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Médecin

Définitions de « médecin »

Trésor de la Langue Française informatisé

MÉDECIN, subst. masc.

A. − Personne habilitée à exercer la médecine après avoir été admise à différents examens sanctionnant plusieurs années d'études médicales (universitaires et hospitalières) et après avoir soutenu une thèse de doctorat. Synon. docteur (v. ce mot II B 1), praticien.Un médecin vient visiter un malade, observe les symptômes de son mal, lui prescrit un remède, et sort (...). Le malade a été sauvé (Say,Écon. pol.,1832, p.123).Un médecin ne saurait se borner à prescrire sèchement à son malade ce que la science lui permet de faire. Il a en outre des devoirs d'humanité à remplir (...). Le vrai médecin doit (...) guérir quand il peut, soulager quand il ne peut guérir et consoler quand il ne peut ni guérir ni soulager (Cl. Bernard, Princ. méd. exp.,1878, p.33).Elle occupait son temps à soigner des maladies imaginaires, essayer d'un médecin, puis d'un autre: chacun à tour de rôle était le sauveur (Rolland,J.-Chr.,Amies, 1910, p.1126).V. aussi ausculter ex. 1, docteur ex. 8:
1. Il n'y a plus ni médecine ni médecins à l'heure qu'il est, plus de médecin de famille et d'habitude, qui suive son malade. Le médecin est maintenant un homme qui ne se dérange plus, qui a son hôpital le matin (...) et qui (...) dans le bruit incessant du timbre annonçant une nouvelle visite et un nouveau louis, éreinté, effaré, ahuri par le tourbillonnement des maladies et des ordonnances, vous donne cinq minutes d'une consultation au petit bonheur! Goncourt,Journal,1869, p.521.
P. anal. Comment se défend l'arbre? (...) il lui vient un ami, un médecin, le pic, qui soigneusement l'ausculte, tâte et frappe de son fort marteau (Michelet,Insecte,1857, p.xvii).
Emploi adj. Qui donc réunit à l'affection sérieuse l'expérience médicale qu'il faudrait pour te donner ici réponse et conseil? Un ami n'est pas assez médecin, un médecin n'est pas assez ami (Amiel,Journal,1866, p.150).
Rem. 1. Médecin s'emploie aussi à propos d'une femme (parfois dans la formule femme médecin, synon. de doctoresse). Elle était médecin de l'un des hôpitaux chinois (Malraux, Cond. hum., 1933, p.211). 2. Contrairement à docteur qui lui sert de substitut en tant que terme d'adresse, médecin n'est pas utilisé comme appellatif.
SYNT. Médecin réputé; bon, excellent, grand médecin; avis, certificat, clientèle, consultation, diagnostic, prescription, visite du médecin; aller chercher, appeler, consulter, faire venir, voir le médecin; être condamné par les médecins; être entre les mains des médecins.
Pop. et fam. Aller au médecin (v. aller au docteur, s.v. docteur II B 1 en partic.). Elle ne voulait jamais aller au médecin (Proust,Guermantes 1,1920, p.26).
Expr. proverbiale. Il vaut mieux aller chez le boulanger que chez le médecin. Il vaut mieux ne pas se restreindre sur la nourriture plutôt que d'être malade à force de privations. (Dict. xixeet xxes.).
Spécialement
Médecin + adj.Médecin aliéniste*, allopathe, assermenté*, consultant*, dentiste, généraliste*, homéopathe*, vétérinaire*.
Médecin agréé. Médecin dont l'autorité a été reconnue en exclusivité par un organisme public ou privé. Sous réserve d'avoir satisfait à un examen médical d'un médecin agréé (Jeux et sports,1967, p.1631).
Médecin analyste. Synon. de psychanalyste.Le médecin analyste et le moi affaibli du malade (...) s'unissent contre leurs ennemis: les exigences pulsionnelles du ça et les exigences morales du surmoi (Freud,Abr. psychanal.,trad. par A. Bermann, 1949, p.40).
Médecin conventionné. ,,Médecin qui est lié à une caisse de sécurité sociale ou de mutualité sociale agricole par une convention collective (...) ou par son adhésion individuelle aux tarifs d'honoraires fixés par les organismes assureurs`` (Lar. méd. t.2 1972).
Médecin hospitalier. Médecin qui exerce en milieu hospitalier. Des médecins hospitaliers hautement spécialisés (Le Monde,2 mai 1979, p.10, col.3).
