le profit. Tirer l'oiseau se dit d'un Certain exercice où l'on propose un prix pour celui qui abat d'un coup de fusil ou d'un coup de flèche la figure d'un oiseau attachée au haut d'une perche.

OISEAU s'est dit absolument, en termes de Fauconnerie, d'un Oiseau de proie. Un oiseau dressé pour la chasse. Oiseau niais, hagard, mué. Oiseau de haut vol. Porter l'oiseau. Faire voler l'oiseau. Dresser un oiseau. Un oiseau qui vole la perdrix, le lièvre, le héron, la corneille. Un oiseau qui prend l'essor. Chasse à l'oiseau. Oiseaux de leurre, Les faucons, les gerfauts, et en général tous ceux qui servent à la haute volerie ou à la fauconnerie proprement dite et qui sont dressés à revenir au leurre; à la différence des Oiseaux de poing, qui sont dressés à revenir sur le poing, tels que les vautours et les éperviers. Prov et fig., Être battu de l'oiseau, Être découragé, rebuté par une suite de traverses.

OISEAU se dit par analogie, en termes d'Arts, d'une Sorte de hotte dont les manœuvres se servent pour porter le mortier sur leurs épaules. Porter l'oiseau.

À VOL D'OISEAU, loc. adv. En ligne droite. De Paris à Rouen, il n'y a que vingt lieues à vol d'oiseau. Il signifie aussi De la façon dont on verrait un édifice, une ville. un paysage en volant au-dessus. Vue à vol d'oiseau. On disait aussi en ce sens. À vue d'oiseau. Un plan à vue d'oiseau.

Littré (1872-1877)

OISEAU (oi-zô) s. m.
  • 1Animal ovipare à deux pieds, ayant des plumes et des ailes. Eh ! quoi ! ne dites-vous pas vous-même que le ciel et les oiseaux prouvent Dieu ? non, car encore que cela est vrai en un sens pour quelques âmes à qui Dieu donne cette lumière, néanmoins cela est faux à l'égard de la plupart, Pascal, Pens. XXV, 200, éd. HAVET. Alger… attaqué dans tes murailles comme un oiseau ravissant qu'on irait chercher dans son nid, Bossuet, Mar.-Thér. Aux petits des oiseaux il [Dieu] donne leur pâture, Racine, Ath. I, 7. Pensez-vous qu'en effet au gré de leur demande Du vol de leurs oiseaux la vérité dépende ? Voltaire, Œdipe, IV, 1. La vie de l'oiseau aquatique est plus paisible et moins pénible que celle de la plupart des autres oiseaux, Buffon, Ois. t. XIII, p. 344. Il [l'engoulevent] est dans le cas des autres oiseaux nocturnes ; tous sont au fond des oiseaux de crépuscule plutôt que des oiseaux de nuit, Buffon, ib. t. XII, p. 223. J'observerai que tous ces mouvements bouffons ou satiriques attribués au hibou par les anciens appartiennent aussi à presque tous les oiseaux de nuit, Buffon, ib. t. II, p. 149. Tous les oiseaux de proie sont remarquables par une singularité dont il est difficile de donner la raison : c'est que les mâles sont d'environ un tiers moins grands et moins forts que les femelles, Buffon, ib. t. I, p. 89. L'acteur tragique Ésopus fit servir un plat dans lequel étaient toutes les espèces d'oiseaux qui chantent ou imitent la parole humaine, oiseaux qui lui coûtaient dix mille sesterces la pièce ; aussi estime-t-on le plat à cent mille sesterces [22500 francs], Pastoret, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 405. Même quand l'oiseau marche, on sent qu'il a des ailes, Lemierre, Fastes, I. Soyez comme l'oiseau posé pour un instant Sur des rameaux trop frêles, Qui sent ployer la branche et qui chante pourtant, Sachant qu'il a des ailes, Hugo, Chants du crépuscule, 33.

    Fig. C'est [Villebrune] un oiseau effarouché qui ne sait où se reposer, Sévigné, 22 juill. 1676.

    Fig. et ironiquement. Voilà un bel oiseau, se dit d'un homme de mauvaise mine ou pour qui on a peu de considération. Ne voilà-t-il pas un bel oiseau !

    Fig. et familièrement. Quel oiseau, quel triste personnage !

    Fig. et familièrement, il se dit des personnes dont l'espèce est rare. Ces extrêmes Agnès Sont oiseaux qu'on ne vit jamais, La Fontaine, Tabl. La dame Simonne, Le rare oiseau ! La Fontaine, Rich. Il découvre aussi l'oiseau rare [la jeune fille] Qu'attendait le roi très chrétien, Béranger, M. de Charlemagne.

