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Larme
Sommaire
- Définitions de « larme »
- Étymologie de « larme »
- Phonétique de « larme »
- Fréquence d'apparition du mot « larme » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « larme »
- Citations contenant le mot « larme »
- Images d'illustration du mot « larme »
- Traductions du mot « larme »
- Synonymes de « larme »
- Antonymes de « larme »
- Combien de points fait le mot larme au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | larme | larmes |
Définitions de « larme »
Trésor de la Langue Française informatisé
LARME, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
larme \laʁm\ féminin
-
Goutte du liquide sécrété par les glandes lacrymales situées à coté de chaque œil.
- Encore une fois, Dom Juan, je vous le demande avec larmes, et si ce n’est assez des larmes d’une personne que vous avez aimée, je vous en conjure par tout ce qui est le plus capable de vous toucher. — (Molière, Dom Juan, ou le Festin de Pierre, acte IV, scène 5, 1663)
- Les larmes que ces paupières n’avaient pas senties depuis vingt ans inondent mes yeux lorsque je te contemple. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Le vieillard regarda sa fille avec étonnement. Deux larmes qui roulaient dans ses yeux tombèrent le long de ses joues ridées. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Il se mit à se trémousser sur sa chaise, secoué d’un accès d’hilarité, des larmes dans les yeux […] — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 15)
- Elle se redressa, longea le bassin qui se dressait au milieu du jardin, prit de l’eau dans ses mains et la porta à ses yeux pour cacher les traces de ses larmes. — (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m’en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n’hésite, et que l’encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. — (Jules Michelet, Le Prêtre, la femme, la famille, Chamerot, Paris, 1862 (8e éd.), page 23)
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Accroche-cœur –
Aux larmes de cendre,
elle regarda
la rouflaquette de l’écrin,
souvenir
d’une époque crépusculaire,
peu avant le début
…
de sa chimiothérapie. — (Cornéliu Tocan, Chutes microscopiques. 50 micronouvelles illustrées, Créatique, Québec, 2020, pages 13-14)
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(Par analogie) (Familier) Très petite quantité d’une boisson, généralement alcoolisée.
- Prenez donc du café, ma chère, une larme seulement. — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, 1879)
- Il emplit son verre, corse le vin mousseux d’une larme de cognac ou de quelques gouttes de kummel. — (Jean Pellerin, Sous le règne du débauché, Albin Michel, 1921, page 264)
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De sa fenêtre, Mme Fournet à une voisine qui est malade :
– Je vais faire une larme de tilleul pour vous laver le corps. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 271) - Il tira son fauteuil vers la porte-fenêtre ouverte. Des enfants jouaient encore dans le square. Il se sentait très bien, très triste. Plus tard, il se versa deux larmes de porto dans le verre doré. — (Philippe Delerm, Il avait plu tout le dimanche, Mercure de France, 1998, page 70)
- (Œnologie) Trainées que laisse le vin le long d’un verre, d’autant plus abondantes que sa teneur en alcool est élevée.
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(Ornement) Ornement, figurant à peu près une larme, qu’on fait entrer, comme un symbole de tristesse, dans la décoration des catafalques, des mausolées, etc.
- À gauche est le feu prince, sous un poële de velours noir garni d’une haute frange à torsades et semé de larmes et d’étoiles d’argent, que surmonte un autre coussin sur lequel est déposée une couronne princière, aussi voilée d’un crêpe. — (Anonyme, Funérailles du feu roi Louis-Napoléon Bonaparte et de son fils aîné Napoléon-Louis., Imprimerie de A. Henry, Paris, 1847, page 17)
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(Au pluriel) Suc qui coule de certains arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille.
