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Langage

Variantes Singulier Pluriel
Masculin langage langages

Définitions de « langage »

Trésor de la Langue Française informatisé

LANGAGE, subst. masc.

I. − [Le langage comme faculté et comme système]
A. − Faculté que les hommes possèdent d'exprimer leur pensée et de communiquer entre eux au moyen d'un système de signes conventionnels vocaux et/ou graphiques constituant une langue; p. méton. le langage comme réalisation de cette faculté. Langage humain; pathologie du langage; philosophie du langage; structure du langage; universaux du langage. Nous nous exprimons nécessairement par des mots, et nous pensons le plus souvent dans l'espace. En d'autres termes, le langage exige que nous établissions entre nos idées les mêmes distinctions nettes et précises, la même discontinuité qu'entre les objets matériels (Bergson, Essai donn. imm.,1889, p. 13).La clarté du langage s'établit sur un fond obscur, et si nous poussons la recherche assez loin, nous trouverons finalement que le langage (...) ne dit rien que lui-même, ou que son sens n'est pas séparable de lui (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 219).Le langage n'a pas de raison d'être s'il ne signifie (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 100):
1. ... la nature n'a pas juré de ne nous offrir que des objets exprimables par des formes simples de langage; (...) la transmission parfaite des pensées est une chimère, et (...) la transformation totale d'un discours en idées a pour conséquence l'annulation totale de sa forme. Il faut choisir : ou bien réduire le langage à la seule fonction transitive d'un système de signaux : ou bien souffrir que certains spéculent sur ses propriétés sensibles, en développant les effets actuels, les combinaisons formelles et musicales, − jusqu'à étonner parfois, ou exercer quelque temps les esprits. Valéry, Variété III,1936, p. 18.
2. Le développement du langage de type humain est étroitement lié au développement du cerveau et des facultés psychiques qu'il supporte. Contrairement à ce que l'on pensait à l'époque de Broca, il n'existe pas de centre spécial et limité du langage, pas plus qu'il n'existe une aire de la pensée. Ce centre est représenté par une vaste zone de l'hémisphère cérébral gauche, appelée zone logopsychique. Le fondement organique de la construction du langage humain ne peut plus faire de doute. J. Ruffié, De la biol. à la culture, Paris, Flammarion, 1976, p. 353.
Langage articulé. Langage formé de sons différents, identifiables et signifiants. La faculté de concevoir les idées générales du vrai, du beau, du juste, et de les exprimer par le langage articulé (Ménard, Rêv. païen,1876, p. 114).En partic. Langage articulé, articulé grammaticalement, c'est-à-dire (...) langage de la parole, et de la parole écrite (Artaud, Théâtre et son double,1938, p. 141).LING. [Dans la théorie fonctionnelle d'André Martinet] Langage articulé, doublement articulé. Langage considéré comme analysable en unités minimales significatives (les monèmes), elles-mêmes analysables en unités minimales distinctives (les phonèmes), un des caractères communs à toutes les langues. Le langage humain est non seulement articulé, mais doublement articulé, articulé sur deux plans, celui où, pour employer les termes du parler de tous les jours, les énoncés s'articulent en mots, et celui où les mots s'articulent en sons (A. Martinet, La Double articulation, Paris, P.U.F., 1965, p. 2).
Langage intérieur. Activité verbale produite mentalement, mais non exprimée :
3. La pensée n'est rien d'« intérieur », elle n'existe pas hors du monde et hors des mots. Ce qui nous trompe là-dessus, ce qui nous fait croire à une pensée qui existerait pour soi avant l'expression, ce sont les pensées déjà constituées et déjà exprimées que nous pouvons rappeler à nous silencieusement et par lesquelles nous nous donnons l'illusion d'une vie intérieure. Mais en réalité ce silence prétendu est bruissant de paroles, cette vie intérieure est un langage intérieur. Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 213.
Rem. D'une manière générale, le langage peut être défini comme la faculté d'instituer un objet quelconque comme signe. Vendryes note ds Langage, 1921, p. 19 : ,,La définition la plus générale qu'on puisse donner du langage est d'être un système de signes (...). Par signe, il faut entendre tout symbole capable de servir de communication entre les hommes. Les signes pouvant être de nature variée, il y a plusieurs espèces de langage (...). Il y a langage toutes les fois que deux individus, ayant attribué par convention un certain sens à un acte donné, accomplissent cet acte en vue de communiquer entre eux`` (cf. C infra).
B. − Système de signes vocaux et/ou graphiques (cf. langue II A).
1. [Langages naturels : les langues parlées dans le monde] Langage écrit, parlé. Les mots qui composent cette classe [la classe des mots invariables], ont tous les mêmes raisons d'en être (...); c'est pourquoi ils sont les mêmes dans tous les langages (Destutt de Tr., Idéol. 2,1803, p. 128).Les amnésiques du verbe oublient d'abord ce qu'il y a de plus particulier dans le langage, les noms propres, les substantifs, les adjectifs; les parties du langage qui ont la vie la plus dure sont les phrases toutes faites, les locutions usuelles (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 285).J'ai reçu des lèvres de ma vieille servante le bon langage français (France, Pt Pierre,1918, p. 196).La grande influence qu'il semble que Descartes ait exercée sur nos Lettres; l'événement dont il est l'auteur, de la première production en langage français d'un ouvrage de philosophie (Valéry, Variété IV,1938, p. 209).
2. [Langages artificiels, établis en fonction d'axiomes, de règles d'écriture] Système de symboles. Langage documentaire (v. ce mot B 2); langage formel, logique. Il [Leibniz] concevait la notion de langage formalisé, pure combinaison de signes dont seul importe l'enchaînement, de sorte qu'une machine serait capable de fournir tous les théorèmes, et que toutes les controverses se résoudraient par un simple calcul (Bourbaki, Hist. math.,1960, p. 16).Construire des langages artificiels à composantes logiques pour servir aux tâches essentielles de la documentation : analyse, enregistrement des documents, et recherche documentaire (Coyaud, Introd. ét. lang. docum.,1966, p. 67).
INFORMAT., PROGRAMMATION. Ensemble de symboles et de règles permettant de combiner ces symboles afin de donner des instructions à un ordinateur.
