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Marron

Variantes Singulier Pluriel
Masculin marron marrons

Définitions de « marron »

Trésor de la Langue Française informatisé

MARRON1, subst. masc.

A. − Fruit comestible de certaines variétés de châtaigniers, plus volumineux que la châtaigne, de forme arrondie, enveloppé dans une capsule épineuse, et dont l'écorce lisse est de couleur brun-roux. Marrons bouillis, braisés, rôtis; crème, purée de marrons; gauler, ramasser des marrons. On servit (...) une dinde blanche pleine de marrons confits dans du vin (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Lég. Mt St-Michel, 1882, p.1255).Parfois (...) il apportait à Rainette, en hiver, des marrons grillés, en été, un bouquet de cerises (Rolland,J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p.1305):
1. On fait cercle autour du feu (...) et, entre les chaises, le chat et le chien de la maison, intéressés par l'éclatement des marrons poussés sous la cendre chaude, après avoir été fendus. Et la veillée commence. Pesquidoux,Chez nous,1923, p.117.
Marrons déguisés*, glacés*.
Chaud* les marrons!
Marchand de marrons. Marchand qui, en hiver, fait griller des châtaignes, des marrons, dans la rue afin de les vendre aux passants. Il avait appelé d'un signe un marchand de marrons, installé en face, dans une étroite guérite (Zola,Bonh. dames,1883, p.741).
Expr. fig.
1. [P. allus. à la fable de La Fontaine Le Singe et le chat] Tirer les marrons du feu (pour qqn). Entreprendre une action difficile, risquée, pour le seul profit d'autrui, sans bénéfice personnel. Les révolutions se font toujours de la même manière, par des niais qui s'imaginent travailler pour eux-mêmes et qui tirent les marrons du feu pour les autres (Mérimée,Lettres ctessede Montijo,t.2, 1869, p.360):
2. Quand nous aurons, sur notre sol français, une solide armée américaine pour prendre la relève, alors nous pourrons souffler un peu, et attendre en spectateurs que l'Amérique nous tire les marrons du feu! Martin du G.,Thib.,Épilogue, 1940, p.807.
2. Pop. Synon. châtaigne, gnon.Donner, flanquer un marron. Donner un coup de poing. Encaisser un marron. Recevoir un coup de poing. Il m'avait pris par le bras pour me faire sortir de force, alors je lui ai mis un marron (Courteline,Client sér.,1897, 3, p.58).Jacques (...) descend un de ses adversaires d'un direct au menton (...) les types protestent. On est pas ici pour recevoir des vrais marrons, ça n'est plus du jeu (Queneau,Loin Rueil,1944, p.164).
B. − P. anal.
1. [de couleur] Couleur de marron, en appos. couleur marron. D'un ton brun-roux rappelant celui de l'écorce des marrons. Un homme de moyenne taille (...) vêtu d'un caban de couleur marron (Gautier,Fracasse,1863, p.319).On serrait la classique couverture sur le coussin, derrière la selle couleur de marron d'Inde (Montherl.,Bestiaires,1926, p.415).Emploi adj. inv. Costume, redingote, pardessus marron; drap, lainage marron. L'autre [petit chat] n'est, des oreilles à la queue, que zébrures pain brûlé sur champ marron très clair, comme une fleur de giroflée (Colette,Mais. Cl.,1922, p.245).Une mère énorme, en robe de soie marron (Camus,Étranger,1942, p.1138):
3. ... elle voyait tout autour d'un front chauve une broussailleuse couronne de cheveux blancs et dans une belle figure brune, deux yeux marron clair, gais et honnêtes comme ceux d'un chien. Green,Journal,1928-34, p.269.
Rem. Certains aut. considèrent que marron est devenu un véritable adj. et l'accordent avec le subst. qu'il qualifie. Si les acteurs sont bien à gauche et au bord vous verrez leurs pourpoints marrons (Jacob, Cornet dés, 1923, p.213). Ma pauvre abeille, tu crois que tous les yeux sont gris. Il y en a des bleus, des marrons, des verts et des noirs (Sartre, Mains sales, 1948, 3etabl., 1, p.60).
2. [d'aspect]
a) Domaine des sc.
BOTANIQUE
Marron de cochon. Racine du cyclamen. (Dict. xixes.).
Marron d'eau. Fruit de la macre. (Dict. xixeet xxes.). Synon. châtaigne* d'eau.