- J’ai vu, aux premiers jours du printemps, sous les berceaux de pampres qui s’enlacent aux figuiers de l’Adriatique, des matrones, drapées presque à la manière de l’ancienne Grèce, qui recueillaient avec soin dans des fioles ce qu’elles appelaient poétiquement les larmes de la vigne. — (George Sand, Lettres d’un voyageur, Garnier frères, 1847, page 314)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Goutte d'humeur limpide qui se forme dans l'il, par l'effet d'une impression vive, soit physique, soit morale. Les larmes sortaient, coulaient de ses yeux avec abondance. Les larmes lui en sont venues aux yeux. Le visage baigne, mouillé de larmes. Des yeux noyés de larmes. J'aurais voulu pouvoir renfoncer mes larmes. Elle eut peine à retenir ses larmes. Être touché, attendri jusqu'aux larmes. Un torrent de larmes. Rire aux larmes. Refouler ses larmes. Fig., Pleurer à chaudes larmes, être tout en larmes, fondre en larmes, Pleurer abondamment. Fig., Vivre dans les larmes, Pleurer sans cesse, vivre dans la douleur, dans l'affliction. Fig., Sécher, essuyer ses larmes, Se consoler. Essuyer les larmes de quelqu'un, Calmer son affliction, le consoler. Mêler ses larmes à celles de quelqu'un, Partager sa douleur, s'affliger avec lui. Avoir recours aux larmes, Pleurer pour fléchir, pour attendrir celui qu'on supplie. Fam., Avoir toujours la larme à l'il, S'attendrir très facilement, ou affecter une grande sensibilité. Avoir des larmes dans la voix se dit d'une Personne qui a quelque chose d'ému et de touchant dans la voix. En nous racontant ce malheur, il avait des larmes dans la voix. Cette actrice a des larmes dans la voix. Avoir le don des larmes se dit, dans le langage mystique, de la Faculté que possèdent certaines personnes de verser des larmes dans la prière. Il signifie, par extension, Pleurer à volonté, s'émouvoir aisément jusqu'aux larmes. Fig. et avec une nuance de regret, de remords : Verser des larmes de sang. Cette faute mériterait d'être pleurée avec des larmes de sang. Fig. et fam., Larmes de crocodile, Larmes hypocrites que répand une personne dans le dessein d'en tromper une autre.
LARME se dit aussi d'un Ornement, figurant à peu près une larme, qu'on fait entrer, comme un symbole de tristesse, dans la décoration des catafalques, des mausolées, etc. Larmes d'argent. Un drap mortuaire semé de larmes. Il se dit, par analogie et familièrement, d'une Goutte, d'une petite quantité de vin ou de quelque autre liqueur. Il n'a pris qu'une larme de vin. Je n'en veux qu'une larme. Il se dit également, surtout au pluriel, du Suc qui coule de certains arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille. Les larmes de la vigne, du sapin. Manne en larmes. Larmes de cerf. Voyez LARMIÈRES.
Littré (1872-1877)
-
1Goutte d'humeur limpide qui sort de l'œil et dont la cause est ou une action physique ou une émotion morale.
Et mon trépas aura des larmes De quiconque aura de l'amour
, Malherbe, V, 20.Les larmes lui tombent des yeux à grands flots
, Vaugelas, Q. C. VI, 9.Moi-même en cet adieu j'ai les larmes aux yeux
, Corneille, Hor. II, 8.Quand pourra mon amour baigner avec tendresse Ton front victorieux de larmes d'allégresse ?
Corneille, Hor. IV, 2.Un soupir, une larme à regret épandue
, Corneille, Poly. II, 2.Elle [une pièce] ne va pas jusqu'à tirer des larmes
, Corneille, Nicom. Examen.Pour me voir maintenant demander avec larmes Ce que j'ai mérité par le sang et les armes
, Mairet, Sophon. IV, 5.Ces soupirs ridicules et ces larmes niaises ont fait rire tout le monde
, Molière, Critique, 7.Non, ce n'est pas toujours de tristesse que l'on pleure ; il entre bien des sortes de sentiments dans la composition des larmes
, Sévigné, 11 sept. 1680.Monsieur le Prince [Condé] eut cette consolation en mourant [d'obtenir le retour du prince de Conti à la cour] ; mais jamais une joie n'a été noyée de tant de larmes
, Sévigné, 13 déc. 1686.Je fus accablée de tous côtés de ses louanges [données à un de ses amis], et, suivant ma bonne coutume, les grosses larmes me tombaient des yeux
, Sévigné, 19 juill. 1690.Que votre amitié trop tendre ne vous fasse pas jeter des larmes que votre raison doit condamner
, Sévigné, 30 nov. 1689.Pour nous à qui Dieu par sa grâce a révélé ses vérités, nous avons lu dans ses Écritures qu'il y a un temps de pleurer et une mesure de larmes ; que le soleil, qui ne doit jamais se coucher sur notre colère, ne doit pas se coucher plus de sept fois sur notre affliction
, Fléchier, Lamoignon.Combien à vos malheurs ai-je donné de larmes !