Langage de programmation. ,,Langage préétabli utilisé pour écrire les programmes d'un ordinateur déterminé`` (Mess. Télém. 1979). Langage symbolique. ,,Langage de programmation utilisant des codes mnémoniques pour représenter les instructions machines`` (Informat. 1972). [Langage symbolique :] code intermédiaire entre le langage machine et les langages externes (langues naturelles ou langages documentaires), et permettant au programmeur de communiquer aisément avec l'automate. C'est pourquoi les langages symboliques sont aussi appelés langages de programmation (Coyaud, Introd. ét. lang. docum.,1966, p. 14).
Langage machine. ,,Langage dans lequel est exprimé un programme au moment de son exécution par l'ordinateur`` (Informat. 1972).
3. En partic. Système secondaire de signes ou de symboles (code) créé à partir d'une langue et destiné à la transcrire. Langage chiffré, codé. La publication de leurs propres résultats en langage chiffré (Bourbaki, Hist. math.,1960, p. 183).
C. − P. ext.
1. Système de symboles quelconques, d'objets institués comme signes, permettant à des individus de communiquer entre eux. Langage gestuel, mimique; langage des fleurs, des parfums; langage par signaux. Un langage qui possède des signes capables d'exprimer des idées isolées et détachées de toute autre (...). Je ne dis pas que le langage des gestes, et même celui des attouchemens, n'en soient pas susceptibles à un certain point (Destutt de Tr., Idéol. 2,1803, p. 34).Vouloir paraître détachée de la vie, (...) c'était l'idée qu'elle voulait inculquer à d'Arthez par cette toilette grise. Albertine, qu'intéressait ce muet langage des robes, questionna M. de Charlus sur la princesse de Cadignan (Proust, Sodome,1922, p. 1055).Si toute série d'objets rassemblés, classés et utilisés par l'homme pour la communication avec ses semblables est par définition un langage, tout sera langage : les pierres des monuments, les couleurs du peintre, l'écran des images (Schaeffer, Mus. concr.,1952, p. 159):
4. ... ce que le théâtre peut encore arracher à la parole, ce sont ses possibilités d'expansion hors des mots, de développement dans l'espace, d'action dissociatrice et vibratoire sur la sensibilité. C'est ici qu'interviennent les intonations, la prononciation particulière d'un mot. C'est ici qu'intervient, en dehors du langage auditif des sons, le langage visuel des objets, des mouvements, des attitudes, des gestes, mais à condition qu'on prolonge leur sens, leur physionomie, leurs assemblages jusqu'aux signes, en faisant de ces signes une manière d'alphabet. Artaud, Théâtre et son double,1938, p. 107.
2. Expression, manifestation de la pensée, de la sensation ou du sentiment par une attitude, un geste, un comportement. Cela est juste, dit monsieur de Bourbonne en fermant sa tabatière par un geste sec dont la signification est impossible à rendre, car c'était tout un langage (Balzac, Curé Tours,1832, p. 215).Il est vrai que les yeux d'Émile étaient fort éloquents et qu'il était difficile de ne point comprendre leur langage (Kock, Zizine,1836, p. 170).Chaque trait de son visage garde une extraordinaire fixité. Rêve-t-elle? Délire-t-elle? Mais les mains qu'elle croise et décroise avec une anxiété grandissante parlent, à leur manière, un autre langage (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1416).
3. P. anal. Cris, chants, voix, comportement des animaux considérés comme des moyens d'expression, de communication. Langage des abeilles, des dauphins. L'agitation de ses longues oreilles [de l'âne], dont je commence à comprendre le langage, me disait le bonheur qu'il avait de se sentir libre (A. Daudet, R. Helmont,1874, p. 58).Elle [une chatte] éclata en miaulements terribles, en rugissements, elle fit entendre son langage de bataille (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 229).
Rem. Le problème de l'existence d'un langage animal, acceptée par certains et niée par d'autres, a donné lieu à une abondante littérature. Appliquée au monde animal, la notion de langage n'a cours que par un abus de termes. On sait qu'il a été impossible jusqu'ici d'établir que les animaux disposent, même sous une forme rudimentaire, d'un mode d'expression qui ait les caractères et les fonctions du langage humain (...). Les conditions fondamentales d'une communication proprement linguistique semblent faire défaut dans le monde des animaux même supérieurs (E. Benveniste, Problèmes de ling. gén. [I], Paris, Gallimard, 1966 [1952], p. 56).
II. − [Le langage comme moyen d'expression, comme usage]
A. − [Envisagé quant à la forme]
5. ... cette définition de l'art comme un langage (...) est fondée puisque l'art permet à l'artiste de mieux s'exprimer, à lui-même, ses aspirations intérieures mais aussi de les faire percevoir aux autres, de leur communiquer les richesses secrètes, ressenties ou créées, qu'il désire leur transmettre. (...) à ce parler, la nature a fourni son vocabulaire, l'âme de l'artiste son fonds; et, comme tout langage, il pose maintenant le problème de sa forme. Communiquer quelque chose, mais d'une certaine façon! Ne poursuivre que la clarté du sens et la correction de la syntaxe établie ne sortirait pas du domaine utilitaire. Pour qu'il y ait art, il faut que la forme, de même que le contenu, atteigne une qualité propre à lui donner un prix aux yeux des autres. Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 101.
1. Usage particulier d'une langue, manière de parler. Surveiller, observer son langage; tournure de langage; langage d'un écrivain. Et comment moi m'en aller? dit Julien d'un ton plaisant, et en affectant le langage créole. (Une des femmes de chambre de la maison était née à Saint-Domingue) (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 339).J'peux pas faire une reine jolie et poétique... C'est pas mon affaire!... R'gardez-moi un peu... Est-ce que vous voyez Esther avec mon pif?... Moi pas!... − Quel langage!... − dit Madame de Chalais, écœurée (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 167):
6. ... on ne retrouvait pas dans le langage de Bergotte certain éclairage qui dans ses livres, comme dans ceux de quelques autres auteurs, modifie souvent dans la phrase écrite l'apparence des mots. (...) il y avait plus d'intonations, plus d'accent, dans ses livres que dans ses propos : accent indépendant de la beauté du style, que l'auteur lui-même n'a pas perçu sans doute, car il n'est pas séparable de sa personnalité la plus intime. Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 553.
En partic. Ensemble des règles de la grammaire, des règles concernant le lexique d'une langue donnée. Faute de langage; langage incorrect. Une conversation sans élégance, sans charme, et qui pourtant révèle, à travers les incorrections du langage, beaucoup d'esprit et d'immenses connaissances (Chênedollé, Journal,1823, p. 124).