Médecin légiste. Médecin chargé d'apporter des éclaircissements à la Justice sur des questions de médecine légale. Si j'étais juré, je ne l'acquitterais pas. A moins que les médecins légistes ne m'avertissent que je suis en présence d'un paralytique général (A. France,Vie littér.,1890, p.5).La loi a fixé des seuils en matière d'arrêt de travail (...). Qu'il s'agisse d'un patient victime de coups et blessures ou d'un accident du travail ou de la route, seul le médecin légiste est juge. Son pronostic vaut un verdict (Télé 7 jours,30 mai 1981, p.86).
Médecin militaire. Médecin affecté au service médical des Armées. Des ambulances qui étaient dirigées par des médecins militaires de vingt-huit ou trente ans (Martin du G.,Thib.,Épil., 1940, p.894).
Médecin omnipraticien. Synon. de médecin généraliste*.Le médecin omnipraticien, qu'on appelait jadis le médecin de famille, et qui reste le vrai soutien de la santé publique (Biot,Politique de la santé publ.,1933, p.37).
Médecin salarié (Le Monde, 3 déc. 1975, p.21, col. 4).
Médecin scolaire. Médecin chargé de surveiller l'état de santé des élèves, l'hygiène des milieux scolaires. Le médecin scolaire peut aussi animer des réunions d'information, pour les enfants et leurs parents, sur des sujets aussi divers que la sexualité, la drogue, le tabac, l'hygiène alimentaire (Le Monde,22 févr. 1978, p.14, col. 6).
Médecin spécialiste. Médecin ayant des connaissances particulières dans une branche de la médecine et un certificat d'études spéciales. Procéder aux contrôles suivants: (...) examen médical par médecin spécialiste (Bourgat,Techn. danse,1959, p.18).
Médecin traitant. Médecin qui traite habituellement le patient ou qui a entrepris un traitement. Après avoir regardé ma grand'mère sans la fatiguer, et avec un excès de réserve qui était une politesse au médecin traitant (Proust,Guermantes 2,1921, p.342).
Médecin + subst. ou adj., loc. en appos., lié ou non par un trait d'union
Médecin-chef. On remit à Léon une enveloppe: «Sanatorium de X... Le médecin-chef.» Elle était de son médecin de l'hôpital auxiliaire (Montherl.,Célibataires,1934, p.813).Médecin en chef. V. docteur ex. 7.
Médecin-conseil. Médecin chargé par un organisme d'examiner l'état de santé des personnes qui en dépendent, d'émettre un avis sur les prescriptions du médecin traitant. Le système français de Sécurité sociale est assorti pour l'assurance maladie d'un contrôle médical qui est confié à des médecins-conseils attachés aux Caisses mais astreints au secret professionnel (J. Doublet, G. Lavau, Sécurité sociale,Paris, P.U.F., 1957, p.95).
Médecin-expert. Médecin chargé de procéder à des expertises. Souvent le médecin-expert est chargé d'établir les liens qui unissent traumatismes et cancer (Roussy dsNouv. Traité Méd.fasc. 5, 2 1929, p.44).
Médecin(-)inspecteur. Médecin chargé d'exercer un contrôle sanitaire. Un enfant chez qui le médecin inspecteur a reconnu des symptômes de maladie contagieuse (Frapié,Maternelle,1904, p.96).Les services d'Hygiène scolaire et universitaire sont placés dans chaque académie sous l'autorité du recteur qui a auprès de lui un conseiller technique en la personne d'un médecin-inspecteur (Décret du 21 janv. 1954, art.3).
Médecin-major (vieilli). La Guillaumette, que le médecin-major avait la veille exempté de bottes vingt-quatre heures (Courteline,Train 8 h 47,1888, 1repart., i, p.7).V. major2A 4.
Médecin Tant-mieux, Médecin Tant-pis. [P. allus. sans doute à La Fontaine, Fables v, 12, et p. iron.] Médecin optimiste, médecin pessimiste. On reprochait à M. de ... d'être le médecin Tant-Pis. «Cela vient, répondit-il, de ce que j'ai vu enterrer tous les malades du médecin Tant-Mieux...» (Chamfort,Caract. et anecd.,1794, p.156).P. anal. Deux sortes de journaux se publient; journaux d'opposition, journaux ministériels, c'est comme qui dirait (...) le médecin Tant-Pis et le médecin Tant-Mieux (Musset, Lettres Dupuis Cotonet,1837, p.753).
Rem. Pour docteur médecin, v. docteur II B 1 spéc.
Médecin + prép. + subst. (ou loc. subst.)