Racine, Andr. I, 1.[Les flatteurs vous diront] Qu'aux larmes, au travail le peuple est condamné, Et d'un sceptre de fer veut être gouverné
, Racine, Ath. IV, 3.Vos larmes, que ma main pouvait seule arrêter
, Racine, Bajaz. II, 5.Périsse le Troyen auteur de nos alarmes. - Sa perte à ses vainqueurs coûtera bien des larmes
, Racine, Iph. II, 3.Je ne viens point ici, par de jalouses larmes…
, Racine, Andr. III, 4.Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes
, Racine, Brit. II, 2.Et les larmes du juste implorant son appui [de Dieu] Sont précieuses devant lui
, Racine, Esth. III, 3.Qui changera mes yeux en deux sources de larmes Pour pleurer ton malheur ?
Racine, Athal. III, 7.Sans jeter une seule larme
, La Bruyère, XI.Je l'arrosai de mes larmes sans lui répondre
, Fénelon, Tél. III.Nous ne pûmes retenir nos larmes
, Fénelon, ib. VI.Il versa sur lui des larmes pieuses
, Fénelon, ib. XVII.Il versait des larmes amères
, Fénelon, ib. XX.[à la mort du Dauphin] M. le duc de Bourgogne pleurait d'attendrissement et de bonne foi, avec un air de douceur, des larmes de nature, de religion, de patience ; M. le duc de Berry, tout d'aussi bonne foi, en versait en abondance, mais des larmes pour ainsi dire sanglantes, tant l'amertume en paraissait grande … Mme la duchesse de Bourgogne consolait aussi son époux, et y avait moins de peine qu'à acquérir le besoin d'être elle-même consolée… quelques larmes, amenées du spectacle, et souvent entretenues avec soin, fournissaient à l'art du mouchoir, pour rougir et grossir les yeux
, Saint-Simon, 293, 343.Que de larmes vont couler ! Je n'en doute pas, repartit Asmodée ; mais il y en aura bien de commande
, Lesage, Diabl. boit. ch. 13, dans POUGENS.Vaincu par la beauté, désarmé par les larmes
, Voltaire, Orphel. III, 4.Les larmes sont le langage muet de la douleur
, Voltaire, Dict. phil. Larmes.Nul de nous n'a vécu sans connaître les larmes
, Voltaire, Loi nat. part. 3.Leurs yeux étaient remplis de ces heureuses larmes, De ces larmes qui font les plaisirs des amants
, Voltaire, Henr. IX.Mme d'Épinay reçoit des lettres charmantes de M. de Voltaire ; il disait en l'une des dernières que le diable avait assisté à la première représentation de Tancrède sous la figure de Fréron, et qu'on l'avait reconnu à une larme qui lui était tombée des loges sur le bout du nez, et qui avait fait pish comme sur un fer chaud
, Diderot, Lettres à Mlle Voland.Aussi tous mes sujets, les larmes dans les yeux, Porteront à l'envi vos vertus jusqu'aux cieux
, Ducis, Roméo, IV, 2.Elle entendra mes pleurs, elle verra mes larmes
, Chénier, Élég. 22.Les reines ont été vues pleurant comme de simples femmes, et l'on s'est étonné de la quantité de larmes que contiennent les yeux des rois !
Chateaubriand, Atala, le Drame.De l'œil des rois on a compté les larmes, Les yeux du peuple en ont trop pour cela
, Béranger, Ém. Debraux.C'est ta jeunesse et tes charmes Qui m'ont fait désespérer, Et, si je doute des larmes, C'est que je t'ai vu pleurer
, Musset, Nuit d'octobre.Une larme en dit plus que tu n'en pourrais dire ; Une larme a son prix, c'est la sœur d'un sourire
, Musset, Idylle.Larmes se dit avec pleurer.
Je voudrais, ma bonne, que vous fussiez venue avec moi après dîner [à une lecture que Corneille fit de sa Pulchérie]… vous auriez peut-être pleuré une petite larme, puisque j'en ai pleuré plus de vingt
, Sévigné, 15 janv. 1772.J'ai vu Briolle, qui m'a fait pleurer les chaudes larmes par un récit naturel et sincère de cette mort [du prince de Condé]
, Sévigné, 13 déc. 1686.Rire aux larmes, rire jusqu'à ce que les yeux en pleurent, rire beaucoup.