    Fig. et familièrement. L'oiseau n'y est plus, l'oiseau s'est envolé, se dit d'un prisonnier qui s'est échappé.

    On dit dans le même sens : les oiseaux sont dénichés.

    Fig. La plume de l'oiseau, ce qu'il y a de mieux dans une affaire. Cette contusion du [jeune marquis de Grignan, à la guerre] était le dernier don de la dernière fée : c'est ce qui s'appelle la plume de l'oiseau, ou le pied du cerf, Sévigné, 22 déc. 1680.

    Oiseaux domestiques, ceux qu'on élève dans les basses-cours pour le ménage : les coqs, les poules, les dindons, les canards, les oies, etc.

    Oiseaux passagers, oiseaux de passage, les cailles, les bécasses, et tous ceux qui émigrent tous les ans. Chez les oiseaux de passage, les pères et les mères rassemblent leurs familles lorsque le temps du départ approche ; plusieurs familles se rassemblent pour ne former qu'une même caravane, et se mettre par là plus en état de surmonter les résistances et de s'opposer à leurs ennemis, Bonnet, Contempl. nat. XI, 13.

    Fig. À quoi bon ce discours avec un étranger, Une plume à tous vents, un oiseau passager ? Scudery, le Fils supposé, I, 7. Ces sortes de créatures [les nourrices] sont des oiseaux de passage, que l'on souffre à cause des pauvres enfants, Sévigné, 21 août 1675.

    Oiseaux de volière, ceux qu'on nourrit en cage. Réformes dans la maison du roi : purgez-la de fainéants et de personnes vicieuses ; congédiez vos valets de passe-temps, les machinistes de vos plaisirs ; videz vos écuries de chevaux, vos étables de chiens, vos volières d'oiseaux inutiles, Codicille, du test. attribué à Louis XIII, dans DE LABORDE, Émaux, p. 408.

    Oiseaux de bois, les faisans, gelinotes, etc

    Oiseaux de rivière, les canards, sarcelles et autres.

    Tirer l'oiseau, se dit d'un exercice où l'on essaye d'abattre d'un coup de fusil ou d'un coup de flèche ou d'un coup de pierre la figure d'un oiseau ou un oiseau réel.

    Fig. Voilà une grande cage pour un petit oiseau, se dit d'un petit personnage logé dans un logis magnifique.

    L'oiseau en a dans l'aile, se dit d'un oiseau qui a reçu un coup qui l'empêche de voler, et fig. d'un homme atteint dans sa santé, dans sa fortune, dans sa réputation.

    Il est comme l'oiseau sur la branche, il ne sait ce qu'il fera, ce qu'il deviendra. Et comme dit fort bien cet auteur que je ne connais pas, l'homme est, en ce monde, ainsi que l'oiseau sur la branche, Molière, Festin, V, 2.

    Un oiseau de mauvais augure, oiseau considéré chez les anciens comme présageant quelque malheur. Mais le jour baisse et l'air s'est épaissi ; J'entends crier l'oiseau de triste augure, Ducis, Oth. V, 2.

    Fig. et populairement. Oiseau de bon, de mauvais augure, personne qui fait pressentir un heureux événement, ou un accident fâcheux. Eh ! bien, prenez la peine, mon cher seigneur, de chasser à l'instant cet oiseau de mauvais augure, Favart, Soliman II, I, 10.

    Chambre aux oiseaux, local réservé jadis, dans chaque palais, à entretenir des oiseaux.

  • 2 Terme de zoologie. Classe du règne animal comprenant les animaux vertébrés dont le corps est couvert de plumes, et dont les membres antérieurs ont en général la forme d'ailes, à tête terminée en avant par un bec corné qui recouvre des mâchoires allongées, dépourvues de dents.
  • 3Le roi des oiseaux, la reine des oiseaux, l'aigle. L'escarbot intercède, et dit : Princesse des oiseaux…, La Fontaine, Fabl. II, 8.

    L'oiseau de Jupiter, l'aigle. L'oiseau de Jupiter, sans répondre un seul mot, Choque de l'aile l'escarbot, La Fontaine, Fabl. II, 8.

    L'oiseau de Junon, le paon.

    L'oiseau de Minerve, la chouette, le hibou. Connaissez-vous les miens [enfants] ? dit l'oiseau de Minerve, La Fontaine, Fabl. V, 18.