Médecin de campagne. Médecin qui exerce à la campagne. Genestas devina quelque mystère dans cette vie obscure, et se dit (...): − Par quel hasard est-il resté médecin de campagne? (Balzac,Méd. camp., 1833, p.21).
Médecin de famille. Médecin qui traite habituellement une famille, qui la suit dans son évolution au cours des générations. Supra ex. 1 et Biot, Politique de la santé publ., 1933, p.38.
Médecin de garde. Médecin affecté au service des malades pour assurer les urgences. Une hémoptysie effrayante se déclara. Le médecin de garde dit le danger (Flaub.,Éduc. sent.,t.2, 1869, p.222).
Médecin de quartier:
2. À Paris, dans chaque quartier, il existe un médecin dont le nom et la demeure ne sont connus que de la classe inférieure (...) et qu'on nomme conséquemment le médecin du quartier. Ce médecin, qui fait les accouchements et qui saigne, est en médecine ce qu'est, dans les petites affiches, le domestique pour tout faire. Obligé d'être bon pour les pauvres, assez expert à cause de sa longue pratique, il est généralement aimé. Balzac,Cous. Pons,1847, p.102.
Médecin de l'état civil/d'état civil. Médecin chargé de constater les décès. Les médecins légistes, les médecins de l'état civil et ces immondes experts de la médecine mentale (Nizan,Conspir.,1938, p.219).
Médecin des hôpitaux. Médecin qui a reçu par concours un titre reconnaissant ses capacités à exercer en milieu hospitalier à un haut niveau. V. agrégation ex. 41.
P. métaph. Médecin des pauvres. Un médecin y t'en foutrait pour quinze francs de drogue et puis de la diète, en veux-tu en voilà. Ça [en parlant d'un livre], c'est le médecin des pauvres, et puis c'est un rude, tu peux me croire (Giono,Colline,1929, p.104).
Médecin des morts (vieilli). Synon. de médecin de l'état civil (supra).D'Avrigny alla chercher le médecin de la mairie qui remplit les fonctions d'inspecteur après décès, et que l'on nomme assez énergiquement le médecin des morts (Dumas père, Comte Monte-Cristo,t.2, 1846, p.587).
Médecin du travail. Médecin spécialisé dans la médecine du travail, chargé d'examiner l'état de santé des travailleurs dans certaines entreprises, de prévenir les maladies professionnelles, etc. Des services médicaux du travail seront assurés par un ou plusieurs médecins qui prennent le nom de «médecins du travail» et dont le rôle exclusivement préventif consiste à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail (Loi du11 oct. 1946, art.1er).
Subst. (ou loc. subst.) + prép. + médecin
Conseil de l'ordre national des médecins / ordre des médecins. Conseil chargé de veiller à l'application des règles de déontologie médicale, de sanctionner éventuellement les manquements à ces règles et de défendre l'indépendance de la profession. Rappeler les buts donnés au conseil de l'ordre par le législateur (...): «L'ordre des médecins veille au maintien des principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine (...). Il assure la défense de l'honneur et de l'indépendance de la profession médicale.» (Le Monde,16 févr. 1977, p.26, col. 3).
Par/sur ordonnance du médecin. On ne donne de l'opium que sur une ordonnance de médecin (Sénac de Meilhan,Émigré,1797, p.1733).
Médecin aux pieds nus. Médecin de campagne chinois exerçant une médecine aux moyens généralement rudimentaires et dans des conditions de grande pauvreté. Les médecins aux pieds nus? Sourire. «Mais ils sont dans les campagnes chinoises... (...). Non, nous ne sommes pas là pour faire des vaccinations de masse, ni l'éducation sanitaire (...)» (Le Monde,6 sept. 1978, p.16, col.5).
B. − P. anal.
1. Rare. Personne qui examine avec minutie, sans complaisance. Ce livre, déshabillé, nu (...). Ce n'est plus le stylet de la Muse, c'est le scalpel et le speculum du médecin. L'historien y semble le médecin des urines du peintre hollandais (Goncourt,Journal,1858, p.489).
2.