Cette sottise a fait rire M. de Chaulnes et d'Arrouy jusques aux larmes
, Sévigné, 77.Nous avons ri aux larmes de votre madame de la Charse et de Philis sa fille aînée âgée de trente-neuf ans
, Sévigné, 215.Faire venir les larmes aux yeux, exciter un attendrissement qui va jusqu'aux larmes.
Leur contenance triste me fit venir les larmes aux yeux
, Sévigné, 190.On dit dans un sens analogue : Les larmes lui viennent aux yeux.
Les larmes lui vinrent aux yeux
, Fénelon, Tél. XI.Fig. Des larmes de sang, se dit pour exprimer un très violent chagrin.
Pourvu qu'Adélaïde, au désespoir réduite, Pleure en larmes de sang l'amant qui l'a séduite
, Voltaire, Adél. du Guesclin. IV, 5.Pleure en larmes de sang ta lâcheté funeste
, Chénier M. J. Gracques, III, 12.Pleurer à chaudes larmes, être tout en larmes, fondre en larmes, se noyer dans les larmes, pleurer abondamment.
Je reçois vos lettres comme vous avez reçu ma bague : je fonds en larmes en les lisant
, Sévigné, 15.Je la trouvai tout en larmes
, Sévigné, 419.Si l'on ne glissait pas dessus, on serait toujours en larmes
, Sévigné, 24.Ses valets de chambre [de Turenne], ses laquais, ses pages, ses trompettes, tout était fondu en larmes et faisait fondre les autres
, Sévigné, 28 août 1675.Tout s'attendrissait, tout fondait en larmes
, Fléchier, Dauph.S'abreuver de larmes, vivre dans les larmes, vivre de larmes, pleurer sans cesse, vivre dans la douleur, dans l'affliction.
Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvée
, Racine, Phèdre, IV, 6.Sécher, essuyer ses larmes, se consoler.
Essuyer les larmes de quelqu'un, calmer son affliction, le consoler.
Dans une heure au plus tard vous essuierez ses larmes
, Corneille, Poly. I, 1.On craint qu'il n'essuyât les larmes de sa mère
, Racine, Andr. I, 4.Mêler ses larmes à celles de quelqu'un, partager sa douleur, s'affliger avec lui.
Avoir recours aux larmes, pleurer pour fléchir, pour attendrir celui qu'on supplie.
Avoir des larmes dans la voix, avoir une voix qui, dans les moments d'attendrissement, fait partager l'émotion.
Terme de théâtre. Avoir des larmes, savoir pleurer.
Mademoiselle Sainval, comme je vous l'ai dit, me demande à jouer Olympie ; si elle a ce qu'on n'a plus au théâtre, c'est-à-dire des larmes, de tout mon cœur
, Voltaire, Lett. d'Argental, 11 avril 1767.Avoir le don des larmes, pleurer à volonté.
Je crois vous avoir déjà dit Qu'il [Énée] donnait des pleurs à crédit Et qu'il avait le don des larmes
, Scarron, dans le Dict. de BESCHERELLE.Il signifie aussi pleurer de façon à faire pleurer les autres.
On me mande qu'elle [une actrice] joue avec beaucoup d'intelligence et de vérité, mais qu'elle n'est pas d'une figure agréable et qu'elle n'a pas le don des larmes
, Voltaire, Lett. Richelieu, 27 mai 1767.La larme à l'œil, en versant quelques larmes.
La larme à l'œil, le regret dans le cœur, la confusion sur la face, il [un pécheur] vient crier miséricorde
, Bossuet, 1er sermon, Pâques, 2.Le 23, le duc de Bourgogne fit assassiner le duc d'Orléans, et le lendemain assista à ses funérailles la larme à l'œil, et portait un des coins du drap mortuaire
, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. V, p. 192, dans POUGENS.Familièrement. Avoir toujours la larme à l'œil, s'attendrir très facilement, ou affecter une grande sensibilité.
Fig. Larmes de crocodile, larmes hypocrites, répandues dans le dessein de tromper, comme la fable raconte que le crocodile feint de gémir pour attirer sa proie.
Fig. et poétiquement. Les larmes de l'aurore, la rosée.
- 2Physiologiquement. Humeur excrémentitielle qui est sécrétée par la glande lacrymale, lubrifie le globe de l'œil, en facilite les mouvements dans l'orbite, et qui n'a avec l'expression des émotions qu'un rapport secondaire.