Marron (d'Inde). Graine arrondie, brune et luisante du marronnier d'Inde, qui n'est pas comestible et entre dans des préparations pharmaceutiques. Extrait de marron d'Inde. Alcoolature stabilisée de marron d'Inde (Codex, Nouv. Suppl., 1908, p.4).Avec un bruit de pierre lancée à travers les branches, un marron d'Inde tomba de l'arbre et s'écrasa sur le sol (Chardonne,Épithal.,1921, p.428).
Marron noir. Variété d'agaric. (Dict. xixes; ds Quillet 1965).
ZOOL. Marron épineux. Variété de coquillage. (Dict. xixeet xxes.). Synon. chame.
b) Domaine techn.
HIST. DE LA COIFFURE. Grosse boucle de cheveux arrondie et nouée d'un ruban. Le père de mon ami, en habit de droguet à fleurs et en perruque à marrons, était assis (Jouy,Hermite,t.4, 1813, p.252).
PYROTECHNIE. Pétard cubique ou cylindrique constitué d'une boîte de carton remplie de poudre en grains, et dont la détonation évoque l'éclatement d'une châtaigne sur le feu. (Dict. xixeet xxes.).
TECHNOL. Grumeau, noyau coagulé dans une table de plomb mal fondue, dans une pâte mal pétrie, dans une pierre à chaux. (Dict. xixeet xxes.).
c) Jeton ou plaque de métal numéroté(e) qui servait à vérifier le passage régulier d'un surveillant, d'un gardien chargé d'effectuer une ronde, ou la présence à son poste d'un employé, d'un ouvrier. [Le sergent] introduit un marron dans la boîte (Vidal, Delmart,Caserne,1833, p.194):
4. ... un surveillant de ronde, qui inspectait le dortoir d'en bas du bâtiment-neuf, au moment de mettre son marron dans la boîte à marrons, − c'est le moyen qu'on employait pour s'assurer que les surveillants faisaient exactement leur service; toutes les heures un marron devait tomber dans toutes les boîtes clouées aux portes des dortoirs... Hugo,Misér.,t.2, 1862, p.57.
d) Arg. Marron (sculpté). Visage, personne grotesque. (Ds Delvau 1866). Quand tu donnes ce que tu appelles (...) une soirée à tes marrons sculptés d'amis (quelle collection!) − est-ce que je ne me dépense pas? (Durandeau,Civ. et milit.,1878, p.6).
REM.
Marronner, verbe trans.,coiffure, vx. Coiffer (les cheveux) en grosses boucles. La coiffure la plus récente et de meilleur goût inventée par les femmes d'abord et qui vient d'être adoptée par les hommes, est formée par des boucles «marronnées» toutes égales (Stéphane,Art coiff. fém.,1932, p.148).
Prononc. et Orth.: [maʀ ɔ ̃], [mɑ-]. Timbre [ɑ] au contact de r et ,,parce que la prétonique (...) est initiale`` (Mart. Comment prononce 1913, p.35). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1526 «fruit du marronnier» (C. Gruget, Les Diverses leçons de Pierre Messie, p.888); 1640 loc. tirer les Marrons du feu avec la patte du chat (Oudin Curiositez); 2. 1718 Marrons d'inde (Ac.); 3. 1706 couleur de maron ([D. A. de Brueys], L'Avocat Pathelin, 1715, sc. 3, p.13); 1750 Maron nom de couleur (J. Hellot, L'Art de la teinture des laines, p.485). B. 1. 1680 coiffure (Rich.); 2. 1752 pyrotechnie (Trév.); 3. id. «jeton que les personnes chargées de faire une ronde devaient déposer dans une boîte pour marquer leur passage» (ibid.); 4. 1764 maron roti «sorte de limaçon de mer» (Valmont de Bomare, s.v. limaçon); 5. 1777 «noyau non calciné d'une pierre passée au four à chaux» (Encyclop. Suppl.); 1782 «grumeau dans la pâte à pain» (Encyclop. méthod. Arts et métiers t.1, p.281b). C. 1821 arg. «des coups, de la bagarre» emploi partitif (Ansiaume, Arg. Bagne Brest, fo6 vo, § 67: Prens toutes tes Baioffes [armes à feu], car il pourra bien y avoir du marron); 1881 «coup au visage» (Rigaud, Dict. arg. mod., p.244). Empr. à l'ital. marrone «grosse châtaigne comestible» (dep. début xives., Cenne de La Chitarra ds Batt.; cf. lat. médiév. marro, -onis, 1176, doc. de Côme ds Nov. gloss.), prob. dér. d'un rad. prérom. marr- «pierre, rocher», att. de l'Italie au Portugal, particulièrement dans les Alpes et les Pyrénées (v. J. Hubschmid ds Romanica Helvetica t.41, pp.52-57). Le mot a prob. pénétré en fr. par la région lyonnaise (v. K. Baldinger ds Mél. Gardette (P.). 1966, p.61). Fréq. abs. littér.: 149. Bbg. Dauzat (A.). Notes lexicol. Fr. mod. 1954, t.22, pp.84-88. _ Hope 1971, pp.209-210. _ Mack. t.2 1939, p.201. _ Quem. DDL t.17. _ Terracini (B.). Problemi di etimologia preromana. Archivio glottologico italiano. 1954, t.39, pp.120-141.