a) Personne qui soigne, guérit les affections morales, spirituelles. Médecins des âmes. Le divin médecin que la femme! Et comme elle veut, de coeur, nous soulager à tout prix! (Michelet,Journal,1859, p.454).Comme médecin moral, comme directeur et conseiller des âmes, il [Marc-Aurèle] n'était que le plus humble, le plus doux et le mieux morigéné des mortels (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.9, 1865, p.341).Le prêtre, dit un lieu commun très-misérable, est le médecin de l'âme, comme si le prêtre ne devrait pas guérir, du même coup, l'âme et le corps (Bloy,Journal,1894, p.128).
Loc. Médecin, guéris-toi toi-même. Avant de conseiller autrui, il faut savoir se gouverner soi-même. Il y a toujours quelque ridicule (...) à vouloir conseiller le voisin (...) surtout pour nous autres Français, auxquels on peut toujours si facilement répondre, quand ils s'occupent des infirmités des autres: médecin, guéris-toi toi-même (Tocqueville,Corresp.[avec H. Reeve], 1853, p.143).
Expr. proverbiale. Après la mort, le médecin. Il ne sert à rien de porter secours quand le mal est déjà fait, irrémédiablement. (Dict. xixeet xxes.).
b) Chose qui remédie à un manque, à un mal. Je me garderais bien de défendre l'espoir à un pauvre blessé (...). L'espoir est le meilleur médecin que je connaisse (Dumas père, Reine Margot,t.5, 1845, ii, 2, p.65).
Expr. proverbiale. Le temps est un grand médecin/le plus habile médecin (d'apr. Boiste 1823).
REM. 1.
Médicaillon, subst. masc.,péj. Médecin médiocre. Synon. médicastre.Si ça vous plaît, à vous, de vous faire f... de vous par un médicaillon! (...) − Vous direz au docteur que je ne suis pas quelqu'un qui attend pendant une heure et demie à la porte d'un médecin de village (Montherl.,Célibataires,1934, p.900).
2.
Mège, subst. masc.,vx. Synon. de médecin.Région. Synon. de charlatan, médicastre.En soignant ses douleurs avec des herbes, des pommades de son invention, il avait acquis par toute la Camargue, de Trinquetaille à Faraman, une grande célébrité de mège guérisseur, surtout pour les fièvres et les rhumatismes (Daudet dsLar. Lang. fr.).Des moralistes s'inquiètent de voir tant de sots et d'ignorants se mêler de soigner, tant de «mèges» (médecins) incapables qui, ne sachant même pas panser une blessure, s'aventurent à opérer (Faral,Vie temps st Louis,1942, p.87).
Prononc. et Orth.: [meḓsε ̃], [-ε-]. Barbeau-Rodhe 1930, Lar. Lang. fr.: [-e-]; Pt Rob.: [-ε-]; Passy 1914: [-e-] ou [-ε-]; Warn. 1968: [medəsε ̃] parler soutenu, [mεdsε ̃] parler cour. Ac. 1694, 1718: me-; dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1358 medechin pic. «personne qui exerce la médecine» (Hugues Capet, éd. La Grange, 4893); 1458 medicin «id.» (Arch. Nord B 1687, fo48 vo); ca 1480 medecin «id.» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 21538); b) α) 1690 medecin de quartier (Fur.); β) 1690 medecin consultant (ibid., s.v. consultant); γ) 1825 médecin-major (Le Couturier, Dict. portatif et raisonné des connaissances militaires ds FEW t.6, 1, p.58b); δ) 1833 médecin légiste, v. légiste; 2. fin xives. fig. «chose dont l'effet est analogue aux soins du médecin» (Eustache Deschamps, Balade ds Œuvres complètes, éd. G.Raynaud, t.VII, p.219, 26); 3. a) 1656 «personne qui guérit les douleurs morales» (Pascal, Provinciales, IV ds Œuvres, éd. L. Lafuma, 1963, p.384b); b) 1680 médecin des âmes (Rich.). Prob. dér. régr. de médeciner* (aussi mediciner dans l'anc. lang.), cf. FEW t.6, 1, p.602b. Médecin a évincé l'anc. subst. mire «médecin» (mil. du xiies. ds T.-L. − 1660, Oudin Esp.-Fr.), essentiellement norm. et pic. (cf. encore mière, mire en norm. et ang., v. FEW t.6, 1, p.604b), et ses var. dial.: mie (pic., flam., wallon, v. FEW loc. cit.), mege (Nord-Est; encore mège, meige «personne qui exerce la médecine sans titre» dans certains dial.; cf. FEW loc. cit.), meide, meie, du lat. medicus «médecin». Fréq. abs. littér.: 7089. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8880, b) 13574; xxes.: a) 9987, b) 9291. Bbg. Boel (E.). Le Genre des n. désignant les professions fém. R. rom. 1976, t.11, p.40. _ Quem. DDL t.4, 8, 10, 23 (s.v. mede). _ Thorn (C.). Les Désignations du médecin. Z. fr. Spr. Lit. 1932, t.55, p.129.