    L'oiseau de Vénus, la colombe, le pigeon. Dès qu'il [le chasseur] voit l'oiseau de Vénus, Il le croit en son pot et déjà lui fait fête, La Fontaine, Fabl. II, 12.

  • 4 Terme de fauconnerie. Absolument, l'oiseau, l'oiseau de proie dressé à la chasse. Faire voler l'oiseau.

    Oiseau pillard, celui qui en pille un autre.

    Oiseau branchier, celui qui n'a encore que la force d'aller de branche en branche.

    Oiseaux de bonne compagnie, ceux qui ne sont point sujets à s'enfuir.

    Oiseau dépiteux, oiseau qui ne veut pas revenir quand il a perdu sa proie.

    Oiseau de bon goût, celui qui prend son temps à propos pour voler.

    Oiseaux ignobles, oiseaux de bas vol. Oiseaux nobles, oiseaux de haut vol.

    Oiseau sor, se dit des oiseaux de passage qui n'ont pas encore mué.

    Oiseaux de leurre, les faucons, les gerfauts, et, en général, tous ceux qui servent à la haute volerie, et qui sont dressés à revenir au leurre et du leurre sur le poing, à la différence des oiseaux de poing, qui sont dressés à revenir immédiatement sur le poing, tels que les autours et les éperviers.

    Oiseau niais, oiseau pris au nid et qui n'a pas encore volé.

    Ce n'est pas viande pour vos oiseaux, c'est-à-dire cela ne vous est pas destiné, c'est pour des gens d'une plus grande qualité.

    Fig. Battu de l'oiseau, se dit de quelqu'un à qui il est arrivé plusieurs malheurs, plusieurs pertes qui lui ont abattu le courage ; locution tirée de la fauconnerie, quand l'oiseau battait de l'aile celui qu'il poursuivait. Vous n'êtes pas en état d'envisager votre retour, vous êtes encore trop battus de l'oiseau, comme disait l'abbé au reversis, Sévigné, 29 mars 1680. La princesse d'Harcourt [faisant des excuses] était si battue de l'oiseau, qu'elle crut n'en pouvoir trop dire pour en faire sa cour, Saint-Simon, 64, 72.

  • 5Oiseau-mouche, sous-genre de passereaux ténuirostres compris parmi les colibris. Son chef-d'œuvre [de la nature] est le petit oiseau-mouche ; elle l'a comblé de tous les dons qu'elle n'a fait que partager aux autres oiseaux ; légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure, tout appartient à ce petit favori. Buffon, Ois. t. XI, p. 2. Ce très petit oiseau-mouche est à peine long de quinze lignes, de la pointe du bec au bout de la queue ; le bec a trois lignes et demie, la queue quatre ; de sorte qu'il ne reste qu'un peu plus de neuf lignes pour la tête, le col et le corps de l'oiseau, Buffon, ib. p. 14. Le nid de l'oiseau-mouche se compose à l'extérieur d'une légère couche de lichen gris, ce qui le fait facilement confondre avec la branche à laquelle il est attaché, Cap, Audubon, p. 19.

    Oiseau-abeille, oiseau-bourdon, les oiseaux-mouches et les colibris.

  • 6Oiseau-moqueur, voy. MOQUEUR.
  • 7Oiseau d'Afrique, la pintade.

    Oiseau de Calicut, nom donné par erreur au dindon, en lui supposant une origine asiatique, tandis qu'il nous est venu du Mexique, Legoarant

    Oiseau de cerises, le loriot.

    Oiseau chameau, l'autruche.

    Oiseau de cimetière, le grimpereau des murailles.

    Oiseau à collier, le martin-pêcheur.

    Oiseau diamant, nom donné par les colons au pardalote pointillé (turdidés) de la Nouvelle-Galles du sud.

    Oiseau du bon Dieu, nom en Normandie du roitelet.

    Oiseau fou, le noddi noir, sterna stolida, Linné, famille des laridés.

    Oiseau goîtreux, le pélican.

    Oiseau des Indes, le perroquet.

    Oiseau des joncs, l'ortolan des roseaux.

    Oiseau de mai, l'alouette calandre.

    Oiseau-mon-père, à Cayenne, le choucas chauve, corvus calvus, Gmelin, famille des turdidés.

    Oiseau de mort, la chouette effraie.