-
3Espèce de symbole destiné le plus souvent aux monuments funèbres, lequel a la forme d'une larme. Un drap mortuaire semé de larmes.
Venez tous ! soit qu'au sein des jeux et des alarmes, Votre écu de Milan porte le vert dragon, Le manteau noir d'Agra semé de blanches larmes…
, Hugo, Odes, IV, 12.…J'ai, faible et plein d'alarmes, Vu trois fois un drap noir semé de blanches larmes Tendre ce corridor
, Hugo, F. d'aut. 6.En larme ou en larmes, en forme de larmes.
Les ailes sont noires aussi, mais marquetées, avec assez de régularité, de taches d'un blanc obscur arrondies et en larmes
, Buffon, Ois. t. XIII, p. 111.Terme d'architecture. Larmes ou campanes, ornements qui pendent en forme de clochettes sous la corniche dorique et sous d'autres membres. On dit plus ordinairement goutte.
- 4Familièrement et par similitude. Une goutte, une petite quantité d'un liquide. Donnez-moi une larme de vin.
-
5Suc qui coule de plusieurs arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille. Les larmes de la vigne.
Larmes de sapin, liqueur qui s'amasse entre l'écorce et le bois de sapin et qui a l'odeur de la térébenthine.
- 6Larmes de cerf, liqueur épaissie dans deux fentes que le cerf a au-dessous des yeux, et qui sont les ouvertures des larmiers.
- 7 Terme de pharmacie. Petite masse arrondie de substance molle ou peu dure. Manne en larmes.
-
8Larmes-de-verre, ou larmes bataviques, petites masses de verre en fusion qu'on a laissées tomber dans l'eau froide et qui, par suite d'un refroidissement inégal, dû à la mauvaise conductibilité du verre pour le calorique, deviennent telles que, si l'on vient à casser la queue, la tête se met en poussière ; c'est là le phénomène qui excitait l'admiration des physiciens au XVIIe siècle.
Larmes volcaniques, masses de matières vitreuses, affectant des formes plus ou moins arrondies.
- 9 Terme de chasse. Larmes de plomb, petit plomb pour tirer les petits oiseaux.
-
10Larme-de-Job, un des noms vulgaires du coïx larme (graminées), dit aussi larmilles, larmier et herbe à rosaire, dont les fruits renferment une semence grosse comme un pois, d'un beau poli et de couleur jaunâtre, tirant sur un brun rouge. C'est aussi le nom du staphylier pinné ou à feuilles ailées, appelé encore patenôtrier.
Larme-du-Christ, le grémil.
SYNONYME
LARMES, PLEURS. Pleurs n'est synonyme de larmes qu'au pluriel. Un pleur, d'ailleurs usité seulement dans le style biblique et le style élevé, signifie lamentations ; et, au pluriel, il retient quelque chose de cette signification : Elle entendra mes pleurs, elle verra mes larmes, dit A. Chénier cité plus haut. Larme est proprement l'humeur limpide qui humecte les yeux, quelle que soit la cause qui la fasse couler. Pleurs indique toujours une émotion, et presque toujours une émotion triste. L'oignon coupé ou épluché fait venir des larmes dans les yeux et non des pleurs.
HISTORIQUE
XIIe s. Mais si co [ce] avient par vus, vus le purrez suffrir, Mais tuz li vis [visage] de lermes vus en devra corrir
, Th. le mart. 84. Mis en iert [sera] li roiaumes en larmes et en plors
, Sax. XXVII. La dame fist à Deu sun present et sa oblatiun ; sun quer [cœur] menne chaldes [chaudes] lermes
, Rois, p. 3. Les larmes lor vienent as ex [aux yeux]
, Gautier D'Arras, Ille et Galeron.
XIIIe s. De la pitié qu'en a, mainte larme a plorée
, Berte, XLVI. Là plore à lermes espandues Les granz honors qu'ele a perdues
, la Rose, 6185. Et alors li cheoient les lermes des yex moult grosses
, Joinville, 229.
XVe s. Je vous donne cette verge [bague] qui est d'or, esmaillé de larmes noires
, Louis XI, Nouv. XXVI.