Wiktionnaire

Nom commun - français

médecin \med.sɛ̃\ ou \mɛd.sɛ̃\ masculin et féminin identiquesNote : Pour marquer le féminin, on utilise un déterminant féminin (une médecin). Les termes médecienne et médecine, bien qu’attestés, ont peu d’usage contemporain.

  1. Personne qui a un diplôme de docteur en médecine. Professionnel de santé chargé de guérir et soigner les maladies, les pathologies, les blessures.
    • D’ailleurs la médecine, surtout comme la plupart des médecins la pratiquent aujourd’hui, n’est qu’une espèce de flatterie; et, à cet égard, on peut dire qu’elle ne ressemble pas mal à la rhétorique. — (Érasme, Éloge de la folie, 1509, traduction de Thibault de Laveaux, 1780)
    • L’Office départemental d’hygiène sociale, […], dispose de dix médecins et de vingt-huit infirmières visiteuses, toujours sur la brèche. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Privé de ce casuel, il ne nous serait plus possible d’indemniser notre médecin. Conséquence: plus de soins gratuits aux indigents. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Mais on dérape très vite, le médecin est aussi fou que ses patients, les infirmières sont déchaînées, l'atmosphère vire au pandémonium morbide et sexué. — (« Kill Me Please », une tendresse gore, dans Marianne, n° 707, 6 novembre 2010, page 84)
    • Si la médecin était toujours restée en Bretagne, Léanne avait d'abord déménagé avec ses parents, quand son père avait été muté au centre de transmission de la Marine nationale à Rosnay, dans le Berry. — (Pierre Pouchairet, Haines, Éditions du Palémon, 2018, chap. 3)
    • (Par apposition) En 1495, on cite une vieille médecienne. Il faut faire appeler la « vieille médecienne et lui demander, en présence des médecins, ce qu'elle a donné à la femme (malade). Nous voyons donc que les femmes-médecins étaient répandues en Allemagne. — (Mélina Lipinska, Les femmes et le progrès des sciences médicales, Masson, 1930, page 44)
    • La première famille est celle d'Ariane Benoit, médecin québécoise, mère monoparentale déjà fortement éprouvée par les méfaits de son premier mari. — (Nuit blanche, n° 149, hiver 2018, page 28)
  2. (En particulier) Dans l'armée française, premier grade militaire conféré aux médecins diplômés officiers du Corps de Santé des Armées, à l'issue de leur internat.
  3. Remède ; ce qui soigne.
    • C'est le chabrol qui ravigote,
      Il est le plus grand des médecins,
      Il vous réchauffe le gosier
      Et brise le mal en morceaux.
      — (Robert Benoît, L'Amour deicimo tout, traduit et cité dans La vie quotidienne en Périgord au temps de Jacquou le Croquant, par Gérard Fayolle, Hachette Littératures, 2002)
  4. Guérisseur.
    • En certains cas, le médecin de l’âme est plus nécessaire que le médecin du corps.
    • Le temps est un grand médecin.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MÉDECIN. n. m.
Celui qui exerce la médecine. Médecin de la Faculté de Paris, de la Faculté de Montpellier. Médecin des hôpitaux. Médecin spécialiste. Médecin de quartier. Médecin consultant. Médecin d'étal civil. Médecin légiste. Médecin militaire. Médecin-major; on dit actuellement, en termes militaires : Lieutenant-médecin, capitaine-médecin, etc. Médecin inspecteur. Appeler le médecin. Il est abandonné des médecins, condamné par les médecins. Par ordonnance du médecin. On dit quelquefois Docteur médecin. Prov. et fig., Médecin, guéris-toi toi-même, se dit d'un Homme qui se mêle de donner des conseils et qui aurait besoin d'en recevoir.

MÉDECIN se dit quelquefois figurément de Ce qui est propre à rendre ou à conserver la santé. Le régime et l'exercice sont d'excellents médecins.

MÉDECIN s'emploie aussi figurément par rapport aux Afflictions, aux maladies morales. En certains cas, le médecin de l'âme est plus nécessaire que le médecin du corps. Le temps est un grand médecin.

MÉDECIN VÉTÉRINAIRE. Voyez VÉTÉRINAIRE.