[Constr. avec un adj. spécifiant l'aspect formel de l'usage] Langage académique, ampoulé, archaïque, clair, expressif, figuré, métaphorique, pompeux, simple, soutenu. Pendant le temps que durèrent ses fonctions, il sut se composer un langage farci de lieux communs, semé d'axiomes et de calculs traduits en phrases arrondies qui doucement débitées sonnaient aux oreilles des gens superficiels comme de l'éloquence (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 50).Pourtant, Crusco savait parler d'amour; il avait quand il fallait, un langage fleuri de mots tendres, de paraboles et des plus gracieuses métaphores (Aymé, Rue sans nom,1930, p. 124):
7. ... Rodolphe (...) était à ses pieds [d'une femme], enveloppant son invitation dans un discours aromatisé de tout le musc et de tout le benjoin d'une galanterie à 80 degrés Richelieu. La dame demeura confondue devant ce langage pailleté d'adjectifs éblouissants et de phrases contournées et régence au point de faire rougir le talon des souliers de Rodolphe, qui n'avait jamais été si gentilhomme vieux-Sèvres. Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 161.
Le beau langage. L'usage des personnes dont le statut est socialement valorisé. Péj. langue recherchée, affectée. Ils prenaient des leçons de beau langage et d'art de parler sans rien dire à l'Athénée ou à l'Académie française (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 242).Sous Louis XIV, Issoudun, à qui l'on dut Baron et Bourdaloue, était toujours citée comme une ville d'élégance, de beau langage et de bonne société (Balzac, La Rabouill.,1842, p. 359).Lord David (...) aimait l'éloquence et le beau langage. Il admirait fort ces boniments célèbres qu'on appelle les Oraisons funèbres de Bossuet (Hugo, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 190).
[Constr. avec un adj. ou un compl. prép. de désignant une activité, un type d'usage, un groupe professionnel ou culturel, ou affectant un statut social à l'usage] Langage choisi, courant, noble, ordinaire, vulgaire; langage argotique, populaire, poissard; langage écrit, parlé; langage diplomatique; langage de la conversation; langage des marchands, du peuple; langage des coulisses, de la rue. Il [un vigneron] a une tête magnifique, distinguée; une pénétration, une fermeté, une éloquence extraordinaire par moments, et tout cela avec le langage paysan et des manières nobles comme ne les ont plus les grands seigneurs (Sand, Corresp., t. 3, 1849, p. 144).C'était un ancien commis voyageur, actuellement boursier, très bon enfant, patriote, ami des dames, et qui affectait le langage faubourien (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 9).Dans le Typhon, l'Olympe parlait le langage des halles (France, Génie lat.,1909, p. 44).Faut pas quoi? demanda Goigneux en feignant de n'avoir pas compris, car il supportait mal que Jourdan s'exprimât en argot ou même dans un langage un peu peuple (Aymé, Uranus,1948, p. 80):
8. On assumait assez volontiers le rôle de démons littéraires tout occupés dans leurs ténèbres de tourmenter le langage commun, de torturer le vers, de lui arracher ses belles rimes ou ses majuscules initiales, de l'étirer jusqu'à des longueurs démesurées, de pervertir ses mœurs régulières, de l'enivrer de sonorités inattendues. Valéry, Variété IV,1938, p. 14.
Langage littéraire, poétique. Le langage littéraire − expression des désirs cachés, de la vie profonde − est la perversion du langage un peu plus même que l'érotisme n'est celle des fonctions sexuelles (G. Bataille, Exp. int.,1943, p. 230):
9. ... ce qui, pour le poète moderne [Valéry], reste une simple possibilité ou une métaphore même est, aux yeux du philosophe romantique [Schubert], certitude absolue, intuition immédiate et vérifiée par l'adhésion intérieure. Pour lui, les objets ont davantage qu'une apparence de vie, qu'un dessein supposé : ils expriment en fait la même réalité indéfinissable qu'atteint le langage poétique. Béguin, Âme romant.,1939, p. 111.
Langage diplomatique (au fig.). Manière habile de s'exprimer, en cherchant à ne blesser personne. V. diplomatique 2ex. 2.
[Constr. avec un adj. ou un compl. prép. de désignant une matière, un domaine, une science ou une technique] Langage administratif, juridique, philosophique, technique; langage du droit, de l'économie, des sciences. Il a présenté ce spirituel académicien [Fontenelle] comme celui qui, le premier, a introduit le langage scientifique, la langue théorique dans la littérature (Delécluze, Journal,1827, p. 397).Dépouiller l'héritage romantique du langage astrologique, magique et occulte, où la mode du temps l'avait enfermé (Béguin, Âme romant.,1939p. 128).Le tout exprimé dans le langage géométrique habituel des éléments, ce qui rend l'exposé particulièrement touffu et incommode (Bourbaki, Hist. math.,1960, p. 95).On peut traduire ces hypothèses en un langage mathématique assez précis pour pouvoir alors appliquer le théorème cité (Traité sociol.,1967, p. 130).
2. P. anal. Ensemble des moyens d'expression particuliers à un art, ou utilisés par un artiste pour créer une œuvre. Langage chromatique, musical. Les arts sont au-dessus de la pensée : leur langage ce sont les couleurs ou les formes, ou les sons (Staël, Allemagne, t. 3, 1810, p. 377).Nous pouvons joindre à ces trois pièces [de Debussy] comme participant du même esprit, quoique (...) seuls le langage harmonique et l'emploi de la pédale en assurent le caractère suggestif, la deuxième Image de la seconde série : Et la lune descend sur le temple qui fut (Cortot, Mus. fr. piano,1930, p. 29).Poser la question (...) de l'efficacité intellectuelle d'un langage qui n'utiliserait que les formes, ou le bruit, ou le geste, c'est poser la question de l'efficacité intellectuelle de l'art (Artaud, Théâtre et son double,1938, p. 83):
10. La plastique est un langage plus encore qu'on ne le croit. Elle est une manière de parler parce qu'elle est une manière de penser. Elle peut exprimer des idées et des relations d'idées que le sculpteur ou le peintre serait tout à fait impuissant à traduire par des mots. (...). La grandeur d'un esprit n'est pas liée à ses facultés discursives, mais à son plus ou moins de force à exprimer, dans n'importe quel langage, ce qu'il conçoit. Et parce que Cézanne ne comprendrait pas toujours le langage de Hegel, je ne vois pas pourquoi Cézanne serait un moins grand esprit que Hegel, qui ne comprendrait pas mieux, j'imagine, le langage de Cézanne. La philosophie elle-même n'est qu'une manière de parler. Faure, Espr. formes,1927, p. 137.
B. − [Envisagé quant au contenu]