MARRON2, -ONNE, adj.

A. − Vieilli
1. [En parlant d'un animal domestique] Qui, s'étant échappé, est retourné à la vie sauvage. (Dict. xixeet xxes.). Cheval, cochon marron.
2. P. anal. [En parlant d'un esclave noir des colonies d'Amérique, notamment] Qui s'est enfui dans les bois afin de vivre en liberté. Négresse marronne. Des pâtres farouches (...) subsistant de brigandages comme les noirs marrons des colonies modernes (Michelet,Hist. romaine,t.2, 1831, p.223).Qu'a fait cet esclave? − Maître, il arrive de la geôle, il s'était enfui marron (Sue,Atar-Gull,1831, p.22):
1. ... dans une chasse contre un nègre marron, à travers la forêt, à un moment convenu, chaque membre de la troupe suspend son fusil aux lianes (...). Mais la halte ne dure que quelques secondes, la poursuite est reprise avec acharnement et le hallali ne tarde pas à résonner. Lautréam.,Chants Maldoror,1869, p.262.
Emploi subst. Au temps où m'enfuyant chez les marrons de l'île, Il n'était pas pour moi d'assez obscur asile (Lamart.,T.Louverture,1850, v, 2, p.79).Mais qui me touchait au coeur (...), c'était une vieille marronne des Antilles qu'on eût dite coiffée de peaux de bananes (Jammes,Mém.,t.3, 1923, p.65).
B. − Qui exerce une profession illégalement ou dans des conditions irrégulières. Avocat, médecin marron. Dans cette crise, il préférait avoir affaire au coulissier marron lui-même plutôt qu'au député son garant (Giraudoux,Bella,1926, p.192).La faillite d'un petit banquier marron auquel la vieille avait confié presque tout son avoir (Daniel-Rops,Mort,1934, p.270):
2. Il faut être franc dans ce siècle-ci: lorsqu'on est bien persuadé qu'on ne peut être ni médecin, ni avocat, ni banquier, ni évêque, ni courtier-marron, ni ministre, enfin lorsqu'on a l'intime conviction qu'on n'est bon à rien, on peut se faire poète... Mussetds Le Temps,1831, p.22.
Emploi subst. La Rotonde est envahie par les marrons qui font ce qu'on appelle des affaires (Jouy,Hermite,t.3, 1813, p.136).
IMPR., arg. ,,Ouvrier compositeur travaillant pour son propre compte chez un maître imprimeur`` (Boutmy, Typogr. paris., 1874, p.44). P. méton. Ouvrage imprimé clandestinement. (Ds Bruant 1901, p.75).
REM.
Marron(n)age,(Marronage, Marronnage) subst. masc.Action, pour un esclave, de s'évader; état d'esclave marron. Des esclaves qui s'échappent et qu'alors on appelle marrons n'usent pas même de représailles: car le marronnage, c'est-à-dire la fuite, n'est qu'une conséquence du droit le plus légitime (H. Grégoire,De la Noblesse de la peau,1826, p.66 ds Quem. DLL t.14).La tactique du marronage, reprise dès 1801, sans Toussaint Louverture, par les masses d'anciens esclaves, est à nouveau en vigueur [en Haïti]: repli vers les zones et activités vivrières, réorganisation de structures nouvelles de solidarité, volonté d'exprimer la révolte autrement que par un exode qui dévore une partie des forces vives du pays sans apporter la solution à la misère (A. Jacquesds Le Monde,29 août 1981, p.4, col.2).Exercice illégal d'une profession. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [maʀ ɔ ̃], [mɑ-], fém. [-ɔn]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1640 «échappé et redevenu sauvage (d'un animal domestique)» (Bouton, Relation de l'establissement des François en l'isle de la Martinique, p.69 ds Arv., p.334: pourceau maron); b) 1658 Nègre Maron (Rochefort, Histoire naturelle et morale des Isles Antilles de l'Amérique, p.322, ibid., p.335); 2. 1762 subst. masc. «personne qui exerce une profession sans titre» (Chevrier, L'Observateur des Spectacles, noI [I, 21] ds Fr. mod. t.37, 1969, p.127). Mot à l'orig. en usage dans les Antilles françaises, empr. au caraïbe mar(r)on «sauvage (animal, plante)», issu par aphérèse de l'esp. cimarron, proprement «élevé, montagnard» d'où, p. ext., «animal domestique échappé et redevenu sauvage» et «indien fugitif» (1535, Oviedo ds Cor.-Pasc.; cf. aussi Cimaroni en 1579 dans une trad. fr. d'un texte ital., v. König, p.145). Le sens d'«esclave nègre fugitif» semble être une création des colons, née aux Antilles, due à une compar. des Noirs échappés avec les animaux domestiques devenus sauvages après s'être enfuis dans les montagnes». Voir Arv., pp.334-336. Bbg. Arv. 1963, pp.334-336. _ Boulan 1934, p.79. _ Henschel (B.). Qq. dat. nouv. du 18es. Fr. mod. 1969, t.37, p.127. _ Monnot (R.). Dat. nouv. Fr. mod. 1952, t. 20, p.225. _ Quem. DDL t.1, 6.