    Oiseau de Palamède, nom donné par les poëtes à la grue commune ; il lui vient, dit-on, de ce que les grues rassemblées par le vol figurent un upsilon, lettre dont l'invention est attribuée à Palamède, Legoarant

    Oiseau pêcheur, le balbuzard. L'oiseau pêcheur ne paraît pas se défier assez de ceux mêmes qu'il attaque ; ce n'est pas toujours impunément qu'il fait sa proie des poissons ; quelquefois le poisson le saisit et l'avale, Buffon, Ois. t. XIII, p. 352.

    Oiseau Saint-Martin, le busard soubuse, falco pygargus, L.

    Oiseau du soleil, nom donné par les colons de la Guyane à l'ardea helias, L. famille des hérons.

    Oiseau teigne, le martin-pêcheur, parce qu'on s'est imaginé que sa dépouille conservait les draps en éloignant les teignes.

    Oiseau des tempêtes, procellaria pelagica, L. ordre des palmipèdes.

    Oiseau trompette, l'agami trompette, psophia crepitans, L. ordre des échassiers.

    Oiseau des tropiques, nom qu'on donne aux paille-en-queue, parce que leur apparition annonce le voisinage de la zone torride.

  • 8Oiseau de paradis, voy. PARADIS.

    En astronomie, Oiseau de paradis, constellation de l'hémisphère austral, dite aussi l'Oiseau indien ou l'Oiseau sans pieds ; elle n'est pas visible dans les latitudes de l'Europe.

  • 9Oiseau royal, espèce du genre grue.

    Oiseau royal, nom d'une ancienne sorte de coiffure. Mon Dieu ! que je fus aise quand j'appris que le théâtre était purgé de blanc-poudrés coiffés au rhinocéros et à l'oiseau royal ! Voltaire, Lett. Mme d'Argental, 18 juin 1759.

  • 10 Fig. et populairement. L'oiseau de saint Luc, le bœuf ; locution tirée de ce qu'un bœuf symbolique est représenté avec cet évangéliste, et on appelle ce bœuf oiseau par plaisant souvenir de l'aigle de saint Jean. Léger comme l'oiseau de saint Luc.
  • 11Oiseau désigne quelquefois l'avicule commune (coquille).
  • 12 Terme de blason. On nomme oiseau, dans l'écu, celui dont on ne peut désigner l'espèce.
  • 13 Terme d'alchimie. Oiseau des sages, le mercure philosophal.

    Oiseau vert, la pierre philosophale, lorsqu'elle prend la couleur de la végétation.

  • 14À vue d'oiseau, loc. adv. De la manière dont on verrait un objet, si l'on planait au-dessus ; se dit en termes de dessin et de peinture. Plan à vue d'oiseau.

    Fig. Je n'ai fait voir les choses dans ce dernier volume [d'Essai sur l'histoire générale] qu'à vue d'oiseau, Voltaire, Lett. Richelieu, 13 mars 1765.

  • 15À vol d'oiseau, loc. adv. En ligne droite.
  • 16Populairement et fig. Aux oiseaux, très bien. Il est meublé aux oiseaux, Honoré de Balzac, dans Excentricités du langage.

PROVERBES

Petit à petit l'oiseau fait son nid, se dit en parlant des choses qui se font lentement et peu à peu.

À chaque oiseau son nid est beau, c'est-à-dire chacun trouve belle sa maison, sa propriété.

Tel oiseau, tel nid.

Il a battu les buissons, et un autre a pris les oiseaux, c'est-à-dire il a pris la peine, et d'autres en ont profité. Un certain homme [Louvois] avait donné de grands coups depuis un an [contre M. de Pompone], espérant tout réunir ; mais on bat les buissons, et les autres [les Colbert] prennent les oiseaux, Sévigné, 8 déc. 1679.

Grande cage ne veut pas un petit oiseau.

La belle plume fait le bel oiseau, c'est-à-dire les beaux habits relèvent la bonne mine.

Le bon oiseau se fait lui-même, c'est-à-dire les heureux naturels se développent par eux-mêmes et indépendamment des circonstances.

C'est un vilain oiseau que celui qui salit son nid, se dit de ceux qui médisent de leur pays, de leur famille, de leurs parents, des bienfaiteurs de leurs enfants.

HISTORIQUE

XIe s. Plus est isnels [rapide] que n'est oisel qui vole, Ch. de Rol. CXXI.

XIIe s. Car pleüst Deu, qui fit oisel volage…, Ronc. p. 65. À la douçor du temps qui raverdoie Chantent oisel et florissent verger, Couci, XX. Dunc veïssiez entr'els les beaubelez [joyaux] duner, E les chiens enveier, e les oisaus porter, Th. le mart. 99.