Littré (1872-1877)

MÉDECIN (mé-de-sin ; l'n ne se lie pas : un mé-de-sin habile, in comme dans indigne ; au pluriel, l's se lie : des mé-de-sin-z habiles) s. m.
  • 1Celui qui exerce la médecine. On dit par vieux proverbe, que les fautes des médecins sont heureuses, d'autant qu'elles sont payées, et si sont couvertes de la terre, Garasse, Rech. des recherches, p. 616, dans LACURNE. Il [Joseph] commanda aux médecins qu'il avait à son service d'embaumer le corps de son père, Sacy, Bible, Genèse, L, 2. Puisqu'on plaide, et qu'on meurt, et qu'on devient malade, Il faut des médecins, il faut des avocats, La Fontaine, Fabl. XII, 27. L'autre [la goutte] tout au rebours, voyant les palais pleins De ces gens nommés médecins, Ne crut pas y pouvoir demeurer à son aise, La Fontaine, ib. III, 8. Le médecin Tant-pis visitait un malade Que visitait aussi son confrère Tant-mieux, La Fontaine, ib. V, 12. Lorsque le médecin fait rire le malade, c'est le meilleur signe du monde, Molière, Méd. m. lui, II, 6. C'est un bon impertinent que votre Molière, avec ses comédies ; et je le trouve bien plaisant d'aller jouer d'honnêtes gens comme les médecins, Molière, Mal. imag. III, 3. Un fort honnête médecin, dont j'ai l'honneur d'être le malade, me promet et veut s'obliger de me faire vivre encore trente années…, Molière, Tart. 3e placet au roi. Votre monsieur Purgon, par exemple, n'y sait point de finesse : c'est un homme tout médecin depuis la tête jusqu'aux pieds, Molière, Mal. imag. III, 3. Si les médecins n'avaient des soutanes et des mules… jamais ils n'auraient dupé le monde, qui ne peut résister à cette montre si authentique, Pascal, Pens. III, 3, éd. HAVET. Si les médecins avaient le vrai art de guérir, ils n'auraient que faire de bonnets carrés, Pascal, ib. Les médecins ne te guériront pas ; car tu mourras à la fin ; mais c'est moi [Jésus-Christ] qui guéris, et rends le corps immortel, Pascal, ib. XXV, 2. Un bon appétit, un doux sommeil, un sang reposé, une grande vigueur dans les fatigues ; voilà ce qu'un médecin pourrait lui ôter, si nous le mettions entre ses mains, Sévigné, 493. Elle appelle les prêtres plutôt que les médecins, Bossuet, Duch. d'Orl. Dieu n'a pas condamné la médecine dont il est l'auteur : honorez, dit-il, le médecin, à cause de la nécessité ; car c'est le Très Haut qui l'a créé, Bossuet, Polit. X, V, 2. Faites pénitence, tandis que le médecin n'est pas encore à vos côtés, vous donnant des jours et des heures qui ne sont pas en sa puissance, et toujours prêt à philosopher admirablement de la maladie après la mort, Bossuet, Bourgoing. Ton oncle, dis-tu, l'assassin M'a guéri d'une maladie ; La preuve qu'il ne fut jamais mon médecin, C'est que je suis encore en vie, Boileau, Épigr. XX. Tant que les hommes pourront mourir et qu'ils aimeront à vivre, le médecin sera raillé et bien payé, La Bruyère, XIV. Dans le grand monde, et surtout dans une moitié de ce grand monde qui occupe plus les médecins, qui sait mieux les mettre à la mode, et qui a souvent plus de besoin d'être amusée que guérie, Fontenelle, Littre. Les anciens médecins, à commencer par Hippocrate, étaient médecins, apothicaires et chirurgiens, Fontenelle, Lemery. L'on voit sur l'autre aile de jeunes médecins qui se font recevoir docteurs en présence de la Mort, qui leur donne le bonnet, après leur avoir fait jurer qu'ils n'exerceront jamais la médecine autrement qu'on la pratique aujourd'hui, Lesage, Diable boit. ch. 12, dans POUGENS. Mme la duchesse du Maine, semblable à ces malades qui, non contents de consulter d'habiles médecins, écoutent aussi les charlatans, Staal, Mém. t. I, p. 317. La première fois qu'il est parlé de médecins [dans la Bible], c'est quand il est dit que Joseph commanda aux siens d'embaumer le corps de son père, Fleury, Mœurs des Israél. tit. 4, 1re part. p. 32, dans POUGENS. Vous avez un médecin, dit le roi à Molière ; que vous fait-il ? Sire, répondit Molière, nous causons ensemble, il m'ordonne des remèdes, je ne les fais point, et je guéris, Voltaire, Vie de Molière. On me dira, comme on fait sans cesse, que les fautes sont du médecin, mais que la médecine en elle-même est infaillible ; à la bonne heure ; mais qu'elle vienne donc sans le médecin, Rousseau, Ém. I. S'il est une classe d'hommes devant qui l'inégalité des états doive disparaître, ce sont les médecins, Condorcet, Bourdelin. Les hommes n'appellent un médecin que lorsqu'ils sont réellement malades ; les femmes les envoient chercher toutes les fois qu'elles n'ont rien à faire, ou qu'elles ont de l'humeur, Genlis, Veillées du château t. XIII, p. 177, dans POUGENS.