MARRON3, adj.

Arg. [Dans des expr.]
Faire, paumer (vx), servir (vx) qqn marron. Le surprendre, l'arrêter. C'est un factionnaire à double face, et si vous vouliez me laisser agir contre lui, je le paumerais marron (je le prendrais en flagrant délit) en huit jours (Balzac,Splend. et mis., 1847, p.645).
Être marron; être fait, paumé (vx), servi (vx) marron. Être pris sur le fait, être arrêté. Tonorgue tapissier aura été fait marron dans l'escalier (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p.181).
Faire (qqn) marron. Abuser, tromper. (Ds Simonin, J. Bazin, Voilà taxi! 1935, p.218).
Être marron. Être dupé, victime. Sûrement qu'il était marron avec des gangsters semblables! (Céline,Mort à crédit, 1936, p.684).N' pouvant y fourrer [dans les carafes de la cigogne] l' bec, le renard fut marron (Marcus,Quinze fables, 1947, p.5).
Prononc.: [maʀ ɔ ̃]. Étymol. et Hist. 1. 1811 marron paumé «pris sur le fait, en flagrant délit» (d'apr. Esn.); 2. 1855 marron «attrapé, trompé» (d'apr. Esn.). Orig. incertaine. Un rapprochement avec l'expr. rôti comme un marron «qui est sorti du jeu» ou «qui n'a plus d'argent» (1752, Le Roux), hyp. proposée par Esn., semble peu convaincant. Il est préférable de voir dans le mot une extension de sens de marron2*; par l'intermédiaire de l'expr. être paumé marron «être appréhendé comme un esclave fugitif»; cf. Rey-Cellard. De nos jours être fait marron a perdu son sens premier au profit de celui de «dupé, trompé», peut-être en raison d'un rapprochement avec l'expr. être chocolat*.
STAT.Marron2 et 3. Fréq. abs. littér.: 310. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 194, b) 571; xxes.: a) 523, b) 527.