XVIe s. Vous n'avez que des larmes aux yeux, et eux les armes aux mains
, D'Aubigné, Hist. II, 185. Les gommes, larmes, ou liqueurs espaisses, et resines
, Paré, XXVI, 14. En larmes de fol ne se doit on fier
, Cotgrave † Mieulx est de ris que de larmes escripre, Pour ce que rire est le propre de l'homme
, Rabelais, Aux lecteurs.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
LARME. Ajoutez :PROVERBE
Il est plus près de Sainte Larme que de Vendôme, il est sur le point de verser des larmes, il est menacé d'une affliction ; ce qui revient à dire : il est près de Sainte Larme, et ce n'est pas de la Sainte Larme de Vendôme,Courrier de Vaugelas, 1er déc. 1875, p. 114.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
LARME, s. m. (Anat.) lymphe claire, limpide salée, qui, par le mouvement des paupieres, se répand sur tout le globe de l’œil, humecte la cornée, & l’entretient nette & transparente.
En effet, la glace qui fait l’entrée du globe de l’œil, n’est pas un crystal solide ; c’est, je l’avoue, une membrane dure & polie, mais c’est toujours une membrane, elle doit tout son poli, toute sa transparence, non seulement à l’humeur aqueuse qu’elle contient, mais encore à une autre humeur limpide, qui l’abreuve sans cesse par dehors & en remplit exactement les pores ; sans cette eau, la cornée transparente exposée à l’air, se sécheroit, se rideroit, se terniroit, & cesseroit de laisser passer les rayons ; or cette eau si essentielle à la transparence de la cornée à la vue, ce sont les larmes.
On leur donne pour source une glande plate, nommée glande lacrymale, située au côté extérieur & supérieur de l’œil. Voyez Lacrymale, Glande.
Les larmes sont versées de cette glande sur le devant de l’œil par des conduits très-fins ; & le mouvement fréquent des paupieres les répand, & en arrose toute la surface polie de l’œil ; ensuite elles sont chariées vers l’angle qui regarde le nez, qu’on appelle le grand angle, par les rebords saillans des paupieres, qui font séparément l’office de gouttiere, & qui, jointes ensemble, font l’office de canal, & en même tems de siphon.
Sur chaque paupiere, vers ce grand angle où sont chariées les larmes, on trouve une espece de petit puits perdu, dont on appelle l’ouverture le point lacrymal ; chacun de ces petits canaux se réunit au grand angle à un réservoir commun, appellé sac lacrymal ; ce sac est suivi d’un canal, qu’on nomme conduit lacrymal ; ce conduit descend, logé dans les os, jusques dans le nez, où il disperse les larmes qui concourent à humecter cet organe, quand elles ne sont pas trop abondantes ; mais lorsqu’on pleure, on est obligé de moucher souvent, pour débarrasser le nez des larmes qui s’y jettent alors en trop grande quantité.
Les larmes qui coulent quelquefois dans la bouche, passent par les trous incisifs, qui sont situés au milieu de la mâchoire supérieure, & qui vont se rendre dans les cavités du nez. Ces trous se trouvant toujours ouverts, laissent passer dans la bouche le résidu des larmes, ainsi que la portion la plus subtile des mucosités du nez.
Il suit de ce détail que quand les points lacrymaux sont obstrués, il en arrive nécessairement un épanchement de larmes ; & que quand le conduit nazal est bouché, il en résulte différentes especes de fistules lacrimales. Quelquefois aussi, par l’abondance ou l’acrymonie de la lymphe, le sac lacrymal vient à être dilaté ou rongé, ce qui produit des fistules lacrymales d’une espece différente des autres. Leur cure consiste à donner aux sérosités de l’œil une issue artificielle, au défaut de la naturelle qui est détruite.
Il y a des larmes de douleur & de tristesse ; & combien de causes qui les font couler ! Mais il est aussi des larmes de joie : ce furent ces dernieres qui inonderent le visage de Zilia, quand elle apprit que son cher Aza venoit d’arriver en Espagne : « Je cachai, dit elle, à Déterville mes transports de plaisirs, il ne vit que mes larmes ».
Il y a des larmes d’admiration ; telles étoient celles que le grand Condé, à l’âge de vingt ans, étant à la premiere représentation de Cinna, répandit à ces paroles d’Auguste : Je suis maître de moi, comme de l’univers, &c. Le grand Corneille faisant pleurer le grand Condé d’admiration, est une époque célebre dans l’histoire de l’esprit humain, dit M. de Voltaire. (D. J.)