1. Usage d'une langue considéré par rapport au contenu communiqué. En partic. Discours tenu dans une circonstance donnée. Langage ambigu, cru, cynique, direct, droit, franc, grossier, hypocrite, mensonger, orgueilleux, prudent, subtil; changer de langage; parler un certain langage à qqn. Dans un instant où mon rival était occupé en bas, elle me dit ces propres mots : « Mon bon ami, j'ai joué; je n'ai pas le sou. » Ce langage inattendu me pénétra de joie, et j'y satisfis comme je le pus (Restif de La Bret., M. Nicolas,1796, p. 145).Les gens qui n'ont jamais éprouvé l'amour en regardent toujours le développement chez les autres comme une affectation de sensibilité, ou, tout au plus, un accès de folie. Ces personnes tiennent à l'égard de l'amour le même langage que ceux qui, étrangers par nature ou par éducation au sentiment religieux, en nient l'existence (Delécluze, Journal,1827, p. 423).Le socialisme parlementaire parle autant de langages qu'il a d'espèces de clientèles. Il s'adresse aux ouvriers, aux petits patrons, aux paysans; (...) tantôt il est patriote, tantôt il déclame contre l'armée. Aucune contradiction ne l'arrête (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 74).Il n'osait pas entrer le sauvage. Un des commis indigène l'invitait pourtant : « Viens bougnoule! Viens voir ici! Nous y a pas bouffer sauvage! » Ce langage finit par le décider (Céline, Voyage,1932, p. 172).
[En fonction de déterm.] Abus, artifice, écart, excès, liberté de langage; délicatesses, subtilités de langage. « ... M. de Nièvres vous estime; il sait le prix des affections que je possède; il est et sera votre ami, vous serez le sien : c'est un engagement que j'ai pris en votre nom, et que vous tiendrez, j'en suis certaine... » Elle continua de la sorte simplement, librement, sans aucune ambiguïté de langage (Fromentin, Dominique,1863, p. 115).Harriet était surtout blessée quand, dans ses légèretés de langage, Nore paraissait sortir, à l'égard de son père, du respect profond qu'elle-même portait à celui-ci (Gobineau, Pléiades,1874, p. 142).À l'accumulation superflue de précautions de langage là où on les attendait le moins [dans un texte], je pressentais que, pour le rédacteur, la charge exacte de signification impliquée çà et là dans quelque terme d'apparence banale n'avait pu être exactement la même que celle que j'y attachais (Gracq, Syrtes,1951, p. 142):
11. « − Je ne vois qu'un moyen de tout raccommoder, dit-elle : c'est de cacher Châteaubedeau dans le lit de Maman! » Ce mot, excessif aux lèvres d'une enfant, eut une suite imprévue. De l'expédient préconisé par Jacquette, Ninon ne retint que le fait qu'une telle intempérance de langage sortait de la bouche de sa fille; et elle s'alarma à bon droit d'une éducation qu'il devenait urgent de surveiller, et de près. Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 51.
[Constr. avec un compl. prép. de désignant un affect, la raison] Expression, raisonnement propre à un affect, à la raison. Langage de l'affection, de l'amour, du cœur, du sentiment. Il comprit que sa souffrance morale était faite d'une douleur physique et qu'il traduisait dans le langage de la passion toutes les formes d'une torture à laquelle il était soumis (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 138):
12. − Non, dit Rambert avec amertume, vous ne pouvez pas comprendre. Vous parlez le langage de la raison, vous êtes dans l'abstraction. Le docteur leva les yeux sur la république et dit qu'il ne savait pas s'il parlait le langage de la raison, mais il parlait le langage de l'évidence et ce n'était pas forcément la même chose. Camus, Peste,1947, p. 1288.
2. P. ext. Expression, manifestation par l'art d'un contenu psychologique. La sculpture prête son langage à toutes les parties des églises (Stendhal, Mém. touriste, t. 2, 1838, p. 337).Le larghetto (bissé) parle un langage (...) plus intelligible que la majorité des compositions vocales (Prod'homme, Symph. Beethoven,1921, p. 66).J'avais été très frappé par le Beatus vir de Monteverdi. Il parle un langage qui s'est perdu, un langage d'une sérénité divine et d'une douceur telle qu'après lui les plus grands ont quelque chose de rude et de dur (Green, Journal,1950-54, p. 220).
3. Au fig. Manifestation du réel ou de l'imaginaire considéré comme un ensemble de signes porteurs de signification. C'est justement quand elle ne parle pas, qu'il me semble la comprendre, ton Allemagne. Cette ville à clochers et à pignons que tu m'as montrée cette nuit, sur laquelle les seules inscriptions étaient les taches de la lune, ce torrent gelé jusqu'au sol, muet par obligation, j'en comprends l'âge, la force, le langage (Giraudoux, Siegfried,1928, II, 1, p. 64).Schubert se demanda quel est le rapport qui unit ou oppose le langage du rêve, celui de la poésie, celui de la nature. Entre l'expression métaphorique du Rêve, dont les termes sont des images, des objets, des personnages, et l'expression de la veille, qui recourt aux mots, il existe plus d'une différence essentielle (Béguin, Âme romant.,1939, p. 108).L'image, dans sa simplicité, n'a pas besoin d'un savoir. Elle est le bien d'une conscience naïve. En son expression, elle est jeune langage. Le poète, en la nouveauté de ses images, est toujours origine de langage (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 4):
13. ... les façades qui bordaient le quai ne manquaient pas d'une certaine dignité un peu lourde qui rappelait la prospérité bourgeoise du siècle dernier. D'orgueilleuses portes cochères et d'interminables balcons où des familles entières eussent tenu, parlaient le langage des réussites matérielles et d'affaires rondement menées jusqu'à la mort. Green, Malfaiteur,1955, p. 154.
Prononc. et Orth. : [lɑ ̃ga:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xes. lengatge « manière de s'exprimer propre à un groupe; langue » (Passion, éd. D'A. S. Avalle, 481); ca 1160 langage (d'oisiaus) (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 5056); 1174-76 language (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 6165 : Mis languages est bons, car en France fui nez); 1370-72 comun langage « manière de s'exprimer la plus usuelle » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, I, 14, note 2, p. 128); 1810 langage « moyens utilisés par un artiste pour exprimer ses conceptions » (Staël, loc. cit.); 2. ca 1135 langage « paroles, propos » (Couronnement Louis, mss A B, éd. Y. G. Lepage, 2364); ca 1280 dire en son langage « s'exprimer en ces termes » (Rigomer, 5896 ds T.-L.). Dér. de langue*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 6 280. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 9 473, b) 5 556; xxes. : a) 5 145, b) 12 554. Bbg. Koll (H.-G.). Die Französischen Wörter langue und langage im Mittelalter. Genève-Paris, 1958, 191 p. - Pohl (J.). Symboles et langages. 2. La diversité des langages. Paris-Bruxelles, 1968, 136 p. - Quem. DDL t. 21.