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

marron \ma.ʁɔ̃\ masculin

  1. Livre, ou tout autre ouvrage, imprimé clandestinement.
  2. Lettres et chiffres découpés en à jour dans une feuille de métal, destiner à être utilisé en tant que pochoir.
  3. (Cinéma) Copie positive intermédiaire de haute qualité à grain très fin du négatif original après montage, à partir de laquelle on fabrique les négatifs nommés contretypes ou internégatifs servant au tirage des copies d’exploitation destinées à la projection. Selon la teinte du support, cet interpositif peut aussi être nommé lavande.
    • Il y a plusieurs années, un élément intermédiaire safety (c’est-à-dire en triacétate), que l’on appelle un « marron », avait heureusement été tiré. — (Site de la cinémathèque française), Restauration du film « Donne-moi tes yeux » de Sacha Guitry

Nom commun 2 - français

marron \ma.ʁɔ̃\ masculin (pour une femme, on dit : marronne)

  1. (Antilles) (Vieilli) (Histoire) Individu esclavagé qui s’est enfui de la plantation pour vivre en liberté.
    • Faire marron, s’enfuir.
    • La réussite de l’évasion du marron, son intégrité physique, sa survie même dépendent de sa capacité à disparaître, à devenir imperceptible.— (Dénètem Touam Bona, Fugitif, où cours-tu ?, 2016)
    • II partit avec quatre esclaves, et un Nègre libre ils ne donnèrent heureusement dans aucun des pièges des Marrons qui ont l’usage de creuser des fosses profondes, dont ils couvrent adroitement la surface avec des feuilles et au fond desquelles ils plantent des pieux aiguisés, qui empalent ceux qui s’y laissent tomber, et ils parcoururent des bois et des montagnes où ils trouvèrent quelques traces des Marrons qui s’étaient enfuis — (Lettres Édifiantes et Voyages des Missionnaires Jésuites)