Larme de Job, lacrima Job, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur sans pétales, composée de plusieurs étamines qui sortent d’un calice, disposée en forme d’épi & stérile : les embryons naissent séparément des fleurs, & deviennent des semences enveloppées d’une membrane, & renfermées dans une coque. Tournef. Inst. rei herb. Voyez Plante.
Elle ressemble au roseau, ses fleurs sont à pétales, ornées d’un calice ; elles sont mâles, & en épi du côté de la plante ; son ovaire est situé de l’autre côté ; il est garni d’un long tube, & de deux cornes ; il dégénere en une coque pierreuse qui contient une semence. Voilà les caracteres de cette plante, il faut maintenant sa description.
Elle a plusieurs racines partagées en beaucoup de fibres, longues d’une ou de deux coudées, noueuses. Ses feuilles sont semblables à celles du blé de Turquie, quelquefois longues d’une coudée & plus, larges de deux pouces ; mais les feuilles qui naissent sur les rameaux, sont moins grandes ; il sort des aisselles de ses feuilles de petits pédicules, qui soutiennent chacun un grain ou un nœud, rarement deux, contenant l’embryon du fruit : il part de ces nœuds des épis de fleurs à étamines, renfermées dans un calice à deux bules, sans barbe. Ces fleurs sont stériles, car les embryons naissent dans les nœuds, & deviennent chacun une graine unie, polie, luisante, cendrée avant la maturité, rougeâtre quand elle est mûre, dure comme de la pierre, de la grosseur d’un pois chiche, pointue à sa partie supérieure, & composée d’une coque dure & ligneuse ; cette coque renferme une amande farineuse, enveloppée d’une fine membrane.
Cette plante qui est une sorte de blé, vient originairement de Candie, de Rhodes, & autres îles de l’Archipel ; elle y croît d’elle-même, ainsi qu’en Syrie & dans d’autres contrées orientales. On la cultive quelquefois en Portugal & en Italie. On dit que le petit peuple dans des années de disette y fait du pain passable des semences qu’elle porte : ce qui est plus certain, c’est que les religieuses font de petites chaînes & des chapelets avec cette graine, qu’elles amollissent dans de l’eau bouillante, & la passent ensuite dans un fil. Comme cette graine n’a point de vertu en Médecine, nous n’en cultivons la plante que par pure curiosité, & même rarement. Ses semences ne mûrissent guere bien dans nos climats tempérés. (D. J.)
Larme de Job, (Mat. méd.) voyez Grémil.
Larmes pierre de, (Hist. nat.) en allemand thrœnenstein. Quelques Auteurs ont donné ce nom à une pierre de forme ovale, d’un blanc salé, & remplie de taches semblables à des gouttes d’eau ou à des larmes que la hasard y a formées. On dit qu’il s’en trouve en Hongrie, & qu’on les tire du lit de la riviere de Moldave. Voyez Bruckmanni, Epistol. itinerariâ.
Larmes de Verre, (Phys.) sont de petits morceaux de verre ordinaire qu’on tire du vase où le verre est en fusion avec l’extrémité d’un tuyau de fer. On en laisse tomber les gouttes, qui sont extrémement chaudes, dans un vase où il y a de l’eau froide, & on les y laisse refroidir. Là elles prennent une forme assez semblable à celle d’une larme, & c’est pour cette raison qu’on les appelle larmes de verre ; elles sont composées d’un corps assez gros & rond, qui se termine par un petit filet ou tuyau fermé. On fait avec ces larmes une expérience fort surprenante ; c’est qu’aussi-tôt qu’on en casse l’extrémité, toute la larme se brise en pieces avec un grand bruit, & quelques morceaux sont même réduits en poussiere. Le Dr. Hook, dans sa Micrographie, a donné une dissertation particuliere sur ce sujet. La cause de cet effet n’est pas encore trop bien connue ; voici une des explications qu’on en a imaginées. Quand la lame se refroidit & devient dure, il reste au centre de cette larme un peu d’air extrêmement raréfié par la chaleur ; & on voit en effet les bulles de cet air renfermées au-dedans de la larme de verre, de sorte que l’intérieur de cette larme, depuis le bout jusqu’au fond, est creux, & rempli d’air beaucoup moins condense que l’air extérieur. Or, quand on vient à rompre le bout du tuyau ou filet qui termine la larme, on ouvre un passage à l’air extérieur qui ne trouvant point de résistance dans le creux de la larme, s’y jette avec impétuosité, & par cet effort la brise. Cette explication souffre de grandes difficultés, & doit être au moins regardée comme insuffisante ; car les larmes de verre se brisent dans le vuide.