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Wiktionnaire

Nom commun - français

langage \lɑ̃.ɡaʒ\ masculin

  1. Emploi que l’être humain fait des sons et des articulations de la voix pour exprimer ses pensées et ses sentiments.[3]
    • Tous les états de la sensibilité sont moteurs. Le langage lui-même en contient la preuve. Il les appelle des émotions. — (Pierre Lasserre, Philosophie de Goût musical, Les Cahiers verts n° 11, Grasset, 1922, p.50)
    • Chaque époque a sa tendance tyrannique qui cherche à réduire le langage, à le canaliser, à l’enrôler, à le surveiller. — (Philippe Sollers, Éloge de l’infini, Gallimard, page 366)
  2. (En particulier) Manière de s’exprimer, soit par rapport aux mots qu’on emploie, soit par rapport au sens.
    • Si m’escuse de mon langage
      Rude, malostru et sauvage,
      Car nés ne sui pas de Paris.
      — (Jean de Meung, en préface de sa traduction de la Consolatio philosophiae de Boèce)
    • Le bon Piqueur doit sçauoir bien parler en cris, & langages plaisans aux chiens, crier, hucher, & houpper ses compagnons, forhuer en mots longs, & sonner de la trompe. — (René François, Essay des merveilles de nature et des plus nobles artifices, 1632, page 18)
    • Vuillet était la bête noire d’Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. En province, où l’on cultive encore la périphrase, la polémique met le catéchisme poissard en beau langage : Aristide appelait son adversaire « frère Judas », ou encore « serviteur de saint Antoine », et Vuillet répondait galamment en traitant le républicain de « monstre gorgé de sang dont la guillotine était l’ignoble pourvoyeuse. » — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99)
    • Cette idolâtrie des mots joue un grand rôle dans l’histoire de toutes les idéologies ; la conservation d’un langage marxiste par des gens devenus complètement étrangers à la pensée de Marx, constitue un grand malheur pour le socialisme. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence Chap.I, Lutte de classe et violence, 1908)
    • Et rien en effet dans son langage, pas plus que dans ses silences ni dans son attitude, ne décela à sa bourgeoise qu’il avait les sens aux aguets et faisait bonne garde. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Elle ne parle pas ce langage, bien sûr ! Oserait-elle troquer le doux roucoulement méridional contre cette brocaille sèche, ce brocard de pierrailles qu’on jurerait de l’allemand ? Ah ! pécheresse ! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Un langage managérial est en train de se substituer au langage de l’intériorité. C’est en cela qu’il y a retournement du langage, au sens policier du terme, puisqu’il vise à nous désinformer sur nous mêmes, en nous désapprenant à ressentir pour mieux nous désapprendre à discerner. — (Annie Le Brun, Le langage reste une arme que chacun peut se réapproprier, dans "Philosophie magazine", février 2009)
    • Cet ouvrage se veut un guide pratique, écrit dans un langage clair sans faire l'économie de la complexité lorsque cela est nécessaire, à destination des professionnels de l'industrie, des juristes et de toute personne intéressée par les aspects juridiques et techniques de la dronautique. — (Alexandre Cassart, Droit des drones: Belgique, France, Luxembourg, Bruxelles : éd. Bruylant (groupe Larcier), 2017, partie 1, chap. 1, section 1)
  3. (Linguistique) Faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques, qui constituent la langue, permettant la communication et l’expression de la pensée.
    • Charles s’assit et ne put rien dire. Il était ému par une de ces sensations pour lesquelles il manque un langage. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
  4. (Par extension) Cris, chant, etc., dont les animaux se servent pour se faire entendre.
    • Les oiseaux ont une sorte de langage. - Le langage des bêtes.
  5. (Figuré) Tout ce qui sert à exprimer des idées et des sensations.
    • La vraie question : comment accorder la durée des beautés musicales avec la mutabilité du langage musical ? — (Pierre Lasserre, Philosophie du goût musical, chap.2, p.33, Grasset, 1922.)
    • Langage du geste, des yeux. - Le langage symbolique des fleurs. - La pantomime est un langage muet.
  6. (Informatique) (Par ellipse) Langage de programmation.
    • Le Brainfuck est mon langage de prédilection.
    • En plus du code en langage assembleur x86, il existe également la source en langage BASIC, ainsi que les fichiers COM compilés pour EDLIN (éditeur de texte ligne par ligne intégré à MS-DOS) et DEBUG. — (Silicon.fr, MS-DOS : Microsoft publie son code source sur GitHub, 2 octobre 2018 → lire en ligne)
    • La gestion des expressions régulières en Perl fait partie intégrante du langage, elle ne nécessite pas de fonctions bibliothèques ou de modules externes. — (Martial Bornet, Expressions régulières, Éditions ENI, 2015, page 380)
  7. (Par analogie) (Art) Ensemble d’unités graphiques et d’idées particulier à un mouvement artistique, ou utilisés par un artiste pour créer une œuvre.
    • Le langage de Corneille de Lyon est très marqué par les portraits et les habits sombres.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

LANGAGE. n. m.
Emploi que l'homme fait des sons et des articulations de la voix pour exprimer ses pensées et ses sentiments. On a publié de nombreux écrits sur l'origine du langage. Il désigne plus particulièrement la Manière de s'exprimer, soit par rapport aux mots qu'on emploie, soit par rapport au sens. Langage figuré, allégorique, mystique, poétique, orné, affecté, fleuri, pompeux. Langage obscur, incorrect. Poème écrit en beau langage, en vieux langage. La pureté, la correction du langage. Vous me tenez là un étrange langage. Je n'entends point ce langage. Le langage de la passion. Composer son langage. Il se dit, par extension, des Cris, du chant, etc., dont les animaux se servent pour se faire entendre. Les oiseaux ont une sorte de langage. Le langage des bêtes. Il se dit encore, figurément, de Tout ce qui sert à exprimer des idées et des sensations. Langage du geste, des yeux. Le langage symbolique des fleurs. La pantomime est un langage muet. Le langage des signes. On a composé, pour les sourds-muets, un langage au moyen de divers mouvements de la main et des doigts.

Littré (1872-1877)

LANGAGE (lan-ga-j') s. m.
  • 1Proprement, emploi de la langue pour l'expression des pensées et des sentiments. Recherches sur l'origine du langage. Le langage est tellement ce qui perfectionne toutes les facultés de l'âme que la perfection de ces facultés répond toujours à celle du langage, Bonnet, Ess. psychol. ch. 17.
  • 2Particulièrement, langue propre à une nation. Septime se présente, et, lui tendant la main, Le salue empereur en langage romain, Corneille, Mort. de Pompée, II, 2. Voyant toute l'Europe apprendre ton langage [de la France], Corneille, Tois. d'or, Prologue, sc. 2. Instruit dans les deux lois et dans les deux langages [latin et arabe], Voltaire, Tancr. II, 1. Notre langue est très irrégulière ; les langages, à mon gré, sont comme les gouvernements : les plus parfaits sont ceux où il y a moins d'arbitraire, Voltaire, Lett. Guyot, 7 août 1767. Il serait curieux de compter le nombre de différents langages qui se parlent aujourd'hui dans tout l'univers ; il y en a plus de trois cents dans ce que nous connaissons de l'Amérique, et plus de trois mille dans ce que nous connaissons de notre continent, Voltaire, Bible expliq. Gen.

    Langage purin, voy. PURIN.

  • 3Il se dit des cris, du chant, etc. dont les animaux se servent pour se faire entendre. Les oiseaux ont une sorte de langage.

    D'après d'anciennes superstitions, manière mystérieuse qu'avaient les animaux pour se faire entendre, et dont l'homme obtenait la connaissance par certains procédés magiques. Pythagore, dans son séjour aux Indes, apprit, comme tout le monde sait, à l'école des gymnosophistes le langage des bêtes et celui des plantes, Voltaire, Avent. indienne.