Nom commun 1 - français

marron \ma.ʁɔ̃\ masculin

  1. Grosse châtaigne.
    • Le scientifique appelle marron le fruit du châtaignier qui ne possède qu’une amande sous le tégument coriace et châtaigne celui qui en possède plusieurs séparés par le tan. L’industriel et le commerçant … auraient tendance à élargir la notion de marron à toutes les châtaignes un peu grosses et dodues. Quant au gastronome, … de la purée ou de la crème de marron, … châtaigne blanchie, … on parle de boudins aux châtaignes et de dinde aux marrons ! — (Robert Bourdu, Le châtaignier, 1996, Actes Sud, Le nom de l’arbre, page 21)
    • Des marrons grillés.
    • Avec le succès de son entreprise, M. Chestnut décide de se développer et d’acheter le fonds de commerce de son confrère M. Marron, qui vend des marrons chauds au parc Montsouris. — (André Lévy-Lang, L’Argent, la finance et le risque, 2006, p.126)
    • Chaud, les marrons ! — (Ernest Grenet-Dancourt, Monologues comiques et dramatiques, Librairie Ollendorf, page 157)
  2. (Figuré) (Populaire) Coup de poing, châtaigne, gnon.
    • – Quand on a reçu un marron, on fait l’mort. — (Léon Frapié, Réalisme, dans Les contes de la maternelle, 1910, éditions Self, 1945, page 131)
    • Y m'a filé une beigne,
      j’y ai filé un marron,
      m’a filé une châtaigne,
      j’y ai filé mon blouson.
      — (Renaud, Laisse béton, 1977)
  3. (Par analogie) Brun, couleur du fruit mûr. #a04000 #602000 #402000 Voir la note sur les accords grammaticaux des noms de couleurs employés comme noms ou adjectifs.
    • Un homme de moyenne taille […] vêtu d’un caban de couleur marron. — (Théophile Gautier, Capitaine Fracasse, 1863)
  4. (Botanique) Marron d’Inde.
    • Au fond une vingtaine de marronniers lâchaient comme des bombes leurs bogues piquantes sur la tête des enfants. Ceux-ci nous apportaient en cadeau des dizaines de marrons bien lustrés dont nous ne savions que faire.— (José Herbert, L’instituteur impertinent: Récit de vie, 2016)
  5. (Pyrotechnie) Fusée à pétard dont la détonation évoque l’éclatement d’une châtaigne sur le feu.
    • Le tir de deux marrons d’air qui ont éclaté à 300 ou 350 mètres de hauteur a fait dans le « nuage une large échancrure a travers laquelle apparut le ciel bleu ; deux autres marrons divisèrent le nuage en deux parties, qui prirent la direction des forces composant la résultante suivant laquelle se dirigeait sa masse.— (Congrès international de défense contre la grêle, Troisième Congrès international de défense contre la grêle et Congrès de l'hybridation de la vigne, tenus à Lyon les 15, 16 et 17 novembre 1901 : compte rendu sténographique. T. 1, Congrès de défense contre la grêle - 1902, page 306)
  6. Jeton servant à contrôler la présence d’une personne à son poste. Notamment en usage dans les mines, les casiers où ils se rangeaient se nommaient marronniers.
    • Un surveillant de ronde, qui inspectait le dortoir d’en bas du bâtiment-neuf, au moment de mettre son marron dans la boîte à marrons, − c’est le moyen qu’on employait pour s’assurer que les surveillants faisaient exactement leur service ; toutes les heures un marron devait tomber dans toutes les boîtes clouées aux portes des dortoirs. — (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
  7. (Populaire) Tête.
    • Il a reçu un coup sur le marron.
  8. (Figuré) Attrapé, refait.
    • Être rôti comme un marron. → voir être chocolat.
  9. Grumeau de farine se formant dans la pâte à pain lors du pétrissage.
  10. (Marbrerie) Appelé aussi clou ou durillon, partie très dure incluse le marbre et nuisant à son polissage.
  11. (Ichtyologie) Sur le bassin méditerranéen, nom vernaculaire d’un poisson proche de la dorade.
  12. (Cinéma) Copie intermédiaire d’un film permettant de travailler sur une copie sans abîmer l’original.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MARRON. n. m.
Fruit de l'espèce de châtaignier appelé Marronnier. Marchand de marrons. Des marrons bouillis, rôtis, grillés. Une purée de marrons. Une volaille farcie aux marrons. Par analogie, Marron d'Inde, Fruit du marronnier d'Inde. Marron d'eau, Le fruit de la macre. Marrons glacés, Marrons confits dans un sirop de sucre. Prov. et fig., Se servir de la patte du chat pour tirer les marrons du feu, Se servir adroitement d'un autre pour faire une chose dangereuse, dont on espère de l'utilité, et qu'on n'ose faire soi-même. On dit de même Tirer les marrons du feu, Servir aux desseins d'un autre, travailler pour un autre dont on est la dupe. Par apposition, Couleur marron, Couleur approchant de celle du marron. Un vêtement de couleur marron. Adjectivement, Un manteau marron, une robe marron, du drap marron. En termes d'Artificier, il désigne une Sorte de pétard, de forme cubique, fait d'un fort carton entouré d'une ficelle enduite de goudron.

Littré (1872-1877)

MARRON (mâ-ron) s. m.
  • 1Espèce de grosse châtaigne bonne à manger ; le marron est une châtaigne, c'est-à-dire une graine de châtaignier, devenue unique dans le fruit par avortement des deux autres, et ayant pris accroissement en proportion de la place qu'elle occupait toute seule dans l'involucre fructifère ; les châtaigniers où cette variété prédomine et se perpétue portent le nom de marronniers. Tire-moi ces marrons ; si Dieu m'avait fait naître Propre à tirer marrons du feu, Certes marrons verraient beau jeu, La Fontaine, Fabl. IX, 17.

    Marrons de Lyon, beaux et bons marrons, ainsi dits parce que Lyon est le centre qui les reçoit des pays voisins.

    Fig. Tirer les marrons du feu avec la patte du chat, ou, simplement, tirer les marrons du feu, faire adroitement servir une personne d'instrument pour parvenir à des fins où il y aurait peine, inconvénient, danger. C'est ne se point commettre à faire de l'éclat, Et tirer les marrons de la patte du chat, Molière, Ét. III, 7. Voilà les marrons que Bertrand voit sous la cendre, et qui lui paraissent très bons à croquer ; mais il a la patte trop lourde pour les tirer délicatement, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 18 janvier 1773.