    Premier médecin, celui qui occupe le premier rang médical auprès d'un prince. Médecin ordinaire, celui qu'il consulte d'habitude. Médecin par quartier, celui qui est de service tous les trois mois. Médecin consultant, celui qui est appelé en consultation. M. Fagon est déclaré premier médecin de Mme la Dauphine, Maintenon, Lett. à M. d'Aubigné, 1er janv. 1681. M. Lémery ne fut pas plutôt de retour à Paris que la reine d'Espagne l'honora d'un brevet de médecin consultant de Sa Majesté, Mairan, Éloges, Lémery.

    Fig. et familièrement. Médecin d'eau douce, médecin peu habile, ou qui n'ordonne que des remèdes insignifiants ; par allusion aux marins d'eau douce, qui seraient de chétifs marins de mer.

    On dit quelquefois docteur-médecin.

    En parlant d'une femme, on dit une femme médecin, comme une femme auteur.

    Médecin est le titre de ceux qui sont pourvus du grade de docteur en médecine, par opposition aux officiers de santé.

  • 2Médecins de tous arts se disait autrefois des médecins qui, sans études médicales proprement dites, prétendaient être en possession de secrets et de recettes. Celui-ci [le lion] parmi chaque espèce Mande des médecins ; il en est de tous arts ; Médecins au lion viennent de toutes parts, La Fontaine, Fabl. VIII, 3.

    Médecin des urines, espèce de charlatan médical qui prétend connaître et traiter les maladies à l'inspection seule de l'urine du malade.

  • 3 Fig. Ce qui est propre à rendre ou à conserver la santé. L'exercice et le régime sont d'excellents médecins. Le mauvais état où je vous ai vue pour la nouvelle que vous veniez de recevoir de la mort de M. le chevalier votre frère, me fait craindre que le temps, quelque bon médecin qu'il soit, n'ait de la peine à vous y donner du soulagement, Malherbe, Lett. I, 3. Le temps, seul médecin de telles maladies [les douleurs morales], vous les a rendues supportables, Poussin, Lett. 3 nov. 1647.
  • 4Le médecin des âmes, le prêtre, le confesseur. Il en coûte à qui vous réclame, Médecins du corps et de l'âme, La Fontaine, Fabl. XII, 6. En remerciant ses médecins : voilà, dit-il, maintenant mes vrais médecins ; il montrait les ecclésiastiques dont il écoutait les avis, Bossuet, Louis de Bourbon.

    Dieu, Jésus-Christ. Pensera-t-on que ces philosophes qui vantent si hautement la puissance de la nature, en connussent l'infirmité et le médecin ? Pascal, Prov. IV. Le pouvoir et le vouloir sont tellement joints, que jamais l'homme n'a le pouvoir, si Dieu ne lui en donne le vouloir ; car qui peut prier comme il faut, si ce divin médecin ne nous inspire lui-même le commencement de ce désir ? Pascal, Lett. sur les commandements de Dieu, 2. Lorsque sa main [de Dieu] se fut appesantie sur votre propre personne, et que des maux longs et cruels eurent éteint peu à peu votre jeunesse et votre santé, quels remèdes demandiez-vous au souverain médecin ? Massillon, Carême, prière, 2.

  • 5Médecin vétérinaire, voy. VÉTÉRINAIRE.
  • 6 Terme de marine. Médecin de papier, nom donné, à bord des navires de commerce qui naviguent sans médecin, à un traité de médecine pratique, dont les prescriptions sont appliquées aux malades par les soins des capitaines.

PROVERBES

Après la mort le médecin, c'est-à-dire on apporte le secours quand le mal est fait et irréparable. Je sais ce que c'est, après la mort le médecin, Voltaire, Lett. Damilaville, 19 juill. 1760.

Médecin guéris-toi toi-même, se dit à celui qui se mêle de donner des remèdes ou des conseils aux autres et qui en a lui-même besoin.

La robe ne fait pas le médecin, c'est-à-dire le titre ne suppose pas toujours la science.

Il vaut mieux aller chez le boulanger que chez le médecin, se dit à un homme à qui l'on recommande de ne pas s'exposer imprudemment aux causes des maladies ; on le dit aussi pour consoler celui qui se plaint de la cherté des vivres.

HISTORIQUE

XIVe s. Où le physicien fait fin, Là commence le medecin, Supposant pour physicien Le très savant naturien, l'Alch. à nat. 674.