  • 4 Fig. Tout ce qui sert à exprimer des sensations et des idées. Le langage du geste. La pantomime est un langage. En vain de mes regards l'ingénieux langage…, Corneille, Sertor. II, 1. Le langage des yeux n'est pas celui qui persuade le moins ; ce langage est expressif, amoureux, languissant et extrêmement hardi, Pellisson, Rec. de pièces, dans RICHELET. Vous n'aurez point pour moi de langages secrets, Racine, Brit. II, 3. Tu pouvais de ses yeux entendre le langage, Voltaire, Zaïre, III, 7.

    Moyen de s'exprimer par des signes. On a composé pour les sourds-muets un langage à l'aide de différents mouvements de la main et des doigts.

    Langage des fleurs, voy. FLEUR, nos 1.

  • 5Manière de parler, quant aux intonations. Il avait votre port, vos yeux, votre langage, Racine, Phèd. Il, 5.
  • 6Manière de s'exprimer, quant aux mots, à la diction. Langage figuré. Langage obscur, incorrect. Faire des fautes de langage. Cependant jusqu'ici d'un langage nouveau J'ai fait parler le loup et répondre l'agneau, La Fontaine, Fabl. II, 1. Je vis de bonne soupe et non de beau langage ; Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage, Molière, F. sav. II, 7. Jésus-Christ a donné dans l'Évangile cette marque pour reconnaître ceux qui ont la foi, qui est qu'ils parleront un langage nouveau ; et en effet le renouvellement des pensées et des désirs cause celui des discours, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 3. Le Parnasse parla le langage des halles, Boileau, Art p. I. Au contraire cet autre, abject en son langage, Fait parler ses bergers comme on parle au village, Boileau, ib. II. Plusieurs étrangers se sont imaginé que nous n'avions qu'un langage pour la prose et pour la poésie ; ils se sont bien trompés, Voltaire, Comment. Corn. rem. Nicomède, III, 2.

    En langage commun, suivant la manière habituelle de s'exprimer. …Qui, dans Paris, en langage commun, Dorante et le menteur à présent ce n'est qu'un, Corneille, Suite du Ment. I, 3.

  • 7Manière de s'exprimer eu égard au sens, aux intentions. Peux-tu bien me connaître et tenir ce langage ? Corneille, Nicom. I, 2. Sais-je si mal d'amour expliquer le langage ? Rotrou, Vencesl. II, 4. Maître Renard par l'odeur alléché Lui tint à peu près ce langage, La Fontaine, Fabl. I, 2. J'enrage Lorsque j'entends tenir ces sortes de langage, Molière, Tart. II, 3. Étant tous unis dans le dessein de perdre M. Arnauld, ils se sont avisés de s'accorder de ce terme de prochain [pouvoir prochain], que les uns et les autres disaient ensemble, quoiqu'ils l'entendissent diversement, afin de parler un même langage, Pascal, Prov. I. Il ne voulut apprendre d'autre langage que celui de l'Écriture : Oui, oui, non, non, Fléchier, Duc de Mont. Chaque passion parle un différent langage, Boileau, Art p. III. L'amour est-il muet, ou n'a-t-il qu'un langage ? Racine, Brit. III, 7. Quittez, seigneur, quittez ce funeste langage, Racine, Andr. II, 2. Le nom d'amant peut-être offense son courage ; Mais il en a les yeux, s'il n'en a le langage, Racine, Phèdre, II, 1. Hé quoi, Nathan ! d'un prêtre est-ce la le langage ? Moi, nourri dans la guerre aux horreurs du carnage… C'est moi qui prête ici ma voix au malheureux ! Racine, Athal. II, 5. Ho ! voilà le langage de l'avarice, qui croit toujours être prodigue, Fénelon, Dial. des morts anc. 35. Savez-vous bien quel est ce langage que vous tenez à Dieu ? Massillon, Carême, Resp. hum. Si le ministre ne parle pas le langage du monde, Massillon, Carême, Prosp. Oubliant à jamais le langage d'amour, Voltaire, Adél. du Guesclin. I, 1.
  • 8Vaines paroles, verbiage. Je ne ressemble point à ces faibles esprits Qui… En leur fidélité n'ont rien que du langage, Malherbe, V, 6. Donc, sans plus de langage, Tu veux bien m'en donner quelques baisers pour gage ? Corneille, Suite du Ment. V, I. Et sur ce beau langage, Pour suivre son chemin, m'a tourné le visage, Molière, le Dép. IV, 2. Mon Dieu, madame, sans langage, Je ne vous parle pas, car vous êtes trop sage, Molière, Éc. des mar. I, 2. Et, sans plus de langage, Lui jette pour défi son assiette au visage, Boileau, Sat. III.
  • 9Dans les beaux-arts, procédés à l'aide desquels l'artiste exécute ses conceptions. Le dessin, le coloris constituent le langage de la peinture ; les intervalles, les accords celui de la musique.

SYNONYME

LANGAGE, LANGUE. Ces deux mots ne diffèrent que par la finale age qui, étant la finale aticus des latins, signifie ce qui opère, ce qui agit. C'est là ce qui fait la nuance des deux mots. La langue est plutôt la collection des moyens d'exprimer la pensée par la parole ; le langage est plutôt l'emploi de ces moyens. C'est la nuance que l'on aperçoit, par exemple, entre la langue française et le langage français. Pour la même raison on dit le langage par signes, le langage des yeux, et non la langue par signes, la langue des yeux. La langue du cœur, ce sont les expressions dont le cœur se sert d'ordinaire ; le langage du cœur, ce sont les émotions que le cœur fait partager.

HISTORIQUE

XIIe s. Droiz empereres, entendez mon langage, li Coronemens Looys, V. 2282. Car sa biautez me fait tant esbahir Que je ne sai devant lui [elle] nul langage, Couci, XI. Genz de divers païs, de mult divers language, Th. le mart. 158.

XIIIe s. Que [car] mon langage ont blasmé li François Et mes chançons, oyant les Champenois, Quesnes, Romanc. p. 83. Vous n'entendés son langage, ne il ne reset point dou vostre, H. de Valenciennes, XII.

XIVe s. … Et a esté translatée en plusieurs langaiges et exposée en très grant diligence de plusieurs docteurs catholiques, Oresme, Prol. Aristote tenoit qu'il n'est que un dieu, mais il parle selon le commun langage qui estoit lors, Oresme, Eth. 20.

XVe s. En amonestant et priant les contes, les barons et les chevaliers, qu'ils voulussent entendre et penser pour son honneur garder et defendre son droit, et leur disoit ces langages en riant si doucement et de si liée chere, que…, Froissart, I, I, 284. Un roy doit faire enseigner et endoctriner ses enfants, et leur faire savoir pluseurs langages et mesmement latin pour voiager, Bibl. des ch. 6e série, t. II, p. 144.