Ces larmes de verre s’appellent aussi larmes bataviques ; parce que c’est en Hollande qu’on a commencé à en faire. On peut voir en différens auteurs de physique les explications qu’ils ont tenté de donner de ce phénomene, & que nous ne rapporterons point ici, comme étant toutes hypothétiques & conjecturales. (O)
Larmes, terme d’Architecture. Voyez Gouttes.
Larmes, (Verrerie.) ce sont des gouttes qui tombent des parois & des voûtes des fourneaux vitrifiés par la violence du feu. Si ces gouttes se mêlent à la matiere contenue dans les pots, comme elles sont très-dures & qu’elles ne s’y mêlent pas, elles gâtent les ouvrages. Le moyen, sinon de prévenir entierement leur formation, du-moins de les rendre rares, c’est de bien choisir les pierres & les terres dont on fait les fourneaux. Voyez l’art. Verrerie.
Larmes, (Chasse.) on appelle larmes de cerf l’eau qui coule des yeux du cerf dans ses larmieres, où elle s’épaissit en forme d’onguent, qui est de couleur jaunâtre, & souverain pour les femmes qui ont le mal-de-mere, en délayant cet onguent & en le prenant dans du vin blanc, ou dans de l’eau de chardon beni.
Larmes de plomb, c’est une espece de petit plomb dont on se sert pour tirer aux oiseaux ; ce terme est fort usité parmi les chasseurs.
Étymologie de « larme »
- (Date à préciser) De l’ancien français lairme, lerme, issu du latin lacrima.
Wallon, lâme ; namur. lârme ; provenç. lacrima, lacrema, lagrema ; catal. llagrima ; esp. et ital. lagrima ; du lat. lacryma, lacruma, anc. forme dacrima, congénère avec le grec δάϰρυ ; comparez le gothique tagr, larme ; anc haut allem. zahar ; angl. tear ; et le celtique : kimry, daigr, dagar ; bas-bret. daérawen.
Phonétique du mot « larme »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
larme | larm |
Fréquence d'apparition du mot « larme » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « larme »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « larme »
-
Les larmes de la femme moisissent le cœur de l'homme.
Jacques Audiberti — Le Mal court, Gallimard -
Les larmes ne sont un aphrodisiaque qu'à vingt ans.
Malcolm de Chazal — Sens Plastique -
Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.
Henri Calet — Peau d'ours, Gallimard -
De là les colères et les larmes.
Juvénal en latin Decimus Junius Juvenalis — Satires, I, 168 -
ô amour rempli de larmes parce que le plus proche est à jamais lointain !
Clemens Brentano — Le Rêve du désert Der Traum der Wüste -
[…] Dans toutes les larmes s'attarde un espoir.
Simone de Beauvoir — Les Mandarins, Gallimard -
Mieux vaut essuyer une larme de pauvre que d'obtenir cent sourires de ministre !
Proverbe chinois -
Les larmes du monde sont immuables. Pour chacun qui se met à pleurer, quelque part un autre s'arrête. Il en va de même du rire.
Samuel Beckett — En attendant Godot, Éditions de Minuit -
Un homme blanc, un homme noir, un homme jaune : toutes les larmes sont salées.
Claude Aveline — Avec toi-même, etc., Mercure de France -
L’eau d’une larme est un prisme Qui transfigure l’univers.
François Coppée — Les Paroles sincères
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Traductions du mot « larme »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | tear |
Espagnol | lágrima |
Italien | lacrima |
Allemand | zerreißen |
Chinois | 眼泪 |
Arabe | دمعة |
Portugais | lágrima |
Russe | рвать |
Japonais | 涙 |
Basque | malko |
Corse | lacrima |
Synonymes de « larme »
- émotion
- pleur
- sanglot
- quantité
- goutte
- peu
- chagrin
- gouttelette
- larmoiement
- mal
- pleurnichement
- pleurnicherie
- perle
Antonymes de « larme »
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Nombre de points du mot larme au scrabble : 7 points