    Fig. Il est allé rôtir les marrons, se dit de quelqu'un qui, n'ayant plus d'argent pour jouer, sort du jeu.

    Marrons glacés, marrons confits et couverts de caramel.

  • 2 Adjectivement. Couleur marron, couleur approchant de celle du marron. Le cou [de la sarcelle rousse à longue queue] est d'un roux marron, Buffon, Ois. t. XVII, p. 409.

    En cet emploi, il est invariable. Un habit marron, des draps marron, une étoffe marron.

    Substantivement. Celui-ci a la tête, le cou, le devant du corps et les côtés du dos d'un beau marron foncé, Buffon, Ois. t. XV, p. 45.

  • 3Marron d'Inde, fruit du marronnier d'Inde.
  • 4Marron d'eau, le fruit de la macre.
  • 5Il s'est dit d'une grosse boucle de cheveux ronde et nouée avec un ruban. Elle avait des marrons sur les oreilles.
  • 6 Terme d'artificier. Espèce de pétard de forme cubique.
  • 7Pièce de cuivre de la grandeur d'un écu et numérotée, ou anneau de fer, qui sert, dans les garnisons, à marquer que les rondes se sont faites avec exactitude.
  • 8Grumeau qui reste dans la pâte de farine, lorsqu'elle a été mal pétrie.

    Peloton coagulé dans une table de plomb mal fondue.

    Cœur non calciné d'une pierre à chaux.

  • 9Marron de cochon, les racines du cyclame commun.

    Marron noir, espèce d'agaric.

    Marron épineux, conchifère du genre came.

HISTORIQUE

XVIe s. Les sardonnes [châtaignes de Sardaigne] sont celles qu'on appelle à Lion marrons, cogneues par toute la France pour le traffique de tel fruit, De Serres, 691.

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Étymologie de « marron »

Ital. marrone, marron, dont la provenance ultérieure est inconnue.

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(Nom 1, Adjectif 1) (1526)[1] De l’italien marrone (« grosse châtaigne »).
  • Apparaît orthographié maron, au XVIIe siècle (... et sans doute auparavant) dans le vocabulaire de la teinturerie, car on le trouve attesté dans le Recueil des Edits et déclarations du Roy (Louis XIV), arrêts et règlements du Parlement de Besançon publiés et enregistrés depuis 1674, page 193 et page 263, « pour lesdites laines teintes en pourpré & maron, en les passint ensuite sur lu cuve d'inde ou après les y avoir payées auparavant(…) maron, pruneau & rouges-bruils , presque noirs, leur faisant trés-expresses inhibitions & défenses d’employer dudit bois d’inde ou de campêche e dans la teinture des laines fines »
  • Attesté également en français comme nom de couleur en 1750 ( « couleur de maron » ) sous l’orthographe alternative maron dans un livre de Jean Hellot, L’Art de la teinture des laines, page 485, ( « On tire de ce mélange un très-grand nombre de couleurs comme les Caffé, Maron , Pruneau, Musc, Epine et autres nuances. »), l’adjectif marron pour la couleur n’entre dans le dictionnaire de l’Académie que dans la 6e édition de 1835.
  • Réaumur, en 1737, évoque les « nuances de brun qui tirent assés communement sur le marron ou une nuance de marron rougeâtre ».
  • Le Conseil d’État de 1718, sur les étoffes qui se fabriquent à Nîmes, comme les burates, : « les Burates unies des couleurs musc, marron, caffé, minime, canelle, tabac, gris-clair, gris-argentin, gris de plomb, gris de fer & noir, seront savonnées […] » (imprimé en 1730)
(Nom 2, Nom 3, Adjectif 2) (1640) De l’espagnol cimarrón (« sauvage, vivant sur les cîmes »), terme hispano-américain ou bien de l’espagnol marro (« fuite, évasion »), [2].
(Nom 4) De l’ancien français maron, latin maro pluriel marones. Terme attesté depuis le Xe siècle, il a été l’objet de multiples interprétations : → voir marones. D’après Furetière et Ménage, ce mot est d’origine italienne et milanaise : depuis lors Terracini et Hubschmidt situent son apparition en Lombardie de manière indubitable, où le mot y est attesté dès 1176 (Keller). Son étymologie a fait l’objet de nombreuses recherches dont celles de Dauzat, Terracini, Keller. Quelques étymologies :De la racine préromane *marr, « la pierre » , « le roc » (Hubschmidt), étymologie la plus récente et acceptée. D’une racine marh signifiant « cheval » (Meyer-Lübke) Toscan marrone « cheval qu’on attelle à côté d’un autre encore mal dompté pour lui servir de guide » : il y avait les marrons viatores équipés de chevaux, ou à pied, porteurs de chaire (ramasse). De marrone, « homme expert qui en guide un autre », « guide de montagne » (XVIe/XVIIe). [3] provenant de maru, « magistrat étrusque » (→ voir marucci) De la marre, « pelle », instrument du cantonnier de César réparant les chemins des Alpes ; les marrons étaient équipés de bâtons et piolets.
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Phonétique du mot « marron »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
marron marɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « marron » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « marron »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « marron »