XVIe s. Ces langages adonc despleurent si fort au peuple, que l'on l'en estima homme importun, fascheux et envieux, Amyot, Fab. 53. Il ne sera point, à mon avis, besoin de beaucoup de langage, pour declarer que c'est que concorde, Lanoue, 43. Changer de langage, Lanoue, 390. Quelques uns tindrent ce langage…, Lanoue, 607. Pibrac, merveilleux en delicatesse de langage, D'Aubigné, Hist. II, 337. Un charlatan de cour y vend son beau langage, D'Aubigné, Tragiques, Princes.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

LANGAGE, s. m. (Arts. Raisonn. Philos. Metaphys.) modus & usus loquendi, maniere dont les hommes se communiquent leurs pensées, par une suite de paroles, de gestes & d’expressions adaptées à leur génie, leurs mœurs & leurs climats.

Dès que l’homme se sentit entraîné par goût, par besoin & par plaisir à l’union de ses semblables, il lui étoit nécessaire de développer son ame à un autre, & lui en communiquer les situations. Après avoir essayé plusieurs sortes d’expressions, il s’en tint à la plus naturelle, la plus utile & la plus étendue, celle de l’organe de la voix. Il étoit aise d’en faire usage en toute occasion, à chaque instant, & sans autre peine que celle de se donner des mouvemens de respiration, si doux à l’existence.

A juger des choses par leur nature, dit M. Warburthon, on n’hésiteroit pas d’adopter l’opinion de Diodore de Sicile, & autres anciens philosophes, qui pensoient que les premiers hommes ont vécu pendant un tems dans les bois & les cavernes à la maniere des bêtes, n’articulant comme elles que des sons confus & indéterminés, jusqu’à ce que s’étant reunis pour leurs besoins réciproques, il soient arrivés par degrés & à la longue, à former des sons plus distincts & plus variés par le moyen de signes ou de marques arbitraires, dont ils convinrent, afin que celui qui parloit pût exprimer les idées qu’il desiroit communiquer aux autres.

Cette origine du langage est si naturelle, qu’un pere de l’Eglise, Grégoire de Nicée, & Richard Simon, prêtre de l’Oratoire, ont travaillé tous les deux à la confirmer ; mais la révélation devoit les instruire que Dieu lui-même enseigna le langage aux hommes, & ce n’est qu’en qualité de philosophe que l’auteur des Connoissances humaines a ingénieusement exposé comment le langage a pu se former par des moyens naturels.

D’ailleurs, quoique Dieu ait enseigné le langage, il ne seroit pas raisonnable de supposer que ce langage se soit étendu au-delà des nécessités actuelles de l’homme, & que cet homme n’ait pas eu par lui-même la capacité de l’étendre, de l’enrichir, & de le perfectionner. L’expérience journaliere nous apprend le contraire. Ainsi le premier langage des peuples, comme le prouvent les monumens de l’antiquité, étoit nécessairement fort stérile & fort borné : en sorte que les hommes se trouvoient perpétuellement dans l’embarras, à chaque nouvelle idée & à chaque cas un peu extraordinaire, de se faire entendre les uns aux autres.

La nature les porta donc à prévenir ces sortes d’inconvéniens, en ajoutant aux paroles des significatifs. En conséquence la conversation dans les premiers siecles du monde fut soutenue par un discours entremêlé de gestes, d’images & d’actions. L’usage & la coutume, ainsi qu’il est arrivé dans la plûpart des autres choses de la vie, changerent ensuite en ornemens ce qui étoit dû à la nécessité ; mais la pratique subsista encore long-tems après que la nécessité eut cesse.

C’est ce qui arriva singulierement parmi les Orientaux, dont le caractere s’accommodoit naturellement d’une forme de conversation qui exerçoit si bien leur vivacité par le mouvement, & la contentoient si fort, par une représentation perpétuelle d’images sensibles.

L’Ecriture-sainte nous fournit des exemples sans nombre de cette sorte de conversation. Quand le faux prophete agite ses cornes de feu pour marquer la déroute entiere des Syriens, ch. iij. des Rois, 22. 11 : quand Jérémie cache sa ceinture de lin dans le trou d’une pierre, près l’Euphrate, ch. xiij : quand il brise un vaisseau de terre à la vûe du peuple, ch. xjx : quand il met à son col des liens & des joncs, ch. xxviij : quand Ezéchiel dessine le siége de Jérusalem sur de la brique, ch. jv : quand il pese dans une balance les cheveux de sa tête & le poil de sa barbe, ch. v : quand il emporte les meubles de sa maison, ch. xij : quand il joint ensemble deux bâtons pour Juda & pour Israël, ch. xxxviij ; par toutes ces actions les prophetes conversoient en signes avec le peuple, qui les entendoit à merveille.

Il ne faut pas traiter d’absurde & de fanatique ce langage d’action des prophetes, car ils parloient à un peuple grossier qui n’en connoissoit point d’autre. Chez toutes les nations du monde le langage des sons articulés n’a prévalu qu’autant qu’il est devenu plus intelligible pour elles.

Les commencemens de ce langage de sons articulés ont toûjours été informes ; & quand le tems les a polis & qu’ils ont reçu leur perfection, on n’entend plus les bégaiemens de leur premier âge. Sous le regne de Numa, & pendant plus de 500 ans après lui, on ne parloit à Rome ni grec ni latin ; c’étoit un jargon composé de mots grecs & de mots barbares : par exemple, ils disoient pa pour parte, & pro pour populo. Aussi Polybe remarque en quelqu’endroit que dans le tems qu’il travailloit à l’histoire, il eut beaucoup de peine à trouver dans Rome un ou deux citoyens qui, quoique très savans dans les annales de leur pays, fussent en état de lui expliquer quelques traités que les Romains avoient fait avec les Carthaginois ; & qu’ils avoient écrits par conséquent en la langue qu’on parloit alors. Ce furent les sciences & les beaux arts qui enrichirent & perfectionnerent la langue romaine. Elle devint, par l’étendue de leur empire, la langue dominante, quoique fort inférieure à celle des Grecs.

Mais si les hommes nés pour vivre en société trouverent à la fin l’art de se communiquer leurs pensées avec précision, avec finesse, avec énergie, ils ne surent pas moins les cacher ou les déguiser par de fausses expressions, ils abuserent du langage.

L’expression vocale peut être encore considérée dans la variété & dans la succession de ses mouvemens : voilà l’art musical. Cette expression peut recevoir une nouvelle force par la convention générale des idées : voilà le discours, la poésie & l’art oratoire.

La voix n’étant qu’une expression sensible & étendue, doit avoir pour principe essentiel l’imitation des mouvemens, des agitations & des transports de ce qu’elle veut exprimer. Ainsi, lorsqu’on fixoit certaines inflexions de la voix à certains objets, on devoit se rendre attentifs aux sons qui avoient le plus de rapport à ce qu’on vouloit peindre. S’il y avoit un idiome dans lequel ce rapport fût rigoureusement observé, ce seroit une langue universelle.