XVe s. Adonc mandent les medecins, Qui les vuident comme poucins Par sirops et par leurs cristeres, Deschamps, Poésies mss. f° 474. Medecins sont confesseurs [on leur dit tout], Petit Jeh. de Saintré, p. 546, dans LACURNE.

XVIe s. Deux au petit doigt, deux au doigt medecin ou annulaire, et un au moyen, Paré, IV, 24. Sa femme lui fit defendre par medecin d'eau douce, qu'il ne bust point de vin, Despériers, Contes, LXXIX. Advint que familierement la medecine [femme de medecin] conta son affaire à une sienne voisine, Despériers, ib. XCV. On ne trouve erreur de medecin ; erreur de painctre se voyt sans fin, Génin, Récréat. t. II, p. 243. Jeune medecin fait les cimetieres bossus, Oudin, Curios. franç. Les medecins et mareschaux tuent les gens et les chevaux, Du Verdier, Div. leçons, p. 512, dans LACURNE. Bon est le medecin qui se sçait guarir, Cotgrave Un piteux [qui a de la pitié] medecin fait une playe mortelle, Cotgrave Les mots terminés en ique [hydropique, hectique, etc.] font au medecin la nique, Cotgrave En despit des medecins nous vivrons jusqu'à la mort, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 265. Vieil medecin et jeune barbier [chirurgien], Leroux de Lincy, ib. t. II, p. 435.

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Étymologie de « médecin »

(Date à préciser) Du latin medicinus.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Lat. medicinus, dérivé de medicus, médecin, du verbe mĕderi ; comparez le volsque medix, magistrat, et le grec μέδεσθαι, avoir soin. Medicus, avec l'accent sur me, avait donné mege, miege (en wallon, méd), dans l'ancienne langue, qui disait aussi mire et physicien ; physicien est resté dans l'anglais avec le sens de médecin. Mege, miege ont été conservés comme noms propres.

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Phonétique du mot « médecin »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
médecin medœsɛ̃

Fréquence d'apparition du mot « médecin » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « médecin »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « médecin »

  • Dimanche : le paradis pour les médecins ! Au golf, au bord de la mer, avec leur maîtresse ou leur épouse, à l’église ou sur un yacht... Des médecins, partout, résolument plus dans le rôle de médecin.
    Sylvia Plath — The Narrator
  • L'étude de l'homme physique est également intéressante pour le médecin et pour le moraliste.
    Georges Cabanis — Rapports du physique et du moral de l'homme
  • Je sens tout ce que demande l'intérêt de la société ; mais il serait sans doute à souhaiter qu'il n'y eût pour juges que d'excellents médecins.
    Julien Offray de La Mettrie — L'Homme machine
  • Le chirurgien fait tout, mais ne sait rien ; le médecin sait tout, mais ne fait rien ; le psychiatre ne sait ni ne fait rien ; et le médecin légiste sait tout, mais il est trop tard.
    Wayne Miller
  • Dans cette ère, où tout n’est que spécialisation, un médecin sur cinq que vous consulterez vous renverra vers un autre médecin.
    Jeff Rovin
  • Quand la médecine manque de clarté, il faut surveiller les médecins.
    Daniel Pennac — Des chrétiens et des Maures
  • Un jour viendra où le principal avantage d'apprendre la médecine sera de se protéger contre les médecins.
    Jacques Ferron — Le Saint-Elias
  • Ce n'est pas les médecins qui nous manquent, c'est la médecine.
    Montesquieu — Cahiers
  • Les médecins les plus dangereux sont ceux qui, comédiens nés, imitent le médecin-né avec un art consommé d'illusion.
    Friedrich Nietzsche — Humain, trop humain
  • « J’étais de garde le 27 avril dernier et j’ai été appelé par un patient à Dilbeek, vers 17h00. Il souffrait de douleurs testiculaires aiguës et j’ai décidé de l’emmener moi-même directement à l’hôpital où je travaille à Anderlecht pour des examens précis », a expliqué le médecin. « J’ai ensuite été contrôlé par la police à Dilbeek, avec mon patient à l’arrière de ma voiture, non loin du commissariat de police, rue de la Station. »
    Metro — Un médecin verbalisé pour «déplacement inutile», il saisit le Comité P
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Images d'illustration du mot « médecin »

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Traductions du mot « médecin »

Langue Traduction
Anglais doctor
Espagnol médico
Italien medico
Allemand arzt
Chinois 医生
Arabe طبيب
Portugais médico
Russe доктор
Japonais 医師
Basque medikua
Corse duttore
Source : Google Translate API

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Nombre de points du mot médecin au scrabble : 11 points

Médecin

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