  • Ces trois plongeuses se déclinent en vert kaki et en bleu et en marron motif écailles de tortue. Ces montres dont le design avant-gardiste et totalement inédit pour la maison vient pimenter la collection sportive Aquaracer. Le premier garde-temps, de couleur vert kaki, sera disponible en juin et alliera élégance et robustesse. Les deux autres seront commercialisés en août et arboreront pour la première fois chez TAG Heuer une lunette à motif écailles de tortue.
    TAG Heuer - TAG Heuer Aquaracer 43 mm - Style & Tendance - WorldTempus
  • Imaginer un dessert gourmand, avec des ingrédients bons pour notre organisme : c’est le pari relevé par Olivier Courtin-Clarins et le Chef pâtissier Pierre Hermé, avec cette tarte au marron, sarrasin et café, point d’orgue du nouveau menu bien-êtreClarins du Royal Monceau. En exclusivité pour Vogue.fr, le chef révèle sa recette dans les moindres détails.EN PARTENARIAT AVEC CLARINS.
    Vogue Paris — Recette de dessert healthy : la tarte au marron du menu bien-être Clarins signée Pierre Hermé | Vogue Paris
  • Châtaigne : femelle du marron.
    Gustave Flaubert — Dictionnaire des idées reçues
  • A l’intérieur de la boîte se trouvaient en effet plus de 500 grains de café qui avaient été soigneusement évidés, remplis de cocaïne et refermés avec du ruban adhésif marron foncé. Une vidéo mise en ligne sur Twitter par la police financière de la province de Varese, où se trouve l’aéroport, montre le subterfuge utilisé par les trafiquants pour dissimuler la drogue.
    Italie : La cocaïne était cachée dans des grains de café
  • Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir.
    Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
  • [...]Un jour au coin du feu nos deux maîtres friponsRegardaient rôtir des marrons.Les escroquer était une très bonne affaire :Nos galands y voyaient double profit à faire,Leur bien premièrement, et puis le mal d'autrui.Bertrand dit à Raton : Frère, il faut aujourd'huiQue tu fasses un coup de maître.Tire-moi ces marrons. Si Dieu m'avait fait naîtrePropre à tirer marrons du feu,Certes marrons verraient beau jeu.Aussitôt fait que dit : Raton avec sa patte,D'une manière délicate,Ecarte un peu la cendre, et retire les doigts,Puis les reporte à plusieurs fois ;Tire un marron, puis deux, et puis trois en escroque.Et cependant Bertrand les croque.Une servante vient : adieu mes gens. RatonN'était pas content, ce dit-on.Aussi ne le sont pas la plupart de ces PrincesQui, flattés d'un pareil emploi,Vont s'échauder en des ProvincesPour le profit de quelque Roi.
    Jean de la Fontaine — Fables

Traductions du mot « marron »

Langue Traduction
Anglais brown
Espagnol castaño
Italien marrone
Allemand braun
Chinois 棕色
Arabe اللون البني
Portugais castanho
Russe коричневый
Japonais 褐色
Basque brown
Corse marrone
Source : Google Translate API

Synonymes de « marron »

Source : synonymes de marron sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot marron au Scrabble ?

Nombre de points du mot marron au scrabble : 8 points

Marron

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