Mais la différence des climats, des mœurs & des temperamens fait que tous les habitans de la terre ne sont point également sensibles ni également affectés. L’esprit pénétrant & actif des Orientaux, leur naturel bouillant, qui se plaisoit dans de vives émotions, durent les porter à inventer des idiomes dont les sons forts & harmonieux fussent de vives images dés objets qu’ils exprimoient. De là ce grand usage de métaphores & de figures hardies, ces peintures animées de la nature, ces fortes inversions, ces comparaisons fréquentes, & ce sublime des grands écrivains de l’antiquité.

Les peuples du nord vivans sous un ciel très-froid, durent mettre beaucoup moins de feu dans leur langage ; ils avoient à exprimer le peu d’émotions de leur sensibilité ; la dureté de leurs affections & de leurs sentimens dut passer nécessairement dans l’expression qu’ils en rendoient. Un habitant du nord dut répandre dans sa langue toutes les glaces de son climat.

Un françois placé au centre des deux extrémités, dut s’interdire les expressions trop figurées, les mouvemens trop rapides, les images trop vives. Comme il ne lui appartenoit pas de suivre la véhémence & le sublime des langues orientales, il a dûu se fixer à une clarté élégante, à une politesse étudiée, & à des mouvemens froids & délicats, qui sont l’expression de son tempérament. Ce n’est pas que la langue françoise ne soit capable d’une certaine harmonie & de vives peintures, mais ces qualités n’établissent point de caractere général.

Non seulement le langage de chaque nation, mais celui de chaque province, se ressent de l’influence du climat & des mœurs. Dans les contrées méridionales de la France, on parle un idiome auprès duquel le françois est sans mouvement, sans action. Dans ces climats échauffés par un soleil ardent, souvent un même mot exprime l’objet & l’action ; point de ces froides gradations, qui lentement examinent, jugent & condamnent : l’esprit y parcourt avec rapidité des nuances successives, & par un seul & même regard, il voit le principe & la fin qu’il exprime par la détermination nécessaire.

Des hommes qui ne seroient capables que d’une froide exactitude de raisonnemens & d’actions, y paroîtroient des êtres engourdis, tandis qu’à ces mêmes hommes il paroîtroit que les influences du soleil brûlant ont dérangé les cerveaux de leurs compatriotes. Ce dont ces hommes transplantés ne pourroient suivre la rapidité, ils le jugeroient des inconséquences & des écarts. Entre ces deux extrémités, il y a des nuances graduées de force, de clarté & d’exactitude dans le langage, tout de même que dans les climats qui se suivent il y a des successions de chaud au froid.

Les mœurs introduisent encore ici de grandes variétés ; ceux qui habitent la campagne connoissent les travaux & les plaisirs champêtres : les figures de leurs discours sont des images de la nature ; voilà le genre pastoral. La politesse de la cour & de la ville inspire des comparaisons & des métaphores prises dans la délicate & voluptueuse métaphysique des sentimens ; voilà le langage des hommes polis.

Ces variétés observées dans un même siecle, se trouvent aussi dans la comparaison des divers tems. Les Romains, avec le même bras qui s’étoit appesanti sur la tête des rois, cultivoient laborieusement le champ fortuné de leurs peres. Parmi cette nation féroce, disons mieux guerriere, l’agriculture fut en honneur. Leur langage prit l’empreinte de leurs mœurs, & Virgile acheva un projet qui seroit très-difficile aux François. Ce sage poëte exprima en vers nobles & héroïques les instrumens du labourage, la plantation de la vigne & les vendanges ; il n’imagina point que la politesse du siecle d’Auguste pût ne pas applaudir à l’image d’une villageoise qui avec un rameau écume le moût qu’elle fait bouillir pour varier les productions de la nature.

Puisque du différent génie des peuples naissent les différens idiomes, on peut d’abord décider qu’il n’y en aura jamais d’universel. Pourroit-on donner à toutes les nations les mêmes mœurs, les mêmes sentimens, les mêmes idées de vertu & de vice, & le même plaisir dans les mêmes images, tandis que cette différence procede de celle des climats que ces nations habitent, de l’éducation qu’elles reçoivent, & de la forme de leur gouvernement ?

Cependant la connoissance des diverses langues, du moins celle des peuples savans, est le véhicule des sciences, parce qu’elle sert à démêler l’innombrable multitude des notions différentes que les hommes se sont formées : tant qu’on les ignore, on ressemble à ces chevaux aveugles dont le sort est de ne parcourir qu’un cercle fort étroit, en tournant sans cesse la roue du même moulin. (D. J.)

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Étymologie de « langage »

Berry, langaige ; bourg. langueige ; provenç. lenguatge, lengatge, lengage ; catal. llenguatge ; esp. lenguaje ; ital. linguaggio ; du lat. lingua, avec le suffixe age, atge, qui représente le suffixe latin aticus. Palsgrave, p. 8, note que l'on prononce langaige.

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(1160) De l’ancien français language, du latin vulgaire *linguaticum (correspondant à langue + -age), du latin lingua (« langue »).[1][2].
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Phonétique du mot « langage »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
langage lɑ̃gaʒ

Fréquence d'apparition du mot « langage » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « langage »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « langage »

  • Tout refus du langage est une mort.
    Roland Barthes
  • La Science ayant dans le Langage trouvé une confirmation d'elle-même, doit maintenant devenir une confirmation du Langage.
    Stéphane Mallarmé — Proses diverses, Notes
  • Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles.
    Michel Leiris
  • Le langage, un autre mur...
    Jean-Paul Filion — Les murs de Montréal
  • Songez-y, un métaphysicien n'a, pour constituer le système du monde, que le cri perfectionné des singes et des chiens.
    Anatole François Thibault, dit Anatole France — Le Jardin d'Épicure, Calmann-Lévy
  • Le langage est le confessionnal du peuple.
    Eugène Guillevic
  • Tous les moyens de l'esprit sont enfermés dans le langage ; et qui n'a point réfléchi sur le langage n'a point réfléchi du tout.
    Émile Chartier, dit Alain — Propos sur l'éducation, P.U.F.
  • Parler, c'est marcher devant soi.
    Raymond Queneau
  • Manier savamment une langue, c'est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire.
    Charles Baudelaire — L'Art romantique
  • Tout vrai langage est incompréhensible.
    Antonin Artaud — Ci-gît
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Images d'illustration du mot « langage »

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Traductions du mot « langage »

Langue Traduction
Anglais language
Espagnol idioma
Italien linguaggio
Allemand sprache
Chinois 语言
Arabe لغة
Portugais língua
Russe язык
Japonais 言語
Basque hizkuntza
Corse lingua
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Synonymes de « langage »

Source : synonymes de langage sur lebonsynonyme.fr

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Langage

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