XIIIe s. Se il ne le trueve si acompli de toutes choses, porce que tuit blanc oisiau ne sont pas cigne, Latini, Trésor, p. 588. Cil qui traient [tirent] à oziax ou à bestes sauvages, Beaumanoir, LXIX, 3. Chascuns devient oisel de proie ; Nus [nul] ne vit mès, se il ne proie, Rutebeuf, 218. De put oef put oisel [de vilain œuf vilain oiseau], Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 188.

XVe s. Messire Waflart de la Croix, qui s'estoit bouté et repu [caché] entre marais et roseaux, et se cuidoit là tenir jusques à la nuit, fut aperçu d'aucuns compagnons qui chevauchoient parmi ces marais et voloient de leurs oiseaux, Froissart, I, I, 134. Si gagnerions volontiers… aucune chose sur ces beaux oiseaux qui s'envolent sans ailes, et qui font voler leurs bannieres, Froissart, II, III, 21. Roys qui ne scet est comme oisel en caige, Deschamps, Poés. mss. f° 118. D'oiseaux, de chiens, d'armes, d'amours, Pour un plaisir mille doulours, Villon, cité dans MÉNAGE.

XVIe s. Oiseaux mignons [apprivoisés], Amyot, Sylla, 58. Ce que nous disons oiseau, et nos ayeuls ou bisayeuls oisel, H. Estienne, Précell. p. 66. Oiseau debonnaire [de bonne race] de luy mesme s'affeite [se dresse], Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 188. Oiseau ne peut voler sans ailes, Leroux de Lincy, ib. À tart crie l'oiseau quand il est pris, Leroux de Lincy, ib. Plus l'oiseau est vieux, moins il se veut defaire de ses plumes, Oudin, Curios. franç. Vieil oiseau ne se prend à retz, Cotgrave

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « oiseau »

Berry, oisiau ; picard, eusieu, oisieu ; bourguign. ougia, oisea, ozea ; Jura, ugé, ugeau ; Vosges, ougé, oujeix ; wallon, oûhai ; namur. oûja ; Hainaut, osiau ; Banc de la Roche, ouheu ; provenç. ouzel ; anc. catal. ausel ; ital. uccello, augello ; bas-lat. aucellus, dans la loi salique ; d'un diminutif non latin avicellus, de avis, oiseau. L'ancien français faisait au nominatif oisels ou oisaus ; au régime, oisel ; au nominatif pluriel, oisel. Oisel, ancienne forme du mot oiseau, s'est conservé assez tard dans la fauconnerie : C'est M. le baron de Messy qui a perdu son oisel avec des grelots, Dancourt, la Maison de campagne, sc. 9.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

(c. 1100) Du moyen français oiseau, oyseau[1], de l’ancien français oisel, du bas latin aucellus (« petit oiseau »), forme contractée de *avicellus[2], diminutif du latin avis (« oiseau »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « oiseau »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
oiseau wazo

Fréquence d'apparition du mot « oiseau » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « oiseau »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « oiseau »

  • Il faut être léger comme l'oiseau et non comme la plume.
    Paul Valéry
  • Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse En t'en venant la vase et les pâles roseaux, Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.
    Stéphane Mallarmé — Poésies, l'Azur
  • Petit à petit, l’oiseau fait son nid.
    Proverbe français
  • Chaque oiseau vole avec les oiseaux de son espèce.
    Mahomet
  • A petit oiseau, petit nid.
    Proverbe français
  • Le ver est pour l'oiseau matinal.
    Proverbe
  • L’oiseau qui chante ne sait pas faire son nid.
    Proverbe africain
  • […] La rime, oiseau qu'on prenait D'un grain de sel sur la queue.
    Germain Nouveau — Premiers Vers, Retour , Gallimard
  • Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler.
    René Char — Les Matinaux, Gallimard
  • Un bon oiseau se dresse de lui-même.
    Proverbe français
Voir toutes les citations du mot « oiseau » →

Traductions du mot « oiseau »

Langue Traduction
Anglais bird
Espagnol pájaro
Italien uccello
Allemand vogel
Chinois
Arabe طائر
Portugais pássaro
Russe птица
Japonais
Basque txori
Corse acellu
Source : Google Translate API

Synonymes de « oiseau »

Source : synonymes de oiseau sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot oiseau au Scrabble ?

Nombre de points du mot oiseau au scrabble : 6 points

Oiseau

Retour au sommaire ➦